Harald

Le légitimiste a bien compris qu'’il est inutile d’essayer de concilier les principes de la République française avec la doctrine chrétienne, de baptiser la République. Il n’y a qu'’une solution : la France doit renoncer a la République.

Il se défie du suffrage universel par le biais duquel l’homme prend l’habitude de décider de ce qui est bien ou mal, sans égard pour la volonté divine (morale naturelle et morale révélée). Le légitimiste perçoit nettement que si ses concepteurs ont donné cette forme à leur société, c’est bien en vue d’une finalité très précise : la pratique du suffrage universel habitue à leur insu les citoyens à s’approprier ce privilège divin de décider de ce qui est bien et mal. L’homme finit par usurper la place de notre Seigneur.

Il sait que le suffrage universel s’inscrit dans un mouvement plus vaste dont la République française se fait le promoteur : la fusion de toutes les nations dans le nouvel ordre mondial autour de thèmes fédérateurs comme la fraternité universelle, la paix dans le monde, la démocratie, les droits de l’homme.

Combien dès lors le Christ fait-Il figure d’indésirable quand Il déclare “je suis Roi”, Il est si peu démocrate quand Il révèle que sa légitimité ne vient pas de la volonté des hommes mais de celle du Père “Ma royauté n’est pas de ce monde” (St Jean-18, 38).

Dans ces conditions, le légitimiste adopte l’attitude la plus raisonnable : pour préserver sa foi et celle de sa famille, il refuse de pratiquer le suffrage universel, la forme démocratique de cette société. Il continue le combat pour le pays a l’extérieur de la République. En France, le régime naturel est la monarchie très chrétienne. Il fait du prosélytisme et prie pour la restauration du Trône et de l’Autel. Loin de déserter, il combat efficacement, il rend le plus grand service au pays en défendant sans compromission la tradition du Christ roi de France et du roi très chrétien son lieutenant.