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Le 18/12/2017 à 19:18, NoName a dit :

Tiens d'ailleurs je me demande ce que pense @Dardanusdes western en livres ? 

@NoName: Du coup je me suis plongé dans des bouquins de l'intéressante collection publiée par Acte Sud à l'initiative de Bertrand Tavernier.

J'ai lu W R Burnett (l'auteur de Quand la ville dort et le scénariste du premier Scarface pour ceux qui connaissent) : fatalement j'en avais entendu parler. Et j'ai regretté de n'avoir pas lu plus tôt. On lui doit Terreur Apache qui a inspiré deux westerns (dont Fureur Apache de Aldrich) et Mi Amigo (qui n'a inspiré aucun western). Ce dernier est extraordinaire dans son écriture, sa façon de camper les décors et de passer d'un personnage à l'autre dans une histoire inspirée de Billy le Kid. Un des meilleurs livres du XXe siècle que j'ai lu (très au-dessus du roman de genre). Terreur Apache est un poil au-dessous mais vraiment très bon aussi. WR Burnett sait de quoi il parle et sait comment écrire.

J'ai lu dans la foulée un autre auteur classique, Ernest Haycox, Des clairons dans l'après-midi (qui a inspiré un médiocre western fauché avec Ray Milland, acteur aussi peu westernien que possible) qui met en scène le 7e de cavalerie et Custer. Le livre est centré sur un ancien officier devenu joueur qui se réengage comme simple soldat et sur ses relations avec une belle jeune femme de fort tempérament. C'est plus classique, un poil plus conventionnel, mais très bien quand même. Les chapitres introductifs sont superbes. La description de Little Big Horn vu du côté du groupe commandé par Reno vaut le détour.

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Wow, super intéressant. Je rajoute ça à ma liseuse. 

 

Sinon en ce moment je lis Avec joie et docilité, un roman d'anticipation feministe. 

 

Bon, l'intrigue n'a aucun intérêt mais le livre est intéressant parce que ça prend place dans un état providence de gauche, genre "vegetarisme et bonne santé pour tous" poussé à l'extrême et je trouve que ça fonctionne très bien comme représentation d'une société totalitaire de la bonne conscience. Tout est fait dans l'intérêt des gens, et donc tout ce qui est potentiellement nuisible à été interdit ou encadré.

Ca parle aussi de pratique de l'eugénisme et tout ça. 

 

Ha oui, c'est drôle aussi parce que ce livre feministe est du coup, involontairement, super stéréotypé et vachement sexiste en fait. 

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Je fais appel aux spécialistes de la politiques américaine pour savoir si ça vaut le coup de se lancer dans les livres de David A. Stockman. 

J'en ai entendu parler à propos de son livre sur Reagan "The triumph of politics" et j'ai vu qu'il a aussi écrit "Trumped! A Nation on the Brink of Ruin... And How to Bring It Back".

Certains connaissent le gugusse ? @Rincevent @F. mas

 

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Je lis mon cours en ligne d'économie, ça parle du problème de la coordination des préférences individuelles. Il me semble que presque tous les arguments pour ou contre le libéralisme gravitent autour de ce problème.

 

Citation

"La question principale qui se pose aux économistes est celle de la coordination. Elle se pose d'ailleurs d'autant plus qu'ils adoptent une démarche individualiste : si les individus prennent leurs décisions séparément les uns des autres et ne se préoccupent que de leur intérêt personnel, qu'est-ce qui garantit que ces décisions s'harmoniseront ? A priori rien : on peut même plutôt craindre le contraire, avec pour conséquence du chômage, des pénuries, des crises, etc., tous ces maux qui apparaissent comme la conséquence de défauts de coordination. Afin de les éviter, ne serait-il pas préférable de planifier l'activité économique, comme le pensait Marx ? Non, répondent les économistes du courant dominant, qui sont généralement favorables au libéralisme économique : sous certaines hypothèses, qu'il importera de préciser, le marché est la solution la plus efficace à tous les problèmes de coordination. Mankiw l'exprime de manière un peu plus mesurée dans son sixième principe :


Les marchés sont une façon efficace d'organiser l'activité économique.

C'est déjà ce qu'essayait de montrer Adam Smith dans La Richesse des Nations, avec des réserves toutefois, relativement importantes. L'échange permet aux individus de se spécialiser. Or, ils ont intérêt à se spécialiser car cela les rend plus efficaces, mais la division du travail qui en résulte les rend aussi plus dépendants les uns des autres : le boulanger dépend du boucher, qui dépend du cordonnier, etc. La dépendance n'est pas un problème en soi : dans la famille, les jeunes enfants dépendent de leurs parents, mais ces derniers se soucient, en général, de subvenir à leurs besoins. Elle devient en revanche un problème quand la division du travail s'étend à l'échelle régionale, nationale, puis internationale. Quand bien même nous le voudrions, remarque Smith, nous n'aurions pas le temps de nouer avec toutes les personnes dont nous dépendons, les relations amicales qui nous assureraient de leur bienveillance, et, par conséquent, de leur secours en cas de besoin ! Il vaut donc mieux, pour les amener à nous rendre service, en appeler à leur intérêt bien compris, donc avoir quelque chose à leur offrir en échange de ce que nous leur demandons. Smith pense que la société peut reposer sur l'échange de biens et de services entre individus, rendus dépendants par la division du travail, ce qui revient à dire qu'elle peut reposer sur le marché, qui est le lieu où s'effectuent tous ces échanges. Cette thèse n'est justifiée que si l'on parvient à démontrer que les mécanismes du marché - ce que Smith appelait la main invisible - garantissent l'harmonisation des choix individuels. C'est ce qu'essaieront de faire nombre de ses successeurs.

De nos jours, une grande majorité d'économistes admettent que le marché est très souvent la moins mauvaise des solutions aux problèmes économiques. Pour le montrer il faut d'abord se convaincre que le fonctionnement du marché conduit, non pas au chaos, mais tend vers un équilibre, c'est-à-dire une situation dans laquelle personne n'est incité à modifier son choix. Ensuite, il faut s'assurer que cet équilibre est stable et efficace, soit qu'il n'existe pas d'autre situation dans laquelle la satisfaction d'un individu pourrait être améliorée sans pénaliser la satisfaction d'un autre. Cela n'exclut pas l'existence de défaillances (en anglais, market failures), donc l'échec de la main invisible, comme le montrent par exemple les embouteillages. Dans ce cas, l'intervention de l'Etat peut venir suppléer le marché pour aider les individus à se coordonner."

 

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Oui, l'ensemble des critiques orthodoxes, c'est à dire celle qui reste dans le paradigme de la synthèse néoclassique (Stiglitz, Krugman), tournent autour de l'idée des déficiences du marché. Ils proposent donc souvent de jouer sur les incitations, la réglementation. Même si l'on crache sur eux, ils sont souvent contre le protectionnisme, la réduction des heures de travail, les quotas et les prix plafonds - le manuel de microéconomie de Krugman et Wells m'avait surpris en critiquant les interventions étatiques. Mais leurs conseils de contrôle des marchés, de l'investissement oublient presque systématiquement qu'il y a "ce  qu'on voit et ce qu'on ne voit pas" et qu'ils brouillent les signaux des prix - leurs travaux restent intéressants si on n'en tire pas de conclusions sociales (le salaire d'efficience est vrai, le rationnement du crédit existe mais découle du système bancaire actuel).

Après tu as les critiques hétérodoxes qui critiquent purement et simplement la répartition faite par le marché et qui prêche le socialisme pour que tout aille "à chacun selon son besoin". De manière générale, l'orthodoxie les ignore complètement, ce qui n'est pas plus mal.

Les autrichiens critiquent tout simplement la façon de voir l'économie comme le calcul d'un équilibre et donc désamorcent les critiques contre le libéralisme en montrant la nécessité d'une société libre pour permettre le progrès.

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il y a 38 minutes, RayRhacer a dit :

tu as les critiques hétérodoxes qui critiquent purement et simplement la répartition faite par le marché et qui prêche le socialisme

 

D'autres pointent les externalités négatives, notamment dans le domaine environnemental, et en tire des argumentations pro-régulations. Il me semble que cette tendance-là est beaucoup plus commune que le militantisme socialiste ; en tout cas je lui vois plus d'avenir (le fait qu'un Mélenchon ait continuellement accru, entre 2012 et aujourd'hui, l'importance de l' "écologisme" dans sa rhétorique me confirme dans cette idée).

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il y a 15 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

D'autres pointent les externalités négatives, notamment dans le domaine environnemental, et en tire des argumentations pro-régulations. Il me semble que cette tendance-là est beaucoup plus commune que le militantisme socialiste ; en tout cas je lui vois plus d'avenir (le fait qu'un Mélenchon ait continuellement accru, entre 2012 et aujourd'hui, l'importance de l' "écologisme" dans sa rhétorique me confirme dans cette idée).

 

Les critiques sur les externalités négatives peuvent rester dans le cadre orthodoxe (et aboutir à des redéfinitions de propriétés dans un sens libéral ou à des marchés de quotas, des normes...) ou se transformer en "transition écologique" qui est masque en fait une nationalisation du secteur de l'énergie et une définition normative de la façon dont on doit vivre, donc un argumentaire socialiste qui ne change pas. Si tu prends l'exemple de Mélenchon, il suffit de regarder les textes écrits par Liêm Hoang-Ngoc qui est l'un de ses économistes : https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2008-4-page-195.htm

On se rend compte que la pensée qui soutient ses critiques est loin de pointer seulement les limites du marchés et qu'elle est d'autant plus dangereuse que celle d'économistes néo-classiques qui pense résoudre les problèmes avec des modèles économétriques.
(Je ne suis pas responsable des maladies contractées lors de la lecture de l'article :D)

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il y a 22 minutes, RayRhacer a dit :

(Je ne suis pas responsable des maladies contractées lors de la lecture de l'article :D)

 

Le type n'est même pas capable d'écrire en français correct: "voie de la massification de l’ouvrier spécialisé pour installer la soumission réelle", kézako ?

 

Putain de nihiliste: "Les théories sont des croyances, ayant faussement conscience, chacune à sa manière, de détenir la vérité scientifique quant à la pérennité ou aux limites de l’ordre économique établi, pris comme objet d’analyse."

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il y a 2 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Le type n'est même pas capable d'écrire en français correct: "voie de la massification de l’ouvrier spécialisé pour installer la soumission réelle", kézako ?

 

Putain de nihiliste: "Les théories sont des croyances, ayant faussement conscience, chacune à sa manière, de détenir la vérité scientifique quant à la pérennité ou aux limites de l’ordre économique établi, pris comme objet d’analyse."

 

C'est fatal, le type lui-même ne comprend pas ce qu'il écrit. Malheureusement c'est le genre d'article dont la sociologie économique actuelle est remplie avec en tête de file André Orléan.

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il y a 5 minutes, RayRhacer a dit :

C'est fatal, le type lui-même ne comprend pas ce qu'il écrit.

 

Il se comprend assez pour dire que l'économie n'est pas une science exacte, d'ailleurs on ne peut pas séparer faits et valeurs... C'est bien pratique, ça lui permet d'auto-justifier son militantisme gauchiste. Il se comprend assez pour s'en prendre aux "libéraux".

 

On en revient toujours au même problème: L'antilibéralisme des neuf dixième des intellectuels s'explique principalement par leur terreur intime d'être un jour prochain mis sur le marché et soumis à ses verdicts.

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Il y a 3 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

On en revient toujours au même problème: L'antilibéralisme des neuf dixième des intellectuels s'explique principalement par leur terreur intime d'être un jour prochain mis sur le marché et soumis à ses verdicts.

Ce que dit Nozick non ? 

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il y a 36 minutes, Wayto a dit :

Ce que dit Nozick non ? 

 

Je pensais plutôt à R. Boudon. Pas lu Nozick.

 

Au fond ça me semble une idée de bon sens dès lors qu'on y réfléchit. Le marché peut financer bien des bêtises, mais financerait-il réellement des gugus comme celui cité par @RayRhacer ? Peut-être que oui, mais pas dans les proportions actuelles.

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il y a 29 minutes, Wayto a dit :

Ce que dit Nozick non ? 

 

Oui, selon lui c'est la forme même du système scolaire qui encourage des élites antilibérales. En effet, le bon élève c'est celui qui répond aux conditions imposées par l'institution et le professeur et non pas celui qui répond aux attentes des autres - comme le fait un entrepreneur sur le marché. Les intellectuels sont donc habitués à un système hiérarchique qui rétribue chacun selon une norme imposée et non les préférences de chacun.

L'intellectuel s'oppose donc à la marchandisation, qui valorise ce qui plait à "la masse" et non ses canons personnels. Il se retrouve aussi dans une situation où il ne sert à rien, on ne l'écoute pas, il n'a rien à offrir aux autres.

 

D'ailleurs ça me fait réfléchir, j'ai lu Contre la méthode de Feyerabend récemment et je le trouve étrange. Il me rappel à la fois un anarchiste dans le sens classique et un anarcho-capitaliste, un peu comme le dernier Proudhon. Je me demande si certains auteurs libéraux en parle ?

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il y a 3 minutes, RayRhacer a dit :

Oui, selon lui c'est la forme même du système scolaire qui encourage des élites antilibérales. En effet, le bon élève c'est celui qui répond aux conditions imposées par l'institution et le professeur et non pas celui qui répond aux attentes des autres - comme le fait un entrepreneur sur le marché. Les intellectuels sont donc habitués à un système hiérarchique qui rétribue chacun selon une norme imposée et non les préférences de chacun.

 

Vu que c'est comme ça que fonctionne l'éducation depuis la nuit des temps (et que je ne vois pas d'alternative désirable), et compte tenu du fait que le degré d'antilibéralisme des sociétés varie au cours du temps, je suis fort sceptique sur la pertinence de cette explication.

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il y a 4 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Vu que c'est comme ça que fonctionne l'éducation depuis la nuit des temps (et que je ne vois pas d'alternative désirable), et compte tenu du fait que le degré d'antilibéralisme des sociétés varie au cours du temps, je suis fort sceptique sur la pertinence de cette explication.

 

Cela reste l'opinion de Nozick, dans un article de journal et sans recherche sociologique approfondie, cependant notre modèle éducatif est récent. Je n'ai pas lu Deirdre McCloskey mais elle fait remonter l'émergence du capitalisme à un changement dans le système axiologique, avec la valorisation de la figure du marchand. Or l'éducation du fils de marchand se produisait dans la boutique familiale, en plus d'un collège ou d'un percepteur à coté - c'est une éducation qui plonge directement dans les lois du marché. On peut penser aux marchands des villes italiennes, aux entrepreneurs que furent Marco Polo, Christophe Colomb. Plus directement libéral, Bastiat qui arrête ses études pour poursuivre le commerce familial tout comme Jean Monnet (même si c'est pas du libéralisme Libéraux.org).
 

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Il y a 2 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Vu que c'est comme ça que fonctionne l'éducation depuis la nuit des temps (et que je ne vois pas d'alternative désirable), et compte tenu du fait que le degré d'antilibéralisme des sociétés varie au cours du temps, je suis fort sceptique sur la pertinence de cette explication.

 

L'éducation primaire et secondaire certainement, mais il faudrait jeter un œil aux différentes organisations universitaires. Le système universités/ENS français du XIXème n'a pas donné les mêmes cerveaux que le système prussien ou que le système autrichien (ça me rappelle quelques pages de Zweig sur les professeurs d'université en Autriche).

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Il y a 1 heure, NoName a dit :

Même le système éducatif primaire et secondaire. L'école comme on l'a eu nous en primaire ça apparaît vers le  XIXe (enfin, au moins du point de vue pédagogique) 

C'est à dire, du point de vue pédagogique ? Je croyais me souvenir que la plus grosse évolution était la création des classes d'âge, par les Jésuites au XVIIème ou XVIIIème siècle. 

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Il y a 1 heure, ttoinou a dit :

@frigo Tu as lu le Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations du pote de Debord ?

http://arikel.free.fr/aides/vaneigem/

 

En dehors de quelques bons mots ou d'une ou deux observations intéressantes sur les guérillas, ça n'apporte pas grand-chose à la littérature situationniste.

 

Debord, même s'il a passé beaucoup de temps à dire le contraire, était le théoricien et l'architecte de ce courant. Le Rapport sur la construction des situations de 1957 fixe la plupart des idées des situs, qui n'évolueront que peu ensuite, sinon dans le sens d'une politisation toujours plus accentuée.

 

Pas encore lu le bouquin de Mauss.

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Ah oui ça  me revient il avait repris le traité du savoir vivre dans une forme moins pompeuse,le livre des plaisirs, un individualisme hédoniste , mais mes souvenirs sont vagues, j'avais trouvé ça  bavard peut être,  je préfère Hemingway comme style.

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