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Je suis en train de lire Introduction à l'étude de la médecine expérimentale :

La première partie, sur l'épistémologie en générale, est je crois le texte le plus clair, le plus complet et avec lequel je suis le moins en désaccord que j'aie jamais lu sur la question.

Un petite citation qui tabasse pour la route :

J'ai prouvé depuis longtemps qu'à jeun tous les animaux sont carnivores.
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Oui, de même que tous les régimes amaigrissants sont riches en lipides (humains).

Tiens, je suis en plein dans "Good Calories, Bad Calories" de Gary Taubes. C'est vraiment passionnant.

Surtout lorsqu'on se rend compte que le même phénomène, à savoir le développement implacable et rapide d'idéologie ou de croyance en provenance d'un petit groupe, se retrouve dans plusieurs domaines. Je sort tout juste de Rothbard et son "History of Money and Banking in the US" où il décrit très bien comment une clique a réussi à faire croire à une grande partie de la population au bienfait de la centralisation et de la création monétaire. On retrouve ici la même chose avec les thèses de Keys et consorts démontrant que graisse =>cholesterol=>maladies cardiaques.

Aurais tu d'ailleurs d'autres livres du même acabit à me conseiller? Son dernier livre "Fat: pourquoi on grossit" est il bien? M'apportera t'il des compléments ou est-ce une sorte de résumé de Good Calories?

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Je vais exceptionnellement faire part d'une de mes non-lectures : je suis aller faire un tour chez Gibert hier, une grosse librairie du quartier latin à Paris, histoire de jeter un oeil sur les nouveautés en "sciences humaines " (philosophie, histoire, géopo, socio, éco). Je suis alors tombé sur le "dictionnaire du libéralisme" de M. Laine (au rayon éco, Dieu sait pourquoi).

Par curiosité, j'ai regardé rapidement trois choses qui m'intéressaient particulièrement, l'index des contributeurs, s'il existait une entrée sur Anthony de Jasay et celle concernant l'Etat.

Parmi les contributeurs, il y a des gens très intéressants et tout à fait à leur place (D Tellier, B Lemennicier, JF Feldman), et d'autres qui m'ont un peu étonné, du genre Laurent Murawiec (Paix à son âme). Sans chercher à faire de la chasse aux sorcières ou à jouer l'arbitre des élégances, je ne vois pas bien ce qu'un neocon (donc socdem à la base) spécialiste des RI comme lui (en plus ex de chez Larouche) pouvait dire d'intelligent sur une sensibilité politique qui lui est totalement étrangère. Ca m'a un peu fait douté du sérieux de l'entreprise, mais bon.

Je cherche ensuite une entrée sur A de Jasay, qui est à mon avis le théoricien "libertarien" actuel le plus intéressant, même s'il est complètement à part comparé aux autrichiens (il tient plus de Popper, du Public Choice et de la théorie des jeux). Il a déjà une oeuvre importante, traduite dans plusieurs langues, a des admirateurs qui ne sont pas non plus complètement débiles (J Buchanan, J Narveson, B. Benson, V. Descombes, T. Machan, G. Radnitzky, H Bouillon,,…) et est publié dans des maisons d'édition sérieuses (Routledge puis Liberty Fund).

Bon, même si je pense qu'il s'agit d'un des plus grands philosophes actuels vivant, je me dis que je me contenterais d'une référence à son livre sur l'Etat. Déception, il n'y en a pas. Je parcours donc en diagonal l'article sur l'Etat, et tombe sur une évocation des "règles de juste conduite". D'après l'article, l'existence de l'Etat serait justifiée pour faire appliquer les "règles de juste conduite" selon certains auteurs. Les auteurs en question cités sont Hayek et Oakeshott. Je comprends que le format dictionnaire n'incite pas vraiment à la précision et au détail, mais là, en l'occurrence, l'affirmation est fausse.

Chez Hayek,la summa divisio se fait entre nomos (l'ordre spontané du droit) et taxis (l'ordre décrété de la législation et de son exécution), et non entre Etat et "règles de juste conduite", ce qui entraîne deux choses : les règles de justes conduites, qui appartiennent clairement à la première sphère, du droit peuvent être corrigées à la marge par la législation et bénéficier de l'exécution de l'administration. Donc dans un cas, l'Etat existe autant pour corriger le droit que pour l'exécuter. Deuxièmement, les critiques ont bien montré que le rapport des RJC à l'exécution est flou : certains libertariens (Benson, de Jasay) ont remarqué que le flou de la définition hayékienne de la coercition ouvrait la porte à deux interprétations. La première conduit à faire des RJC des règles autonomes par rapport à la législation (et donc autoexécutrices), la seconde conduit à introduire la coercition dans toutes les RJC, ce qui revient à étendre la coercition jusqu'à l'établissement d'un Etat autoritaire de droit privé (l'état intervient partout pour rendre exécutoire les règles du droit privé). Tout ceci pour dire que l'Etat pour Hayek n'est pas institué dans le seul but de faire appliquer les RJC.

Chez Oakeshott, le problème est plus simple encore : il ne parle jamais de règles de juste conduite. Son dernier ouvrage, "De la conduite Humaine" (1975) n'est pas une réflexion sur les règles abstraites nécessaires au bon fonctionnement d'un ordre complexe de coopération pacifique, mais des présupposés philosophiques et historiques concrets permettant d'expliquer et d'exposer la spécificité du régime politique occidental (à travers ses différentes articulations morale, légale et politique).

Je suis peut être ronchon et tatillon, et l'ouvrage peut sans doute convenir à un newbie, mais qui bene amat bene castigat. Si on veut de bons livres, il faut aussi être exigeant en tant que lecteur, et ne pas se contenter des à peu près, en gros, etc.

PS : du coup, j'ai acheté complètement autre chose, en occase, en philo : "Rationality and Logic" de Robert Hanna sur une vieille querelle entre psychologie et logique du point de vue d'un cognitiviste kantien http://spot.colorado.edu/~rhanna/

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Pourquoi ne suis-je pas surpris ?

Au passage, j'ai vu que le livre s'était fait une page de promo sur wikipédia (corrigée depuis dans un sens moins promotionnel), c'est rare.

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Tiens je remarque que l'article sur l'Etat aurait été écrit par de Jasay :)

Curieux. Bon, ben je vais reconsidérer mon jugement et sur lui, et sur le dictionnaire en question. J'ai dû lire ça avec trop d'empressement, ça m'apprendra.

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J'ai lu en deux jours ce WE "la sociologie comme science" de Boudon, 90 pages, petit prix, sorte de testament sociologique et intellectuel de Boudon. Je le recommande à tout ceux qui voudraient se réconcilier avec la sociologie ou s'initier à Boudon. C'est une bonne intro, malgré les quelques critiques a faire sur ce genre d'exercice.

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J'ai lu en deux jours ce WE "la sociologie comme science" de Boudon, 90 pages, petit prix, sorte de testament sociologique et intellectuel de Boudon. Je le recommande à tout ceux qui voudraient se réconcilier avec la sociologie ou s'initier à Boudon. C'est une bonne intro, malgré les quelques critiques a faire sur ce genre d'exercice.

Je note.

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  • 2 weeks later...

J'ai acheté et entamé ce midi ceci :

le quatrième de couverture va en faire bondir certains :dentier:

Qui sommes-nous? Homme? Femme? Homme dans un corps de femme ou femme dans un corps d'homme? Est-ce vraiment notre sexe qui détermine notre identité?

Pour comprendre les questions d'identité que posent les nouvelles formes d'alliance et de parenté, Irène Théry repense de fond en comble les distinctions de sexe. Ce n'est pas la nature qui nous fait hommes ou femmes, c'est la société qui nous attribue des rôles masculins et féminins. On n'est pas un homme ou une femme, on agit comme un homme ou comme une femme. Mais aussi, et le plus souvent, comme une personne tout à la fois partenaire d'une vie sociale, congénère de l'espèce humaine, mâle ou femelle d'une espèce naturelle et dépositaire des valeurs humaines.

Irène Théry remet en question les mythes de nos sociétés individualistes à partir d'une comparaison avec les sociétés traditionnelles. Et propose une pensée inédite des relations sociales. Son livre ouvre de nouvelles voies à notre quête démocratique de l'égalité de sexe.

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Homme, femme… et les poneys alors ?

Sinon, le second paragraphe fait peur effectivement.

En fait, c'est pas si mal. Quelqu'un qui cite Hume, Lock et Hobbes dans son premier chapitre et qui insiste sur la nécéssité de penser les humains comme des individus ne peut pas être foncièrement mauvaise. Je ne m'étonne pas que les féministes plus contemporaines voient en elle une vielle réac.

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Je préfère avoir raison avec Milton Diamond, que tort avec John Money. L'hypothèse de la neutralité de genre a mutilé et ruiné les vies de dizaines de milliers d'individus. Les connasses féministes qui ont propagé cette ânerie ont du sang sur les mains, il ne faut pas l'oublier. Les nazis ne sont pas là où l'on croit.

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Je préfère avoir raison avec Milton Diamond, que tort avec John Money. L'hypothèse de la neutralité de genre a mutilé et ruiné les vies de dizaines de milliers d'individus. Les connasses féministes qui ont propagé cette ânerie ont du sang sur les mains, il ne faut pas l'oublier. Les nazis ne sont pas là où l'on croit.

?

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J'ai lu ce we "The Myth of rational voters" de Bryan Caplan. Partant de la théorie du choix rationnel, l'auteur soutient l'idée que l'électeur en démocratie n'est pas seulement rationnellement ignorant (comme il n'a pas de temps à consacrer à la politique, il manque d'info, et comme il manque d'infos, il vote un peu au hasard) mais "rationnellement" irrationnel ou stupide (il a des biais anti-marché, pessimiste, anti-étranger, etc ce qui le fait voter contre ses intérêts matériels) : en politique, il choisit systématiquement les moyens les moins adaptés pour aboutir à ses fins, ce qui revient à contester à la fois l'idée d'intérêt personnel bien compris et de marchandage rationnel entre politiciens et électeurs lors des élections.

Contrairement au marché, où existent de fortes incitations à se comporter prudemment et intelligemment, la politique démocratique invite à la débilité, à l'irrationalité et aux fantasmes les plus idiots qui soient, ce qui pose quand même problème quand on sait que l'électeur est quand même au coeur de la prise de décision collective.

Des passages extrêmement intéressants sur le prix de l'idéologie, le coût privé et social des convictions stupides, etc. Un livre pas trop long, bien écrit, argumenté, à mettre entre toutes les mains. Surtout celles de vos amis démocrates :)

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J'ai lu ce we "The Myth of rational voters" de Bryan Caplan. Partant de la théorie du choix rationnel, l'auteur soutient l'idée que l'électeur en démocratie n'est pas seulement rationnellement ignorant (comme il n'a pas de temps à consacrer à la politique, il manque d'info, et comme il manque d'infos, il vote un peu au hasard) mais "rationnellement" irrationnel ou stupide (il a des biais anti-marché, pessimiste, anti-étranger, etc ce qui le fait voter contre ses intérêts matériels) : en politique, il choisit systématiquement les moyens les moins adaptés pour aboutir à ses fins, ce qui revient à contester à la fois l'idée d'intérêt personnel bien compris et de marchandage rationnel entre politiciens et électeurs lors des élections.

Contrairement au marché, où existent de fortes incitations à se comporter prudemment et intelligemment, la politique démocratique invite à la débilité, à l'irrationalité et aux fantasmes les plus idiots qui soient, ce qui pose quand même problème quand on sait que l'électeur est quand même au coeur de la prise de décision collective.

Des passages extrêmement intéressants sur le prix de l'idéologie, le coût privé et social des convictions stupides, etc. Un livre pas trop long, bien écrit, argumenté, à mettre entre toutes les mains. Surtout celles de vos amis démocrates :)

La conviction politique, au lieu d'être une rationalisation de l'intérêt matériel, suit une passion qui contredit in fine cet intérêt matériel. Si il en était autrement, la société serait impossible.

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