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Légalisation de la drogue au Mexique?


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http://www.rue89.com/2010/08/10/lex-presid…-drogues-161665

Président du Mexique de 2000 à 2006, Vicente Fox avait lancé une guerre sans merci contre les cartels narcos, envoyant l'armée dans les régions qu'ils contrôlent pour arrêter ou abattre leurs leaders. Samedi sur son blog, il constate l'échec de cette stratégie, poursuivie par son successeur, et appelle à légaliser toutes les drogues.

Depuis l'arrivée au pouvoir de son successeur Felipe Calderón, membre comme lui du parti démocrate-chrétien PAN, en décembre 2006, la guerre contre la drogue a fait 28 000 morts. Ce chiffre astronomique a été révélé la semaine dernière par un dirigeant des forces de sécurité mexicaines.

Depuis, il suscite un débat dans le pays, et des prises de position. Comme celle de Fox, qui cite le chiffre dès le début de son post, avant d'en tirer une conclusion plutôt radicale :

« Ce qu'il faut légaliser, c'est la production, la vente et la distribution. »

« Les stratégies radicales de prohibition n'ont jamais marché », ajoute-t-il. Mais réaliser cela n'a pas transformé Vicente Fox en zélote de la drogue, puisqu'il précise que légaliser « ne signifie pas que les drogues sont bonnes ».

Montée de la violence et bavures de l'armée

Lancée au début de la décennie par Fox lui-même, la politique « radicale » de décapitation des cartels de la drogue a eu pour effet d'augmenter la violence, puisque les différents réseaux se battent pour récupérer les zones ou routes de la drogue laissées vacantes par les actions des autorités.

Autre problème, la place importante de l'armée dans les opérations antidrogue au Mexique, venue suppléer une police globalement corrompue. Vicente Fox, qui était à l'origine de ce recours accentué depuis par Felipe Calderón, appelle à revenir en arrière car l'armée, qui n'est pas formée pour cette fonction, s'est rendue coupable de violations des droits de l'homme et voit son image se dégrader.

En publiant ce post de blog, Vicente Fox ne vient en fait qu'appuyer une position qu'il avait déjà prise. En 2009, lors d'une interview à la chaîne américaine CNN, il comparait l'échec de la politique qu'il a initiée avec celui de la Prohibition aux Etats-Unis dans les années 20 :

« Quand la violence a atteint des sommets à Chicago, il y a cent ans, pendant la prohibition de l'alcool, la seule réponse, la seule solution a été d'autoriser à nouveau la consommation d'alcool. » (Voir la vidéo en anglais)

Felipe Calderón a lui-même évoqué la possibilité d'une légalisation. Mais, selon le Los Angeles Times, sa prise de position a ensuite été atténuée par son administration.

Le trafic de drogue est un mal endémique au Mexique, malgré la prohibition et le nombre de morts au nom de cette lutte qui est sans précédent. Ce serait bien qu'un pays enfin décide de tester la légalisation des drogues pour en montrer les résultats.

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Le trafic de drogue est un mal endémique au Mexique, malgré la prohibition et le nombre de morts au nom de cette lutte qui est sans précédent. Ce serait bien qu'un pays enfin décide de tester la légalisation des drogues pour en montrer les résultats.

=> c'est le cas en République Tchèque, les drogues dures y ont été légalisées récemment, la seule limite étant l'interdiction de posséder plus d'une certaine quantité (définie pour chaque drogue). Je suis très intéressé de voir les résultats que ça aura.

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c'est le cas en République Tchèque, les drogues dures y ont été légalisées récemment, la seule limite étant l'interdiction de posséder plus d'une certaine quantité (définie pour chaque drogue). Je suis très intéressé de voir les résultats que ça aura.

Expérience très intéressante!

Savez-vous s'il y a un âge minimal pour la détention?

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Jolie trouvaille ! C'est le genre de truc qu'il faudrait sous-titrer et diffuser (car label BBC).

J'ai pensé faire un petit montage de plusieurs vidéos sur ce sujet.. mais je suis paresseux :')

Si quelqu'un apporte des sous-titres à cette vidéo, je la lui chiperai avec plaisir :}

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En général, les pays qui envisagent de légaliser le commerce de la drogue doivent tenir compte du risque d'une fermeture de leurs frontières…

Étant donne l'état de la frontière entre les USA et le Mexique, ils n'ont rien a perdre !

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Oui bien sûr. Mais si le drogodrome pose déjà tant problème, c'est que la légalisation de la vente de drogue est encore bien plus loin.

Non. L'un pose un problème de droit, l'autre d'éthique.

En gros, légaliser la vente de drogue, c'est dire "Les vices ne sont pas des crimes".

Ouvrir des drogodromes, c'est dire "Vous pouvez vous droguer, la société n'a pas à vous juger. Mieux, elle va vous y aider".

Pire : dans le premier cas, ça ne coûte rien (ça fait faire des économies). Dans le second, la facture va être particulièrement salée.

Merci, mais non merci.

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Non. L'un pose un problème de droit, l'autre d'éthique.

En gros, légaliser la vente de drogue, c'est dire "Les vices ne sont pas des crimes".

Ouvrir des drogodromes, c'est dire "Vous pouvez vous droguer, la société n'a pas à vous juger. Mieux, elle va vous y aider".

Pire : dans le premier cas, ça ne coûte rien (ça fait faire des économies). Dans le second, la facture va être particulièrement salée.

Merci, mais non merci.

+ 1 à tout. :icon_up:

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Non. L'un pose un problème de droit, l'autre d'éthique.

En gros, légaliser la vente de drogue, c'est dire "Les vices ne sont pas des crimes".

Ouvrir des drogodromes, c'est dire "Vous pouvez vous droguer, la société n'a pas à vous juger. Mieux, elle va vous y aider".

Pire : dans le premier cas, ça ne coûte rien (ça fait faire des économies). Dans le second, la facture va être particulièrement salée.

Merci, mais non merci.

Tout à fait d'accord!

Pour clarifier mon avis, je suis contre cette proposition, mais par ricochet elle a pour intérêt de relancer le débat sur la légalisation de la vente.

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Je ne suis pas sûr qu'on parle de salles de consommation de drogue étatisées. A priori, si elles sont comme les coffee-shops néerlandais, ça peut intéresser pas mal d'entreprises privées. Mais un des buts est peut-être de détourner l'argent de la drogue des poches des traficants vers les caisses de l'état, autrement dit de faire payer l'accès à des salles publiques.

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Je ne suis pas sûr qu'on parle de salles de consommation de drogue étatisées. A priori, si elles sont comme les coffee-shops néerlandais, ça peut intéresser pas mal d'entreprises privées. Mais un des buts est peut-être de détourner l'argent de la drogue des poches des traficants vers les caisses de l'état, autrement dit de faire payer l'accès à des salles publiques.

Non non, il s'agit bien de salles de conso :

http://www.20minutes.fr/article/370914/Fra…les-usagers.php

Il s'agit d'un endroit où le toxicomane va s'injecter sous le regard attentif & médicalisé de professionnels de santé diverses substances obtenues on ne veut pas savoir comment. L'idée est d'amoindrir le risque de se piquer de travers, de contacter des maladies ou de faire une overdose. Ce n'est même pas de récupérer des thunes sur la vente, ce qui place tout de suite l'ensemble de l'opération sous le sceau de la dépense publique goulue.

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Je partage l'opinion d'H16, si on autorise les gens à se piquer dans des endroits, autant le faire en permettant aux entreprises d'ouvrir des coffee shops, ce qui représente un premier pas vers la légalisation.

Là avec l'argent public on va encourager les gens à venir se droguer, ce n'est pas une alternative acceptable pour le contribuable. Et ce n'est pas non plus le message qu'il faut envoyer, le but de la légalisation des drogues n'est pas d'encourager à se droguer, alors qu'avec ces drogodromes, si, on encourage à venir se droguer.

Le but de la légalisation est de faire baisser les prix donc les opportunités sur le marché, réduisant la consommation entre autres, mais liquidant le monopole des mafias, la criminalité et améliorant la qualité des produits. Alors qu'avec ces drogodromes, bien au contraire, on encourage à la consommation.

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Je partage l'opinion d'H16, si on autorise les gens à se piquer dans des endroits, autant le faire en permettant aux entreprises d'ouvrir des coffee shops, ce qui représente un premier pas vers la légalisation.

Là avec l'argent public on va encourager les gens à venir se droguer, ce n'est pas une alternative acceptable pour le contribuable. Et ce n'est pas non plus le message qu'il faut envoyer, le but de la légalisation des drogues n'est pas d'encourager à se droguer, alors qu'avec ces drogodromes, si, on encourage à venir se droguer.

Le but de la légalisation est de faire baisser les prix donc les opportunités sur le marché, réduisant la consommation entre autres, mais liquidant le monopole des mafias, la criminalité et améliorant la qualité des produits. Alors qu'avec ces drogodromes, bien au contraire, on encourage à la consommation.

Un autre avantage de la légalisation, c'est qu'on peut établir des critères de qualité et limiter certains usages (aux Pays-Bas par exemple, il est toujours interdit de fumer dans la rue et les drogues dures restent proscrites) et faire des contrôles plus facilement puisque les vendeurs doivent se déclarer comme une entreprise. Cela me conforte dans l'idée que la lutte contre la drogue a pour but, non de veiller au bien-être de la pupulation mais de dépenser de l'argent public et de justifier le poids de l'état. De plus, nous n'en sommes pas encore rendus à la situation de la Californie, tellement ruinée qu'elle s'est résolue à taxer la consommation médicale plutôt qu'à l'interdire complètement.

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Un autre avantage de la légalisation, c'est qu'on peut établir des critères de qualité et limiter certains usages (aux Pays-Bas par exemple, il est toujours interdit de fumer dans la rue et les drogues dures restent proscrites)

Je ne sais même pas si c'est utile, autoriser la production/distribution/vente de drogues dites "douces" c'est désinciter à aller vers la consommation de drogues plus dures quelque part.

et faire des contrôles plus facilement puisque les vendeurs doivent se déclarer comme une entreprise.

+1

Il y a un autre aspect : dès lors que c'est légal, c'est nettement moins rigolo pour toute une frange de population. Dissuasion soft, en quelque sorte.

Cet argument est assez intéressant, la prohibition pousse au contraire certains à braver l'interdit, surtout chez les jeunes. Enlever l'aspect rebel et cool de la chose pourrait désinciter quelques-uns peut-être.

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Je ne sais même pas si c'est utile, autoriser la production/distribution/vente de drogues dites "douces" c'est désinciter à aller vers la consommation de drogues plus dures quelque part.

Cet argument est assez intéressant, la prohibition pousse au contraire certains à braver l'interdit, surtout chez les jeunes. Enlever l'aspect rebel et cool de la chose pourrait désinciter quelques-uns peut-être.

Tu te contredis gravement là. Il y a deux conséquences qui peuvent suivre la légalisation des drogues douces : (1) soit les drogués en restent là, et la consommation pourrait même baisser car ça devient légal et "moins rigolo". (2) soit les drogués, recherchant avant tout la subversion de l'ordre établit, iront consommer des drogues illicites.

Je penche nettement pour la deuxième alternative, vu ce qui se passe de nos jours autour de l'explosion de la consommation de cocaïne suite à la banalisation du cannabis.

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  • 1 year later...

Richard Branson pour arrêter la guerre contre la drogue.

Visited Portugal, as one of the Global Drug Commissioners, to congratulate them on the success of their drug policies over the last 10 years.

Ten years ago the Portuguese Government responded to widespread public concern over drugs by rejecting a “war on drugs” approach and instead decriminalized drug possession and use. It further rebuffed convention by placing the responsibility for decreasing drug demand as well as managing dependency under the Ministry of Health rather than the Ministry of Justice. With this, the official response towards drug-dependent persons shifted from viewing them as criminals to treating them as patients.

Now with a decade of experience Portugal provides a valuable case study of how decriminalization coupled with evidence-based strategies can reduce drug consumption, dependence, recidivism and HIV infection and create safer communities for all.

http://www.virgin.com/richard-branson/blog/time-to-end-the-war-on-drugs

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