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Les Pédagogues De L'éducation Nationale


etienne w

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Je pense que le systeme des grandes écoles à un défaut majeur, les gens qui en sortent ont souvent eu le mou bourré de leur statut d'élite et si personne n'est la à la sortie pour leur montrer à quel point ils sont incapables, ils sont très dangereux dans leur volonté planificatrice qui n'a jamais eu a se confronter à la réalité.

 

Mais je ne vois pas le moindre rapport avec le libéralisme, l'étatisme, la politique, whatever...

Ben le rapport c'est que les grandes écoles forment de parfaits petits socialistes ?
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Ben le rapport c'est que les grandes écoles forment de parfaits petits socialistes ?

 

Les grandes écoles ? Ce truc qui apprend à ses élèves ce qu'est le monde de l'entreprise ?

 

Je sais pas où vous avez vos infos, mais l'intérêt des grandes écoles c'est justement qu'elles sont indépendantes. L'Etat via la Commission des Titres des Ingénieurs passe une fois tous les 5 ans pour vérifier qu'elles respectent quelques grandes tendances (comme apporter la dose de bisounoursisme écolo), mais du reste elles établissent leurs programmes elles-mêmes. Et comportent des représentants d'entreprises dans leur CA...

 

Comparez à une bonne face de gauchos menés par des profs cocos indéboulonnables, vous verrez ce qu'est une institution qui forme des socialistes... Les Grandes Ecoles, c'est en quelque sorte la compensation d'efficacité introduite pour contrebalancer les universités 100% publiques, à la fois symptôme et antidouleur du système actuel. Leur disparition est souhaitable à condition de faire aussi disparaître le système public, simplement.

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Je pense que le systeme des grandes écoles à un défaut majeur, les gens qui en sortent ont souvent eu le mou bourré de leur statut d'élite et si personne n'est la à la sortie pour leur montrer à quel point ils sont incapables, ils sont très dangereux dans leur volonté planificatrice qui n'a jamais eu a se confronter à la réalité.

Oui quelque part c'est pas faux, mais faut moduler un peu selon les cas quand même. Après 10 ans de boulot il n'en reste pas grand chose, il ne reste que ce que l'on a effectivement fait en général, et réussi en particulier.

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Ben le rapport c'est que les grandes écoles forment de parfaits petits socialistes ?

Tu penses que l'on a plus de chance de devenir socialiste si on sort de HEC ou des Mines ou si on sort de la fac de Nanterre ou de Tolbiac?

 

Et d'une façon générale, c'est un travers de toute l'éducation nationale dans son ensemble, cela n'a rien de spécifique à ce type d'écoles.

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Les grandes écoles ? Ce truc qui apprend à ses élèves ce qu'est le monde de l'entreprise ?

 

Je sais pas où vous avez vos infos, mais l'intérêt des grandes écoles c'est justement qu'elles sont indépendantes. L'Etat via la Commission des Titres des Ingénieurs passe une fois tous les 5 ans pour vérifier qu'elles respectent quelques grandes tendances (comme apporter la dose de bisounoursisme écolo), mais du reste elles établissent leurs programmes elles-mêmes. Et comportent des représentants d'entreprises dans leur CA...

 

Comparez à une bonne face de gauchos menés par des profs cocos indéboulonnables, vous verrez ce qu'est une institution qui forme des socialistes... Les Grandes Ecoles, c'est en quelque sorte la compensation d'efficacité introduite pour contrebalancer les universités 100% publiques, à la fois symptôme et antidouleur du système actuel. Leur disparition est souhaitable à condition de faire aussi disparaître le système public, simplement.

C'est exactement cela, sauf ce que j'ai barré, faut voir ce que tu mets derrière le verbe disparaître.

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Oui quelque part c'est pas faux, mais faut moduler un peu selon les cas quand même. Après 10 ans de boulot il n'en reste pas grand chose, il ne reste que ce que l'on a effectivement fait en général, et réussi en particulier.

 

Evidemment (a part les X qui en majorité ne font strictement rien après l'école a part astiquer leur diplome dans les grandes entreprises francaises/administration), mais à ce moment la justement, je dirait que ce qui reste de l'école est une tare, pas un benefice.

 

Bien entendu qu'il y a des tas de gens bien qui en sortent, avec la sélection à l'entrée ça serait un miracle du mal que de détruire autant de potentiel humain, je doute juste qu'ils y aient réellement gagne quelque chose. 

 

Qu'on soit bien clair, c'est mieux que pas mal de systèmes concurrents, mais ça renforce le cartésianisme des élites françaises, et le constructivisme est une conséquence directe du cartésianisme.

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Je ne faisais que reprendre "ils sont très dangereux dans leur volonté planificatrice qui n'a jamais eu a se confronter à la réalité".

Je n'ai pas réagi à cela, mais tout de même...

 

On parle de gens qui ont entre 20 ans à l'entrée, et 23 à la sortie. Qui a déjà été confronté à la réalité à ce moment-là? Mis à part les profils particuliers?

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Tous ceux qui ont fait de l'apprentissage, et ou qui ont tout simplement bossé, le fait que ça ai disparu quasiment du spectre des solutions utilisées n'en fait pas une mauvaise solution.

 

Pour ma part, le jour ou j'ai besoin d'un sidekick pour dominer le monde, je recrute entre 12 et 16 ans, et je le forme moi même.

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Je n'ai pas réagi à cela, mais tout de même...

 

On parle de gens qui ont entre 20 ans à l'entrée, et 23 à la sortie. Qui a déjà été confronté à la réalité à ce moment-là? Mis à part les profils particuliers?

Le problème ce n'est pas la confrontation à la réalité en soi, c'est les croyances qu'ils ont (je sais tout, tout est planifiable, etc.). Typiquement, il faudra 20 ans ou plus à un polytechnicien pour le comprendre alors qu'il faudra 5 ans à un humain normal.

Voilà voilà maximum trolling engagé.

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Tous ceux qui ont fait de l'apprentissage, et ou qui ont tout simplement bossé, le fait que ça ai disparu quasiment du spectre des solutions utilisées n'en fait pas une mauvaise solution.

 

Les grandes écoles ont aussi des formations par apprentissage. Pour les formations classiques, elles imposent généralement des stages en entreprise, ça leur permet de mettre en valeur leur diplôme face à celles-ci.

 

Après il faut voir de quelles écoles on parle. Je rapprocherais plutôt Polytechnique de l'ENA que des écoles autonomes classiques ne comportant pas de bourrage de crâne étatique...

 

C'est exactement cela, sauf ce que j'ai barré, faut voir ce que tu mets derrière le verbe disparaître.

 

Disparaître = système 100% privé. Les grandes écoles apportant l'autonomie et la relation au monde du travail que les universités refusent, si on passait à un système non-étatique dans lequel les universités feraient enfin leur boulot, elles n'auraient presque aucune raison d'exister.

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Comparez à une bonne fac de gauchos menés par des profs cocos indéboulonnables, vous verrez ce qu'est une institution qui forme des socialistes... 

Bof. Déjà, on part du principe que c'est une fac de gauchos, pourquoi pas, ça existe (d'un autre côté dans les grandes écoles il y a Science Po, pas vraiment de quoi être fier non plus), mais en fait ce qu'il faut regarder c'est les filières de gauchos dans une université donnée. Parce que les types qui font art du spectacle et ceux qui font Droit, même si c'est dans le même bâtiment, c'est quand même pas les mêmes. Le public d'une grande école est bien plus homogène, donc je conçois que c'est peut-être difficile à se représenter.

Ensuite, il y a toujours une proportions plus ou moins large de crados de l'UNEF ou assimilés, mais pour la majorité des gens suivre une formation en fac c'est justement une très bonne occasion de comprendre tous les méfaits de la bureaucratie stupide et de l'aveuglement idéologique. Ça permet de prendre du recul. Les étudiants sérieux ont autre chose à foutre que devenir socialistes, et sauf exception ou filière particulièrement pourrie, les étudiants gauchos, on n'en voit plus des masses à partir de la L3.

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Ce que tu racontes c'est n'imp dans des proportions absolument galactiques.

 

J'ai observé le biais dont parle pankakke chez la plupart des sorties d'école "A" et "B", ça se brise assez facilement quand on leur demande de faire du vrai travail (deux semaines suffisent, pas 20 ans, a condition de les coller dans la fosse au lions), le problème c'est ceux qui se retrouvent directement dans des positions ou ils n'ont pas de production personnelle mesurable et qualifiable sur laquelle ils peuvent facilement voir a quel point ils ne savent rien faire (ce qui n'est absolument pas grave au demeurant, je ne demande pas à une école de sortir des gens productifs mais des gens faciles à former).

 

On se retrouve avec des cadres cartésiens, planificateurs, adorateurs des chiffres, n'ayant pas la moindre idée du fonctionnement réel de la production dans l'entreprise dans laquelle ils travaillent.

 

En général, oui, ils ont fait des stages en "entreprise", du public ou du para-public, loin des centres de production, voir souvent le début de leur carrière.

 

X est particulièrement touchée, ne sont sauvés que les élèves exceptionnels qui rejettent justement la voie royale à la sortie et qui vont choisir de commencer "en dessous" du poste qu'ils peuvent revendiquer, en général à l'étranger.

 

Est-ce un problème d'éducation, partiellement oui, est-ce un problème de RH également, certainement, mais il y a interaction entre les deux, et les enseignants qui vendent a leurs élèves qu'ils commenceront en chef de projet ou en encadrement parce qu'ils sont l'élite sont les premiers responsables (et ce n'est pas un mythe, j'en ai connu pas mal des comme ça).

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Comme je l'ai déjà souligné plus haut, mais je vais le refaire ce n'est pas grave, il ne faut pas croire que le cas de l'Ecole Polytechnique soit représentatif de quoi que ce soit, c'est ZE cas particulier, une grande école qui est à l'origine un établissement militaire, où il existe un classement d'entrée ET un classement de sortie, pour que les diplomés choisissent leur filière, qui est non pas une option type Génie Civil ou je ne sais quoi, mais qui doit être l'un des grands corps de l'Etat (Corps des Ponts & Chaussées, des Mines, etc.). Il n'y a que l'ENA qui est comparable, et très très très éventuellement l'Ecole Normale Supérieure (il y a un lien avec les Corps mentionnés ci-dessus).

Cette école n'est comparable en rien à toutes les autres grandes écoles de France et même probablement du monde (mis à part en Union Soviétique ou pays de ce genre).

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Mon expérience des sortis de grandes écoles (OK, je force le trait parce que j'ai l'impression d'avoir touché un truc sensible :P)

 

Ça c'est surtout valable pour les très grandes écoles, l'élite autoproclamée de la Nation amoureusement couvée du regard par l'Etat. C'est plus difficilement trouvable dans une école moyenne soumise à concurrence.

 

Bof. Déjà, on part du principe que c'est une fac de gauchos, pourquoi pas, ça existe (d'un autre côté dans les grandes écoles il y a Science Po, pas vraiment de quoi être fier non plus), mais en fait ce qu'il faut regarder c'est les filières de gauchos dans une université donnée. Parce que les types qui font art du spectacle et ceux qui font Droit, même si c'est dans le même bâtiment, c'est quand même pas les mêmes. Le public d'une grande école est bien plus homogène, donc je conçois que c'est peut-être difficile à se représenter.

Ensuite, il y a toujours une proportions plus ou moins large de crados de l'UNEF ou assimilés, mais pour la majorité des gens suivre une formation en fac c'est justement une très bonne occasion de comprendre tous les méfaits de la bureaucratie stupide et de l'aveuglement idéologique. Ça permet de prendre du recul. Les étudiants sérieux ont autre chose à foutre que devenir socialistes, et sauf exception ou filière particulièrement pourrie, les étudiants gauchos, on n'en voit plus des masses à partir de la L3.

 

J'avoue que je pensais fortement à l'université du Mirail en disant ça. Disons que j'imagine mal une grande école se voir sucrer une année sur deux en grêves d'étudiants et profs cocos... S'il commençait à y avoir une dérive de ce genre, la concurrence entre écoles la ferait immédiatement se casser la gueule. Non pas que l'unif du Mirail n'aie pas officiellement acquis un niveau lamentable, mais l'inertie de la structure fait que rien ne change, alors que dans un système de petites écoles concurrentielles, tu peux difficilement trouver ce genre de tare. Dans le pire des cas, elle périclitera et une école plus sérieuse prendra sa place.

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J'ai observé le biais dont parle pankakke chez la plupart des sorties d'école "A" et "B", ça se brise assez facilement quand on leur demande de faire du vrai travail (deux semaines suffisent, pas 20 ans, a condition de les coller dans la fosse au lions), le problème c'est ceux qui se retrouvent directement dans des positions ou ils n'ont pas de production personnelle mesurable et qualifiable sur laquelle ils peuvent facilement voir a quel point ils ne savent rien faire (ce qui n'est absolument pas grave au demeurant, je ne demande pas à une école de sortir des gens productifs mais des gens faciles à former).

 

On se retrouve avec des cadres cartésiens, planificateurs, adorateurs des chiffres, n'ayant pas la moindre idée du fonctionnement réel de la production dans l'entreprise dans laquelle ils travaillent.

 

En général, oui, ils ont fait des stages en "entreprise", du public ou du para-public, loin des centres de production, voir souvent le début de leur carrière.

 

X est particulièrement touchée, ne sont sauvés que les élèves exceptionnels qui rejettent justement la voie royale à la sortie et qui vont choisir de commencer "en dessous" du poste qu'ils peuvent revendiquer, en général à l'étranger.

 

Est-ce un problème d'éducation, partiellement oui, est-ce un problème de RH également, certainement, mais il y a interaction entre les deux, et les enseignants qui vendent a leurs élèves qu'ils commenceront en chef de projet ou en encadrement parce qu'ils sont l'élite sont les premiers responsables (et ce n'est pas un mythe, j'en ai connu pas mal des comme ça).

Deux choses :

- d'une part toutes les écoles ont un stage ouvrier de prévu dès la première année. Pour ma part, je me suis retrouvé à être un ouvrier moderne au bas de l'échelle, je n'étais pas au fond d'une mine puisque cela n'existe plus en Occident, mais dans un parc d'attractions à conduire des manèges pour mômes. J'aurais pu me retrouver dans un call center, ou dans une entreprise de nettoyage industriel, ou des choses comme ça.

- d'autre part, toutes ses écoles ont très souvent ce que l'on appelle des partenaires ou des parrains d'option (ex : pour génie civil, c'est Bouygues, Vinci, etc) qui non seulement détachent des cadres pour enseigner et partager leur expérience, mais aussi proposent des stages, et un parcours d'intégration qui tente de limiter le biais dont tu parles (exemple : tu es jeune embauché chez Renault, tu dois passer 6 mois au choix soit à l'usine soit dans une concession à être sous-sous-commercial).

 

Juste une question : je ne voudrais pas jeter des fleurs immérités pour ces écoles, mais juste pour savoir, qu'y a-t-il de mieux en France?

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Les grandes écoles ? Ce truc qui apprend à ses élèves ce qu'est le monde de l'entreprise ?

 

Je sais pas où vous avez vos infos, mais l'intérêt des grandes écoles c'est justement qu'elles sont indépendantes. L'Etat via la Commission des Titres des Ingénieurs passe une fois tous les 5 ans pour vérifier qu'elles respectent quelques grandes tendances (comme apporter la dose de bisounoursisme écolo), mais du reste elles établissent leurs programmes elles-mêmes. Et comportent des représentants d'entreprises dans leur CA...

 

Comparez à une bonne face de gauchos menés par des profs cocos indéboulonnables, vous verrez ce qu'est une institution qui forme des socialistes... Les Grandes Ecoles, c'est en quelque sorte la compensation d'efficacité introduite pour contrebalancer les universités 100% publiques, à la fois symptôme et antidouleur du système actuel. Leur disparition est souhaitable à condition de faire aussi disparaître le système public, simplement.

 

Il me semble que les gens qui fréquentent la fac financent pour la plupart leurs études en travaillant. Ils ont donc une expérience du monde du travail tout à fait comparable à celle des grandes écoles. Je dirais même plus immédiate par certains côtés. 

 

Dire que les grandes écoles sont indépendantes ne veut pas dire grand chose, puisque leurs statuts et leurs budgets, autant que ceux des universités, sont très réglementés. 

 

 

Pour info, il existe aussi dans les ca des universités des représentants d'entreprise. En général, ce ne sont pas les représentants les plus efficaces et les plus présents. Je le dis par expérience personnelle (c'est d'ailleurs tout à fait normal : ils n'ont aucun intérêt à l'être).

 

Ce que je disais plus haut mérite à mon avis d'être répété : le choix de préserver discrètement des filières sélectives au milieu d'un système universitaire qui ne l'est pas est un choix politique. On vend de l'égalité aux classes moyennes et on les désinforme tout en préservant discrètement des moyens pour s'en sortir (enfin pour ceux connaissent les stratégies scolaires pour se repérer).

 

Le bon fonctionnement des écoles dépend beaucoup de la démagogie des universités, et tout le monde semble s'y retrouver entre ceux qui sortent des grandes écoles et nos élites qui n'ont aucun scrupule à brasser l'université tout en envoyant leurs gamins dans les écoles. 

 

C'est beau l'ascenseur social à la française :)

 

 

Ce qu'on peut reprocher aux grandes écoles indépendamment de son côté caste, c'est effectivement de produire une mentalité bien particulière, qui est en même temps très française : la promotion de l'expertise technocratique et un penchant pour le constructivisme et le social-engineering qui ne date pas d'hier. Ce n'est pas vraiment du socialisme au sens strict, mais plutôt un constructivisme diffus qui traverse l'ensemble du spectre politique de ce pays. Il suffit de parler un jour à un ingénieur pour se rendre compte qu'il s'agit d'une sorte de déformation professionnelle (déformation qui existe dans toutes les professions, hein ! Je ne fais pas de procès aux ingés) qui les pousse à aborder les problèmes humains d'une certaine manière. 

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Qu'il y ait une importante proportion de constructivistes dans les grandes écoles, je ne le nie pas, que cela soit un trait spécifique des élèves de GE j'ai de sérieux doutes. La formation ne participe pas à la maturation de telles idées (planification, centralisation etc.) ni à celle des idées opposées en effet. Le principal défaut que je constate parfois est un gout prononcé pour le scientisme mais cela n'a de conséquence que si le jeune diplômé scientiste évolue dans un métier où l'objet ne sont pas les sciences naturelles.

 

En école d'ingé, la technique a encore une place importante (fonctionnement de certains types de turbines, comportement de certains types de béton etc.), effectivement il y a des cours très niaisous mais je n'ai jamais reçu un seul cours écolo-bobo. Si un élève veut réaliser un projet sur un nouvel isolant et mettre en introduction à quel point c'est génial il est libre, s'il n'y a aucun apport scientifique il se fera ramasser un point c'est tout. De même, en école de co, tu peux te masturber sur le caractère révolutionnaire de telle ou telle idée, personne n'oublie qu'il faille le confronter à la réalité pour en juger.

http://www.letudiant.fr/jobsstages/creation-entreprise/comment-les-ecoles-de-commerce-encouragent-lentrepreneuriat-de-leurs-etudiants-11754.html

http://www.latribune.fr/espace-abonnes/banque-et-finance/20121102trib000728677/reseaux-quand-les-anciens-des-grandes-ecoles-mettent-la-main-a-la-poche.html

 

Il est de bon ton de taper sur les grandes écoles car les élèves qui en sortent on la tête de la taille d'une montgolfière. Cela était peut-être vrai à une époque mais la forte inflation des diplômes ainsi que la contraction actuelle de l'offre ont du calmer les ardeurs car ce n'est pas un trait que j'ai pu constater, encore une fois.

 

Comme cela a été dit, utiliser X-ENA pour taper sur le système des grandes écoles c'est comme utiliser le capitalisme de connivence pour taper sur le libéralisme.

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Juste une question : je ne voudrais pas jeter des fleurs immérités pour ces écoles, mais juste pour savoir, qu'y a-t-il de mieux en France?

Pour les profils 'scolaires' scientifiques, rien, ni en France ni ailleurs a part quelques grandes fac de renommée mondiale (EPFL, MIT...

Ça n'empêche pas de trouver qu'il y a des cotes bien pourris.

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Il me semble que les gens qui fréquentent la fac financent pour la plupart leurs études en travaillant. Ils ont donc une expérience du monde du travail tout à fait comparable à celle des grandes écoles. Je dirais même plus immédiate par certains côtés. 

Je crois qu'on peut dire que les élèves de grande école financent leurs études par du travail bien particulier, le soutien scolaire et compagnie. Comme expérience du monde du travail y'a mieux.

Ce que je disais plus haut mérite à mon avis d'être répété : le choix de préserver discrètement des filières sélectives au milieu d'un système universitaire qui ne l'est pas est un choix politique. On vend de l'égalité aux classes moyennes et on les désinforme tout en préservant discrètement des moyens pour s'en sortir (enfin pour ceux connaissent les stratégies scolaires pour se repérer).

 

Le bon fonctionnement des écoles dépend beaucoup de la démagogie des universités, et tout le monde semble s'y retrouver entre ceux qui sortent des grandes écoles et nos élites qui n'ont aucun scrupule à brasser l'université tout en envoyant leurs gamins dans les écoles.

 

C'est beau l'ascenseur social à la française :)

Anéfé.

 

Ce qu'on peut reprocher aux grandes écoles indépendamment de son côté caste, c'est effectivement de produire une mentalité bien particulière, qui est en même temps très française : la promotion de l'expertise technocratique et un penchant pour le constructivisme et le social-engineering qui ne date pas d'hier. Ce n'est pas vraiment du socialisme au sens strict, mais plutôt un constructivisme diffus qui traverse l'ensemble du spectre politique de ce pays. Il suffit de parler un jour à un ingénieur pour se rendre compte qu'il s'agit d'une sorte de déformation professionnelle (déformation qui existe dans toutes les professions, hein ! Je ne fais pas de procès aux ingés) qui les pousse à aborder les problèmes humains d'une certaine manière. 

Oui bon d'accord, disons que je comprends que cette mentalité, cet esprit, te déplaise puisque ton esprit est fait fort différemment.

 

J'entends bien toutes ces critiques, mais quand même bon.

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J'avoue que je pensais fortement à l'université du Mirail en disant ça. Disons que j'imagine mal une grande école se voir sucrer une année sur deux en grêves d'étudiants et profs cocos...

Certes et pour en revenir à ce que je disais, très concrètement je connais des gens qui se sont fait bouffer une année comme ça et :

1- Ils ont grave les boules.

2- Il ne faut surtout pas leur parler de syndicalisme.

 

Je connais aussi des "militants" qui étaient super contents de se voir "donner une année" (le beurre et l'argent du beurre), eh ben ils ne sont jamais arrivé jusqu'en master. C'est pas parce que la sélection de la fac est plus subtile qu'elle n'existe pas. D'ailleurs il y a aussi de la concurrence (discrète) au sein des universités. Si on fait attention, on peut se rendre compte que les flux d'étudiants qui changent de ville ne se font pas vraiment au hasard.

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Oui bon d'accord, disons que je comprends que cette mentalité, cet esprit, te déplaise puisque ton esprit est fait fort différemment.

 

 

 

Ce n'est pas que cet esprit me déplaise -d'ailleurs il ne me déplaît pas tant que ça, je suis quand même marié à une ingénieure-c'est qu'une proportion importante d'esprits formés de la sorte donne aux élites économique et politique françaises une physionomie bien particulière, pour le meilleur et pour le pire.

 

Quand je dis que la pathologie "grandes écoles" est une pathologie constructiviste, je pense plutôt à une chose qui te parlera sans doute plus, à savoir qu'elle introduit des biais cognitifs bien spécifiques qui se marient plutôt bien avec certaines théories et certains modes de raisonnement pas spécialement libéraux. Ce n'est à mon avis pas un hasard si les théories économiques qui mettent des experts et des ingénieurs aux manettes de son bon fonctionnement sont plus en vogue dans les centres de recherches que les théories autrichiennes, qui disent en gros qu'on peut très bien se passer de politiciens et de techniciens pour que fonctionne le marché.

 

J'avais évoqué il y a un moment l'hostilité des Hayek et Mises envers les libéraux français au moment du colloque Lippman (et ensuite au moment de la constitution de la société du mont Pèlerin). Pourquoi tant de haine ? Eh bien parce que tous sortaient de grandes écoles, et cherchaient absolument à marier planisme et libéralisme. Hayek avec les Français dans le viseur quand il a commencé sa critique du scientisme transposé en sciences sociales, et critiquait déjà cette déformation épistémique spécifique qui empêchait un certain nombre de libéraux français de comprendre le fonctionnement du marché.

 

Maintenant, ceci étant dit, je précise que mon propos n'est absolument pas de faire du grandes écoles bashing. Je l'ai déjà dit, quelque soit le diagnostic posé, la solution ne souffre pas beaucoup de discussion à mon avis.

 

Maintenant, une anecdote plus légère pour la route à l'adresse de Chitah et Rincevent : si vous voulez un jour expérimenter in concreto ce que j'entends par pathologie grandes écoles, essayez d'avoir une conversation normale avec Henry de Lesquen ou JL Gergorin :)

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Gergorin, lulz. A ce qu'on m'a dit, un paranoïaque de classe internationale, du genre à voir sa secrétaire entrer dans son bureau, à sursauter et à commencer à cacher ses documents dans ses tiroirs pour lui demander d'un ton sec "Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ?". Quant à Lesquin... Lulz aussi, pour d'autres raisons.

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Gergorin, lulz. A ce qu'on m'a dit, un paranoïaque de classe internationale, du genre à voir sa secrétaire entrer dans son bureau, à sursauter et à commencer à cacher ses documents dans ses tiroirs pour lui demander d'un ton sec "Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ?". Quant à Lesquin... Lulz aussi, pour d'autres raisons.

Sans oublier le héros de la grande farce de clearstream.

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La thèse présentée par Hayek dans son texte sur l'école polytechnique me semble fondée dans ses grandes lignes mais un peu fantaisiste dans son application. Pour identifier l'approche constructiviste avec l'école française, Hayek a besoin, soit de mettre artificiellement de côté les grands penseurs libéraux français (Condillac, Say, Bastiat) sous prétexte que leurs opinions n'avaient pas été adoptées par les gens de l'Etat, soit d'attaquer des textes qu'ils ont écrits dans leur prime jeunesse (c'est le cas pour Turgot, dont Hayek cite un texte un peu utopique écrit à l'âge de 23 ans, mais qui pourrait autrement difficilement être taxé de "constructivisme").  En revanche, il me semble effectivement probable que certains genres d'étude prédisposent largement à verser dans l'ingénierie sociale. Hülsmann fait à cet égard une remarque intéressante dans sa biographie de Mises : 

 

This fact is crucial to understanding the history of twentieth-century economic thought. Gossen was already an enthusiastic mathematician and only studied law under the severe pressure of his father; see F.A. Hayek, “Einleitung,” introduction to Hermann Heinrich Gossen, Entwickelung der Gesetze des menschlichen Verkehrs und der daraus fliessenden Regeln für menschliches Handeln, 3rd ed. (Berlin: Prager, 1927), pp. xf. All of his followers featured the same mindset. As Mark Blaug points out, Jevons first studied chemistry and biology and then turned his attention to economics. His “inspiration was Bentham’s ‘felicific calculus’ of pleasure and pain, supplemented by the works of Dionysius Lardner . . . and Fleming Jenkins . . . , two British engineer-economists of the 1860s” (Great Economists before Keynes: An Introduction to the Lives and Works of One Hundred Great Economists of the Past [Cambridge: Cambridge University Press, 1986], p. 100). Walras pursued formal studies in letters, science, and engineering. From his father, the economist Auguste Walras, he adopted the conviction that some concept of utility maximization is the fundamental element of economic science. Walras’s great follower Vilfredo Pareto was an engineer and turned to economics only at the age of 42. Similarly, Knut Wicksell’s and Irving Fisher’s first university degrees were in mathematics. Gustav Cassel, who according to Blaug (ibid, pp. 41ff.) had written the most widely read textbook of the interwar period, was a Ph.D. in mathematics, then became a schoolmaster and then turned to economics, becoming the greatest popularizer of general-equilibrium economics à la Walras. In contrast, the predominant formative influence on Austrian economists did not come in the form of mathematical training, but through legal studies. Until the interwar period, all Austrian economists had to obtain a first degree in law before they could turn their research to economic problems. As a consequence, the Vienna economists distinguished themselves by a great capacity to think conceptually and, most importantly, by their eagerness to relate all of their concepts to the observed real world. Their training in law effectively counterbalanced the inclination some of them felt for the natural sciences (for example, Böhm-Bawerk had in his youth a great interest in theoretical physics; see Joseph A. Schumpeter, “Eugen von Böhm-Bawerk,” Neue Österreichische Biographie [Vienna, 1925], vol. 2, p. 65).

 

(Rothbard constitue une exception de taille : diplômé en mathématiques et en économie, mais pas en droit.)

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