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Lessiver l'État islamique


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Pourquoi la faucille et le marteau, s'ils sont chrétiens ?

Not sure if this is trolling 

 

Bah non justement : c'est une milice CONTRE Daesh, non? Ils ne sont pas djihadites! Comme Dash persécute les gays et les chrétiens, les deux sont aussi compréhensibles.

 

Bien entendu, on ne tombe pas tous les jours sur des gens qui se définissent comme des gays communistes, donc je comprends parfaitement que ça soit plus rigolo avec cette version-là. Je tenais à le préciser, pour contrebalancer la réaction bizarroïde victimaire de PAB...

ah j'avais compris qu'ils se battaient pour Daesh. My bad
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Edit - bon en fait BOG serait des "patriotes chrétiens".  :wacko: c'est moins drole du coup.

 

Bog en suédois est un mot que ta mère n'aimerait pas t'entendre dire en français et qui désigne une pratique répandue chez les homosexuels masculins.

 

Je pense que tout ça est une blague potiche.

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Très bonne intervention de Pierre Conesa ici :

http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-la-nouvelle-edition/pid6850-la-nouvelle-edition.html?vid=1333737

 

Il dit en gros : Ce n'est pas notre guerre, c'est une guerre Sunnite-Chiite , c'est aux pays du proche orient de s'en occuper , c'est comme si les Algériens allaient expliquer aux Irlandais qu'il fallait séparer les cathos des protestants , et puis qu'il faudra bien un jour négocier comme on a négocié avec les rebelles algériens en 1964 , et le terrorisme s'est arrêté ......

A ceci près qu'en 1964 les accords d'Evian avaient été signés depuis deux ans.

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Les russes balancent leurs "preuves" de l'implication des Turcs dans le blanchiment du pétrole des barbus :

 

https://www.rt.com/news/324252-russian-military-news-briefing/

 

C'est la Syrie et pas la Turquie qui semble acheter le pétrole de ISIS. http://www.thedailybeast.com/articles/2015/12/10/isis-is-the-con-ed-of-syria.html

 

Chaque pétrole a une sorte d'ADN, donc le pétrole extrait par ISIS ne peut être revendu qu'à de très proches voisins et transporté par la route, il ne peut pas être remis sur le marché comme ça. Le candidat le plus probable est donc la Syrie.

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Daech, à deux doigts de s’emparer des réserves pétrolières libyennes

L’État islamique cherche-t-il à mettre la main sur la manne pétrolière libyenne ? C’est en tous cas l’avis de Jean-Yves le Drian. « Ils sont à Syrte, ils étendent leur territoire sur 250 kilomètres linéaires de côtes, mais ils commencent à pénétrer vers l’intérieur et à avoir [une] tentation d’accès à des puits de pétrole et des réserves de pétrole », a mis en garde lundi 14 décembre le ministre de la défense sur RTL. Petit problème, l’information n’est pas tout à fait exacte.

Les forces locales qui ont fait allégeance à Daech et pris possession de la ville de Syrte depuis juillet dernier n’ont pas fait mouvement vers le Sud, ni vers l’intérieur du pays. Encore moins pour s’emparer de puits ou réserves de pétrole. Ils n’en ont guère besoin puisqu’ils sont installés dans la région pétrolifère la plus riche de Libye. Le bassin de Syrte contient en effet 73% des réserves d’or noir du pays et compte près de 55 puits. Les premiers sites se trouvent à moins de 200 km du nouveau bastion de l’État islamique, qui semble toutefois les bouder. Les seules incursion constatées visent la ville de Ajdabyia à quelques 400 km en direction de l’Est en longeant la côte.

Contrôler les robinets pétroliers

La prise de cette ville serait pour les djihadistes doublement stratégique. Elle lui permettrait de prendre en étau la portion de côte libyenne qui contient le plus grand nombre de raffineries et terminaux pétroliers au mètre carré tels Ras Lanouf, As Sidra, Brega ou Zueitina. A quoi bon s’embourber dans l’intérieur vers les sables libyens, puisqu’il suffirait de contrôler les robinets et prendre le port principal de Brega où se tient en embuscade le seigneur de guerre Jadran avec ses gardes pétroliers. Plus personne ensuite ne pourrait empêcher Daech de contrôler cette manne si convoitée.

Pour l ‘heure, seule l’armée nationale sous le commandement du général Haftar semble vouloir stopper cette avancée avec quelques frappes aériennes et ses maigres moyens. En effet, depuis l’été 2014, la seule force officielle du pays qui dépend du Parlement de Tobrouk, élu et reconnu par la communauté internationale, est soumise à un embargo renforcé sur les armes et les munitions, décidé par l’ONU. Et ça, le ministre de la défense en France, ne l’ignore pas. En face, Daech se fournit librement auprès de plusieurs éléments radicaux de Fajr Libya (Aube de la Libye), la coalition islamiste qui tient depuis un an les ville de Tripoli et Misrata, dans la partie Ouest du Pays.

La prise de Ajdabyia permettrait aussi à l’État islamique de filer droit vers Tobrouk, ville où siège depuis un an le Parlement.

La situation ressemble furieusement à une version de Star Wars dans le désert de Libye. Une Force du mal qui avance inexorablement. En face, une Alliance divisée et hétéroclite tente désespérément d’y faire. Sans oublier les trafiquants divers et seigneurs de guerre, prêts à se vendre au plus offrant. Seule différence, le scénario, bien réel, se déroule cette fois sur Terre, à quelques 500 kilomètres des cotes européennes.

http://www.mondafrique.com/daech-convoite-les-reserves-petrolieres-libyennes/

 

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Reporters sans frontières (RSF) est bouleversée par l’assassinat du journaliste syrien Naji Jerf, abattu le 27 décembre 2015 en Turquie. En contact avec l’organisation, il évoquait les menaces qui pesaient sur lui et s’apprêtait à rejoindre la France.

Le documentariste avait obtenu un visa pour la France, où il devait se rendre début janvier. Naji Jerf a été abattu en pleine rue à Gaziantep (sud-est de la Turquie), où il travaillait depuis trois ans. Fondateur et rédacteur en chef du magazine d’opposition Henta, il avait réalisé plusieurs films documentaires sur les exactions commises par le groupe Etat islamique et le régime syrien. Reporters sans frontières (RSF) était en contact étroit avec ce journaliste qui rêvait d’offrir à ses deux filles le “niveau d’enseignement supérieur” proposé par la France.

RSF avait notamment intercédé en sa faveur pour l’obtention d’un visa. Dans sa lettre aux autorités françaises qui lui a permis d’obtenir ce visa, Naji Jerf confiait ses craintes pour sa sécurité et son espoir de s’établir dans un pays “respectueux des droits de l’homme”. Fin juillet, il écrivait à l’ambassadeur de France en Turquie, dans le cadre de sa demande officielle : “J’habite maintenant dans la ville turque de Gaziantep et ma propre sécurité est de plus en plus difficile, après une augmentation des menaces envers moi et ma famille, surtout parce que je suis laïque et que je fais partie de la minorité ismaélienne Alaghkhanih ciblée par les djihadistes”. La France lui a accordé la protection qu’il réclamait, mais les tueurs ont agi avant son départ.

“Cet assassinat démontre une fois de plus à quel point les journalistes syriens réfugiés en Turquie sont vulnérables. Il envoie un signal d’intimidation intolérable à tous les collègues de Naji Jerf, souligne Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Nous en appelons instamment aux autorités turques pour qu’elles fassent toute la lumière sur cette affaire. Ankara doit enfin prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des journalistes syriens en exil.”

Originaire de Salamyeh, dans la province de Hama, Naji Jerf avait documenté les exactions du régime syrien et coordonné le travail de citoyens-journalistes au début du soulèvement populaire. Identifié par les services de renseignements, il avait été contraint de se cacher après la mise à sac de son bureau, en octobre 2012 avant de parvenir à quitter le pays un mois plus tard. Il poursuivait ses activités professionnelles depuis Gaziantep et conduisait ponctuellement des formations pour des journalistes indépendants syriens.

Les menaces à l’encontre de Naji Jerf se sont aggravées à partir de l’été 2015, du fait de ses enquêtes sur les exactions du groupe Etat islamique (EI). Son film “

”, qui documentait l’exécution de nombreux activistes syriens par l’organisation djihadiste, avait été diffusé en novembre. Naji Jerf s’était par ailleurs rapproché du collectif de journalistes “Raqqa est massacrée en silence”, dont les membres sont traqués par l’EI et déclarés “ennemis de Dieu”.

L’assassinat de Naji Jerf n’a pour l’heure pas été revendiqué. Celui de son collègue Ibrahim Abdelkader, le 30 octobre à Sanliurfa, avait été revendiqué par le groupe Etat islamique.

 

L'EI peut tuer " tranquillement " en Turquie ...

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Une guerre civile, ça se gagne encore plus politiquement que n'importe quelle autre guerre.

Donc l'échec Vietnamien a servi d'exemple pour l'échec Algérien ?

Il y a peut-être un problème à ce que les écrits de référence soit des défaites, c'est peut-être une des causes des échecs répétés.

Je m'interroge, en fait c'est l'avis de Neuron notamment qui m'intéresse.

Si tu veux des réponses, tournes toi vers David Gallula. Il a vécu les événements depuis l'intérieur. Son "Contre-insurrection" est le premier livre à lire sur le sujet.

Si tu vas vers Trinquiet, tu auras une source très technique. Il explique en détail la conduite des opérations militaires mais, ce faisant, il n'explique pas ce qu'est le moteur d'une insurrection. Gallula lui n'est pas dans le détail de l'affrontement. Il est plus sur leurs causes et donc les solutions.

Après, savoir si l'auteur est vaincu ou victorieux n'est pas intéressant.

Beaucoup de personnes ont de l'expérience dans leur domaine respectif. Combien savent la comprendre ? Très peu. Combien savent la partager ? Encore moins.

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C'est vrai qu'il aurait été tellement plus safe en France. Il aurait peut-être pu se cacher parmi les nombreuses autres cibles de l'EI. 132 morts mais un journaliste de sauvé. Ouf.

3

Post le plus teubé de la semaine. Sinon, encore un exploit de notre administration. Genre on pouvait pas le faire venir en France tout de suite puis s'occuper de la paperasse ensuite. Bravo, encore un de nos alliés qui périt et un acte qui renforce nos ennemis. On est vraiment des champions.

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WASHINGTON, Dec 29 (Reuters) - Islamic State theologians have issued an extremely detailed ruling on when "owners" of women enslaved by the extremist group can have sex with them, in an apparent bid to curb what they called violations in the treatment of captured females.

The ruling or fatwa has the force of law and appears to go beyond the Islamic State's previous known utterances on the subject, a leading Islamic State scholar said. It sheds new light on how the group is trying to reinterpret centuries-old teachings to justify the sexual slavery of women in the swaths of Syria and Iraq it controls.

To read the fatwa click here: http://graphics.thomsonreuters.com/doc/slaves_fatwa.pdf

The fatwa was among a huge trove of documents captured by U.S. Special Operations Forces during a raid targeting a top Islamic State official in Syria in May. Reuters has reviewed some of the documents, which have not been previously published.

Among the religious rulings are bans on a father and son having sex with the same female slave; and the owner of a mother and daughter having sex with both. Joint owners of a female captive are similarly enjoined from intercourse because she is viewed as "part of a joint ownership."

The United Nations and human rights groups have accused the Islamic State of the systematic abduction and rape of thousands of women and girls as young as 12, especially members of the Yazidi minority in northern Iraq. Many have been given to fighters as a reward or sold as sex slaves.

Far from trying to conceal the practice, Islamic State has boasted about it and established a department of "war spoils" to manage slavery. Reuters reported on the existence of the department on Monday.

In an April report, Human Rights Watch interviewed 20 female escapees who recounted how Islamic State fighters separated young women and girls from men and boys and older women. They were moved "in an organized and methodical fashion to various places in Iraq and Syria." They were then sold or given as gifts and repeatedly raped or subjected to sexual violence.

DOS AND DON'TS

Fatwa No. 64, dated Jan. 29, 2015, and issued by Islamic State's Committee of Research and Fatwas, appears to codify sexual relations between IS fighters and their female captives for the first time, going further than a pamphlet issued by the group in 2014 on how to treat slaves.

The fatwa starts with a question: "Some of the brothers have committed violations in the matter of the treatment of the female slaves. These violations are not permitted by Sharia law because these rules have not been dealt with in ages. Are there any warnings pertaining to this matter?"

It then lists 15 injunctions, which in some instances go into explicit detail. For example:

"If the owner of a female captive, who has a daughter suitable for intercourse, has sexual relations with the latter, he is not permitted to have intercourse with her mother and she is permanently off limits to him. Should he have intercourse with her mother then he is not permitted to have intercourse with her daughter and she is to be off limits to him."

Islamic State's sexual exploitation of female captives has been well documented, but a leading IS expert at Princeton University, Cole Bunzel, who has reviewed many of the group's writings, said the fatwa went beyond what has previously been published by the militants on how to treat female slaves.

"It reveals the actual concerns of IS slave owners," he said in an email.

Still, he cautioned that not "everything dealt with in the fatwa is indicative of a relevant violation. It doesn't mean father and son were necessarily sharing a girl. They're at least being 'warned' not to. But I bet some of these violations were being committed."

The fatwa also instructs owners of female slaves to "show compassion towards her, be kind to her, not humiliate her, and not assign her work she is unable to perform." An owner should also not sell her to an individual whom he knows will mistreat her.

Professor Abdel Fattah Alawari, dean of Islamic Theology at Al-Azhar University, a 1,000-year-old Egyptian center for Islamic learning, said Islamic State "has nothing to do with Islam" and was deliberately misreading centuries-old verses and sayings that were originally designed to end, rather than encourage, slavery.

"Islam preaches freedom to slaves, not slavery. Slavery was the status quo when Islam came around," he said. "Judaism, Christianity, Greek, Roman, and Persian civilizations all practiced it and took the females of their enemies as sex slaves. So Islam found this abhorrent practice and worked to gradually remove it."

In September 2014 more than 120 Islamic scholars from around the world issued an open letter to IS leader Abu Bakr al-Baghdadi refuting the group's religious arguments to justify many of its actions. The scholars noted that the "reintroduction of slavery is forbidden in Islam." (Additional reporting by Ahmed Aboulenein in Cairo and William Maclean in Dubai, editing by Ross Colvin)

http://www.trust.org/item/20151229060227-cucr1/?source=jt

 

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  • 2 weeks later...

http://bernardlugan.blogspot.fr/2015/11/nouveau-livre-de-bernard-lugan-histoire.html

Libye : comment empêcher la victoire de l'Etat islamique ?

Le 4 janvier, depuis son bastion de la région de Syrte, Daesh (Etat islamique) a lancé une offensive contre les ports de Cyrénaïque par lesquels la Libye exporte 40% de son pétrole brut. A l’heure où ces lignes étaient écrites, les terminaux de Sidra et de Ras Lanouf étaient en flammes. Au même moment, dans tout le pays, l’Etat islamique revendiquait des attentats sanglants.

Depuis plusieurs mois l’Afrique Réelle annonce que Daesh a décidé d’ouvrir un second front après celui du Proche-Orient et que des avions partis de Turquie déposent en Libye des jihadistes retirés de Syrie.

De même, l’Afrique Réelle est en mesure d’affirmer aujourd’hui que les opérations de Daesh sur les terminaux pétroliers libyens cachent ou préparent une offensive qui vise la région tchado nigériane, le sud du Mali et peut-être même jusqu’à la Centrafrique.

Comment vitrifier ce cancer qui métastase à partir d’une Libye territorialement partagée entre les diverses obédiences du jihadisme et où la situation ressemble désormais à celle que connaît la Syrie? A deux différences près toutefois :

- En Libye, il n’existe pas un Bachar el Assad sur lequel ancrer la résistance puisque le colonel Kadhafi a été lynché, sodomisé avec une baïonnette, puis assassiné par ces « gentils islamistes démocrates » chers à BHL qui, aujourd’hui, supplient l’Europe de voler à leur secours;

- En revanche, la chance de la Libye est qu’elle n’a pas un voisin turc jouant double ou même triple jeu.

Alors que convient-il de faire et surtout, de ne pas faire ?

La poussée fulgurante de l’Etat islamique en Libye tient en quelques dates :

- Au mois d’octobre 2014, en Cyrénaïque, les islamistes de la ville Darnah firent allégeance à Daesh en prenant le nom d'Etat islamique Branche de Barqua, avant d’être chassés par une coalition de plusieurs milices islamistes alliées à Al Qaïda.

- Au début du mois de janvier 2015, après cet échec, Abou Bakr al-Baghdadi, le « calife » de l’Etat islamique demanda à tous ses fidèles d’Afrique du Nord de rejoindre la Libye, nouvelle terre de jihad.

- Le 27, répondant à ses ordres, ses partisans attaquèrent l’hôtel Corinthia à Tripoli, tuant 9 personnes dont un Français,

- Le 15 février, 20 Coptes furent égorgés à Syrte,

- Le 18 février, plusieurs champs pétroliers furent sabotés,

- Le 20 février, deux voitures piégées explosèrent à Al Qouba, à l’ouest de Darnah.

- Durant toute l’année 2015, l’Etat islamique prit le contrôle de la région de Syrte, à la jonction de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque, dans un no man’s land en dehors des deux grandes zones de confrontation entre la coalition islamiste de Tripolitaine et les forces de Cyrénaïque obéissant au général Haftar.

Le choix de la région de Syrte était particulièrement judicieux car elle est le territoire des Kadhafda, la tribu de Mouammar Kadhafi. Dans un premier temps, afin de se venger des islamistes « modérés » qui les avaient persécutés après avoir lynché leur chef, certains Kadhafda se rallièrent à l’Etat islamique.

Cette zone est également hautement stratégique pour trois grandes raisons :

1) Elle est celle des principaux terminaux pétroliers de Cyrénaïque.

2) Elle est situé aux lisières de la Tripolitaine, région elle-même largement contrôlée par les islamistes, dont les milices de la ville de Misrata (Frères musulmans) alliées aux jihadistes de Tripoli. Or, l’Etat islamique a pour objectif d’engerber toutes les forces islamistes dont Fajr Libya, Ansar Al Sharia et les diverses sous-marques d’Al-Qaïda dans un futur "Etat islamique d'Afrique du Nord", à l'imitation de l'Etat islamique d'Irak.

3) La région est également le point de départ de la pénétrante qui, depuis le littoral méditerranéen s’enfonce vers le sud en direction de la région péri-tchadique. De là, il serait possible à l’Etat islamique d’établir une liaison avec Boko Haram en tirant parti du réseau commercial ancré sur la tribu arabe des Awlad Sulayman dont plusieurs membres lui ont fait allégeance.

De plus, l’Etat islamique va chercher à profiter des rivalités opposant Touareg, Arabes et Toubou pour le contrôle du commerce et des trafics transsahariens. Nous sommes ici dans la longue histoire, sur l’antique route des caravanes. Dans la région de Mourzouk, au croisement de leurs aires d’influence, Touareg et Toubou sont d’ailleurs en guerre et certains groupes touareg se sont alliés aux islamistes afin de contrôler le champ pétrolier d'El-Sharara.

Le résultat du désastre provoqué par la guerre que messieurs Sarkozy et BHL déclarèrent au colonel Kadhafi est qu’aujourd’hui, l’Europe a comme choix Al-Qaïda ou l’Etat islamique. C’est pourquoi ses dirigeants s’accrochent comme des naufragés à la bouée constituée par l’accord politique signé le 17 décembre à Skhrirat, au Maroc, entre les composantes politiques libyennes. Son dernier espoir repose en effet sur la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale, mariage de la carpe fédéraliste et du lapin islamiste, qui pourrait donner une couverture « légale » à une intervention militaire internationale. Cette dernière serait cependant suspendue à trois questions :

1) Sous quelle forme ?

2) Avec quels contingents ?

3) En appui de quelles forces locales ?

Les réponses à ces questions sont complexes car :

1) Une intervention contre l’Etat islamique risquerait d’être vue par les jihadistes qui se partagent la Libye comme une entreprise néo-coloniale et pourrait provoquer un rejet, et pourquoi pas une coagulation de toutes leurs milices contre les « croisés ».

2) Le second problème est de savoir si nous allons armer les jihadistes « modérés » qui s’opposent actuellement à l’Etat islamique alors que l’expérience nous a appris que les armes qui leur seront distribuées seront un jour retournées contre l’Europe.

3) Le troisième problème est qu’il faudrait au minimum 150 000 hommes dont au moins 50 000 opérationnels pour saturer l’objectif car une simple intervention aérienne n’aurait aucun effet. Or, 54.000 postes ayant été supprimés par Messieurs Sarkozy et Morin et 26.000 par François Hollande, nos Armées ne sont plus en mesure de projeter les effectifs nécessaires à une telle opération. Sans parler de leurs matériels quasiment agonisants…Les Italiens pourraient fournir quelques unités, de même que les Britanniques, mais manqueront toujours les gros bataillons.

Trois armées sont régionalement opérationnelles. Celle de l’Egypte est enlisée au Sinaï et dans la lutte contre le terrorisme intérieur. Celle du Maroc est concentrée sur la défense du Sahara occidental. Quant à celle de l’Algérie, son intervention n’est pas à l’ordre du jour, Alger considérant que c’est à ceux qui ont déclenché la guerre de 2011 de réparer les dégâts qui en résultent aujourd’hui...

La solution est donc d’abord politique, ce qui passe par le retour au réel qui est que la pacification de la Libye ne pourra se faire qu'à partir des tribus afin de reconstituer l'alchimie tribale pulvérisée par l'intervention militaire de 2011.

Seif al-Islam que son père, le colonel Kadhafi, avait pressenti pour lui succéder, et qui est actuellement détenu par les milices de Zenten, semble être le seul en mesure de le faire. Le 14 septembre 2015, le Conseil suprême des tribus de Libye l’a d’ailleurs désigné comme son représentant légal, c'est-à-dire comme seul habilité à parler au nom des vraies forces vives de Libye... Certes, mais un mandat d’arrêt de la CPI bloque par avance cette solution.

L’urgence absolue est pourtant que l’Europe aide les tribus à se donner un chef rassembleur. Pensons à ce qui s’est fait après le second conflit mondial, quand, après de longues discussions, un consensus tribal avait été trouvé en la personne du chef des Barasa, le futur Idriss Ier.

Une intervention militaire serait ensuite possible, mais dans un second temps, et en appui des tribus et non des milices islamistes qui ont le même objectif final que Daesh.

Or, c’est tout le contraire qui se prépare. Nous allons en effet voler au secours des milices islamistes au motif qu’elles s’opposent à Daesh, quand ce sont ces dernières qu’il importerait au contraire de combattre en priorité. Vivant de l’anarchie, elles préparent en effet le terrain à l’Etat islamique dont elles n’hésiteront pas à se rapprocher quand leur intérêt le commandera.

Enfermés dans leurs dogmes, paralysés par des analyses désincarnées, les dirigeants européens n’ont pas compris cela. Alors, l’Etat islamique de Libye a encore de beaux jours devant lui…et dans l’urgence, face au péril, une opération militaire improvisée, faite de bric et de broc, volapük aux commandements entrecroisés sera lancée. Une telle option ne réglera aucun des problèmes de fond qui se posent à la Libye et, au-delà, à tout l’arc saharo-sahélien.

D’accord pour que les tribus reprennent la main, mais ce n’est pas à nous de les soutenir ni d’intervenir militairement, ce sont les pays de la zone comme le Tchad, l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie.
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D’accord pour que les tribus reprennent la main, mais ce n’est pas à nous de les soutenir ni d’intervenir militairement, ce sont les pays de la zone comme le Tchad, l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie.

 

C'est celui qui casse qui répare. Pourquoi les égyptiens, les tchadiens et autres algériens vont mourir pour la tranquillité de l'Europe ? Ces armées ne bougeront que si leurs frontières sont menacées.

J'ai un pote algérien qui m'a dit texto : Dans les années 90, quand on combattait le terrorisme, on nous critiquait car soi disant on combattait des démocrates. Ben maintenant, démerdez-vous tout seul avec vos démocrates...

D'ailleurs l'Algérie est l'un des pays qui a le plus gueulé quand on s'est excité sur Kadhafi.

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