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Faire pipi au travail est-il un droit ?


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http://www.marianne.net/ouvriers-prives-pause-pipi-reduits-travailler-couche-culotte-100242897.html

 

 

"Pas de répit. Les refus de pause WC dans l'industrie de la volaille". C'est le titre improbable d'ne étude de l'association britannique Oxfam publiée cette semaine. Dans plusieurs usines de volailles aux Etats-Unis, où règne l'obsession de la productivité, prendre une pause pipi est devenu tellement compliqué que les ouvriers en viennent à porter des couches-culottes durant leurs heures de travail.
 
Il faut "maintenir la vitesse de production", martèlent les chefs de ligne dans ces usines. Des ouvriers voient donc leurs demandes de pauses pipi ignorées par les supérieurs qui les menacent de sanctions, voire de renvoi. L'ONG rapporte une enquête menée auprès de 266 ouvriers en Alabama par l'associations anti-discriminations "Soutern poverty law center", selon laquelle "presque 80% des ouvriers disent ne pas avoir le droit d'aller aux toilettes quand ils en ont besoin". De même pour une usine dans le Minnesota où "86% des ouvriers disent avoir moins de deux pauses pipi par semaine". Des habitudes en totale violation des lois américaines sur le travail. Plus encore qu'un manque de respect de la législation, une dégradation de la condition humaine pour des salariés qui déjà "gagnent de faibles salaires et souffrent de taux élevés de blessures et maladies".
Les ouvriers se retiennent de boire

Pour de nombreux travailleurs, ce ne sont pas des ordres explicites mais un climat de peur qui les pousse à porter des couches. Ils n'oseraient, en effet, pas demander de pause pour aller soulager leurs besoins. Certains expliquent ainsi que les chefs les menacent sur l'air "humoristique" de "va aux toilettes et après, va aux ressources humaines"… Une pression psychologique qui les incite à se retenir durant des heures avant d'y aller éventuellement. D'autant que le fait même d'aller aux toilettes est un parcours du combattant, freinant de lui-même l'ouvrier qui prendrait trop de retard dans son travail: "Il faut traverser de vastes plateaux d'usines où les sols peuvent être glissants, couverts de sang ou de résidus d'animaux, et sachant qu'il leur faut enlever puis remettre des vêtements de protection".

Conséquence de ces pressions plus ou moins insidieuses, voilà les ouvriers réduits à uriner et déféquer debout face à leur ligne d'assemblage, dans des couches qu'ils ne peuvent même pas changer. Et pour éviter d'en arriver là, ils "réduisent leurs prises de liquides et fluides à des niveaux dangereux" et risquent "de graves problèmes de santé", explique encore l'étude. Les quatres poids lourds de la filière avicole aux Etats-Unis sont particulièrement montrés du doigt : Tyson Foods, Pilgrim's, Perdue et Sanderson Farms, qui contrôlent 60% du secteur. A eux tous, ils emploient plus de 100.000 personnes. Au lendemain de la publication de l'étude, Tyson Food a répondu dans un communiqué "ne pas tolérer le refus de demandes d'aller aux toilettes" dans ses usines. En attendant, le secteur volailler "affiche aujourd'hui des bénéfices records", souligne le rapport. De quoi donner des idées au Medef ?

 

/MéchantLibéral Ça leur permet sûrement de terminer plus tôt /MéchantLibéral

 

Bon, en fait, pour le coup, j'ai pas vraiment d'argumentaire...

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Bon, une fois que tu as dit ça, tu as pas fait avancer le truc

Si c'est une réalité, ça prouve qu'il y a des cons aussi à la tête des entreprises du secteur privé, scoop.  J'aimerais bien connaître les sources de ce genre d'articles ; et en imaginant que ce soit vrai, ils sont quand même un peu couillons ces employés, de pas s'associer pour régler le problème d'une façon ou d'une autre ; il doit bien y avoir un syndicat, un truc ou un machin pour dénoncer ça et y remédier

  • Yea 1
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Ouais, mais pourquoi ne l'ont-t-ils pas encore fait ? (Oxfam raconte encore des conneries n'étant pas une réponse).

Peut-être qu'ils n'ont pas envie d'entrer en conflit avec leur employeur parce que le marché du travail aux US n'est pas aussi dynamique qu'on ne le dit.

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Ca montre bien que les lois garantissant le droit à la pause pipi et autres conneries du genre ne servent à rien. Les couts indirects pour faire valoir ces "droits" sont tels qu'ils ne sont jamais utilisés dans les faits.

 

La négociation en interne devrait permettre de régler ce genre de détails. Par ailleurs, on en revient toujours au problème du paiement horaire VS le paiement à tâche, le premier créant une incitation au flicage/à l'ingérence abusive des chefs pour pousser la productivité. Pourtant, c'est bien ce mode qui est toujours favorisé par le droit du travail ...

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Qu'ils se mettent en grève et lancent une class action. On est aux USA, pas dans un pays socialiste, les salariés ont donc des droits.

 

Exactement. Je doute que leur contrat de travail stipule une telle clause. Avec les dommages punitifs ça peut monter très haut surtout si c'est un grand groupe. Bref, Oxfam réinvente l'eau chaude.

 

 

 

paiement à tâche

 

Les socialopes hurleront et te diront que le paiement à la tâche est tropafreu parce que ça met en compétition les employés blabla. Mais +1 sinon. Néanmoins dans des usines à la chaîne il est nécessaire, je suppose, d'avoir des quotas horaires pour s'assurer de la continuité de la chaîne de production.

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En plus au civil, ça doit pas être très dur à démontrer.

Dans les usines normales, on a normalement les effectifs pour permettre aux gens d'aller aux toilettes sans stopper la production.

Pour le paiement à la tâche, ca n'intéresse pas nécessairement les employés qui ne veulent pas assumer le risque et comme le dit Voy, il y a aussi des cadences à respecter.

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Si le contrat est flou sur le question du genre "le salarié doit respecter les contraintes liées à la chaine de production", le seul recours pour faire stopper la situation serait le droit du travail américain, ce qui ne serait pas très libéral.

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 Je suis sûr qu'il y a anguille sous roche. Un truc anecdotique monté en épingle par les journalistes.

 

 Moi qui connaît un peu l'usine, il y a toujours moyen de demander à avoir une pause si il y a quelqu'un pour remplacer. 

 

 Sinon, faut pas déconner, on a droit à une pause de 30 min pour pisser. Si on pense à pisser avant - sachant que les usines sont dotées de toilettes donc dès l'arrivée -, je pense qu'ils peuvent tenir 4H sans pisser. 

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Si le contrat est flou sur le question du genre "le salarié doit respecter les contraintes liées à la chaine de production", le seul recours pour faire stopper la situation serait le droit du travail américain, ce qui ne serait pas très libéral.

Si c'est vague, la coutume va aider à clarifier et il ne me semble pas qu'il soit coutumier d'empêcher les gens de pisser.

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Bon quand des ouvriers se mettent à porter des couches au travail c'est quand même qu'il y a un truc qui a gravement merdé quelque part (pun intended).

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Si le contrat est flou sur le question du genre "le salarié doit respecter les contraintes liées à la chaine de production", le seul recours pour faire stopper la situation serait le droit du travail américain, ce qui ne serait pas très libéral.

 

Si c'est vague, la coutume va aider à clarifier et il ne me semble pas qu'il soit coutumier d'empêcher les gens de pisser.

 

Ni raisonnable. Donc en droit, je vois mal comment la boîte pourrait se défendre a priori. Le flou/vide juridique ça se comble très facilement avec de la coutume ou du raisonnable. ;)

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(Oxfam raconte encore des conneries n'étant pas une réponse).

Et pourtant, une étude Oxfam reprise avec plein de fautes par Marianne en mode traduction à l'arrache du communiqué de presse, laquelle repose sur des "Pour de nombreux travailleurs, ce ne sont pas des ordres explicites mais un climat de peur qui les pousse à porter des couches" sent le bullshit à des kilomètres.

Leur échantillon représente 0,1% des emplois du secteur, jamais une classe action n'a émergé, l'interdiction n'est apparemment jamais clairement stipulée...

Désolé mais si, Oxfam raconte encore des conneries. Des patrons débiles ça existe, mais le marché des emplois peu qualifiés aux US est quand même largement flexibles.

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Le rapport en question : http://www.oxfamamerica.org/static/media/files/Lives_on_the_Line_Full_Report_Final.pdf

 

One of the simplest requests a worker can make on the job is a break to use the restroom. On a poultry plant line, bathroom breaks pose challenges. When a worker needs a break, they ask the supervisor; the supervisor needs to find someone to fill that spot to keep the line running. Workers report that there usually are not enough of these replacement workers (line assistants or floaters); and they often have to wait a long time (an hour or more). (p.16)

 

[...]

 

Many workers report being afraid to ask for permission to go to the bathroom; supervisors may yell, penalize, or threaten firing. There are countless stories of workers peeing on themselves. Pedro, from the Tyson plant in North Carolina, notes, “Many people have to urinate in their pants because they don’t let us go to the bathroom.” Tyson disputes this claim. The long waits are especially hard for some workers, including pregnant women and older workers. Some workers take the step of reducing  their intake of fluids, and holding urinary and bowel functions as long as possible. (p.35)

 

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Merci pour le lien. Sur les couche-culottes, c'est donc bien une pignoufferie. Une bonne femme leur a dit que dans son équipe c'était comme ça ; et ça devient le monde entier.

 

 
Still others make the choice to wear diapers to work. Dolores who worked at a Simmons plant in Arkansas, said she was denied permission to use the bathroom “many, many times.” Her supervisor mocked workers’ requests. She reports that he said, “I told you... that you shouldn’t drink so much water and eat so much food so that you don’t need to ask to use the bathroom.” She began wearing a sanitary napkin, but since it would fill up with urine too quickly, she resorted to diapers: “I had to wear Pampers. I and many, many others had to wear Pampers.” She said she felt like she had “no worth, no right to ask questions or to speak up.”

 

 

 

Bon, et sinon, dans les paragraphes suivants, on apprend que beaucoup d'employés sont des migrants plus ou moins légaux. Effectivement, c'est plus dur de s'organiser lorsque tu n'as pas de statut légal. Encore une fois, pif paf pouf, la source de tous vos maux est l'arbitraire étatique.

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 Sinon, faut pas déconner, on a droit à une pause de 30 min pour pisser. Si on pense à pisser avant - sachant que les usines sont dotées de toilettes donc dès l'arrivée -, je pense qu'ils peuvent tenir 4H sans pisser. 

 

on a droit à

on a droit à

on a droit à

on a droit à

on a droit à

 

Walter.jpg

  • Yea 2
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The National Chicken Council, an industry trade group, said in a statement that restroom breaks are planned for any production line.

“We’re troubled by these claims but also question this group’s efforts to paint the whole industry with a broad brush based on a handful of anonymous claims,” the group said in its response to the report. “We believe such instances are extremely rare and that U.S. poultry companies work hard to prevent them.”

 

Sinon, pour les deux entreprises en question:

Oxfam America says the only two companies that responded to its findings were Tyson Foods and Perdue.

1: Tyson told the group that it couldn’t address particular anecdotes because Oxfam America wouldn’t provide workers’ names. “We can tell you we’re committed to treating each other with respect and this includes giving workers time off the production line when they need it,” the company said, according to the report. “Restroom breaks are not restricted to scheduled work breaks and can be taken at any time.”

2: “The anecdotes reported are not consistent with Perdue’s policies and practices,” Perdue said in response to the report’s findings. “Unfortunately, we do not have enough information to investigate the validity of these complaints.”

 

http://www.huffingtonpost.com/entry/poultry-workers-work-conditions-report_us_5731fca7e4b016f3789711df

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