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Réserves fractionnaires et doctrine des effets réels


Turgot

Messages recommandés

Je m'adresse à ceux que l'économie intéresse.
 
D'après les rothbardiens le système des réserves fractionnaires serait illégitime en toute circonstance, même dans un système d'étalon-or.
 
Je me demande en fait comment l'économie pourrait fonctionner avec des banques obligées d'avoir des réserves à 100 % en permanence ; surtout dans un marché libre où l'activité et l'innovation seraient encore plus rapides qu'aujourd'hui (puisque non entravées). Comment accorder la demande de monnaie avec cette contrainte sur les réserves ?
 
Pour ma part ne trouve la doctrine des effets réels très intéressante. C'est ainsi que la France fonctionnait sous l'étalon-or par exemple (à ma connaissance en tout cas).
 
Voici un résumé de cette doctrine sur la page Wikibéral d'Antal Fekete : https://www.wikiberal.org/wiki/Antal_E._Fekete
 
Voili voilou, vos avis m'intéressent.
 

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Petite précision : je me place évidemment dans un système d'étalon-or. Je trouve Fekete très intéressant sur les questions monétaires, Carl Menger également.

 

Menger a montré dans un article très intéressant sur les origines de la monnaie pourquoi l'or a émergé. Il définissait la monnaie comme le bien le plus commercialisable sur un marché, l'or a toutes les caractéristiques répondant à cette axiome, ou ce principe.

 

Je rajoute aussi que Jacques Rueff a défendu la doctrine des effets réels.

 

Bref ce qui m'intéresse c'est les réserves fractionnaires et cette fameuse doctrine des effets réels. ^^

 

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Dans un système à réserve complètes, l'investissement correspond à un réel arbitrage entre le présent et le futur, dont la résultante est le taux d’intérêt "naturel" wicksellien qui évidemment s'incrémente d'une rémunération du risque sur chaque prêt. Tu n'as plus de dénaturation du tx d'intérêt par la création monétaire.

 

 

Tu pars du mauvais côté, la question à se poser est : pourquoi dans un système libre basé sur l'étalon or, on accepterait des réserves fractionnaires ? Si une banque possède 100 kg d'or, émet originellement 100 billet, puis décide d'en produire plus (par exemple 105), je conserve mon or plutôt que de posséder des billets qui perdent de leur valeur. La seule création monétaire que je serais prêt à accepter serait une extension de la monnaie de manière à ce que la perte de valeur soit inférieure aux couts de transaction que me fait économiser la banque. Mais dans ce cas, autant que la banque fasse payer des frais de gestion.
 

Pour le système français, il fonctionnait parce que la BdF pouvait suspendre la convertibilité des billets en or, et l'a fait abondamment. On enchainait les périodes de cours légal, et même de cours forcé. On est pas dans un système de Free banking.

 

 

Je te conseille The Rationale of Central Banking and the Free Banking Alternative  de Vera Lutz aka Vera Smith, qui a fait son Ph.d sous la direction d'Hayek, qui reprend assez fidèlement l'histoire bancaire et l'analyse selons les problématiques de banque centrale vs Free banking + currency school vs banking school.

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L'auteur que tu cites souhaite un système qui ne soit pas un système d'étalon or pur, mais un système "d'étalon or elastique" avec une monnaie convertible. On revient donc à la régulation de la monnaie par une banque centrale, et un cours légal de la monnaie.

Autant te dire que d'un point de vue libéral, c'est pas vraiment le top.



J'ajouterai un petit H.S. mais personnellement je ne crois pas au système d'étalon or. Plus précisément, je ne pense pas que dans une économie libre, la monnaie s'assimile à un seul bien. De mon point de vue, les monnaies s'indexeraient sur des ensemble de bien.

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Dans un système à réserve complètes, l'investissement correspond à un réel arbitrage entre le présent et le futur, dont la résultante est le taux d’intérêt "naturel" wicksellien qui évidemment s'incrémente d'une rémunération du risque sur chaque prêt. Tu n'as plus de dénaturation du tx d'intérêt par la création monétaire.
 
 
Tu pars du mauvais côté, la question à se poser est : pourquoi dans un système libre basé sur l'étalon or, on accepterait des réserves fractionnaires ? Si une banque possède 100 kg d'or, émet originellement 100 billet, puis décide d'en produire plus (par exemple 105), je conserve mon or plutôt que de posséder des billets qui perdent de leur valeur. La seule création monétaire que je serais prêt à accepter serait une extension de la monnaie de manière à ce que la perte de valeur soit inférieure aux couts de transaction que me fait économiser la banque. Mais dans ce cas, autant que la banque fasse payer des frais de gestion.
 
Pour le système français, il fonctionnait parce que la BdF pouvait suspendre la convertibilité des billets en or, et l'a fait abondamment. On enchainait les périodes de cours légal, et même de cours forcé. On est pas dans un système de Free banking.
 
 
Je te conseille The Rationale of Central Banking and the Free Banking Alternative  de Vera Lutz aka Vera Smith, qui a fait son Ph.d sous la direction d'Hayek, qui reprend assez fidèlement l'histoire bancaire et l'analyse selons les problématiques de banque centrale vs Free banking + currency school vs banking school.


Au passage je défends aussi un système libre évidemment, je ne me plaçais pas dans un contexte de monopole d'une banque centrale comme on a eu.

La monnaie fait l'objet d'une demande, comme tout autre bien, et cette demande fluctue dans l'espace et dans le temps. Est-ce qu'une banque pourrait assurer en permanence la demande en monnaie dont elle fait l'objet tout en conservant en permanence des réserves à 100 % ? Est-ce que l'activité économique ne s'en trouverait pas paralysée ?

En quoi, dans un système à réserves complètes, l'investissement correspond-a-t-il à un meilleur arbitrage entre le présent et le futur ?

De la mise en place de la BDF jusqu'à la Première Guerre mondiale on a suspendu l'étalon-or à plusieurs reprises ? Je pose la question car je ne savais pas.

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L'auteur que tu cites souhaite un système qui ne soit pas un système d'étalon or pur, mais un système "d'étalon or elastique" avec une monnaie convertible. On revient donc à la régulation de la monnaie par une banque centrale, et un cours légal de la monnaie.
Autant te dire que d'un point de vue libéral, c'est pas vraiment le top.


Justement, c'est mon désaccord avec lui. Je me demandais si la doctrine des effets réels pouvait être adaptée dans un système libre.
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Même si l'on revient à un étalon or, en cas de réserve fractionnaire il demeure une faute fondamentale dans le contrat entre déposant et dépositaire. Le déposant pense - à juste titre - que son argent est immédiatement disponible. Le déposant n'avait pas l'intention de prêter cet argent à la banque. Autrement dit, le déposant ne voulait pas réaliser une épargne, il voulait juste bénéficier d'un service de "coffre". En utilisant ce dépôt pour fournir du crédit à un autre agent économique, la banque s'approprie indûment l'argent du déposant. Ce faisant, elle donne l'illusion que le crédit proposé provient à l'origine d'une épargne volontaire. Concrètement, plusieurs agents pensent disposer simultanément de la même quantité de monnaie. Cette illusion se manifeste à grande échelle par une altération des taux d'intérêts qui ne reflètent plus la préférence temporelle réelle des agents économiques, puisque l'offre de monnaie présente en échange de monnaie future (le crédit) ne correspond plus à une épargne volontaire.

 

Bref, les entrepreneurs sont induits en erreur : ils surestiment la demande et la rentabilité des biens d'investissements (dont la valeur actuelle nette augmente en apparence à cause de la baisse artificielle des taux d'intérêts) et sous-estiment la demande en biens de consommations (s'il y avait eu une épargne préalable au crédit, cette épargne se serait traduite par une baisse de la demande de biens de consommation, or ce n'est pas le cas). L'expansion par le multiplicateur bancaire se traduit donc par une mauvaise affectation des facteurs de production, ce qui entraîne en définitive des tensions inflationnistes sur les salaires et les prix, jusqu'à ce que l'euphorie retombe et KRACH : on contemple le gâchis jusqu'au prochain cycle d'expansion monétaire.

 

Si ce sujet t'intéresse, je recommande la lecture de Monnaie, crédit bancaire et cycles économiques de Huerta De Soto. Il aborde la question sous l'angle de l'analyse économique du droit : distinction entre contrat de prêt et contrat de dépôt, spécificités du contrat de dépôt irrégulier... puis après avoir identifié les fondamentaux du droit applicable au contrat de dépôt irrégulier  (obligation pour le dépositaire de maintenir en stock le tantundem de la chose déposée), il examine comment - avec la complicité des états en recherche permanente de nouvelles sources de financement - les banquiers ont progressivement renversé la jurisprudence traditionnelle pour imposer les réserves fractionnaires.

 

S'ensuit une analyse des conséquences économiques dans la lignée de Menger, Mises et Hayek : baisse des taux d'intérêt sans lien avec la préférence temporelle réelle des agents, investissements malavisés à cause de ce signal faussé, allongement des cycles de production qui deviennent plus intensif en capital, mauvaise affectation des moyens de production, tension sur les salaires et les prix, jusqu'au réajustement brutal par explosion de la bulle, et bis repetita.

 

L'ouvrage se poursuit par un examen critique des oppositions formulées contre la théorie autrichienne de la monnaie et du cycle : sont réfutés en particulier Keynes et les monétaristes. Puis De Soto aborde le débat au sein des autrichiens entre les partisans de la réserve fractionnaire (David Friedman, Pascal Salin par exemple) et ceux qui préconisent le coefficient de réserve à 100 %. De Soto est clairement dans le camp de ceux qui préconisent de supprimer les banques centrales ET les réserves fractionnaires. Dans la conclusion de son ouvrage, de mémoire, il préconise une réforme qui passerait d'abord par la suppression des réserves fractionnaires, puis  par la suppression des banques centrales.

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il y a 1 minute, Turgot a dit :

 



 

 

 

J'espère que tu me pardonneras d'utiliser des assomptions non démontrées ou des raisonnements simplifiés, mais tu fais références à des problématiques monétaire dont chacune sont méritent des centaines de pages pour être convenablement démontrées, donc je fais dans le vulgus.

 

Citation

La monnaie fait l'objet d'une demande, comme tout autre bien, et cette demande fluctue dans l'espace et dans le temps. Est-ce qu'une banque pourrait assurer en permanence la demande en monnaie dont elle fait l'objet tout en conservant en permanence des réserves à 100 % ? Est-ce que l'activité économique ne s'en trouverait pas paralysée ?

La demande fluctue et l'offre s'y adapte. Si tu veux un crédit de consommation ou un crédit pour un investissement, il y a un taux d'intérêt maximum que tu es prête à payer. De même, pour que des individus soient prêts à te prêter, il y a un taux d'intérêt minimum qu'ils exigent. SI la demande augmente, le taux d'intérêt augmentera, et un meilleur rendement attirera plus d'épargne et donc plus d'offre (ou alors le taux d'intérêt restera plus haut, et la demande pour ce taux sera donc remplie). D'ailleurs ce n'est plus à proprement parler les banques qui gèrent l'offre de monnaie pour l'investissement et la consommation en créant de la monnaie, mais les individus qui choisissent de prêter la monnaie (cad l'or) qu'ils possèdent.
La monnaie dans un système de free banking est un bien comme un autre

 

 

Citation


En quoi, dans un système à réserves complètes, l'investissement correspond-a-t-il à un meilleur arbitrage entre le présent et le futur ?

 

Alors là, je ne vois pas comment te résumer ça en moins de 500 lignes. Mais de Wicksell à Bagus en passant par Fisher et Mises, c'est quelque chose de fermement établi.
Je te conseille de jeter un coup d'oeil à un bouquin d'économie monétaire, aussi bullshit que ça soit dans la présentation des modèles, ça te donnera une première idée du raisonnement. C'est le coeur de la théorie autrichienne des cycles

Citation

De la mise en place de la BDF jusqu'à la Première Guerre mondiale on a suspendu l'étalon-or à plusieurs reprises ? Je pose la question car je ne savais pas.
 

On  a suspendu la convertibilité, imposé le cours légal, et parfois le cours forcé, à intervalles réguliers. Dès ses débuts en 1800, on a restreint le remboursement des billets.

 

Citation


Justement, c'est mon désaccord avec lui. Je me demandais si la doctrine des effets réels pouvait être adaptée dans un système libre.

 

D'où ma réponse ci dessus "  la question à se poser est : pourquoi dans un système libre basé sur l'étalon or, on accepterait des réserves fractionnaires ? Si une banque possède 100 kg d'or, émet originellement 100 billet, puis décide d'en produire plus (par exemple 105), je conserve mon or plutôt que de posséder des billets qui perdent de leur valeur. La seule création monétaire que je serais prêt à accepter serait une extension de la monnaie de manière à ce que la perte de valeur soit inférieure aux couts de transaction que me fait économiser la banque. Mais dans ce cas, autant que la banque fasse payer des frais de gestion. "

 

Pourquoi accepterais tu d'échanger ton or contre un bien qui perdrait de la valeur ? Personne ne consentirait naturellement à cela. D'où l'idée que dans un système de banques libres, une banque à réserve fractionnaire ne pourrait exister.



Sinon, c'est un sujet que j'affectionne beaucoup, la théorie autrichienne (et non autrichienne) est très prolifique là dessus, j'ai lu beaucoup dessus, et je te conseille de t’accrocher si tu veux vraiment t'y intéresser, y a beaucoup beaucoup à lire, et les raisonnement ne sont pas toujours accessibles.

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L'interdiction des réserves fractionnaires me semble mettre de côté un truc pratique très important : qui doit posséder 100 % de réserves ? La banque consolidée ? L'agence bancaire ? Le distributeur automatique ?

 

Si la réponse c'est la première, le sous-jacent n'est pas plus disponible immédiatement de façon certaine qu'avec des réserves fractionnaires.

Si c'est les autres cas, ca veut dire que chaque agence et ATM doit émettre ses propres substituts identifiables. 

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@Cortalus : on a déjà eu ce débat. Si le déposant veut louer un coffre, il loue un coffre (par exemple, Picsou pour son sou fétiche). Sinon, il faut bien admettre que ce que le déposant veut, c'est avoir en permanence à sa disponibilité autant d'argent que ce qu'il a déposé. 

 

Petite expérience de pensée. Le déposant dépose un Euro. Le banquier range cet Euro dans une caisse. Quelques jours après, le déposant vient retirer son argent. Le caissier doit-il retrouver quel euro exactement dans sa caisse, ou bien est-ce qu'il peut prendre une pièce au hasard ? Ou deux pièces de cinquante cents ? Et si le déposant s'adresse à un autre guichet, ou une autre agence dans une autre ville, vole-t-il le tiers déposant qui a déposé cet Euro particulier ? Bien sûr que non, ce serait n'importe quoi. Donc un contrat ouvrant un compte bancaire n'est pas et ne peut pas être un contrat de location d'un coffre.

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à l’instant, Rincevent a dit :

@Cortalus : on a déjà eu ce débat. Si le déposant veut louer un coffre, il loue un coffre (par exemple, Picsou pour son sou fétiche). Sinon, il faut bien admettre que ce que le déposant veut, c'est avoir en permanence à sa disponibilité autant d'argent que ce qu'il a déposé. 

 

Petite expérience de pensée. Le déposant dépose un Euro. Le banquier range cet Euro dans une caisse. Quelques jours après, le déposant vient retirer son argent. Le caissier doit-il retrouver quel euro exactement dans sa caisse, ou bien est-ce qu'il peut prendre une pièce au hasard ? Ou deux pièces de cinquante cents ? Et si le déposant s'adresse à un autre guichet, ou une autre agence dans une autre ville, vole-t-il le tiers déposant qui a déposé cet Euro particulier ? Bien sûr que non, ce serait n'importe quoi. Donc un contrat ouvrant un compte bancaire n'est pas et ne peut pas être un contrat de location d'un coffre.

 

Le dépôt de monnaie est un contrat de dépôt dit "irrégulier". Autrement dit, ce n'est pas la chose déposée qui compte, c'est la quantité à qualité constante de cette chose, le tantundem. Ça peut être des grains de blé, de l'huile, ou de la monnaie.

 

Et sinon, parfaitement d'accord : le déposant veut avoir en permanence à sa disponibilité autant d'argent que ce qu'il a déposé. Ce qui est impossible avec des réserves fractionnaires.

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il y a 8 minutes, Rincevent a dit :

@Cortalus : on a déjà eu ce débat. Si le déposant veut louer un coffre, il loue un coffre (par exemple, Picsou pour son sou fétiche). Sinon, il faut bien admettre que ce que le déposant veut, c'est avoir en permanence à sa disponibilité autant d'argent que ce qu'il a déposé. 

 

Petite expérience de pensée. Le déposant dépose un Euro. Le banquier range cet Euro dans une caisse. Quelques jours après, le déposant vient retirer son argent. Le caissier doit-il retrouver quel euro exactement dans sa caisse, ou bien est-ce qu'il peut prendre une pièce au hasard ? Ou deux pièces de cinquante cents ? Et si le déposant s'adresse à un autre guichet, ou une autre agence dans une autre ville, vole-t-il le tiers déposant qui a déposé cet Euro particulier ? Bien sûr que non, ce serait n'importe quoi. Donc un contrat ouvrant un compte bancaire n'est pas et ne peut pas être un contrat de location d'un coffre.

La monnaie est évidemment fongible, comme des titres de capital possédant les même droits.

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il y a 2 minutes, Cortalus a dit :

Et sinon, parfaitement d'accord : le déposant veut avoir en permanence à sa disponibilité autant d'argent que ce qu'il a déposé. Ce qui est impossible avec des réserves fractionnaires.

Non sequitur. C'est impossible à la condition que tout le monde vienne réclamer simultanément son argent. Or c'est rarissime, pour ne pas dire inexistant. Même pendant les banks runs, seule une fraction des déposants exigent leur fric (le problème est simplement que ladite fraction dépasse la fraction du pognon déposée réellement en caisse).

 

Des réserves fractionnaires où chaque banque est responsable sont tout à fait viables : les banques gardent simplement une fraction plus grande des dépôts (historiquement, 30 à 70%). Et en cas d'urgence sur une banque unique, elle peut faire appel à des prêts de plus ou moins long terme octroyés par ses consoeurs. 

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il y a 9 minutes, Cortalus a dit :

 

Le dépôt de monnaie est un contrat de dépôt dit "irrégulier". Autrement dit, ce n'est pas la chose déposée qui compte, c'est la quantité à qualité constante de cette chose, le tantundem. Ça peut être des grains de blé, de l'huile, ou de la monnaie.

 

Et sinon, parfaitement d'accord : le déposant veut avoir en permanence à sa disponibilité autant d'argent que ce qu'il a déposé. Ce qui est impossible avec des réserves fractionnaires.

 

Ce qui ne répond pas à la question : Est-ce que ce sont les réserves consolidées de la banque qui compte ? Ou bien tu es attaché à un agence bancaire bien précise ?

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il y a 3 minutes, Rincevent a dit :

Non sequitur. C'est impossible à la condition que tout le monde vienne réclamer simultanément son argent. Or c'est rarissime, pour ne pas dire inexistant. Même pendant les banks runs, seule une fraction des déposants exigent leur fric (le problème est simplement que ladite fraction dépasse la fraction du pognon déposée réellement en caisse).

 

Des réserves fractionnaires où chaque banque est responsable sont tout à fait viables : les banques gardent simplement une fraction plus grande des dépôts (historiquement, 30 à 70%). Et en cas d'urgence sur une banque unique, elle peut faire appel à des prêts de plus ou moins long terme octroyés par ses consoeurs. 

 

Tu pas d'une constatation sur un système de monnaie unique ayant cours légal pour parler de ce qui se passerait dans un système de free banking.

Si on est dans un système où l'or est accepté comme monnaie, si une banque ouvre et multiplie par 1.5 la quantité de monnaie qu'elle met à disposition vis à vis de ses réserves, les commerçants exigeront 1.5 fois plus des billets de cette banque.  Les individus ne sont pas irrationnels à ce point.
Aucune banque n'a jamais survécu en menant une politique fractionnaire durablement sans avoir, soit le privilège d'avoir un état qui garantisse le cours légal de la monnaie papier qu'elle émet, soit en pouvant suspendre la convertibilité.

 

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il y a 36 minutes, Rincevent a dit :

Non sequitur. C'est impossible à la condition que tout le monde vienne réclamer simultanément son argent. Or c'est rarissime, pour ne pas dire inexistant. Même pendant les banks runs, seule une fraction des déposants exigent leur fric (le problème est simplement que ladite fraction dépasse la fraction du pognon déposée réellement en caisse).

 

Des réserves fractionnaires où chaque banque est responsable sont tout à fait viables : les banques gardent simplement une fraction plus grande des dépôts (historiquement, 30 à 70%). Et en cas d'urgence sur une banque unique, elle peut faire appel à des prêts de plus ou moins long terme octroyés par ses consoeurs. 

 

Quels seraient les risques de bank run sans l'intervention des états et sans banques centrales ? En fait, le système de réserves fractionnaires ne tient pas debout sans coercition étatique. L'histoire des faillites bancaires commence avec les premier dépositaire qui s'est approprié l'argent du premier déposant. Puis l'état s'en est mêlé car il trouve son compte à ce système de production de monnaie. Désormais, la banque moderne peut compter sur tout l'appareil de répression et de contrôle de l'état pour empêcher les bank run. L'histoire économique récente ne nous apprend donc rien sur le risque de bank run sans banque centrale et sans coercition étatique en cas de réserves fractionnaires. L'histoire économique moins récente regorge par contre d'exemples de faillites bancaires.

 

On pourrait discuter aussi de l'aspect assurantiel. Dans un contexte de banque libre avec réserves fractionnaires, le risque de bank run est-il modélisable par une distribution gaussienne ? N'est-on pas plutôt dans l'univers "mandelbrotien" de l'extrêmistan, à la merci d'un cygne noir pour reprendre la terminologie de Nassim Taleb ? Surtout qu'en faussant les signaux de préférence temporelle, les réserves fractionnaires génèrent elles-mêmes les phénomènes d'expansion monétaire qui se dénouent par une crise, et donc un risque de bank run. Or, on ne peut pas assurer une activité qui génère elle-même le risque (théorie de l'aléa moral).

 

Enfin, sur le plan juridique, cela n'a pas de sens. Soit je dépose, soit je prête. Je ne dépose pas à x %, le reste étant prêté à la banque. Concrètement, la banque n'a qu'à proposer des contrats clairs : si elle veut garder seulement 50 % du montant reçu en caisse et prêter le reste, le contrat le précise et indique qu'il s'agit techniquement d'un prêt à taux d'intérêt 0 dont le remboursement peut être demandé en totalité ou partiellement à tout instant, mais sans privilège de créancier en cas d'insolvabilité de la banque au-delà de 50 % du montant versé. En contrepartie de ce risque, le titulaire du compte serait par exemple exonéré des frais forfaitaires qui pourraient être exigés par la banque dans le cadre d'un véritable contrat de dépôt. Au moins, les choses sont claires.

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il y a 5 minutes, Cortalus a dit :

En fait, le système de réserves fractionnaires ne tient pas debout sans coercition étatique.

Entièrement d'accord

Citation

On pourrait discuter aussi de l'aspect assurantiel. Dans un contexte de banque libre avec réserves fractionnaires, le risque de bank run est-il modélisable par une distribution gaussienne ? N'est-on pas plutôt dans l'univers "mandelbrotien" de l'extrêmistan, à la merci d'un cygne noir pour reprendre la terminologie de Nassim Taleb ? Surtout qu'en faussant les signaux de préférence temporelle, les réserves fractionnaires génèrent elles-mêmes les phénomènes d'expansion monétaire qui se dénouent par une crise, et donc un risque de bank run. Or, on ne peut pas assurer une activité qui génère elle-même le risque (théorie de l'aléa moral).

Je ne vois pas ce que la probabilité vient faire là dedans. Pas besoin de probabiliser le comportement des agents, il est impossible de créer un modèle d'assurance permettant à un système fractionnaire de subsister.
 

Citation

Enfin, sur le plan juridique, cela n'a pas de sens. Soit je dépose, soit je prête. Je ne dépose pas à x %, le reste étant prêté à la banque. Concrètement, la banque n'a qu'à proposer des contrats clairs : si elle veut garder seulement 50 % du montant reçu en caisse et prêter le reste, le contrat le précise et indique qu'il s'agit techniquement d'un prêt à taux d'intérêt 0 dont le remboursement peut être demandé en totalité ou partiellement à tout instant, mais sans privilège de créancier en cas d'insolvabilité de la banque au-delà de 50 % du montant versé. En contrepartie de ce risque, le titulaire du compte serait par exemple exonéré des frais forfaitaires qui pourraient être exigés par la banque dans le cadre d'un véritable contrat de dépôt. Au moins, les choses sont claires.

Voilà,  tu ne déposes pas ton argent sans conditions contractuelles. SI tu veux prêter, tu prêtes. Si tu veux un dépot, tu déposes, mais dans ce cas tu exiges une convertibilité parfaite entre ton dépôt métallique et les billets que tu récupères. Ce que ne peut faire une banque qui a des réserves factionnaires.

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Combien de temps la fiction juridique des banques va-t-elle durer en présence des cryptomonnaies ? 

 

 Le Bitcoin fait tomber le coût et le risque de garder son argent chez soi, ce qui est justement la raison pour laquelle les épargnants déposent leur argent à la banque.

 

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il y a 6 minutes, Escondido a dit :

garder son argent chez soi, ce qui est justement la raison pour laquelle les épargnants déposent leur argent à la banque.

 

 

Oui enfin c'est aussi parce qu'il est interdit de toucher son salaire en espèce.

 

Quant au Bitcoin il cumule les avantages de la banque et du cash sans les inconvénients.

 

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Tout ça est fort intéressant. Y a un truc que je comprends pas dans l'argumentation de ceux qui combattent les réserves fractionnaires. Pourquoi partir du principe que toutes les banques vont forcément prendre des risques démesurés ou être mal gérées.

Autre chose. Je conseille de lire l'article de Juan Rallo que j'ai posté plus haut. Article fort intéressant dans lequel il défend les effets de commerce et la doctrine des effets réels d'Adam Smith. Les effets en question sont des actifs ayant un risque très faible et pouvant donc également servir de réserve, à côté des métaux.

Il commence à faire tard au Népal je ferai peut être un résumé de l'article demain pour pouvoir entrer plus dans les détails.

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il y a 5 minutes, Escondido a dit :

Combien de temps la fiction juridique des banques va-t-elle durer en présence des cryptomonnaies ? 

 

 Le Bitcoin fait tomber le coût et le risque de garder son argent chez soi, ce qui est justement la raison pour laquelle les épargnants déposent leur argent à la banque.

 

Je suis d'avis que le bitcoin ne peut survivre que dans nos économies  étatistes, parce qu'il a un avantage comparatif relativement à ces monnaies. Mais si on rentrait dans un système de banques (et de monnaie) libre, le bitcoin ne se substituerait pas aux monnaies, et son role diminuerait grandement.

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il y a 48 minutes, Cortalus a dit :

 

Quels seraient les risques de bank run sans l'intervention des états et sans banques centrales ? En fait, le système de réserves fractionnaires ne tient pas debout sans coercition étatique. L'histoire des faillites bancaires commence avec les premier dépositaire qui s'est approprié l'argent du premier déposant. Puis l'état s'en est mêlé car il trouve son compte à ce système de production de monnaie. Désormais, la banque moderne peut compter sur tout l'appareil de répression et de contrôle de l'état pour empêcher les bank run. L'histoire économique récente ne nous apprend donc rien sur le risque de bank run sans banque centrale et sans coercition étatique en cas de réserves fractionnaires. L'histoire économique moins récente regorge par contre d'exemples de faillites bancaires.

 

On pourrait discuter aussi de l'aspect assurantiel. Dans un contexte de banque libre avec réserves fractionnaires, le risque de bank run est-il modélisable par une distribution gaussienne ? N'est-on pas plutôt dans l'univers "mandelbrotien" de l'extrêmistan, à la merci d'un cygne noir pour reprendre la terminologie de Nassim Taleb ? Surtout qu'en faussant les signaux de préférence temporelle, les réserves fractionnaires génèrent elles-mêmes les phénomènes d'expansion monétaire qui se dénouent par une crise, et donc un risque de bank run. Or, on ne peut pas assurer une activité qui génère elle-même le risque (théorie de l'aléa moral).

 

Enfin, sur le plan juridique, cela n'a pas de sens. Soit je dépose, soit je prête. Je ne dépose pas à x %, le reste étant prêté à la banque. Concrètement, la banque n'a qu'à proposer des contrats clairs : si elle veut garder seulement 50 % du montant reçu en caisse et prêter le reste, le contrat le précise et indique qu'il s'agit techniquement d'un prêt à taux d'intérêt 0 dont le remboursement peut être demandé en totalité ou partiellement à tout instant, mais sans privilège de créancier en cas d'insolvabilité de la banque au-delà de 50 % du montant versé. En contrepartie de ce risque, le titulaire du compte serait par exemple exonéré des frais forfaitaires qui pourraient être exigés par la banque dans le cadre d'un véritable contrat de dépôt. Au moins, les choses sont claires.

 

À quel niveau juge-t-on des réserves ? L'entité consolidée ou les agences  et les ATM ?

 

Sinon, pour info en France, les depots sont des prêts (c'est dans ton contrat) et ne sont pas exigible à volonté (au-dessus d'une certaine somme il y a un délais). 

 

Les banques de second rang ne créent pas de monnaie. Elles créent des subsituts qui sont des crédits que les autres acteurs économiques lui accordent (ou pas).

 

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Il y a 1 heure, EvaristeGallois a dit :

Aucune banque n'a jamais survécu en menant une politique fractionnaire durablement sans avoir, soit le privilège d'avoir un état qui garantisse le cours légal de la monnaie papier qu'elle émet, soit en pouvant suspendre la convertibilité.

C'est complètement faux, comme en témoigne par exemple l'histoire bancaire de la Nouvelle-Angleterre avant l'indépendance.

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1 hour ago, Rocou said:

 

Oui enfin c'est aussi parce qu'il est interdit de toucher son salaire en espèce.

A ma connaissance, rien ne t'empêche de retirer ensuite ton salaire en cash.

1 hour ago, EvaristeGallois said:

si on rentrait dans un système de banques (et de monnaie) libre, le bitcoin ne se substituerait pas aux monnaies, et son rôle diminuerait grandement.

La libéralisation passe par la technologie, qui rend inutile des pans entiers de lois. Le bitcoin possède des avantages incomparables sur toutes les monnaies qui ont existé car il résout les problèmes inhérents aux monnaies classiques.

 

 

 

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il y a 41 minutes, Tramp a dit :

 

À quel niveau juge-t-on des réserves ? L'entité consolidée ou les agences  et les ATM ?

 

 

Bah c'est un contrat synallagmatique. Je le signe en tant que déposant. Une autre personne physique ou morale le signe en tant que dépositaire. C'est cette personne qui a la responsabilité d'exécuter le contrat et donc de justifier le cas échéant qu'elle ne s'est pas approprié indûment le dépôt en manquant à l'obligation de maintien d'une réserve à 100 %.

 

Sinon, pour info en France, les depots sont des prêts (c'est dans ton contrat) et ne sont pas exigible à volonté (au-dessus d'une certaine somme il y a un délais). 

 

La quasi disparition du véritable contrat de dépôt irrégulier de monnaie est en effet une réalité commerciale, grâce à la connivence entre banques et états. Mon opinion est que le contrat de type "compte courant" n'est pas valide car il résulte d'un dol. Peut-être pas pour moi parce que j'ai lu ce que j'ai signé et parce que j'ai une petite culture économique et juridique. Mais la plupart des clients des banques tomberaient des nues si on leur expliquait qu'ils prêtent de l'argent à leur banquier, que cet argent n'est pas le leur et qu'ils sont simplement détenteurs d'une créance.

 

 

Sur le plan économique, ce dol à l'origine de la signature du contrat de compte courant, qui est en fait un prêt à la banque et non pas un dépôt comme le croit le client, produit bien tous les effets décrit par la théorie du cycle autrichienne. L'agent économique qui ouvre le compte courant n'a pas eu pour intention de réaliser une épargne. Il considère le montant versé à la banque comme disponible pour sa consommation courante, ce qui ne serait pas le cas s'il avait eu pour intention d'offrir de la monnaie présente en échange de monnaie future. Le taux d'intérêt en système de réserve fractionnaire ne reflète donc pas le taux réel de préférence temporelle des agents économiques, avec pour conséquence de mauvaises anticipations des entrepreneurs et une mauvaise affectation des moyens de production, etc.

 

Les banques de second rang ne créent pas de monnaie. Elles créent des subsituts qui sont des crédits que les autres acteurs économiques lui accordent (ou pas).

 

Il y a création monétaire au même sens qu'un faux-monnayeur fait de la création monétaire. Si le déposant n'a jamais eu l'intention de prêter son argent, le crédit proposé par la banque suite à l'appropriation du dépôt ne résulte pas d'une épargne volontaire, mais d'une tromperie.

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il y a 40 minutes, Cortalus a dit :

Il y a création monétaire au même sens qu'un faux-monnayeur fait de la création monétaire. Si le déposant n'a jamais eu l'intention de prêter son argent, le crédit proposé par la banque suite à l'appropriation du dépôt ne résulte pas d'une épargne volontaire, mais d'une tromperie.

Bah tiens. Imprimer des billets au numéro de série falsifié ou presser des monnaies n'ayant pas la quantité requise de métal, c'est la même chose que porter proprement au crédit et au débit une somme donnée. Allons bon.

 

Le déposant prête évidemment son argent puisque le plus souvent son compte est rémunéré. Et encore une fois, ce que la banque s'engage à fournir, c'est la disponibilité d'un montant équivalent, potentiellement dans une autre agence d'ailleurs. 

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