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Projet d'intégration de la philosophie libérale dans la prime éducation


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il y a 1 minute, Restless a dit :

Et ben il le fera. Par contre personnellement, je trouverai ça sale, donc je lui proposerai de le faire plutôt sur une feuille, même une grande feuille si il veut que je pourrai coller sur un mur, et qu'il pourra après donner à papa ou maman, alors que le mur, ça sera impossible. Là, je le renverrai au principe de propriété, il est tout à fait en droit de dessiner, par contre le mur, c'est à la crèche, ça ne lui appartient pas, donc si il veut y dessiner, il peut, par contre après il nettoie. Et je pense que ça lui coupera toute envie de recommencer ultérieurement.

Ben non, il le fera pas en toute liberté puisque tu l'encourageras à utiliser une feuille de papier et à nettoyer son bazar ; tu feras comme je fais : dessiner c'est mieux sur un support destiné à cet effet, pour les raisons que tu cites justement.

Évidemment que tu vas pas lui coller une bouffe ou hurler, tu vas expliquer gentiment. De façon à ce qu'il comprenne que le mur c'est pas une grande feuille blanche.

 

Et il en va de même pour la plupart des actes de la vie quotidienne, où intrinsèquement, il n'y a pas de danger à les poser, mais qui ne correspondent pas à notre mode de vie, nos habitudes.

Comme par exemple apprendre à manger proprement.

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Et bah pourtant je peux vous dire que sans jamais avoir eu à lever ni la main, ni la voix, sans sanctions ni interdits, c'est pourtant ce qu'il se passe, même à moins de 30 mois.

Je prends l'exemple d'un lavabo qu'on utilise pour le lavage des mains. Il était interdit d'y jouer. J'ai questionné sur cet interdit, les réponses c'était "il sera tout mouillé, y aura de l'eau partout, c'est dégueulasse". Bon, j'suis une tête de lard, j'ai laissé faire. Effectivement, y a eu de l'eau partout. Personnellement, j'ai pas trouvé ça dégueulasse, mais plutôt dangereux. Donc le résultat, "t'as le droit de jouer à l'eau, par contre tu essuies par terre quand tu as fini ou bien tu te mets une serviette sous les pieds, je te montre où sont les serviettes, et on va le faire tous les deux." Il suffit d'une fois ou un enfant tombe à cause de l'eau, et là je vais appuyer sur le fait, ou alors je vais moi même faire semblant de tomber. T'inquiète que ça va suivre. Et là, ça te permet de tomber sur une situation où tu vois une gamine de deux ans qui recouvre tout le sol de la salle de change de serviette, là j'ai explosé de rire. qu'est-ce que t'es en train de me faire, je veux jouer à l'eau. Non mais tu veux me faire une piscine là, c'est quoi ton projet :D.

J'suis toujours surpris et émerveillé par les capacités d'expériences et d'analyses que peut avoir un gamin, t'en apprends tous les jours ou presque.

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Il y a des parents, ou des adultes qui ne supportent pas, ou difficilement, le gentil chaos provoqué par les petits ; l'essentiel est de faire la distinction entre ce qui relève de ta propre obsession et d'un minimum de bon sens. Et puis "il y a un temps pour tout, un temps pour prendre ses aises et un temps pour prendre sur soi", comme dirait Thérèse. :)

 

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59 minutes ago, Restless said:

 

Là, je travaille avec des enfants où le principe d'intentionnalité est apparu, c'est à dire qu'ils commencent à faire le lien entre une action et un but à atteindre, et que par conséquent ils sont tout à fait capable de percevoir les conséquences d'une action, aussi bien le but donc, mais aussi les "à-côtés". Pour le moment, j'ai pas encore rencontré un enfant de deux ans qui agissait dans le but de faire mal pour faire mal ; ça viendra peut-être, pour le moment, je laisse cette idée de côté. Pour les à-côtés, le rôle, ça serait de mettre en oeuvre  les moyens qui permettent de faire émerger les processus qui amène à la responsabilité. En faisant du lien concret entre les causes et les conséquences, en donnant sens à ce qu'il fait. Et à force de répétitions, de prise en compte des autres et du contexte, l'amener à se responsabiliser. Je pense pas négliger l'âge de responsabilité, comme l'âge de l'autonomie d'ailleurs. Ils ne sont pas responsables, ils ne sont pas autonomes.

 

 

Et ben il le fera. Par contre personnellement, je trouverai ça sale, donc je lui proposerai de le faire plutôt sur une feuille, même une grande feuille si il veut que je pourrai coller sur un mur, et qu'il pourra après donner à papa ou maman, alors que le mur, ça sera impossible. Là, je le renverrai au principe de propriété, il est tout à fait en droit de dessiner, par contre le mur, c'est à la crèche, ça ne lui appartient pas, donc si il veut y dessiner, il peut, par contre après il nettoie. Et je pense que ça lui coupera toute envie de recommencer ultérieurement.

 

Je comprends tout à fait que chez toi, tu retrouves ta gamine qui dessine sur le mur que tu viens de repeindre au marqueur noir, ça t'emmerde grave. Probable que ça m'en fasse autant.

 

Je ne sais pas si j'embrasse toute cette théorie. Je suis personnellement convaincu qu'autant l'autonomie (relative) et le libre épanouissement (relatif) sont bénéfiques pour l'enfant (d'où ma référence à Montessori), autant je ne suis pas complètement certain qu'il soit pertinent en terme de compréhension du gamin de deux ans de mettre des notions aussi complexes que celles du liberalisme dans sa tête. Je serais bien plus intéressé par ce genre de méthodes à l'école, maternelle et/ou primaire, où les gamins commencent à comprendre réellement la notion de responsabilité.

J'ai un EJE à la maison, je lui en parlerai ce soir. Elle m'a convaincu hier de commencer le bouquin "Introduction à la psychologie du développement" de Catherine Tourrette, pour l'instant ça me donne plus le syndrome de Gilles qu'autre chose.

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@Restless J'ai deux enfants qui sont adolescents maintenant. Par exemple lorsqu ils étaient encore bébé je ne les ai jamais assis sur le canapé, comme je le vois faire regulierement par d'autres parents. Et comme par miracle les miens ne sont jamais tombés du canapé. Un jour,  à force d essayer ils ont réussi à y monter seul, sans mon aide et sans je je l'interdise ou le permette. Sachant monter, il savait donc descendre sans chuter. Et je peux t assurer qu ils étaient très fier d y être arriver seul sans mon aide.

idem pour le toboggan. Tu ne sais pas y monter, donc tu ne feras pas de toboggan ( on voit beaucoup de parents mettre directement leur enfants sur le toboggan alors qu ils ne savent pas grimper à l'échelle, et ensuite l accident arrive car leur enfants savent à peine se tenir assis ) 

Lorsque j étais au parc avec mes enfants, j étais tranquillement assis à bouquiner alors que les autres parents étaient en flippe que leur rejeton se fasse mal. Moi j étais serein. 

idem si il arrivait qu un de mes enfants tombent, je ne me précipitais pas pour le secourir avec une mine affolée Lorsque mes enfants tombaient, ils retenaient leur larmes, et hop ils repartaient courageusement vers leur activités. En cas de vrais bobos, bien entendu j étais la pour les réconforter et le soigner. 

Bien entendu cela ne marche pas avec la bouteille d eau de javel sous l évier, mais la si il a accident c est de ma responsabilité, rien à voir avec l'autonomie. 

 

Ce que je veux dire c est que les parents sont parfois trois pressés de voir les enfants faire quelque chose  ( s asseoir, marcher, faire du vélo, danser sur la table ) et que en les aidant trop ils ne les aident pas à être autonomes et l'accident arrive. 

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il y a 52 minutes, Restless a dit :

J'suis toujours surpris et émerveillé par les capacités d'expériences et d'analyses que peut avoir un gamin, t'en apprends tous les jours ou presque.

 

Je comprends que l'idée y soit. Éponger, bon, OK, c'est un bon apprentissage. Pour d'autres bêtises l'enfant sera incapable de réparer. Repeindre les murs, recoller les pages d'un livre, racheter l'écran d'un smartphone ou juste retrouver les clés de la maison ? En ce qui me concerne j'interdis avant la connerie. Inutile d'expliquer. C'est interdit, un point, un trait, on passe à autre chose. Même chose pour les comportements dangereux.

 

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En parlant de danger, ça me fait penser à une autre technique. On cuisine parfois au charbon sur ce qui s'apparente à un barbecue à 40 cm du sol. Tous les petits enfants sont spontanément attirés par les braises, ça craque parfois, c'est brillant, c'est chaud, c'est intriguant. Ça fait un peu peur alors l'enfant s'approche doucement. Centimètre après centimètre. Au début il se cache derrière l'adulte qui s'active sur le foyer. Mais ensuite il se découvre pour mieux voir, et sentir la chaleur. Ma femme le pousse alors fermement vers le foyer. Une fois suffit. L'enfant prend peur et ne retourne jamais aussi près. Beaucoup, beaucoup plus efficace qu'une interdiction. :)

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il y a 14 minutes, Trawash a dit :

@Restless J'ai deux enfants qui sont adolescents maintenant. Par exemple lorsqu ils étaient encore bébé je ne les ai jamais assis sur le canapé, comme je le vois faire regulierement par d'autres parents. Et comme par miracle les miens ne sont jamais tombés du canapé. Un jour,  à force d essayer ils ont réussi à y monter seul, sans mon aide et sans je je l'interdise ou le permette. Sachant monter, il savait donc descendre sans chuter. Et je peux t assurer qu ils étaient très fier d y être arriver seul sans mon aide.

idem pour le toboggan. Tu ne sais pas y monter, donc tu ne feras pas de toboggan ( on voit beaucoup de parents mettre directement leur enfants sur le toboggan alors qu ils ne savent pas grimper à l'échelle, et ensuite l accident arrive car leur enfants savent à peine se tenir assis ) 

Lorsque j étais au parc avec mes enfants, j étais tranquillement assis à bouquiner alors que les autres parents étaient en flippe que leur rejeton se fasse mal. Moi j étais serein.

 

C'est vraiment pas bête l'idée du canapé ou du toboggan. Je ne suis pas certain que ce serait praticable chez moi, trop de monde à briefer. Mais je verrai si je peux m'en inspirer.

 

il y a 17 minutes, Trawash a dit :

idem si il arrivait qu un de mes enfants tombent, je ne me précipitais pas pour le secourir avec une mine affolée Lorsque mes enfants tombaient, ils retenaient leur larmes, et hop ils repartaient courageusement vers leur activités.

 

Ah yes. Nous pratiquons une variante : "Relève-toi ! Relève-toi ! ... Voilààà t'es un(e) grand(e) !" Dès qu'on a trop peur et qu'on vérifie, on a droit direct à la fontaine de larmes.

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Il y a 12 heures, Rincevent a dit :

Je suis étonné qu'un randien emploie cet argument. ;)

 

Pourquoi ? Ce n'est pas un éloge burkien du préjugé, il n'y a rien de très sain à suivre des règles qu'on ne comprend pas ou dont on ne parvient pas à expliquer le bien-fondé.

 

Le conformisme social ("les autres le font, imites-les pour éviter les moqueries ou d'attirer l'attention") peut simplement être un argument pour faire une chose plutôt qu'une autre, mais seulement toute chose égale par ailleurs (ce qui n'arrive guère). C'est une incitation faible, mais dans l'exemple de la chaise, combiné aux autres arguments, ça me semble suffisant pour ne pas autoriser à monter sur les tables.

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Il y a 3 heures, Restless a dit :

Je reviens un peu sur ça, parce qu'en fait tu ne remets pas en cause je crois le fait qu'on puisse se servir des principes libéraux dans une éducation.

 

Je ne suis pas sûr que les analogies permettent d'aller très loin en la matière (la séparation des pouvoirs ? Le consentement à l'impôt ?).

 

Et si analogies il y a, c'est plutôt entre philosophie politique et philosophie morale (le principe de non-agression par exemple), avoir une bonne éducation étant visiblement un sous-élement de "mener une vie bonne" (ce qui est ce que recherche la philosophie morale).

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Je ne pense pas non plus que les principes libéraux soient très utiles en matière d'éducation. En revanche il faut du discernement, parfois il faut interdire strictement, et parfois permettre à l enfant de faire l expérience du danger ( sous contrôle de l adulte ) et selon l âge et l autonomie de l enfants, et son caractère aussi. Je n ai pas donné exactement la même éducation à mes enfants. 

Mais un libéral est capable de discernement, ce dont est tout à fait incapable un collectiviste, sinon il ne le serait pas. 

 

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Il y a 4 heures, Trawash a dit :

Ce que je veux dire c est que les parents sont parfois trois pressés de voir les enfants faire quelque chose  ( s asseoir, marcher, faire du vélo, danser sur la table ) et que en les aidant trop ils ne les aident pas à être autonomes et l'accident arrive. 

 

Je ne peux que valider ça. Dans les crèche, on parle de motricité libre (décidément !), c'est-à-dire qu'on ne va pas mettre l'enfant dans une position qu'il ne saura pas appréhender seul. De la même manière que si un enfant arrive à grimper quelque part et n'arrive pas à y descendre, on ne le portera pas, par contre on va l'encourager à trouver une manière de descendre seul et être rassurant.

 

Il y a 5 heures, Bisounours a dit :

entre ce qui relève de ta propre obsession et d'un minimum de bon sens.

 

Les deux ne sont pas incompatibles. Par contre, là où se porte mon obsession, pour rejoindre ce qu'à évoqué @Johnathan R. Razorback, c'est bien sur la recherche de ce qu'est une vie bonne, ou ici, qu'est-ce qu'une bonne éducation. Ca serait que pour moi, à la limite, peu importe, mais ici, l'action se fait envers autrui, donc là se pose la question de la responsabilité. Par exemple, au niveau de la morale, j'essaie d'éviter tout terme du style : c'est bien, c'est mal, c'est gentil c'est méchant. De la même manière, j'évite toute punition ou toute récompense. Pourtant, j'imagine bien que dans mon comportement, ça doit néanmoins transparaître.Ce qui m'importe c'est pas le contenu moral, ou le savoir en tant que tel, c'est plutôt comment il y accède.

 

@Trawash, je risque d'être copain avec l'auteur :D ! Merci pour le lien 

 

Citation

Pourtant, volonté ne veut pas dire égoïsme, et autonomie personnelle n’est pas synonyme de méchanceté envers les autres. C’est tout le contraire.

Voilà, tout est résumé.

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  • 3 weeks later...

Mon fils a 2 ans 1/2. Pour plusieurs raisons, notamment de santé, il n'a pas été en crèche plus d'un mois. On a essayé les babysitters à mi-temps : la première était incompétente, la deuxième était très bien mais nous a planté au bout d'un mois, la troisième s'est révélée... psychologiquement instable, disons. 

 

Du coup, à partir du moment où il a su marcher et a voulu sortir dehors, il est resté à l'extérieur entre 5h et 7h par jour dans un des quatres parcs/plaines de jeux voisins de notre apartement avec le petit crochet par la boulangerie ou le supermarché, par beau et mauvais temps, l'hiver comme l'été, sous la surveillance de ses parents, et plus rarement de sa grand-mère et de sa tante ado. 

 

Sans surprise, je suis le moins protecteur/flippé du lot, même si je ne suis jamais loin de lui au parc. Il veut aller et venir, monter, descendre, glisser, sauter, socialiser avec un enfant ou un adulte ? Si ce n'est pas dangereux (et par danger je veux dire qu'il y a un risque réel et immédiat de se blesser ou de blesser un autre), il peut le faire seul et je l'y encourage par le verbe et l'exemple. Typiquement, s'il essaie quelque chose qu'il n'a pas l'habitude de faire (ce qui est de plus en plus rare à trouver), je lui dis comment faire s'il a du mal, je le félicite s'il y met du coeur ou s'il y arrive et je reste à une distance convenable pour le rattraper immédiatement s'il y a un risque de chute.

 

Résultat, il a su très tôt monter et descendre des marches et d'une balançoire, monter et descendre en rappel avec une corde, sauter, faire du vélo et de la trottinette. À ma grande surprise, il n'a jamais eu d'accident. Son sens de la peur et de la prudence a semblé grandir au même rythme que ses capacités, grosso modo. Le plus amusant pour un ours comme moi est qu'il aime aller à la rencontre et parler, initier la coopération avec les enfants mais aussi les adultes. Il m'imite avec eux et se trouve à motiver des enfants plus âgé que lui à faire des jeux. Je ne connais pas d'enfant de son âge plus à l'aise physiquement et socialement. Comparé aux enfants que je vois le weekend qui vont en crèche la semaine, il n'y a pas photo. Sans parler de la santé : eux sont souvent enrhumés, le mien presque jamais.  

 

Et n'y voyez pas là la moindre fierté : on voulait le mettre en crèche, on voulait le confier à une nounou, mais on n'a pas pu. Je pensais que le fait qu'il n'aille pas à la crèche allait pénaliser sa sociabilité. On nous avait même dit que la crèche développait le système immunitaire. C'est devenu un choix mais seulement par la suite. Et mon attitude de laisser-faire, laisser-passer au parc n'est pas consciemment randienne ou libérale, je sens juste et je me trompe peut-être que faire autrement serait triste, ennuyeux, inutile ; je n'ai pas envie de faire autrement.

 

Il y a des côtés négatifs. Passer du temps avec son enfant, c'est autant de temps sans travailler ou à travailler la nuit. Donc c'est aussi stressant et financièrement c'est un coût d'opportunité réel et frustrant. C'est intellectuellement assez ennuyeux. C'est aussi physiquement crevant. Lui fait la sieste, l'adulte non. Il en vient à prendre des risques réels : à ne plus se contenter de faire les tunnels de corde à 1m50 du sol mais à marcher *sur* le toit des tunnels de corde à 2m-2m30 du sol sans aucun garde-fou (là mes mains sont constamment à deux centimètres de ses mollets). Son exemple pousse les autres enfants à tenter des choses, ce qui stresse leurs parents. 

 

Tout cela pour donner un contexte et en venir au sujet de ce fil. 

 

Mon 'problème' principal est le fait que les enfants au parc se sentent propriétaires de leurs jouets... mais aussi des jouets des autres et des installations. Au début, j'intervenais quand mon fils piquait un objet des mains d'un autre enfant : incompréhension, larmes. Ensuite, ma femme m'a conseillé de présenter les enfants l'un à l'autre et de leur souffler l'idée de faire quelque chose ensemble ou séparément, bref d'accélérer leur interaction. Ce n'est pas parfait mais ça fonctionne mieux. Maintenant, je suis vigilant mais j'interviens plus rarement et cela reste oral. Je constate qu'un petit conflit matériel d'une minute est lui-même un accélérateur social et conduit souvent à une coopération pacifique et à des rires au bout de quelques minutes.

 

Pour les autres choses dérangeantes chez soi (dessiner sur les murs, monter et sauter de la table), j'ai l'impression que ce sont surtout des phases assez courtes, que l'enfant semble comprendre qu'il y a un truc qui ne va pas si on le lui explique calmement, positivement, en répétant. C'est assez bluffant : "Non, stop, ne fais pas ça !" entraîne des pleurs ; alors que "Eh, tu sais que monter sur la table comme ça, ça ne se fait pas. Papa ou maman ne le font pas par exemple. En plus c'est sale. Je ne peux pas te laisser le faire car la saleté peut conduire à attraper des maladies. Et sauter de la table peut être dangereux, tu risques de te faire mal ici, ici et là et on irait à l'hôpital" conduit à son désintérêt immédiat. J'ai surtout l'impression qu'il suffit d'attirer son attention ailleurs ("oh un chien, allons le voir !") ou d'ajouter un truc à une activité ("je ne veux pas te laisser jouer avec le robinet mais utilisons ça pour te montrer comment on arrose les plantes et que tu le fasses toi-même ensuite") pour contenir voire résoudre le problème. Son sens de l'imitation des adultes fait le reste tout seul.

 

Bref, je doute (mais je me trompe peut-être et ça m'intéresse d'en lire plus sur le sujet) que la philosophie politique libérale soit pertinente dans un bac à sable à cet âge. Mais mon expérience unique, bancale et sûrement biaisée, me fait penser qu'une attitude générale de laisser-passer détendu, de prévention du risque physique s'il est réel et d'explication/séduction pour les petits tracas semble avoir plus de résultats positifs que négatifs.

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Mais euh sinon, tu ne veux pas venir travailler avec moi auprès des enfants ?

 

Le 13/08/2017 à 07:16, G7H+ a dit :

Bref, je doute (mais je me trompe peut-être et ça m'intéresse d'en lire plus sur le sujet) que la philosophie politique libérale soit pertinente dans un bac à sable à cet âge. Mais mon expérience unique, bancale et sûrement biaisée, me fait penser qu'une attitude générale de laisser-passer détendu, de prévention du risque physique s'il est réel et d'explication/séduction pour les petits tracas semble avoir plus de résultats positifs que négatifs.

 

Je vais partir de cette phrase pour extraire ensuite différents points que j'ai pu relever dans les paragraphes précédents. Peut-être te trompes-tu, ou peut-être est-ce moi qui n'ai pas une vision juste de la philosophie libérale et qui tente par ce que j'en comprends d'un faire un système général de mon approche auprès des enfants. Ou disons plutôt que de part mes expériences auprès d'eux, il y a un certain nombre de pratiques qui ont émergé, qui sont devenues consistantes du fait de leur efficacité, et que j'essaie de lier entre elles. Pourtant je suis le premier à dire qu'il n'y a pas de recette toute faite avec les enfants, et qu'une rencontre avec un enfant est à chaque fois unique, que chaque moment est un nouveau moment, et que chaque situation qu'il vit doit être l'objet d'une mise en réflexion portant à la fois sur ce qu'il vit intérieurement et de ce qu'il se déroule extérieurement (aussi bien moralement, sur un plan sécuritaire, etc...). Le projet en tant que tel doit permettre avant tout une harmonisation des pratiques entre pros, et surtout éviter qu'agir auprès d'un enfant devienne une série d'actions "réflexes" ("Il se passe ça, donc je fais ça"), mais plutôt doit permettre d'acquérir des "outils" sur lesquels s'appuyer pour analyser chaque situation. 

 

Citation

« Vous dites :
— C’est épuisant de s'occuper des enfants. Vous avez raison.

Vous ajoutez :
— Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser.

Là, vous vous trompez. Ce n'est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d'être obligé de nous élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments.

De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre.

Pour ne pas les blesser. »

Janusz KORCZAK

 

Clairement je ne suis pas partisan d'un "système", dans le sens où à tel situation on applique tel chose. Ca faciliterait beaucoup de choses, mais je trouverai ça ennuyeux. Exactement comme quand tu dis 

 

Citation

mon attitude de laisser-faire, laisser-passer au parc n'est pas consciemment randienne ou libérale, je sens juste et je me trompe peut-être que faire autrement serait triste, ennuyeux, inutile ; je n'ai pas envie de faire autrement.

 

 Pourtant, et on en a parlé ici déjà, mon action induit nécessairement un code auprès de l'enfant, et que continuellement, je m'efforce de réfléchir à tendre à être le plus juste possible. Mais que dans cette recherche du "juste", y a des actions qui, comme je le disais plus haut, sont revenues.

 

Déjà, le laisser-faire. On a déjà eu plusieurs retours dessus, ça me paraît être la base. C'est pas "fais n'importe quoi", c'est "fais-le, je t'expliquerai ensuite de ce qu'il en ressort en fonction de ton retour".

Le point que tu rajoutes qui est intéressant c'est le "détendu". C'est un point intéressant car, je parle en tant que professionnel de crèche mais ça peut être généralisable à toute personne pro ou non et côtoyant des enfants, on ne peut être détendu que en ayant nous même fait un travail sur l'environnement, et nous-même cerner de base qu'elles sont les zones "à risque", et agir au mieux ensuite avec lui.

 

 

Le 13/08/2017 à 07:16, G7H+ a dit :

Mon 'problème' principal est le fait que les enfants au parc se sentent propriétaires de leurs jouets... mais aussi des jouets des autres et des installations. Au début, j'intervenais quand mon fils piquait un objet des mains d'un autre enfant : incompréhension, larmes. Ensuite, ma femme m'a conseillé de présenter les enfants l'un à l'autre et de leur souffler l'idée de faire quelque chose ensemble ou séparément, bref d'accélérer leur interaction. Ce n'est pas parfait mais ça fonctionne mieux. Maintenant, je suis vigilant mais j'interviens plus rarement et cela reste oral. Je constate qu'un petit conflit matériel d'une minute est lui-même un accélérateur social et conduit souvent à une coopération pacifique et à des rires au bout de quelques minutes.

Ensuite, sur la propriété. Je ne peux qu'aller dans ce sens là aussi. Le point relevé et qui me semble important, c'est l'intervention restreinte et orale.

Reprendre des mains un objet qu'il vient de prendre des mains d'un autre en lui disant "non c'est interdit", ça part en conflit direct, soit en pleur soit en colère, et c'est peu constructif aussi bien pour lui que pour nous, et même pour l'autre enfant qui ne sera peut-être pas lui-même intervenu ("il s'est fait prendre un objet, a pleuré, puis s'est fait remettre l'objet dans les mains" = à aucun moment il n'aura été "acteur". Il va se remettre à jouer comme si rien n'était alors qu'en fait si, y a eu quelque chose, sur lequel je pense il convient, si ce n'est d'intervenir, d'au moins rendre compte).

 

La solution par recherche d'interaction est intéressante, cependant quel âge avait l'enfant à ce moment là ? 

Parce que clairement pour moi, il y a un âge ou c'est faisable, mais en dessous, l'interaction n'existe pas. Deux enfants pourront jouer sur le même jeu, mais ils ne joueront pas "ensemble" (on parle de jeu en parallèle). On aura en gros deux bulles qui sont côte à côte, dont des échanges pourront parfois émerger entre eux, mais ça ne sera pas volontaire, plutôt "par hasard", et c'est à nous d'agir (ou non) sur cette action. "tu vois, tu viens de faire ça, ça a induit ça chez l'autre" et après pourquoi pas aller sur la séduction "X était content quand tu as fait ça, peut-être souhaites-tu le refaire ?", et en aucun cas le juger négativement si il ne le fait pas. (là où j'ai une interrogation personnelle, qui ne rentre pas dans le sujet sur la propriété, c'est est-ce qu'on a à le juger positivement là aussi ? Est-ce qu'on a à l'inciter, le "dresser", pour que le moteur de cette action en particulier soit faire plaisir à l'autre, ou est-ce qu'on a à juste lui montrer que l'une des conséquences de cette action est de faire cela, ou autre..)

 

Au départ, les jouets étaient les jouets de la crèche, et si un enfant avait par exemple 2 voitures, si un autre en voulait une, il "devait" la prêter car c'était la voiture de la crèche donc pas à lui, donc tu la donnes.

Je trouvais ça hyper violent, parce que étant donné qu'ils vivent sur l'instant présent, peut-être que sur ce moment là, il avait besoin de ces trois voitures, et qu'en enlever une, c'était comme enlever une partie de lui-même. Pour le coup, ça fait limite psychanalytique ce que je viens de dire et je m'en excuse :D. Ce que je veux dire, c'est que dans l'action "partager un objet qui n'est pas le tien", ce n'est pas tant le "pas le tien" qui pose problème mais le "partager". 

D'une part c'est uniquement vers 18/24mois qu'ils arrivent à considérer qu'un objet est à eux, qu'un autre objet n'est pas à eux (ils adorent par exemple apporter un objet qui vient de "ma maison", un autre enfant le récupère pendant la journée et c'est la crise assurée, par contre j'ai rarement vu un enfant de 13/15mois apporter un objet et se plaindre qu'un autre enfant avait pris cet objet (bon sauf si il l'a arraché des mains évidemment, mais il suffit qu'il l'ait trouvé par terre, ça posera pas de soucis..)). Quand il y a cette appropriation donc, et du fait du langage, on peut commencer à mettre en place une dynamique d'échange que je cherche à rendre volontaire, parce que, il me semble l'avoir déjà dit, prendre des mains l'objet d'un enfant pour le donner à un autre en lui disant "c'est important de partager", j'appelle pas vraiment cela du partage. Et quand bien même ça viendrait de l'enfant lui même du fait d'une FOOORRRTE pression extérieure (allez, sois gentil, donne, partager c'est bien, je bougerai pas tant que tu l'auras pas fait, etc...), ça ne me semble pas travailler sur "la bonne zone". Certes dans les faits, il donne de lui même un objet à un autre, mais est-ce véritablement du "partage" ? pas à mon sens, intérieurement, il ne doit pas le vivre tel quel. C'est pour ça que quand je sens que je commence à utiliser la contrainte ou l'autorité sur un enfant, je me dis qu'il y a un soucis. J'ai peux-être toutes les bonnes raisons de le faire, mais disons que je me dis qu'avant d'en arriver là, qu'est-ce que j'aurai pu faire en amont.

Evidemment, avec certaines collègues, ça ne passe pas. Ce qui est juste, c'est que chacun est une voiture.

 

Ainsi quand il y avait une définition claire de l'appartenance des objets, ça me semble simple. C'est à toi, donc tu en fais ce que tu veux.

Mais quand ce n'est pas à lui ? Ben, j'aurai tendance à résumer ça à l'inverse, ce n'est pas à toi, tu peux en faire ce que tu veux tant que ça n'implique pas un tiers. Et si cet objet n'appartient ni à l'un ou à l'autre mais qu'il est déjà en possession de cet autre, alors la priorité sera de protéger le jeu déjà en cours. Ceci n'empêchant pas de demander à prêter par exemple.Ou de détourner l'attention comme tu l'as signalé.

Je préfère protéger un jeu en cours qui favorise le développement de l'enfant sur le moment (quand il joue, le jeune enfant est en construction), que de chercher à faire "le partage des ressources", c'est en se sens là que j'en appelle peut-être à la philosophie libérale. Sans pour autant dire à l'enfant qui n'a pas de voiture, de se démerder tout seul, mais plutôt en l'accompagnant à trouver comment faire pour avoir lui aussi une ou deux voitures : en cherchant ailleurs, en demandant, ou en patientant. 

 

 

Le 13/08/2017 à 07:16, G7H+ a dit :

Sans parler de la santé : eux sont souvent enrhumés, le mien presque jamais.

Alors ça c'est clair... Et je parle en tant qu'infirmier ahah. Je sais pas si c'est à cause de la clim ou des désinfections pire qu'à l'hosto mais c'est clair qu'ils sont tout le temps en train de tousser.

 

Le 13/08/2017 à 07:16, G7H+ a dit :

C'est intellectuellement assez ennuyeux.

Par contre là, tu te douteras bien que je ne vais pas être d'accord ahah ;). Effectivement, en tant que vecteurs d'échange de connaissances, c'est pas la panacée. Pourtant on peut déjà être surpris par moment de certaines réflexions qui peuvent être faites par ces petites têtes. Plus encore, en ce qui me concerne, c'est l'observation de leurs comportements qui nourrit ma soif de compréhension de leur développement. Voir que le terreau pour l'apparition de l'empathie, de la justice, de la compréhension du monde etc.. est déjà là et que le l'un des rôles de l'adulte est la réflexion de comment favoriser l'émergence de cela.

 

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