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De la difficulté de vulgariser la science


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J'ouvre ce fil pour discuter des enjeux (de toutes natures) de la vulgarisation scientifique et de sa réception dans le grand public (qui s'y intéresse, ce que ce grand public en pense, ce qu'il en comprend, est-ce qu'il saisit que la science est d'une nature différente de la poésie, ce genre de choses). J'ai du mal à trouver une problématique exacte tant le sujet me semble vaste, mais le sujet m'est apparu comme important après avoir vu cette vidéo, où après une conférence de vulgarisation très sérieuse, les intervenants ont eu à répondre à ce genre de questions.

 

 

Je précise que ce fil n'a pas de vocation spécialement humoristique.

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il y a 22 minutes, Rincevent a dit :

Je précise que ce fil n'a pas de vocation spécialement humoristique.

..Mais tu laisses l'ouverture quand même en ne mettant pas [SÉRIEUX] au titre :D

 

 

Concernant la vidéo, le premier "alien" m'a surtout l'air d'avoir une névrose obsessionnelle avec une fixation qui le déconnecte du réel.

Ceci étant, c'est amusant que tu ouvres ce sujet là car j'ai lu ça ce week-end sur la vulgarisation, ça peut peut-être permettre d'ouvrir sur certaines choses ? https://theconversation.com/dix-idees-fausses-que-se-font-les-scientifiques-de-la-vulgarisation-89191

 

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il y a 20 minutes, Restless a dit :

..Mais tu laisses l'ouverture quand même en ne mettant pas [SÉRIEUX] au titre :D

Parce que je n'exclue pas la petite illustration drôlatique ici et là. Mais remarque bien que j'ouvre ce fil dans Sc&Tech, pas dans la Taverne, et c'est intentionnel.

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Tiens, ça me fait penser que j'ai une forme de snobisme incontrôlable envers les gens qui forgent toute leur culture scientifique en regardant des TEDx.

 

J'ai l'impression qu'il existe une bonne vulgarisation et une mauvaise, et que la mauvaise, c'est celle qui permet d'avoir des trucs intéressants à dire en soirée mondaine. Du snobisme anti-snob en quelque sorte, mais je ne sais pas si ça peut être objectivé où si c'est juste que je suis un con :D.

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Une remarque rapide (je reviendrai sur le sujet quand j'aurai plus de temps car j'ai beaucoup pratiqué et je continue).

 

Un obstacle important me semble le fait que les scientifiques sont jugés en permanence par leurs pairs (pour les publis notamment) et ils ont du mal à changer de vitesse quand ce n'est pas dans un programme (type un cours). 

 

Sinon pour l'anecdote du niveau scientifique moyen : mon père (urgente au SAMU pendant plus de trente ans) me disait toujours que la personne lambda avait une idée du fonctionnement du cours humain du niveau des médecins de Louis XIV, avec un autre vocabulaire c'est sûr, mais surtout avec les mêmes schémas de réflexion. 

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Il y a 15 heures, Rincevent a dit :

les intervenants ont eu à répondre à ce genre de questions.

 

Ce qui est dur dans l'exemple de la vidéo, c'est d'éviter d'être humiliant et réussir à récupérer le micro.

 

Mais globalement, le plus dur en vulgarisation, c'est de limiter ses ambitions par rapport au public visé. Enormément de concepts basiques ne sont pas réellement compris. La tentation de bâcler la vulgarisation d'un concept "auxiliaire" nécessaire pour l'explication qu'on veut réellement donner est souvent trop grande.

 

Sinon une chose qui est amha trop peu exploitée ces temps ci (je tombe surement moi même dans le piège précédemment évoqué, mais whatever), c'est la vulgarisation des équations. Le standard actuellement c'est de mettre le moins d'équations possible pour éviter de faire fuire le public. Pourtant, notamment si on veut réellement attirer des étudiants dans les filières scientifiques, ça me parait en fait indispensable de casser le mythe des équations "incompréhensibles".

 

On peut faire semblant qu'une équation comme ça dit un truc très profond et très compliqué.

image.png

En fait, non, ça revient juste à dire que (pour une grandeur qui se conserve) si on compte les entrées et les sorties aux bornes d'un volume fermé, la résultante correspond à la variation totale à l'intérieure du volume. Comme disait mon prof de physique, c'est juste de la "comptabilité".

 

Enormément d'équations en physique sont juste la traduction mathématique de la conservation de quelque chose ou de l'équivalence entre deux choses.

 

Et ce qui est dur, le plus souvent ça n'est pas de comprendre ce que disent ces équations. C'est de réussir à trouver les formes les plus adaptées au problème qu'on veut résoudre, à trouver les approximations les plus "justes" pour sortir, à partir de la  mélasse mathématique initiale, des résultats, de l'information sur les systèmes étudiés.

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Dès l'instant où l'on rend accessible à tous ceux qui le souhaitent l'accès à des connaissances qui les dépassent, forcément, ça pique les yeux, et ça fait mal aux oreilles. C'est un peu comme si je  m'inscrivais à un marathon sans avoir jamais couru de ma vie, je vais être larguée au bout de 2 secondes et je vais en prime embouteiller le parcours de participants plus doués que moi. 

Mais comme j'ai un minimum conscience de mon niveau, je vais moi même me limiter à un trail au parc de l'hotel de ville avec mon molosse de 3,9kg.

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Vulgariser est un exercice difficile dans beaucoup de domaines. On pourrait -et devrait- avoir les mêmes préventions à l'endroit de la philosophie, qui au contact du grand public tend à se transformer en bouillie infâme. C'est au fond le lot de beaucoup de disciplines spécialisées.

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Vulgariser la science, c'est ce que l'on appelle l'instruction, non ?

 

https://www.cairn.info/revue-le-telemaque-2005-1-page-81.htm

 

Du coup je me met à relire ce texte de Ranciere, le maitre ignorant, qui disserte sur la notion d'explication.

 

Autrement je me souviens de mon apprentissage du métier de peintre, sur le tas, et les compagnons expérimentés savaient bien que le savoir était un pouvoir,  et ne tenaient pas trop à le divulguer , il fallait leur " voler" les trucs et astuces pour progresser, être très actifs donc, pas comme à l'école.

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Il y a 1 heure, FabriceM a dit :

 

Sinon une chose qui est amha trop peu exploitée ces temps ci (je tombe surement moi même dans le piège précédemment évoqué, mais whatever), c'est la vulgarisation des équations.

 

Pour presque toute la physique classique, un dessin bien pensé suffit à bien vulgariser, et peut comporter autant d'informations que l'équation initiale, sans se la péter avec une équation qui dit la même chose.
Pour la physique relativiste, le dessin est insuffisant mes les gens sont incapables de comprendre les équations.

Pour la physique quantique, faut faire des blagues sur bra-ket ; les gens auront l'impression d'être moins cons et auront compris autant de choses que si tu avais essayé d'expliquer de vraies choses.

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48 minutes ago, F. mas said:

Vulgariser est un exercice difficile dans beaucoup de domaines. On pourrait -et devrait- avoir les mêmes préventions à l'endroit de la philosophie, qui au contact du grand public tend à se transformer en bouillie infâme. C'est au fond le lot de beaucoup de disciplines spécialisées.

Vulgariser c'est entre autre expliquer simplement des choses compliquées.

C'est effectivement un exercice difficile quelque soit la discipline.

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5 minutes ago, Rübezahl said:

A propos de physique, j'ai  le souvenir d'un schéma, avec qq part un angle à 90° ou 180° dont la valeur était connectée à la vitesse (finie) de la lumière.

... ça dirait quelque chose à quelqu'un ?

http://theoreticalminimum.com/courses/special-relativity-and-classical-field-theory/2012/spring/lecture-1

http://www.feynmanlectures.caltech.edu/I_17.html

https://en.wikipedia.org/wiki/Minkowski_diagram

  • Ancap 1
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Elle était sur quoi cette conférence ? Car le sujet est très important. J'ai fait plein de vulgarisation scientifique (on pourrait même dire que c'est mon métier) et certains sujets appellent plus au délire que d'autres.

 

Le problème de fond de la communication scientifique à des non spécialistes est de répondre à la question : que va en retenir mon auditeur quand il sera sorti ? Cette réponse est complexe car il faut apporter de l'information nouvelle (ce qu'on vulgarise) en ne pouvant s'appuyer que sur les pré-conceptions que les gens ont (on n'a pas un cours sur plusieurs semaines pour construire les bonnes abstractions). Il y a une différence fondamentale entre les publics avec une formation scientifique et non scientifique : ces derniers ne se rendent pas compte qu'il y a des choses qu'ils ne savent même pas qu'ils ne savent pas. Au moins les scientifiques ont, de par leur formation, une vue un peu claire sur ce qu'ils maîtrisent et ce qu'ils ne maîtrisent pas. 

 

En ce qui me concerne j'ai fait beaucoup de vulgarisation sur le thème "informatique et confidentialité" : j'ai donné des confs grand public (genre université citoyenne, dans des lycées), des scientifiques en herbes (terminales option science du numériques), des scientifiques dont c'est pas le domaine (profs de terminale de maths ou de physique intervenant dans les parcours science du numériques), des scientifiques dont c'est le sujet pas trop forts (disons L3 informatique), des scientifiques plus forts dont c'est le sujet (disons M2 recherche en informatique). Pour tous ces publics j'avais différents objectifs :

   - pour le grand public j'essaye de leur montrer des choses dont ils n'ont même pas conscience : par exemple que le problème de la confidentialité va plus loin que ce qui est directe et visible (on a volé des photos de moi toute nue) pour aller jusqu'aux choses indirectes et invisibles (typiquement la pré-suasion à la Cialdini réglée en fonction de ce qu'on a appris des gens).  Tiens j'ai même écrit des articles pour Contrepoint qui correspondent bien à ça :)

  - pour les lycéens et les  profs je monte un peu en gamme dans les explications scientifiques/techniques mais sans aller beaucoup plus loin que le grand public (en fait ce sont surtout mes exemples qui sont plus technos). L'objectif est le même, le discours est un peu plus technique. 

  - pour les scientifiques L3 je montre ce qui rentre en jeu sans rentrer dans les détails : typiquement comment combiner des protocoles cryptos de base pour obtenir des applications complexes (vote électronique, cash électronique, communications anonymes, partage de secret), les idées de base derrière les hashs sécurisés, je leur explique en détail la cryptanalyse d'enigma etc. Le but est de montrer "comment" on aborde le sujet de la confidentialité en informatique (quels outils, quels domaines) ainsi que de faire un panorama de ce qui existe.

  - pour les M2R j'aborde des sujets plus complexes : type zero knowledge proofs, les approches formelles et leur problèmes quand on veut les lier aux approches calculatoires (par exemple qu'est ce que veux dire faire une preuve dans le random oracle model avec des protocoles exprès designé pour faire merder le modèle), l'analyse de la propriété de non interférence dans différents modèles de calculs (fonctionels, impératifs avec concurrence) et suivant des politiques de confidentialité dynamiques (typiquement le niveau de confidentialité d'une valeur change au cours du calcul comme ce qui se passe en pay per view). Là l'objectif est de montrer les limites de ce qu'on sait actuellement.

 

  Bref pour exactement le même sujet il faut à la fois régler l'objectif vis-à-vis du message qu'on veut faire passer et également le niveau scientifique du discours. Je pense que les deux sont aussi importants l'un que l'autre.

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Sur mon blog, j'avoue ne même pas essayer de vulgariser (je n'ai aucune formation scientifique ; la vulgarisation, c'est un "sachant" qui explique à des "moins-sachants" (ou des ignorants). On peut nuancer, je suppose : Schrödinger a écrit un livre de vulgarisation "Qu'est-ce que la vie", qui concerne la génétique. 

 

Je suis le produit de la vulgarisation scientifique, que j'adore -et mon blog est un peu une ode à cette discipline essentielle, qui permet d'avoir une connaissance (superficielle) de notre réalité-.

 

Youtube est un bon outil de vulgarisation (oui, on y trouve du caca, mais on y trouve aussi des chaînes formidables), j'en veux pour preuve :

 

- Minute Physics ;

- Numberphile ;

- 3Blue1Brown ;

- PBS Space Time ;

- CGP Grey

- Kurzgezagt ;

- SciShow Space ;

- SciShow ;

- certains CrashCourses, que j'apprécie (sur la mythologie, pour ne pas le citer, ou l'histoire du monde) ;

- Langfocus ;

- Linguisticae ;

- Artifexian (sur le worldbuilding) ;

- e-penser ;

- Dirty Biology ;

- MicMaths ;

- SmarterEveryDay ;

- Real Engineering ;

- Computerphile ;

- Caspian Report (géopolitique + Islam) ;

- Michel van Biezen (découvert grâce @FabriceM ; c'est proprement impressionnant, et j'essaie de suivre petit à petit en partant de l'algèbre basique...)...

 

 

 

 

 

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Le 09/01/2018 à 12:00, FabriceM a dit :

Pourtant, notamment si on veut réellement attirer des étudiants dans les filières scientifiques, ça me parait en fait indispensable de casser le mythe des équations "incompréhensibles".

 

On peut faire semblant qu'une équation comme ça dit un truc très profond et très compliqué.

image.png

En fait, non, ça revient juste à dire que (pour une grandeur qui se conserve) si on compte les entrées et les sorties aux bornes d'un volume fermé, la résultante correspond à la variation totale à l'intérieure du volume. Comme disait mon prof de physique, c'est juste de la "comptabilité".

 

Je ne suis pas d'accord. Une équation, telle que celle que tu cites, est une suite de hiéroglyphes. C'est totalement incompréhensible car c'est un condensé extrême de plusieurs années d'étude. 

Il est impossible de vulgariser des équations sauf à les traduire par des mots simples et des représentations accessibles. L'explication que tu donnes de l'équation, bien que composée de mots simples, reste totalement obscure aux personnes n'ayant pas de bagage mathématique.

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En fait, ça marche dans le sens où piger l'équation => on peut piger (si on veut) le(s) sens physique(s) associé(s) (car la compta, ça se fait en ligne/colonnes/diagonales/etc :)).

Par contre, la compréhension du sens physique n'implique pas immédiatement la compréhension de l'équation, car c'est bien un langage de description, efficace (et donc compact), avec toutes les manips et subtilités grammaticales etc qui vont avec. L'élaboration de ces équations, la normalisation des symboles et écritures a demandé des dizaines d'années de travail. ça ne s'apprend pas en 2 heures.

 

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Il y a 5 heures, Rocou a dit :

 

Je ne suis pas d'accord. Une équation, telle que celle que tu cites, est une suite de hiéroglyphes. C'est totalement incompréhensible car c'est un condensé extrême de plusieurs années d'étude. 

Il est impossible de vulgariser des équations sauf à les traduire par des mots simples et des représentations accessibles. L'explication que tu donnes de l'équation, bien que composée de mots simples, reste totalement obscure aux personnes n'ayant pas de bagage mathématique.

Oui, avec l'explication, j'imagine vaguement deux ballons de baudruche reliés par un robinet qui compte l'air qui part d'un et va dans l'autre et que l'équation servirait à prouver que le volume qui part d'un se retrouve dans l'autre.

 

 

 

 

 

 

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Il y a 9 heures, Rocou a dit :

Je ne suis pas d'accord. Une équation, telle que celle que tu cites, est une suite de hiéroglyphes. C'est totalement incompréhensible car c'est un condensé extrême de plusieurs années d'étude. 

Il est impossible de vulgariser des équations sauf à les traduire par des mots simples et des représentations accessibles. L'explication que tu donnes de l'équation, bien que composée de mots simples, reste totalement obscure aux personnes n'ayant pas de bagage mathématique.

 

On va dire que c'est parce que je ne suis pas assez bon, pas parce que ça n'est pas possible :P

 

Il y a 9 heures, Rübezahl a dit :

En fait, ça marche dans le sens où piger l'équation => on peut piger (si on veut) le(s) sens physique(s) associé(s) (car la compta, ça se fait en ligne/colonnes/diagonales/etc :)).

Par contre, la compréhension du sens physique n'implique pas immédiatement la compréhension de l'équation, car c'est bien un langage de description, efficace (et donc compact), avec toutes les manips et subtilités grammaticales etc qui vont avec. L'élaboration de ces équations, la normalisation des symboles et écritures a demandé des dizaines d'années de travail. ça ne s'apprend pas en 2 heures.

 

C'est complètement asymétrique. C'est plusieurs ordre de grandeur plus compliqué de créer ce genre de chose, que des les comprendre après coup.

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il y a 37 minutes, FabriceM a dit :

C'est complètement asymétrique. C'est plusieurs ordre de grandeur plus compliqué de créer ce genre de chose, que des les comprendre après coup.

 

Tu imagines que dans ta formule, si tu veux l'expliquer il y a besoin de :

- comprendre le concept d'intégrale en dimension 2 et 3

- comprendre le concept du champ vectoriel F

- comprendre le concept de produit scalaire

- comprendre l'opérateur nabla (là tu es sûr de perdre tous les non matheux ;)).

C'est juste énorme. Quelqu'un d'un peu intelligent passe deux ans en prépa pour comprendre ça.

 

Il y a 5 heures, Jean_Karim a dit :

Oui, avec l'explication, j'imagine vaguement deux ballons de baudruche reliés par un robinet qui compte l'air qui part d'un et va dans l'autre et que l'équation servirait à prouver que le volume qui part d'un se retrouve dans l'autre.

 

Pas vraiment.

Imagine un tuyau de plomberie à travers lequel on fait passer de l'eau. On va juste s'intéresser à un tronçon de ce tuyau. A l'intérieur du tuyau, le comportement de l'eau est un peu bordélique. Globalement, ça va de l'entrée du tronçon à la sortie, mais il y a des micro-courants un peu dans tous les sens. Ce qui t'intéresse, c'est d'avoir une idée générale de la quantité d'eau qui entre et qui sort de ton tronçon :

- La première méthode, c'est de regarder chaque particule d'eau dans le tronçon. Chacune bouge un peu ; si tu fais la moyenne entre tous ces petits mouvements, ça te donne une idée de comment ta masse d'eau bouge "au global" et donc ce qui entre et ce qui sort. Ça correspond à la première partie de l'équation ; une sorte de gros micmac sur le volume à l'intérieur de ton tuyau.

- L'autre méthode, bien plus simple, c'est de se mettre à l'entrée du tronçon, compter les particules qui entrent ; puis tu te mets à la sortie, tu comptes ce qui sort. Tu soustrais les deux et ça te donne bien le bilan de ce qui passe par ton tuyau.

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il y a 7 minutes, Bézoukhov a dit :

Tu imagines que dans ta formule, si tu veux l'expliquer il y a besoin de :

- comprendre le concept d'intégrale en dimension 2 et 3

- comprendre le concept du champ vectoriel F

- comprendre le concept de produit scalaire

- comprendre l'opérateur nabla (là tu es sûr de perdre tous les non matheux ;)).

C'est juste énorme. Quelqu'un d'un peu intelligent passe deux ans en prépa pour comprendre ça.

 

 

La ce n'est plus de la vulgarisation, c'est un cours :P Il me semble juste qu'on peut comprendre le principe de base qui sert à sa construction et son utilité pour résoudre des problèmes. Et en même temps, on a l'occasion d'évoquer le rôle des mathématiques dans cette histoire, qui sont réellement un outil opérationnel. Un langage à part, oui, qui permet de décrire précisément la réalité et d'exploiter à fond une idée simple.

 

Bref. On ne se rend pas assez compte quel miracle cela représente que de réussir à rendre des bouts, de plus en plus gros, de la réalité "calculables". Comme disait l'autre, avec ses cheveux en pétard, ce que qui est incompréhensible .. 

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Il y a 23 heures, Bézoukhov a dit :

Tu imagines que dans ta formule, si tu veux l'expliquer il y a besoin de :

- comprendre le concept d'intégrale en dimension 2 et 3

- comprendre le concept du champ vectoriel F

- comprendre le concept de produit scalaire

- comprendre l'opérateur nabla (là tu es sûr de perdre tous les non matheux ;)).

C'est juste énorme. Quelqu'un d'un peu intelligent passe deux ans en prépa pour comprendre ça.

Au doigt mouillé, qu'il y ait eu environ 2000 hommes*années pour accoucher de la chose me parait une sous-estimation.

 

Pour rappel, théoriser/algébriser proprement le calcul différentiel tout bête, ça a pris 2 siècles. (Sachant qu'au départ Newton a gardé ça 20 ans dans un tiroir).

200 ans. Pendant lesquels il n'est pas absurde d'estimer que chaque année au moins 10 individus sur la planète ont bossé à temps plein, ou 40 pendant un trimestre.

 

Le privilège que c'est de pouvoir se goinfrer ça en 2 ans :-)

 

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On 10/01/2018 at 10:00 PM, FabriceM said:

C'est complètement asymétrique. C'est plusieurs ordre de grandeur plus compliqué de créer ce genre de chose, que des les comprendre après coup.

C'est toute la différence entre P et NP : produire ou vérifier un certificat.

 

Les équations ne sont qu'une expression mathématiques du phénomène et pas le phénomène. Il n'est absolument pas nécessaire de passer par les maths pour l'expliquer. Je ne vois pas en quoi ça arrange l'auditeur (si on se place dans un cadre grand public) de voir une formule plutôt qu'une explication verbale. 

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il y a une heure, Kassad a dit :

C'est toute la différence entre P et NP : produire ou vérifier un certificat.

 

Les équations ne sont qu'une expression mathématiques du phénomène et pas le phénomène.

Si l'isomorphisme entre les 2 est très fort, voire complet, ça revient un peu au même.

C'est pourquoi dans certains domaines, on peut passer totalement du coté algébrique, en oubliant plus ou moins délibérément les aspects physiques, et même avancer plus vite.

C'est pourquoi la puissance de certaines équations de simulations.

Donc ama parfois les équations sont bel et bien le phénomène (pas toujours ok).

 

La géométrie était largement à la base des maths, puis avec les coordonnées cartésiennes, les gens ont fait de moins en moins de dessin. Et de nos jours, la géométrie est quasi une discipline oubliée (Benoît Rittaud a pondu un bouquin sur le sujet), mais l'algèbre continue inlassablement de produire des résultats réinterpréables géométriquement (mais peu de gens le font).

 

 

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2 hours ago, Rübezahl said:

Si l'isomorphisme entre les 2 est très fort, voire complet, ça revient un peu au même.

C'est pourquoi dans certains domaines, on peut passer totalement du coté algébrique, en oubliant plus ou moins délibérément les aspects physiques, et même avancer plus vite.

C'est pourquoi la puissance de certains équations de simulations.

Donc ama parfois les équations sont bel et bien le phénomène (pas toujours ok).

 

La géométrie était largement à la base des maths, puis avec les coordonnées cartésiennes, les gens ont fait de moins en moins de dessin. Et de nos jours, la géométrie est quasi une discipline oubliée (Benoît Rittaud a pondu un bouquin sur le sujet), mais l'algèbre continue inlassablement de produire des résultats réinterpréables géométriquement (mais peu de gens le font).

 

 

 

L'isomorphisle dont tu parles est entre ce qui arrive dans la réalité (et dont tu fais un acte de foi en disant qu'il est réductible à un objet mathématique) et un modèle mathématique. Le réel est idiot au sens étymologique (il est unique). 

 

Pour pousser les choses à l'extrême : on peut vulgariser des maths pures comme la topologie Al sans équations du tout (déformation continu de chemin, surfaces etc) ou bien faire un cours sur les groupes d'homologies imbitable pour quelqu'un qui n'a pas de master en maths. Même pour la crypto on peut expliquer ça sans faire de théorie des nombres. 

 

Certains domaines rares (disons certains phénomènes en physique quantique par exemple) dont difficilement explicable hors du formalisme (mais on peut toujours présenter les expériences. EPR sans parler de produit tensoriel dans les espaces de Hilbert). La question de fond demeure : à la fin de ton exposé la personne qui t'écoute à gagné quoi ?Des fois simplement faire comprendre qu'il y a des choses que l'interlocuteur ne sait pas est d4jà quelque chose car avant il ne savait même pas qu'il ne savait pas.

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Au sujet de l'équation je suis d'accord avec les réactions. L'équation n'est en générale pas nécessaire à la vulgarisation. Elle est souvent un frein parce qu'elle va provoquer une réaction instinctive "de rejet" :-) (on peut le regretter mais bon...)

Il est bien mieux d'utiliser toutes sourtes d'analogies, d'histoire ou visuelles, pour expliquer le concept ou la loi physique décrite par l'équation.

 

Après, cela n'empeche pas de finir en rappelant que les professionnels utilisent des équations pour ces lois et concepts, parce que cela permet de xxxx. Souvent, il faut aussi vulgariser le fait qu'une équation soit nécessaire. C'est un sujet de vulgarisation à part entière, l'utilité des notations mathématiques, etc.

 

 

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