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De la difficulté de vulgariser la science


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9 hours ago, (V) said:

A quoi ça sert, la vulgarisation scientifique ?

 

(J’ai pas lu les derniers développements du topic je précise, mais je vous poste quand même cet infâme pavé (tin ça fait longtemps que j’avais pas fait ça)).

 

 

Je me pose la même question.

 

A mon avis critiquer la vulgarisation parce qu'elle serait idéologique éloigne d'un problème plus fondamental, et ce n'est pas parce que de nombreux vulgarisateurs sont des idéologues qu'il n'est pas possible de vulgariser des résultats scientifiques sans le faire pour répandre une idéologie. Pour rester sur la pratique moderne de la vulgarisation, il me semble toutefois clair qu'elle participe à une vision du monde particulière, non pas une idéologie politique pour la transmission de laquelle elle serait un moyen, mais l'idée que les progrès de la science doivent éclairer d'une manière mal définie chaque personne pour en faire quelqu'un de plus "au fait" des connaissances de son temps. Que cela serve l'égo et à briller en société c'est certain, mais je ne suis pas sûr que ce soit là la justification de l'idée moderne de vulgarisation.

 

Mais laissons de côté la question de "pourquoi vouloir savoir ?" (disons, de la valeur du savoir) pour le moment.

 

Disons que le but immédiat (indépendamment de sa justification ultime) de la vulgarisation c'est d'informer de ce que la "science" dit d'une manière qui soit suffisamment fidèle à ce que pense le scientifique, et qui soit exprimé de manière suffisamment peu technique (inutile de définir ces critères plus précisément pour l’instant). Je vois deux problèmes bien distincts : (i) le problème du vocabulaire et (ii) le problème de la taille du champ/du consensus.

 

Par exemple en Histoire, le problème du vocabulaire peut ne pas se poser puisqu'on parle d'actions, d'intentions d'acteurs historiques, de pratiques sociales, autant de choses que tout le monde est sensé comprendre, ne serait-ce que parce que ça parle d'êtres humains (quand on parle de gens très anciens ou très lointains ça peut poser problème). Par contre le problème de la connaissance exhaustive du champ et de rendre compte du consensus se pose éminemment et la vulgarisation simplifie en général. Toutefois, on peut être historien amateur, si on a beaucoup de temps et de parcimonie.

 

Le cas de la biologie est assez intéressant. Son vocabulaire est en général très technique mais rarement trop abstrait pour qu’il soit impossible de donner une intuition juste des découvertes. Je me trompe peut-être parce que je n’en ai pas fait beaucoup, mais il me semble que même si, comme le fait remarquer Kassad, les croyances vulgaires quant au fonctionnement du corps humain sont à des lieues de la connaissance scientifique, avec du temps, je doute qu’il soit impossible de donner une idée de ce qu’est un virus qui n’utilise que des notions naïves mais qui sont conforme à ce que pense le scientifique.

 

Plus une science utilise un vocabulaire propre et plus celui-ci décrit des notions techniques et abstraites, plus la traduction en termes vulgaires risque d’altérer l’information. Là encore on peut raffiner. Même en mathématiques fondamentales il y a des notions techniques qui font écho à des notions intuitives qu’on a voulu modéliser. Seulement, le fait d’arrêter des définitions précises et de se donner des moyens de déduction rigoureux permet de connaître d’autres propriétés que celles qui sont intuitives. Parfois ces autres propriétés, qui ne sont pas intuitives, donnent accès à des résultats théoriques importants mais qui peuvent être difficile à traduire, notamment parce qu’ils n’ont aucun lien avec les catégories ontologiques naïves. La question de comment les traduire demande clairement de répondre à une version dure de la question de la valeur du savoir.

 

Du coup, pourquoi vouloir instruire (pour le vulgarisateur) et pourquoi vouloir savoir ?

 

Voilà déjà des objectifs que la vulgarisation ne peut pas remplir :

 

Savoir permet d’étendre à son tour l’étendue des connaissances, de participer à la recherche scientifique. Clairement, la vulgarisation ne peut pas remplir cet objectif et ce n’est pas son but. Savoir permet de développer des solutions technologiques. Là encore, la vulgarisation est inutile et ce n’est pas son but. S’instruire permet d’accéder à des énoncés « vrais » quelle que soit la manière dont on la définit. Quand la vulgarisation effectue une traduction logiquement non équivalente, l’objectif est manqué, car quelle que soit la notion de vérité, il n’y a aucune raison que la traduction soit vraie si et seulement si l’original est vrai. Enfin on pourrait espérer que la vulgarisation scientifique qu'elle permette de développer des capacités de raisonnement scientifiques ou la rigueur intellectuelle mais c'est à mon avis totalement vain. Je pense même que si les scientifiques n'arrivent à une production finale (des papiers) assez rigoureux, ce n'est que grâce à la structure normative qui entourre la recherche scientifique : le peer reviewing, la réputation, la culture de l'excellence, les rivalités intellectuelles propres à la profession. Hors d'une telle structure la science se perd dans la rêverie, le dilettantisme et la poursuite des lubies personnelles.

 

Maintenant, d’autres objectifs pour lesquels on peut être plus mitigé (la liste n'est pas exhaustive) :

 

L’instruction peut servir au combat contre « l’ignorance », où pour se mettre en phase avec le rationalisme des lumières, l’ignorance désigne, plutôt que l’absence de connaissance, la possession de croyances magiques, superstitieuses, traditionnelles, supposées fausses ou mal justifiées. Il le semble que même si la vulgarisation ne peut pas remplacer une croyance fausse par une croyance vraie justifiée, elle peut – mais il faut relâcher un peu ses exigences logiques évidemment – substituer à une croyance fausse une croyance « moins fausse ». Cette dernière n’est pas suffisante pour permettre de participer au débat ou à la recherche scientifique, mais elle permet d’éviter certaines erreurs et leurs conséquences néfastes. C’est complètement ce qui se passe avec la vulgarisation biologique liée à la santé à mon avis. D'autres types de vulgarisation doivent aussi pouvoir remplir cette fonction.

 

L’instruction peut servir à la construction d’une vision du monde ou d’une idéologie. Non pas à fournir des connaissances, mais à mettre le public en compagnie de certains termes, d’une certaine rhétorique. La vulgarisation scientifique peut éminemment remplir cette fonction. Quand j’entends des « fous » du genre de ceux des conférences, c’est la version la plus aberrante de ce phénomène que j’entends : une manière de parler, d’utiliser ou de construire des termes, sans véritable contenu. L’éducation scientifique et la vulgarisation scientifique produisent des légions de locuteurs de ce genre, avec des degrés plus ou moins élevés d’instruction et d’habileté. Des locuteurs non scientifiques dans une vision du monde scientifique.

 

Finalement, l’instruction peut permettre de créer la motivation à en savoir plus, et à étudier les sciences pour ceux qui en ont le temps, les ressources et les capacités. Jeunes si possible. Pour ceux que ça intéresse il y a beaucoup à apprendre de la propagande soviétique sur ce point et le précédent. Pour ceux qui ne sont pas passionnés par les mathématiques en eux-mêmes, la motivation vient la plupart du temps soit de la pratique technologique, soit de la vulgarisation.

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Il y a 6 heures, (V) a dit :

Non, vraiment, je ne suis pas convaincu, la science c'est nul.

 

La géologie par contre, pourquoi pas.

 

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Il y a 3 heures, (V) a dit :

Dans ce cas c'est manqué, le resultat de cet acces democratique a la connaissance fait que la plupart des ignares s'estiment plus compétents que les spécialistes. Plus un individu est ignorant, plus il a confiance en son jugement. Et la vulgarisation-democratisation entraine une "meta-ignorance" d'autant plus grande (pour reprendre ce terme ayant connu une certaine publicite... aupres de ceux qui s'abreuvent de vulgarisation justement), bien moins qu'une attitude sceptique, ou disons un doute raisonnable, stimulant une pensée critique.

 

Tu fais appel sans le nommer à l'effet dunning kruger, tout en n'étant que le relais de la caricature populaire  des études scientifiques sur le sujet. On touche le fond.

 

Il y a 3 heures, (V) a dit :

Je fonde ma crainte sur l'observation de tous ces gens qui se pensent tellement plus intelligents que tout le monde, et qui basculent facilement d'un etalage de leur confiture a de grandes considerations politiques. (Pourquoi tous les consommateurs de confs TED, ou encore tous ces militants des "marches pour la science" sont-ils... aussi farouchement anti-Trump par exemple ? Forcement democrates, ou de gauche en France ? Disons anto-liberaux par defaut ? Lecteurs de Telerama ? Et utilisent leur interet pour la "science" comme caution intellectuelle valant contre tous les cretins ne pensant pas comme eux ... ?)

Toute cette haine sur la base d'une corrélation aussi vaseuse, franchement ... 

 

Il y a 3 heures, (V) a dit :

Par ailleurs, pour ceux qui ne s'inscriraient pas forcement dans cette logique, leur curiosite conduit surtout a un faux savoir incomplet et inoperant.

Il y a 3 heures, (V) a dit :

Ils consomment des livres et des conferences comme une forme de divertissement qui ne dit pas son nom. 

 

Ceux qui consomment du théatre ou de l'opera croient bien se "cultiver" alors que c'est aussi majoritairement une forme de divertissement. Ceux qui voyagent jouent aussi la carte de l'enrichissement culturel malgré le fait qu'ils voient trois fois rien et avec des lunettes fortement déformantes des pays qu'ils visitent. Ca n'a rien de particulier à la vulgarisation scientifique. 

 

Il y a 3 heures, (V) a dit :

j'ai du mal a comprendre ce que recherchent les consommateurs de ces "clickbaits" scientifiques

Il faut savoir. Soit tu crois comprendre et tu craches sur eux en ayant des raisons, dont on peut discuter, soit tu ne comprends pas et tu déblatères sans raison, ce qui n'est ni sage, ni gentil (pour le dire aussi poliment que possible).

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Pour rebondir un peu sur un point suggéré par @(V) et développé par @Anton_K, lorsqu'un scientifique fait de la vulgarisation c'est dans le but d'obtenir quelque chose. Ça peut être très prosaïque ("achetez mon bouquin"), un peu plus alambiqué ("laissez-moi vous expliquer pourquoi j'ai besoin de subventions", "voilà pourquoi mes recherches ne vont pas causer la fin du monde donc pitié enlevez ces réglementations à la con qui m'empêchent de bosser") voire carrément idéologiques ("je trouve qu'il n'y a pas assez de vagins dans les laboratoires donc je vais faire de mon mieux pour créer des vocations chez les petites filles").

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Il y a 19 heures, Anton_K a dit :

(J’ai pas lu les derniers développements du topic je précise, mais je vous poste quand même cet infâme pavé (tin ça fait longtemps que j’avais pas fait ça)).

 

 

Je me pose la même question.

 

A mon avis critiquer la vulgarisation parce qu'elle serait idéologique éloigne d'un problème plus fondamental, et ce n'est pas parce que de nombreux vulgarisateurs sont des idéologues qu'il n'est pas possible de vulgariser des résultats scientifiques sans le faire pour répandre une idéologie. Pour rester sur la pratique moderne de la vulgarisation, il me semble toutefois clair qu'elle participe à une vision du monde particulière, non pas une idéologie politique pour la transmission de laquelle elle serait un moyen, mais l'idée que les progrès de la science doivent éclairer d'une manière mal définie chaque personne pour en faire quelqu'un de plus "au fait" des connaissances de son temps. Que cela serve l'égo et à briller en société c'est certain, mais je ne suis pas sûr que ce soit là la justification de l'idée moderne de vulgarisation.

 

Mais laissons de côté la question de "pourquoi vouloir savoir ?" (disons, de la valeur du savoir) pour le moment.

 

Disons que le but immédiat (indépendamment de sa justification ultime) de la vulgarisation c'est d'informer de ce que la "science" dit d'une manière qui soit suffisamment fidèle à ce que pense le scientifique, et qui soit exprimé de manière suffisamment peu technique (inutile de définir ces critères plus précisément pour l’instant). Je vois deux problèmes bien distincts : (i) le problème du vocabulaire et (ii) le problème de la taille du champ/du consensus.

 

Par exemple en Histoire, le problème du vocabulaire peut ne pas se poser puisqu'on parle d'actions, d'intentions d'acteurs historiques, de pratiques sociales, autant de choses que tout le monde est sensé comprendre, ne serait-ce que parce que ça parle d'êtres humains (quand on parle de gens très anciens ou très lointains ça peut poser problème). Par contre le problème de la connaissance exhaustive du champ et de rendre compte du consensus se pose éminemment et la vulgarisation simplifie en général. Toutefois, on peut être historien amateur, si on a beaucoup de temps et de parcimonie.

 

Le cas de la biologie est assez intéressant. Son vocabulaire est en général très technique mais rarement trop abstrait pour qu’il soit impossible de donner une intuition juste des découvertes. Je me trompe peut-être parce que je n’en ai pas fait beaucoup, mais il me semble que même si, comme le fait remarquer Kassad, les croyances vulgaires quant au fonctionnement du corps humain sont à des lieues de la connaissance scientifique, avec du temps, je doute qu’il soit impossible de donner une idée de ce qu’est un virus qui n’utilise que des notions naïves mais qui sont conforme à ce que pense le scientifique.

 

Plus une science utilise un vocabulaire propre et plus celui-ci décrit des notions techniques et abstraites, plus la traduction en termes vulgaires risque d’altérer l’information. Là encore on peut raffiner. Même en mathématiques fondamentales il y a des notions techniques qui font écho à des notions intuitives qu’on a voulu modéliser. Seulement, le fait d’arrêter des définitions précises et de se donner des moyens de déduction rigoureux permet de connaître d’autres propriétés que celles qui sont intuitives. Parfois ces autres propriétés, qui ne sont pas intuitives, donnent accès à des résultats théoriques importants mais qui peuvent être difficile à traduire, notamment parce qu’ils n’ont aucun lien avec les catégories ontologiques naïves. La question de comment les traduire demande clairement de répondre à une version dure de la question de la valeur du savoir.

 

Du coup, pourquoi vouloir instruire (pour le vulgarisateur) et pourquoi vouloir savoir ?

 

Voilà déjà des objectifs que la vulgarisation ne peut pas remplir :

 

Savoir permet d’étendre à son tour l’étendue des connaissances, de participer à la recherche scientifique. Clairement, la vulgarisation ne peut pas remplir cet objectif et ce n’est pas son but. Savoir permet de développer des solutions technologiques. Là encore, la vulgarisation est inutile et ce n’est pas son but. S’instruire permet d’accéder à des énoncés « vrais » quelle que soit la manière dont on la définit. Quand la vulgarisation effectue une traduction logiquement non équivalente, l’objectif est manqué, car quelle que soit la notion de vérité, il n’y a aucune raison que la traduction soit vraie si et seulement si l’original est vrai. Enfin on pourrait espérer que la vulgarisation scientifique qu'elle permette de développer des capacités de raisonnement scientifiques ou la rigueur intellectuelle mais c'est à mon avis totalement vain. Je pense même que si les scientifiques n'arrivent à une production finale (des papiers) assez rigoureux, ce n'est que grâce à la structure normative qui entourre la recherche scientifique : le peer reviewing, la réputation, la culture de l'excellence, les rivalités intellectuelles propres à la profession. Hors d'une telle structure la science se perd dans la rêverie, le dilettantisme et la poursuite des lubies personnelles.

 

Mais la vulgarisation scientifique n'a jamais eu pour objectif de former des techniciens ou des chercheurs. Ce n'est ni l'objet des ouvrages de vulgarisation, ni l'objectif des lecteurs : personne ne pense que, grâce à la vulgarisation, le peuple -enfin informé !- pourra participer d'une quelconque façon à la recherche scientifique. 

 

Il y a 19 heures, Anton_K a dit :

Maintenant, d’autres objectifs pour lesquels on peut être plus mitigé (la liste n'est pas exhaustive) :

 

L’instruction peut servir au combat contre « l’ignorance », où pour se mettre en phase avec le rationalisme des lumières, l’ignorance désigne, plutôt que l’absence de connaissance, la possession de croyances magiques, superstitieuses, traditionnelles, supposées fausses ou mal justifiées. Il le semble que même si la vulgarisation ne peut pas remplacer une croyance fausse par une croyance vraie justifiée, elle peut – mais il faut relâcher un peu ses exigences logiques évidemment – substituer à une croyance fausse une croyance « moins fausse ». Cette dernière n’est pas suffisante pour permettre de participer au débat ou à la recherche scientifique, mais elle permet d’éviter certaines erreurs et leurs conséquences néfastes. C’est complètement ce qui se passe avec la vulgarisation biologique liée à la santé à mon avis. D'autres types de vulgarisation doivent aussi pouvoir remplir cette fonction.

 

L’instruction peut servir à la construction d’une vision du monde ou d’une idéologie. Non pas à fournir des connaissances, mais à mettre le public en compagnie de certains termes, d’une certaine rhétorique. La vulgarisation scientifique peut éminemment remplir cette fonction. Quand j’entends des « fous » du genre de ceux des conférences, c’est la version la plus aberrante de ce phénomène que j’entends : une manière de parler, d’utiliser ou de construire des termes, sans véritable contenu. L’éducation scientifique et la vulgarisation scientifique produisent des légions de locuteurs de ce genre, avec des degrés plus ou moins élevés d’instruction et d’habileté. Des locuteurs non scientifiques dans une vision du monde scientifique.

 

Finalement, l’instruction peut permettre de créer la motivation à en savoir plus, et à étudier les sciences pour ceux qui en ont le temps, les ressources et les capacités. Jeunes si possible. Pour ceux que ça intéresse il y a beaucoup à apprendre de la propagande soviétique sur ce point et le précédent. Pour ceux qui ne sont pas passionnés par les mathématiques en eux-mêmes, la motivation vient la plupart du temps soit de la pratique technologique, soit de la vulgarisation.

 

Je pense que tu décris très exactement la réalité de la vulgarisation, tant dans ses bons aspects -transmission des "croyances moins fausses", venant remplacer les croyances magiques et les superstitions stupides + partager la fascination ou la curiosité sur tel ou tel objet d'étude- que dans ses mauvais aspects -la science en tant que prétexte politique, ce qui m'a paru évident lors des marches pour la science-.

 

 

il y a 51 minutes, Lancelot a dit :

Pour rebondir un peu sur un point suggéré par @(V) et développé par @Anton_K, lorsqu'un scientifique fait de la vulgarisation c'est dans le but d'obtenir quelque chose. Ça peut être très prosaïque ("achetez mon bouquin"), un peu plus alambiqué ("laissez-moi vous expliquer pourquoi j'ai besoin de subventions", "voilà pourquoi mes recherches ne vont pas causer la fin du monde donc pitié enlevez ces réglementations à la con qui m'empêchent de bosser") voire carrément idéologiques ("je trouve qu'il n'y a pas assez de vagins dans les laboratoires donc je vais faire de mon mieux pour créer des vocations chez les petites filles").

 

L'information scientifique ne peut pas exister?

Très concrètement, la vulgarisation scientifique, c'est une forme de journalisme. Personne n'espère que les lecteurs lisant le journal seront plus compétents, mieux formés et sauront devenir chefs d'entreprise, comptables, avocats, fiscalistes, artistes, historiens ou que sais-je. L'objectif du journalisme, c'est de transmettre des informations, informations qui doivent être intelligibles par l'ignorant moyen tout en restant aussi fidèles que possible à la réalité. 

Alors, oui, comme pour le journalisme -et sa soeur, la com'-, on peut trouver des tonnes de choses à critiquer : les journalistes agissent comme groupement d'intérêt particulier, font de la promotion pour les copains, défendent une idéologie, orientent les informations, ou donnent un aperçu tronqué de tel ou tel problème. C'est possible ; c'est même souvent le cas.

 

Il n'en reste pas moins que tout n'est pas à jeter : il y a des vulgarisateurs qui ont le plaisir de transmettre, d'expliquer, d'éclairer, de nous faire prendre conscience que notre horizon de pensée est étroit ; que l'esprit humain s'attelle à des problèmes dont on ne soupçonnait même pas l'existence ; d'expliquer l'objectif de telle ou telle recherche, ou les hypothèses qu'on souhaite vérifier ; d'en expliquer l'intérêt, qui peut être purement intellectuel au demeurant.

 

Prenons un gars comme MicMaths : il me paraît évident que toute sa chaîne, toutes ses explications, toutes ses vidéos ont pour objectif de partager son amour des mathématiques, ni plus, ni moins. Et ils sont nombreux, dans ce cas, à vouloir transmettre leur passion, à vouloir montrer ce qu'il y a de fascinant dans chaque chose, chaque sujet, de la formation des cristaux aux propriétés d'un nombre, des objets astronomiques lointains aux tardigrades, de l'âge de la Terre aux interactions entre fourmis dans une fourmilière, de la cryptographie à la nature de la lumière, de ce qu'est un gène au plaisir d'expliquer pourquoi les hublots des avions sont ovales (et non pas carrés). 

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Il y a 1 heure, Lancelot a dit :

Pour rebondir un peu sur un point suggéré par @(V) et développé par @Anton_K, lorsqu'un scientifique fait de la vulgarisation c'est dans le but d'obtenir quelque chose. Ça peut être très prosaïque ("achetez mon bouquin"), un peu plus alambiqué ("laissez-moi vous expliquer pourquoi j'ai besoin de subventions", "voilà pourquoi mes recherches ne vont pas causer la fin du monde donc pitié enlevez ces réglementations à la con qui m'empêchent de bosser") voire carrément idéologiques ("je trouve qu'il n'y a pas assez de vagins dans les laboratoires donc je vais faire de mon mieux pour créer des vocations chez les petites filles").

Je crois que tu oublies une motivation essentielle que je qualifierais de "mémétique évolutionnairement stable". Les scientifiques vulgarisent pour qu'il y ait d'autres scientifiques dans 30 ans, i.e. pour intéresser les gamins dès leur jeune âge (ou les gens qui auront des enfants ou des petits-enfants), ce qui peut faire naître des vocations de chercheur (en fait, beaucoup de chercheurs ont trouvé leur voie de cette manière), et accessoirement des vocations de profs, de médecins ou d'ingénieurs.

 

Et de ce point de vue, la vulgarisation me semble (au moins en partie) infiniment bonne, parce que le respect pour la science et la découverte de la réalité par la raison est une des meilleures choses que notre civilisation ait apporté au monde. Ce qui me fait aussi dire que la vulgarisation idéologisée est d'autant plus monstrueuse et détestable qu'elle s'attaque à une chose si bonne.

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D'un autre côté, je comprends un peu où @(V) veut en venir. Il y a quelque chose qui me gène fortement dans une certaine forme de vulgarisation ; celle de la culture TedX et du bobo parisien en quelque sorte. Mais je n'arrive pas à mettre de mot dessus, tout en sachant que c'est autre chose qu'un simple snobisme de ma part.

  • Yea 1
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il y a 34 minutes, Bézoukhov a dit :

D'un autre côté, je comprends un peu où @(V) veut en venir. Il y a quelque chose qui me gène fortement dans une certaine forme de vulgarisation ; celle de la culture TedX et du bobo parisien en quelque sorte. Mais je n'arrive pas à mettre de mot dessus, tout en sachant que c'est autre chose qu'un simple snobisme de ma part.

 

Je ne connais pas les conférences Tedtruc chouette. Je vois pas mal d'articles pseudo-scientifiques, ou de la science présentée en mode bullshit en mode "la science prouve que l'écologisme c'est l'avenir", mais ce n'est pas de la vulgarisation, c'est de la merde. C'est à cela que tu penses?

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il y a 8 minutes, Flashy a dit :

 

Je ne connais pas les conférences Tedtruc chouette. Je vois pas mal d'articles pseudo-scientifiques, ou de la science présentée en mode bullshit en mode "la science prouve que l'écologisme c'est l'avenir", mais ce n'est pas de la vulgarisation, c'est de la merde. C'est à cela que tu penses?

C'est des micro-conférences, à la base plus ou moins scientifiques, au cours desquelles les intervenants font des truly inspiring discours à base de life changing ideas pour créer des paradigm shifts dans la history of mankind ou dans ta personal life.

 

Je viens de découvrir cette caricature, c'est marrant, surtout que c'est valable pour 9 ted talks sur 10 environ :D

 

 

  • Haha 1
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C'est un peu plus large. C'est la forme de vulgarisation dont Idriss Aberkane est la caricature, et ce n'est pas forcément à visée politique.

 

En quelque sorte, c'est une vision très religieuse de la science qu'on peut reconnaître à quelques éléments :

- Une forme de positivisme, devenu progressiste, béat ;

- Une absence totale de mise en relation avec la méthode et le discours scientifique. Le corollaire est que ces discours deviennent souvent une succession d'anecdotes ;

- Et une vision vraiment religieuse de la science où des IYI débiles font des processions (march for science) sous le haut patronage des grands prêtres professeurs des universités.

 

Au fond, je crois que je reproche à une bonne part de la vulgarisation d'oublier la méthode scientifique au passage. Au lieu de simplifier, on ne fait que parler d'une version tronquée des découvertes (typiquement la physique quantique).

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3 hours ago, Flashy said:

personne ne pense que, grâce à la vulgarisation, le peuple -enfin informé !- pourra participer d'une quelconque façon à la recherche scientifique. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sciences_citoyennes

Et des chercheurs qui y croient réellement à ces conneries j'en connais.

Pour le reste je me suis sans doute mal exprimé, je ne voulais pas sous-entendre que toute la vulgarisation est à jeter. Après tout le bien collectif qui émerge des initiatives égoïstes individuelles chez les libéraux on connait.

 

1 hour ago, Bézoukhov said:

D'un autre côté, je comprends un peu où @(V) veut en venir. Il y a quelque chose qui me gène fortement dans une certaine forme de vulgarisation ; celle de la culture TedX et du bobo parisien en quelque sorte. Mais je n'arrive pas à mettre de mot dessus, tout en sachant que c'est autre chose qu'un simple snobisme de ma part.

Personnellement j'appelle ça la culture "I fucking love science". Et une fois de plus je connais des chercheurs qui sont en plein dedans.

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Il y a 2 heures, Lancelot a dit :

L'adjectif "citoyen" est définitivement le "social" de notre siècle : un parasite qui vient vider le mot qu'il qualifie de sa substance et de son sens. 

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mon expérience c'est que les gens vont juste trop vite en besogne au lieu de d'abord juste lire

 

par exemple, à ce jour, toutes les critiques que j'ai peu voir du gène égoïste de Dawkins prouvaient immédiatement que les gens qui le critiquaient l'avaient compris de travers ; je ne parle pas de gens n'ayant pas le niveau mental. Mon hypothèse c'est qu'ils sont déjà agacés à l'idée (celle qu'ils ont dans la tête, pas celle du texte qu'ils lisent, s'ils le lisent même) et dès lors, en réalité, ils ne le lisent pas dans un premier temps sans filtre. 

 

La vulgarisation pas lue ou mal lue est un échec de la vulgarisation, lapalissade

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  • 2 weeks later...
On 09/02/2018 at 5:14 PM, Flashy said:

 

mais ce n'est pas de la vulgarisation, c'est de la merde

 

Disons qu'il est de plus en plus difficile de distinguer merde et vulgarisation... En raison de la difficulté de cette dernière, histoire de renouer avec le titre du fil... Dit autrement :

 

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La vulgarisation pas lue ou mal lue est un échec de la vulgarisation, lapalissade

 

L'une de mes hypothèses est donc que la vulgarisation échoue souvent. Reste a voir si ces échecs sont involontaires, ou procèdent d'une tendance plus sournoise.

La seule existence du GIEC me fait clairement pencher en faveur de la seconde option.

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On 09/02/2018 at 5:39 PM, Bézoukhov said:

C'est un peu plus large. C'est la forme de vulgarisation dont Idriss Aberkane est la caricature, et ce n'est pas forcément à visée politique.

 

En quelque sorte, c'est une vision très religieuse de la science qu'on peut reconnaître à quelques éléments :

- Une forme de positivisme, devenu progressiste, béat ;

- Une absence totale de mise en relation avec la méthode et le discours scientifique. Le corollaire est que ces discours deviennent souvent une succession d'anecdotes ;

- Et une vision vraiment religieuse de la science où des IYI débiles font des processions (march for science) sous le haut patronage des grands prêtres professeurs des universités.

 

Au fond, je crois que je reproche à une bonne part de la vulgarisation d'oublier la méthode scientifique au passage. Au lieu de simplifier, on ne fait que parler d'une version tronquée des découvertes (typiquement la physique quantique).

 

Je n'aurais pu mieux l'exprimer. Le premier point, cette tendance "progresso-positiviste" est le plus critique, une attitude précisément anti-scientifique revendiquée au nom même de la science, ô misère !

 

Le dernier point est également délicat, ce "haut patronage des grands prêtres professeurs des universités", caution désormais obligatoire a toute entreprise de ce genre, alors même qu'une authentique démarche scientifique doit s'en affranchir.

L'affaire Idriss Aberkane me semble exemplaire - et désolante - dans ce sens : des petits professeurs jaloux d'un jeune homme maitrisant mieux sa communication auprès du grand public, alors qu'eux-mêmes se font pour la plupart une fierté de demeurer inaccessibles a ce grand public.

On se moque d'autant plus d'un vulgarisateur qu'il n'est même pas docteur. Un simple journaliste scientifique sans qualification universitaire dans le domaine duquel il traite sera déconsidéré s'il ne se fait pas le relai des positions dominantes.

 

Quote

Au fond, je crois que je reproche à une bonne part de la vulgarisation d'oublier la méthode scientifique au passage.

 

Le doigt est mis sur la véritable faille de la vulgarisation : pourquoi ne pas mettre tout autant d'energie a vulgariser et diffuser auprès du plus nombre les fondamentaux de l'épistémologie, et même avant toute chose de la logique tout court ? Puis de la rhétorique, pour permettre a chacun de comprendre ce qui l'induit en erreur sous l'apparence du vrai, de comprendre en quoi une argumentation qui semble parfaitement rigoureuse est en réalité fallacieuse ? (Cette approche est tellement rare que c'est ce qui a fait de D. McCloskey la référence que l'on sait, preuve que c'est une voie qui mérite d'être davantage creusée, dans toutes les disciplines).

 

Pourquoi ceux qui se passionnent pour les paradoxes de la physique quantique sont-ils aussi ignorants de l'épistémologie ? Pourquoi ceux qui connaissent tout de l'histoire des sciences connaissent aussi mal l'histoire des démonstrations scientifiques ? Simple ressenti pour lequel on trouvera bien quelques contre-exemples, mais il suffit de flâner du cote du rayon "sciences" de n'importe quelle grande librairie pour constater le déséquilibre manifeste entre les différents sujets traités (semblable au déséquilibre, au rayon eco, entre le nombre d'ouvrages "liberaux", supposés relever de l'ideologie dominante, et ouvrages anti-liberaux). 

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On 08/02/2018 at 10:29 PM, FabriceM said:

Tu fais appel sans le nommer à l'effet dunning kruger, tout en n'étant que le relais de la caricature populaire  des études scientifiques sur le sujet. On touche le fond.

 

 

Je ne suis que le produit de cette societe pseudo-scientifique ou regne la vulgarisation foireuse. En m'urinant dessus, tu urines sur cette vulgarisation.

 

Quote

Toute cette haine sur la base d'une corrélation aussi vaseuse, franchement ... 

 

Tu t'es peut-etre senti visé, mais je t'assure, il n'y avait rien de personnel dans ce que j'ai ecrit.

 

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Ceux qui consomment du théatre ou de l'opera croient bien se "cultiver" alors que c'est aussi majoritairement une forme de divertissement. Ceux qui voyagent jouent aussi la carte de l'enrichissement culturel malgré le fait qu'ils voient trois fois rien et avec des lunettes fortement déformantes des pays qu'ils visitent. Ca n'a rien de particulier à la vulgarisation scientifique. 

 

Oui, c'est bien ce phénomène. Ça n'a en effet rien de particulier à la vulgarisation scientifique, hélas, mais il faut aussi en tenir compte sur ce plan, il n'y a rien de contradictoire. 

 

Quote

Il faut savoir. Soit tu crois comprendre et tu craches sur eux en ayant des raisons, dont on peut discuter, soit tu ne comprends pas et tu déblatères sans raison, ce qui n'est ni sage, ni gentil (pour le dire aussi poliment que possible).

 

Je pense que tu es un chatbot qui a encore du mal a saisir les subtilités du langage naturel. Ce qui expliquerait tes autres réactions d'ailleurs. Dans ce cas c'est franchement bien fait, on se laisserait prendre

  • Nay 1
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On 08/02/2018 at 6:52 PM, Anton_K said:

 

...

 

En écho a tes questionnements, je remarque qu'a ce stade on raisonne un peu comme s'il y avait bien un lien de continuité entre les capacités de compréhension du néophyte et la pensée du spécialiste.

Lorsque tel est le cas, la vulgarisation a toute sa raison d'etre, ne serait-ce que pour interesser les plus jeunes, ignorants par definition, pour les engager progressivement dans cette voie et en faire les spécialistes de demain comme le suggère @Rincevent.

Mais on néglige certains "gaps", ces niveaux d'abstraction vers lesquels on bascule d'un coup, comme par declic, sans jamais pouvoir expliquer le point de bascule a celui qui ne l'a pas vécu, qui n'y est pas parvenu par son propre cheminement, long et laborieux. Et c'est souvent la que la vulgarisation devient la plus foireuse, nous exposant aux vertiges de l'analogie (cf. bouveresse).

Les démarches de vulgarisation visent a nous faire croire que nous pouvons tout comprendre, pour peu qu'on nous l'explique avec "nos mots". C'est faux. Il y a des choses inexplicables, si on ne fait pas l'effort de parvenir soi-même a leur compréhension. On fait croire a l'homme de la rue qu'on peut l'impliquer dans les débats les plus poussés sur le nucléaire, la bioéthique, la robotique, l'IA, Bitcoin... Et il y croit, ce con. Il revendique sa citoyenneté avec d'autant plus d'ardeur qu'il pense l'agrémenter d'une culture scientifique digne de ce nom, l'autorisant a faire valoir son avis éclairé, qui, ouf, correspond justement a l'avis des experts gouvernementaux sur le sujet. Le piège se referme.

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43 minutes ago, (V) said:

On se moque d'autant plus d'un vulgarisateur qu'il n'est même pas docteur. Un simple journaliste scientifique sans qualification universitaire dans le domaine duquel il traite sera déconsidéré s'il ne se fait pas le relai des positions dominantes.

Oui enfin Johnny McRandom qui vient nous expliquer sa théorie révolutionnaire pour résoudre la quadrature du cercle et la faim dans le monde en utilisant le mouvement perpétuel, quelque part, on a raison de s'en méfier. La moindre des choses avant d'être crédible pour vulgariser un truc est de maîtriser ledit truc, et dans le monde scientifique l'indice d'une telle maîtrise est la reconnaissance par les pairs. Le mécanisme peut être trompé (lire La souris truquée pour quelques exemples) mais en gros il marche.

Concernant les positions dominantes je dirais qu'en pratique (et tels les monopoles) elles ne deviennent un problème que lorsque les financements publics et les agendas politiques s'en mêlent. Sinon les scientifiques se font un plaisir de chercher de toutes leurs forces à renverser les paradigmes parce que celui qui réussit un tel coup rentre dans l'Histoire.

 

43 minutes ago, (V) said:

Puis de la rhétorique, pour permettre a chacun de comprendre ce qui l'induit en erreur sous l'apparence du vrai, de comprendre en quoi une argumentation qui semble parfaitement rigoureuse est en réalité fallacieuse ?

Ça existe et ça ne marche pas. Plus précisément c'est tout autant susceptible de tomber dans la mentalité "I fucking love science" que le reste, avec des mecs qui se paluchent sur des infographies qui listent les sophismes comme si c'étaient des pokémons :

Spoiler

fallacies.png

logical-fallacies.png

 

J'ajoute que ça donne des gens avec qui il est strictement impossible de discuter parce qu'ils passent leur temps à chercher des sophismes au lieu de se concentrer sur ce qui est dit.

 

5 minutes ago, (V) said:

On fait croire a l'homme de la rue qu'on peut l'impliquer dans les débats les plus poussés sur le nucléaire, la bioéthique, la robotique, l'IA, Bitcoin... Et il y croit, ce con.

On dirait un argumentaire contre la démocratie :mrgreen:

  • Yea 2
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Il y a 6 heures, (V) a dit :
Citation

Au fond, je crois que je reproche à une bonne part de la vulgarisation d'oublier la méthode scientifique au passage.

 

Le doigt est mis sur la véritable faille de la vulgarisation : pourquoi ne pas mettre tout autant d'energie a vulgariser et diffuser auprès du plus nombre les fondamentaux de l'épistémologie, et même avant toute chose de la logique tout court ? Puis de la rhétorique, pour permettre a chacun de comprendre ce qui l'induit en erreur sous l'apparence du vrai, de comprendre en quoi une argumentation qui semble parfaitement rigoureuse est en réalité fallacieuse ?

 

@Bézoukhov Cette "faille" est peut-être surtout l'explication de pourquoi la vulgarisation fonctionne. Passer outre une démarche de recherche pour permettre d'avoir une compréhension de certains phénomènes sans se casser le cul la tête, c'est le propre d'un divertissement et rien que lire le mot épistémologie, ça prend la tête à beaucoup qui prendront la voie économique de fermeture de l'onglet.

 

En fait, la vulgarisation prend la voie d'une réponse à la question d'un "pourquoi" alors que j'ai l'impression que vous voudriez qu'elle amène à répondre à la question d'un "comment".

 

 

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20 minutes ago, Restless said:

En fait, la vulgarisation prend la voie d'une réponse à la question d'un "pourquoi" alors que j'ai l'impression que vous voudriez qu'elle amène à répondre à la question d'un "comment".

Alors c'est HS mais @Séverine B a aussi posé cette problématique en ces termes l'autre jour et ça me donne des flashbacks du caté :

 

Comme quoi où ça va se loger...

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Il y a 9 heures, (V) a dit :

Je ne suis que le produit de cette societe pseudo-scientifique ou regne la vulgarisation foireuse. En m'urinant dessus, tu urines sur cette vulgarisation.

 

Balancer des âneries et jouer les victimes quand on te le fait remarquer. Comportement super mature et intéressant.

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Il y a 13 heures, Lancelot a dit :

Alors c'est HS mais @Séverine B a aussi posé cette problématique en ces termes l'autre jour et ça me donne des flashbacks du caté :

 

Comme quoi où ça va se loger...

Ah ben mince alors ! Si j'avais su ce que ça allait t'inspirer, je me serais abstenue :D

Cela dit, à propos du HS, c'est la limite de la langue française avec le mot "pourquoi" qui signifie tout autant "pour quelle raison" (=quelle cause) que "dans quel but". L'allemand a 2 mots pour ça : warum/wozu. Même l'anglais a why et what for. Mais on utilise souvent le mot le plus simple et la discussion peut partir en vrille à cause des esprits chafouins... ;) 

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