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Affichage du contenu avec la meilleure réputation depuis le 17/02/2018 dans toutes les zones

  1. C'est sûr qu'il ne faut pas sous-estimer l'intelligence de Macron. Il a démontré depuis le début de cette crise qu'il était expert en manipulation. On sait d'ailleurs qu'il s'est adjoint les services d'une cellule en sciences comportementales pour gérer cette crise. Durant la crise sanitaire, Macron a utilisé toutes les ficelles de la manipulation pour faire passer comme une lettre à la poste ses nombreuses mesures liberticides : Pour le premier confinement, il a utilisé la bonne vieille technique de la soumission à l'autorité théorisée par Milgram : "légitimer" la décision autoritaire (le confinement) par la création du conseil scientifique. Ce n'était plus l'Etat qui ordonnait le confinement, mais la Science qui l'exigeait. Il est d'ailleurs amusant de constater que Macron a peu à peu pris ses distances avec la Science à mesure que les scientifiques perdaient en crédibilité dans l'opinion. Pour préparer les esprits au second confinement, il a mobilisé la technique de l'amorçage : durant tout l'été les Français ont été culpabilisés de se relâcher et d'adopter des comportements irresponsables. Pour ces deux premiers confinements, la technique de la "faveur déguisée", combinée à la force de "l'escalade d'engagement", a également été utilisée : on demande aux Français de faire un gros effort sur une courte période, pour se débarrasser une bonne fois pour toute du covid... mais une fois que le confinement de 3 semaines est installé, il devient plus simple de le faire durer 3 mois : allez, encore un petit effort et cette fois-ci on s'en débarrasse vraiment... les Français de leur côté se disent qu'ils n'ont pas fait ces 3 premières semaines d'effort pour rien, donc se persuadent que poursuivre l'effort (rester confinés) est rationnel... Pour le troisième confinement, c'est le coup de maître ! On commence par le nommer "couvre-feu" au lieu de "confinement" (objectivement, la situation était aussi restrictive et contraignante que le second confinement). Et pour faire avaler la pilule aux Français, Macron a utilisé avec brio la technique de la "porte dans le nez" : laisser croire qu'on va confiner de façon très stricte le pays pour finalement surprendre tout le monde et se donner le beau rôle en annonçant que le politique se dresse contre les scientifiques pour ne pas confiner. Résultat : les Français sont prêts à endurer 5 mois de confinement couvre-feu : on l'a échappé belle, n'est-ce pas ?... on aurait pu être confiné encore plus durement... Chapeau, l'artiste ! Actuellement pour faire adopter le pass sanitaire et/ou l'obligation vaccinale, Macron use de plusieurs techniques. J'en vois au moins 4 : Elle saute aux yeux : la bonne vieille technique du "diviser pour mieux régner" : on crée une situation dans laquelle les gens vont s'opposer les uns les autres (les pro-pass contre les anti-pass). Et on renforce cette situation délétère en mettant de l'huile sur le feu (les fameuses déclaration de G Attal l'illustrent à merveille en opposant la «France laborieuse et volontariste, qui veut mettre le virus derrière elle et travailler», et la «frange capricieuse et défaitiste, très minoritaire, qui se satisferait bien de rester dans le chaos et l'inactivité». La technique du chiffon rouge, comme évoquée plus haut dans ce fil, permet de détourner l'attention des gens sur ce qui est vraiment en jeu, tout en disqualifiant les opposants. Je suis convaincu qu'une technique bien connue en conduite du changement est aussi à l'œuvre : elle consiste à catégoriser la population pour identifier la catégorie sur laquelle agir en priorité, à faire basculer en faveur du changement puis à mobiliser comme levier de promotion du changement. Par exemple, en utilisant une matrice Intérêt/Pouvoir (Mendellow) qui distinguent les acteurs en fonction de l'intérêt qu'ils ont à agir sur le projet de changement et le pouvoir qu'ils détiennent pour le faire, on peut identifier la catégorie des personnels soignants qui ont un intérêt fort à bloquer le projet mais qui ont très très peu de pouvoir (le personnel médical est contre eux, la population estime normal qu'ils se vaccinent pour éviter de transmettre le covid aux patients). En raison du faible pouvoir qu'ils détiennent (faible soutien), il sera aisé de les faire basculer : une fois l'obligation vaccinale de cette catégorie obtenue, on pourra annoncer l'obligation vaccinale des enseignants par exemple, les personnels soignants en deviendront les principaux promoteurs : "ouais bah, nous, on nous a obligé à nous vacciner, je ne vois pas pourquoi les enseignants seraient épargnés". Enfin, le gouvernement utilise de nouveau la technique de la "porte dans le nez" qui consiste à présenter une mesure extrême qui sera rejetée, puis d’en formuler une plus raisonnable, celle qu’il souhaite réellement voir acceptée. Le manipulateur donne l’impression de faire une concession quand il revient en formulant une mesure moins conséquente, qui pousse les personnes concernées par la mesure à calmer leurs récriminations et à faire en retour une concession. Annoncer avec tambours et trompettes que les restaurateurs qui refuseraient de jouer le rôle de flic auraient une amande de 45000 euros, puis quelques temps plus tard revenir en annonçant qu'on assouplit la mesure ("seulement" 1500 euros). Dans le même genre : Véran qui annonce que les personnels soignants seront licenciés s'ils ne se plient pas à la mesure, Macron qui annonce que les enfants de 12 ans seront vaccinés (alors qu'il vise à mon avis les lycéens et étudiants), etc.
    20 points
  2. Quelques commentaires en vrac : Le tri, il a eu lieu dès le début du premier confinement. Reporter des procédures chirurgicales ou des traitements pour faire de la place à l'hôpital, c'est une perte de chances pour les patients concernés. C'est du tri. Confiner, avec toutes les conséquences psychiatriques que cela entraîne, c'est du tri. Et un tri bien, bien dégueulasse, puisqu'il se fonde sur les préjugés traditionnels concernant les maladies mentales, qui ne sont pas de vrais "maladies". Un type qui se jette du septième, c'est un faible. Mais s'il meurt en réa, c'est une victime. Le tri dont on ne veut pas, c'est celui qui se voit, sous l’œil des caméras, dans les couloirs de l'hôpital. Mais le tri qui ne se voit pas, celui des cancéreux en phase terminale qui auraient pu être sauvés, celui des cardiaques qui sont tombés chez eux dans l'indifférence, celui des vieux qui se sont laissés glisser vers la mort dans la solitude de leur ehpad transformé en prison, celui de tous les suicidés, il dure depuis plus d'un an et il continue. Ces urgentistes et réanimateurs qui menacent de "faire du tri" dans leurs unités si on ne confine pas font partie des plus abjects spécimen de la profession médicale qu'on peut rencontrer à l'hôpital. Sur la question des déplacements de malades des établissements saturés vers les sites où il y a de le place (et il y en a beaucoup), une anecdote (significative) : l'année dernière, notre ARS avait essayé de "coordonner" tout ça (je suis dans le quart nord-est de la France). On nous avait communiqué une liste de numéros de téléphone à appeler dans les établissements en sous-occupation pour y placer les malades qui attendait une place d'hospit dans les couloirs de nos urgences. À quelques exceptions près, personne ne décrochait le combiné et ça sonnait dans le vide. Concrètement, les établissements en sous-occupation n'avaient aucun intérêt à accueillir des malades supplémentaires. En effet, le gouvernement a mis en place depuis février 2020 une "garantie de financement" qui permet aux établissements de toucher tous les mois un douzième de leurs recettes d'activité constatées en 2019, sans rapport avec l'activité réelle. Dans ces conditions, dans les secteurs qui n'étaient pas touchés par la pandémie, c'était tout bénef : moins d'activité du fait du confinement généralisé, donc moins de moyens à déployer (baisse des budgets d'intérim, de CDD, etc.), moins de boulot et de stress pour les équipes, tout ça pour encaisser autant de sous que d'habitude. Pourquoi prendre le risque d'accueillir des malades supplémentaires, qui vont générer du boulot, qui pourraient en plus s'avérer positifs au covid (on peut tout à fait avoir un test négatif au départ du transfert et se révéler positif à l'arrivée) et qui viennent d'ailleurs, alors qu'on peut conserver à recettes équivalentes de la capacité hospitalière au cas où les choses évolueraient mal localement ? Bref, la suspension avec cette "garantie de financement" de la seule part de mécanisme se rapprochant un peu du marché dans le financement hospitalier a bien sûr contribué à la mauvaise allocation des ressources disponibles par rapport aux besoins.
    14 points
  3. Dans l'épisode précédent : Une grosse partie (c. 35%) des retraites privées au UK sont "defined benefit (DB)" (e.g.., ton employeur te dit "tu toucheras 1000€/an à la retraite par année d'ancienneté") et pas "defined contribution (DC)" (i.e., "je mets de côté 1000€/an de ta part pour ta retraite, tu toucheras ce que tu toucheras avec ça") Un système en Defined Benefits (DB) doit investir dans des actifs qui correspondent à ce qu'il doit payer dans le futur (LDI ou "Liability-Driven Investments"), donc les systèmes se sont mis à acheter des obligations du gouvernement britannique (les Gilts), des titres sûrs dont les dates de remboursement correspondent aux dates auxquelles ces systèmes doivent verser leurs prestations à leurs pensionnés Sauf qu'une quinzaine d'années de taux directeurs très faibles voire négatifs ont poussé les systèmes de retraite en DB à prendre plus de risques, pour avoir de plus hauts rendements et ainsi pouvoir remplir leurs promesses sans se ruiner (pour toucher 1000€ après 40 ans, il faut mettre de côté 200€ maintenant avec un taux de 4%, 1000€ avec un taux zéro, 5x plus !) Notamment, ils mettent en gage les Gilts qu'ils détiennent pour emprunter et acheter des actifs plus risqués (e.g., des actions) Depuis quelques mois, les banques centrales montent les taux d'intérêt directeurs pour lutter contre l'inflation, ce qui nourrit la volatilité des marchés et renchérit le coût d'endettement des Etats, faisant baisser la valeur des obligations déjà émises (avec un taux d'intérêt plus faible). La valeur des Gilts mis en gage baissant, les prêteurs qui les ont en gage demandent aux systèmes d'apporter plus de collatéral, ce que les systèmes font en vendant les actions qu'ils avaient achetées avec l'argent emprunté (actions dont le prix baisse aussi à cause de ça et de la hausse des taux) mais aussi en vendant les Gilts. C'est un cercle vicieux, tout le monde souffre un peu, mais ça se passe sans brusque mouvement donc il y a assez de liquidité pour absorber toutes ces transactions Voilà pour le récap. On a un gros système bâti sur l'hypothèse que les taux vont rester bas indéfiniment, sauf que les taux commencent à remonter. Tout ça tient à peu près tant qu'il n'y a pas de mouvement brusque. La suite, je vous la donne en mille. Le nouveau gouvernement du UK (nommé début septembre) a proposé un budget correctif avec c. £45bn de recettes fiscales en moins. Sauf qu'ils n'ont pas réduit les dépenses en face. On demande donc aux marchés du jour au lendemain d'absorber £45bn de nouvelle dette qui n'était pas du tout prévue, faisant monter brusquement les taux d'intérêt des Gilts. Résultat : tout le monde panique, les systèmes de retraite en DC doivent apporter beaucoup de collatéral d'un coup, ils vendent leurs Gilts tous en même temps sauf que plus personne n'achète, etc. Enfin bref c'est la merde. La banque centrale intervient pour acheter les Gilts en dernier ressort (ce qu'elle essayait justement d'arrêter de faire depuis des mois pour combattre l'inflation). Ca calme temporairement les marchés mais les taux des Gilts continuent de monter puisque tout le monde sait que le programme de rachat ne peut pas durer, au contraire : la banque centrale a c. £800bn de Gilts à vendre. Ce gros chaos est utilisé politiquement par les parlementaires pour protester contre le nouveau gouvernement et ce dernier est d'abord forcé de retirer les parties les plus controversées de son plan (e.g., suppression de la tranche marginale la plus haute de l'IR). Ca a un effet de pet de mouche sur les marchés puisque ça équivaut à éteindre l'allumette après avoir mis le feu au gaz qui fuitait depuis des mois/années. Donc le chaos continue, le chancelier (Kwarteng) saute pour tenter de sauver politiquement le gouvernement et est remplacé par Jeremy Hunt, venant de l'aile gauche du parti. Bon, pour ceux qui ont suivi jusqu'ici, il n'y a pas la masse de libéralisme : baisser les impôts en augmentant l'endettement ne réduit en rien la taille de l'Etat et n'est qu'une mesure temporaire (la dette devant être remboursée). C'est à la portée de n'importe quel branquignol de droite ou de gauche. Sauf que, cette fois-ci, pas d'bol, ça a mis le feu à la fuite de gaz (elle-même causée par des années de politique monétaire interventionniste). Truss et Kwarteng se sont comparés à Thatcher, sauf que Thatcher finançait les baisses d'imposition avec (i) une augmentation des impôts indirects et (ii) des coupes budgétaires à la machette. La situation actuelle ressemble davantage au budget de 1972 du gouvernement Heath (branquignol de droite), qui relançait l'économie en baissant les impôts grâce à de la dette alors que l'inflation était à 7-8%. TL;DR: baisser les impôts en augmentant l'endettement ne réduit en rien la taille de l'Etat
    13 points
  4. On n'est certes pas dans une dictature mais ce n'est pas une raison non plus pour se voiler la face sur l'ensemble des problèmes que l'on vit aujourd'hui. Il y a effectivement une dérive liberticide comme tu le dis plus haut mais ce n'est pas la seule. La France connait également aujourd'hui une sérieuse dérive autocratique. Toutes les décisions restrictives de l'Etat qui conditionnent désormais notre vie quotidienne sont prises dans deux organes de décision totalement obscures (le conseil de défense et le conseil scientifique), c'est-à-dire des dispositifs qui échappent totalement aux processus électifs, délibératifs et de contrôle chers à la démocratie. Dans les faits, non seulement le Parlement ne sert plus à rien, mais le Conseil des ministres non plus. Les décisions ne sont plus prises au Conseil des ministres mais on ne sait comment par deux conseils non transparents sur leur façon de fonctionner. Les décisions de santé publique sont-elles prises par Delfraissy, Salomon ou Véran ? Ou Jupiter ? On n'en sait strictement rien, en fait. Au total cette crise révèle 4 dérives très inquiétantes dans le fonctionnement de l’État français : une dérive autocratique (conseil de défense) et une dérive technocratique (conseil scientifique) dans les processus de décision (et on pourrait même ajouter une dérive populiste avec les conventions citoyennes) une dérive bureaucratique dans la mise en œuvre de l'action publique une dérive liberticide dans l'effectivité des décisions (des restrictions attentatoires aux libertés individuelles totalement disproportionnées)
    13 points
  5. Pour les IUT, filières qui étaient autrefois réellement sélectives, Parcoursup est une monstruosité. Je suis suffisamment vieux pour avoir connu l'avant APB. Tous les neuneus qui expliquent que Parcoursup c'est une amélioration d'APB sont désespérants. Pire : plein de gens sont convaincus que sans Parcoursup, sans APB, ce serait l'horreur, quasiment la jungle ultra-libérale. On se demande comment des générations et des générations d'étudiants français ont pu intégrer des études supérieures... Eh oui, j'ai connu cette période "ultra-libérale" où rien n'était centralisé... et c'était mille fois mieux. Pour l'IUT dans lequel j'enseigne, comment ça se passait il y a une 15aine d'années : on recevait environ 700 candidatures (pour 120 places) : on traitait tous les dossiers de façon très détaillée, on recevait lors d'un entretien individuel tous les candidats présélectionnés qui pouvaient défendre leur candidature, on faisait des jurys de délibération pour être le plus équitable possible, et donc sur les 120 candidats retenus, au final on diplômait environ 110 étudiants, dont un bon tiers finissait dans les meilleures écoles de commerces ou dans les meilleurs masters (Dauphine, etc.). Bref, notre sélection était efficace. Aujourd'hui, avec Parcoursup, nous avons plus de 3000 candidatures (oui, vous lisez bien, nous sommes passés de 700 à plus de 3000) : évidemment sur ces plus de 3000, il n'y en a que 700 (en fait plutôt 500) qui sont vraiment intéressés par la formation et qui ont un niveau convenable pour y prétendre. Non seulement il est devenu impossible de traiter individuellement, et donc sérieusement, chacun de ces 3000 dossiers, et donc de détecter les 500 candidats réellement valables, mais en plus Parcoursup nous impose des critères de sélection à la con (qui ne correspondent pas du tout aux attentes de la formation, attentes qu'on avait clairement définies avec notre expérience, hein) et des quotas. Pour le dire clairement : on est donc obligé d'accepter de mauvais bacheliers techno au détriment de bons bacheliers généraux. Résultat des courses : sur les 120 étudiants sélectionnés par l'algorithme à la con de Parcoursup, il n'y a que 90 étudiants qui parviennent à être au niveau requis et à passer la première année, et seulement environ 60/70 qui sont diplômés à la fin. Et encore, c'est grâce à un nouveau système d'évaluation qui nous a également été imposé (nouveau système qui survalorise les notes de groupes au détriment des notes individuelles) car si on maintenait le niveau d'antan, on diplômerait à peine un tiers de l'effectif initial. Merci Parcoursup ! Oui, oui, vous lisez bien, et je n'exagère pas : grâce à Parcoursup on diplôme quasiment moitié moins de personnes, qui au final auront un niveau beaucoup plus faible. Et désormais on s'attend à tout : il est fort possible qu'à l'avenir le ministère nous impose un quota de diplômes... --- Du côté des IAE, où j'enseigne également, on a désormais créé un machin qui ressemble à APB pour soi disant faciliter l'orientation des étudiants en master, nous dit-on. En fait, on a d'ores et déjà créé l'outil qui permettra d'instaurer, le moment venu, la même connerie que Parcoursup au niveau bac+3.
    12 points
  6. "Le téléphone de Gilbert vibra. C'était une notification de Mangeo qui le prévenait qu'il n'avait mangé que quatre fruits et légumes dans la journée. Gilbert se rendit compte que si il ne mangeait pas un fruit ou un légume d'ici quinze minutes, son passe #TousEnForme serait révoqué pour une semaine. Trouver un fruit ou un légume à Bourg-la-Reine à 23h45 aurait relevé de l'exploit à toute autre époque ; fort heureusement, Mangeo avait passé un contrat avec une pépite de La French Tech, et d'un mouvement agile sur son écran, Gilbert commanda le premier légume qui apparaissait. 23h55. Un drône ZeFrenchGusto se présenta à la fenêtre de Gilbert, pour lui livrer son gingembre. Merde ! J'aurais dû regarder avant de commander. Gilbert s'assit à table. Dans la rue, seul le vélo du coursier qui repartait, avec son drône dans le panier, se faisait entendre. Il scanne son gingembre. Il n'a pas le temps de le cuire où l'éplucher. Dans la main droite, il tient son téléphone d'une main tremblante. Les anti-puces comme Gilbert doivent se filmer avec géolocalisation à chacun de leurs repas, pour que Mangeo mette à jour leur compte #TousEnForme. L'alternative était de se faire installer une puce dans l'estomac, directement reliée à Mangeo. Le salon n'était éclairé que par la lueur blafarde du flash du téléphone de Gilbert. Son Linky lui avait coupé l'électricité depuis qu'il avait perdu son pass #TousAntiCO2 en offrant une tondeuse à gazon à son père pour Noël. Un craquement suivi d'une grimace terrible commença l'agonie du gingembre. Second craquement. Seconde grimace. Gilbert n'en pouvait plus. Trente seconde avant minuit, il craqua lui-même. Il ne terminerait pas ce fichu gingembre. Gilbert alla s'effondrer dans son canapé et s'endormit comme un roc. Il était minuit, et l'écran du téléphone de Gilbert s'illumina de multiples notifications pour prévenir le brave endormi que la révocation de son pass #TousEnForme entraînait la suspension de son pass Navigo, de son abonnement Netflix, de sa réservation de lundi au restaurant. Son plafond bancaire passait à 15€ et la CAF lui suspendait ses APL. Tinder le prévenait qu'il aurait un macaron rouge supplémentaire. A une heure du matin, la batterie du téléphone de Gilbert rendit l'âme. Sans Linky, il ne pouvait la recharger qu'au travail. Gilbert ne le savait pas encore, mais il serait bientôt libre." Pavé César. Mais je n'en peux plus de ce monde.
    12 points
  7. Pour être clair : on n'a pas de personnel à l'hôpital public. En situation normale, disons en 2019, l'absentéisme est déjà très élevé et on a recours en permanence à des CDD de remplacement et à des boîtes d'intérim spécialisées. Cela coûte fort cher et on ne trouve pas toujours (certains profils infirmiers spécialisée ou de personnel médical ne se remplacent pas comme ça). Le rationnement de l'offre de soin hospitalière, c'est donc le quotidien de base. Cette année, il y a une bonne partie des soignants qui se sont mis en arrêt de manière préventive vers février, quand ils commençaient à voir venir le truc. Les généralistes ont décerné des arrêts à tour de bras. Dans le milieu, ça a commencé à gueuler, notamment au niveau de la médecine du travail qui voyait venir la cata, mais c'était trop tard. Puis, parmi ceux qui n'ont pas pu se faire mettre en arrêt, une bonne partie a réussi à ne pas trouver le moyen de faire garder ses gosses pendant le confinement. Ils ne demandaient qu'à venir aider, mais hélas ils n'avaient pas d'autre solution de garde, ils étaient bien désolés. Bref, on était donc déjà en sous-effectif avant même que la première vague commence. Là-dessus, du personnel a été contaminé quand les choses sont devenues sérieuses. Plus on est en sous-effectif, plus le personnel restant se fatigue vite. Les postes sont plus durs et il y a moins de repos. On doit annuler les congés, repousser les récupérations, etc. À un moment donné ça décompense et c'est une nouvelle vague d'arrêts-maladie et de démissions. Maintenant, avec les tests, ce sont les périodes d'observation qui nous rajoutent un autre motif d'absentéisme. Au moins, les écoles restent ouvertes pendant ce nouveau confinement. Ça enlève un prétexte pour ne pas venir travailler. Sur le terrain, on en arrive au stade où on commence à fermer des unités médicales complètes pour récupérer les agents et les envoyer boucher les trous dans les unités restantes. Ouvrir plus de lits de réa ? Mais avec qui ? À ce stade les agences d'intérim ne décrochent même plus leur téléphone quand ils voient notre numéro. Dans les zones frontières, les IDE disponibles vont prendre un job d'aide-soignant à l'étranger et gagner trois à cinq fois plus qu'en France. J'entends des "experts" nous dire qu'on pouvait former des IDE et AS spécialisées réa en quelques mois. Admettons que ce soit pédagogiquement réalisable. Mais on va former qui exactement ? On recherche déjà en permanence des gens qui ont deux sous de jugeote et l'envie de travailler, et on ne trouve pas car on vit dans un pays de glandeurs en plein déclin cognitif. Ce n'est pas maintenant qu'on va découvrir des pépites qui n'attendaient que cette opportunité pour se former et contribuer à la société. Ce qui tue plus sûrement que la covid-19 à l'hôpital, c'est le statut de la fonction publique, la suppression des jours de carence, les arrêts de complaisance, le fait tout bonnement que l'arbitrage travail/glande déjà défavorable au travail dans ce pays à cause des charges l'est encore plus quand on bosse à l'hôpital en période de pandémie. Bref, la solution on la connaît : que le travail paye, que l'oisiveté ne paye pas. Donc on est foutus. Le but du confinement c'est juste de faciliter le rationnement des soins (ça se voit aux urgences aujourd'hui avec moins de bobologie) et que les gens crèvent chez eux plutôt qu'en face des caméras.
    12 points
  8. Est-ce que ça ne mériterait pas une traduction maison pour Contrepoints ? Il me semble que c'est un évènement significatif pour le libéralisme et il n'y a pas de raison de ne pas en profiter.
    11 points
  9. Bon du coup je me suis motivé pour le draft, faudrait mettre des petites fleurs a gauche / droite pour que ca passe mieux:
    11 points
  10. Kamil Galeev (historien) décrypte la stratégie militaire russe. C'est riche d'enseignements :
    11 points
  11. - Quand un salarié touche 1 183 € (SMIC) sur son compte courant, sur les 1 654 € que débourse son employeur : o 8 % partent en cotisations patronales. o 20,5 % partent en cotisations salariales et CSG. o 0 % partent en IR. - Quand un salarié touche 10 000 € sur son compte courant, sur les 27 011 € que débourse son employeur : o 29,5 % partent en cotisations patronales. o 14 % partent en cotisations salariales et CSG. o 19 % partent en IR. Au SMIC, on touche 71,5 % de ce que débourse son employeur. À 10 000 €, on ne touche que 37 % de ce que notre vil patron a bien voulu payer pour nous. La courbe rouge représente le ratio entre la hausse du coût pour l’employeur et la hausse dont bénéficie le salarié (hausses en % et hors IR). Ainsi, au SMIC si le salaire augmente de 1 %, le coût pour l’employeur augmente de 1,6 %. On peut aussi voir ce phénomène de l’autre sens, ainsi quand un employeur fait l’effort d’investir 100 € de plus dans un salarié, celui-ci n’en bénéficie qu’à hauteur de 40 %. Ainsi, le taux de prélèvement marginal jusqu’à 1 800 € est supérieur à 50 % ! Entre 1 183 € et 1 900 €, on voit le ratio diminuer pour rejoindre un coefficient de 1. Il s’agit de la déduction Fillon sur les cotisations patronales qui décroit et s’éteint à 1,6 SMIC brute. Belle illustration de la trappe à bas salaire. Le salaire médian se situant aux alentours de 1 800 €, la moitié des salariés français est donc soumise à un taux marginal de cotisations supérieur à 50 % sur le super brute. Y a-t-il un lien entre la fin de la réduction Fillon à 1 800 € et le niveau du salaire médian ? La mise en place de la prime d’activité compense en partie le phénomène du taux de prélèvement marginal puisqu’elle s’applique jusqu’à 1,5 SMIC mais vient renforcer l’effet pervers de trappe à bas salaire. En plus de la gestion du prélèvement à la source par les entreprises, la prise en compte probable de la prime d’activité par les employeurs lors d’une négociation brouille un peu plus le rôle de chacun (jusqu’à 550 € de prime d’activité pour une personne célibataire). On voit un pic au niveau des 3 000 €. Le seuil est à 3 804 € brute (2,5 SMIC) – ou 2 615 € net – donc impactant la tranche net 2 500 € – 3 000 €. Cela correspond à un seuil de cotisation patronale maladie qui passe de 7 % à 13 %. Plus précisément, il s’agit de la pérennisation du CICE. En effet, avant le 1er janvier 2019, le taux était de 13 % et à la suite de la transformation du CICE en baisse de charges pérennes, le taux passe à 7 % mais seulement pour les rémunérations inférieures à 2,5 SMIC. En augmentant son salarié d’un euro (de 3 803 € à 3804 € brute), le patron se prend 230 € de hausse de cotisation. À voir dans quelques temps si ce magnifique effet de seuil se matérialise par une belle marche dans la distribution des rémunérations. Hormis ce seuil et la réduction Fillon, une augmentation de 1 % du coût pour l’employeur se traduit par une hausse de 1 % du salaire net (toujours hors IR) du salarié. Ce seuil de 3 804 € brute est aussi le niveau où le super net (donc cette fois-ci IR pris en compte) représente moins de 50 % de ce qu’a payé l’employeur. À partir de là, chaque nouvel euro négocié bénéficiera plus à l’état qu’à vous-même. La meilleure situation revient à bénéficier d’une augmentation entre 1 800 € et 3 000 € net hors IR. À ces niveaux-là, on bénéficie plein pot de l’augmentation i.e. tranche où vous bénéficiez le plus de ce que l’employeur vous accorde en sus. On a un système de rémunération qui favorise les bas salaires mais avec un seuil d’entré haut (SMIC). On se retrouve avec un système favorisant les secteurs économiques à faible VA mais avec en parallèle une forte pression sur les salariés pour rester compétitifs. Le système est progressif dans son ensemble (désolé je n'ai pas fait de zoom sur les 0,000 000 6 % les plus riches soit nos 40 milliardaires français). On passe d'un taux super net de plus de 70 % pour le SMIC à 37 % pour les gros salaires. La prime d'activité, la CAF, l'IFI viennent probablement renforcer ce mécanisme. Les chiffres ont été obtenus grâce à Pole Emploi. Ils sont bruts et ne tiennent pas compte de toutes les subtilités pouvant faire varier le taux des cotisations ou l’impôts sur le revenu.
    11 points
  12. Oulah que de réponses... Bon je vais me permettre de brosser un tableau de ce qu'est le marché de l'art aujourd'hui. Cela va resté très schématique, vu que je n'ai pas envie de rédiger 50 pages. La naissance véritable d'un marché de l'art comme on le connait aujourd'hui date du XIXeme siècle et même de la seconde moitié, notamment due à de nombreux facteurs: - Auparavant, un artiste était payé à la commande, c'est à dire qu'il réalisait une oeuvre pour le compte d'un commanditaire et le prix de cette dernière était convenu à l'avance. Il n'y avait pas d'accusation de plagiat et autre d'ailleurs vu qu'à cette époque, l'artiste renonçait naturellement à tout droit sur son oeuvre originelle. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'entre artistes de renom, on se copie joyeusement sur certains thèmes (le portrait de Maddalena Doni de Rafael ne vous rappelle pas une certaine Joconde ?). - le XIX eme siècle, après la chute du second empire voit des changements de taille: · la plupart des œuvres sont détachées du contexte religieux · les artistes sont en contact avec le marché · l'offre fait la demande ainsi les artistes ne se soumettent pas à la demande des acheteurs mais leurs soumettent leurs productions - La bourgeoisie cherche elle aussi à acquérir des œuvres, symbole de leur ascension. Elle commence à chercher des tableaux de peintres reconnus, mais abordables. C'est à ce moment que pour répondre à cette demande apparaissent des courtiers en art, ainsi que des galeries pour exposer les nouvelles oeuvres. - La propriété artistique apparaît (droit d'auteur concernant l'art) et est renforcé par la convention de Berne en 1886 - Le« salon officiel » connait une première crise en 1863 avec l'apparition du "salon des refusés"puis parla création du « Salon des Indépendants » en 1884 et du « Salon d’Automne » en 1903 Des cette époque on voit les premières manipulations de cours. L'art n'est plus un symbole de statut social comme un autre mais devient objet de spéculation, surtout que son cours ne dépend pas de facteurs "rationnels" et peut être manipuler. Van Gogh, au delà de son talent, doit sa popularité post-mortem à sa belle sœur qui par d'habiles manœuvres et un certain sens du marketing a fait de ses tableaux des objets cotés. Sans elle et bien... On en parlerait comme d'un obscur peintre du XIXeme qui n'a pas laissé grand chose. Aujourd'hui le système est rodé. Admettons que vous êtes millionnaire et que vous aimeriez bien faire fructifier votre capital. Il se trouve que dans vos relations, vous avez un conservateur (d'un musée ou mieux d'un château ou autre endroit prestigieux) et un conseiller régional. Vous repérez un artiste prometteur (comme il y en a 20) et vous lui acheter quelques toiles à prix correct. Vous montrez les toiles à votre copain du conseil régional et vous le convainquez d'acheter plusieurs œuvres de cet artiste pour le FRAC; Puis vous dites au conservateur que, vu que le Frac expose cet artiste, ce serait sympa de faire une expo concernant l'artiste en question dans son lieu. Vous vous arrangez ensuite pour qu'une des œuvres exposées fasse polémique (taper sur l'église catholique... Cela ne menace pas votre vie et les intégristes religieux vous feront un maximum de pub en pétitionnant et manifestant contre l'oeuvre en question). Du jour au lendemain la valeur de l'artiste montera et vous pourrez faire une plus-value monstrueuse qu'aucun autre placement ne vous proposera. Au pire après, il suffit de trafiquer le cours d’enchères ou de gonfler les prix d'achat... (bon c'est très schématique, la réalité est un poil plus complexe mais l'idée est là). En plus rien ne vous interdit de bouger à l'étranger avec votre oeuvre, cette dernière étant trop récente pour avoir la qualification de "trésor national". Et je ne parle pas de la politique fiscale favorable à l'art... Pour ce qui est du blanchiment,... Dans les casinos et l'immobilier aussi. Et une oeuvre d'art, bah c'est traçable. Alors, oui la pratique existe mais entre nous c'est pas le meilleur moyen pour ce genre de pratiques. Là où Koons a passé un palier supérieur, c'est qu'il considère que l'oeuvre d'art est associée à l'idée de cette dernière et non l'oeuvre conçu elle même. En gros si un autre artiste avait pour idée de faire un bouquet de tulipes, Koons serait tout à fait capable de hurler au plagiat vu que l'idée (selon lui) est à lui. Voila, merci à ceux qui ont lu le pavé.
    11 points
  13. Courage les amis! Tout désespoir en politique est une sottise absolue, comme disait l'autre. Pour observer et prendre des photos, je me suis rendu aux manifs à Rouen et ce we à Paris. J'ai commencé par Bastille, mais comme je m'y faisais chier et que ça sentait un peu trop le gilet jaune cégétiste (en plus ils écoutaient de la merde), je suis allé au Trocadéro (et j'ai bien fait, ça a un peu dégénéré à Bastille, alors qu'au Troca, c'était ambiance familiale). A Rouen comme à Paris, j'y ai vu beaucoup de monde, beaucoup de gens ordinaires, de milieux extrêmement variés (mais aussi à Lille, Nantes, Nice d'après ce qu'on m'a rapporté). Plein de jeunes, des vieux, des ni jeunes ni vieux, des profils de scouts et des babos, des profs, des soignants, bcp de familles qui venaient d'un peu partout en France. Il y avait même quelque chose d'assez irréel de voir des minettes en sarouels, des femmes voilés et des barbus cotoyer des réacs et des BCBG. Et tout le monde était content de discuter, alors que très clairement, la plupart des types présents n'était pas là par Philippotisme. J'ai en effet eu l'impression que les gens venaient d'abord pour se retrouver et protester, plus que par adhésion active au message politique de FP. Comme le disait @Romy je pense que l'élément déclencheur pour beaucoup de monde, c'est la vaccination des enfants, qui ne passe pas. J'ai croisé à Paris quelques libertariens bien connus ici, quelques journalistes (VA, CNews) et surtout beaucoup de noobs en politique. Je retiens que comme pour les gilets jaunes, même si le profil des manifestants ne semble pas le même, il y a une défiance commune envers la politique et les médias. Les militants qui se succédaient à la tribune étaient ovationnés poliment, et c'est Di Vizio et un représentant syndical des Sapeurs Pompiers qui ont été le plus applaudis. Il y avait 1 journaliste pour un manifestant à la Bastille, et pratiquement aucun (sauf presse étrangère) à Troca. A Rouen, une semaine avant, un cortège immense sans policiers et sans leaders politiques ou syndicaux. C'est d'ailleurs ce qui pourrait être le plus à craindre pour les pouvoirs publics : le processus de déalignement qui m'a semblé bien visible ici. Les gens ne s'agrégeaient pas en fonction d'étiquettes ou de coalitions politiques ou idéologiques bien définies, mais pour défendre un message bien particulier, quelque soit le porteur du message. Cela pourrait vouloir dire aussi qu'il devient de plus en plus difficile de mobiliser/démobiliser des coalitions en s'appuyant sur les vieux schémas idéologiques de l'ancien monde (le clivage droite/gauche, les solidarités de classes, le groupisme antifa/le dressage social par le Polcor). Pas trop de provoc, mais du complotisme quand même sur les bords quand on savait tendre l'oreille. Par ex les deux minettes en sarouels de 20 ans qui répondaient à un journaliste qu'elles ne croyaient qu'en France Soir, ou encore, plus folko, des chinoises de Falun Gong qui distribuaient Epoch Times et des tracts pour dénoncer les crimes du Parti communiste chinois. En d'autres termes, des phénomènes d'extrême défiance envers la parole des institutions (ce qu'on peut déplorer, mais qu'on peut comprendre aussi) au sein d'une foule défiante envers le nouveau pouvoir sanitaire. En tout cas, une occasion en or pour parler aux gens, ces inconnus, qui n'ont jamais entendu parler des liberaux et des libertariens que dans les tweets et les posts de leurs ennemis. "Quoi ? Tu es libertarien? Tu veux dire que tu es pour le marché des organes et tout et tout?" Oui, il faut lire Gary Becker sur le sujet. "Et la libéralisation du cannabis aussi alors?" Oui, mais pas que. C'est la base, ça. Bref, l'occasion de se sortir les doigts du cul.
    10 points
  14. Ce qui m'insupporte au plus haut point actuellement, ce sont les critiques gauchistes à l'encontre de Parcoursup qui font leur petit chemin dans la tête des gens. Tout le monde finit par croire que se généralise une logique de sélection dans le supérieur qui se ferait en défaveur des classes sociales défavorisées. Or c'est exactement l'inverse qui se produit depuis quelques années : l’État petit à petit est en train de déconstruire la logique des filières sélectives, pour des motifs sociaux socialistes. Déjà sous le quinquennat précédent, la filière sélective qui s'adressait aux étudiants de niveau modeste (le BTS) a été totalement saccagée par une politique de quota qui oblige les lycées à prendre en priorité des diplômés de bac pro au détriment des autres (alors que très peu de bacs pros étaient sélectionnés lorsqu'on laissait la liberté aux profs de BTS de sélectionner comme ils l'entendaient). Sauf cas rarissime et exceptionnel, les diplômés d'un bac pro n'ont pas les qualités nécessaires pour suivre des études sups. Résultat : un gros nivellement par le bas. Les programmes de BTS ont été totalement révisés pour que de tels étudiants puissent obtenir le diplôme. Pour donner un exemple frappant, en BTS on ne fait plus rédiger aux étudiants de mémoire de stage. Trop difficile... La destruction de ce diplôme est un véritable scandale car on avait avec le BTS une filière qui avait les qualités de la sélectivité et qui permettait de hisser vers le haut des gamins de niveau moyen et généralement issus de familles modestes. S'est généralisée également depuis trois ans, une même politique de quota pour les IUT, qui avaient le gros défaut aux yeux du ministère d'avoir une trop forte proportion de bacs S dans leurs effectifs. Des quotas de bacheliers technos leur ont été imposés. Et désormais, avec Macron, sont également imposés aux établissement supérieurs sélectifs des critères sociaux : le fait d'être boursier vous fait remonter automatiquement dans les classements. Un collègue responsable d'un DUT m'a dit qu'il avait constaté que cela faisait remonter certains candidats de plus de 200 places dans son classement ! Autant dire que le niveau de l'étudiant n'est plus le critère déterminant de sélection. Bref, l'EN est en train de vider de leur substance les filières sélectives en faisant perdre aux établissements par petits coups de canifs successifs la possibilité de sélectionner comme ils l'entendent...
    10 points
  15. Je n'en peux plus de ce sale con qui accumule conneries sur conneries et qui ensuite se dédouane de toute responsabilité. Rappelons l'historique des faits. Macron et son gouvernement de tocards depuis au moins 2 mois stigmatisent les "superprofits" de TotalEnergies et laissent planer l'hypothèse d'une éventuelle taxation de ses "superprofits", avec Le Maire dans le rôle du good cop ("mais non il n'y aura pas de taxation, d'ailleurs je ne sais pas ce qu'est un superprofit"), Borne dans le rôle de la bad cop ("je ne ferme pas la porte à une taxe sur les superprofits"). L'idée lumineuse de ces fins stratèges de la politique : en laissant planer le doute d'une taxation des "superprofits" (c'est-à-dire en proférant des menaces à peine voilées), ils mettent la pression sur les groupes pétroliers pour : qu'ils baissent leurs prix, ce qui sera bon pour le pouvoir d'achat des Français qu'ils "partagent" leur profit en augmentant le salaire de leurs salariés Borne, la ministre-très-compétente-parce-qu'elle-a-les-cheveux-gris explicite ses idées de génie ici : Magnifique : leur stigmation des superprofits a tellement bien marché que : TotalEnergies a proposé des réductions de prix : du coup les clients se sont précipités aux stations services pour profiter de cette offre Les syndicats ont décidé de réclamer leur part du gateau puisque ça fait deux mois que le gouvernement, relayé par tous les médias, explique que les actionnaires de leur entreprise se goinfre à leurs dépens : du coup ils décident de bloquer les raffineries (rapport de force en vue de négociations) 1. combiné à 2. => pénurie de carburant Merci qui ? Merci nos fins stratèges de la politique. Au final, Macron, fidèle à lui-même, se dédouane et dédouane son équipe de bras cassés de toute responsabilité :
    9 points
  16. A la fin de l'Internet vraiment libre et far west, à l'époque des sites de warez tout ça, les webmasters kiddies ont commencé à se professionnaliser dans le porn. Il existait à l'époque des fournisseurs de contenu qui poussaient des flux de vidéos payantes pour chaque niche. T'avais des previews, généralement 8-10 vignettes, et l'accès à la vidéo sous forme d'abo. Les webmasters de l'époque avaient peu d'efforts à fournir pour mettre en ligne des sites avec des milliers de pages qui s'indexaient bien sur les moteurs de recherche. Les fournisseurs donnaient les scripts clés en main, il suffisait de les déployer et pouf tu avais un site de 40 000 pages de {niche} en ligne en quelques minutes. Il était très facile de faire du 6k-8k par mois en quasi full automatisé. Evidemment ça a attiré beaucoup de monde très vite et les gens ont rapidement dû appliquer des méthodes black hat ultra agressives pour se démarquer, tout le monde avait les mêmes sites, et les clones se comptaient par million. L'arrivée de ce qu'ils ont appelé les "tube", aka les xhamster, pornhub, xvideos etc. a été un vrai coup d'arrêt qui a complètement bousillé cet ancien business model. Soudainement les gens n'ont plus accepté de payer pour du X. Les anciens de l'époque ont réagi en pur marchand de chandelle style, ils ont tenté des actions juridiques attaquant le contenu pirate rendu gratuit. Légalement c'était sensé tenir, mais l'engouement a été un tel raz de marée que bizarrement ça n'a jamais pu aboutir vraiment. Les sites owner étaient inatteignables et tout le monde a très vite compris que la partie était terminée. Du coup on s'est retrouvé avec une armée de webmasters ultra aguerris qui a dû se réinventer fissa. Il faut savoir que le pron c'est au moins 10 ans d'avance sur le mainstream en terme de savoir faire pour un IT. Si tu peux recruter un IT qui vient du pron, ne réfléchit même pas, embauche le direct. Mais c'est aussi vrai dans toute la chaine de production de valeur. L'ultra compétitivité du secteur rejaillit sur tous les maillons. Du coup on s'est retrouvé avec un volume de sites considérables, backés par des gens super forts, ce qui explique en partie le non monopole. L'industrie pron est une industrie fondamentalement black hat dans tous ses compartiments: sur les techniques évidemment, mais aussi sur les structures légales et dans la gestion des flux d'argent. Les mecs ont été assez agiles dès le départ pour s'incorporer dans les pays libres, les paradis fiscaux, monter des holdings, etc. Pour l'argent, les revolut like d'aujourd'hui ne sont rien d'autres que la version mainstream des banques que l'industrie du pron a créé. En fait ça a créé le cadre financier tel qu'il devrait être réellement dans la vraie vie si le socialisme n'avait pas gagné : tu pouvais retirer l'argent de ton compte offshore pour acheter tes pâtes ou une voiture en Europe, ça n'avait aucune espèce d'importance, on te fournissait des cartes de retrait qui fonctionnaient dans tous les distributeurs automatiques et la compta n'existait pas, les mecs regardaient juste tes flux entrants et tes flux sortants sur ton compte le 31 Décembre pour faire ton bilan. Les gros classeurs de compta vert et rouge à la papa, t'oublies. Le rêve. Après ils ont aussi créé des trucs bien hardcore pour bill et rebill les gens, shady as fuck, mais ça reste des innovations bancaires qui ont été maintes fois reprises ailleurs à des degrés édulcorés. Typiquement l'abo mensuel qu'on connaît aujourd'hui, à mon avis les bases ont été posés par l'industrie du X. Pareil pour le boom des ringtones et autres abos à base de pin submit qui ont mis très, très, trèèèèès longtemps à se faire réguler et qui ont permis de siphonner pas mal de pigeons. Donc à mon avis ça a permis à l'industrie de s'éclater sur les territoires en fonction des opportunités d'incorporation, tax, banking, etc. On a donc du volume, et le marché est éclaté. Et le dernier point à mon avis c'est le revenue stream. Le pron est un vrai crève cœur pour moi parce que c'est clairement la première vertical de l'humanité... mais c'est aussi la plus difficile à monétiser. Les gens ne paient tout simplement plus, ou pas assez pour du pron. Si tu regardes les map des régies publicitaires tu as l'impression qu'il en existe beaucoup mais en réalité elles se partagent toutes exactement le même inventaire, découpé en "tier" en fonction des deals d'exclusivité qu'arrivent à obtenir, ou ne pas obtenir, certaines plateformes. Et ça bouge tout le temps. Ceux qui durent sont ceux qui ont l'exclusivité complète sur un panel de sites. Je vais pas citer de noms mais j'en vois au moins 3 vraiment significatives, le reste se partage les cacahuètes. Les gens que tu chopes dans le trafic pron sont des gens qui n'ont aucune intention d'achat, mais pas que pour le pron, dans tous les domaines. Ils ne sont pas là pour ça. C'est pour ça que la seule façon de monétiser à peu près c'est les fake sites de rencontre 100% black hat, avec des bots ou des opérateurs offshore en guise de "base de membre". Leur bases sont tellement doublonnées et archi doublonnées que le taux de défacturation monte jusqu'à des 85%. C'est tout simplement ingérable, impossible à monétiser sans une dose de black hat qui n'est même plus de l'ordre de l'agressivité mais du truandage pur et simple pour arriver à en tirer quelque chose. No go. Aujourd'hui tu ne peux même plus y aller avec ton site de rencontre, les tubes ont depuis le temps compris comment ça marche et ils internalisent eux même la monétisation de leur espace pub. C'est souvent moins bien fait qu'un marketeur à la performance qui connaît son métier mais ils s'en foutent, c'est eux qui ont le trafic. Je pense quand même qu'il va y avoir de plus en plus de fusion et de consolidation, la vidéo est très couteuse à stocker et à streamer, et les revenus publicitaires ne couvrent pas bien. Il me semble que c'est ce qui a tué les concurrents de youtube non ? J'ai pas les metrics en tête mais il me semble que youtube n'a quasiment jamais gagné d'argent, le vrai edge pour google c'est les datas de profiling que ça lui apporte, d'où explication en partie de son monopole. Le business model de la publicité côté éditeur est de toute façon complètement flawed et la pire idée que l'on puisse avoir pour monétiser ses assets. PS pour le FBI: je ne fais rien de tout ce que j'ai décrit ici, on connaît juste les usages quand on travaille dans mon domaine
    9 points
  17. Surtout que la fiscalité du capital ne rapporte quasiment rien à court terme et coûte très cher à long terme. Pour les même recettes d’IR, la France pourrait avoir une flat tax à 7,5% sur les salaires/traitement/pensions et exonérer tout le reste. La France pourrait avoir un taux unique de TVA de 10% si l’assiette n’était pas mitée. On pourrait fusionner avec l’IS, les accises (y compris TICPE), l’IFI, taxes sur les salaires et toujours pas atteindre 20% de taux. En réalité, les recettes seraient évidemment supérieures grâce aux effets positifs en terme de croissance et efficacité économique. Il y a moyen de faire des reformes fiscales considérables qui remettraient en bon ordre les incitations et donnerait un avantage comparatif important à la France et à la place on brûle les meubles pour quelques centaines de millions face à des déficits de dizaines de milliards.
    8 points
  18. (wayto t’a tué ma soirée ^_^) Bien que je n'ai qu'un background assez mince en architecture aéro, voici selon moi une liste des problèmes techniques que l'aéronautique aurait à dégrossir avant de proposer un avion CIVIL grande capacité propulsé avec une source hydrogène. En exemple ci-dessous plusieurs dimensions qui laissent à penser que contrairement à certaines déclarations de presse, les designers d'avions civils auront certainement affaire à un défi technologique important: - La taille de la bombonne et ou la mettre. - L'avion autour. - Quelle techno de bombonne, 700 bars ou -253 °c ? - Design parlant, c'est facile ou c'est dur de rentrer une bombonne dans un avion? - La proposition business et l'utilisation au quotidien pour les compagnies. - Les particular risks, et les moteurs précisément. - D'ailleurs ils vont où les moteurs ? (On ne demandera pas s’ils existent … :p puisque selon la coutume il faut d’abord un moteur pour faire un avion… ) - L'EASA et la FAA qui vont recommencer du début, frileux comme ils sont actuellement, surtout depuis le 737 max ... - D'un point de vue certification ça ressemblerait à quoi comme travail ? Je passerais sur la "facilité" d'amener de l'hydrogène au pied d'un avion, car je n'ai pas idée de la méthode, même si je doute un peu du rendement nécessaire pour pressuriser ou refroidir les volumes nécessaires à l'aviation civile. J'imagine que les éoliennes feront de l'électrolyse le week end quand elles ne seront plus occupées à remplir les voitures électriques... Quelques idées des temps et volumes: Aujourd'hui un avion de la famille A320 (spoiler alert : ne rêvons pas, on ne pourra pas prendre plus gros comme comparateur) consomme dans les 20 tonnes de carburant sur son range maximum, 7000km plus un poids à vide d'environ 40 tonnes. On note que 7000km ça suffit à traverser l’atlantique depuis que les autorités sont d’accord, accord qui a couté 2 programmes à Airbus, mais passons. On parle ici d'un avion dont les paramètres de masse, moteur, consommation générale et utilisation compagnies sont optimisés continuellement depuis 35 ans. La recherche de réduction de poids est d'ailleurs devenue tellement compliquée qu'on en trouve simplement plus: il faut payer trop cher en design et fabrication pour réduire le poids des avions, ce n'est juste plus rentable. Les technos nouvelles, qui ne sont pas sur ces vieux avions, n'aident que peu au final: le 3D print n'a que peu d'applications, surtout qu'il n'est pas certifié pour les métaux en aéronautique, et le carbone laisse passer la foudre et crée un véritable casse-tête de design avec de la structure additionnelle et de la haute résistivité de partout, et en plus c'est très cher à fabriquer et à maintenir. (Il parait que le fuselage aime pas la grêle ….) Dans les 20 tonnes de fuel on a coutume de penser que 40% sont cramés au décollage. Ce n’est pas tout à fait vrai, puisque c'est en fait le type de destinations qui prime sur le reste: on peut très bien ne pas remplir un avion sur une petite distance. Les compagnies ne le font pas, pour gagner en rotations: hé oui sur des vols de type A320, un avion au sol perd instantanément de l'argent, il faut le faire partir au plus vite. Aussi la rotation au sol s'effectue maintenant en dessous de 45 minutes, (sortie des passagers/nettoyage/remplissage/initialisation du vol) ce qui est plus de temps que pour remplir le réservoir, qui prend au moins 45 minutes. Aussi les compagnies remplissent l'avion à plein même si elles n'ont pas besoin du fuel pour un Paris-Nice qui ne nécessite qu’un 7ème du range max: ça fait gagner du temps de remplissage en journée, tant pis pour le surpoids. (chut il faut pas le dire, ça donnerait du grain à moudre aux écolos) C'est donc une première info importante: pour que l'avion hydrogène soit rentable par rapport aux avions actuels, il doit rentrer en compétition avec une rotation de 45 minutes, puisque ces avions seront assurément en compétition sur le court courrier uniquement, au vu de la suite. Il faudra donc vérifier que le remplissage de la bombonne se fasse en moins de 45 min, ou que l'avion puisse faire de multiples rotations avec un remplissage. Concernant la bombonne, je n'ai pas de chiffre précis en tête, mais les quelques documents lus par ci par là laissent à penser que le réservoir serait 4 à 6 fois plus important que les réservoirs actuels, H2 étant 1000 fois moins dense que le fuel, qui l'air de rien à une particularité dévastatrice: il est liquide a pression atmo et 20 degrés. Ce n'est pas le cas de l'hydrogène, il faut compresser le gaz ou refroidir à l'état liquide, pour rentrer dans une taille raisonnable, taille qui serait 6 fois plus grande à équivalent de litres si on met en surpression, ou 4 fois plus grande si on met en basse température. A première vue, l'aéro va faire le choix du liquide, la raison est simple: le poids, et la plus petite taille possible. Dans un premier cas, la bombonne devra tenir un bar de pression, ( ou moins si pression negative) dans l'autre 700 bars. Tenir 700 bars sur de tels volumes, c'est juste une utopie, la bombonne pèserait des centaines de tonnes, et à la première fuite , on se retrouve sur la lune. donc -253° it is. Comme sur les fusées, quand ça vole, c'est froid. Le problème c'est que -253° c'est vraiment froid, il va falloir éviter les fuites et maintenir le tout à pression constante, donc ) contrario des reservoirs actuels ou on met du fuel dans les ailes, la géométrie va être simple: (encore plus si pression négative) Il n'y a donc pas de raison que ça soit pas un cylindre. Et ça, ben c'est un peu le début des grosses grosses emmerdes. Actuellement, pour rentrer les 20 tonnes de fuel, on remplit déjà les ailes, puis la partie entre les ailes, puis on ajoute entre 2 et 4 reservoirs additionnels, à condition que les compagnies poussent à la réduction du nombre de valises. Ici on parle d'un volume à minima 4 fois plus gros. Donc 80 tonnes en terme d'équivalent volume: 1 kg de fuel c'est a peu près 1.2kg d'eau donc faut ajouter 20% soit 25 mêtres cubes. Donc on doit trouver 100m3 pour que l'avion, a masse égale, et a rendement moteur égal (qui n’existe pas d'ailleurs, ce moteur, mais passons) parcoure le même range avec le même nombre de passagers. Notez qu'à ce moment-là on n’a pas ajouté le poids de la cuve, par contre on a pas enlevé les ailes ^^. On supposera pour se faciliter la vie que la géométrie de l'avion sera grossièrement la même, une saucisse avec des ailes au milieu. Il y a bien une aile delta sur les photos de temps en temps, mais au vu de la galère sur un design qu'on connaît, je n’imagine pas si on en prend un qu'on connaît pas. Donc 100 m3. L’avion fait 35mètres de long en moyenne, on enlève un peu devant et un peu derrière, il faut donc une section de 3m², et donc 1 mètre de rayon. A première vue, on ne fera pas une ballaste de 35 mètres sous les ailes qui ne font pas 2 mètres d'épaisseur et qui bougent, donc on va la mettre dans le fuselage. Voyons: Aieaie, ça va pas être facile-facile à rentrer. Surtout qu'il n'y a pas que du carburant dans une soute, il y a des valises, il y a de l'hydraulique, des calculateurs énormes, un tout petit système de ventilation qui doit ventiler un avion entier en 3 minutes, et ..... UN MOTEUR, les gens n'y pensent pas mais les avions ont 3 moteurs, pas deux: si les moteurs se coupent, il faut quand même de l'électricité gérer l’avion qui planne et avoir de l'air pour les gens et des freins, donc il faut un moteur électrique annexe. ON est gentil on ne demandera pas s’il s’alimente à l’hydrogène, pour froisser personne. Il y a aussi un tout petit détail: les ailes. Ça ne se voit pas de l'extérieur, mais la structure cubique centrale, qu’on appelle bêtement le centre wing box,, qui relie les 2 ailes et qui est un réservoir, est l'endroit qui prend évidemment le plus cher dans l'avion: elle laisse passer les efforts de la portance à travers le fuselage, et encaisse les atterrissages.. Ce truc est très lourd, se déforme dans tous les sens pendant le vol (vous le savez peut-être pas mais les fuselage d’avions sont plus proche des knackis que des saucissons secs) et surtout ON NE LE TRAVERSE PAS, on ne fait surtout pas un trou de 2mètre de rayon dedans. Ceci est donc un problème, il n'y a aura pas une bombonne, il y en aura deux car on ne peut pas traverser la voilure. il va donc falloir faire certainement plus petit, ou alors l'avion n'aura pas la forme d'un A320. D'ailleurs, on en a pas parlé, mais la cuve, elle ne risque pas d'être en bas. Car des fois un avion, ça peut ne pas atterrir sur ses roues, mais directement sur son fuselage, si un train d'atterissage reste coincé, ou si l'hudson passe par là. Et là, catastrophe. Il faut donc la mettre au DESSUS des gens, il faut donc 3 étages au lieu de deux. Ca commence à merder question « à masse équivalente » Donc il semble à peu près établi que si la géométrie ne change pas, l'avion ne fera pas la même distance, et ce pourtant si le rendement et le poids global sont égaux à un avion qui a 35 ans d'optimisations dans tous les domaines techniques possibles.... Maintenant remplissons une bombonne de 100m3 (enfin il est a peu près établi qu'elle ne fera pas 100m3 maintenant). Le Fuel rentre à 7 bars (sur une section de maximum 90mm, mais c'est pas très important) . Cette vitesse et ce diamètre sont dûs au fait qu'il faut quand même envoyer une bonne pression en entrée pour remplir vite, donc des pompes costaudes, mais aussi qu'après 7 bars le fuel commence à avoir une friction avec le tube, et qu'il se met à faire des décharges d’électricité statique dues à la friction dans le tuyau et.... ben boum. Donc on va rester sous 7 bars. Je ne connais pas les propriétés de l'hydrogène liquide a -253° mais déjà que 7 bars à température ambiante c 'est énervé, j'imagine 7 bars à -253°, les pompes vont se marrer. Mais gardons 7 bars. Donc le calcul est simple: ou la section du tuyau fait x 4 vu que le réservoir est 4 fois plus grand, ou il faudra bien plus de 45 minutes pour remplir. Hors 7 bars sur 350mm de diamètre, ça pousse pas mal. Il va falloir que les tubes encaissent, que les camions soient équipés etc, les pompes vont être épiques, puis il faut encore rentrer un truc super gros dans le fuselage... (+10 point au premier qui se demande « mais au fait ils viennent d’où les 100 m3 ? » ) Petit détail qui a son importance: l'avion est autorisé à être rempli partiellement de fuel pendant le remplissage passager, car l'avion est connecté du coté ou il n'y a pas les portes. Là on a le réservoir dans le fuselage, c'est donc niet d'avance, encore du temps en plus. Il faut donc connecter à chaque fois, temps en plus. Il faut respecter les contrôles de sécurités et faire toute la procédure, temps en plus. En résumé on a donc une bombonne qui rentre pas car elle est environ 3 fois trop grosse, et ce si on est très gentil, et un remplissage qui est 4 fois plus long qu'actuellement. Ca commence à devenir intéressant. Voyons un peu le reste. Dans une fusée l'épaisseur de la bombonne est très fine, mais malheureusement ca ne sera pas le cas ici: l'avion ne fait pas que monter sur l'axe Z, et il faut en plus qu'il ne fuit pas (car les passagers ne vont pas apprécier les -253°sui leur souffle au visage, vu que la bombonne est en haut). Ca veut dire: Une seconde bombonne autour de la bombonne, allez hop, on augmente le poids ou on réduit encore la bombonne. Et elle bouge bien cette bombonne ? car vu son poids il ne vaudrait mieux pas. Malheureusement, on va mettre donc mettre deux ballastes de 30 tonnes autour d'un cube qui en encaissait déjà 50 , il va falloir augmenter la résistance ... et donc monter le poids. Et il ne faudra pas que ça bouge. Malheureusement² un avion, structurellement parlant ca bouge. Vous pourrez trouver sur youtube des vidéos ou on se rend compte dans un long courrier que sous fortes turbulences, il arrive que les gens derrière ne voient pas devant .... car le plafond de devant est physiquement en dessous du plancher de derrière. Ca bouge, A CE POINT LA. (c’est d’ailleurs pour ça qu’on met des cloisons, si les gens voyaient les 70m dans un A380, ça leur filerait la gerbe comme quand on regarde le désaxage des rames de métro) Je résume donc, on va vouloir installer des bombonnes pas lourde pleines de tonnes d’H2 (surtout qu'il y en a une dans l'autre) dans un avion ou entre le devant et le derrière de la bombonne cylindrique de 1mètre de rayon il peut y avoir ... 1 mètre. le tout en gardant -253°, sans fuite. EZ PZ. -253° dont on a pas parlé de combien d'energie il faut pour le maintenir ... la ou on ne maintenait pas la témpérature du fuel. Il faudrait pas un pti moteur d’ailleurs ?! Mais attendez il y a plus fun. Les P. R. A. Les PRA ou particular risk analysis, sont tous les cas de casse critiques qui mettent en danger direct un avion. Il y a le feu, il y a des blagues très drôle genre maman qui jette une couche dans les chiottes (le cauchemar du commandant de bord ca, annoncer que les toilettes ne marchent plus pour les 8 prochaines heures à 200 personnes), ou un moteur qui casse, ou un pneu qui pête, ou un avion qui se prend un oiseau, ou un très gros trou dans la carlingue, ou un avion qui atterrit sans trains, comme dit plus haut. Il doit y en avoir une bonne vingtaine. (ce post n’est pas pour les gens qui ont peur de voler, j’aurai sans doute dû le marquer au début J ) Un bon design, c'est donc au moins un design ou aucun PRA n'en croise un autre. Par exemple, disons, à tout hasard, qu'un moteur casse. Une pale est éjectée vers l'extérieur .... éjection qui se trouve être en plein dans la direction du fuselage. Bon premier point, sur cette pale touche l'autre moteur, j'ai une mauvaise nouvelle, mais je ne crois pas que ce soit arrivé dans l’histoire de l’aviation civile récente. Mais disons qu'elle ne fait que scier en deux 5 ou 6 passagers (ne vous asseyez pas à plus ou moins 2 mètres de l'axe moteur , seriously) car ces pales sont considérées inarrétable lors de la casse, au vu de la vitesse de rotation. Bon, il se trouve que maintenant, par-là, se trouve aussi la bombonne, qui non contente de devoir rester pressurisée, est le seul et unique réservoir de l'avion.... bref. Pas de bombonne près des moteurs: donc moteurs à l'arrière, et encore moins de range. Moteurs à l'arrière ? Moteur auxiliaire pas à l'arrière. Encore une fois moins de distance possible. Notez qu'on a géré qu'un PRA, il y en a 20: loin des pneus, loin de l'hydraulique pour les freins, pas en dessous de la cabine, et... mais au fait ça serait pas devenu un PRA cette bombonne ? ? L'avion ressemble donc de moins en moins à un avion actuel. Pour donner une idée des problèmes de design annexes, la liste des paramètres indiscutable donnés par les autorités comme l'EASA pour dessiner un tube de carburant fait .... 400 lignes. Pas de foudre, pas de fuites, pas de charge électrique, pas d'efforts sur le tube, rien doit toucher le tube, rien ne doit être à moins de 25mm de distance au cas où le tube se déforme, les simples tresses de métallisation pour éviter la foudre ont 50 lignes de paramètres. (exemple: pendre vers le bas pour éviter le frottement, ne pas se prendre les pieds dedans si au sol, les doubler au cas ou une des deux casse) etc. etc. On parle de tubes de 1 mètre par 90mm de diamètre. Imaginez si on parle d'un tube de 30m par 2m. Bref, un aperçu d'intégration d'une simple bombonne qui tourne au casse-tête, et tout autour prendra la même ampleur: la structure : poubelle, on recommence de A à Z. Même l'in flight Entertainment (les télés) vont prendre super cher, le calculateur central rentrera plus On a parlé des dizaines de kilomètre de câble électrique autour ? Bref, du sport, mais c'est presque anecdotique à côté de sa source hydrogène à gérer. La coutume du fuel c'est de dire que si ça ne vole pas depuis le concorde, on le monte pas. Heureusement, ce n'est pas du fuel Pour résumer, ça ressemble de plus en plus à un avion qui porte 70 passagers au lieu de 200, qui fait 1500km au lieu de 7000, qui a besoin de 2h de refuel par arrêt obligatoire au lieu de 45 min facultatives. Il faut que les avions aient un taux d'effectivité de minimum 98% (car le 320/737 en ont 99, c 'est à dire une heure de retard toutes les 100 heures) et qui concurrence un marché ou les low cost actuels vendent des places à 40€. Et il va falloir 20 ans pour le faire, et la compétence n'existe pas sur le marché du design, sauf chez airliquide, qui fait des bombonnes qui restent ancrées au sol. Et enfin, last but not least, si on exclut le 737max et les facéties de boeing, l’aviation civile a fait 0 morts pour problèmes techniques les 3 dernières années, il y a donc un standing. Mais bon il paraît que ce n’est pas un défi technologique majeur. TL ; Dr : c’est mal parti pour rentrer ça en 15 ans…
    8 points
  19. Parce que j'ai du temps libre, parce que vous le valez bien. CP? Pas CP? Ça vous intéresse? Des remarques? Voici ce à quoi j'ai passé ma nuit. Inégalités économiques et criminalité On associe souvent de hauts niveaux de criminalité à des pays dont l’indice de Gini est élevé. Une explication qui pourrait nous être familière est celle de Becker : un membre du bas de la hiérarchie sociale à moins à perdre dans un acte illégal. L’indice de Gini est calculé à partir d’une courbe de Lorenz : cet outil statistique mesure la différence d’un pays avec une situation de « parfaite égalité » dans laquelle les ressources seraient distribuées de façon parfaitement équitables à toutes les échelles géographiques, et où, par exemple, le revenu par tête en Île-de-France serait égal à celui du Limousin. Plus l’indice de Gini est élevé, plus les inégalités économiques sont importantes. Examinons bien ce que cet argument dit et ce qu’il ne dit pas : ce n’est pas la pauvreté qui cause le crime. Regardez les pays où tout le monde est pauvre : pas de crime. Regardez les pays où tout le monde est riche : pas de crime. Ce n’est que lorsqu’il s’agit d’une différence de richesse relative que la criminalité éclate, en particulier chez les jeunes hommes de 15 à 34 ans, qui commettraient la plupart des crimes dans le monde (Kanazawa et Still, 2000). Par exemple, on peut contraster les cas du Royaume-Uni et du Japon pendant la 2e partie du XXe siècle, et surtout depuis les années 1980. Au Royaume-Uni, les inégalités de revenus ont augmenté pendant la période (de 25 à 36 pour l’indice de Gini entre 1977 et aujourd’hui selon Statista), et le taux de criminalité aussi, tandis que le Japon est devenu un pays plus égalitaire, avec moins de crime. C’est en tout cas le portrait que nous en donne l’association caritative anglaise Equality Trust dans un rapport trop bref daté de 2011, mais ce n’est pas la vérité. Primo, quand on regarde le Gini Country Report du Japon, publié deux ans plus tard, on y apprend (c’est la première phrase, vous ne pouvez pas la rater) : « Inequality has widened continuously since the 1980s in Japan. » S’il est vrai que la concentration de la richesse au Japon a fortement diminué au milieu du XXe siècle, entre autres parce qu’ils ont incidemment reçu deux bombes atomiques, essuyé une défaite, dû des réparations colossales et ont été un petit peu occupés, l’inégalité n’en reste pas moins, par définition, relative : si c’est l’inégalité qui incite au crime, alors une augmentation de l’inégalité, quelle que soit le niveau de départ, devrait mener à une augmentation de la criminalité. Or on observe bien une augmentation de l’inégalité au Japon depuis 1980 (Minami 2008), mais pas d’augmentation des crimes, avec un taux d’homicides pour 100,000 habitants en déclin quasi-constant (de 0.61 en 1998 à 0.26 en 2018). Problème. Le problème de cet argument est assez vite visible : les pays les plus pauvres du monde (selon leur PIB en PPA) sont le plus souvent dans des situations de trouble politique majeur (ceci expliquant cela). Toutefois, les niveaux de criminalité du Burundi (dont l’indice de Gini est de 31 environ en 2018) ou du Malawi (à peine plus) sont sans comparaison avec ceux d’Afrique du Sud ou du Brésil, qui caracolent respectivement à plus de 50 et 60 points. Cependant, si notre objection tient, il faudrait peut-être réfléchir à l’idée que le crime crée des inégalités, et pas l’inverse. L’autre question qui se fait jour avec le cas du Japon est la suivante : est-ce une augmentation relative de l’inégalité, l’inégalité mais seulement dans les pays pauvres, ou seulement certains niveaux « extrêmes » d’inégalité dans des pays riches ou pauvres ou les deux qui sont corrélés à des hausses de la criminalité ? Si vous trouvez que ça fait beaucoup de questions d’un coup, tranquillisez-vous, car avec les exemples, décidément mal choisis, du Royaume-Uni et du Japon, nous pouvons dire « non » à toutes ces hypothèses : le Japon post-1980 réfute la thèse de l’augmentation relative ou d’une corrélation linéaire, et l’UK, avec son taux de criminalité en hausse (sur ce plan-là, on peut faire confiance à Equality Trust), a un indice de Gini… pas très éloigné du Japon (autour de 30, et en hausse). D’autre part, l’ « inégalité » n’est pas un phénomène uniforme. Il existe des inégalités de richesse et des inégalités de revenus, ce qui n’est pas la même chose. Les inégalités de revenus sont plus précisément ciblées par le Palma ratio, qui prend en compte le fait que les décilles centraux de la distribution (D5 à D9) consomment 50% de la richesse produite, les 50% restants étant partagés entre les 40% les plus pauvres (ceux sous la médiane) et les 10% les plus riches. Pour obtenir le Palma ratio, on divise la part du RNB détenue par les derniers par la part détenue par les premiers. Toutefois, le Palma ratio montre une corrélation forte avec le nombre de crimes pour 100,000 habitants (environ 0.92 pour le Brésil, les USA, la France, l’UK, le Japon, la Russie, l’Afrique du Sud et la Turquie). Comme l’indice de Gini. Ce n’est donc pas la mesure de l’inégalité qui est en jeu, mais plutôt le vaste ensemble de phénomènes sociaux que cette donnée embrasse. Le « crime », en revanche, gagnerait à être mieux défini. La corrélation semble plus forte pour les crimes plus violents, comme l’homicide. Les études de Kelly (2000) ont ainsi montré que les niveaux d’inégalité n’avaient aucun effet sur les vols, ce qui peut paraître surprenant, mais beaucoup sur les crimes violents (type homicide), alors que c’était la pauvreté qui se qualifiait comme meilleur prédicteur des vols. L’idée qui semble émerger est que dans une situation d’inégalité, ce n’est pas la jalousie du pauvre qui pousse à agir pour avoir ce que l’autre a, mais l’envie, qui exige que l’autre n’ait pas ce qu’il a, même si vous ne l’avez pas non plus. Pour les crimes plus rares, là encore, biais d’échantillonnage sans doute, mais surtout facteur confondant, la corrélation s’effrite : Cela dit, même pour les meurtres, la corrélation ne saute pas toujours aux yeux Tout simplement parce que d’autres facteurs entrent en jeu. Le graphique de The Economist mérite à ce titre également ample commentaire. Premièrement, on souffre d’un biais d’échantillonnage, avec très peu de pays « très » inégalitaires (>50). Deuxièmement, entre un Gini de 40 et 50, il y a à boire et à manger : voulez-vous beaucoup d’inégalité et beaucoup de crime ? Nous avons. Voulez-vous beaucoup d’inégalité et peu de crime (i.e. moins de 20% des sondés rapportant un vol par exemple) ? Nous avons. Un autre point technique est que l’inégalité économique corrèle avec de très nombreux facteurs plus localisés, qui sont les dérivés de la croissance économique et de l’enrichissement. L’économiste italien Pareto expliquait déjà au début du XXe siècle comment 20% de la population accaparait 80% de la richesse dans la plupart des sociétés. Or les études du Palma ratio nous montrent que ce ne sont pas les classes « moyennes » (D5 à D9) qui assimilent la variabilité dans la distribution, et expliquent l’inégalité que les ratios mesurent : ce sont les queues (et principalement le sommet). En d’autres termes, si 50% de la richesse revient à peu près partout aux décilles 5 à 9, la manière dont les décilles sous la médiane et le top se répartissent l’autre moitié est beaucoup plus fluctuante. Il paraît alors difficile d’augmenter le niveau de vie d’une société entière sans gonfler les ratios d’inégalité. Beaucoup d’études indiquent une corrélation entre pauvreté et inégalité économique, parce qu’il est vrai que la plupart des pays pauvres sont très inégaux, mais ils le sont moins que des pays plus riches ou en développement (dont le Brésil et l’Afrique du Sud sont de bons exemples). D’autre part, la pauvreté étant une notion totalement relative (souvent définie comme x% du revenu médian), on ne peut parler d’une « augmentation » de la pauvreté si un plus grand pourcentage de la population vit sous x% quand ce revenu médian… augmente ! On peut aussi bien observer une augmentation de l’inégalité dans les déciles 5 à 9 (qui n’affectent donc pas la médiane), et la pauvreté pourrait augmenter si le revenu médian augmentait tandis que les revenus marginaux baissaient (et vice versa), autant d’effets documentés et évoqués dans la littérature (Karagiannaki 2017 ; Bourguignon 2004). Toutefois, l’inégalité économique n’est pas toujours assimilée de la même façon. Elle peut signifier la détérioration des conditions de vie pour une partie de la population, ensuite estompée par la moyennisation avec le reste de la population, mais cet embellissement statistique ne fait que cacher des tensions sociologiques, surtout dans des territoires ségrégés. La question est donc avant tout culturelle. Nous en revenons ici à notre suggestion d’inversion de cause et d’effet entre crime et inégalité, évoquée récemment par Anser, M.K., Yousaf, Z., Nassani, A.A. et al. 2020 (article cité). L’autre renversement de perspective à évoquer est que la croissance économique d’un pays conditionne aussi l’efficacité de sa réponse à la criminalité et sa répression : il ne faut pas seulement regarder du côté des criminels potentiels. Là encore cependant, les corrélations nous font nous mettre le doigt dans l’œil, parce qu’une « corrélation » évidente existe entre de plus grandes dépenses de police et un taux de criminalité plus élevée… parce que le taux de criminalité élevé a suscité ces dépenses importantes. Ces phénomènes « culturels » ne sont pas indépendants des variables économiques que nous avons évoquées. L’effet de l’avortement sur le taux de criminalité est largement documenté (v. notamment Donohue et Levitt 2001), et cette pratique est notoirement plus répandue dans les pays développés. Par extension, elle agit sur les ratios d’hommes par femmes. On peut donc supposer une homogénéité culturelle de sociétés inégalitaires et violentes, où le facteur culturel est un facteur confondant : l’association violence/inégalité disparaîtrait quand on contrôle pour d’autres variables dans la même aire culturelle. C’est par exemple ce que montrent abondamment les études de Zhang 2018 sur les comtés américains, où l’on a peine à voir une corrélation, même en plissant les yeux, à partir d’un certain niveau de granulation géographique : comme l’écrit Songman Kang, professeur d’économie de Séoul, Cette analyse culturelle avait été ouverte par Simpson 1985. Il soulignait alors que la meilleure manière de maximiser cette violence très endogène était d’augmenter l’hétérogénéité ethnique des villes, afin de multiplier les foyers de violence (on sait de même depuis longtemps que les agressions en général sont fortement interraciales). A l’inverse, des zones de plus grande homogénéité culturelle facilitent l’exercice d’un contrôle social informel, plus efficace dans la prévention et la répression des crimes que la police d’Etat perpétuellement impotente. Difficile après ça de s’entendre dire que c’est un phénomène, que dis-je, une loi économique, et non culturelle. Car si c’était une loi économique, on ne voit pas pourquoi elle s’appliquerait entre pays et pas au sein du même pays. Or ce n’est pas le cas. Il n’y a pas plus inégalitaire que l’Île-de-France en France, mais les départements les plus criminels (en taux de crimes et délits pour mille habitants, nous parlons d’un rapport de 1 à 2 en pourmille, de 35 à 72 pour les données de 2014) sont les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et… Mayotte, où ce n’est pas l’inégalité qui est un problème. Non, le problème là-bas, c’est que tout le monde est pauvre. Encore est-il vrai qu’il y a beaucoup d’inégalités en Seine-Saint-Denis, et beaucoup de crimes, mais dans ce cas il est étrange qu’à Paris, où l’on observe les inégalités les plus criantes, le taux de criminalité ne s’élève « qu’à » 59 pourmille, moins qu’en Haute-Garonne ou dans l’Hérault, qui est un département pauvre avant d’être inégalitaire. On nous rétorquera que l’inégalité s’exerce entre les régions au sein d’un pays, mais alors pourquoi ne s’exerce-t-il pas aussi entre les pays ? Et comment les inégalités « mondiales » croissent-elles alors que la violence diminue ? Quelle échelle voulez-vous prendre exactement ? Car parler d’ « inégalités mondiales » n’a pas de sens, à moins de rêver d’un monde où le revenu médian du Bangladesh est équivalent à celui du Luxembourg. Ce qui n’arrivera pas. Il y a de l’inégalité criminelle là où la pauvreté est s’enracine dans un terreau culturel fertile d’envie et de frustration, par exemple sexuelle (retour de nos jeunes hommes de 15 à 34 ans). Mais de l’inégalité, on en trouvera partout : l’envie cimente les relations sociales à toutes les échelles de la hiérarchie. On envie surtout celui qui gagne un peu plus (Freud parlait fameusement du « narcissisme des petites différences »), aussi toute déviation de la « ligne de parfaite égalité » de la courbe de Lorenz a-t-elle des effets disproportionnés non pas seulement « à différentes échelles » mais à toutes les échelles. Et oui, Daly, Martin; Wilson, Margo and Vasdev, Shawn. (2001) ont montré qu’une diminution de 0.01 point de l’indice de Gini entraînait (quoiqu’on ne sache pas comment ni où) une diminution de 12.7% du nombre d’homicides pour 100,000 habitants. Mais le crime est un phénomène local. Comme il est assez rare que les tueurs traversent le pays pour trucider leur victime, les différences de revenus entre Seattle et Detroit importent sans doute moins que les différences de revenus au sein de Detroit ou Seattle. Kang 2014 nous rappelle l’importance des dynamiques locales : en effet, si l’inégalité entre différentes régions peut mener à des niveaux de criminalité plus élevés, les inégalités « naturelles » au sein d’une aire géographique ont plutôt tendance à les diminuer, sans doute davantage du fait de l’environnement culturel qui a rendu ces organisations respectives possibles. Le modèle du choix rationnel de Becker, note Kang, nous aide à comprendre pourquoi un criminel ne s’attaquerait pas à beaucoup plus mais seulement à un peu plus riche que lui : la première catégorie sait se défendre, et présente un coût trop élevé. Nous avons donc tenté de ramener l’unité d’analyse à un niveau beaucoup plus proche de nous. La moyenne de l’activité criminelle d’une ville entière est une mesure trop grossière pour être aisément manipulée et comprise. On voit ici apparaître certains effets de seuil non-linéaires que nous avions supposés plus haut, notamment dans les quartiers les plus pauvres. Ce n’est pas la quantité mais la manière dont le crime ou les criminels sont distribués qui nous importent. Remerciements: @Rincevent pour la théorie des aires culturelles et le paradoxe de Simpson. Bibliographie Anser, M.K., Yousaf, Z., Nassani, A.A. et al. (2020). Dynamic linkages between poverty, inequality, crime, and social expenditures in a panel of 16 countries: two-step GMM estimates. Journal of Economic Structures 9, 43. Bourguignon, F. (2004) The Poverty-Growth-Inequality Triangle, Indian Council for Research on International Economic Relations, New Delhi Working Paper No. 125. Daly, Martin; Wilson, Margo and Vasdev, Shawn. (2001) “Income Inequality and Homicide Rates in Canada and the United States” Canadian Journal of Criminology 43: pp.219–36 Donohue, John J., III and Steven D. Levitt (2001). The Impact Of Legalized Abortion On Crime, Quarterly Journal of Economics, , v116 (2,May), 379-420. The Equality Trust. “Income inequality and violent crime.”Equality Trust Research Digest 2011; no.1: pp.1–5 Kanazawa, S., and Still, M. (2000). Why Men Commit Crimes (and Why They Desist). Sociological Theory 18 (3), 434-47. Kang, S. (2014), Inequality and Crime Revisited: Effects of Local Inequality and Economic Segregation on Crime, Hanyang University Karagiannaki, E. (2017). Understanding the Links between Inequalities and Poverty. The empirical relationship between income poverty and income inequality in rich and middle income countries, CASE paper 206 /LIP paper 3, London School of Economics Kelly M. (2000). Inequality and crime. The Review of Economics and Statistics, 82(4): 530–539 Minami, R. (2008), Income Distribution of Japan: Historical Perspective and Its Implications, Japan Labor Review, vol. 5, no. 4. Simpson, Mile E. (1985), Violent Crime, Income Inequality, and Regional Culture: Another Look, Sociological Focus, Vol. 18, No. 3, pp. 199-208 Zhang, L. (2018), Violent Crime and Income Inequality, mémoire soumis à la California State Polytechnic University, accessible en ligne.
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  20. Tandis que le jeune morveux d'une quarantaine d'années, retranché dans son bunker élyséen, continue de croire qu'il peut régenter à lui seul la vie de 68 millions d'habitants, on voit se généraliser partout un phénomène bien connu désormais en sciences de gestion, la "désobéissance organisationnelle" : je viens de voir une émission très intéressante qui explique que, sur le terrain, plus aucun centre de vaccination ne respecte les règles définies à Paris. Le soir, toute personne qui se présente peut se faire vacciner avec les doses qui restent, même si elle ne rentre pas dans les critères d'âges soigneusement édictés par les bureaucrates sanitaires. Mieux, certains centres hospitaliers dressent leurs propres listes de vaccination selon leurs propres critères : c'est ce que font ouvertement Nice et la Corse, où sont vaccinés des jeunes de 18 ans qui le souhaitent. Il ne serait pas étonnant que d'autres le fassent discrètement. Exactement le même phénomène existe aussi à l'université : dans mon établissement, les règles édictées nationalement (1 seul jour de cours par semaine et jauge de 20%), qui ne tiennent pas compte des ressources du terrain, ne sont plus appliquées depuis plusieurs mois. Par exemple, les 28 étudiants de ma formation ont eu tous leurs cours en présentiel depuis janvier dans un amphi d'une capacité de 200 places... Un reporting est exigé par le ministère pour "contrôler" qu'on applique bien la règle : évidemment, on lui envoie des chiffres totalement bidonnés. La "désobéissance organisationnelle", c'est l'intelligence des gens de terrain qui comprennent que l'application stricte des règles conduit à des situations absurdes et qui prennent leur responsabilité en les contournant. La "désobéissance organisationnelle", c'est ce qui vient pallier les failles d'une bureaucratie devenue totalement ineffective, car celle-ci est déconnectée des réalités ou inapte, dans des situations urgentes et complexes, à prendre des décisions pertinentes qui tiendraient compte de l'ensemble des paramètres.
    8 points
  21. Il ne s'agit pas d'une mini réformette mais bien d'un changement majeur dans le fonctionnement de l'université. Sur le papier, l'idée est de passer de la transmission de "connaissances" à la transmission de "compétences". Pour le dire autrement, passer de la "tête bien pleine" à la "tête bien faite". Sacrifier le contenu pour donner du temps à l'apprentissage des méthodologies. Sur le papier, ce n'est pas con, mais mis en œuvre par la machine bureaucratique, ça va être une catastrophe. Tout d'abord, ça devient un affaiblissement de la transmission et de l'évaluation des savoirs remplacées par une valorisation et une évaluation des savoir-être et autres "soft skills" mal compris. On passe totalement à côté de ce qu'il faudrait faire si on allait au bout de cette nouvelle logique : transmettre de véritables savoir-faire qui font défaut chez les bacheliers actuels (capacité à la réflexion, la conceptualisation, la problématisation, capacité à classer de l'information, capacité à mener des raisonnements déductifs, inductifs, capacité à mobiliser un modèle théorique pour résoudre un problème concret, etc.). Par exemple, concernant l'évaluation des étudiants, on passe du contrôle des connaissances par discipline à un contrôle des compétences interdisciplinaires. Le contrôle ne se fait plus par un DS individuel sur chaque matière, mais par des travaux de groupe, des exposés transversaux combinant plusieurs disciplines composant un "bloc de compétences". Là aussi sur le papier ce n'est pas totalement con. Dans la réalité on sait bien ce que ça va donner : l'étudiant bien évalué sera celui qui adopte les meilleures stratégies de free riding, ou l'étudiant qui a un bon bagou pourra compenser ainsi ses faibles facultés d'analyse et de réflexion, etc. Tu ne sais pas résoudre une équation à une inconnue (oui, oui, je dis bien une inconnue...) ? Ce n'est pas grave tu as su faire un jolie présentation avec Prezi qui a impressionné le jury, qui te permet donc de valider ce bloc de compétences... Autre exemple : on part du postulat qu'une "culture étendue" plutôt qu'un bourrage de crane est un élément clef pour avoir une "tête bien faite" au lieu d'une "tête bien pleine". Ce qui est juste. Mais l'opérationnalisation de cette idée par la machine bureaucratique consiste en un élargissement du périmètre disciplinaire en L1 au détriment de la profondeur des connaissances transmises, c'est-à-dire un fort allègement des contenus, ceux-ci étant remplacés par un saupoudrage de tout et n'importe quoi sans cohérence (par exemple l'étudiant de L1 en éco-gestion sera amené à survoler autant de disciplines que la psychologie, la sociologie, la science politique, le droit, la géopolitique, la comptabilité, le management, l'économie micro et macro, la communication, etc., etc., chacune de ces disciplines étant traitée en une vingtaine d'heures... autrement dit, il aura survolé tout le spectre des sciences sociales sans rien comprendre...). Le nivellement par le bas est frappant quand on regarde ce qui va se passer dans les IUT. Le DUT (bac+2) disparaît pour être remplacé par un Bachelor universitaire (bac+3) : en 3 ans sera traité de façon plus allégée ce qui était traité en 2 ans jusqu'ici. Si on considère qu'aujourd'hui il faut 3 ans en IUT pour réaliser en moins bien ce qu'on faisait jusqu'ici en 2 ans, et quand on sait que, contrairement à la fac, les IUT ont une longue expérience de la pédagogie par compétences, et quand on sait enfin que la grosse majorité des étudiants qui se retrouvent en L1 éco-gestion sont ceux qui n'ont pas réussi à entrer en IUT de gestion (formation sélective), on peut d'ores et déjà pleurer sur ce que va devenir très prochainement le niveau des diplômés d'une Licence Eco-gestion.
    8 points
  22. Si on était aussi con que les néoféministes, que ferait-on ? On exploiterait tous les faits d'actualité pour incriminer les femmes et on n'hésiterait pas à faire des généralisations abusives pour les faire passer pour des monstres. Exemple : On profiterait du meurtre de la jeune Lola de 12 ans à Paris, retrouvée vendredi dernier dans une malle : la principale suspecte est une femme qui a tout avoué en donnant tous les détails (avant de se rétracter). On rappellerait que 70% des infanticides sont commis par des femmes. C'est ce qu'a montré une étude de 2017 de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales : 70% des personnes condamnées pour homicides de mineurs de moins de 15 ans sont des femmes. On rappellerait que tous les néonaticides (le meurtre d'un nouveau-né) sont commis par des femmes. On rappelerait que l'on trouve une parité homme/femme uniquement dans les cas de décés à la suite de SBS (syndrome du bébé secoué), c'est-à-dire quand il n'y avait pas d'intention de tuer. Quand il y a infanticide, c'est-à-dire violence causant la mort avec intention de tuer, alors c'est très majoritairement le fait de femmes. On balancerait des chiffres qui marquent les esprits comme : "Chaque semaine en France est assassiné un enfant. Dans 2/3 des cas cet infanticide est commis par une femme." On animerait les réseaux sociaux avec des hashtags #tueusesdenfants On élaborerait des théories sur la dangereuse culture de l'infanticide chez les femmes. On relancerait une pièce dans la machine à chaque fait divers. Ce serait facile il y en a foison. Exemple : en 2 secondes de recherches google, je trouve ceci : la semaine dernière le 13/10 : https://www.sudouest.fr/gironde/bordeaux/bordeaux-quinze-ans-de-reclusion-criminelle-pour-la-mere-infanticide-12597626.php la semaine dernière le 14/10 : https://www.ladepeche.fr/2022/10/14/dans-le-var-un-enfant-de-7-ans-retrouve-mort-a-son-domicile-sa-mere-placee-en-garde-a-vue-10736558.php le mois dernier le 23/09 https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/valenciennes/direct-video-une-mere-devant-les-assises-du-nord-pour-infanticide-dans-votre-journal-a-19h-2618916.html le mois dernier le 22/09 https://www.leparisien.fr/yvelines-78/le-bebe-avait-ete-retrouve-mort-a-la-maternite-du-chesnay-la-mere-jugee-aux-assises-22-09-2022-GJ4HMHKTRJG2JL7HB2KGRSQ45I.php etc., etc. Et bien sûr on communiquerait outrageusement sur les cas des pires monstres et on s'indignerait de la clémence de la justice (8 infanticides et seulement 4 ans de prison, n'est-ce pas là l'expression d'une "culture de l'infanticide" ?) : https://www.nouvelobs.com/justice/20180108.OBS0289/condamnee-pour-8-infanticides-dominique-cottrez-va-etre-liberee.html
    7 points
  23. Ce n'est pas nouveau. J'ai eu l'occasion il y a deux ou trois ans de participer à un groupe de travail sur les normes E+C-, à l'époque où j'étais dans le logement social. En gros, c'est ce qui préfigure la future réglementation thermique dans le bâtiment. Le jeune chargé de mission parisien termine sa présentation devant la salle (des directeurs travaux ou finances dans des offices HLM de l'est de la France). Silence pesant. J'ai fini par dire à peu près ça : "Donc, si j'ai bien compris, on n'aura plus le droit de faire de pavillon, ni même du petit collectif. Il faut que ce soit des barres de quatre ou cinq étages. On doit limiter les grandes ouvertures, donc plutôt des fenêtres minces, des meurtrières quoi. Et aussi, pas de parking pour les résidents. Donc d'un côté, on nous demande de dépenser des millions pour démolir les quartiers des années 60 et 70. Mais de l'autre, vous voulez qu'on reconstruise la même chose en pire." Réponse de notre orateur : "C'est à peu près ça."
    7 points
  24. Pourquoi tiennent-ils la route ? Réponses en vrac : - la viticulture est la seule pratique agricole où l'on sait maintenant que pour faire des produits qualitatifs il faut baisser les rendements, en passant en biodynamie, beaucoup de vignerons qui faisaient du classique avant voient leurs rendements baisser parce que les vignes se font détruire en biodynamie...ce qui augmente la concentration en sucre dans les raisons et donc la qualité du vin. Rien à voir donc avec la biodynamie, on obtient la même chose en faisant des vendanges en vert (tradition bourguignonne des grands crus : pas plus de 7 grappes par pied de vigne). - le passage des tracteurs et des engins lourds est une catastrophe pour les vignes, ça tasse les racines, l'utilisation d'un cheval en biodynamie supprime ce problème, encore une fois rien avoir avec la lune ou les poudres de perlimpinpin. On commence d'ailleurs à voir apparaitre des tracteurs très légers dédiés à la vigne, aussi légers qu'un poney. - on sait aujourd'hui que plus le sol des vignes est riches en micro éléments et en bactéries, plus le vin est riches et complexes en gouts, en supprimant les produits phytho, on augmente la vie microbienne (études à l'appui) et on augmente la qualité du vin, encore une fois, c'est un effet de bord de la biodynamie mais pas un effet de la biodynamie ; on peut faire exactement pareil sans prier la lune. Je pourrais multiplier les exemples, et plus largement, les pratiques bio/biodynamie ont obligé les vignerons à faire attention à ce qu'il se passe dans les vignes et à revenir à un vieux précepte important : le bon vin se fait a la vigne et non pas au chai. La biodynamie oblige les vignerons à sortir arpenter leurs terres et à faire attention, mais on peut faire pareil sans poudre de cornes de vaches, encore une fois ce n'est pas les recettes de biodynamie qui fonctionnent ou "qui tiennent la route", c'est une pratique différnete qui pourraient se faire sans ça. Le seul truc qui amène peut-etre une différence, ça se discute actuellement, c'est l'utilisation de silice bien que les doses soient sans doute trop légères pour avoir un véritable effet. Enfin, les gouts des consommateurs ont changé, plus personne ne veut boire aujourd'hui des vins ultra concentrés et très travaillés dans les chais avec moultes pratiques oenologiques "dures", la mode et les gouts osnt sur les vins plus léger, plus fruité, moins travaillé, "nature", ... et là encor ela biodynamie tire son épingle du jeu mais pas pour ses qualités intrinsèque mais parce que ça produit des vins qu'on aime en 2020 et qu'on aimait pas en 1990. Je termine quand même sur autre chose, on sait aujourd'hui que la clef dans les vignes et le vin est le travail du sol : léger et sans labour dur et avec enherbement ; les vignerons qui travaillent de manière classique (avec produit phyto) mais avec un travail du sol léger et un enherbement ont un sol plus qualitatif sur certains aspects (population ver de terres par ex.) que les bio qui passent le tracteur et le labour profond, qui détruisent leurs sols (sans oublie ceux qui bombardent de bouillie bordelaise, soit du métal lourd...). Et l'enherbement fait aussi partie des pratiques de la biodynamie, ainsi que le labour léger à cheval. Donc encore une fois, les gens qui font de la biodynamie disent "ça marche" mais ce n'est rien d'autre qu'un immense post hoc propter hoc (d'ailleurs aucun vigneron ne fait de la biodynamie quoi qu'ils en disent, ce qu'il font, c'est piquer ici et là 5 ou 6 recettes et whalou). C'est tout. Il n'y a rien d'autre à comprendre, on pourrait faire pareil sans faire chier une vache dans une corne et sans clouer une chauve souris sur une porte. C'est juste que depuis 20 ans on commence à mieux comprendre comment travailler proprement en vigne. Et j'insiste encore sur les vignes, on a jamais vu un producteur de tomates faire de la biodynamie et pour cause (un vrai producteur je veux dire, pas 2 hippies qui font mumusent dans le fond du Gard), quand il aura perdu 80% de sa récolte (comme on le fait pour le vin), il ne recommencera pas (le vigneron, oui). Tout ça n'est possible que parce que le raisin une fois en bouteille se vend 20€ le kilo (le prix moyen d'une bouteille de vin biodynamie), aucun autre fruit ne se vend ce prix là ; on ne verra pas de biodynamie à 4€ la bouteille, et pour cause... un cheese-bacon burger est sans doute 10x meilleur pour la santé
    7 points
  25. Les Français : « Vive les entreprises familiales ! » Les français aussi : « Non aux fortunes héritées ! » Les Français : « Non au consumérisme ! » Les Français aussi : « Il faut relancer la consommation ! » Les Français : « Il faut consommer local ! » Les Français aussi : « Non à une nouvelle entreprise dans ma ville ! » Pays de débiles.
    7 points
  26. zyva Fmas, si tu ponds un article, je peux repasser dessus pour un truc écrit à deux mains bien saignant. Ca commence à devenir ultra-néo-nécessaire.
    7 points
  27. Je démarre un nouveau thread pour répondre à ta question et ce, afin de ne pas polluer l'autre. Bon, en quelques (longues lignes), l'explication de P. Raynaud (complétée par Wikipedia. Je sais, ce n'est pas très sérieux mais cela ne concerne que des points mineurs). Attention, un wall of text se cache dans le spoiler ci-dessous, on attache donc bien fort sa ceinture ! TLDR : tout ça est bien compliqué, même moi je m'y perds. Il faut juste retenir qu'au final, c'est rien que de la faute de Trotski et de ses analyses foireuses. Si certains ont des infos complémentaires ou des corrections à apporter, qu'ils n’hésitent pas.
    7 points
  28. J'allais ajouter (mais tu le fais plus bas) que les conseils citoyens tirés au sort ont une place centrale dans le dispositif visant à contourner les institutions. Ils permettent d'aboutir aux conclusions des dirigeants au nom du peuple, qu'ils "représentent". Et effectivement, sous certains rapports, ils le représentent bien mieux dans ses différentes composantes statistiques que ne le font les scrutins avec leurs circonscriptions et/ou leurs listes. Mais ils le représentent uniquement quand on prend la population comme une masse anonyme, et par le simple fait qu'ils ont le même petit camembert des âges et des csp que la pop totale. Mais ça nous fait oublier que c'était en tant que société d'individus autonomes que le peuple était sensé être représenté dans nos systèmes politiques. On est subrepticement en train de passer d'une conception de la représentation que l'on pourrait qualifier de "linguistique" à une autre, "picturale". La linguistique est sur le même mode que la représentation du signifié par le signifiant dans le langage, elle est purement conventionnelle, et n'implique pas une ressemblance stricte de l'un et de l'autre, voir même, pas de ressemblance du tout (les grands penseurs de la représentation, Siéyès, Constant, Tocqueville, etc, n'attendaient surement pas des représentants qu'ils soient de simples messagers de l'opinion de la foule, sans pensées propres), mais elle repose justement sur ça : une convention, c'est à dire, un accord entre les membres d'une communauté d'interlocuteurs. Elle suppose une lucidité concernant le fait que l'élu sera toujours nécessairement un individu singulier, et non une pure émanation de l'électorat (d'où la nécessité de limiter son pouvoir). La picturale au contraire pense la représentation sur le mode de la peinture ou de la photographie : il s'agit d'une prétention à la ressemblance objective, exacte, voire au trompe-l'oeil. Mais bien entendu, ce n'est jamais qu'une illusion, puisque même la meilleure des photos n'est jamais qu'une seule perspective, monofocale, sur un certain moment, à travers un certain dispositif (argentique ou numérique, etc), qui ne dépasse pas les bords d'un certain cadre, etc. Cette nouvelle vision de la représentation fonctionne doublement en tandem avec le nouvel autoritarisme : D'une part, aussi tôt que les citoyens tirés au sort ont été "informés" correctement (et donc, par les scientifiques d'état), ils fournissent une légitimité encore plus grande au décideur que ne le ferait une élection, puisqu'ils "représentent" (mais en ce sens différent) encore mieux le peuple. D'autre part, l'exactitude de la représentation picturale repose sur un dispositif technique lui-même mis en oeuvre par les scientifiques d'état. Les décideurs et leurs techniciens deviennent donc à la fois ceux qui décident de ce que vont dire les représentants du peuple, et à la fois ceux sans lesquels la représentation, et donc, l'expression de la population, ne peut pas avoir lieu. Tout ceci reposant bien sûr sur le fait que le peuple soit pris, et accepte d'être pris, comme une masse, comme un agrégat mou, et non plus comme une société d'individus libres en relation les uns avec les autres.
    7 points
  29. tu confonds être libre avec être caché. Le politique y est moins regardant pour un tas de raisons, mais pas parce que t'es plus libre, si l'état avait les meme possibilités d'action et de contrainte, tu serais moins libre. je ne sais pas moi, lisez un bouquin sur l'histoire des villes, le Benevolo est très bien les villes sont les lieux de pouvoirs, les campagnes ont toujours été à l'écart, donc oui, on est "plus libre" dans le sens où le regard s'y porte moins mais on est pas plus libre au sens libéral, confondre les deux est au moins aussi terrible que confondre liberté et capacité chez les socialistes . Et les campagnards ne sont pas moins étatistes que les urbains, ils le sont juste dans un sens qui vous choquent moins. Si les révolutions libérales étaient venues des campagnes, ça se saurait, l'histoire ça ne sert pas qu'a faire joli. Le libéralisme est une théorie politique et juridique issue de la bourgeoisie urbaine. Les campagnards ne sont ni plus ni moins libéraux que les urbains. D'ailleurs "les campagnards" ou "les urbains" ça n'existe pas vraiment tant il y a des variations. Qu'il existe des différences politiques sensible n'est ni nouveau, ni le début ou la fin de quoi que ça soit (Bénevolo again), et encore moins une bonne (ou une mauvaise) nouvelle pour le libéralisme. La ville contre la campagne et vice-versa ça a 5 000 ans d'histoire. Pas 25. De toute façon le libéralisme n'a plus sa place dans la société contemporaine, en fait je pense meme qu'il ne l'a jamais eu, il n'y a jamais eu de société libérale et il n'y en aura jamais, le libéralisme est une utopie politique et, je l'ai déjà exprimé plusieurs fois sur ce forum ; le libéralisme est au mieux un garde fou intellectuel pour les dérives politiques, une sorte de laisse sur laquelle il faut parfois tirer (ou il faudrait parfois tirer). Tous les libéraux qui rêvent d'un paradis libéral caché ou idéal que ne font que détruire les vilains socialites me font penser à ces socialistes qui ne font que rêver d'un paradis socialiste caché ou idéal que ne font que détruire les vilains libéraux. Fonctionne aussi avec les écolos. Et tous ces groupes ont les même discussions : ou vivre, ou s'expatrier, a quand un vrai politique de gauche/libéral/écolo, les meme forums, les meme déprimes psychologiques, les meme catastrophismes. Moi aussi je rêve d'un jour retourner à la campagne : une ferme en pierre ardennaise, une cour carrée, un terrain de x hectares avec barrière et murs de pierre, trois ou quatres molosses, un fusil, un potager et foutez-moi la paix. Moine, mais sans m'emmerder avec Dieu et les prières. Mais j'appelle pas ça être libre, j'appelle ça me libérer des connards contemporains, du monde qui m'emmerde et des autres, mais libre, non. Vivre caché c'est pas vivre libre, je ne confonds pas les deux. Je me retire du monde. Mais libre dans 5 hectares privés, c'est pas "être libre" dans l'absolu, mais bon... Un jour, peut-etre.
    7 points
  30. Oui l'argument de l'ONU à propos de Mayotte c'est quand il y a un référendum tu ne peux pas choisir des morceaux de la taille qui t'intéresse. Comme si pour une indépendance le colonisateur gardait des villes voir des quartiers qui ont voté non. Mayotte a beaucoup de soucis. Déjà à l'indépendance il y avait 30 000 habitants sur l'ile. Maintenant on est proche du demi million, c'est plus de x10 en moins de 50 ans. Sur 376km². Comme plus de la moitié de l'ile est classé en réserve naturelle ou forestière, il y a de gigantesques bidonvilles qui se sont développés. Aussi, la tradition immobilière maoraise ne permet pas de supporter une aussi grosse démographie : Les adolescents se construisent une cabane et les pères construisent des maisons pour leurs filles à marier. La gestion des terres et leur inclusion dans le droit français a été catastrophique, imaginez la corruption qu'il y a quand un élu à le pouvoir de retirer des terres a des agriculteurs parce qu'ils n'en ont pas les papiers ou que le cadi (juge musulman) qui a acté la succession est mort, pour les donner à leurs potes. Le principal soucis c'est l'insécurité, la violence. C'est difficile de déterminer précisément les causes : pauvreté et inégalités (mais les Comores sont encore plus pauvre et ils n'ont pas ce problème), sentiment d'injustice et déception (quand les jeunes envoyés par leurs parents se retrouvent à survivre dans un bidonville alors qu'on leur avait promis la vie facile chez les riches), rupture générationnelle (l'éducation à l'africaine où n'importe quel adulte se doit de corriger n'importe quel gamin quand il le voit faire une bêtise n'est pas très efficace dans des villes à très forte densité de population) mineurs isolés sans papiers (3000 recensés, probablement le double en réalité) qui vivent dans la rue avec ce que ça implique de violence. Mais la principale raison, et c'est celle qui est mise en avant par les gréviste, c'est l'incapacité totale de la police à assurer ses fonctions les plus basiques. Ils sont en sous nombre, une grande partie est là pour des missions de un an, parfois 3 mois. Aussi le système judiciaire métropolitain n'est pas adapté du tout à ce type de population. La prison ne fait pas peur, trois repas assurés par jours c'est une perspective alléchante pour une grande partie des jeunes délinquants. Aussi, au niveau du sous effectif de la police, la raison pour laquelle la grève ne s'est pas arrêté suite aux déclarations de la ministre c'est parce qu'elle a promis 16 malheureux postes, ce qui ne rempli même pas les promesses non tenues pendant les grèves de 2016. Après, il y a aussi de gros problèmes structurels : administrations pléthoriques, surpayées et inefficaces (ce qui est parfois un avantage mais pas tout le temps) infrastructures dans un état lamentable, manque de moyens scolaires (les écoles primaires c'est des cagibis sans eau sans électricité, sans livres, sans crayons avec des profs qui parlent à peine français) Au niveau de l'immigration, c'est bien sur un problème, bien moins grand que ce que les maorais veulent faire croire. Quand une entreprise ne peut pas ouvrir parce que son employé s'est fait attrapé et expulsé la veille au soir (la paf ne respecte aucune procédure légale, ils font absolument ce qu'ils veulent) c'est toute l'économie de l'ile qui en pâtit. Et c'est plus facile d'attraper un père de famille qui bosse qu'un jeune délinquant dans une bande armée. La grève fait suite au droit de retrait des chauffeurs de bus scolaires, qui se faisaient caillasser et a la fermeture de collèges et lycée suite à de fortes violences : dans le lycée d'un ami une bande armée est arrivé dans l'après midi et s'est mis a défoncer les élèves, un s'est pris un coup de machette au crane et a du être envoyé à la réunion par hélicoptère. Ici je pense que ce sont des guerres de gang qui attisent les rivalités entre villages et qui dégénèrent. Dans le lycée de mon ami il y avait 1600 élèves et trois agents de sécurité. Dans le collège ou je suis, juste a coté du deuxième plus gros bidonville de l'ile, comme il y avait eu les années passées beaucoup de violence pour 1800 élèves il y a une douzaine d'agents de sécurité (des médiateurs on appelle ça), une 30ne de pions et des rondes journalière de la police qui viennent prendre la température. Des milices se mettent en place dans les villes, ce qui laisse craindre que ça dégénère, je sais que ça ne va pas faire plaisir aux anarcaps mais elles ont déjà commencé à procéder à des expulsions sommaires dans quelques quartiers et ca risque surtout d'un un moyen d’extérioriser le racisme contre les comoriens. Sinon l'ile est complètement bloqué, les barrages routiers laissent à peine passer les ambulances, les médecins ou les pompiers. Pénurie d'essence, les magasins se vident, beaucoup d'entreprises commencent à être au bord de la faillite et il commence à y avoir de grosses tensions entre les grévistes, barragistes et le reste de la population qui n'est pas fonctionnaire. Moi ça va, je suis en vacances payées, je vais donner quelques cours de temps en temps au collège a coté de chez moi car le mien est inaccessible. Sinon la ministre des outre mer à promis "plus d'Etat" (la phrase qui fait tremblé tout libéral) à mayotte et il est très probable que ça se traduise uniquement par plus de plantons pour contrôler les cartes grises et les excès de vitesse, de services d'hygiène qui vont contrôler les licences ou les magasins non déclarés et que les vrais soucis soient complètement ignorés.
    7 points
  31. AMA en gros La base arrière des sjws, ce sont les facs, et la culture diffuse qu'ils ingurgitent est la chair même de l'identity politics. Sur les contours de ce dernier courant théorique et pratique : https://plato.stanford.edu/entries/identity-politics/ On peut effectivement se poser la question de savoir si les assos militantes qui organisent les campagnes d'intimidation sur les campus ont lu directement les grands auteurs, ou, plus simplement, comme la plupart des étudiants, se contentent de leurs cours et de digestes pour occuper leurs esprits. N'importe quel étudiant en droit par exemple est plus ou moins positiviste sans pour autant avoir lu Kelsen dans le texte, parce qu'il s'agit de l'idéologie diffuse de la discipline. Ils y a des profs mégalos et des militants attentistes : chez certains profs, en particulier chez les marxistes et plus généralement à l'extrême gauche, il semble avoir un besoin de donner à son travail un sens politique. Certains crackpots pensent leur travail comme la traduction intelligible de phénomènes sociaux profonds qu'ils ont la capacité de rendre public et de mobiliser. Je pense à des types comme Bourdieu ou Butler, qui se voient comme les portes-paroles de l'avant-garde d'une catégorie sociale opprimée. Les militants attentistes seront ceux qui seront capables d'extraire des débats théoriques des positions politiques pratiques pour défendre des intérêts collectifs particuliers (éventuellement monétisables). Si les identités collectives pourrissent le débat, c'est parce qu'il y a un marché de la passion identitaire qui marche, et que certains entrepreneurs politiques peuvent en tirer profit en appuyant sur les bonnes cordes. Ensuite les grandes universités forment les élites politiques et culturelles, ce qui fait qu'elles se diffusent auprès de la classe discutante pour innerver l'ensemble des élites. https://medium.com/incerto/the-intellectual-yet-idiot-13211e2d0577 Je suis en train de lire le dernier Taleb sur les asymétries quotidiennes cachées : il y a un chapitre qui rejoint un peu ce que dit Poney sur la révolution. Il s'intitule : "c'est le plus intolérant qui l'emporte" : il suffit qu'une minorité intransigeante atteigne un niveau relativement faible pour que la totalité de cette dernière doive se soumettre à ses préférences. (pourquoi ? Parce qu'il est moins coûteux pour une majorité indifférente-ou plutôt flexible- de se conformer aux desideratas de la minorité que l'inverse). On peut imaginer que c'est comme ça que se sont diffusés les messages les plus wtf des cultural studies non seulement à la fac, mais aussi au sein des élites anglo et dans l'industrie du spectacle, de l'information et de la variété. Le risque, c'est l'intolérance idéologique au sommet, le cléricalisme progressiste, la pétrification des débats et des disciplines, le divorce encore plus prononcé entre le peuple et ses élites (avec les risques que cela peut faire courir), la dilution des principes du gouvernement représentatif, l'extension du domaine de la superstition vertueuse sur la réflexion, la transformation des élites en fragilistas pénibles, le sacrifice de la recherche de la vérité au nom du ressentiment collectiviste, etc. Maintenant soyons clairs sur une chose, ce qui est inquiétant là-dedans, ce ne sont pas les débilos qui font une vid sur youtube ou les connards qui twittent des mongoleries d'un enfant de 5 ans mais plutôt certains phénomènes de sidération collective qui révèlent la pénétration des idées débiles dans les couches supérieures de la société. C'est le moment Caitlin Jenner aux USA : il y a quelques années la pression médiatique était telle aux usa qu'il était impossible de critiquer CJ dans les medias sans passer pour un affreux. Il y a eu une sorte de moment orweillien assez bien saisi par ailleurs par South Park (le trumpisme est d'ailleurs l'un des retours de bâton de cet esprit moraliste agressif qui ne supporte pas de contradiction) http://southpark.wikia.com/wiki/Caitlyn_Jenner Le collectivisme moral des groupes divers et variés qui constituent le panthéon swj menace la liberté d'expression, s'en prend à la science quand elle n'est pas conforme à ses aspirations, et promet d'être le plus gros aspirateur à pognon public de ces prochaines années, parce que c'est au contribuable de payer pour leurs souffrances imaginaires et collectives, dire le contraire, c'est déjà être raciste, xénophobe, néocolonialiste, etc. Le poids de l'idéologie diversitaire largement portée par les élites, associé à la white guilt peut avoir des conséquences un peu plus douloureuses que de devoir se taper Lilian Thuram en expert de l'histoire de France. Eduquer les gens à être soumis au politiquement correct le plus pavlovien est aussi se résigner à être totalement servile. https://www.theguardian.com/uk-news/2018/feb/20/rotherham-sexual-abuse-victims-rises-to-1510-operation-stovewood
    7 points
  32. Bonsoir, suite à ce tweet mentionné par @Adriandans tweets rigolos : Je me suis enfin décidé à expliciter les différents étages une bonne fois pour toute ici : Etage 0 : Contrairement aux dénigrements de l'empereur Claude par Suétone dans la vie des 12 Césars, celui-ci était un empereur compétent (mais qui s'est aliéné la classe sénatoriale dont faisait partie l'historien par des purges politiques) La légende de la salinisation du sol de Carthage après la prise de la ville par Scipion Emilien lors de la troisième guerre punique est une fable historique (puisqu'une métropole romaine s'est développée peu après à un endroit voisin) The Romans stole Greek culture -> philhellénisme des élites romaines, notamment des cercles autour des Scipions, et influence culturelle majeure (religion, philosophie, etc) The reason the empire collapsed -> Le long débat historiographique depuis Edward Gibbon voire Saint Augustin, suivi de Montesquieu et ses Considérations (despotisme et perte des mœurs antiques) , Fabry (socialisme d'état), Kyle Harper (climat et épidémies), Bryan Ward-Perkins (invasions barbares) Etage 1 : Leo VI était le fils de Michel III : l'empereur Michel III l'Amorien avait fait épouser sa maitresse à son favori Basile le Macédonien (qui le renversera plus tard), donc il y avait des rumeurs comme quoi son premier fils, Leon VI le Sage serait en fait le fils de Michel III et non de Basile 1er (d'une part parce que sa mère a techniquement partagé la couche des 2 hommes et d'autre part parce que Basile 1er entretenait des rapports compliqués avec Léon VI, et qu'apparemment il aimait ses autres fils, ceux nés après la mort de Michel III davantage). Auguste était evil parce que c'était plus ou moins un tyran qui a mis fin à la république (et qu'il a fait divorcer sa femme qui était enceinte, Livie, pour pouvoir l'épouser) Pompée est accusée d'avoir usurpé la victoire à ses supérieurs lors de ses diverses campagnes, cette critique s'appuie sur un passage de Plutarque : Pour Hadrien, ses liens avec Plotine la femme de Trajan auraient facilité son ascension à l'imperium (c'est notamment relayé par les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar😞: Scipion et son frère se sont fait corrompre lors de leurs campagnes asiatiques (dans une logique de clientélisme et de trafics d'influence) et se sont donc logiquement pris un procès pour corruption à leur retour à Rome, mené par ses adversaires politiques dont Caton l'ancien. Il échappe à la condamnation grâce au veto du tribun Tibérius Sempronius Gracchus, le frère ainé des Gracques, qui est son petit fils par sa mère. Pour Commode, héritier indigne de Marc Aurèle, cf le film Gladiator Auguste a durant sa vie tué pas mal de ses héritiers potentiels (cf la vie des 12 césars) accusés de comploter, et ce serait dû à l'influence de sa femme Livie qui voulait favoriser la succession de son fils Tibère en éliminant les concurrents potentiels Camille m'évoque de vagues souvenirs (il est mentionné dans le traité de la première décade de tite live de Machiavel) , c'était un consul très doué dans les affaires militaires, et toute une tradition historiographique (dont Machiavel) a voulu le dédouaner du sac de Rome par Brennus en disant qu'il était parti ailleurs et lui inventer une pseudo-victoire/sauvetage miracle contre celui-ci : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcus_Furius_Camillus#Deuxième_dictature_(390) Etage 2 : Les rumeurs sur César la "reine de Bithynie" (i.e il vendait son corps contre des avantages divers comme un soutien politique, mais il coucherait également avec les femmes de ses rivaux politiques pour les déstabiliser ou je ne sais quoi) seraient vraies Le mythe actuel de la conversion de Constantin au christianisme sur son lit de mort seraient fausses Le grand Incendie de Rome sous Néron serait un complot pour discréditer celui-ci l'abandon militaire de la province romaine de Bretagne sous le règne de l'empereur Honorius, considérée comme un blunder tactique serait en fait un move intelligent Cicéron aurait inventé le fameux coup d'état de Catilina en trompant celui-ci (pour pouvoir se mettre en avant et passer pour le sauveur de la République) le fameux texte latin qui n'a aucun sens et répété à l'envie dans les manuels, le loreum ipsum, aurait en fait un sens caché Le discours d'Auguste sur la nécessité d'arrêter les guerres de conquêtes pour stabiliser l'empire et épargner la trésorerie impériale ne serait pas du bon sens politique pragmatique mais une erreur stratégique Neron aurait été injustement vilipendé par la propagande de ses successeurs et les chrétiens qu'il a persécuté durant son règne, il aurait également été très populaire auprès du peuple de Rome Silla avait raison de se revêtir de la dictature et d'éradiquer ses ennemis marianistes/populares, il a sauvé la République ! Une part (très) importante des empereurs furent assassinés par leur garde prétorienne, véritable faiseuse de rois. Ceci en vertu, non du hasard (comme Probus assassiné de façon hasardeuse au cours d'une mission de routine) ou aux sombres intrigues politiques mais d'une justice divine immanente, car ils auraient mérite cette fin abrupte. Basile 1er est effectivement soupçonné d'être gay, du fait de sa grande beauté , de sa proximité avec certains hommes de pouvoirs (c'était un favori) et de son ascension sociale rapide (il a notamment été "hébergé" par un homme d'église lors de son arrivée à la capitale). Etage 3 : César fut accusé par ses adversaires républicains de vouloir se faire roi à la manière des orientaux, notamment du fait qu'il concentrait plus ou moins tous les pouvoirs. C'est en tout cas le motif allégué par ses assassins pour légitimer leur geste (necessaire pour le Salut de la République), mais cela n'aurait été que fabulations sénatoriales. Rome tombée à cause de la décadence de ses mœurs => cf la longue tradition historiographique de la décadence des anciens vertus antiques au "despotisme oriental déréglé et concupiscent" : Gibbon, Montesquieu, Rousseau etc Constantin a exécuté son fils Crispus, selon des rumeurs car celui-ci l'aurait cuck avec sa nouvelle épouse Fausta (qui fût également exécutée peu après) : L'histoire Secrète de Procope : un grand classique. Dans ce dernier ouvrage de sa série sur le règne de Constantin, le chroniqueur Procope prend le contrepied des ouvrages précédents tout à la gloire du régime et vitupère très violemment contre les gouvernants : Justinien est possédé par le démon, Théodora est une nymphomane perverse et manipulatrice, la femme de Bélisaire une harpie médisante etc. Ce contraste saisissant entre cette histoire secrète et l'histoire officielle (de nombreux éléments contradictoires sont présents : Justinien est décrit comme l'envoyé de Dieu puis comme le jouet des démons etc) ainsi que le ton polémique/dithyrambique de celui-ci (qui sombre souvent dans l'insulte scatologique pure) a donné lieu à de nombreuses interrogations et interprétations pour les historiens. l'empereur Domitien est connu pour son pouvoir autocratique et ses purges de la classe sénatoriale, une légende noire s'est construite autour de lui Irène l'Athénienne est accusée par de nombreux historiens (et tout le monde en fait) d'avoir fait assassiné son fils incapable Constantin VI après s'être révoltée contre lui pour accéder à l'empire. Elle devient le premier basileus femme de l'histoire (c'est important pour la suite) : Suite à cette transition/usurpation, le Pape a opéré un switch diplomatique : le translatio imperii (c'est compliqué) 1) il a argué qu'une femme ne pouvant détenir l'empire, celui-ci est déclaré vacant 2) En vertu d'une interprétation spécieuse de la Donation de Constantin (un faux historique qui permet au pape de se déclarer maître de la partie occidentale de l'empire), le pape s'estime autorisé à nommer un nouvel empereur (les papes utiliseront le même type d'argument pour nommer des vicaires impériaux guelfes lors des vacances du Saint Empire romain Germanique durant la querelle des Investitures ou la lutte du sacerdoce et de l'empire, voire même pour déposer l'empereur) 3) Il invite donc Charlemagne à venir se faire couronner empereur des Romains (et donc à prendre la sucession des byzantins comme protecteur de la Chrétienté). Et donc ce coup de force de la Papauté aurait été fondé en droit; L'iconoclasme est un courant religieux apprécié notamment par les officiers et les troupes anatoliennes qui constituent le fer de lance de l'armée byzantine, il aurait subi des influences de l'islam notamment sa prohibition des representations artistiques/picturales de Jesus ou de Dieu, ce qui va donner lieu à la querelle des Images. Au début tout va bien, mais cela va poser vraiment problème quand des généraux issus d'Anatolie (et donc iconoclastes convaincus) vont devenir empereur et fonder la dynastie isaurienne, puis vont en profiter pour tenter d'imposer l'iconoclasme comme seul vrai foi via des conciles foireux et détruire les images du Christ. Problème : le pape n'est pas vraiment chaud (et va commencer à s'opposer à l'empereur, ce qui met fin à la période de la papauté byzantine où les papes étaient de dociles sujets de l'empereur), ni le peuple de la partie occidentale (très attaché au culte des images), sauf que l'armée est super hype et que les empereurs sont des généraux très habiles (donc on ne peut pas se passer d'eux => c'est le bordel) The pope was a rebellious patriarch seeking clouth => cf point précédent (dans la religion orthodoxe le pape n'est qu'un des 5 grands patriarches avec Antioche, Alexandrie, Jerusalem et Constantinople, il n'a pas l'autorité neccéssaire pour changer le dogme unilatéralement et a bien moins d'influence sur la hiérarchie ecclésiastique, vu qu'il est à égalité avec les 4 autres) Illyrian Clique => Durant le Décimat, période de la monarchie militaire, de nombreux empereurs soldats furent issues d'une région géographique très restreinte dans la Serbie actuelle. Cet ère qui commenca par Claude le Gothique portent leur nom :https://fr.wikipedia.org/wiki/Empereurs_illyriens vu un nombre disproportionné d'empereurs provenir de cette région (dont Aurélien, Justinien etc) , comparés aux autres provinces de l'empire (2 ou 3 hispaniques, quelques gaulois...). De fait, l'Illyrie était un bassin de recrutement majeur pour l'armée romaine en général (ce qui a posé problème quand les Goths occupèrent la région ...) jusqu'à l'invasion slave couplée à un changement climatique entre le VI ème et le VII ème siècle (et d'autres facteurs complexes qui ont fait déplacer la zone de recrutement primordiale de l'Ilyrie vers l'Anatolie => cf point iconoclaste) Etage 4: Cato The HRE is legitimate : Prenant le contrepied de la citation de Voltaire "Le Saint-Empire romain germanique n'était nullement saint, ni romain, ni un empire", on suppose ici que la translatio imperii respectait le droit romain et donc celui-ci est bien l'état successeur de Rome suite à la vacance d'Irène l'Athénienne. Ce qui suit pour partie la tradition gibeline qui faisait des ottoniens puis des francs saliens et des Hohenstaufen des successeurs des Augustes romains comme Dante avec son De Monarchia, ou l'école sicilienne autour de Frederic II (qui a inventé le sonnet avec des fonctionnaires comme https://fr.wikipedia.org/wiki/Giacomo_da_Lentini, https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_de_Venosa) et ses fils Enzio (dont on peut voir le palais à Bologne) et Manfred) et ses Liber Augustalis qui prenaient pour modèle Auguste et souhaitaient ressusciter l'Âge d'or. La renaissance ottonienne et carolingiennes marquent déjà une volonté de revenir à une langue latine pure en étudiant la grammaire des sources antiques, Cette théorie s'accorde paradoxalement également avec la tradition guelfe qui fait de l’Église dépositaire de l'héritage romain , reposant principalement sur le fait que la structure organisationnelle de l’Église et les diocèses reproduisaient celle de l'empire (la hiérarchie ecclésiastique était calquée sur celle de la bureaucratie impériale) et la donation de Constantin et donc lui suppose le droit de transmettre le pouvoir temporel si les circonstances lui permettent. (Charlemagne serait le successeur legit de Constantin VI). Enfin, elle repose aussi sur la division de l'empire sous Dioclétien : Charlemagne serait le pendant occidental de l'empire byzantin du fait de son attachement à l'orthodoxie religieuse et de son rôle de patrice des romains et protecteur du patrimoine de Saint Pierre (m'enfin celui-ci se considérait avant tout comme Roi des Francs et des lombards contrairement à son fils Louis le Pieux qui se référait seulement comme empereur dans ses édits). Diocletian Socialisme destroys Rome : Phillipe Fabry, La tetrarchie et reformes économiques et sociale de Dicolétien ont contribué à féodaliser l'empire romain, car elles fixent les paysans à un endroit et fait hériter les métiers de père en fils (rip la mobilité sociale). Citons aussi le contrôle des prix qui ne servit pas à grand chose si ce n'est des pénuries. Historia augusta : collection de biographies d'empereur romains sur le style des Vie des 12 césars de Suetone, de l'avis des historiens et de tous, c'est la source historique la plus douteuse, branlante et incohérente de toutes (oui plus que Suétone, plus que Xenophon et plus que Polybe) : AIMA prophecy : Selon une prophétie ayant cours durant la période des Comnènes, la première lettres des noms des empereurs devraient former le mot AIMA (sang en grec), et en effet l'histoire semble suivre cette logique puisque la dynastie commence par Alexios (A) puis son fils Ioannes (Jean) et Manuel (M). Ensuite cela se corse un peu : si le fils de Manuel, nommé Alexis II lui succède il se fait renverser par le cousin de Manuel, l'aventureux Andronic (qui techniquement complète lui aussi le cycle, et cette prophétie semble avoir joué un rôle dans sa prise de pouvoir). Celui-ci profite de l'impopularité de la régente Marie d'Antioche (mère d'Alexis II) et de son supposé amant le protosébsate Alexis pour jouer sur la latinophobie de la plèbe de Constantinople excédée de la politique pro-latine de Manuel puis de la régente qui accorde de vastes privilèges aux républiques maritimes italiennes (qui tissent ainsi des liens avec l'aristocratie terrienne) pour se débarrasser du pouvoir en place et s'emparer du trône. Attila et Léon III : Au Siège d'Aquilée, durant le pillage de l'Italie par Attila, il aurait eu lieu un miracle ou une simple retraite stratégique qui aurait fait partir Attila d'Italie, donc certains prétendent que Léon III savait qu'Attila était secrètement homosexuel, et avit des documents compromettants sur Attila Queen of bythinia : Cesar fut l'amant du roi de bythinie durant son séjour en Orient. Il est resté plus longtemps que privé, ses rivaux politiques optimates répandirent des rumeurs fondées sur la bonne entente de César et le roi de Bithynie Nicomède pour se moquer de sa passivité/manque de virilité et ainsi compromettre sa carrière politique La bataille d'Adrinople: Suite à la mort de Valentinien, un général illyrien compétent d'humble origine (l'un des derniers empereurs-soldats à mener personnellement ses campagnes et remporter des succès sur le Rhin) et seul à même de repousser efficacement les envahisseurs barbares,son frère Valens, empereur d'orient, n'attend pas les renforts envoyés d'occident par son neveu Gratien (un empereur trop souvent négligé) et se fait battre par les Goths et leur cavalerie lourde lors de la bataille d'Adrinople, pour avoir gravement sous estimé le nombre de ceux-ci (en fait l'armée romaine dominait le champ de bataille mais s'est faite surprendre par des renforts de cavalerie lourde qui l'ont surprise puis enveloppée, après avoir résisté à de multiples charges, l'infanterie romaine finit par plier).Dans cette terrible défaite, l'armée romaine perd non seulement l'empereur mais ses troupes d'élite. En fait, selon la théorie la défaite était une intrigue du général Theodose pur éliminer la dynastie valentinienne et s'emparer du pourpre impériale. Donation de Constantin : cf , constantine 4th but forgée au VIII ème siècle, premier exemple de forgerie historique pour légitimer les prétentions temporelles de la Papauté. Constantin aurait légué la moitié occidentale de son empire au Pape car c'était une pieux chrétien/croyant. Elle aurait été forgée sous l'époque du pape Hadrien 1er pour extorquer à Charlemagne ses conquêtes italiennes sur les Lombards et les Byzantins. Cela permit à la Papauté de s'affranchir de la tutelle byzantine et légitima ses prétentions à la théocratie universelle. Mais la forgerie fut debunkée par des humanistes grecs et italiens Sextus Tarquin le Superbe : figure emblématique du tyran dominé par ses passions (cf la Boétie, Discours, Machiavel Discours etc), et qui perdit la royauté romaine suite à la révolte suscitée par son viol de lucrèce (et le suicide de elle-ci) Mais il y aurait une théorie comme quoi c’était un coup monté de Brutus l'ancien et d’aristocrates pour s'emparer du pouvoir Estuscans vasssalize Rome = référence à la fable de Gaius Mucius Scaevola, un citoyen romain exemplaire qui, lors du siège de Rome par le roi Etrusque Lars Porsena (au cours des guerres entre Rome et les Étrusques) aurait cherché à assassiner celui-ci , il rate et se fait capturer mais se lance dans un discours sur la volonté de résistance de Rome, Liberté ou la mort tout ça, et jette sa mains au feu pour démontrer l’attachement du peuple romain à la liberté. Ce qui aurait effrayé le roi qui l'aurait immédiatement relâché et levé le siège de Rome. Dante fait référence à cet fable connue dans la Divine Comédie En fait, durant la monarchie romaine, les romains furent soumis au joug de rois d'origine étrusque. Cette histoire ne serait qu'une tentative de coping par les Romains qui auraient bel et bien perdus et auraient été forcés à payer tribut aux Etrusques Livia killed everyone : Livia killed augustus heirs ^1000 : Agrippa, Auguste,Drusus, Tibere etc car elle aimait tuer ; toute personne de la Domitia Augusta, démoniaque, toutes les accusations sont vraies et même plus Germanicus Etage 5 : Cato schyzo : massacre de Latins : Latins (francs, républiques marchandes italiennes) qui vivaient dans les fondouks/quartiers à Constantinople comme Péra. Depuis la dynastie des Macédoniens, ils constituent une population permanente au sein de l'empire. Graduellement les relations entre latins et byzantin s'empirent, les sujets de discorde sont légions : tarifs, privilèges commerciaux, rivalité politiques et religieuses durant les croisades. Au début, Venise et l'empereur Alexis étaient alliés contre les Normands de Sicile (Robert Guiscard et Bohémond de tarente), alliance qu'il paie au prix fort en concédant des privilèges commerciaux via une bulle d'or . Son petit fils Manuel essaie de révoquer les bulles d'or mais échoue devant les pressions et blocus maritimes. Manuel très francophile, organise tournois, s'habille à l'occidentale etc , s'allie par mariages aux principautés franques d'orient, marie son fils à la fille du roi de France Louis VII alors qu'auparavant les byzantins se mariaient avec de grandes familles nobles de l'empire et méprisaient mariages avec barbares (ex : l'empereur Otton II avait du se contenter d'une nièce de l'empereur et avait du batailler ferme pour cela ). L'empereur Andronicus profite de la révolte qui eut lieu contre le régent sébaste Alexios et la régente marie d'Antioche en jouant sur les sentiments anti latins des constantinopolitains. La révolte degénère en massacre des latins (1187), une des causes de la quatrième croisades. Andronikos ne stoppe pas l'emeute et au contraire utilise l'armée pour massacrer les latins . Chinese lost legion : légion de prisonniers par les parthes qui auraient ensuite transité jusqu'en Chine via la route de la soie pour faire souche dans le Xinjiang, théorie assez répandue. mythe, battle carrhae (crésus, desastre, or fondu) , les perses installèrent les prisonniers romains sur la frontière en extreme orient (sogdiane/bassin du tarim etc) et ceux ci eventuellement traversèrent la route de la soie jusque dans le xinjiang, oasis, s'installèrent là bas et devinrent mercenaires. il y a même un parc d'attractions en chine à ce sujet. Sun wukong =légionnaire romain, et sun tzu = Uzt Nus (roman name) Altar of victory curse : au sénat, depuis le temps de pyrrhus, enlevée par Constantius II, restorée par julien , puis enlevée par Gratien; puis remis par magnus maximus/Quintus aurelius Symamchus, Theodose l'élimine (car Nika est une deese paienne et il veut christianiser l'empire) pour de bond onc empire romain est maudit et cela serait la raison de la chute. things =rome greek , chicken roma Romulus reincarnate, le fondateur de Rome, Romulus, a vu 12 oiseaux sur la colline du palatin, ces oiseaux étaient des poulets. Romulus est disparu dans le vent, et sa mort est assez mysterieuse, il se serait transformé en un de ses poulets via une metamorphose. Il dormait sous le mont palatin puis serait devenu l'un des poulets de l'empereur Honorius, il l'aurait convaincu d'abandonner la Bretagne . complot vénitien : https://pure.royalholloway.ac.uk/ws/portalfiles/portal/1216326/HarrisCompass.pdf Plusieurs récits tentent d'expliquer les causes cachées de la 4ème croisade : Côté Latin, il y a la thèse des evenemenst fortuits, narrée par de la Villehardouin, dans son récit de la croisade, il présente les événements comme une série de malheureux accidents qui ont finalement abouti à un résultat positif grâce à la grâce de Dieu. Il ne considère pas Dandolo comme un conspirateur, mais plutôt comme un homme sage et compétent. Lorsque, en janvier 1204, un nouvel empereur récalcitrant, Alexios V Mourtzouphlos, prit le pouvoir, les croisés, selon Villehardouin, n'eurent d'autre choix que d'attaquer Constantinople. Certains auteurs, comme Niketas Choniates, ont dénoncé l'agression contre Constantinople comme une agression délibérément planifiée. Ils mettent en cause le doge vénitien Dandolo, Boniface de Montferrat et d'autres leaders de la croisade, les accusant d'avoir comploté pour détourner la croisade vers Constantinople. Cette seconde version est basée sur un supposé traité de commerce entre les Vénitiens et le sultan ayyubide d'Égypte. Selon cette théorie, les Vénitiens auraient accepté de détourner la croisade loin de l'Égypte en échange d'accords commerciaux lucratifs à Alexandrie. Sauf qu'elle est refutée car le traité de commerce a une date posterieure à la croisade : could not have been concluded in 1202, and was much later, perhaps 1208 or 1212. Une autre théorie met en cause Philip de Souabe (Philip of Swabia) et les Allemands, les accusant d'avoir planifié le détour de la croisade vers Constantinople dès 1201. Il suivrait en cela la longue tradition inaugurée par les Gesta Francorum et les princes normands Bohemond/Robert Guiscard qui font de Constantinople une étape ,écessaire à la conquête de Jerusalem, iter Hierosolytanum. il faut mettre un empereur à sa solde contrairement aux perfides Angelos alliés de Saladin pour mieux defendre la terre sainte.basée sur histoire des mongols de la horde d'or assiégeant caffa, auraient lancé des corps pourris:malades infectées par la peste dans la ville comme tactique de guerre bactériologique venetians merchants spread the plague on purpose : théorie basée sur histoire des mongols de la horde d'or assiégeant caffa, auraient lancé des corps pourris:malades infectées par la peste dans la ville comme tactique de guerre bactériologique . Les Gênois l'auraient répandu en rentrant en europe. l'auraient fait volontairement, car ce sont des agents du chaos. https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1954_num_145_2_6975 Hannibal double agent : Pourquoi n'a t-il pas marché sur Rome après la bataille de cannes: Il a tué 100 000 romains durant seconde guerre punique, 20% population masculine. Après la seconde guerre punique, de nombreux changements sociaux survinrent : car de nombreux citoyens/nobles furent tués, ce que l'on peut savoir à cause de leurs anneaux laissés sur le champ de bataille. Hannibal aurait travaillé avec la bourgeoisie plébienne de Rome pour contribuer à leur élévation et encrelant les classes aristocratiques bataille de zama = Hannibal aurait fait exprès de perdre contre scipion car celui ci n'était pas dans le top 3 des meilleurs généraux : Alexandre, Hannibal, Pyrrhus Gladiator : maximus meridius commandait la legion Felix, voulait retour à la république. histoire film très romancée (commode, marc aurèle etc) Tang dynasty spies in rome : voyage en occcident, récits de voyageurs chinois en Occident. Espions dans l'empire romain spécialement après vol des vers à soie par Justinien (cf mission secrète via moines, transporté les cocons dans leur batons de pelerin) pour briser monopole de la soie chinoise Heraclius : musulmans envoyerent messages aux rois voisins, Hearclius était convaincu que Muhamad était l'envoyé de dieu et que l'islma était juste une mise à jour du christianisme, Mahomet étant le sucesseur des prophètes Jésus et Moise, il aurait donc voulu se convertir ainsi que l'empire romain mais en aurait été empêché par un complot des nobles dévots . Ils firent de Heraclius un cuck, mais celui ci priait 5 fois par jour => Repose sur des sources arabes écrites 500 ans après les faits, pour expliquer la survie de l'empire romain contrairement à la perse des sassanides, ce qui était difficilemnt explicables selon leurs critères moraux de resister aux armées du calfiat envoyée par dieu pour les historiens musulmans, donc ils ont expliqué cela par la piété d'Heraclius voire sa conversion. on retrouve cette théorie dans le film artabe the message : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Message_(film): Caracalla loved Geta : s'il ne pouvait l'avoir, personne ne pouvait l'avoir, donc son meurtre devant leur mère est un crime passionnel. Caracalla le voulait libre en lui donnant l'après vie en cadeau Etage 6 Valentinian tier : Ottomans avenged the troyans: Le Sultanat Rum était considéré comme le successeur territorial de l'Empire romain. Les Ottomans, dirigés par Mehmed II le conquérant, se voyaient culturellement comme les héritiers des Romains. Après avoir conquis Constantinople, Mehmed II visita les ruines de Troie et se vanta d'avoir vengé Troie et ses habitants en chassant les Grecs de la Turquie moderne. De nombreux peuples, qui avaient subi l'influence hellénistique, ont tenté de se rattacher à la civilisation grecque en se prétendant descendants des Troyens. Cela inclut les Romains avec l'Énéide de Virgile, les Francs avec l'Histoire des Francs et les Bretons qui se considéraient comme les descendants des Troyens exilés. Les Turcs, après leur installation en Anatolie suite à la bataille de Manzikert sous le règne de Süleyman, ont également adopté ce mythe pour légitimer leur lien avec l'Anatolie. Les sources de l'idée des Troyens turcs sont "La chronique de Frédégaire", rédigée au VIIe siècle, et "Gesta Francorum", du XIIe siècle. Selon ces œuvres, les Turcs et les Francs ont fui la région après l'invasion de Troie. Tandis que les Francs ont migré vers la Hongrie et la région du Rhin, les Turcs se sont installés dans les terres scythes. Coluccio Salutati (1331-1406), l'un des rares écrivains à avoir une opinion positive sur les Turcs avant le XVe siècle, affirmait que les attaques des Turcs contre les royaumes chrétiens masquaient leurs mérites. Salutati affirmait que les Turcs étaient plus fidèles à l'âme romaine antique que les Italiens modernes. Selon Felix Fabri, les Turcs étaient les véritables Troyens devenus musulmans, et les véritables ennemis qui menaçaient le monde chrétien à l'époque. Le célèbre voyageur castillan Pero Tafur aurait rapporté que la population d'Istanbul disait : "Les Turcs vengeront Troie" en 1437, lorsqu'il visita la ville. Pendant la conquête d'Istanbul, il était mentionné que le grand Turc, Mehmed II, dédiait sa victoire au nom de la vengeance de la vierge troyenne violée au sanctuaire de Pallas. Au rebours de ce courant, le pape Pie II a rejeté la rumeur selon laquelle les Turcs sont des descendants des Troyens et a affirmé que "les Turcs sont des peuples primitifs et barbares qui ont migré de l'est de la Scythie". Il s'est donné beaucoup de mal pour détruire la rumeur des Turcs troyens, car il soutenait les efforts croisés pour reprendre les terres conquises. Après la conquête de Constantinople les partisans de la croisade ont contesté cette thèse et associé les Turcs aux Scythes, considérés comme barbares à l'époque. Mehmed II avait une passion pour l'Antiquité. Il s'intéressait vivement à la civilisation grecque antique et à l'Empire byzantin médiéval. Ses héros étaient Achille et Alexandre le Grand, et il était capable de discuter de la religion chrétienne avec autorité. On disait qu'il parlait couramment plusieurs langues, dont le turc, le serbe, l'arabe, le persan, le grec et le latin. http://athensdialogues.chs.harvard.edu/cgi-bin/WebObjects/athensdialogues.woa/wa/dist?dis=21 https://www.dailysabah.com/feature/2019/01/30/trojans-ancestors-of-anatolian-civilizations black roman : se moque des théories woke et fait de l'empire romain un empire africain ne se basant sur quelques éléments réels : Septime Sévère était un empereur romain d'origine africaine. Né en Afrique du Nord (actuelle Algérie), il est devenu empereur en l'an 193 après J.-C. et a fondé la dynastie des Sévères. La province d'Afrique était une province romaine située en Afrique du Nord, comprenant principalement la Tunisie et une partie de l'Algérie. Elle était l'une des provinces les plus prospères de l'Empire romain et était considérée comme le grenier à blé de Rome. Biskinius Niger (ou Pescennius Niger) était un général romain du IIIe siècle qui a brièvement revendiqué le titre d'empereur. Il était originaire d'Afrique et est souvent désigné comme "Niger" en raison de sa couleur de peau. Son usurpation a été en grande partie infructueuse et il a finalement été défait par Septime Sévère. Heresy are all true : Les différends théologiques et les controverses ont marqué l'histoire de l'empire romain (à cause du césaro papisme l'empereur est tenu de s'occuper des affaires religieuses en tant qu'instance de Dieu su Terre), tout comme les schismes et les divisions qui en ont découlé : L'iconoclasme désigne la destruction ou le rejet des icônes religieuses, souvent motivé par une interprétation stricte de l'interdiction biblique de l'idolâtrie. Les pauliciens et les bogomiles étaient des groupes religieux considérés comme hérétiques par l'Église chrétienne médiévale. Ils remettaient en question certaines doctrines et pratiques de l'Église et étaient souvent persécutés. Les monophysites étaient des chrétiens qui croyaient en une nature divine unique du Christ, rejetant la notion de dualité entre sa nature divine et humaine. Le monothélisme était une doctrine théologique affirmant que Jésus-Christ avait deux natures (divine et humaine), mais une seule volonté. Cette position a été contestée et débattue lors des conciles œcuméniques. Les miaphysites étaient des chrétiens qui croyaient en l'union de deux natures (divine et humaine) en une seule nature unique, appelée miaphysisme. Les conciles étaient des assemblées d'évêques et de théologiens pour débattre et résoudre des questions théologiques importantes. Certains conciles ont conduit à des schismes et à la création de nouvelles églises chrétiennes. Les schismes font référence à des divisions et à des ruptures au sein d'une religion, généralement en raison de désaccords théologiques, politiques ou liturgiques. Le gnosticisme était un mouvement religieux influent dans l'Antiquité tardive, caractérisé par des croyances ésotériques et une connaissance secrète (gnosis) nécessaire pour atteindre le salut. Santa Claus : Saint-Nicolas : Saint-Nicolas, également connu sous le nom de Nicolas de Myre, est une figure historique du IVe siècle après J.-C. Il était évêque de Myre, une ville de l'Empire romain située dans l'actuelle Turquie. Saint-Nicolas est célèbre pour sa générosité et sa bienveillance envers les enfants. Au fil du temps, il est devenu une figure populaire associée à la tradition moderne du Père Noël. Le Père Noël est un personnage emblématique des fêtes de fin d'année dans de nombreuses cultures occidentales, associé à la distribution de cadeaux aux enfants. Rome 10000 thousand years : en réalité la fondation de Rome précèderait l'invention de l'agriculture Aneid real history : L'Énéide est une œuvre littéraire majeure de la littérature latine, qui raconte l'histoire légendaire du héros troyen Énée après la chute de Troie. L'épopée relate son voyage épique à travers la Méditerranée, sa relation avec la reine Didon de Carthage et son rôle dans la fondation de la ville de Rome. Ces évènements fantastiques seraient donc véridiques : les hauts faits de l'ancêtre mythique des Romains Enée, le suicide de Didon, la 7e lignée d'Albe, un épisode de l'Énéide où Énée, lors d'un combat, tue Turnus, le chef des Rutules, un peuple italique. Marc Antoine one of the murderers : Marc Antoine, proche collaborateur de Jules César , car il fût son légat (général) et maître de cavalerie était considéré comme un commandant militaire talentueux et avait une grande influence politique (il était tribun de la plèbe). Lorsque César a été poignardé à mort par les conspirateurs menés par Brutus et Cassius durant les Ides de Mars, le 15 mars 44 av.JC , une période de chaos politique a suivi à Rome. Marc Antoine a joué un rôle crucial dans les événements qui ont suivi, notamment en prononçant un discours lors des funérailles de César pour inciter la foule contre les assassins. En toute logique, la théorie affirme que Marc Antoine était influencé par les conspirateurs sénateurs, n'a pas pris de mesures pour protéger César lors de l'attaque afin de remplacer celui ci et dominer Rome. Roman empire did not exist : théorie basée sur un tiktok, il n'y aurait aucun document latin vivant, que des copies/fausses. Les monuments comme la colonne de Trajan auraient été bâtis au XX ème siècle. https://www.insider.com/history-anthropology-tiktoker-ancient-rome-not-real-backlash-viral-2021-12 Etage 7 : I have made but one mistake : Les dernières paroles présumées de l'Empereur Titus avant sa mort étaient : "Je n'ai commis qu'une seule erreur". Ce fils de Vespasien, empereur modèle, régna seulement 2 ans de la dynastie flavienne. Plusieurs raisons pourraient se cacher derrière cette patole sybilline : l'eruption de Vésuve, le sac du temple de jérusalem (Titus se préparait à se convertir au judaisme ) Ne pas avoir pu mener à bien son plan d'assassinat de son sucesseur Domitien. body of water Agricola : le général romain Agricola a traversé une étendue d'eau, selon les historiens pour se rendre en Irlande, potentiellement dans le Firth of Clyde ou le Firth of Forth En fait il aurait découvert l'Hyperborée et le newfoundland bien avant Erik le Rouge et sa découverte du Vinland Caligula : Il serait considéré comme un dieu car il agissait comme un dieu païen et se battait contre d'autres dieux : Tyran, comportement incestueux avec sa sœur Drusilla. (pour imiter les mariages divins des ptolémées d'Egypte), guerre contre Neptune, son cheval Incitatus nommé consul. later roman bust : https://fr.wikipedia.org/wiki/Flavius_Eutropius#/media/Fichier:KHM_Wien_I_880_-_Büste_des_Eutropios.jpg https://fr.wikipedia.org/wiki/Galère_(empereur_romain) https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximien_Hercule 4th punic war : Repose sur une incohérence de la saison 2 de Barbarians: https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbares_(série_télévisée,_2020). : Lors de la saison 2 de la série "Barbares" sur Netflix, un personnage évoque le désir de vengeance de Carthage après le sac de la ville par Germanicus, ce qui est complétement incohérent au niveau de la chronologie d'où l'apparition d'une quatrième guerre punique Gordian III :
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  33. Aujourd'hui en France avoir de l'argent qui n'est pas sale jusqu'à preuve du contraire, chez soi peut te mener en prison en plus du fait qu'on te le confisque. https://www.courrier-picard.fr/id400789/article/2023-03-29/400-000-euros-qui-dormaient-dans-un-appartement-compiegne-vont-etre-rendus-au En résumé: -Le gars a 400k€ en liquide chez lui. Comme il paye en billet de 100€ au supermarché il se fait dénoncer par la caissière. La police ne trouve rien contre lui, mais comme il dit que cela vient du fait que ses parents gardaient de l'argent et qu'il ne peut le prouver, on le présume coupable. 2ans de prison avec sursis et confiscation de son argent. Il y a rien qui va dans cette affaire: -Déjà se faire dénoncer car tu payes en liquide. -Ensuite la loi qui interdit d'avoir plus de 10k€ chez soi -Le retournement de la preuve, on a rien contre vous mais comme vous ne pouvez nous prouver que vous êtes innocent vous êtes coupable. CPEF
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  34. Un modèle influent de la lecture (oui c'est plus compliqué que ça les experts, foutez moi la paix) est celui de la double voie, selon lequel il y a deux manières dont on peut lire un mot impliquant des mécanismes cognitifs et cérébraux au moins en partie distincts. La première est la voie phonologique qui repose sur le "déchiffrage", c'est à dire qu'on lit les lettres et qu'on les traduit progressivement en sons suivant les conventions de conversion graphème-phonème par exemple du français, ensuite le mot est reconnu comme si il était prononcé à l'oral. La seconde est la voie lexicale qui repose sur la familiarité avec les caractéristiques de certains mots courants (leur première et dernière lettre, leur longueur, leur contexte typique d'apparition dans une phrase...) qui permet de les reconnaître/prédire sans avoir à faire l'effort de les déchiffrer. La voie lexicale est plus rapide et demande moins d'effort que la voie phonologique, et elle est moins sensible à des altérations comme celle de l'ordre des lettres. Un lecteur expert (donc un adulte qui lit régulièrement) utilisera la voie lexicale la plupart du temps et la voie phonologique pour les mots rares, inconnus, les néologismes etc. Si on se tourne maintenant du côté de l'apprentissage de la lecture, le principe de la méthode globale consiste en gros à se dire "mais dis-donc, la voie lexicale a quand même l'air vachement mieux, pourquoi on s'emmerde à entraîner la voie phonologique avec la méthode syllabique ?" Sauf que chez les personnes normalement constituées les deux ne sont pas indépendantes et si on essaie d'apprendre à courir avant d'apprendre à marcher, on finit par courir mal sans savoir marcher.
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  35. Un graphique intéressant sur l'explosion du nombre d'étudiants envoyés dans le supérieur : On nous envoie davantage d'étudiants mal préparés pour suivre des études supérieures et dans le même temps les moyens pour accompagner ces étudiants baissent en proportion. Et encore ces chiffres ne disent rien sur l'allocation des moyens. Je peux témoigner que dans mon université les 10% de hausse budgétaire sont consacrés au renforcement de la bureaucratie au détriment de la recherche et de l'enseignement (gel du budget des labos, gel des créations de postes d'enseignants universitaires alors qu'on crée massivement de nouveaux services administratifs et des postes de gratte-papier qui ne servent à rien). Sur le fait que les étudiants accueillis aujourd'hui sont de moins en moins aptes à suivre les études supérieures, il y a un double effet : il y a en 10 ans une forte progression du nombre de bacheliers envoyés à l'université (20% d'étudiants en plus) alors que durant cette même période le niveau des bacheliers a baissé (attesté par PISA). Je comprends mieux pourquoi je ressens un effondrement dingue du niveau.
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  36. "Réfléchissons": Donc l'idée c'est que les avions privés c'est pas bien. Vu que le vertu signaling s'arrête à notre frontière, ou un an plus tard et force de lobbying, à celle de l'Europe, on aurait j'imagine, pas la possibilité de voler en Europe. - On aurait toujours la possibilité de faire des avions quand même, vu qu'il faut bien les vendre ailleurs. - On aurait toujours les avions qui peuvent voler sur 90% du globe, mais il faut éviter l’Europe quand on traverse. Ce qui donc ne changerait rien au trafic excepté que ça prendrait certainement plus de temps pour traverser la zone en passant autour. Donc hormis emmerder les joueurs de foot de la ligue des champions, et environ 10000 personnes travaillant dans les entreprises, et 1000 personnes avec la capacité d'utiliser des services privés comme bon leur semble, et ce uniquement s'ils partent de l'Europe, ça fait chier qui ? personne. On va donc avoir une réduction de conso des jets de l'ordre de 20% dans le monde car moins de départ, mais avec +10% de conso pour ceux qui traversent. On oubliera pas que ces gens embêtés vont certainement prendre des avions publics, ce qui ne changera pas drastiquement la donne. Voyons COMMENT il est possible mesurer que les jet privés sont une part non significative du CO2 du monde: nombre d'avions sur 13 ans: 36119 selon wikipedia prenons un P180 avanti comme base, qui est un putain de turboprop 9 places, pas un coucou evidemment: contenance 1596L. Prenons une assomption déraisonnable: il vide son carburant deux fois tous les jours ouvrés de l'année. (bonne blague... ce qui fait 8h de vol PAR JOUR, apparemment le PDG a rien a foutre de sa journée ) Ca fait 36K * 1596 * 200 * 2 = 23 milliard de litres. Donc l'avion totale mondiale privée correspond a 10 l / an automobile(2M de voitures). Mais en rapport aero, il y a 26000 avions de 20 tonnes et + dans le monde donc: 26000*20000*300(car ca vole le week end)*2(car ils font aussi 2pleins)= 312 milliards, et on a pris aucun gros porteur dans le compte, qui font des *10. Il y a donc un rapport de 1/15eme pour le privé, sachant que les comptes été favorables privés, défavorables publics. BREF. et on veut en limiter 1/10 max. Perdre de la liberté pour 1/150° de gain pétrole de l'aviation, soit 1L par auto dans le monde par an, c'est méchamment utile. Je suis pas contre faire chier les joueurs de la ligue des champions cela dit, ca serait que justice envers le temps inutile qu'ils consomment dans ma vie...
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  37. Ce sont toutes les filières sélectives qui sont pas à pas détricotées et déstructurées. Les premiers diplômes à avoir été détruits étaient les BTS. Aujourd'hui ce sont les iut qui morflent. Dans le viseur des ministères et des bureaucrates, il y a désormais les classes prépa et les Grandes Ecoles. Et demain ce seront les masters : l'Etat est actuellement en train de mettre en place l'équivalent de parcoursup pour l'accession aux masters, un outil qui lui permettra de casser la sélection à l'entrée en master le jour voulu. Dans les IUT, il y a désormais des quotas de bac techno (50%) alors qu'on n'en prenait que 15-20% environ auparavant. Mais il y a pire encore que la logique des quotas : le rectorat se permet désormais de modifier unilatéralement les classements effectués par les IUT et fait remonter dans les classements les boursiers au détriment des non boursiers. Et les nouvelles places attribuées sur "critères sociaux" sont faites de façon totalement arbitraire : tel candidat que l'IUT avait classé sur dossier à la 657e place se retrouve, sur décision du prince rectoral, à la 128e (comme ça aurait pu être à la 36e ou à la 254e place...). On est dans le règne de l'arbitraire total. Plus rien n'a de sens. C'est écœurant : l'EN impose aux filières sélectives des gens totalement inaptes à mener une réflexion structurée. Pire, il y a désormais une part non négligeables de gens illettrés. J'imagine que les gens qui n'appartiennent pas au système vont croire que j'exagère en parlant d'illettrés. Mais c'est bien ce que j'observe aujourd'hui. La chute de niveau que je constate depuis 2 ans en post bac est vertigineuse. Vertigineuse. Alors quelle est la raison principale de cet effondrement : les quotas et les bidoullages du rectorat sur parcoursup ? le nouveau bac ? la crise covid ? Sans doute un peu tout ça. En tout cas, je pense qu'on vit un tournant majeur comme la France en avait connu avec les réformes désastreuses de Chevènement. Il ne s'agit pas de petites réformettes qui modifient à la marge le système. Malheureusement, personne dans les médias ou dans le grand public ne mesure l'ampleur de ce qui est en train de s'opérer puisque les effets des politiques actuelles ne se verront qu'à moyen terme.
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  38. Mise à jour (un peu tardive parce que je ne voulais pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué), au final ça n'a rien changé pour moi car j'ai l'esprit suffisamment pervers pour avoir anticipé exactement ces mesures quand j'ai pris mes billets il y a trois semaines. Mon inquiétude était que trop de gens ne soient pas dans ce cas et que le vol se retrouve annulé. Ça m'est déjà arrivé l'année dernière. Et bien sûr je suis en colère à cause de la désinvolture avec laquelle ils changent les règles du jour au lendemain comme si c'était des options dans un jeu vidéo. Du coup mon périple a duré en tout 12 heures : d'abord le taxi pour aller dans une autre ville parce qu'il n'y a pas de vol direct vers la France depuis mon aéroport local et que je ne voulais surtout pas avoir affaire à trois gouvernements à la fois (ça tombe bien l'alternative aurait été KLM et les Pays Bas viennent tout juste de reconfiner). puis le test à l'aéroport, ambiance soviétique avec une file d'attente interminable dehors dans le froid entre deux préfabriqués. on n'attend pas le résultat sur place, il est envoyé par mail "dans les 40 minutes" donc j'ai prévu 4 heures de flottement en cas de couille. Au final il arrivera à l'heure. humiliation rituelle à l'entrée de l'aéroport, ça relève du bruit de fond par rapport au reste, puis attente. Ambiance soviétique bis, très peu de gens, la plupart des magasins fermés, chauffage minimal, courants d'air. Je trouve un endroit avec une chaise et une prise de courant. j'achète un sandwich et à boire quand l'annonce du terminal approche. Je commence à entendre du français autour de moi. L'avion est en retard, l'annonce n'arrive pas, ça râle. finalement on nous indique où aller. J'ai pris une place devant donc je suis un des premiers à embarquer. La poinçonneuse est la première à vouloir vérifier mes documents covid. Elle est un peu agacée que ça n'ait pas déjà été fait, mais j'ai fait mon check-in online et je n'avais pas de bagage en soute donc deal with it. dans l'avion un quadragénaire franchouille, cheveux grisonnés et voix zozotante, est particulièrement zélé pour vérifier que tout le monde porte bien son masque, et un masque chirurgical s'il vous plaît, avec tous les rappels qu'on vous envoie vous ne pouvez pas dire que vous n'êtes pas au courant. Et non ce n'est pas à nous de vous en fournir qu'est-ce que vous croyez ? Bon je vous en donne un pour cette fois madame mais faites attention. Un passager anglais arrive sans masque, petite altercation, le ton du franchouille ne lui revient pas du tout. Finalement il récupère un masque et part s'asseoir sans le mettre (je ne sais pas ce qu'il est devenu après). petite surprise à l'arrivée, on nous annonce que nous allons tous être testés (?). Nous sommes parqués dans un bus. Un père de famille anglais discute avec sa femme : "qu'est-ce qu'ils vont faire si on est positif, nous renvoyer ?". Après avoir enchaîné des couloirs on arrive à un barrage avec deux policiers à l'air blasé. Ils ne font que vérifier nos documents puis nous laissent passer vers le poste frontière où les mêmes documents sont vérifiés une seconde fois, mais avec le pass sanitaire en plus (??). Pas de test. Je ne peux même pas leur en vouloir de la confusion puisque les règles changent toutes les deux minutes, mais je suis content de ne pas être arrivé à l'heure de pointe où ça devait être un sacré bordel.
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  39. La méthode "je pose ma petite crotte et j'attends qu'on me la débunke, en espérant qu'un post passera au travers", ça devient franchement irritant et totalement pas respectueux des gens sur un forum. Quand on accuse littéralement quelqu'un (les fabricants de Pfizer) de tuer +50 000 "jeunes" (en prenant ton ratio de 3 pour 100 000 sur la population mondiale vaccinée), la moindre des choses c'est d'avoir un minimum backé son message. Mais bon, étant un peu con, j'ai regardé la vidéo en me disant, plein de bonne volonté, ça y est, les antivax du forum ont trouvé un truc fou, révolutionnaire. H16 insiste comme un malade pour qu'on checke la donnée, ça doit être de l'analyse de malade, je vais pouvoir arrêter de passer pour le rageux de service et voir la lumière moi aussi. Et bah en fait, le mec prend les courbes de mortalité de l'équivalent local de l'INSEE (jusque là ok) et dit que si la mortalité moyenne semble avoir augmenté en janvier pendant la période de vaccination, c'est que ça doit être la faute de la vaccination. Voilà. Waouh. Impressionné je suis. Conclusion du gars, la mortalité a augmenté en janvier, c'est en janvier qu'on a le plus vacciné, donc c'est la faute du vaccin. C'est littéralement le niveau de l'analyse. Je cite : "Les graphiques ci-dessous représentent le nombre d’injections reçues pour chaque tranche d’âge ainsi que le nombre de décès constatés pour chaque mois." Il aurait peut-être été intelligent de regarder en même temps s'il n'y avait pas un autre facteur qui jouait et pourrait biaiser la lecture. Par hasard, si ce n'était pas... la faute du COVID pour laquelle il y avait un surplus de mortalité en janvier. Hein, genre la base quoi. J'ai donc regardé. Oups. Oh bah zut, en fait janvier c'est le pire de la mortalité COVID. Ça c'est fou. Ça ne serait pas légèrement beaucoup malhonnête non ? Et ça décroit bien sur février et mars, de manière parfaitement cohérente avec ses chiffres de mortalité... C'est bien simple, cela suit parfaitement la courbe du nombre de morts COVID... Je me dis mais non, quand même pas, ce n'est pas possible qu'il ait ignoré cela, volontairement ou non. Je continue à regarder la vidéo. Arrive ce graph magique (repris d'un article inspiré de la vidéo) Commentaire de l'auteur : "Cette période d’octobre 2020 est d’ailleurs la seule pendant laquelle Israël a présenté une mortalité totale standardisée différente de l’habitude. Tout le reste de la période est comparable à la décennie. Nous ne pouvons malheureusement pas explorer plus loin ce sujet, n’ayant pas accès au nombre d’injections antigrippales réalisées sur la période.". Il s'interroge sérieusement sur ce deuxième pic, inexpliqué selon lui alors que le premier pic est expliqué dans cette réalité parallèle par la vaccination causant des milliers de morts. Bien évidemment la piste, c'est la vaccination contre la grippe qui tuerait. Évidemment hein, c'est toujours la faute du vaccin, c'est la règle. Curieux je suis, ne serait-ce pas encore encore tout bêtement COVID ? Je retourne à mon graph. Oups, c'est encore le pic COVID. Mais quelle surprise, donc en fait le raisonnement de YouTube man, c'est que il y a des pics de mortalité, dont un pendant la phase de vaccination. Pendant les deux pics tu as aussi un pic de morts du COVID d'après les stats officielles, mais non, ça ne peut pas être lié. C'est la faute, 1. à la vaccination 2. on ne sait pas. Pas au COVID... Qui a dit wishful thinking au fond de la salle ? Alors peut-être que j'ai tort dans ma lecture, mais je n'affirme pas quelque chose qui serait la news de l'année, sans avoir évacué une explication 10 fois plus logique. Ce que j'ai appris de plus intéressant en regardant cette vidéo en fait, c'est découvrir de nouveaux jeux de société dans la bibliothèque derrière lui.
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  40. Un thread twitter qui m'a bien fait rire : Le saviez-vous ? Au Panthéon, Paris en commun aurait planté 40 arbres dans sa précédente mandature C’est la carte qui le dit... si si! Alors à première vue ca ne saute pas aux yeux cette forêt urbaine grandeur nature.. il faut sans doute contourner le monument pour découvrir cette canopée, que dis-je ce poumon vert. En plus c’est l’occasion de (re)découvrir le site archéologique de Lutèce sous le règne de Caius Annus Betonnus Et là, au milieu des restes de l’ancien temple de la déesse Hidalgravas, on tombe nez à nez avec une des forêts les plus primaires de cette époque: la forêts de pots.. 100% inutile pour la nature, 100% utile pour gonfler les chiffres de la mandature Heureusement ce petit mensonge (car clairement ce ne sont pas des arbres plantés mais au mieux des arbres posés) est un cas isolé.. ah non ? Mais que sont ces 173 arbres plantés aux Halles ? Ce sont les arbres « RE »plantés après avoir tout rasé quelques années auparavant pour refaire la canopée. Non seulement, ils sont REcomptabilisés, mais en plus, notre grande cheffe de la canopée Roani Dalgo ne prend pas en compte le fait qu’ils sont moins nombreux qu’avant Mais grâce @EELVParis5 , je me suis intéressé à une petite comparaison entre la carte qu’on appellera désormais la carte « mensonge » et celle de Paris Open Data. Petit tour de chauffe à #ParisCentre: 41 arbres plantés selon la carte mensonge 26 arbres référencés Et là, bingo: je tombe non pas sur une forêt urbaine mais sur un domaine royal: 1200 arbres d’un coup en 2018. 6% du total de la mandature et ça sur une parcelle de la taille d’un parking. 1200 arbres, ca ne devrait pas échapper à ParisOpenData. Sauf que la forêt semble se faire discrète.. c’est bien simple, sur la parcelle du périphérique extérieure référencée par ParisenCommun comme le poumon vert de sa mandature, sa propre base de données parle de... 6 arbres ! Preparez-vous au choc, j’ai retrouvé la forêt. Notre rempart face au réchauffement climatique. Cette luxuriante verdure qui sauvera l’humanité: C’est la première forêt Miyawaki à Paris. Une forêt qui en impose: 400m2 (soit 2 fois la taille du bureau d’ @Anne_Hidalgo ) ET... 1200 PETITES PLANTES ??!! Donc en fait, il n’y a absolument aucun forêt plantée là-bas. C’est un champ de patates la forêt Voilà l’oasis en question Voilà donc résumé en 3 exemples concrets, 3 mensonges avérés de la municipalité: des arbres en pots comptés comme plantés des arbres comptés comme nouveaux alors qu’ils n’ont été que replantés une forêt de 1200 arbres qui n’en compte aucun Pour info, pour tout ceux qui croient encore aux pipeaux des faux écolos de la mairies: Sur les 170.000 arbres promis par la mairie, 100.000 seront de type forêt Miyawaki. Vous n’allez pas être emmerdés par l’ombre en été Merci d’avoir lu ce thread jusqu’au bout. Si vous aussi, vous voulez un vrai retour de la nature dans Paris, aidez-moi en soutenant mon projet #BudgetParticipatif: un grand jardin à République avec pelouse, sol débitumé, fontaines, kiosque et manège: https://budgetparticipatif.paris.fr/bp/jsp/site/Portal.jsp?page=idee&campagne=G&idee=331&from_url=/bp/jsp/site/Portal.jsp?page=idee&campagne=G&idee=331
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  41. Il y a aujourd'hui en France beaucoup d'entrepreneurs intellectuels libéraux qui font un travail important de recherche sur, approfondissement ou re-packaging et diffusion des idées libérales : - chez les libéraux que l'on dit ou qui se définissent comme "de droite", tu as par exemple Jean-Philippe Delsol ou Nicolas Lecaussin - chez les libéraux tout court, il y en a beaucoup : par exemple Cecile Philippe et Nicolas Marques (Institut économique Molinari), Olivier Babeau (Institut Sapiens), Pierre Bentata (essayiste), Christian de Boissieu (Prof. émérite Paris I), Nicolas Bouzou (Asterès), Jean-Marc Daniel (Prof. émérite ESCP), Laurence Daziano, Erwan Le Noan et Dominique Reynié (Fondation pour l'innovation politique), Francois Facchini (Paris I), Xavier Fontanet, Gabriel Giménez-Roche et Nathalie Janson (NEOMA Business School), Robin Rivaton (essayiste), Christian Saint-Etienne (économiste), etc. Mais si tu as en tête des intellectuels libéraux qui produisent véritablement de nouvelles idées ou qui défrichent de nouveaux champs, je pense que cela manque un peu en France en ce moment, le dernier étant de Jasay, hongrois mais ayant vécu en France. Il faut se tourner vers l'étranger, les Etats-Unis par exemple. La dernière grande innovation est peut-être la théorie des choix publics (1950s-60s). Les seuls trucs que je vois en un peu novateurs, mais qui ne sont pas de la production d'idées nouvelles per se, c'est : en sciences politiques (comment les réformes politiques libérales se font en pratique, livre, résumé) en histoire (naissance des premiers Etats, livre, résumé) il y a plusieurs libéraux qui se sont intéressés aux changements culturels, politiques et techniques des Lumières et à leurs relations avec l'émergence du libéralisme, elle et lui par exemple Si d'autres ont des pistes de vrais producteurs d'idées, je suis preneur.
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  42. On peut dire plein de chose de cette affaire. Déjà, comme d'autres l'ont noté ( @Rocou par exemple), ça vient de Merdapart : c'est donc totalement téléguidé. Comme par hasard, on apprend en parallèle que 15 députains socialistes - dont ce gros benêt de Cambadélice - se sont fait toper les doigts plein de confitures. L'enquête suivra, mais on distingue déjà la réponse du berger à la bergère. Donc oui, ici, on comprend qu'en amplifiant / relayant / commentant ces affaires, on sert la soupe à ce trouduc de Plenel qui méritera le lampadaire qui a déjà son nom. Certes. D'autre part, oui, c'est évident que nos élus s'empiffrent dès qu'ils le peuvent et font généralement preuve d'un mauvais goût de parvenu assez clinquant (le sèche-cheveu plaqué or de la pouffe de Rugy, c'est assez croquignolet, mais tout à fait typique de ce style gitan-manouche qui traverse les "élites" de la Nation à mesure qu'elles se recrutent dans un corps de plus en plus mafieux et crapuleux). De Rugy n'est pas le premier, n'est pas le seul, n'est pas le dernier. Enfin, oui, il y a bien une nécessité de faste pour les réceptions des hauts gradés de la République ce qui amoindrit le propos "ils vivent dans le luxe" puisque c'est justement leur fonction, de représentation, qui leur "impose" ce luxe. Bon. Ceci posé, - on peut, on doit goûter au plaisir de ces misères qui étreignent ces abrutis de politiciens qui ont joué, surjoué la partition de la morale et des bonnes moeurs pour se prendre le retour de bâton dans la gueule. Mieux : n'oubliez pas que Rugy et ses compères, ce sont des types qui expliquent partout que "s'il y a des pauvres, c'est parce qu'il y a des riches", dans la plus pure tradition du socialisme de jalouserie franco-français. Qu'il se prenne maintenant de plein fouet les chenilles de toute la colonne de tanks des médias sociaux est bien fait pour sa gueule de démagogue idiot : à force de répéter ces âneries, il a fini par en convaincre tant que ceux-là vont lui faire les tripes. C'est exactement le genre de leçon qui peut finir par porter dans la tête de ses comparses. - que l'affaire soit présenté par Merdapart ou d'autres n'y change fondamentalement rien, téléguidé ou non, il ne faut jamais louper une occasion de faire gicler un avorton comme celui-là du pouvoir. IL FAUT QUE LES POLITICIENS TREMBLENT, systématiquement, lorsqu'ils exercent le pouvoir. La main tremblante de Montesquieu, c'est pas du poulet et ça devrait occuper les esprits notamment de ceux qui écrivent les lois. De Rugy n'est pas le pire, mais justement : il faut en passer par là pour terroriser les pire aussi. Chaque pas dans cette direction est la bonne. Quand un Macron commencera à faire dans son pantalon à l'idée d'utiliser la CB de l'Elysée, là, on aura enfin un début d'espoir pour sauver le pays. On en est beaucoup trop loin. Un Rugy n'est qu'une petite étape. Il en faudrait beaucoup d'autres pour qu'enfin on se rappelle que ces gens sont des valets, pas des maîtres. - on pleurnichera très vite sur l'aspect "oui mais bon la vie privée de Rugy est passée au crible, c'est dur". Vite, parce qu'en réalité, ce type **a choisi** de devenir politicien. Il n'a pas dérapé malencontreusement sur les listes d'inscriptions dans les différents partis auxquels il a appartenu, il n'a pas présenté par hasard sa bobine dans les élections, il n'a pas agité ses subventions sous le nez des gogos votants pour être nommé ministre sur un coup de chance, un malentendu ou un concours de circonstance. Ce type, comme tous les autres, **a voulu** le sort en question : le homard thermidor, il voulait en croquer. Il l'a eu, et ça s'est su. Maintenant, il va falloir assumer, vindicte populaire comprise. Pour rappel, la transparence doit être nulle pour le citoyen et totale pour le politicien, parce que le citoyen n'a aucun droit et l'Etat, lui, les a tous.
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  43. J'avais pondu ça l'année dernière :
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  44. Libéral classique n'est pas synonyme de libéral modéré. Friedman est toujours cité à tort et à travers sur l'immigration. Je l'ai déjà expliqué à plusieurs reprises sur lib.org et CP : le propos de Friedman était une critique de la social-démocratie. Il ne visait pas à promouvoir un contrôle de l'immigration mais à souligner malicieusement les effets pervers de l’État-providence sur les libertés individuelles. C'était un argument pour montrer les incohérence de la social-démocratie, qui se prétend progressiste en matière d'immigration, mais dont l'application des principes aboutit à l'exact opposé à une politique autoritaire dans ce domaine. Friedman n'était pas un libéral modéré mais un libéral "pragmatique". Il considérait que les libertés économiques, politiques et civiles étaient indissociables. Son approche pragmatique était de gagner petit à petit des libertés économiques, considérant que les libertés économiques ouvriraient une brèche et que les autres libertés individuelles finiraient par suivre naturellement. Je ne connais aucun argument libéral classique en défaveur de la liberté de migrer. Aucun. En revanche, il y a de nombreux prétendus libertariens anarcho-capitalistes (en fait des droitards) qui mobilisent leur corpus théorique (à la suite de HHH) pour lutter contre l'immigration. Je rappelle par ailleurs que ce sont des principes libéraux classiques (et non des principes anarcho-capitalistes) qui ont permis l'espace Schengen, c'est-à-dire une mise en œuvre très concrète de la liberté de circulation des personnes au sein de l'UE.
    6 points
  45. La Suède, souvent considérée comme un modèle en matière d’éducation, observe désormais un recul des compétences en lecture et en compréhension, ainsi qu’une baisse de la concentration des élèves. S’appuyant sur l’avis de chercheurs et pédiatres, le gouvernement suédois remet en cause la stratégie numérique mise en place dans les écoles, veut réduire le temps passé par les élèves devant les écrans et réintroduire l'usage des manuels en classe : https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/05/21/numerique-a-l-ecole-la-suede-juge-les-ecrans-responsables-de-la-baisse-du-niveau-des-eleves-et-fait-marche-arriere_6174171_3244.html Que disent les chercheurs ? Le développement des compétences numériques durant la scolarité est évidemment fondamental dans nos sociétés contemporaines. Mais le tout-numérique n’est pas une bonne idée : il ne faut pas abandonner les livres et les manuels, ni l’écriture manuscrite. En Suède, 56,8% des enseignants en lycée estiment que leurs élèves écrivent rarement ou jamais à la main, ce qui a notamment des conséquences sur les apprentissages. J'avais lu, grâce à un lien posté ici il me semble (mais je ne retrouve pas), une méta-analyse de recherches en psychologie cognitive qui expliquait les défaut en matière de compréhension et d'apprentissage de la lecture sur écran contrairement à une lecture de document imprimé. Concernant les défauts de l'écriture numérique par rapport à l'écriture manuscrite, voici un article intéressant : https://lelephant-larevue.fr/thematiques/erreurs-nombreuses-ecriture-manuscrite/ Il y a un âge pour tout ! Placer un jeune enfant devant un écran, surtout sans présence de l’adulte et de façon prolongée et répétée, nuit à son bon développement. Or en Suède, en 2018, près de la moitié des enfants de 3 ans utilisaient quotidiennement Internet, 20 % des 5-8 ans avaient leur propre smartphone et 32 % possédaient une tablette.
    5 points
  46. Je vois qu'on est passé du mode "on critique la donnée" à "on attaque le messager". Classe. Partons du principe que je suis un agent infiltré de Pfizer / Véran / la bien-pensance, choisissez votre ennemi favori. Et donc, sur le fond maintenant : - En quoi est-ce faux de rappeler que faire des études de risque sur la base des données de pharmacovigilance, ça ne rime à rien ? On peut refaire pour la 5e fois la discussion, je peux ressortir encore la notice méthodo des études, pas de soucis mais oui lassitude il y a. - Ca vient d'où la connaissance du risque cardiaque sur les hommes jeunes à part de la pharmacovigilance ? Et les chiffres précis justement qui permettent 1. de confirmer l'ampleur limitée du risque (sur la base des informations disponibles) 2. orienter sur les meilleurs vaccins par classe d'âge 3. confirmer que le risque vaccinal est très inférieur au risque du COVID sur ces populations - Ca vient d'où à part des études "officielles" la confirmation sur la durée limitée apportée par la vaccination ? - "On nous ment". OK super, c'est quoi les alternatives ? La data devient miraculeusement propre quand elle dit ce que vous voudriez qu'elle dise ? Sinon c'est quoi la donnée propre ? Parlons-en, ravi d'avoir des exemples Il y a un monde entre : Partir du principe que la donnée est imparfaite, rester vigilant, checker toutes les nouvelles data et ajuster sa connaissance au fur et à mesure. Et dans tous les cas laisser chacun libre de son choix. Partir du présupposé "on nous ment, les vaccins tuent" et tenter de le prouver de manière obstinée, envers et contre tout Partir du présupposé très liborg "je suis contre l'obligation vaccinale donc je dois être contre le vaccin" et tenter de démontrer que le vaccin ne marche pas Ce n'est pas déformer la data pour lui faire dire ce qu'elle ne dit pas qui va aider à lutter contre l'obligation vaccinale. C'est l'inverse, ça nous rend inaudible, mêlés aux obscurantistes. Pourquoi Macron et tous les politocards se choisissent-ils comme ennemis les antivax à part parce que ce sont des ennemis faciles ? Personne ici ne part du principe que la science est une blanche colombe, que la data est 100% clean. Mais rien ne montre de manière crédible un risque vaccinal significatif avec ce qui est disponible actuellement. Il faut remettre l'église au milieu du village. Et c'est orthogonal à un positionnement sur l'obligation vaccinale.
    5 points
  47. Oui, les conservateurs reprochent au libéralisme de ne pas être une conception perfectionniste de la politique, comme pouvait l'être par exemple celle de Platon soutenant que le but de la politique est le bien / l'élévation de l'âme. Les libéraux peuvent critiquer cette objection de plusieurs manières: -en soutenant que l'Etat, dont le moyen est la force (légale), ne peut pas produire cette élévation morale (à la différence de la persuasion ou de l'éducation conçue comme activités privés et volontaires). -en soutenant que, même si l'Etat pouvait le faire, ce serait au prix de libertés qui compte au moins autant voire davantage dans l'obtention du bonheur humain. -en soutenant enfin que, les conceptions de la vie de vertu étant inévitablement différentes, demander à l'Etat de rendre les gens vertueux ne viole pas seulement les libertés, cela menace telle conception particulière de la vertu d'être éradiquée par un dressage psychique favorables à des valeurs jugées nocives (par exemple les jacobins ou les communistes n'ont pas la même conception de ce qu'est une vie de vertu que ne l'ont les conservateurs -et au sein des conservateurs, un conservateur chrétien n'aura pas exactement les mêmes préférences éthiques qu'un musulman ou un bouddhiste. Admettre que le politique puisse agir au-delà de la défense de la liberté conduit donc à des luttes inextricables entre groupes qui essayent mutuellement de façonner le mode de vie global de d'autres individus ou groupes). Le libéralisme n'est pas responsable du manque ou de la crise du sens. Il est une doctrine politique et pas une philosophie générale (ou une religion). Il prétend résoudre la question du meilleur régime politique, pas celle du sens de la vie. "Le libéralisme n'est pas une vision du monde parce qu'il n'essaie pas d'expliquer l'univers, parce qu'il ne dit rien et ne cherche pas à dire quoi que ce soit sur la signification et les objectifs de l'existence humaine." (Ludwig von Mises, Le Libéralisme, 1927) Le fait qu'il considère que les questionnements ultimes sur l'existence ne nécessitent pas que les façons de vivre découlant des réponses proposées soient appliquées par la force n'implique nullement qu'il méprise ces questionnements ou qu'il prétende qu'ils soient impossible d'y répondre. Le libéralisme n'est ni un relativisme ni un nihilisme, ni même un scepticisme mou. Certains penseurs libéraux étaient des philosophes qui ont également émis des jugements tranchés -d'ailleurs divergents entre eux- sur ces questions ultimes. Mais il ne faut pas confondre la politique avec la morale ou avec l'ontologie. (Ce qui ne veut pas dire que les choix politiques ne présupposent pas des choix moraux et métaphysiques, généralement inconscients). Il serait donc appréciable que la droite cesse d'accuser le libéralisme d'être un "hédonisme" insipide, car cette accusation est hors sujet. Le fait que ce poncif haineux persiste obstinément depuis 200 ans n'incite hélas pas à l'optimisme en la matière. Il ne fait que masquer l'appétit de certains pour utiliser la violence légale afin d'imposer ce qu'ils croient être la vérité. Au final, le collectiviste respectueux des procédures d'accès au pouvoir politique n'est qu'une variante policée du terroriste.
    5 points
  48. Avec l'augmentation de la capacité de stockage et les réseaux ubiquitaires on se met à enregistrer plein de données qu'on n'avait pas avant (car on met des capteurs communiquants partout). Maintenant on également la puissance de calcul permettant de traiter cette masse de donnée. Typiquement ça revient à chercher des formes dans les espaces où tu représentes tes informations. Par exemple une droite dans un espace à deux dimensions dans lequel tu enregistres la taille et les résultats aux tests de lecture. Car plus on est grand mieux on lit (ce qui est statistiquement vrai). Ça permet de remarquer des corrélations qu'on ne pouvaient pas voir avant. Cependant ces corrélations sont agnostiques : à priori rien ne te permet d'une part de décider (uniquement à partir des données) si ces corrélations représentent un lien de causalité (il y en un entre la taille et la capacité de lecture ... mais qui n'est pas celui auquel on pourrait s'intéresser pour en tirer de quoi avoir une action sur l'illettrisme) ou si c'est juste comme ça par ce que c'est comme ça point à la ligne. Enfin se reposer uniquement sur les données pour prévoir le futur (car si tu analyses les données c'est pour faire quelque chose à partir de ces analyses) tu ne peux pas faire mieux que d'imaginer que demain sera probablement comme hier. Et là tu t'exposes au paradoxe de la dinde qui pense que l'être humain est bon envers elle car il s'occupe d'elle et la nourrit... Jusqu'à la veille de Thanksgiving.
    5 points
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