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Mallory

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  1. Michel-Georges Micberth est à ma connaissance le représentant français le plus connu de l'anarchisme de droite. Certaines de ses allocutions (ou "Tribunes Libres") sont disponibles sur dailymotion ; mes préférées sont" Micberth et les femmes", et "L'Eloge de l'abstention". Par "de droite", il faut entendre une conception aristocratique de la liberté au sens étymologique du terme (et non au sens d'un régime reposant sur des privilèges accordés par l'Etat). A cet égard, ils condamnent donc toutes formes de régimes où une majorité (ou une minorité élue) est en mesure d'entraver l'épanouissement individuel des hommes ; ou plus exactement des hommes de valeurs, car ils méprisent d'ordinaire les foules en tant que telles ; ou plus exactement encore, ils ne se font guère d'illusion sur leurs dispositions à chérir la liberté et à tendre vers toujours plus d'épanouissement individuel, au sens le plus moralement élevé qui soit (cf "Vers une Nouvelle Droite" sur dailymotion ; la citation de Nietzsche au début de la discussion est caractéristique). Les anarchistes de droite français sont peu portés sur l'économie politique, c'est pourquoi certains de leurs textes sont entachés de brefs passages critiquant le capitalisme. Toutefois, et sans doute inconsciemment, c'est bien souvent le capitalisme d'Etat qu'ils conspuent. Aux Etat-Unis, Mencken - qu'appréciait beaucoup Rothbard - peut clairement être considéré comme anarchiste de droite. L'anarchisme de droite est donc aisément assimilable à l'anarcho-capitalisme. H-H Hoppe est sans doute le penseur libertarien qui s'en rapproche le plus, eu égard à sa conception aristocratique du libéralisme.
  2. Ce n'est pas contradictoire, bien au contraire. Un droit naturel non-fondé sur la morale me semble tout-à-fait inconcevable. Qu'un être soit doté de volonté et de raison est une donnée au fondement de la morale en général et du droit naturel en particulier. Le droit naturel antique est nécessairement fondé sur la nature humaine en particulier (et non seulement sur l'observation de la nature dans son ensemble), comme le droit naturel moderne et comme toute forme de droit naturel logiquement concevable.
  3. Mallory

    Comment convaincre ?

    Dans un cadre libéral, les assurances offriraient sans nul doute des incitations à porter un casque puisque, toute chose égale par ailleurs, la catégorie des motards sans casque coûterait plus cher à indemniser que la catégorie des motards avec casque (et si cette différence de coût n'existait pas, cela signifierait que le casque ne sert strictement à rien, ce qui clôt du même coup le débat). Dans tous les cas où l'action d'une personne n'a de conséquence, bénéfique ou néfaste, que sur elle-même, au nom de quel principe morale toute autre personne, fût-elle élue, aurait le droit de contraire la première personne à agir comme il lui plaît ? Par ailleurs, si l'on autorise le législateur à légiférer sur un problème donné au motif que deux catégories d'individus ne présentent pas les mêmes risques, alors on l'autorise à légiférer sur tout et n'importe quoi. Il devrait par exemple interdire la conduite des voitures rouges, puisque les conducteurs de ces dernières ont statistiquement une conduite plus risquée ; il devrait également, en toute rigueur, interdire aux gens qui achètent de l'alcool de conduire des voitures, puisqu'ils sont plus susceptibles d'être ivres et d'adopter une conduite à risque. Etc. (puisqu'il existe un nombre potentiellement infini de catégories de population différentes qui présentent, statistiquement, des risques différents)
  4. Mallory

    Comment convaincre ?

    Peut-être Aron, si l'on est suffisamment indulgent pour le considérer comme libéral.
  5. Si la justice ne dérive pas, d'une façon ou d'une autre, de la morale, alors il n'existe strictement aucun étalon de mesure permettant de juger qu'une loi est bonne ou mauvaise. Je pense que les définitions ancienne et moderne de la justice que tu présentes, PABerryer, sont trop étroites pour englober le domaine de la justice (ou le domaine du droit, qui est le même). Il me semble qu'il faut définir la morale comme la science de l'action bonne ou mauvaise, et donc la justice comme la science de l'action sociale bonne ou mauvaise; c'est à dire de l'action de l'homme en interaction avec d'autres hommes (ou plus largement d'autres sujets de droits). Dans ton exemple, en toute rigueur, une rupture unilatérale de contrat est à la fois immoral et injuste; mais dans le cadre d'une négociation, il me semble que la partie réticente à renégocier finira nécessairement par accepter dès lors qu'on lui propose une contrepartie d'une plus grande valeur que le manque à gagner provoqué par le non-respect du contrat. (De même que le stock d'un produit finit nécessairement par s'écouler dès lors que le prix est suffisamment abaissé). Etant donné les définitions de la justice et de la morale que je viens de présenter, le domaine de la morale est plus étendu que le domaine de la justice (lequel n'est jamais en dehors du domaine de la morale). Un vice est donc une action mauvaise, néfaste, pour celui qui la commet, mais puisque ce n'est pas un action sociale (qu'elle n'est pas une relation à autrui) ce n'est pas une injustice. Je ne comprends pas où réside le paradoxe car cela n'est pas contradictoire avec l'idée que le respect du droit de propriété, par exemple, est juste (et moral) et permet le développement de la civilisation, et donc le développement moral de l'humanité dans son ensemble.
  6. Mallory

    Comment convaincre ?

    Je ne vois pas bien ceux que tu as à l’esprit car parmi les libéraux français (outre Bastiat) Say, Constant, Molinari et Faguet ont, à mon sens, une plume très élégante. Je lis en ce moment le Traité d'économie politique de Jean-Baptiste Say et la pureté de sa prose est à faire pâlir une grande partie des écrivains contemporains, alors même que l'on s'attendrait à un style sec, voire austère, au regard du sujet traité.
  7. Mallory

    Comment convaincre ?

    Pour en revenir au problème des moyens à mettre en oeuvre pour convaincre, le Traité de l'argumentation de Perelman est une référence en la matière.
  8. Une page intéressante qui répertorie un ensemble de définitions diverses du capitalisme : http://en.wikiquote.org/wiki/Capitalism
  9. Grosso modo, celle que tu viens d'esquisser.
  10. Mais une hypothétique économie purement non-capitaliste, donc purement communiste, ne constitue pas véritablement l'objet de la science économique. Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner l'ordre de l'exposition des théorèmes économiques chez Mises et chez Rothbard : ils étudient d'abord le plus exhaustivement possible une économie capitaliste pure, et c'est ensuite, sur cette base doctrinale, qu'ils réfutent les théories anti-capitalistes. C'est à partir de l'étude du capitalisme pure que la critique du communisme fait sens, du moins d'un point de vue économique. Le cœur de la science économique me semble donc bien être l'étude de la production de richesse sous un système capitaliste et de division du travail.
  11. Mais cela ne nous dispense pas d'accepter la définition du capitalisme en question, si celle-ci est juste. Ma question initiale était de savoir pourquoi la définition de l'économie comme étude du mode de production capitaliste était une mauvaise définition.
  12. C'est pourquoi je me suis contenté de dire que l'affirmation de Lancelot "mériterait quelques développements" Je ne saisi pas la raison pour laquelle la définition de l'économie en question - comme la science de l'étude de la production de richesses sous un système de division du travail et de capitalisme - constitue un cheval de Troie pour les marxistes.
  13. Il y a des tas de manières de définir l'économie. L'étude du "mode de production capitaliste" est une de ces définitions, qui se trouve être à chier. Il me semble que cela mériterait quelques développements. George Reisman définit par exemple l'économie politique "as the science that studies the production of wealth under a system of division of labor".(Capitalism p.65) Il ajoute en note : "I could also say that economics is the science which studies the production of wealth under a system of division of labor and monetary exchange, or under a system of division of labor and capitalism". Il me semble que sa définition va plutôt dans le sens de la définition de "l'objet de l'économie ...comme mode de production capitaliste".
  14. Ici, Hoppe ne dit pas exactement la même chose, car précédemment, il avait présenté des propositions analytiques (et donc a priori). Maintenant, il mentionne des propositions praxéologiques (qui sont selon lui synthétiques a priori), puisque l'action humaine est en jeu. C'est l'aprioricité de telles propositions qui oppose l'école praxéologiste à toutes les autres écoles en économie (et non l'aprioricité des propositions analytiques mentionnées auparavant). Le rapprochement qu'il fait entre ces deux types de propositions lui permet de montrer leurs similitudes : la recherche de preuve empirique n'est pas pertinente, elle n'a tout simplement aucun sens ici, comme dans la recherche d'un triangle rectangle qui ne satisferait pas le théorème de Pythagore. De même que ce théorème est vrai en vertu de la structure de l'espace (puisqu'il s'agit de géométrie); de même, les affirmations de Hoppe sont vraies en vertu de la nature, de la structure même de l'action humain intentionnelle (puisqu'il s'agit de praxéologie). L'expérimentation ne confirme jamais une hypothèse empirique; au mieux, elle ne fait que la corroborer. En revanche, la déduction (lorsqu'elle est correctement menée) conduit nécessaire à des propositions vraies. La loi de l'utilité marginale décroissante est irréfutable parce qu'il n'est pas possible de concevoir l'action humaine autrement, de même qu'il n'est pas concevable qu'un objet soit entièrement bleu et entièrement rouge au même moment. Pour vous en convaincre, essayez de la réfuter par l'expérimentation (vous n'avez fait que mentionner le protocole général) Il y a une différence entre le fait qu'il ne soit pas pertinent de confirmer une proposition praxéologique (synthétique a priori selon Hoppe), et l'idée que ses idées ne puissent pas être remises en cause. Il pourrait reconnaître ne pas avoir correctement déduit l'un de ses théorèmes praxéologiques par exemple.
  15. Tel que je le comprends, il affirme plutôt que tout théorème praxéologique (s'il est correctement déduit des théorèmes sous-jacents, et notamment de l'axiome de l'action humaine) ne peut être réfuté par l'expérience, et que toute tentative est vouée à l'échec. Le problème épistémologique sous-jacent est celui de l'induction : trouver une occurrence (ou plusieurs milliers d’occurrences) dans la réalité allant dans le sens d'une hypothèse des sciences empiriques (i.e. susceptible d'être réfutée) ne suffira jamais pour la confirmer, puisque que l'on est jamais à l'abri d'un phénomène contraire que l'on aurait pas trouvé (au mieux, elle est corroborée). En revanche, il est inutile de chercher à prouver les propositions analytiques que Hoppe mentionne ici, puisqu'elles sont vraies en vertu des définitions des concepts mis en jeu. Il n'est tout simplement pas pertinent, d'un point de vue scientifique, de chercher à réfuter une proposition analytique par l'expérience. De même que mesurer un millier de triangles rectangles ne suffira pas pour prouver ou confirmer le théorème de Pythagore; il ne serait pas pertinent de rechercher expérimentalement un triangle qui ne satisferait pas les conditions de ce théorème pour le réfuter. S'il est faux, il est réfutable de façon a priori, sans expérimentation. Il en va de même pour les propositions énoncées par Hoppe. En ce qui concerne votre exemple, s'il y a deux objets, ce ne sont pas les mêmes. Ce ne sont pas les mêmes du fait même de leur position dans l'espace (donc de façon a priori, puisque l'on pose par définition qu'ils ne sont pas au même endroit). Même si toutes leurs propriétés physiques sont identiques à l'atome près, ils restent différents par l'espace.
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