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Orphy Vendetta

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Tout ce qui a été posté par Orphy Vendetta

  1. " Examinez la Société telle qu'elle est, obéissant en matière de services rémunérables au principe individualiste, et vous vous assurerez que chacun, en travaillant pour soi, travaille en effet pour tous. " " Les choses sont arrangées d'une façon si merveilleuse, que lorsque nous avons imaginé un procédé, ou découvert une libéralité de la nature, quelque nouvelle fécondité dans le sol, quelque nouveau mode d'action dans une des lois du monde physique, le profit est pour nous momentanément, passagèrement, comme cela était juste au point de vue de la récompense, utile au point de vue de l'encouragement, - après quoi l'avantage échappe de nos mains, malgré nos efforts pour le retenir ; d'individuel il devient social, et tombe pour toujours dans le domaine de la communauté gratuite. Et, en même temps que nous faisons ainsi jouir l'humanité de nos progrès, nous-même nous jouissons des progrès que tous les autres hommes ont accomplis. En définitive, avec le chacun pour soi, tous les efforts de l'individualisme surexcité agissent dans le sens du chacun pour tous, et chaque progrès partiel vaut à la Société, en utilité gratuite, des millions de fois ce qu'il a rapporté à son inventeur de bénéfices. Avec le chacun pour tous, personne n'agirait même pour soi. Quel producteur s'aviserait de doubler son travail pour recueillir, en plus, un trente-millionième de son salaire? " Frédéric Bastiat, Harmonies économiques, 1870
  2. Davantage qu'une élucubration utopique, le respect des individualités et le développement de soi que ce respect permet, avec pour finalité d'offrir aux personnes de trouver une place à leur convenance dans la société, participe d'une attitude politiquement responsable. A quoi bon s'obstiner à vouloir faire ce que l'on veut de qui l'on veut quand cela n'aboutit qu'à des pertes de valeur ? Si la France rejette en bloc les idées libérales, elle est aussi championne pour freiner les ambitions personnelles. Or pour continuer à fonctionner la société ne peut se passer de la réussite d'un bon nombre d'individus, la richesse créée par quelques uns demeurant insuffisante.
  3. Afin d'éviter tout malentendu, Carl Gustav Jung a distingué l'individuation de l'individualisme, terme plus couramment employé mais que l'équivoque expose à la mauvaise foi de ses détracteurs. Dès 1916 il emploie ainsi le terme d'individuation pour désigner " la prise de conscience qu'on est distinct et différent des autres, et l'idée qu'on est soi-même une personne entière, indivisible. " Pour lever les ambiguïtés, le terme d'individualisme ne sera plus utilisé que dans son sens négatif. Car l'adoption de cette terminologie lui permet d'insister sur l'importance de la notion du Soi (l'identité de Soi-même) qui ne doit pas être prise pour un égoïsme : " On dit d'un égoïste qu'il est plein de lui-même, ce qui, naturellement, n'a rien à voir avec la notion du Soi, telle que je l'utilise. La réalisation de son Soi se situe à l'opposé de la dépersonnalisation de soi-même. Prendre l'individuation et la réalisation de son Soi pour de l'égoïsme est un malentendu tout à fait commun ; car les individus font en général trop peu de différence entre l'individualisme et l'individuation. L'individualisme accentue à dessein et met en relief la prétendue particularité de l'individu, en opposition aux égards et aux devoirs en faveur de la collectivité. L'individuation, au contraire, est synonyme d'un accomplissement meilleur et plus complet des tâches collectives d'un être, une prise en considération suffisante de ses particularités permettant d'attendre de lui qu'il soit dans l'édifice social une pierre mieux appropriée et mieux insérée que si ces mêmes particularités demeuraient négligées ou opprimées. " L'Âme et la vie (1945). Ce qu'entend Jung par principe d'individuation c'est la mise en perspective de la possibilité d'une connaissance approfondie de Soi qui, dans le respect de la singularité de l'être, doit aboutir à l'optimisation de ses capacités propres au sein de la société. " Le soi, c'est l'autre ou les autres. L'individuation n'exclut pas le monde, mais l'inclut. " (Von den Wurzeln des Bewunssteins, 1954).
  4. " Scandant ses premiers mots avec des coups de poing abaissés dans le vide, Pausole articula lentement : - Monsieur, l'homme demande qu'on lui fiche la paix ! Chacun est maître de soi-même, de ses opinions, de sa tenue et de ses actes, dans la limite de l'inoffensif. Les citoyens de l'Europe sont las de sentir à toute heure sur leur épaule la main d'une autorité qui se rend insupportable à force d'être toujours présente. Ils tolèrent encore que la loi leur parle au nom de l'intérêt public, mais lorsqu'elle entend prendre la défense de l'individu malgré lui et contre lui, lorsqu'elle régente sa vie intime, son mariage, son divorce, ses volontés dernières, ses lectures, ses spectacles, ses jeux et son costume, l'individu a le droit de demander à la loi pourquoi elle entre chez lui sans que personne l'ait invitée. - Sire... - Jamais je ne mettrai mes sujets dans le cas de me faire un tel reproche. Je leur donne des conseils, c'est mon devoir. Certains ne les suivent pas, c'est leur droit. Et tant que l'un d'eux n'avance pas la main pour dérober une bourse ou pour donner une nasarde, je n'ai pas à intervenir dans la vie d'un citoyen libre. Votre œuvre est bonne, monsieur Lebirbe, faites qu'elle se répande et s'impose, mais n'attendez pas de moi que je vous prête des gendarmes pour jeter dans les fers ceux qui ne pensent pas comme nous. " Pierre LOUYS, Les Aventures du roi Pausole, 1901 D'autres exemples ?!
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