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  1. Peut-être qu'il serait intéressant dans un premier temps d'explorer pourquoi les personnes qui sont déjà présentes sur le forum viennent lurker et/ou participer ?

     

    Ca permettra d'identifier les besoins auxquels il répond, et à partir de là, de trouver de bonnes approches pour permettre aux autres personnes qui seraient intéressées mais qui ne connaissent pas le forum de le trouver. Sinon, c'est mettre la charrue avant les boeufs.

     

    Pour ma part, je participe très peu mais je lurke activement, plusieurs fois par jour depuis plus d'une décennie. Je le fais parce que c'est un lieu globalement sans langue de bois, où la plupart des sujets sont abordables, et où les participants font généralement preuve de raison et s'astreignent à exposer des arguments et à développer leur pensée. Il y a certainement d'autres choses, mais c'est ce qui me vient en première approche.

     

    Je participe peu, par contre, parce que c'est souvent un peu trop rugueux à mon goût. Il me faudrait plus de tolérance pour les faiblesses de chacun pour oser poser tout ce que j'aurais à partager, mais qui ne sont que des réflexions, des doutes, des interrogations. 

     

    Un autre de mes besoins serait probablement de nouer des relations riches avec d'autres participants, car ça me semble un repère de gens intéressants (indépendamment de la question libérale, d'ailleurs).

     

    Ou encore, avec ces autres participants, d'explorer certaines questions et de faire avancer des cheminements de pensée, mais sereinement. Par exemple, ça fait des années que j'aimerais approfondir une réflexion autour des aspects coopératifs du libéralisme. Mais la vie au quotidien est déjà assez faite de violence pour ne pas venir m'en rajouter ici ! Et en même temps, ça me navre ; on est du même bord a priori, pas besoin de s'écharper ou d'être désagréables entre nous.

     

    Mais ça ne correspond qu'à mes propres besoins actuels et potentiellement à ceux de l'audience dont je fais partie. Ils ont évolué dans le temps (initialement, j'étais plein de projets libéraux).

     

    Le forum a plein d'audiences différentes, et les identifier serait probablement un grand pas en avant pour votre projet. 

     

    Effectuation 101 : faire avec ce qu'on a, et ce qu'on a ou qu'on peut avoir assez facilement sans doute, c'est la réponse à la question : qu'est-ce que ça vous apporte, à titre personnel, de venir ici ? Des patterns émergeront, et révèleront une segmentation d'audiences avec des besoins différents. Les stratégies pour les attirer varieront, d'autant plus que vous voudrez peut-être faire un focus sur certains types d'audiences pour répondre aux besoins de l'asso.

     

    Si ça résonne, dispo pour en discuter.

    • Yea 4
  2. J'ai lu ceci hier dans un petit roman de 1866 d'Alfred Assollant, Un quaker à Paris :

     

    Quote

    Quand je me promène sur le boulevard, moins je m’explique et plus je comprends la prodigieuse réputation de Paris.

    Pour l’étendue et la population, Londres est bien supérieur. Pour le commerce, Paris ne rivalise ni avec Londres, ni avec New-York. Pour la propreté, il n’approche pas d’Amsterdam. Ses monuments ne valent pas ceux de l’ancienne Rome. Il n’est pas, comme Constantinople, situé à l’entrée de deux mers. Son ciel gris et pluvieux n’oserait se comparer à celui de Smyrne, d’Athènes ou d’Alexandrie. La Seine, qui n’a jamais porté que les canotiers d’Asnières, n’est pas la trentième partie du Mississipi, qui mesure deux cents pieds de profondeur en face de la Nouvelle-Orléans. D’où vient donc qu’au fond des deux Amériques, de la Perse, de la Russie et du Monomotapa, tout le monde se fait une fête de venir visiter Paris ?

    [...]

    Ami lecteur, je vais te parler avec la franchise d’un quaker. Ne m’en sache pas mauvais gré. Ils sont fort rares sur la terre, ceux qui osent parler sincèrement et sans crainte de déplaire. Je suis un de ceux-là. Si tu crains, la vérité, cesse de lire. Mon discours n’est pas pour toi.

    As-tu remarqué quel est l’homme qu’on accueille le mieux et qu’on recherche dans toutes les assemblées ? Ce n’est pas le plus beau, car-celui-là excite naturellement la jalousie de tous les autres, ni le plus spirituel, car tous ceux qui veulent avoir de l’esprit (et qui donc est exempt de ce désir ?) s’élèveront contre lui ; ce n’est pas le plus vertueux, car tout le monde craindra sa sévérité ; ni le plus vicieux, car on a horreur du vice (d’autrui) ; ni le meilleur, car on abusera de sa générosité : non : celui qu’on préfère, c’est celui qui n’est ni laid, ni beau, ni vertueux, ni éloquent, ni muet, mais qui a quelques vices agréables et quelques vertus ou quelques talents qui n’éblouissent personne. Il faut que chacun en le voyant se dise : Je suis plus beau, ou plus spirituel, ou plus riche que cet homme-là ! C’est ce qui le rend supportable et même agréable à tous.

    Eh bien ! voilà pourquoi Paris est devenu la capitale du monde. Il représente la moyenne de tous les peuples civilisés. Il n’excelle en rien, mais l’équilibre de ses facultés est admirable. Il n’est pas tout entier au travail comme Londres, ou à la paresse comme Naples, ou à la bureaucratie comme Berlin, ou aux parades militaires comme Pétersbourg ; mais il a un peu de toutes ces choses, et par-dessus tout il est artiste, c’est-à-dire qu’il met partout son empreinte, et que son œuvre se reconnaît au premier coup d’œil. S’il parle philosophie, c’est Voltaire ; s’il parle législation, c’est Montesquieu ; s’il fait des comédies, c’est Molière ; s’il raille les gens vicieux, c’est La Bruyère ; s’il marche au feu, c’est Hoche ou Condé.

    Au premier mot, tout le monde l’a compris. Anglais, Hollandais, Allemands, Américains, Italiens, Turcs même, chacun sait ce que le Parisien veut dire, — et l’approuve ou le combat suivant son humeur. Mais qui s’inquiète de comprendre Blakstone ou même Kant et Fichte, si l’on excepte les gradués d’Oxford ou les patientes et studieuses cervelles que le ciel a placées dans ce vaste espace qui sépare le Rhin de la Vistule ?

    Et cependant, ami, ne sois pas trop fier de ton rôle. Quelles grandes choses as-tu inventées ? C’est un Anglais, Bacon, qui inventa la poudre ; un Allemand, Gutenberg, qui inventa l’imprimerie ; un Italien, Colomb, qui découvrit l’Amérique ; un Portugais, Gama, qui doubla le cap de Bonne-Espérance ; un Américain, Fulton, qui a construit le premier bateau à vapeur. Les drames de Shakespeare valent ceux de M. Dennery. Ton génie n’est donc supérieur à celui d’aucun peuple, mais il est le plus varié de tous, et, de quelque côté qu’on l’aborde, il fait face partout. L’Anglais est plus robuste, l’Allemand est plus réfléchi, l’Américain est plus ardent, l’Italien est plus fin ; mais à quelque moment du jour qu’on surprenne le Parisien, qu’il faille danser, ou boire, ou se battre, ou travailler, ou parler philosophie, il est toujours prêt, comme un soldat sous les armes ; et c’est ce qui fait sa supériorité.

    Va donc en avant, heureux échantillon de la race humaine. Et puisque tu es le seul peuple dont les poëtes et les philosophes aient su se faire entendre du monde civilisé tout entier, sois toujours à l’avant-garde, quoi qu’il en coûte, car la vie n’est rien, si l’on ne l’emploie à chercher la justice et la vérité.

    Et ça m'amuse de voir que déjà, à l'époque... En tout cas, c'est une idée intéressante qui m'a fait sourire, cette idée d'une ville aimée parce que tous peuvent penser d'elle qu'ils ont mieux chez eux.

    • Post de référence 2
  3. 2 hours ago, Solomos said:

    Je cherche de quel bouquin me vient le passage dont je me souviens en ces termes:

     

    Un héros qui incarne les valeurs de justice et de liberté est entre les mains d'un pouvoir autoritaire qui l'a arrêté pour je ne sais quelle transgression (transgression qui ne viole pas le DN)

    Un représentant de ce pouvoir autoritaire lui lance une accusation du style 

    "Qui vous a permis de faire cela ?"

    le héros répond en substance

    "Et vous, qu'est-ce qui vous permet de me juger à part l'arme que vous portez ?"

     

    Ca pourrait être éventuellement une BD, mais je pense que c'est un roman (roman pour la jeunesse peut-être), voire un film si ma mémoire me joue des tours

     

    Pas facile, je sais.

    Il y a quelque chose comme ça dans les Chroniques de Krondor.

    Pug, devenu Milamber le mage, est au stade en présence de l'Empereur de Kesh, et il arrête un sacrifice humain d'autorité.

    Un autre mage intervient, et le dialogue qui en suit est, de mémoire, quelque chose du genre :

    "- Qui ose ?

    - Moi, j'ose !

    - De quel droit ?

    - Du droit de faire ce que bon me semble."

    Et il rase tout.

     

    Je sais pas si c'est ça, mais en tout cas, ça m'y a fait penser fort...

  4. J'ai acheté récemment les Oeuvres Romanesques de F. Mauriac au Livre de Poche, donc je m'en fais une série.

     

    La langue est très belle, de belles tournures, et des histoires d'un sombre consommé.

     

    Faut être chrétien pour lire Mauriac et avoir une bonne dose d'espoir en stock, parce qu'on va dans les tréfonds des déchirements humains.

     

    Lu pour l'instant:

    - Le noeud de vipères : un homme mourant écrit une lettre à sa femme pour régler ses comptes, et finalement...

    - Thérèse Desqueyroux (et suivants) : une femme tente de tuer son mari, et, bien que couverte, en vit les conséquences

    - Les anges noirs : "Oui, nous parlions du "prince de ce monde", il comme l'appelait... il me dit d'un ton de certitude qui me glaça : "Il y a des âmes qui lui sont données"."

     

    Tout est toujours situé dans un bordelais fantasmatique et moribond, repoussoir sans vie accueillant des vivants presque morts.

     

    Mais quel talent pour dépeindre la misère humaine...

     

    D'ailleurs, toute personne qui aurait l'excellente idée de lire "Les anges noirs" devrait absolument lire "Le journal d'un curé de campagne" de Bernanos. Les deux vont spirituellement ensemble.

     

    Avant d'enquiller les suivants, je vais peut-être me recharger un peu en espoir quand même...

     

    EDIT: "fantasmatique" n'est pas le bon mot. Disons que c'est clairement Bordeaux et le bordelais, mais en même temps, pas exactement, et c'est un peu déroutant.

  5. Dans la ville de Yazd, en Iran, des tours à vent en pisé d'argile et de terre crue sont construites depuis des millénaires pour climatiser les logements.

    Ces tours à vent s'appellent "BADGUIR" (attrape-vent en persan).

    Elles ont la forme de cheminées droites à 4 côtés, avec des grandes fentes verticales et des conduits à l'intérieur. L'air frais entre par le bas dans la ville, et l'air chaud s'échappe.

    En bas, la ville est partiellement couverte, et dans d'étroites galeries souterraines, les GANATS, l'eau des montagnes ou des nappes souterraines est acheminée vers les lieux de vie. 

    Cela amplifie aussi les échanges thermiques et permet, au passage, de conserver la nourriture à une bonne température.

     

    Je trouve ça inspirant de voir encore une fois comment d'élégantes solutions émergent de besoins de base !

    • Yea 5
  6. 1 hour ago, Johnnieboy said:

    Peut-on aller aux États-Unis avec un passeport expirant dans moins de 3 mois ?

    Non, il te faut au moins 6 mois de validité post date de retour prévue normalement.

     

    EDIT: en fait, j'ai eu un doute, j'ai vérifié, et j'ai pas retrouvé la source, donc je m'abstiens. Il semblerait que suivant le pays qui émet ton passeport, cette contrainte puisse être retirée.

  7. 2 minutes ago, Vilfredo said:

    Ah et non, à ma connaissance, chatgpt ne résume pas des vidéos. Il te demande de résumer la vidéo, et te propose de résumer ton résumer. Je pourrais lui demander de résumer mes posts du coup. Pour le bien public des cerveaux des yeux des lecteurs du forum.

    Sisi, avec le petit plugin qui va bien, il le fait :-)

    • Yea 2
  8. Ce matin, dans le Figaro, on lisait :

    Quote
    09:45

    Certains services de sécurité russes sont restés «passifs», selon l'armée britannique

    «Certains services de sécurité russes sont probablement restés passifs» face à la rébellion, affirme le ministère de la Défense britannique, qui évoque «le défi le plus important pour l'État russe» pour l'époque.

    La non-intervention qui arrange bien et laisse une porte de secours pour retourner sa veste.

  9. 11 hours ago, F. mas said:

     

    Oui, c'est une excellente question : comment s'émanciper des bureaucraties? Idéalement, en favorisant la constitution de petites entités politiques, mais ça reste un horizon utopique, qui va au rebours de notre expérience quotidienne de la dépolitisation de la population et de la folkorisation de l'autonomisme régional. C'est vraiment une question ouverte, et sans doute une piste politique à explorer dans un monde où la dépossession technocratique va croissante.

    C'est toute la thèse de Leopold Kohr dans l'Effondrement des Puissances, notamment Chapitre 10 "Elimination of Great Powers" (cf ici : https://theanarchistlibrary.org/library/leopold-kohr-the-breakdown-of-nations#toc74)

     

    Mais il ajoute le chapitre 11, le plus court de l'histoire :

    Quote

    Chapter Eleven. But Will It Be Done?

    No!

     

    • Yea 1
  10. On 11/26/2022 at 6:22 PM, Sekonda said:

    Du pain et des jeux de Werber ?

    11 hours ago, Bézoukhov said:

    Dans le recueil l'Arbre des Possibles, non ?

     

    J'ai honte.

    Ah mais c’est bien possible, merci !

    J’avoue une période Werber dans mon adolescence après avoir découvert Les Fourmis, donc ça collerait bien. 
     

    Désolé pour la réponse tardive, ça m’avait pas notifié ou j’étais passé à côté !

  11. 6 hours ago, Vilfredo said:

    Je passe juste dire bonjour et du mal de Caron. J’espère que ça boume 

    Content de te lire !

    4 hours ago, Vilfredo said:

    C’est juste un type qui écrit des trucs très ampoulés sur l’idéalisme allemand et sur Heidegger. Ça n’a aucune profondeur et ne reçoit aucune attention philosophique. De temps en temps il publie un livre de 1500 pages que des dandys de Paris IV se branlent avec. Lui non plus ne parle pas la France. Il a une collections aux B Lettres. Il publie des trucs bien mais mal

    Ok merci ! Ça pourrait faire un bon début de fiche Wikibéral 😈

  12. 19 minutes ago, Lancelot said:

    J'ai lu la page, je n'ai aucune idée de ce que ça raconte. Mauvais signe.

    Je te rejoins, mais j'ai un a priori plutôt positif vis à vis des Belles Lettres, donc je leur donne le bénéfice du doute, même si l'introduction m'a refroidi !

    23 minutes ago, Rincevent said:

    On demande l'avis de @F. mas.

    Merci @Rincevent

  13. TIL Thomas Szasz

     

    Quote

    To sum up his description of the political influence of medicine in modern societies imbued by faith in science, he declared:

    Since theocracy is the rule of God or its priests, and democracy the rule of the people or of the majority, pharmacracy is therefore the rule of medicine or of doctors.


    En découvrant Ernest Becker qui l’avait soutenu, et qui semble aussi très intéressant :

     

    Quote

    In his 1973 book The Denial of Death, Becker came to believe that an individual's character is essentially formed around the process of denying one's own mortality, that this denial is a necessary component of functioning in the world, and that this character-armor masks and obscures genuine self-knowledge. Much of the evil in the world, he believed, was a consequence of this need to deny death.

     

    • Love 1
  14. 5 hours ago, Alchimi said:

    Bon, j'ai enfin ressorti "La Dramaturgie" de Lavandier de ma bibliothèque, que j'avais entamé mais pas terminé. Il faut que je le reprenne du début.. et que je le termine. Je vais essayer de bien avancer dessus ce weekend.

     

    Et en plus je dois me procurer un autre livre sur le montage de long-métrage d'animation écrit par un monteur de chez Pixar.. (Histoire de toujours rajouter un truc à lire dans ma liste. Help).

    C'est pas mal comme bouquin, mais je dois avouer que j'ai été un peu déçu en le recevant...

     

    Je l'utilise dans le cadre d'une formation aux techniques narratives, mais je trouve qu'on pourrait réduire le bouquin des 2/3 en retirant l'accumulation d'exemples redondants.

     

    Dommage parce que le fond est vraiment bon !

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