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colimasson

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À propos de colimasson

  • Date de naissance 05/03/1991

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    http://colimasson.blogspot.fr

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    Female
  • Lieu
    Lyon
  1. Ok, la comparaison Michéa n'a donc rien de bien flatteur pour Clouscard... bref, je m'en serais doutée.
  2. Visiblement, Michéa fait bien rigoler. J'aime pas trop ce Clouscard, c'est plein d'affirmations non justifiées. Pourquoi on croirait à ses paroles ? Il se prend pour un prophète peut-être ? Bref, j'y reviendrai.
  3. Je suis en train de lire un bouquin qu'on m'a prêté (pour ma défense), ça s'appelle "La bête sauvage" de Michel Clouscard, et ça me semble être une belle grosse daube. D'autres parmi vous se le sont-ils déjà farci ?
  4. Le titre me fait penser à ce joyeux passage de "Voyage au bout de la nuit" de L.-F. Céline : « Les riches n’ont pas besoin de tuer eux-mêmes pour bouffer. Ils les font travailler les gens comme ils disent. Ils ne font pas le mal eux-mêmes, les riches. Ils payent. On fait tout pour leur plaire et tout le monde est bien content. Pendant que leurs femmes sont belles, celles des pauvres sont vaines. C’est un résultat qui vient des siècles, toilettes mises à part. Belles mignonnes, bien nourries, bien lavées. Depuis qu’elle dure la vie n’est arrivée qu’à ça. Quant au reste, on a beau se donner du mal, on glisse, on dérape, on retombe dans l’alcool qui conserve les vivants et les morts, on n’arrive à rien. C’est bien prouvé. Et depuis tant de siècles qu’on peut regarder nos animaux naître, peiner et crever devant nous sans qu’il leur soit arrivé à eux non plus jamais rien d’extraordinaire que de reprendre sans cesse la même insipide faillite où tant d’autres animaux l’avaient laissée. Nous aurions pourtant dû comprendre ce qui se passait. Des vagues incessantes d’êtres inutiles viennent du fond des âges mourir tout le temps devant nous, et cependant on reste là, à espérer des choses... Même pas bon à penser la mort qu’on est. Les femmes des riches biens nourris, bien menties, bien reposées elles, deviennent jolies. Ça c’est vrai. Après tout ça suffit peut-être. On ne sait pas. Ça serait au moins une raison pour exister »
  5. Je lis un truc sur les EMI (Mort ou pas ? de Pim van Lommel) pour voir comment ça a évolué depuis la première étude de Raymond Moody en 1975. Ben, on n'est pas dans la merde.
  6. Pour la conclusion, je crois que je l'ai écrit. Il me semble qu'Ortega pensait que des Etats-Unis d'Europe seraient une bonne idée pour lutter contre la prise du pouvoir par l'homme-masse. Résultat : c'est pas avec l'UE que l'homme-masse disparaît, bien au contraire. Edit : évitons les remarques désobligeantes.
  7. Allez hop, voilà-t'y pas ce qu'il m'a semblé lire dans La Révolte des masses (1929) d'Ortega y Gasset. Faites péter les remontrances comme il se doit. Ortega y Gasset, c’est un espagnol qui s’est beaucoup abreuvé aux idées de la philosophie allemande. Lorsqu’il parle de l’Europe, d’ailleurs, il pense essentiellement à la trinité Allemagne-France-Angleterre (« Par Europe, on entend, avant tout et surtout, la trinité France, Angleterre, Allemagne »). Lorsque les européistes actuels nous citent donc l’Ortega comme porte-parole assurant la légitimité de leurs opinions, ils omettent sciemment de mentionner cette légère distinction entre une Europe centrale entre nations partageant une culture et une histoire presque fusionnelles et notre Europe actuelle, avec sa myriade d’états inconnus les uns aux autres, que l’on soupçonne en outre d’être fortement soumise aux injonctions des Etats-Unis d’Amérique. Bon, et c’est quoi le rapport avec cette révolte des masses ? Ah oui. La révolte des masses, c’est le cercle vicieux de la dégénérescence dans la civilisation moderne (d’ailleurs, c’est’y pas diablement grave de nous qualifier de « modernes », comme si nous étions les représentants achevés d’une époque ? « contemporain » passerait encore, aux oreilles de notre cher Ortega, mais « moderne », c’est la pulsion de mort qui traverse nos bouches de chair fanée). Le début de cette période commence au milieu du 18e siècle, avec la France qui se pâme de sa tradition révolutionnaire. Pour Ortega, la révolution a « surtout servi à faire vivre la France […] sous des formes politiques plus autoritaires et plus contre-révolutionnaires qu’en presque aucun autre pays » en permettant à la bourgeoisie d’accéder au pouvoir par le biais d’un Etat d’autant plus écrasant qu’il se sait pas-vraiment-légitime. « Les démagogues ont été les grands étrangleurs des civilisations ». La mascarade du suffrage universel s’est mise en place : « dans le suffrage universel, ce ne sont pas les masses qui décident ; leur rôle consiste à adhérer à la décision de l’une ou de l’autre minorité. […] Le pouvoir public se trouve aux mains d’un représentant des masses. Celles-ci sont si puissantes qu’elles ont anéanti toute opposition possible. Elles sont maîtresses du pouvoir public d’une manière si incontestée, si absolue, qu’il serait difficile de trouver dans l’histoire des modes de gouvernement aussi puissants qu’elles ». Avec l’avènement de l’Etat, l’homme-masse s’est imposé et, exponentiellement depuis, il a fait appliquer ses droits qui sont ceux de la médiocrité. Rappelons que « médiocrité » ne veut pas dire nullité mais se rattache à la racine étymologique du mot « moyen ». Est moyen, donc, ce qui vivote sans ambition autre que celle de satisfaire ses pulsions basiques, ce qui pense sans extension, ce qui utilise les outils préexistants sans chercher à les comprendre et sans s’émerveiller de leur présence. L’homme-masse est un enfant gâté qui ne le sait pas. Ce que ses aïeux ont travaillé à élaborer l’entoure depuis sa naissance. L’homme-masse est un homme qui, n’ayant pas cherché la civilisation, considère que celle-ci représente la nature, comme la pierre et le bois pour l’homme préhistorique. « L’homme échoue parce qu’il ne peut rester au niveau du progrès de sa propre civilisation ». Il prend, il utilise, il gâche tout. Son potentiel est grand, mais il ne sait pas quoi en faire. «La caractéristique du moment, c’est que l’âme médiocre, se sachant médiocre, a la hardiesse d’affirmer les droits de la médiocrité et les impose partout.» La thèse de cet essai est la suivante : les nations occidentales souffrent d’une grave démoralisation qui se manifeste par la révolte de l’homme-masse pour accéder au pouvoir. Cette démoralisation trouve une de ses raisons dans le déplacement du pouvoir que notre continent exerçait autrefois sur le reste du monde et sur lui-même. La dispersion de la souveraineté historique traduirait une faiblesse des principaux états européens du siècle passé. Ortega propose alors de former des Etats-Unis d’Europe qui résulteraient de la synergie de l’Angleterre, de la France et de l’Allemagne, principalement, pour retrouver ce pouvoir historique qui semble s’être dispersé depuis l’avènement des Etats-Unis d’Amérique et de l’U.R.S.S. Dans son épilogue de 1938, Ortega se rend bien compte que cette alliance n’aura pas de grand intérêt si elle n’a pas conscience de son âme. Il constate que « l’Europe est aujourd’hui désocialisée ou bien, ce qui revient au même, il lui manque des principes de convivance qui soient en vigueur et auxquels il serait possible de recourir ». L’Europe ne doit pas être l’inter-nation mais la super-nation. On ne voit pas comment cela pourrait se produire puisque, si les nations sont dominées par l’homme-masse, alors la super-nation ne pourra être autre chose que la réunion de la crème de la crème de l’homme-masse -qui reste une bouse quand même. De plus, le droit ne peut régir les rapports entre les êtres vivants qu’à la seule condition qu’ils vivent préalablement en société effective. Ortega prend un exemple qu’il connaît bien, celui de l’Espagne : « L’Espagne et les peuples du centre et du sud de l’Amérique ont un passé commun, une race commune, un langage commun. Cependant, l’Espagne ne forme pas avec eux une nation. Pourquoi ? Parce qu’il leur manque une chose, une seule mais essentielle : l’avenir commun ». Nous avons brûlé les étapes. Ortega évoque bien la possibilité d’une Europe « des nations isolées » ou d’une Europe « orientale, dissociée jusque dans ses racines de l’Europe occidentale », mais il ne l’évoque qu’en ultime achèvement, à la condition que la santé des nations soit excellente. Conclusion : il ne faut pas mettre la charrue avec les bœufs. Ortega espérait que l’Europe serait l’avènement de l’homme d’élite, c’est-à-dire « celui qui est plus exigeant pour lui que pour les autres, même lorsqu'il ne parvient pas à réaliser en lui ses aspirations supérieures ». On peut se méprendre sur la nature de cet homme d’élite. N’y voyez aucune allusion à la hiérarchie des classes sociales. L’homme d’élite, comme l’homme-masse, peut se retrouver à n’importe quel étage de la hiérarchie sociale. Ortega postule moins la réalité d’une hiérarchie des classes qu’une hiérarchie des valeurs fondée sur l’inégalité psychologique et intellectuelle de ceux qui la composent. L’homme d’élite, ce n’est donc pas le type qui bénéficie de privilèges, c’est celui qui est capable de porter des valeurs morales profitables au reste du genre humain, c’est celui qui est capable d’une plus grande abnégation pour réaliser le principe spirituel qui devrait être celui d’un Etat réellement vitalisé. A l’inverse de la démagogie, qui affirme l’égalité naturelle entre tous les hommes, Ortega affirme qu’une société vraiment démocratique doit prendre en compte les différences individuelles. L’égalité politique ne doit donc pas s’accompagner d’égalité dans le reste de la vie sociale. L’arrivée de l’homme-masse au pouvoir a donc été permise par l’oubli de cette inégalité fondamentale entre les individus, par la revendication des droits de la médiocratie, et par la démission des élites. A chacun de juger de la situation actuelle à l’aune de ses propres exigences de qualité. En conclusion, Ortega observait que la vie actuelle est le fruit d’un interrègne, d’un vide entre deux organisations du commandement historique, et c’est la raison pour laquelle il réclamait l’avènement d’une Europe supranationale qui abolirait le totalitarisme de l’homme-masse. Les défauts qu’il soulevait dans l’organisation de l’Etat se sont toutefois propagés à l’organisation de l’Europe et il y a fort à parier qu’Ortega ne s’y reconnaîtrait pas aujourd’hui. Et puis, comme on est quand même sur le forum des libéraux, il serait de bon ton d'y aller d'un petit résumé du libéralisme selon Ortega : 1) le libéralisme individualiste s’inspire en partie de la législation de la Révolution française, mais il meurt avec celle-ci ; 2) la création caractéristique du 19e siècle a été le collectivisme, qui découle justement de la mort du libéralisme individualiste. 3) cette idée est d’origine française et apparaît pour la première fois chez les archi-réactionnaires de Bonald et de Maistre. […] 4) arrivent ensuite les grands théoriciens du libéralisme (Stuart Mill, Spencer) : leur prétendue défense de l’individu ne consiste pas à démontrer que la liberté est bienfaisante ou intéressante pour l’individu, mais au contraire qu’elle est bienfaisante ou intéressante pour la société. La primauté du collectif était donc la base sur laquelle ils constituaient leurs idées. 5) les vieux libéraux (dont Ortega se réclame) ont pu vouloir s’ouvrir au collectivisme mais, en remarquant ce qu’il y a de terrible dans le fait collectif en soi, ils n’ont pu qu’adhérer à un libéralisme nouveau, « moins naïf, de plus adroite belligérance, un libéralisme qui germe déjà, près de s’épanouir sur la ligne même de l’horizon ». Voilà donc ce que j'ai cru y lire.
  8. Cool, merci. Et le "démonter profond" me semblait agréablement approprié
  9. Pas de fil consacré exclusivement à Ortega y Gasset par chez vous ? Non, parce que j'ai lu la fameuse Révolte des masses et j'aimerais bien vous soumettre mon petit résumé de synthèse pour que vous le démontiez profond, comme vous savez si bien le faire.
  10. Donc le totalitarisme serait celui de la masse. Ce qui s'oppose un peu avec la vision d'un totalitarisme centré autour d'UNE figure de pouvoir.
  11. Je sais, ça date. Depuis, il est paru en français... Tu peux préciser en quoi tu relies ce texte avec une hypothèse concernant les totalitarisme au 20e siècle ? Thxs.
  12. Je suis en train de les lire, mais ils sont denses.
  13. D'accord, alors peut-être devrait-on en venir au sentiment d'impuissance. Que l'impuissance soit réelle ou ne le soit pas, il est certain en tout cas que son sentiment est tenace. C'est une question qui n'a rien à voir avec l'Etat, c'est vrai. Mon texte se voulait second degré mais pas facile forcément à percevoir. Comme pour toi, donc sorry. Je ne suis pas d'accord sur cette définition du libre-arbitre (avoir le choix : il faudrait une liberté de choix infinie sinon cette liberté peut être proposée en leurre) mais comme l'a dit NoName, la définition varie quasi pour chaque individu... alors passons. Pour la question de la possibilité d'être déterminé uniquement par soi-même... je n'y crois pas non plus. L'environnement influe a minima. Ceci admis, il est en effet possible d'avoir du libre-arbitre en étant déterminé (ce serait alors comme une liberté infinie dans un espace fini).
  14. Une fois dedans, peu importe. Je confirme. Non. Merci. C'est clair. Dixit Buko : « J’ai pris la tête de Tanya à deux mains et enfoncé ma queue jusqu’au centre de son cerveau. » Non. J'attends. Oui. Et pour les débats sur le féminisme, je vais conclure encore une fois en citant Buko : « Etait-elle une femme « libérée » ? Non, elle avait tout simplement le feu au cul. » Voilà, maintenant battez-vous.
  15. Oui, j'ai cultivé un jardin pendant de nombreuses années. On peut fuir parce que c'est effectivement mieux, ou parce qu'on croit que c'est mieux. Il y a sans doute un peu des deux. 1) tu parles de "sacrifice" : le mot en lui-même est révélateur. On peut avoir le droit de faire quelque chose en théorie, mais c'est la pratique qui nous l'interdit. (c'est pour cela qu'on nous laisse, par exemple, le droit de ne pas nous greffer un 3e oeil au milieu du front : jusqu'à preuve du contraire, personne ne peut le faire). 2) tu as raison de critiquer les conditions de travail déplorable des agriculteurs. 3) Dans ma suggestion, je parlais d'un jardinage à taille individuelle, pas pour (essayer de) faire du bénéfice. Merci grand chef, j'essaie de passer outre le ton condescendant pour ne me concentrer que sur les recommandations d'instruction. Je n'ai jamais prétendu ne pas en avoir besoin, mais ce n'est pas la peine de me chier sur la gueule pour autant, thxs. Ok, merci. Je note aussi, merci. C'est vrai, c'est une solution intermédiaire, c'est sympa de nous le rappeler.
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