Cortalus

C'est rapide pour le délai de mise en examen, mais cela ne me choque pas. C'est plutôt à la durée de l'instruction et, en cas de renvoi, au délai d'attente avant l'audience que l'on voit si l'institution judiciaire a décidé de mettre le dossier sur le haut de la pile ou pas.

C'est de la belle ouvrage... C'est des esprits tordus comme toi qu'il faudrait dans les chambres régionales des comptes !

Du point de vue de la mairie et de toutes les autres associations du patelin, on était des emmerdeurs puisqu'on révélait au grand jour que des subventions étaient versées sans aucun objet. La politique associative des communes, c'est un vrai marécage de clientélisme et de corruption... Les chambres régionales des comptes n'auditent pas suffisamment ce pan de l'action municipale, à mon avis.

C'est en pratique ce que faisaient une bonne part des autres associations. La subvention de la mairie servait à payer un gueuleton aux membres. Le clientélisme municipal, c'est pas que chez les Balkany...

J'ai vécu une expérience similaire en tant que dirigeant d'association. Anecdote symptomatique : Pendant quelques temps, on a bénéficié d'une subvention annuelle de la mairie, qui résultait d'un calcul assez stupide sur la base du nombre d'adhérents. Comme on n'avait pas de gros besoins financiers, cela venait doucement gonfler le compte en banque du club. Je décide donc de soulever le problème en AG. Grande plaidoirie pour le souci du denier public, l'éthique et l'esprit de responsabilité, etc. À l'unanimité, l'AG décide qu'il n'y aura plus de demande de subvention à la mairie. Résultat : la mairie nous somme de nous expliquer : "Comment se fait-il que vous ne demandiez plus de subvention ? C'est la procédure ! Il faut quand même que vous remplissiez un formulaire de demande de subvention. C'est la commission de la culture qui décidera au vu de votre argumentaire si votre demande de réduction de la subvention à 0 € est acceptée !" Ce pays est foutu.

A chaque élection on a le même débat stérile entre les puristes et les pragmatiques. Je suis généralement dans le camp de ceux qui ne votent pas. Mais franchement, quand on vit dans le pays, quand on y travaille et y paye des impôts, sans perspectives d'expatriation à court terme, avec des responsabilité familiales, il me semble légitime et raisonnable en tant que libéral de voter pour ce que l'on estime comme le moindre mal au vu de son expérience personnelle. Remettre en cause le libéralisme de celui qui va voter à défaut d'autre chose pour un Macron ou un Fillon, comme si tout d'un coup cela faisait de lui un fanboy militant, c'est franchement irritant.

Cela n'est pas si simple que tu le crois. Deux heures pour préparer avec deux autres personnes une version commune des événements qui puisse tenir pendant une série d'interrogatoire sans que surgisse la moindre incohérence, c'est très peu. Si en plus il y a des images de vidéosurveillance que les personnes interrogées n'ont pas pu consulter, cela devient quasiment mission impossible. Une série d'interrogatoire de police, c'est pas une discussion au coin du feu. En garde à vue, si on n'est pas décidé à dire la vérité, il vaut mieux se taire que mentir. Taire te fera peut-être passer pour suspect, mais en mentant, tu fournis aux enquêteurs le matériau avec lequel l'accusation va être bâtie.

Les quarante milliards sont un chiffre annoncé dans le cadre du budget 2017. C'est une prévision de "baisse des charges" sur trois exercices (2015-2016-2017). Cette estimation intègre la diminution des intérêts de la dette, qui ne doit rien à Hollande et tout à la politique monétaire "non conventionnelle" de la BCE. Et surtout, ce que l'Etat appelle une baisse des charges est en fait une hausse inférieure à un taux de croissance dit "naturel" (résultant d'un facteur prix, l'inflation, et d'un facteur volume, la croissance démographique). Autrement, un ralentissement de la hausse des charges devient une économie dans le vocabulaire de Bercy. Bref, c'est du foutage de gueule.

L'hygiène, la vaccination, la lutte contre la malnutrition, le développement de l'instruction publique, bref, le genre de truc que faisaient des colons comme Germaine Tillion dans les centres sociaux qu'elle avait ouvert en Algérie, c'est comparable à l'extermination des juifs. OK. On va en rester là, je crois.

À décrire la colonisation comme un crime contre l'humanité, on oublie un peu vite qu'en France, la colonisation fut présentée comme un devoir humaniste. Cf. le fameux discours de Jules Ferry. La colonisation, c'était la générosité, une oeuvre émancipatrice et anti-esclavagiste. L'opposition à la colonisation, c'était l'égoïsme. Le bilan économique économique de l'Empire français montre d'ailleurs qu'il ne s'agissait pas que de vains discours. On peut lire à ce sujet les travaux de Jacques Marseille. Sur ces aspects, le colonialisme français présente des spécificités qui le distingue de la version belge ou britannique. À qui est réellement intéressé par les enjeux éthiques et sociologiques de la colonisation, je recommande la lecture de L'Algérie en 1957, de Germaine Tillion. Celle-ci a été longuement encensée lors de son entrée au Panthéon, mais pas grand'monde ne l'a lue. Sinon, quelques-uns de nos censeurs et directeurs de conscience se seraient indignés en découvrant une pensée complexe, loin des discours incendiaires des entrepreneurs politiques qui spéculent de nos jours sur le marché mondial du ressentiment post-colonial.

De mémoire, c'est plutôt que le Mulet est une espèce de Black Swan qui a déjoué les plans de la Première Fondation. Mais il y a la Seconde Fondation...

J'avais essayé la dernière démo sans accrocher. Pourtant habitué des soulsborne, j'ai trouvé ça vraiment ardu. Est-ce que c'est juste un phénomène d'adaptation qui se dissipe avec le temps ?

En économie, tu devrais t'intéresser à l'école des choix publics. Buchanan, Tullock. Par contre, il faut lire en anglais. Du côté des sociologues, Crozier : Le phénomène bureaucratique, L'acteur et le système.

Il y a aussi des électeurs qui peuvent être tentés de voter Le Pen en se disant que de toute manière elle n'aura pas de majorité parlementaire. C'est un raisonnement qui peut se défendre du point de vue de la mécanique des législatives. A priori, c'est une attitude d'électeur "stratège", qui veut envoyer un message protestataire mais avec un peu de hedging, "parce qu'il ne faut pas déconner, quand même". Trop intello et donc très minoritaire à ce jour. Mais si les MSM commencent à appuyer sur le thème "le FN ne peut pas gagner les législatives", le vote Le Pen pourrait devenir encore plus décomplexé.

Quand on voit le style vestimentaire de certains "jeunes", avec le jogging tellement lâche que le slip dépasse, il n'est pas difficile d'imaginer que le pantalon tombe dans un contexte d'empoignade. Ce n'est pas ça qui me surprend dans le témoignage des policiers.

L'enseignement de l'économie en France est quand même unique au monde. Je me rappelle de mes potes au lycée qui avaient opté pour la section sciences économiques et sociales. Eux qui ne s'étaient jamais intéressé à la politique, les voilà devenus communistes avant la fin du premier trimestre. A sciences-po, en TD d'économie, la prof néo-keynésienne de l'OFCE qui nous dit : "Hayek c'est un autrichien. Comme Hitler."

Avant que ça dégénère, la Prusse a quand même vu le développement du rechtstaat dans la lignée de Kant. Et cette conception de l'état de droit a été redécouverte dans la reconstruction institutionnelle de la RFA après guerre. Le rechtstaat est quand même une étape majeure dans la réflexion libérale sur les institutions. Cf. Hayek, La constitution de la liberté, chapitre 13.

La levée en masse de 1793 marque un tournant. On passe de l'armée de métier (forces permanentes et mercenaires) à l'armée du "peuple". Il y a bien sûr des expériences historiques antérieures de conscription, dans la Grèce antique notamment. Mais on notera que les sociétés antiques avaient une conception moins universelle de la citoyenneté et que par conséquent la conscription ne concernait qu'une partie du peuple. En somme, dans la société antique, prendre les armes pour défendre la cité était considéré comme un privilège du citoyen et non pas comme une coercition. Je ne suis pas certain que le "volontaire" tiré au sort pour aller à la boucherie voyait ça comme un privilège en 1793.

J'ai parlé de racines, c'est toi qui parle d'inspiration. J'ai parlé de la Terreur, c'est toi qui parle de révolution. Bref, je ne sais pas contre qui tu argumentes, mais ce n'est contre moi. Si tu veux débattre avec moi, ne déforme pas mes propos, c'est la moindre des corrections. Surtout si c'est pour m'accuser de contre-sens. La Terreur est un proto-totalitarisme. L'une de ses manifestations est la levée en masse. Il y a bien entendu aussi les exécutions en masse, la théâtralisation du procès politique, la volonté de créer un "homme nouveau" et tout le fatras idéologique qui va avec, etc. Pour en rester sur un seul exemple, la pratique de la conscription est un des éléments clés de l'escalade vers la guerre totale. Les totalitarismes et leurs cortèges de violence contre leur propre population, deux guerres totales et mondiales sont des faits assez caractéristiques des horreurs du XXème siècle, à mon avis. Hitler n'en est qu'une manifestation parmi d'autres Bref, je pense que les racines de ces horreurs vont jusqu'à 1793. Bien sûr, il y a également de nombreux autres facteurs, dont certains plus récents, et d'autres plus anciens. Ne serait-ce que le rousseauisme par exemple. Mais 1793 est quand même le pivot historique vers une période d'expérimentation politique totalement désastreuse dont la France au moins ne s'est toujours pas remise. Après, on peut argumenter que 1789 n'impliquait pas nécessairement 1793. On peut refaire le monde.

Ce n'est pas une situation spécifique aux assistants parlementaires. Par exemple, tu dois payer des indemnités de licenciement à ta nounou le jour où tu n'as plus besoin d'elle pour garder ton bout de chou. Même s'il est prévisible que le contrat de travail se terminera, il est parfois difficile de stipuler exactement à quel moment, et le CDD coûte très cher à cause de la prime de précarité. Donc tu fais un CDI. Ce n'est pas seulement légal, c'est optimisé financièrement si l'indemnité de licenciement est inférieure à la prime de précarité. Bref, c'est un exemple de stupidité étatiste de la catégorie "code du travail".

Qui donc a prétendu que Hitler se serait réclamé de Robespierre ? L'option militaire du recours à la conscription est une profession de foi montagnarde maintenant ?

La Terreur est quand même un proto-totalitarisme. La levée en masse, notamment, est une étape clé dans l'évolution vers la "guerre totale". Les pires horreurs du vingtième siècle ont leurs racines en 1793.

"Faire battre le cœur de la France". On est dans le registre romantique ou médical ?

Que veut Macron ? Etre élu, ou gouverner ? S'il compte réellement mettre un programme en oeuvre, celui-ci devra être compatible avec une majorité parlementaire. Pour présenter des candidats aux législatives, il devra compter sur le ralliements des baronnies PS. Cela ne devrait pas être trop difficile en pratique vu que ce parti n'est plus qu'un syndicat de professionnels de la politique en désarroi. Mais dans ce contexte, difficile d'imaginer un programme qui ne soit pas un repackaging du Hollandisme.

On va avoir droit aux explications météorologiques. "C'est à cause de la vague de froid !"