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Cortalus

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Tout ce qui a été posté par Cortalus

  1. Tu aurais des lectures iconoclastes à me conseiller sur Lincoln ?
  2. Par curiosité, qu'est-ce qui te fais dire que Lincoln était un mauvais président ? Et ne faudrait-il pas ajouter Kennedy à la liste ?
  3. Voyons voir. Disons que tu es un enfant de trois ans. Tu es sans défense. Tu as besoin des adultes. Tu as besoin de pouvoir leur faire confiance pour apprendre d'eux et pour grandir. L'une de ces personnes censées te protéger et t'accompagner dans la vie, ce bon vieux tonton que tu adores, un jour où tes parents t'ont confié à sa garde, te conduit dans sa chambre, te déshabille, enfonce ses doigts dans ton corps, te déchire, se masturbe et éjacule sur toi. Cela se reproduit durant plusieurs mois. Tu as mal aux endroits où il te pénètre. Tu as honte, tu penses que tu as fait quelque chose de mal, tu te sens coupable de ce qui se passe. Toutes les nuits, tu fais des cauchemars. Maintenant, tu as peur des adultes, tu ne sais plus en qui tu peux avoir confiance. Admettons que tu ais le rare courage de quand même finir par en parler à tes parents. Admettons que tu ais la chance que tes parents te croient, et la chance encore plus inouïe qu'ils portent plainte au lieu d'étouffer l'affaire. Deux, trois, peut-être quatre ans après, il y aura un procès. Le juge demandera à tes parents à combien ils estiment le dommage. On peut chiffrer les honoraires de psychothérapie non remboursés par la sécu. A 70 € la séance pour un travail qui durera des années, ça grimpe vite. Sur les quelques années qui se sont écoulées depuis les faits, il y en a déjà probablement pour plus de 5 K€. Et ce n'est pas fini. Mais tu chiffres comment la douleur ? L'horreur de ce moment, les bruits, l'odeur ? Mais tu chiffres comment les terreurs nocturnes ? Tu chiffres comment l'angoisse qui te paralyse ? Tu chiffres comment la peur irrépressible de voir cet homme s'introduire la nuit dans ta chambre dès que tu éteins la lumière ? À l'école, ça va mal. Il se passe trop de choses dans ton cerveau. Tu dois assimiler des choses dont tes petits camarades n'ont pas la moindre idée. Pas étonnant que tu ais moins de place pour l'écriture, la lecture, les mathématiques. Il paraît que tu as l'âge où tout se décide en termes d'apprentissage. Pas de chance pour toi. On chiffre ça comment ? Il y a des adultes qui pensent que tu vas oublier. C'est des conneries. Tu te souviendras de ça jusqu'à la fin de tes jours. Au fait, ta mère a perdu son boulot. Elle s'est confiée à des collègues qu'elle croyait des amies et elle est devenue une paria. On lui a dit que c'était sa faute, que si elle avait arrêté de travailler pour s'occuper de toi, tu n'aurais pas été mis en garde chez des gens douteux. On lui a dit qu'elle était une mauvaise mère, qu'elle était contagieuse. Elle a sombré dans la dépression et a été virée. Les difficultés financières s'accumulent. Il faut payer l'avocat, le psy, avec un revenu qui diminue. Bien sûr tu ne comprends pas vraiment tout ça. Ce que tu remarques, c'est que ta mère pleure souvent. Elle se cache, mais pas assez bien. Ce que tu entends, c'est ton père qui parle de déménager pour trouver moins cher. Tu ne veux pas déménager, cela te fait peur. Ce que tu vois, c'es que tes parents sont malheureux. Tu te sens coupable, tu te dis que peut-être aurait-il mieux valu te taire. Au fond, tout ça, c'est ta faute. Alors on chiffre ça comment ? Le risque que tu te suicides à l'adolescence ou à l'âge adulte est démultiplié par rapport à la population générale. On chiffres ça comment ? 10 à 15 K€. Dix. A. Quinze. Putains. De. K€. Pour un viol sur mineur par une personne ayant autorité. Ce ne sont pas des dommages et intérêts. C'est un tarif sur un bordereau de prix. Mais vas-y, dis-moi à combien tu évalues ça. Tu t'y connais, peut-être ?
  4. Un dédommagement financier misérable est tout ce qu'une victime peut attendre la justice française dans la plupart des cas. Le tarif d'un viol en dommages civils est de l'ordre de 10-15 K€ dans ce pays. Là, on parle d'une perte financière qui doit être vingt fois plus élevée, entre le coût de la construction et celui de la démolition. Je concède que ma comparaison illustre surtout la misère de la justice pénale en France.
  5. Je n'ai pas spécialement l'impression de déconner, merci. D'après mon expérience dans le secteur de la construction, l'idée fausse que le permis de construire te protège contre tout recours est déjà massivement répandue chez les professionnels non-juristes (maîtres d'oeuvre, promoteurs, constructeurs...). Alors pour un non-professionnel...
  6. L'effet pervers que je dénonce n'est pas l'issue du procès dans cette affaire, mais bien le phénomène d'occultation de lois écrites et non écrites anciennes par le développement d'une réglementation administrative vétilleuse et paternaliste, phénomène qui se manifeste en l'espèce par la légèreté avec laquelle la partie défenderesse, convaincue que son permis de construire la protégerait contre tout recours, a conçu et exécuté son projet. En plus court, trop de lois tue la loi.
  7. J'en suis arrivé aux mêmes conclusions que toi sur la monarchie... Mais en France, je crois que c'est foutu pour encore quelques dizaines de générations. Sur ce thème, je recommande la lecture de Double étoile de Heinlein. Il y a des passages intéressants sur le rôle du souverain en monarchie parlementaire et c'est un bon bouquin de science-fiction, ce qui ne gâche rien.
  8. Je suis bien d'accord. Mais en l'espèce, au vu des photos, on est dans un quartier typique d'un certain urbanisme, avec un alignement de maisons basses en front de rue et les jardins à l'arrière sur des parcelles étroites. La promiscuité est forte. Quand on emménage dans un quartier de ce genre, on sait que les relations avec les voisins vont être vite tendues si on ne fait pas attention. Construire un édifice à étage et en plus en décalé par rapport à l'alignement des maisons, dans ce contexte, c'est vraiment chercher les ennuis. Vu l'étroitesse des parcelles, la conséquence sur l'ensoleillement est vraiment considérable pour le voisin. La perte de valeur et d'agrément de sa maison est tout ce qu'il y a de plus concrète et ne pouvait pas être raisonnablement anticipée compte tenu de la typologie architecturale du quartier (je pense que c'est ce dernier point qui a dû peser le plus lourd dans la décision du juge). Il est intéressant de noter là une résistance des us et coutumes comme source de droit par rapport à l'extension des prescriptions bureaucratiques. On aurait tort de s'en moquer, à mon avis. Ce qui me choque, en revanche, c'est d'imposer la démolition au lieu d'un dédommagement du voisin. Je me demande quand même ce qui dérapé dans cette histoire pour en arriver à cette sanction énorme.
  9. Tu pars de l'hypothèse que le gouvernement émane forcément de l'assemblée. Personnellement, je n'imagine pas vraiment les choses comme ça. Dans un système bicaméral, le gouvernement pourrait provenir d'une autre assemblée, élue de manière classique. Ou alors on élit directement le gouvernement (ou le président qui nommera un gouvernement) et la deuxième chambre est désignée selon une troisième modalité. Mon trip constitutionnel ce serait quelque chose du genre : gouvernement élu au suffrage universel classique, assemblée nationale tirée au sort dans les listes électorales, chambre des finances tirée au sort parmi les contribuables résidents quelle que soit leur nationalité (avec une règle d'échantillonnage par unité monétaire pondérée à partir des rôles fiscaux). Au lieu d'avoir la navette parlementaire classique, chaque chambre a son domaine exclusif (l'assemblée nationale peut décider de voter la guerre, mais la chambre des finances peut refuser d'acheter le moindre fusil, grosso modo). Et au lieu de tirer au sort les chambres pour une période donnée, on pourrait imaginer de les désigner pour un vote unique ou une série de votes bien délimitée (sur le principe de la désignation d'un jury pour une session d'assises). Les majorités nécessaires pour voter une loi seraient systématiquement qualifiées. Le tout dans un cadre constitutionnel limitant sévèrement les pouvoirs législatifs et exécutifs et garantissant non seulement l'indépendance du pouvoir judiciaire, mais aussi sa capacité de censurer la loi, sur la saisine de n'importe quel citoyen. Il devrait être très difficile de faire voter un loi, et très facile de la faire censurer. Ce qui me laisse toujours songeur dans ce scénario, c'est la problématique de la désignation des juges. Je ne vois pas d'alternative à l'élection, mais cela ne me satisfait pas vraiment.
  10. Je suis relativement d'accord avec l'idée que le meilleur gouvernement est celui qui n'arrive même pas à se constituer. Tes propos me paraissent contradictoires : tu dis qu'on maximise les chances de lubie absurde, et l'instant d'après tu remarques qu'on aurait du mal à former un gouvernement. Comment mettre en oeuvre un programme de lubies absurdes si on n'est pas capable de former un gouvernement ? En pratique, l'important est l'état de droit, pas le mode de désignation des dirigeants. Si la préservation de la liberté dépend de la personnalité des gens qui accèdent au pouvoir, c'est que ce pouvoir n'est pas assez limité par l'état de droit. Si l'état de droit est instauré par une constitution, une séparation des pouvoirs, des juridictions indépendantes, et plus fondamentalement par l'idée que l'état n'est pas la loi mais le serviteur de la loi, peu importe à la limite le mode de désignation des personnes à la tête de l'état. Pour en revenir à la stochocratie, je ne suis pas convaincu par ton raisonnement. L'élection est un processus qui favorise les personnalités charismatiques aux aspirations démiurgiques, les plus susceptibles de souscrire et de faire souscrire à un programme constructiviste. Avec 500 personnes tirées au sort, il y a statistiquement moins de risques de tomber dans un délire, même en l'absence d'état de droit.
  11. Le permis de construire n'est qu'un acte administratif qui constate la conformité à des règles arbitraires d'urbanisme. Je veux construire un énorme machin en limite de propriété, qui plus est en décalé par rapport à l'alignement des maisons dans le quartier. S'il n'y avait pas l'état et sa machinerie bureaucratique, je me dirais : "Mince, mon voisin va en chier des pendules. Je ferais mieux de trouver un arrangement plutôt que de pourrir ma relation avec lui." Mais l'état est là et il me file un papier avec un coup de tampon. Je n'ai plus qu'à planter mon panneau de chantier en sachant que personne n'y fera attention vu qu'il en faut un pour le moindre velux. Manque de bol sur ce coup-là, il y a une jurisprudence qui intègre d'autres critères que la simple conformité aux prescriptions urbanistiques. La partie plaignante n'avait qu'à vérifier le permis de construire et contester dans les deux mois ? En théorie, oui. Mais à ce compte-là, compte tenu du retour de bâton prévisible qu'allait entraîner sa construction, la partie défenderesse n'avait qu'à vérifier la jurisprudence de la cour de cassation sur les troubles anormaux de voisinage. Elle aurait découvert que le permis de construire per se n'est pas une preuve de l'absence de trouble. La morale de ce cas, à mon avis, est que s'il n'y avait pas la bureaucratie urbanistique, les gens intégreraient davantage dans leur anticipations le trouble éventuel qu'ils peuvent causer au voisinage par leurs travaux. Au lieu de demander un agrément administratif à une tutelle désincarnée, ils prêteraient attention aux véritables personnes qui constituent leur communauté résidentielle.
  12. À mon avis, l'existence de l'état de droit (rule of law, rechsstaat, etc.) est encore plus importante pour la préservation des libertés que la question stricto sensu des domaines d'intervention de l'état. En pratique, la disparition du gouvernement par la loi au profit du gouvernement par les hommes (le positivisme juridique) va de pair avec l'extension des domaines d'intervention de l'état, mais ce ne sont pas tout-à-fait les mêmes concepts. Quant à la démocratie... C'est un mécanisme de désignation du souverain qui permet de limiter les épanchements de sang en réglementant les conflits pour l'accès au pouvoir. Considérer qu'elle confère audit souverain plus de dignité ou de légitimité qu'une autre méthode de désignation non-violente est absurde, surtout dans le cas de la démocratie élective. Le tirage au sort présenterait de bien meilleures garanties contre l'arrivée au pouvoir des sociopathes narcissiques, sous-ensemble de l'espèce humaine qui prolifère par le scrutin comme des mouches sur le purin. Bref, si la démocratie n'est pas associée à l'état de droit, elle dégénère en dirigisme, autoritarisme ou totalitarisme, selon la gravité des circonstances.
  13. Et donc cette sous-intrigue aurait pour thème une sous-intrigue dans le scénario de Ford. C'est totalement méta et donc bien dans l'esprit de la série.
  14. Cette histoire illustre l'un des effets pervers du développement de l'état omni-régulateur : la disparition de la civilité et du bon sens. L'issue raisonnable serait à mon avis un protocole transactionnel entre les parties avec un dédommagement financier pour la perte de valeur et d'agrément de la maison voisine. Tout cela ne serait pas arrivé si la propriétaire de l'énorme bâtisse construite en limite de propriété n'avait pas considéré que la délivrance par l'état d'un permis de construire la dispensait de se comporter comme un être humain décent avec ses voisins.
  15. Eh bien ça repart sur un tempo adagio, l'ambiance est mélancolique. Les thèmes et le cadre de la saison, les protagonistes et les racines de leurs conflits à venir sont bien exposés. L'idée centrale semble être la question du stress post-traumatique, avec une mise en parallèle de l'intime et de la géopolitique américaine. Si ce premier épisode donne le ton, on ne devrait pas retomber dans les outrances de la cinquième saison et cela pourrait ressembler à un retour aux sources.
  16. Homeland redémarre. J'ai bien aimé le premier épisode de cette saison six.
  17. Cortalus

    Jeux vidéo

    Il y a encore des studios qui font des démos ! J'ai testé Nier Automata sur PS4 : c'est bien fichu. Pas sûr que je le prenne à 60 € à la sortie, mais j'ai certainement envie d'y jouer.
  18. Subtilité très pertinente à mon avis. J'aurais tendance à voir le capitalisme non pas comme un fait historique mais plus comme une espèce de mécanique quasi-naturelle. On peut découvrir ce mécanisme à une date donnée, le modéliser, le théoriser et se servir de cette connaissance pour améliorer nos conditions de vie (c'est la catallaxie), mais ça ne veut pas dire que le capitalisme n'existait pas auparavant. En ce sens, le capitalisme serait anhistorique au même titre que le droit naturel. Définir un "début" du capitalisme, c'est un peu comme si on disait que la gravitation avait commencé avec Newton. Dans ce contexte, le débat sur l'origine du capitalisme relève plus à mon sens d'une controverse d'ordre esthétique ou pédagogique sur la meilleure fable anthropologique (fable au sens originel de récit à portée morale, ce n'est pas péjoratif de ma part).
  19. C'est une représentation mentale complètement différente. Pour faire une mauvaise paraphrase de Sloterdijk, le concept de globe qui émerge comme représentation de l'espace vital en même temps que se développe l'exploration maritime est fondamentalement anxiogène : nous sommes cernés par l'éther, sans échappatoire. Le globe terrestre représente l'isolement dans l'espace, matérialise l'effrayant "silence éternel de ces espaces infinis". Autrement dit, l'orbe représente une totalité divine, alors que le globe terrestre représente un île habitée dans le vide.
  20. Vu les petites vacheries que balance régulièrement Sloterdijk sur les entrepreneurs politiques et autres grossistes qui opèrent sur le marché du ressentiment post-colonial, je ne pense pas que de telles objections l'émeuvent particulièrement.
  21. Je suis bien d'accord. 1492, c'est une date surtout emblématique pour Sloterdijk du point de vue de l'histoire des représentations mentales. C'est la découverte du nouveau Monde, mais aussi l'avènement de l'image du globe terrestre (et de l'objet globe, décoration classique de l'intérieur des hommes de pouvoir), qui change définitivement notre conception de l'espace vital de l'humanité. Bref, pour Sloterdijk, 1492 marque symboliquement la fin d'un processus historique de découverte et de prise de conscience de la forme et des limites de notre milieu.
  22. Je ne suis pas certain que Sloterdijk soit tombé dans le piège de "dater" le début du capitalisme. Dans Le palais de cristal (2006) il développe une réflexion stimulante sur l'histoire de ce que l'on appelle la "mondialisation" (qui, à la différence du capitalisme, est bien un fait historique). Ce processus démarre en 1492 pour Sloterdijk. Plus précisément, selon lui, la mondialisation se réalise (devient un fait anthropologique irréversible) au moment où Colomb met le pied sur le nouveau Monde (c'est une métaphore philosophique, bien sûr). En ce sens, l'histoire de 1492 à nos jours ne serait pas celle de l'avènement, mais celle de l'approfondissement de cette mondialisation.
  23. Si tu le dis. Revenons-en alors à ce que tu as écrit : "ce qui est difficilement énoncé doit être considéré comme mal conçu par défaut". Je pense que c'est une maxime néfaste. La "difficulté" de l'énoncé est une notion non seulement subjective, compte tenu de tes moyens intellectuels et de tes inclinations esthétiques, mais aussi relative, au regard de l'objet même du discours. C'est une boussole qui t'indique la température en décimètres. Un séduisant fétiche, mais pas un instrument de mesure.
  24. Un homme de paille a dit "ce qui est énoncé simplement est forcément bien pensé". Pas moi. J'ai parlé d'une présomption. Tu dis que le caractère "difficile" d'un énoncé devrait entraîner "par défaut" le jugement que cet énoncé résulte d'une mauvais conception. Il ne s'agit pas d'un jugement définitif puisque tu décris ce processus de pensée comme une catégorisation "par défaut". Autrement dit, pour toi, une présomption d'invalidité du raisonnement naît d'une caractéristique de son énoncé (caractéristique qui relève notablement d'un jugement esthétique, en proie donc à la subjectivité, mais passons). Si cette caractéristique est absente, il n'y a donc pas de présomption d'invalidité, toutes choses étant égales par ailleurs. Toujours dans l'hypothèse d'un jugement "par défaut" et ceteris paribus, un énoncé "non-difficile" selon tes critères peut alors être l'objet soit d'une réception neutre, soit d'un préjugé plus ou moins favorable. Toujours ceteris paribus, un énoncé "non-difficile" selon tes critères bénéficie "par défaut" d'une meilleure réception qu'un énoncé "difficile". Bref, c'est une préconception et comme tout raccourci de la pensée, elle découle largement de notre expérience. Pour qui a été exposé précocement à Lacan et Pascal, pour prendre deux extrêmes, et a exercé correctement sa faculté de penser, il sera sain de former l'opinion qu'a priori, un langage hermétique est un indicateur de foutage de gueule. Cela n'empêchera pas de se montrer curieux à l'occasion. On peut prendre du plaisir à explorer ce territoire de nos a priori négatifs. Si la première impression se confirme, on se félicitera de la pertinence en l'espèce de notre préconception. Mais qui sait, l'a posteriori peut s'avérer une découverte d'autant plus belle que notre intuition en a été déjouée.
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