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Cortalus

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Tout ce qui a été posté par Cortalus

  1. - EDITIEZ, 102 points. Voilà voilà... - Non, c'est interdit. Incitation à la haine. - Hein ?! Mais pourquoi donc ? - Si tu fais 102 points avec ton putain de mot, je vais violemment te haïr tu vois. Alors t'as pas le droit.
  2. On vient de signaler la fin du hors sujet sur l'imposition des couples dans le fil d'à côté, alors j'hésite à faire dérailler celui-ci sur la TVA immobilière...
  3. Et ça l'est. Comme, disons, la vitesse de progression d'un adénocarcinome pulmonaire.
  4. Dans les seniors, il n'y a pas tant de cinglés que ça, sauf dans les branches les plus prestigieuses et compétitives bien sûr. Dans le conseil secteur public, McKinsey c'est pas les mêmes que ceux qui font l'audit du réseau de bus de la comm d'agglo de Vesoul (dont je parle avec beaucoup d'affection, c'était un bon client). Là où j'étais les seniors restaient dans la boîte pour la plupart parce qu'ils avaient peur de s'emmerder en prenant un poste chez un client ou qu'ils préféraient rester à distance des emmerdements quotidiens en collectivités locales. C'était mon cas, je n'ai décampé que quand j'ai pu trouver un poste de DAF qui n'était pas en collectivité. Bref, l'état d'esprit moyen des consultants expérimentés c'était plutôt un mélange assez classique de désabusement par rapport aux missions, de solidarité avec son équipe, d'émulation par rapport aux autres équipes et de rivalité de bon aloi avec les cabinets concurrents. Rien de bien méchant. Sur le fond, dans ce métier de consultant j'ai souvent eu la satisfaction d'apporter un peu de rigueur financière et juridique à mes clients, de défendre le bon usage du denier public, ce genre de chose. Et le plaisir un peu plus narcissique d'être regardé comme si j'étais un mage quand j'expliquais le miracle des intérêts composés ou les arcanes de la livraison à soi-même. J'ai pas eu l'impression de me trahir complètement, même si j'ai bien sûr abandonné toute espérance.
  5. Pérenniser les problèmes demande quand même des efforts. Alors qu'on a juste à attendre que l’État en crée de nouveaux. Mon expérience dans le conseil au secteur public (douze ans chez un des big four), c'est que chaque nouvelle loi génère du business pour les cabinets en augmentant le niveau global de complexité du système. L'administration se perd dans un labyrinthe de sa propre création et fait appel au consultant pour le guider. Le consultant peut faire le boulot sincèrement sans se soucier pour son gagne-pain : le temps qu'on arrive à la sortie, on découvre qu'elle débouche sur un nouveau labyrinthe tout frais émergé de l'imagination perverse du démiurge technocratique.
  6. On m'avait présenté Ozark comme un sous Breaking Bad. Finalement nous nous sommes laissés tenter, et nous aimons beaucoup. La comparaison avec BB est un peu injuste. Certes, il y a des points communs, mais ils sont finalement assez superficiels au-delà de quelques thèmes de base. Ozark a son propre style et ton.
  7. Il y a des zones très densément peuplées où l'on trouve bien des choses en commun avec la campagne sinistrée : chômage, drogue, pauvreté culturelle, isolement communautariste... Pour moi, ce n'est pas une question de ville ou de campagne, mais plutôt de pôles ou d'espaces marginaux. Bien sûr cela se recoupe assez largement, mais ce n'est pas exactement la même chose même. Il y a des pôles à la campagne et des espaces urbains marginaux.
  8. Cortalus

    Actualité Covid-19

    Pour compléter mon post, voici l'évolution fantastique de SIVIC qu'on a vu arriver deux ans après le début de l'épidémie : Source : https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-hospitalieres-relatives-a-lepidemie-de-covid-19/
  9. Cortalus

    Actualité Covid-19

    Tout ce que dit ce médecin est assez imprécis et incomplet. Le codage médical ne remonte les infos qu'avec un décalage de plusieurs semaines. Les données ne sont alimentées que chaque fin de mois, pour la facturation, et le traitement par l'assurance maladie prend encore des semaines. C'est donc sans intérêt pour le suivi à court terme. Pour ça on a eu recours au système SIVIC, qui n'est pas du tout adapté (à la base c'est un outil utilisé pour des évènements sanitaires exceptionnels, intenses mais de courte durée : catastrophe naturelle, accident industriel, attentat...). Un patient est dans SIVIC ou il ne l'est pas, mais on n'y rentre pas de détails sur sa situation sanitaire (à part s'il est vivant ou mort, vous voyez la granularité du truc). C'est un système qui est censé comptabiliser et donner un identifiant provisoire à des victimes dont on ne connaît pas toujours l'identité quand on les amène à l'hôpital, pas faire de la stat épidémiologique. Cela n'a rien à voir avec le codage médical. En principe, il y a une réconciliation SIVIC et le PMSI au bout d'un moment. Mais les données à court terme sont très peu fiables et sont souvent modifiées à la volée. Exemple : Je suis en charge de SIVIC, youpi. Une infirmière m'appelle : "Madame Machin est covid+". Ok, on la rentre dans SIVIC. Plus tard, elle rappelle : "Ah bah en fait le test est revenu négatif, elle a pas le covid, elle en avait juste l'air." OK, pourquoi tu m'as appelé la première fois, connasse. Deux jours plus tard : "Je vous rappelle au sujet de Mme Machin, elle s'est positivée." Super, elle l'a chopé chez nous. Bon, je la renote dans SIVIC après l'avoir enlevée. Plus tard, le médecin DIM (qui fait le vrai codage médical) : "bon, par contre là faut enlever Mme Machin de SIVIC, elle est chez nous parce qu'elle s'est cassé le col du fémur et elle a aucun symptôme du covid, même en en étant créatif là je peux pas". Mais pourquoi on l'a testée encore une fois alors ??? En ce qui concerne le PMSI, la partie en gras est trompeuse : elle n'est vraie qu'en temps normal. Depuis 2020, le codage médical n'a presque plus aucun impact financier car les hôpitaux publics reçoivent au titre de la "garantie de financement" une dotation de fonctionnement mensuelle correspondant grosso modo à un douzième de leurs recettes d'activité 2019. Cela a été prolongé jusqu'à la mi 2022 je crois (je ne suis plus dans ce secteur heureusement). Cela crée une incitation à restreindre au maximum l'activité, et donc les coûts variables et les emmerdements, pour optimiser la marge opérationnelle. Ce qui a contribué à limiter les transferts entre établissements qui devaient en principe servir à répartir la charge : accueillir les malades venus d'ailleurs, c'était perdre de sa capacité en cas de développement d'un cluster local et dépenser des sous et de l'énergie sans compensation sinon une vague promesse de réciprocité dans le futur. Situation classique de la théorie des jeux. Dans ce contexte, le traficotage des chiffre covid ne vise donc pas à générer directement des recettes, mais plutôt à noircir le tableau pour faire chialer dans les chaumières et maintenir la pression médiatique. Le but est d'obtenir des moyens supplémentaires et le maintien des mesures hygiénistes. C'est un mouvement qui vient autant de la base que de la hiérarchie, et qui est donc très puissant. Du point de vue du terrain, remonter plein de cas covid dans une unité médicale, c'est un argument pour réclamer des renforts, ce qui allégera la charge de travail du personnel soignant. Et tout le monde cherche à alléger sa charge de travail, parce que la paye qui tombe à la fin du mois est la même qu'on passe le mois à glander entre deux rondes dans une unité à moitié vide ou à suer sang et eaux en sous-effectif avec des lits supplémentaires dans les couloirs pour accueillir des patients qui nécessitent des prises en charge complexe.
  10. Alors non, ce n'est pas parce qu'on demande des données d'identité de couverture maladie à l'accueil des urgences que cela génère un dossier d'hospitalisation. On facturera simplement un forfait ATU si la personne arrive et repart (après, certes, un temps parfois très long). Par contre, il peut y avoir un passage en UHCD (unité d'hospitalisation de courte durée, appelée aussi "lits portes" puisque ce sont des lits situés juste à côté des urgences, donc de la porte d'entrée) Typiquement, des tentatives de suicide, traumatismes crâniens... Mais aussi assez souvent des gens qu'on garde là en attendant qu'un vrai lit se libère dans une unité d'hospitalisation, ou en attendant qu'ils meurent parce qu'on ne sait pas quoi faire d'autre... Pour pouvoir facturer comme une hospitalisation ces passages en UHCD il faut que le cas respecte des critères cumulatifs : caractère instable ou diagnostic incertain, besoin de surveillance médicale et d'un environnement paramédical, nécessité d’examens complémentaires ou d’actes thérapeutiques. Si vous reprenez mes exemples, vous voyez que les passages de "confort" en UHCD ne peuvent pas être facturés comme hospitalisation. En-dehors de l’UHCD, on peut avoir des hospitalisations d’une journée quand il y a des besoins en matériel et personnel qui ne relèvent pas de la simple consultation externe. Typiquement, en cas de nécessité de surveillance par une équipe d’anesthésie pendant la réalisation d’un acte, pour faire une série d’examens sur un plateau technique…
  11. On a fréquenté les mêmes administrations...
  12. Et puis il y a les pros, ceux qui ont maîtrisé l'art de paraître occupé. La technique de déambulation pressée dans les couloirs avec un gros dossier sous le bras. La science de l'arrangement de la paperasse sur le bureau, qui doit donner une impression de saturation mais pas de désordre. Les méthodes de gestion d'agenda, pour le remplir de réunions, et les méthodes de gestion de réunion, pour qu'elles génèrent plus de réunions, afin de réduire au minimum le temps passé à son poste de travail. Et surtout, compétence ultime, le petit soupir discret quand on leur confie une tâche. L'expiration doit être parfaitement dosée, presque imperceptible : il ne faut pas passer pour un râleur mais faire culpabiliser le manager qui croit surprendre un instant de découragement vite maîtrisé. Ces gens là ne se plaignent pas. On les plaint. Il faut parfois des années pour les démasquer dans les grosses organisations bureaucratiques.
  13. Il y a peut-être une manip que je peux faire pour réinitialiser le sondage ?
  14. De ceux qui ont réussi bien sûr. Ford est peut-être le plus emblématique dans l'histoire économique. Bezos pour un exemple contemporain. Mais je pourrais aussi bien citer la famille Lescure qui crée la Société d'emboutissage de Bourgogne (SEB), mécanise ses ateliers de ferblanterie au XIXème siècle et sort la cocotte-minute dans les années cinquante. Ou Stanislas Niox-Chateau qui a créé Doctolib.
  15. Tout à fait. Je pense à cet égard qu'il faut bien distinguer la figure de l'entrepreneur "innovateur" au sens économique, c'est-à-dire celui qui perçoit des opportunités de marché et conçoit une nouvelle manière d'agencer des facteurs de production pour produire un bien ou un service qui répond à une demande non satisfaite ou partiellement satisfaite, de l'entrepreneur au sens juridique, qui ne se distingue pas nécessairement du salarié par sa pratique professionnelle proprement dite, mais par la propriété du capital et donc le modèle de rémunération et de participation aux pertes et profits.
  16. Pontifier sur des sujets qu'on ne maîtrise pas... Comme par exemple en proposant d'utiliser les numéros d'immatriculations au RCS comme base de données pour analyser les parcours entrepreneuriaux, en confondant entreprise et entrepreneur ?
  17. Ouais. C'est quelque chose. Probablement l'épisode qui m'a le plus marqué cette année.
  18. Voilà. C'est pour ça que quand on me sort que ce n'est pas normal que les joueurs de foot gagnent plus que les infirmières, je réponds que l'infirmière moyenne gagne plus que le joueur de foot moyen. Car l'immense majorité de candidats à la carrière de footballeur pro a échoué et doit tirer ses revenus d'une autre activité. L'erreur consiste à ignorer le cimetière des ambitions. Pour le dire mathématiquement, investir dans la préparation d'un diplôme d'IDE a une espérance de gain supérieure à se lancer dans le parcours du combattant pour devenir footballeur pro. Je crois qu'il y a un chapitre là-dessus dans le Black Swan ou Fooled by Randomness de Taleb. Il prend l'exemple du dentiste pour une carrière à haut revenu et à faible variance, qu'il compare avec les distributions des revenus dans les carrières artistiques ou sportives, où le winner takes it all, et ce d'autant plus avec la mondialisation et le développement des réseaux.
  19. Bien sûr qu'il y a des nuances. Mais depuis que je fréquente le monde du travail en France, dans le privé comme le public, avec une bonne vingtaine d'années d'expérience, j'ai vu le "bon courage" que je décris (qualifions le de pessimiste) apparaître, se répandre, et supplanter sa version traditionnelle (optimiste). C'est un mème. Sa signification est implicitement reconnue par la plupart des gens et il faut en tenir compte dans l'usage. En tant que manager, si par exemple je dis "bon courage" à un collaborateur après lui avoir confié une tâche, c'est comme reconnaître que je lui ai refilé une corvée et m'en excuser, et c'est comme ça qu'il le comprendra. Si je veux vraiment encourager un collaborateur, je ne lui dirais jamais "bon courage", je trouverais une autre formulation, plutôt du style "tu vas y arriver", "lance-toi, je sais que tu as les capacités"... Envoyé de mon Mi Note 10 en utilisant Tapatalk
  20. En France, quand quelqu'un souhaite "bon courage" à quelqu'un, il exprime au fond son propre découragement ou son empathie pour le découragement de l'autre. C'est l'expression d'un peuple vaincu, fataliste, dont les ressources morales sont épuisées. Ce que veut dire "bon courage", c'est : "désolé que tu doives supporter ça, je sais ce que c'est." C'est un signe de reconnaissance entre travailleurs. De mon point de vue, c'est un indice sémiologique de l'impasse du travail en France compte tenu des charges, de l'écrasement des salaires vers le niveau du SMIC, mais aussi de la perte de sens dans de nombreux métiers à cause du poids des normes et des réglementations absconses. A comparer avec le ganbare japonais qui, sous une apparence similaire, exprime au contraire l'encouragement et est associé aux idées de volonté, d'effort, de persévérance dans l'adversité, de résilience. Il y a dans le ganbare du "tu peux y arriver, même si c'est dur". Alors que le "bon courage" veut dire "tu ne peux rien y faire, je compatis".
  21. D'ailleurs KPMG Maroc qui a perdu sa licence la semaine dernière, ca sent pas bon Je ne crois pas que les associés qui composaient KPMG Maroc aient perdu leur droit d'exercer. Ils ont été exclus du réseau KPMG, mais ils pourraient continuer en indépendants ou rejoindre un autre réseau international. Officiellement, c'est une histoire de difficultés financières, mais je trouve cela étrange. Les difficultés financières d'un membre du réseau n'affectent pas la performance des autres à part en termes d'image de marque. Or, je pense que la perte d'image est supérieure en pratiquant cette exclusion, car cela peut laisser imaginer qu'il y a d'autres motifs non avoués, par exemple d'ordre éthiques et juridiques. D'où ma conclusion qu'il y a probablement des problèmes éthiques ou juridiques qui justifient de prendre cette perte d'image.
  22. Les Big Five étaient les cinq plus grands cabinets d'audit du monde jusqu'en 2001 : Andersen, KPMG, Pricewaterhouse Coopers, Deloitte et Ernst & Young. Andersen était le commissaire aux comptes de Enron et a été complice dans la mise en place d'une comptabilité que nous qualifierons pudiquement de "créative". C'est ça. En 2001. La révélation des fraudes d'Enron entraîna la chute de son cabinet d'audit. Et aussi l'apparition de tout un tas de réglementation dans le secteur financier, de l'audit et du conseil. Pour l'anecdote, c'est afin d'éviter un destin à la Andersen que KPMG est structuré au niveau international comme le Groupe W de Largo Winch, sous forme d'une coopérative de droit suisse (une zukunft ansalt de mémoire). Si par exemple KPMG France merde, cela n'entraînerait pas dans sa chute les autres membres du réseau.
  23. N'oublions pas qu'on a la même problématique avec les élus locaux qui manipulent le marché du foncier et de l'immobilier à leur avantage et à celui de leur clientèle. Ce qui n'a pas l'air de scandaliser grand monde. Si le président avait du fonds euros et un panier d'etf, il y aurait toujours moins de conflits d'intérêts qu'avec le moindre élu local qui est propriétaire et qui a la main sur la réglementation foncière. Dans tous les cas, quelle que soit l'échelle, quand il y a un risque de conflits d'intérêts dans le secteur public, c'est toujours la preuve que les politiciens et fonctionnaires ont trop de pouvoir. Et que la solution est de réduire celui-ci. Bon, je n'ai besoin de convaincre personne ici. En pratique, dans un contexte social-démocrate, on pourrait quand même imaginer que les politiciens soient obligés de déposer leur épargne dans les fonds souverains dédiés aux retraites, avec une consignation qui pourrait même s'étendre à quelques années après la fin de leur mandat, par exemple. Ce serait un moindre mal. En tout cas ce serait plus sain que cette affligeante mascarade avec des déclarations de patrimoine plus maquillées qu'une drag queen. Toute personne qui a été amenée à produire un bilan comptable ou qui a étudié un minimum le sujet sait que ce n'est qu'un instantané d'une situation patrimoniale. Si votre entreprise a une bonne direction financière, son bilan est l'équivalent d'une photo de profil Tinder faite par un photographe professionnel après un passage au salon de coiffure et chez l'esthéticienne. On ne fait pas de miracle, mais il y a toujours moyen de toiletter, de soigner l'éclairage et de choisir le bon profil avec une pause étudiée. Si vous voulez savoir à quoi ressemble vraiment la situation d'un agent économique, version lendemain de cuite dans la lumière crue du petit matin, vous étudiez le grand livre, vous vérifiez le lettrage et les rapprochements bancaires. Et là vous allez tomber sur les trucs intéressants. Au moins quand vous consultez les comptes d'une entreprise, vous savez qu'il y a eu un commissaire aux comptes qui a fait ce boulot. Et qui a un petit peu de skin in the game parce que s'il tait les trucs louches qu'il a découvert, il risque gros. Il y a une époque où les Big 4 étaient cinq, n'est-ce pas. C'est pas parfait mais ça fonctionne pas si mal. Pour les déclarations de patrimoine des élus, on doit faire confiance à une autorité administrative pour les contrôler. La bonne blague.
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