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Messages postés par melodius
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Je réponds à quelqu'un qui le pose explicitement comme "postulat". Son terme. Que ce soit un réalité vérifiable ou non est une autre affaire.
Dans le contexte de l'échange auquel je participe, SCM suggère justement que le bail out relève du laissez faire, en nous disant que le laissez faire a montré sa limite avec les bail out. On est dans la confusion sémantique et par voie de conséquence peut être, la confusion conceptuelle. Et tu ajoutes ta propre équivoque avec cette histoire de "personne ne laisse faire etc."
Et ce n'est pas la peine de me demander pourquoi il ne serait plus vrai en anarchie que personne ne laisse faire ce qui nuit à des intérêts s'il existe une possibilité de l'empêcher comme si j'avais dit ou suggéré une telle chose. Et je n'ai pas parlé "d'anarcapie". De toute manière on ne peut pas parler de 50 sujets à la fois et je ne le fais pas. Le contexte dans l'échange auquel je participe est que lorsque yozz rappelle l'évidence selon laquelle le bail out ne relève pas du laissez faire, on lui répond qu'il n'y aura jamais d'anarcapie comme si ça avait un rapport évident avec la choucroute. Tout ce que j'ai dit en rapport avec l'anarcapie c'est ça. Non mais WTF franchement. Sauter de "pas d'anarcapie" à "bailout des institutions financières" à la requalifification de bailout en politique de laissez faire, qu'est-ce que ça veut dire? C'est le chaos là. On est bien dans la taverne.
C'est la réalité qui est chaotique mon cher. Notamment parce qu'elle refuse de se plier à ton cadre d'interprétation idéologique et donc il t'est évidemment difficile d'encore y voir clair.
Tu illustres bien dans tes posts suivants le tropisme libéral que je pointe: tu refuses de prendre en compte l'existence d'une sphère politique qui tâchera toujours de manipuler le champ économique. Le petit côté "Austrian" est que tu qualifies tout ce qui ne t'arrange pas de "postulat" que tu peux donc virer de tes beaux raisonnements formels. Tu te bornes en fait à prétendre que ça ne devrait pas exister, en d'autres termes, à dire que la nature humaine devrait être autre chose que ce qu'elle est. C'est, soit dit au passage, le motif fondamental pour lequel il convient de classer le libéralisme parmi les idéologies progressistes, c'est-à-dire parmi ces systèmes de pensée qui participent à la grande religion laïque du progrès et de la perfectibilité humaine.
La conclusion logique de l'existence d'une nature politique de l'homme du point de vue des politiques publiques est que déréguler et privatiser toujours plus ne fait, au-delà d'un certain point, qu'augmenter l'aléa moral et la casse potentielle, car d'abord ces politiques seront calibrées de manière à profiter surtout à l'élite et ensuite jamais aucune élite ne se laissera ruiner sans réaction. Moi non plus ça ne me fait pas plaisir, mais je préfère regarder la réalité en face plutôt que de me réfugier dans un système intellectuel qui me berce de fausses certitudes.
Enfin, ce n'est pas parce que je jette un regard critique sur les propositions politiques libertariennes que je suis automatiquement favorable à toute intervention étatique. Le propre des fanatiques est qu'ils ne conçoivent le monde que comme un vaste champ de bataille idéologique où si on n'est pas avec eux, on est automatiquement du bord de l'adversaire le plus détesté.
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Un monde sans politique n'existera jamais, c'est vite dit et dit ainsi, un postulat pas moins arbitraire qu'un autre, mais admettons pour les besoins de la discussion. Il ne s'ensuit pas que cela justifie d'appeler un chat un chien. Un bail out est bien "l'antithèse du laissez faire". Postuler qu'il n'y aura jamais de monde sans politique n'y change rien.
Ce n'est pas juste un postulat, c'est une réalité vérifiable, mais soit. Sinon que je sache personne ne prétend que le bail-out serait une application du laissez-faire. Mais le laissez-faire précisément, c'est une vue de l'esprit. Personne ne "laisse faire" ce qui nuit à ses intérêts s'il existe une possibilité de l'empêcher. Ca aussi c'est un fait vérifiable. Et pourquoi donc cette caractéristique de la nature humaine changerait-elle subitement sous prétexte qu'un hypothétique régime anarcap serait en place?
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Donc il faut viser l'anarcapie préférenciellement à une solution mixte. Même si on ne prétend pas y arriver un jour, au moins en suivant cette perspective quand l'état se retire d'un domaine, il se retire vraiment.
Je trouve assez marrant qu'on remette en cause l'anarcapie avec des problèmes qu'à mon sens elle permet au contraire de résoudre. Si je voulais troller (mais ce n'est pas mon genre) je dirais que ce que vous faites, c'est une belle critique du libéralisme classique.
En quoi le retrait total de l'état du secteur financier aurait-il permis d'éviter la crise des subprimes? Et, histoire d'anticiper sur certains arguments, oui les politiques désiraient étendre la propriété immobilière, mais ce n'est pas le motif principal de la généralisation du crédit trop facile; c'est un marché saturé couple à des politiques commerciales agressives. Et les instruments financiers qu'on a construit sur ces subprimes et qui ont mis en place des effets de levier immenses, je ne vois pas en quoi ç'aurait été la faute de l'état.
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L'environnement de l'individu facilite ou décourage certains comportements. Cela n'enlève rien à la responsabilité individuelle mais avec ou sans coupables le résultat sera le même. Tant que l'environnement (une monnaie bidon, des carottes et des bâtons étatiques etc.) incitera aux comportements économiques déstabilisants, l'économie continuera à être déstabilisée.
Hey, salut Thomas, content de te revoir!
Sinon, ça ne t'étonnera pas que je trouve que tu laisses peu de place à la responsabilité individuelle. Et l'environnement que tu accuses est crée par des actions individuelles, d'ailleurs.
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Si je comprends bien la position de Melodius, la politique ne se limite pas au jeu politique des démocraties. On parle d'une réaction du corps social envers les ajustements économiques. Aujourd'hui, la plupart de ces réactions sont canalisées par le vote démocratique, mais on peut élargir ces réactions à la plupart des autres formes de violence.
Il s'agit donc de discerner les mécanismes pérennes, qui, dans un cadre anarchiste/minarchiste, empêcheraient l'expression violente de ces réactions. J'avoue un peu botter en touche là. On peut bien sûr dire que dans un cadre économique sain, avec une classe moyenne très large, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais ça me semble un peu simpliste dit comme ça - et de toute façon pas assez justifié.
Voilà. Merci pour le résumé lapidaire.
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Exactement. L'analogie libéralisme/communisme est superficielle.
Pour le dire autrement : le communisme fixe une fin (l'égalité matérielle, le paradis terrestre) et un moyen (la propriété publique des moyens de production), mais le moyen retenu ne permet pas d'atteindre la fin désignée. Prétendre que le communisme n'a pas vraiment été essayé sous prétexte que la fin visée (et non les moyens) n'a pas été réalisée est aussi dépourvu de sens que de soutenir que l'élixir de jouvence du Professeur X n'a pas été essayé sous prétexte que le but affiché, le rajeunissement du patient, n'a pas été obtenu. A l'inverse, pour le libéralisme ou l'anarcapisme, ce sont les moyens qui ne sont pas essayés (et ne le seront sans doute jamais).
Pour le dire encore autrement :
Le libéralisme "pur" est un idéal atteignable, mais cet idéal est réellement désirable et chaque pas que l'on fait pour s'en rapprocher est bénéfique et sans danger.
Le communisme est un idéal inatteignable, mais cet idéal est mortifère et chaque pas que l'on fait pour s'en rapprocher est néfaste et glissant.
Relis-moi soigneusement, je n'ai pas écrit "communisme=libéralisme". Par contre "le vrai libéralisme n'a jamais existé", c'est une proposition dont la valeur est strictement équivalente à "le vrai communisme n'a jamais existé". Elle ne veut rien dire, parce qu'elle définit son objet d'une manière telle que, nécessairement, il ne peut exister dans la réalité. Et dans la réalité, il y a bien eu des régimes libéraux comme il y a eu des régimes communistes, et il est légitime de les juger sur pièces. Je ne vois pas ce que ça a de tellement affreux, puisque la comparaison ne dessert en rien le libéralisme.
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Qu'est-ce que ce serait dans le cas contraire !
De façon plus détaillée :
L'argument qui revient systématiquement chez les défenseurs de la conservation des espèces est que la disparition de X animal va provoquer des déséquilibres apocalyptiques, typiquement que la nourriture de l'animal disparu va désormais se multiplier sans limites ce qui nous amènera par une réaction en chaîne aux heures les plus sombres du Crétacé.
Or, pour reprendre le cas de la baleine c'est absolument faux puisque le krill, qui constitue le gros de son alimentation a bien d'autres prédateurs. Autrement dit, la disparition complète de la baleine entraînerait non pas une invasion planétaire de krill, mais simplement un peu plus de bouffe pour le calamar et ses autres prédateurs, et oui, quand une espèce voit ses ressources alimentaires augmenter sa population augmente.
Maintenant je t'en prie, quelle partie trouve-tu délirante au juste ?
Et quid de l'éthique?
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Fair enough pour la psychologie de l'anarcap.
En ce qui concerne l'action étatique, elle est tout aussi néfaste quand elle encourage que quand elle entrave. Donc si je peux me permettre, la faille est dans le "au contraire".
C'est en effet un sérieux problème... pour les démocrates (que les anarcaps peuvent être ou pas).
Ensuite, faire accepter au peuple les choses douloureuses mais nécessaires est une partie du rôle des politiques, qu'ils le fassent en s'agitant dans les médias ou par des mesures symboliques. De ce point de vue ils ont tout intérêt à avoir une vision économique correcte et l'humilité nécessaire pour ne pas aggraver la situation
"Au contraire" parce que précisément les états se sont bien gardés de punir les coupables: lorsque des individus, ou des entreprises ou des secteurs entiers deviennent trop riches, ça se traduit nécessairement par un poids politique qui débouche sur des politiques publiques qui les privilégient au détriment de la société au sens large. C'est ce que Rothbard qualifiait de "corporate welfare". Je ne pense pas qu'il se trouvera quelqu'un sur ce forum pour nier le phénomène.
En ce qui concerne tes remarques sur le rôle des politiques, tu as bien entendu tout à fait raison. Mais tu m'avoueras qu'elles n'ont plus grand sens dans un contexte hypothétique où il n'y a pas de politiques, comme l'anarcho-capitalisme par exemple.
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Bien entendu, si tu as une meilleur solution s'il-te-plait, communique-la.
Tu penses bien que si j'avais solution à tout je ne perdrais pas mon temps ici. Je me permets simplement de dire qu'un certain argumentaire libertarien est simpliste et peu convaincant, spécifiquement parce qu'il ne prend pas en compte la nature politique de l'être humain. Ca suffit apparemment pour que certains ne se sentent plus de rage.
Sinon, il ne faut pas attacher trop d'importance aux élucubrations de ceux qui estiment que si on attaque le dogme, on est forcément de l'autre bord. Je suis un hérétique, pas un païen.
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J'ajoute qu'on peut parler de Nock et de pourquoi il est indispensable tant de se l'approprier que de le dépasser, de pourquoi le cynisme politique est incompatible avec la foi autant que le messianisme politique, de pourquoi il reste nécessaire de penser le progrès et indispensable de ne pas croire aux fadaises de la marche de l'histoire.
You know where to find me.
Toutes des choses qui n'ont rien à voir avec ce que j'ai écrit en somme. Tu sais, le dialogue, ça ne consiste pas nécessairement à balancer à tout va un petit argumentaire standard ou de vouloir à tout prix convertir à la vraie foi.
Je m'aperçois que j'ai raté une partie des commentaires hier soir (erreur d'affichage ou problème de cache, je ne sais pas trop); je vais voir s'il y a quelque chose d'intéressant.
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On partage ou on ne partage pas les avis de Melodius, mais peu connaissent aussi bien le libéralisme que lui sur ce forum. Le seul point qu'il maîtrise moins, comme beaucoup de conservateurs, c'est l'économie. Mais même la, il se défend mieux que beaucoup.
C'est gentil de m'astiquer le zob - même si je me passerais volontiers de la torsion de couilles sur la fin, Mais vois-tu,ce qui serait sympa, c'est de répondre à ce que j'écris plutôt que de te la jouer belle inconnue. Les belles inconnues ont une sacrée tendance à rester vierges, et c'est dommage.
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Je ne suis pas d'accord sur ce point. Tu as raison de considérer que les erreurs et escroqueries des petits génies de la finance ont été commises librement mais il n'est pas exact d'en faire la cause première de la crise financière actuelle. Selon moi, les causes originelles en sont plutôt:
- la destruction en plusieurs étapes de la monnaie, qui a commencé après guerre avec les changes flottants puis s'est poursuivie par la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971 pour se terminer par l'augmentation constante de la masse monétaire supposée accompagner et même provoquer la croissance de l'économie (ou en tout cas sa résistance aux crises) selon le dogme de Friedman. Une fois l'étalon-or mis à bas et remplacé par la monnaie papier, les signaux économiques ne peuvent plus être interprétés correctement, ce qui provoque erreurs et mauvais investissements de bonne foi,
- l'aléa moral qui a exonéré les banques et la finance de la responsabilité de leurs pertes. Libérés de la responsabilité de gagner et dépenser leur argent honnêtement, les acteurs financiers se sont lancés dans des opérations ruineuses comme les sub-primes et maintenant les dettes publiques. Les petits génies de la finance ne font qu'exploiter les liquidités des banques centrales et l'aléa moral à leur profit. C'est un comportement hautement critiquable et condamnable (car il s'accompagne de gains personnels) mais en réalité, il serait plus exact de parler de complicité de leur part plutôt que de responsabilité primordiale,
- les déficits et manipulations des comptes publics comme on a pu le voir en Grèce mais aussi en France, coutumière des astuces comptables pour afficher un déficit présentable. Ces tricheries des états se justifient par la croissance, supposée nous garantir notre niveau de vie dans le futur, ce qui est le désir affiché de certains libéraux. Et là, effectivement, la naïveté de certains devient tragi-comique. Le culte de Reagan, qui a exploité sa vocation d'acteur en augmentant les dépenses publiques et les déficits tout en citant Bastiat dans le texte et en restaurant l'american way of life, l'illustre très bien.
J'ajoute que la dégradation de l'économie s'explique aussi par le poids des impôts et des règlementations.
La leçon à tirer de tout cela pour les libéraux est d'admettre que l'économie de marché ne garantit pas la liberté, contient sa part de destruction et ne marche pas à tous les coups dans le sens voulu.
Mais nous sommes totalement d'accord. Simplement, moi qui suis individualiste, je pointe la responsabilité des individus, tandis que toi qui es charitable, tu préfères incriminer les effets systémiques.
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Nan mais justement. Ca ne suffit pas. Perso, je suis catho, Rocou aussi si je ne me trompe pas de pseudo (et bien d'autres, en tout cas), et ça ne nous empêche pas de rester lucides. D'ailleurs, le libéralisme et le "tu ne tueras point", c'est une seule et même chose. Je peux bien concevoir que Mélodius ait une foi bien plus intense que la mienne, mais ça pourrait expliquer tout au plus un désintérêt, pas...ça. En fait, j'ai l'impression de voir le personnage de l'apparatchik retourné (personnage dont le nom ne me revient pas sur l'instant) dans Le zéro et l'infini. C'est assez effrayant.
En deux mots comme en cent: ça n'a rien à voir. Certains ici font mine de croire que c'est en raison d'un désordre mental religieux que je ne suis pas d'accord avec eux, parce que c'est plus facile que de devoir s'avouer qu'on ne fait pas le poids.
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C'est bien ça qu'on appelle un homme de paille ?
Non, c'est l'application de l'idée que la propriété privée est le seul instrument nécessaire pour gérer les externalités, juste la base de la théorie anarcho-capitaliste en la matière quoi.
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Le postulat rationaliste qui sous-tend la vision économique des libéraux, libertariens et anarcaps me semble faux et naïf. Illustration, la crise financière a été provoquée par des agents privés dérégulés pourtant censés nous amener naturellement le paradis sur terre. Il devient d'autant plus croquignolet lorsqu'il est couplé à une cécité politique volontaire, pour le coup totalement irrationelle. Un exemple de l'impact de cette schizophrénie rationaliste: une crise économique se "résout" d'après nos amis par des "ajustements" prétendument aussi inévitables que le sont les mouvements des astres. Peu importe si le populo en souffre, on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. Sauf que les victimes de ces "ajustements" ne sont pas des boeufs mais des citoyens qui votent, voire font la révolution. Ca aussi c'est un "ajustement" naturel, mais auquel les libéraux, libertariens et anarcaps sont aveugles (sauf pour le dénoncer - mais dénonce-t-on le mouvement des astres ? )
Je crois que ça vaut la peine de développer ce point un chouïa, vu que c'est celui qui a provoqué quelques réactions intelligentes et d'autres qu'on qualifiera d'olympiques, pour rester aimable. Tout d’abord, je sais bien que « le libéralisme » ne promet pas le paradis sur terre. C’est de l’ironie, pour ceux qui sont durs de comprenure. Cette ironie se fonde sur une réalité bien observable et qui est que la recette libertarienne standard pour tout problème quel qu’il soit est "déréguler et privatiser". C’est la suite logique du réflexe libertarien qui est d’analyser tout problème quel qu’il soit en se demandant d’abord comment l’état est parvenu à le créer, le salaud. Or, dans le cas précis de la crise financière, vu que les acteurs responsables n’ont en rien été entravés par l’action étatique (au contraire) c’est un raisonnement qui ne mène nulle part.
Ensuite, je ne nie pas la réalité, et notamment que la théorie économique démontre que les crises se résolvent par des restructurations qui soldent les investissements improductifs et réorientent les moyens ainsi libérés vers des domaines plus prometteurs. Mon propos est que ce qui mérite aussi d'être pris en compte, c’est que si ces restructurations font des dégâts sociaux trop importants, elles ont immanquablement des effets politiques qui vont se manifester par des tentatives de freiner ou de renverser les corrections économiques en cours. C’est vrai dans n’importe quelle société, mais surtout en démocratie où ce mécanisme joue quasi instantanément. Par voie de conséquence, l'argument politique libertarien selon lequel il faut toujours laisser faire est voué à l’échec, non pas parce qu’il serait économiquement faux, mais parce que politiquement il n’a aucune pertinence. D’un point de vue humain, car cela aussi c’est important, il est par ailleurs tout simplement puant. Sisi. Un type de cinquante-deux ans qui a bossé toute sa vie dans la production chez Renault ne va pas subitement se transformer en informaticien spécialisé dans la gestion de logiciels pour réseaux sociaux. Ceux qui seraient tentés de lui dire en substance « tant pis Roger, c’est la faute à pas de chance » sont des petits cons en mal de coups de pied au cul. Car comme le signale le philosophe, « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».
Enfin, ça me ferait plaisir que les anarcaps qui en sont capables (ils se reconnaîtront) se donnent la peine de tâcher de répondre à ce que j'écris, pas de m'assommer avec leurs démonstrations de conformité idéologique. Ce serait non seulement poli, ce serait aimable. Si le but est juste de faire grimper au plafond l'interlocuteur avec qui on est en désaccord, dites-le moi tout de suite, j'ai un petit don pour cela, certains s'en rappellent sans doute. Je connais donc les "réponses" idéologiquement correctes, merci. N'oubliez pas que j'étais un des gardiens du temple anarcap avant que la plupart de ceux qui m'assomment aujourd'hui de leur morgue ne sachent ce que ce mot signifie. Et donc si je ne prends pas en compte des arguments que je connais, vous pouvez en déduire que je ne les trouve pas convaincants. -
Mouais. Sur la crise, il y a plus de vrai dans ce qu'a écrit melodius que les libéraux veulent bien l'admettre. La crise aux Etats-Unis a pour causes, entre autres (il y a d'autres causes, c'est certain, mais elles me paraissent peu significatives en comparaison), la fin de l'étalon-or et son remplacement par le monétarisme friedmanien, la politique trop accommodante d'Alan Greenspan le randien et le recours aux "déficits assez grands pour s'occuper d'eux-mêmes tout seuls" de Reagan et des Républicains qui ont repris ses sabots ensuite, sous les louanges de nombreux libéraux un peu partout, y compris sur ce forum. Alors, oui, en effet, il y a de quoi douter.
Si tu veux, mais il ne faut même pas chercher aussi loin: la crise a été causée par de petits génies de la finance, tout à fait indentifiables d'ailleurs, laissés libres de faire ce qu'ils voulaient ou à peu près et qui ont trouvé intelligent de prendre des obligations pourries et de les utiliser comme base pour des instruments financiers ultra-tarabiscotés que plus personne ne comprenait encore, eux compris d'ailleurs. Ils étaient tellement hallucinés par l'appât du gain qu'ils n'ont pas vu ou voulu voir qu'un effet de levier ça marche dans les deux sens. Ces gens-là ont détruit la crédibilité du capitalisme financier, voire du capitalisme tout court sans qu'il soit nécessaire d'y voir la main sale de l'état. Et tout cela, je le signale, au détriment de l'économie réelle et des entrepreneurs. Ca ce sont quand même des faits. Il faudrait réellement être un idéologue de la pire espèce pour affirmer que le problème ne se serait pas posé si on avait dérégulé encore plus.
Ce n'est bien entendu pas une raison pour étatiser à tout va, mais c'en est une excellente pour lever les yeux du bréviaire anarcap et tâcher de trouver mieux que les réponses stéréotypées habituelles. Au vu des réactions de nos camarades lorsqu'on vient exhiber ses lélés dans la cathédrale anarcap, c'est pas gagné. Il faut croire que la "vision du vide" est une drogue dont on se défait difficilement.
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Les hérétiques sont pires que les païens, c'est bien connu.
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Juste un point les gars: si j'appuie où ça fait mal, c'est parce que ça m'a fait mal avant vous.
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En tant que modo je vous demande de cesser et de continuer par MP sinon je sévirai. Ce fil n'a pas vocation a accueillir une bagarre privée.
En tant que simple participant au débat :
La RA est inutile là où elle est légitime. Denlenda est.
J'ai dit "certains". Je suis libertarien, anarcap et fier de l'être. Je suis un des plus "nanarcaps" de ce forum, c'est-à-dire que je n'hésite pas à recourir à des expériences de pensée absurdes pour pousser un raisonnement au bout de sa logique. J'appelle ça être rationnel. Il n'empêche que d'autres perdent un peu de vue qu'il s'agit de cas limite destinés à l'étude des limites d'un principe, et pas de cas réalistes qui devraient être pris en exemple pour illustrer le coeur dudit principe.
C'est marrant, c'était exactement mon analyse. Je ne sais pas si c'est leur découverte de la foi qui les a poussé à passer de la raison à la rationnalisation, mais ça a été spectaculaire. J'en tiens pour preuve l'obsession de Mélodius pour le duel, arrêtée net par la simple preuve d'une opinion papale opposée. Je pense qu'ils ont fait le tour du libéralisme libertarien, ont regardé l'abîme et, épouvantés, se sont jetés dans les bras du prêtre le plus proche.
Bien sûr j'exagère. Bien sûr la vie est plus compliquée que ça. Bien sûr il y a des événements que j'ignore. Mais il doit y avoir de ça quand même.
Il y a quelque chose de peu agréable dans l'anarcapisme. Une sorte de pilule rouge de Matrix. Le sentiment que d'un seul coup tout ce à quoi on a cru, tout le lien loi-morale, tout le "rendez à César", la religion laïque dans la croyance en le bien fondé de la loi et/ou de la tradition, n'a plus aucun sens. La solitude d'avoir raison tout seul ou presque. La réalisation que les libertariens ne sont pas plus malins que les autres, qu'ils ont simplement trouvé la bonne solution. Les parallèles inévitables avec les révolutionnaires du passé pas si lointain qui ont fait tant de malheurs. C'est dur à porter.
La croyance, religieuse ou laïque, c'est la seule chose qui peut vaincre la raison. Prenez le meilleur ordinateur du monde, entrez comme données de départ que 2+2=5, et vous verrez ce qui en sortira.
On ne naît pas anarcap, on le devient. Et puis ce qui est important ce n'est pas l'anarcapisme formel (= anti Etat) mais l'anarcapisme réel (= peu importe qu'il y ait un Etat ou pas, s'il existe il n'a pas plus de droits que ceux que ses membres peuvent lui déléguer).
Être anarcap c'est avoir compris que l'Etat était une entité comme une autre, et qu'il ne saurait être une exception aux règles du Droit.
Pour les deux types qui en ont quelque chose à fiche, voici ce que j'ai écrit ailleurs (forum confidentiel, désolé) à ce propos:
"Je n'étais pas libéral mais libertarien et plus précisément anarcap. Je n'ose écrire que je ne le suis plus parce que cela sous-entendrait que je suis devenu autre chose ("anarchiste de droite" ?) Je me suis cependant éloigné de l'anarcho-capitalisme pour les motifs suivants:
1. toute idéologie radicale attire son lot de ratés et de mal-aimés qui y voient la réponse à la question "pourquoi ne suis-je pas tenu en plus haute estime par ce monde infâme"? Or, ces gens me pompent.
2. il y a un équilibre à trouver entre la cohérence et la monomanie, et c'est peu dire que rares sont ceux qui y parviennent. Le "politiquement correct" de quelque couleur qu'il soit, me les broute.
3. l'idéologie rend aveugle à certains problèmes, si ce n'est pour y voir un méga-complot. Exemple libéral, le réchauffement climatique.
Jusque là, ces raisons n'ont rien à voir avec l'anarcapie en tant que telle. Mais il y en a d'autres qui elles lui sont particulières:
4. l'individualisme reste pour moi une pierre d'angle essentielle, mais je ne souscris plus à la vision libérale, libertarienne et anarcap de l'individu. Spécifiquement, je ne crois plus à l'individu abstrait de son contexte social et environnemental
5. la réflexion anarcap sur le pouvoir est à la fois très fine et totalement naïve. Fine parce qu'elle en démonte admirablement les ressorts, naïve parce qu'elle croit pouvoir mettre en échec la volonté de pouvoir de l'homme. Or, je ne pense plus qu'on puisse faire l'économie de la politique.
6. le libertinisme et la culture prog de nombre de libéraux, libertariens et anarcaps me sont profondément étrangers - même si je ne suis pas du tout prêt à mener des combats politiques qui s'y opposent de front dès lors que je reconnais que sur ce point, nos petits camarades sont bien plus en phase avec l'époque que moi et que je ne me vois pas charger des moulins à vent. Mais je tiens cependant à ne pas être soumis à un barrage de conneries progs lorsqu'on discute ce type de sujet.
7. le postulat rationaliste qui sous-tend la vision économique des libéraux, libertariens et anarcaps me semble faux et naïf. Illustration, la crise financière a été provoquée par des agents privés dérégulés pourtant censés nous amener naturellement le paradis sur terre. Il devient d'autant plus croquignolet lorsqu'il est couplé à une cécité politique volontaire, pour le coup totalement irrationelle. Un exemple de l'impact de cette schizophrénie rationaliste: une crise économique se "résout" d'après nos amis par des "ajustements" prétendument aussi inévitables que le sont les mouvements des astres. Peu importe si le populo en souffre, on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. Sauf que les victimes de ces "ajustements" ne sont pas des boeufs mais des citoyens qui votent, voire font la révolution. Ca aussi c'est un "ajustement" naturel, mais auquel les libéraux, libertariens et anarcaps sont aveugles (sauf pour le dénoncer - mais dénonce-t-on le mouvement des astres ? )
8. la vision libérale des problèmes environnementaux et au-delà, des question éthiques liées à notre place dans la création ne me satisfait pas du tout."
J'ajouterais ceci:
9. je me suis trop souvent gaussé des cocos pour qui le communisme réel ne saurait fournir d'arguments contre leurs lubies sous prétexte que "le vrai communisme n'a jamais existé" pour ne pas me sentir très mal à l'aise lorsque des libéraux-libertariens tiennent exactement le même raisonnement.
Sur ce, je vous laisse, on m'attend à Rome, maintenant que mon camp a pris le pouvoir, nous allons faire de grandes choses!
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Du genre un bien faut 100 mais comme j'ai pas les 100 la banque l'achète à 100 et me le vend à 110 en me prêtant 110 sans intérêts.
Ainsi elle peuvent pratiquer l'usure.
N'empêche, je retiens qu'elles doivent être nettement moins exposées que les banques traditionnelles, à condition évidemment d'être honnêtes et "arriérées". Comme quoi ça peut avoir du bon d'être un peu à la traine.
Tu as raison, il y a une deflation temporaire, et salutaire, du fait de la ruee vers les treasuries et la monnaie, les prets ne sont pas renouvelles etc. Cependant si tu regardes un peu les efforts que fait la Fed pour casser cela, c'est l'inflation qui va rapidement dominer. La Fed prete aujourd'hui directement, et sans collateral aux banques commerciales et a toutes les compagnies qui emettent du commercial paper, GE par exemple. Elle injecte des trillions de dollar. Pour l'instant, les gens s'y accrochent, mais dans pas bien longtemps la monnaie va s'etendre de nouveau sur une base bien plus large, et la on risque l'inflation galopante.Putain le cauchemar. Hier au JT de la VRT on envisageait par ailleurs benoîtement d'user de la planche à billets si les états ne parviennent pas à honorer leurs obligations de garantie en cas de faillites bancaires.
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Les banques qui vendent de l'or physique, normalement.
Au-delà, je ne vois pas trop comment elles pourraient fonctionner. On peut admettre des taux élevés (90% par exemple), mais 100%, la banque n'est qu'un gros coffre, en définitive.
J'ai vérifié rapidement sur wikipedia (articles "islamic banking", "fractional reserve banking", "full reserve banking" et assimilés) et les banques islamiques sont en effet censées couvrir tous leurs dépôts. Donc je crois que tu vas un peu vite en besogne.
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Tiens, y a-t-il des banques qui couvrent leurs dépôts à 100% ? Les banques "sharia-compliant" peut-être ?
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C'est melodius qui feint de croire que vouloir gagner de l'argent et cupidité sont synonymes, car je faisais référence à "la recherche du profit" de SCM.
N'importe quoi.
On voit vers quoi mène l'application des merveilleuses idées que tu prônes - la faillite généralisée. Et la meilleure en fait, c'est que tes idées soi-disant révolutionnaires ne mènent finalement qu'à la défense des pires escrocs que produit le système soc-dem dont tu es complice.
On rentre dans une période de déflation et Loic Abadie conseille de rester cash. Si les prix baissent, ton pouvoir d'achat augmente de fait.Pour le blog de Loic Abadie
L'état a besoin de l'inflation pour vivre, donc je suis plus que sceptique.
Le probleme principal encore une fois c'est l'absence de concurrence entre les taux d'interet.Actuellement je ne perds rien sur mon fond de retraite parceque j'ai anticipe la crise et bascule mon portefeuille sur le cash a temps. Certes le rendement corrige de l'inflation est faible (1-2% par an) mais en tout cas tu ne perds rien.
Maintenant si la concurrence existait au niveau des taux d'interet se serait un outil formidable de controle des derives parceque les montants en jeu sur les fonds de pension pousseraient a stabiliser ces taux a un niveau relativement eleve.
Ca n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui.
En revanche et pour ce qui du systeme par repartition, la crise actuelle a sans doute elimine les dernieres chances de pouvoir payer des retraites sur le long terme en faisant exploser la dette publique. Ca en revanche, c'est une catastrophe bien plus grave qu'une baisse de rendement des actifs.
Bien observé, je n'avais pas encore pensé à ce petit "détail" tiens.
Oui on m'a conseille ca aussi il y a quelques mois. Mais les fonds de pension peuvent pas passer cash d'un coup, c'est techniquement pas possible.Si une bonne partie des americains perdent 50% de leur retraite, ca risque de remettre en cause la notion meme de retraite.
Et puis d'une maniere general, garder du cash est pas forcement plus sur que des actions. Surtout des dollars dans le contexte actuel, meme si on peut parier sur une deflation a court terme.
Si cela se produit, bonne chance pour encore attaquer les retraites étatiques et conseiller les systèmes privés de retraite…
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Je ne propose rien. je dis simplement que si X vole 100 euros à Y et qu'il les lui rend ensuite, Y ne fait que reprendre à X ce qui lui a été volé.
Les financiers sont des salauds et vouloir gagner de l'argent est un défaut. Bienvenue sur liberaux.org…
Je constate que tu n'as absolument rien à dire, puisque tu en es réduit à déformer outrageusement les propos de tes contradicteurs.
Obligations Et Trucs, Où Se Procurer De La Viande Exotique & Confiture
dans La Taverne
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Bon, ça va, j'ai compris.
Pour ceux qui cherchent autre chose: http://conservateurs.edenlord.net/
Une bonne partie du forum est cachée.