Comme le dit Rincevent, le stade 6 de Kohlberg ne concerne qu'une minorité d'individus. On peut s'en plaindre, mais c'est une réalité anthropologique : des préceptes moraux inapplicables par la grande masse des humains ont-ils encore le moindre intérêt ? A l'origine, morale dérive de moeurs, éthique de comportement : c'est l'inscription concrète, la dimension pratique qui est en vue.
Par ailleurs, je doute que des principes moraux universels soient nécessairement bons parce qu'universels. C'est un pur formalisme, assumé comme tel par Kohlberg d'ailleurs. L'histoire démontre que bien des croyances ayant (sincèrement) voulu faire le bien de tous les hommes se sont traduites concrètement par des massacres, lorsque ces croyances ont rencontré des hommes qui n'étaient pas convaincus de leur bien-fondé… L'enfer est pavé de bonnes intentions, comme chacun sait.
PS : cela dit, j'avais lu des critiques récentes de la position de Kohlberg (et aussi de Piaget) dans les stades du développement, mais il faudrait que je retrouve où.