Aller au contenu

F. mas

Utilisateur
  • Compteur de contenus

    12 787
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    43

Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. La question n'est pas si stupide je trouve, quand on lit ce que dit B. Caplan : contrairement aux tenants plus orthodoxes de l'école du choix rationnel, l'électeur ne vote pas au hasard ou ne suit pas les gens qui savent, mais votent systématiquement pour des politiciens hostiles au marché, ce qui pose une vrai problème. Le propos du papier est donc d'essayer de repérer d'ou vient le préjugé. Il y a un truc qui me frappe dans la littérature anti-libérale que je lis de temps en temps, c'est vraiment cette idée que le marché est une entité abstraite qui impose sa loi aux vrais gens et qu'en fait c'est idiot, parce que les vrais gens ont tous les moyens politiques à disposition pour faire plier cette main invisible par la main visible de l'Etat. Bon maintenant, c'est ce que j'en dis. Maintenant, on peut trouver d'autres explications, hein.
  2. +1 Dans le même genre, il y a Ripping Yarns et How to irritate People avec respectivement Michael Palin et John Cleese.
  3. Pour susciter les passions calmes http://www.youtube.com/watch?v=hq49555qh5g
  4. La citation du jour, histoire de bien rappeler qu'aujourd'hui, c'est la fête de la musique : "La plus grande fierté de l'actuelle administration est la Fête de la Musique, qui tient à la fois d'un Mai 68 orchestré d'en haut et de la Fête de L'Humanité. L'intention affichée est de "développer les pratiques musicales" des Français. Il est difficile d'imaginer une pédagogie plus étrange de l'harmonie et de la mélodie que ce brouhaha simultané déclenché au même moment dans des villes entières. C'est en réalité la juxtaposition en public des baffles de chaîne hi-fi et des micros de walkman. Cet "événement culturel", objet de sondages, reportages et statistiques, est une tautologie officielle de la dispersion par le bruit et le son que la ville moderne n'est que trop portée par elle-même à imposer à ses citadins. Le testament de Michel Foucault s'intitule : Le Souci de soi. C'est une belle traduction du cultura animi de Cicéron. Tout musicien qui a le "souci de soi" et de son art se calfeutre pendant ce tapage nocturne, de même que tout lecteur digne de ce nom est mis en déroute par la Fureur de lire [Je ne crois pas inutile de reproduire en entier ici le texte de Tocqueville dont j'ai déjà cité un fragment : "La foule croissante des lecteurs et le besoin continuel qu'ils ont du nouveau assurent le débit d'un livre qu'ils n'estiment guère. Dans les temps de démocratie, le public en agit souvent avec les auteurs comme le font d'ordinaire les rois avec leurs courtisans ; il les enrichit et les méprise. Que faut-il de plus aux âmes vénales qui naissent dans les cours et qui sont dignes d'y vivre ?" (Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 15).], tout ami des tableaux par la Ruée sur l'art. Ce style de "communication sociale", qui convient à la lutte contre le tabagisme et pour le port de la ceinture de sécurité, compromet et vide de sens cela même qu'il prétend "diffuser". Le public de la télévision est à peine effleuré. La facilité passive et brouillonne est donnée en exemple. Les Comices agricoles de Flaubert étaient le premier "événement" culturel que la France pré-culturelle eût connu." (Marc Fumaroli, L'Etat culturel, 1997)
  5. La japonaise est assez mignonne. Beaucoup plus que la grosse barbue qui a du poil sur la poitrine en tout cas.
  6. Il n'y a pas grand chose à ajouter à ce qui vient de se dire. Pour développer un peu ce que je disais (et qui rejoint certaines interventions), il y a peut-être aussi là une contradiction, ou du moins une pathologie de la dynamique démocratique. Pour Tocqueville, l'une d'entre elles est liée à l'idéologie de la souveraineté individuelle. Il s'agit de l'individualisme (qui n'a rien à voir avec l'individualisme méthodologique), à savoir la tendance sociologique à se regrouper en petites sociétés, à agir et s'organiser comme si rien n'existait en dehors de nos petites personnes. On peut imaginer qu'une telle évolution entraîne aussi une nouvelle manière d'envisager nos rapports sociaux (rapport à soi, rapport aux autres). Le monde concret, sur lequel nous avons l'impression d'avoir une emprise souveraine réelle, devient notre sphère intime, personnelle, étroite et privée. Au contraire, le marché devient un mécanisme abstrait, froid et impersonnel, qui nous prive de notre pouvoir de décision et qui intervient deus ex machina pour réorganiser notre micro-société contre notre volonté. Cela pourrait aussi expliquer cette croyance extrêmement répandue dans les vertus de l'intervention étatique. Pour ceux qui demandent sa protection, elle est un moyen de contraindre (naïvement) son fonctionnement "démocratiquement".
  7. C'est un classique de la littérature économique, notamment le public choice. Le FR n'est pas nécessairement passif, il profite des opportunités quand elles se présentent à lui, et certaines situations incitent au FR, ce qui ajoute une dimension active à l'activité en question. http://plato.stanford.edu/entries/free-rider/
  8. J'ajouterais aussi, à côté du phénomène de monopole (le prix du service s’accroît, la qualité du service décroit), celui de freeriding qui tend à réduire le nombre de payeurs pour le service en question et à accroître le nombre de ses consommateurs (et donc, forcément, le coût du service produit). Peut être que les services publics qui ont réussi à limiter le nombre de freeriders s'en tirent mieux que les autres.
  9. Georges et Louis, un grand classique. Sacré Gossens.
  10. Je m'entendais très bien avec mon professeur de philosophie, parce qu'il était très bon, très intègre, et que nous étions pratiquement tout le temps en total désaccord. Il était rousseauiste, spinoziste et bien entendu très socialiste, mais acceptait (et encourageait) la discussion rationnelle la plus poussée. Il encourageait tout le monde à raisonner logiquement, et à ne pas tomber dans le moralisme ou la mauvaise littérature. C'est grâce à lui que j'ai découvert Edmund Burke d'ailleurs. Je me souviens qu'il nous avait exposé son éloge paradoxal des préjugés (afin d'exposer sa propre thèse contra), ce qui m'a poussé à lire les Réflexions sur la révolution en France.
  11. +1 Pankkake Une petite remarque à la marge sur le caractère aléatoire du marché (qui ne rétribue pas les individus selon le mérite mais en fonction des préférences du moment, et qui, selon Nozick, explique la détestation des intellectuels) : il y a un petit débat qui s'est engagé entre T. Burrus et B Caplan sur le sujet. Je mets les réf pour info : http://www.libertarianism.org/blog/bad-arguments-libertarianism-merit http://www.libertarianism.org/blog/libertarianism-merit-response-bryan-caplan A mon avis, la conjonction rationalité limitée + procès de coopération impersonnel et abstrait conduit aux croyances les plus idiotes concernant le marché, que ces croyances soient pro ou contra d'ailleurs.
  12. Bah, tu peux aussi choisir de prendre un tacos, si ce genre de trucs te tape sur le système. Après tout, personne ne t'oblige à utiliser les transports publics, c'est aussi un peu ta responsabilité. Signé quelqu'un qui se tape trop souvent le rer b avec son lot d'usagers aux comportements anti-sociaux ordinaires
  13. lit des romans photos sur le site de "Girl" et apprend plein de choses.

  14. Chercheuse, c'est tout de suite faire référence à autre chose que le métier des chercheurs. Le terme existe dans un autre champ, ce qui signifie qu'associer le terme de chercheuse à côté de celui de chercheur, c'est reproduire encore une fois de la discrimination anti-femmes en lui assurant une sorte de strapontin lexical qui en fait la pièce rapportée dans le domaine de la recherche. Tu es décidément très perméable aux stratégies langagières du patriarcat. Heureusement qu'il y a des chercheures payés pour nous ouvrir les yeux sur ces trucs qui nous oppressent et qu'on est trop con pour les voir, nouzotres.
  15. Le langage est aussi politique, c'est-à-dire le lieu d'un rapport de forces. Donc le triomphe des termes neutres (un chercheur, un professeur) comme interchangeables avec ceux de genre masculin témoignent du rapport de force biopolitique qui a triomphé en France depuis sa création, à savoir celui imposé par l'idéologie profondément inégalitaire du patriarcat et de ses valeurs masculinistes. Le nier, automatiquement, te place dans le camp de la réaction, de l'ordre sexuel établi et des beaufs qui ne fréquentent pas les bancs des gender studies de Scpipo. Je commence à parler comme J. Butler, je vais donc me servir un ouisqui pour faire passer le goût.
  16. Je lis l'intitulé d'une note, proposée dans le cadre "diversalitude" : "La désexualisation des fonctions parentales : vers une nouvelle culture de la parentalité". Je vais leur proposer une note du même acabit. J'ai déjà le titre : "L’arasement du monde comme bien public mondial : vers une théorie de l'interchangeabilité des bipèdes biologiquement différenciés".
  17. J'vais encore dire une connerie, mais cette histoire de servitude, on en a aussi parlé il y a 25 siècles, dans un dialogue entre un poète et un tyran intitulé Hiéron (le nom du tyran), écrit par un disciple de Socrate répondant au doux nom de Xénophon. Et bien entendu, la question de savoir si "le droit produit par un tyran est réellement du droit" est un truc qui traîne dans les milieux qui se prennent la tête depuis là aussi un sacré bout de temps. Par exemple dans la Politique d'Aristote, ou même dans Les Lois de Platon. Bon, mon intention n'est pas ici de faire du name dropping (même si la lecture des oeuvres citées est hautement recommandée, parce que c'est trop ouf comme des gens morts depuis des millénaires ont déjà répondu à l'essentiel des questions qu'on se pose aujourd'hui, ce qui devrait nous interpeller quelque part au niveau du vécu) mais de retenir deux aspects de cet enseignement socratique : ce qui a de naturel dans le droit ne se révèle pas immédiatement, et est mêlé au conventionnel. C'est pour cette raison qu'il s'agit d'abord d'une enquête. Ensuite, la tyrannie, c'est à dire le satrape qui a les flingues, l'armée et l'appareil d'Etat, c'est un peu le pouvoir politique à l'état pur, c'est à dire abstrait des règles de justice qui peuvent éventuellement arrêter ou contraindre son geste, voire simplement remettre en question la légitimité de ses actions (au nom d'une loi, d'une norme ou de je ne sais pas quoi de supérieur au droit qu'il pose). Là encore, la tyrannie est une conception déviée de la monarchie, qui se distingue par le respect de sa forme particulière du droit et des moeurs. Certains noteront avec curiosité que Machiavel était un lecteur du Hiéron, mais qu'il n'a comme qui dirait pas tellement retenu ses leçons sur la justice, mais plutôt sur les modes d'agir du tyran (ce qui va ouvrir la voie, quelques siècles plus tard, aux différentes théories de l'exécutif jusque dans ses terminaisons les plus décisionnistes). En général, c'est ici qu'on cite Antigone de Sophocle, en général pour glorifier Antigone et trasher Créon, la première comme incarnation du droit ou de la loi naturelle (en fait des coutumes ancestrales), le second comme l'affreux défenseur de l'ordre public et de l'amoralité du volontarisme juridique. Seulement, le droit concret, c'est un peu un mélange des deux, et l'intérêt de la pièce est justement de mettre en scène deux de ses aspects qui généralement ne se rencontrent jamais à l'état pur de manière complètement séparés. Il faut donc, dans toutes les manifestations du droit qui se présentent à nous, faire l'effort de distinguer l'essentiel de l'accessoire, le purement anecdotique de ce qui est de la structure interne du droit, etc. Bref, c'est un métier. Sinon, on peut remettre des meufs ? Mais cette fois-ci avec des visages corrects et des proportions humaines (je veux dire : des proportions qui ne heurtent pas trop le sens commun).
  18. La philosophie au bac, c'est un peu le casino. Tu peux très bien avoir des notes lamentables toute l'année et scorer le jour j, et inversement. Mon cas n'est pas très parlant, puisque je m'en tirais très honorablement toute l'année et que j'ai une note correcte le jour de l'examen (14 ou 15, si je me souviens bien). Inversement, l'un de mes frères s'en sortait aussi tout le long de l'année, et a eu droit à un 9 au bac. Ca ne l'a pas empêché d'avoir mention très bien, d'intégrer une prépa et de majorer dans la matière toute l'année et d'intégrer normal sup. Comme quoi, quitte à répéter ici un lieu commun : ça dépend du prof, parce que les attentes des différents correcteurs ne sont pas les mêmes, et la philosophie, comme dirait l'autre, c'est un peu comme la Russie : plein d'allemands et plein de marécages.
  19. Hop hop hop. Je connais cette théorie, elle a déjà été défendue il y environ 2500 ans par un certain Thrasymaque. Sans vouloir entrer dans les détails, il a tort. Sinon parler de droit naturel n'interdit pas de reconnaître l'existence d'un droit positif expression de la souveraineté de l'Etat (et donc des fantaisies de ses représentants). Remarque en passant : les filles que vous postez sont vraiment toutes des mochetés. J'en ai des hauts le coeur.
  20. Le droit naturel est d'abord une question : quel est le meilleur régime ? Quelles sont les lois les plus adaptés au plein développement de la vie bonne ? En ce sens, les droits de l"homme, la loi naturelle ou les lois de la raison sont des réponses différentes à une même interrogation. Maintenant, il existe plusieurs manières (libérales) d'intégrer la question de la nature dans la réponse à cette question du meilleur régime. Premièrement, comme Locke, en déclarant qu'il existe un état de nature dans lequel l'homme à certaines facultés qui se développeraient spontanément si on lui en laissait la possibilité. Dans ce cas, le droit vient en quelque sorte soutenir certaines caractéristiques naturelles (la propriété et la justice) pour éviter sa disparition (?). Il y a la position artificialiste-humienne (qui est une variante de la position de Hume lui-même) qui, en, tout en acceptant le caractère purement conventionnel de la justice et de la propriété (tout comme de la morale qui en naît), la fait dériver d'une évolution des règles de conduite humaine soumises à la compétition et parfois même à la pression de l'espèce. Il y a celle kantienne qui ne conçoit le droit positif que comme conforme à la loi morale, c'est à dire à l'impératif catégorique (des lois rationnelles inconditionnelles). La conformité à la loi naturelle devient ici conformité au diktat de la raison. Ma position à moi est "humienne-aristotélicienne" : le droit est un artifice humain bien pratique qui naît avec l'idée d'autonomie individuelle. Son institution émerge à un certain moment de l'évolution historique de l'occident, et cet artifice est le seul que je connaisse qui puisse coordonner autant d'activités d'hommes potentiellement autonomes (et c'est pour ça que j'y tiens). Parler de la nature du droit ici, c'est tenter de retrouver les occurrences et les caractéristiques de toutes les expressions du droit par delà leurs différences et leurs contingences (qu'est ce qui fait qu'on peut peut dire que le droit en URSS et celui de la common law sous Blackstone ont quelque chose de commun ?), et éventuellement observer les comportements communs auxquels ils se rapportent (par opposition par exemple aux comportements purement religieux ou normés par la coutume ancestrale). C'est d'ailleurs la seule manière possible de juger, c'est à dire de distinguer entre du droit et de l'autoritarisme par exemple, entre un due process of law et les procès de Moscou. La tentation peut être grande chez certains philosophes de vouloir non seulement retrouver ce qu'il y a de commun (la nature de l'obligation comme la forme des normes et des sanctions) à toutes les expressions particulières du droit mais aussi de chercher à isoler ce noyau commun pour ensuite en offrir une synthèse "rationnelle", "universellement valable et valide". Je trouve l'exercice absurde, parce qu'un tel propos n'est possible qu'en omettant trois éléments nécessaires à l'existence du droit (sous toutes les latitudes), un juge capable de déceler ce que le particulier à d'universel pour lui faire correspondre les catégories de la loi posée, des cas nécessairement particuliers appelant à être qualifiés juridiquement et l'exécution du droit (jugement et peine, dont les contenus sont fixés conventionnellement). Le seul type qui s'en soit tirer correctement à cet exercice de modélisation idéale du droit, c'est Aristote, et ce n'est pas en cherchant des règles rationnelles universellement valides, mais plutôt en cherchant les caractéristiques du droit et du citoyen propre à chaque régime. Ainsi, ce qui est naturel à la démocratie, c'est quand ses lois sont le produit de tous, et qu'elle repose et incite à la vertu du bon citoyen démocratique.
×
×
  • Créer...