Aller au contenu

F. mas

Utilisateur
  • Compteur de contenus

    12 787
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    43

Messages postés par F. mas

  1. Il y a eu au contraire bon nombre d'explication. Ce pays est un vivier de recrutement du terrorisme, la population vit sous le joug quotidien des talibans qui exécutent des femmes dans les stades (même la Corée du Nord ne fait pas ça !). Un libéral se doit d'être sensible à cette situation.

    Ce n'est pas une décision discrétionnaire, puisque cette décision politique a été prise par des dirigeants élus du peuple. On élit pas une personne pour elle même mais pour les décisions qu'elle serait capable de prendre. Sinon on verse dans la démocratie directe avec un référendum tous les dimanches.

    Je ne suis pas certain que les militaires aient l'habitude de trouver une réponse aux questions fondamentales dans les conférences de l'IHEDN. Ces dernières servent à réviser sa culture générale pour préparer l'école de guerre. Ce ne sont pas des lieux d'idéologie.

    Non. Il n'a jamais été question de réduire les coûts par l'engagement en Afganisthan !

    La France, quelque soit le gouvernement n'a jamais été à fond dans l'alignement ! La meilleur preuve est que l'engagement en Afga' n'a pas eu pour corrolaire un engagement en Irak.

    Je suis un peu d'accord. Mais le retour sur investissement est bien présent: pendant la durée de l'intervention, les Afgans ont été un peu plus libres que sous le régime taliban. D'ailleurs tout le monde à Kaboul s'attend au pire quand toute la coalition aura quitté les lieux.

    Il n'y a pas eu explication officielle, il y a eu communication sur communication : on a eu droit à tout par voie de presse, sans qu'une raison plausible ou trop profonde ne soit évoquée ( la lutte contre le terrorisme, la démocratisation, la défense du droit des femmes afghanes, je ne sais trop quoi encore). D'ailleurs, je note que seul le PS a soulevé le problème (mais a vite clos le débat).

    Encore une fois, je ne doute pas qu'il y ait des raisons pour intervenir, mais aucune n'a été donné officiellement, nous en sommes à conjecturer à partir des opérations de comm du gouvernement. L'évaluation de la menace terroriste me semble passer au second plan par rapport au désir de précéder les attentes du grand frère américain, si on regarde l'ensemble des initiatives des deux gouvernements précédents postérieurs à la guerre en Irak qui vont toutes dans le même sens, celui de la réintégration de l'Otan (et aussi faire oublier l"épisode irakien justement). Les buts humanitaires de l'opération me paraissent de peu de poids (pourquoi l'afpak et pas le Darfour ?).

    La démocratie ne demande pas d'accumuler les référendums, mais quand le consentement à être gouverné engage directement la vie de certains de ses citoyens, on est en droit d'attendre quand un minimum d'explication sérieuse (et pas seulement d'offrir un blanc seinf aux gouvernants).

    Sur la conférence de Lellouche : le but explicite de la conférence, qui se faisait devant une partie de l'état major, était d'exposer les buts de guerre. Il s'en est sorti (brillamment, il a enfumé tout le monde) par une pirouette à la con.

    Je répondrai plus longuement plus tard, je dois quitter.

  2. Retournez dans votre bulle de minarchiste ! ;)

    Petit canaillou. Ma question n'était pas seulement rhétorique : les gouvernements successifs qui nous ont amené à nous engager en Afghanistan l'ont fait à titre essentiellement discrétionnaire, c'est-à-dire sans publiquement expliquer aux citoyens les raisons et les buts de guerre. Pour l'anecdote, je me souviens avoir assisté à l'IHEDN à une conférence de Pierre Lellouche qui était alors en charge du "dossier afghan". L'intitulé donnait à penser qu'il allait expliquer aux militaires dans la salle pourquoi ils allaient se faire trouer la peau en Afpak.Bien entendu, il ne l'a jamais fait. Quelques jours plus tard, j'apprenais par voie de presse que le gouvernement faisait tout pour éviter que ne se pose publiquement la question (impossible de retrouver la référence : vous devez donc me croire sur parole).

    A mon avis, tous les politiques en charge du dossier ont tacitement reconnus qu'ils risquaient leur place s'ils jouaient la franchise : l'alignement sur l'agenda stratégique américain opéré par les deux gouvernements précédents permet de réduire les coûts d'entretien d'une puissance militaire indépendante sur le déclin tout en permettant de maintenir opérationnel ses troupes et de faire un peu de pub pour les industries militaires nationales. Seulement, le prix à payer, en plus de la facture présentée au contribuable, c'est aussi le sacrifice des soldats. De mon point de vue, c'est trop cher payé pour un retour sur investissement proche de zéro. Alors la crédibilité auprès de nos bons zalliés, bof bof.

  3. Apollon, sors de ce corps ! ;)

    Blague à part, dans ton futur article (qui ne manquera pas d'arriver vite, nous trépignons tous), j'aimerais que tu développes le rôle de l'idéologie.

    Tu veux dire que chaque fois que j'emprunte des expressions à Socrate (vile multitude), je parles comme Apollon ? Diable, c'est un compliment qui va le faire rosir. :D

    Tu viens de me donner l'angle de l'article : le coût de l'idéologie socialiste.

    En effet, Caplan comble une lacune souvent reprochée aux public choicers, celle de partir de l'hypothèse d'un individu purement rationnel dont les intérêts matériels ne sont pas altérés par l'idéologie. Caplan cite Michels, Le Bon et Mosca (ce qui fera plaisir à FreeJazz), et propose de parler de coût idéologique (il prend l'exemple de Staline face à la science. Staline s'oppose aux sciences bourgeoises, notamment la physique quantique et à la génétique mendélienne. Seulement, s'il est prêt à endosser le coût de la négation de la génétique mendélienne en défendant le lyssenkisme, au prix de grandes famines en Ukraine, ce n'est pas la même chose pour la physique quantique : il en a besoin pour construire la bombe, donc il passe outre l'idéologie sans y renoncer : doublepensée).

  4. De mémoire, invité à parler de son bouquin dans un podcast d'EconTalk, l'auteur avait fait une remarque très intéressante : heureusement que dans nos démocraties représentatives, les représentants élus trahissent les volontés de leurs électeurs, sinon notre situation serait bien pire ! Amis de la démocratie directe, si vous vous sentez visés, ça n'est sans doute pas un hasard. ;)

    Oui, il évoque, une fois posé le caractère irrationnel des électeurs, ce que pourrait être un "bon" homme politique en démocratie. Ce n'est pas celui qui répondra aux passions de la multitude, mais celui qui trahira leurs attentes le plus subtilement (en prenant le contre-pieds des biais idéologiques des électeurs) au plus grand bénéfice de tous. Sur ce point, pro de Jasay et contra Caplan (et Buchanan d'ailleurs), j'aurais tendance à émettre une réserve. Il faudrait encore que le politicien soit altruiste, où bénéficie directement des biens que l'électeur rejette comme incompatibles avec leurs préférences.

    Exemple : un bon politicien serait celui qui agit en faveur du marché tout en s'y opposant au moins verbalement devant l'électeur. ça peut être le cas : faire entrer des sous dans le pays permet aussi d'alimenter le marché politique (et donc de se faire élire ou réélire). En ce sens, un DSK a sans doute été un moindre mal. Tout en participant à un gouvernement socialiste, il a oeuvré pour plus de privatisations que ses prédécesseurs. ça a sans doute pas mal compté dans sa carrière postérieure (jusqu'à son éclatement en plein vol). Maintenant, si le politicien n'a rien à attendre directement de l'accroissement de richesses du pays, par exemple, s'il est haut fonctionnaire ou professeur d'université sans ambition particulière (c'est-à-dire à un poste relativement préservé des aléas du marché), il peut très bien suivre les préférences de son électorat sans que le coût social de sa politique ne se répercute sur sa propre position.

    Dans cette histoire, l'électeur est donc tenu d'observer les signes d'honnêteté et de malhonnêteté dans la conduite de ses politiciens comme le devin observe l'avenir dans les entrailles de poisson, avec une chance sur deux (au minimum) de tomber sur une crevure ordinaire.

  5. je l'ai acheté sur amazon pour 10, 50 eu. C'est pas trop cher pour 200 pages environ (plus 50 de notes et biblio).

    @Largo : je suis déjà en train de penser à en tirer un article pour Contrepoints. Je ne sais pas encore sous quelle forme (compte rendu ou article à partir d'un des problèmes évoqués).

  6. F.Mas peut etre tongue.gif

    Dans mes bons jours, je me sens plutôt anarcap, et dans mes mauvais, plutôt minarchiste (ce qui suppose que mêmes en matière de fonctions régaliennes, une partie reste de l'ordre du marché). Maintenant, c'est vrai qu'un ordre spontané de conduite ne peut fonctionner qu'en suivant des règles de conduite (morales) fortes (règles qu'il entretient et développe d'ailleurs), même si limitées : j'aurais tendance à dire qu'il s'agit plutôt de ce que les auteurs chrétiens appellent morale naturelle (comme le sentiment d'obligation), donc relativement indépendante de la Révélation (et tout à fait compatible avec d'autres "doctrines compréhensives" non chrétiennes).

  7. J'ai lu ce we "The Myth of rational voters" de Bryan Caplan. Partant de la théorie du choix rationnel, l'auteur soutient l'idée que l'électeur en démocratie n'est pas seulement rationnellement ignorant (comme il n'a pas de temps à consacrer à la politique, il manque d'info, et comme il manque d'infos, il vote un peu au hasard) mais "rationnellement" irrationnel ou stupide (il a des biais anti-marché, pessimiste, anti-étranger, etc ce qui le fait voter contre ses intérêts matériels) : en politique, il choisit systématiquement les moyens les moins adaptés pour aboutir à ses fins, ce qui revient à contester à la fois l'idée d'intérêt personnel bien compris et de marchandage rationnel entre politiciens et électeurs lors des élections.

    Contrairement au marché, où existent de fortes incitations à se comporter prudemment et intelligemment, la politique démocratique invite à la débilité, à l'irrationalité et aux fantasmes les plus idiots qui soient, ce qui pose quand même problème quand on sait que l'électeur est quand même au coeur de la prise de décision collective.

    Des passages extrêmement intéressants sur le prix de l'idéologie, le coût privé et social des convictions stupides, etc. Un livre pas trop long, bien écrit, argumenté, à mettre entre toutes les mains. Surtout celles de vos amis démocrates :)

  8. Quand je disais que le PS, dans le coin, c'est la droite, je ne plaisantais qu'à moitié.

    Dans la 11e circo, la droite ump, ça n'existe pas. Le candidat des classes moyennes, c'est le type du PS. Kemel, le futur candidat soce, est devenu maire de Carvin parce que la droite s'est désistée pour qu'il puisse battre le maire communiste qui régnait depuis 20 ans. Si son bilan n'est pas terrible, la situation aurait été encore pire si les cocos s'étaient maintenus. On aurait pu évoluer vers une situation à la Calais, là où Kémel a tout fait pour rompre avec le clientélisme du pcf.

    Au lieu de dépenser des sous pour attirer tous les pauvres du coin en construisant des logements sociaux, il a utilisé l'argent public pour attirer des classes moyennes et des entreprises, ce qui est un moindre mal (malgré l'endettement record, lié à un emprunt dexia contracté avant la crise).

  9. Le Pen et surtout son lieutenant Steve Briois sont implantés depuis bcp plus longtemps que le FdeG. Le PC a explosé, et le seul parti de droite crédible, c'est le PS (qui a quelques problèmes niveau réputation suite aux révélations sur sa corruption généralisée).

    Le candidat PS aux législatives, qui est le maire du bled de mes parents, a réussi le tour de force de faire de la ville l'une des plus endettées de la région.

    Bref les "locaux" n'ont pas non plus une marge de manœuvre formidable.

  10. J'avais beaucoup aimé the office UK, mais the office US, malgré Steve Carrell, j'ai moins accroché. Les anglais sont meilleurs que les américains pour faire ressortir les côtés crapoteux de la vie ordinaire je trouve.

    Tiens comme série UK, il y avait aussi "The Increasingly Poor Decisions of Todd Margaret" qui s'est arrêtée récemment, et qui racontait les déboires d'un commercial ricain minable en GB.

  11. Tiens, Fringe, je viens de voir le dernier épisode (sorti la semaine dernière) : toujours aussi coule je trouve. Et effectivement, ça ne part pas en sucette, c'est donc toujours aussi regardable.

    En ce moment, parmi les séries ou shows que je regarde : csi, parks and recreation, 30 rocks, saturday night live, castle, bones, ugly americans. J'ai pris note des nouvelles comédies de la bbc dont je suis très friand mais que je ne connaissais pas.

  12. Après la guerre de Troie, celle du Péloponnèse, la querelle des Guelfes contre les Gibelins, des Anciens et des Modernes, des petits boutiens et des gros boutiens, voici venue celle des fumeurs contre les non fumeurs.

    Je chante les combats, et passe au café /

    En faveur du non fumeur, qui tenant au troquet /

    Généreux Punitif, aborda le pays /

    Et vainqueur éleva une nouvelle Sibérie

    Qui a commencé ? Qui est en tort ? Nul ne le sait, l'origine du conflit n'est plus vivante que dans la mémoire de quelques vieillards oublieux. Les commentateurs et les historiens futurs s'étonneront peut être de ces microscopiques philippiques mettant en scène d'un côté l'antique vertu de la république protectrice du droit inaliénable à cloper sans se faire emmerder tout en emmerdant les autres, de l'autre celui à emmerder le monde qui a le malheur de ne pas partager son hygiénisme moral dépressif.

×
×
  • Créer...