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F. mas

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Messages postés par F. mas

  1. C'est le seul livre potable et rigolo du personnage (avant qu'il ne pète un plomb et fasse de la politique…enfin mélange entertainment et politique pour être précis). Je l'avais, mais je l'ai prêté et bien entendu on ne me l'a jamais rendu :/ Mais il m'avait bien fait marrer : je suis pour ma part très new wave hard.

    Sinon une suggestion d'épreuve : résumer le théorème de Godel en 3 minutes, sur le modèle de résumez "A la recherche du temps perdu" en 15 sec

  2. Je vous recommande l'ouvrage de Louise-Marie Diop-Maes : "Afrique Noire, Démographie, Sol et Histoire", bien qu'elle soit, comme je l'ai dit, probablement partisane vu à qui elle était mariée.

    :icon_confused: Oui effectivement. J'imagine qu'il faudrait confronter ses dires avec d'autres spécialistes. Ce sujet est délicat et prompt à éveiller les passions (pas forcément les meilleures), il conviendrait donc d'en parler avec prudence, et références en main.

  3. Méluche n'espère pas être élu, pas plus que Le Pen ne l'espérait, mais il peut peser sur la politique de Hollande, parce qu'il ne sera pas placé derrière un cordon sanitaire : il me semble que Hollande s'est dit prêt à gouverner avec les communistes. Il peut aussi espérer plus simplement gouverner avec la rue, faire de l'agitation dans une grande rentrée sociale qui ne manquera pas de se produire, et se placer en leader du mouvement social qui servirait d'aiguillon de la gauche.

    Si le Front de Gauche fait bien plus de 15% au premier tour, je ne vois pas comment le candidat PS pourra se passer de lui pour gouverner, et ça ferait de Méluche un ministrable. Mais peut-être que le FDG est largement surestimé dans le sondages, que les gens déclarent vouloir voter FDG pour le sondage, mais au moment de mettre le bulletin dans l'urne vont hésiter à voter pour un mec qui raconte n'importe quoi et choisir de voter utile.

    Dans l'hypothèse d'un score élevé de Mélenchon, F. Rouvillois propose trois hypothèses qui me paraissent bien faire le tour de la question : soit il se vend pour un poste de ministre dans un gouvernement PS, soit il décide de reprendre la place du PCF dans la galaxie politique actuelle, soit il fait son Bayrou (cad qu'il laisse pourrir son potentiel électoral en ne faisant rien) : http://www.causeur.fr/melenchon-la-chute-finale,17075

    Perso, je penche nettement pour la première solution : le pcf et ses réseaux, c'est un truc en perte de vitesse, et il n'est pas assez con pour faire comme Bayrou en 2007.

  4. Nous arrivons à un stade de la campagne assez intéressant et désolant à la fois, celui qui voit les militants des différents bords abandonner les rares réserves et le peu d'esprit critique qui leur restaient pour ressortir les clichés les plus grotesques, les saillies les plus stupides et jouer sur les passions les plus basses de nos concitoyens pour tenter de remporter la partie.

    Je vois maintenant les militants de Bayrou et Sarko que je connais agiter la peur du rouge pour voter contre Hollande, espérant sans doute susciter dans les esprits les plus droitiers ce réflexe conditionné qui les fait constamment et systématiquement voter pour l'andouille de droite contre celle de gauche, quelqu’en soit le prix. L'argument sarkozyste du moment fait de Mélenchon le bogeyman, qui, nous dit-on, pèsera sur la gauche comme Le Pen pèse sur la droite sur son agenda politique. Encore faudrait-il que Mélenchon pense sérieusement ce qu'il dit, ce dont je doute. La rhétorique maximaliste sert à attirer le chaland, pas à gouverner, c'est une leçon du mitterrandisme. Méluche n'espère pas être élu, il peut donc dire n'importe quoi. Hollande peut être élu en disant n'importe quoi mais l'état des finances l'obligera au pire au status quo (ce qui ne le différencie pas essentiellement de son challenger de droite).

    A gauche, j'attends impatiemment la prolifération des photomontages, des petites phrases et des vidéos assimilant Sarkozy à Hitler, GW Bush Jr, Godzilla histoire de stimuler les cerveaux reptiliens des gauches de la même façon. Jj'ai quand même l'impression qu'ils n'auront pas à se forcer, tant la détestation de Sarko dans ce pays est devenue grande. A côté de ça, les militants et les médias se mettent en quatre pour nous expliquer que leur champion à la stature d'un homme d'Etat, chose assez difficile à croire pour ceux qui connaissent un peu le personnage, même quand on interroge ses collaborateurs, ce que n'a pas manqué de relever le New York Times par exemple http://www.nytimes.com/2012/04/15/magazine/the-soft-middle-of-francois-hollande.html?_r=2&src=tp&smid=fb-share Je veux bien payer une bière à celui qui me trouvera une seule situation où l'autre tronche de cake réussit à dire quelque chose que des banalités.

    Je crains que le plus intéressant se passe après les élections, en fait.

  5. Je continue de recevoir des bouquins via amazon, notamment "A concise history of common law" de Theodor Plucknett. Contrairement à ce que laisse croire le titre, c'est un pavé. http://www.amazon.com/A-Concise-History-Common-Law/dp/1584771372

    J'ai aussi reçu un essai intitulé "La France injuste. 1975-2006 : pourquoi le modèle social ne fonctionne plus" de T B Smith, qui est prof d'histoire (de centre gauche) dans une université canadienne.

    http://www.amazon.com/La-France-injuste-1975-2006-Edition/dp/2746707861/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1334580991&sr=1-1

    Sans être libéral, le type a une thèse assez puissante qui m'a séduit d'emblée, à savoir que l'état providence en France est tout sauf égalitaire, qu'il est à la fois au bénéfice exclusif des insiders (les classes moyennes déjà favorisés, bénéficiant des retraites et d'emplois stables) et au détriment des outsiders (pauvres, immigrés, femmes, etc), qu'il n'est pas viable économiquement, qu'il détruit la richesse et le travail sur lesquels il est censé prospérer, et que sa préservation a pour source le mensonge de la classe politique française, qui, à partir des années 90 a commencé à désigner la mondialisation, le modèle néolibéral et les contre exemples de la gb et des usa pour conserver en l'état un truc qui bénéficie aux retraités et aux privilégiés.

  6. Sur l'application du management au public: comme l'explique Mises, le problème, c'est l'absence de prix. Plus on se approche d'avoir un prix plus on s'éloigne du public (du recours à la force) et vice versa.

    Aujourd'hui on tente d'appliquer les méthodes du privé sans prix (ou avec des simulacres grotesques), et je suis donc avec Largo et Chitah et contre Free Jazz et F.mas

    De plus, c'est Apollon qui a raison: ils ne font ça que pour nous sucer plus.

    Sur la question de l'efficacité des méthodes managériales au public, je suis d'accord avec tout le monde, c'est d'ailleurs ce que je dis en #81 et #87, mais en me référant à la théorie de la firme de R. Coase, ce qui revient peu ou prou dans ce cas précis à ce que tu dis sur Mises.

    Je me contente d'affirmer que l'organisation de l'Etat s'inspire des méthodes managériales et plus récemment du discours managérial pour organiser ses services, et que tout ceci à une efficace, c'est-à-dire que ça produit des effets. C'est un peu comme la maîtrise d'une langue : on peut bien ou mal la parler, mais dans les deux cas, ça produit des effets sur les comportements. Dans le cas présent, l'application des thématiques managériales au sein des administrations publiques se font, et ne peuvent sans doute se faire qu'à tort et à travers, mais ça se fait (ce qui revient à dire que dans tous les domaines, décidément, l'Etat introduit de la fausse monnaie, y compris dans le management et la gestion !). La Lolf, ce ne ne peut être pas de bonnes pratiques, mais c'est clairement inspiré du discours managérial.

    Je précise ça parce que je veux encore aller un peu plus loin, en m'inspirant de ce que dit M. Gauchet dans le second tome de son ouvrage sur l'avènement de la démocratie (je précise pour ceux qui voudraient lire le passage directos dans le bouquin).

    L'organisation administrative de l'Etat s'est inspiré des méthodes d'organisation de l'entreprise à un moment particulier de l'histoire du capitalisme, lors de son essor industriel. Ce moment a été interprété par une bonne partie des économistes -Marx en tête- et des industriels de l'époque comme correspondant à un de ses stades de développement, celui de la concentration capitalistique précédent l'évolution vers la monopolisation des moyens de production par une fraction plus étroite de la haute bourgeoisie.

    Pour Gauchet, il s'agit du moment de la systématisation du capitalisme, qui commence autour des années 1850-1860, et qui correspond à l'introduction de la société anonyme par actions et la banque de détail en réseau. Cela aura pour résultat l'évolution vers la dématérialisation de la propriété et une nouvelle organisation du travail (cf taylor).

    Cette systématisation va participer paradoxalement à la crise et à la remise en cause du libéralisme classique (crise qui se prolonge jusque dans les années 30, époque où disparaissent la plupart des régimes libéraux en Europe) qui reposait essentiellement sur l'idée d'individu souverain. A l'ère des organisations publiques et privées, l'entreprise individuelle, la petite propriété privée et le government by discussion apparaissent comme des vieilleries bonnes à foutre au feu aux yeux des décideurs politiques les plus "avancés", des capitaines d'industries et de la haute administration publique (faut pas oublier que c'est aussi l'âge d'or de l'impérialisme). Ils ne jurent que par le plan, la science et le progrès, et les théories de Locke et consorts ne correspondent plus à la réalité telle qu'elle est vécue alors.

    Tout ceci va avoir une importance déterminante sur le retour au(x) libéralisme(s) politique(s) aujourd'hui, qui se positionnent tous en quelque sorte par rapport à cette contradiction entre libéralisme classique et l'Etat nouveau (comme le beaujolais).

    D'un côté, on aura le néolibéralisme, qui regroupe tous les auteurs qui pensent que les éléments essentiels du vieux libéralisme sont tout à fait compatibles avec l'Etat nouveau, et que la contradiction révélée au 19ème peut être surmontée en l'intégrant à sa théorie et à sa pratique, à condition de dédier l'administration à l'institution du marché et à la dérégulation.

    De l'autre, il y a le libertarisme, qui regroupe les types qui pensent que le vieux libéralisme n'est pas compatible avec l'Etat nouveau, mais que la contradiction apparue au 19e met en lumière à la fois les limites du libéralisme classique (le parlementarisme et le constitutionnalisme, ça n'a pas marché) et la logique de l'Etat (l'Etat nouveau n'est qu'un moment de son stade de développement, et son expertise revendiquée du pipotage afin de légitimer l'extension de ses prérogatives).

    Je pourrais ajouter les tenants du libéralisme classique, qui, quant à eux, ne voient pas que cette contradiction révélée au 19ème siècle comme essentielle, et qui pensent qu'on peut revenir purement et simplement au gouvernement représentatif d'avant les années 1850 comme une fleur.

    A titre personnel, je suis plutôt du côté du libertarisme, ce qui ne veut pas dire que les autres options ne sont pas libérales, mais qu'elles me semblent fausses.

    ps : l'article de Fayol est effectivement très intéressant !

  7. A ce stade, c'est bien plus que du flou sémantique. Quand une notion ("Etat managérial", ici) peut désigner tout et son contraire, c'est qu'on est face à un mot générique qui n'aide plus à penser puisqu'il désigne tout un champs d'idées variées et parfois opposées.

    Si vous désignez par "Etat managérial" le fait pour l'Etat de choisir une organisation pour mettre en œuvre sa politique, ou le fait de "faire correspondre les moyens aux fins", ce qui est en effet une définition générique de la gestion, alors tout Etat peut être "gestionnaire" ou "managérial" quel que soit le régime politique choisi, qu'il soit coco, socialiste, social-démocrate, néocon, fasciste, nazi ou que sais-je…

    (…)

    @F.mas

    ça c'est la critique classique des travers technocratiques. Pourquoi parler d'Etat managérial pour désigner ça ? Considères-tu que management et technocratie sont synonymes ?

    (…)

    La différence fondamentale entre constitutionnalisme classique et l'état managérial, c'est la création de l'administration publique à la fin du 19e (en réponse aux transformations de la société civile dûes à la révolution industrielle). Se pose alors la question de sa légitimité et de son rôle. En Angleterre et aux USA, l'organisation administrative nouvelle, de la bouche même de ceux qui en font la promotion, est censée prendre le relais du parlementarisme classique et enterrer le vieux système de checks and balances (cf, Wilson). En France, ça donne naissance à l'école du service public qui met l'administration publique sur un pied d'égalité avec les représentants élus (cf Rosanvallon).

    Son rôle devient avec la création de l'Etat providence celui de redistribuer les fruits de la croissance économique, pour reprendre une idèe chère à JS Mill, et qui ne déplairait pas aux keynesiens et socialistes qui lui succéderont.

    Depuis, l'administration n'a cessé de grossir et de changer de discours de légitimation : comme elle ne peut pas prétendre être issue de la volonté populaire, ses théoriciens ont cherché l'assentiment des populations en utilisant plusieurs discours. Ca sera celui pseudo scientifique de l'ingénierie sociale (dans la veine de J Dewey), du service public, de l'économie sociale, etc. tout ça recouvrant toujours la même structure : une classe de "techniciens" se tient entre les élus et le peuple, dont les discours et les politiques doivent apparaître suffisamment impartiales et universels pour être utilisés et acceptés par les décideurs politiques et la population.

    Cette structure correspond à un stade d'évolution de l'Etat moderne, et selon Burnham, se retrouve autant dans les démocraties que dans les totalitarismes (je note au passage qu'à mon avis la "découverte" d'une telle structure doit lui venir de sa culture trotskiste antistal), et corsètent les politiques publiques de manière assez similaires.

    Maintenant, pourquoi parler d'état managérial ? Au delà du langage managérial employé par ces techniciens, qui leur offre un fondement idéologique "neutre" acceptable par les élus comme par les administrés, la réorganisation de l'administration publique des Etats contemporains depuis les années 30 environ s'inspireraient largement des normes en matière de management créés avec l’émergence du capitalisme industriel de la fin du 19e dixerunt Burnham, Aron et Gauchet.

  8. Ce dont parle F.mas est différent, c'est l'Etat qui tente d'optimiser son fonctionnement interne en vue de réaliser les choix politiques. Là, oui, on est bien dans la gestion. Et je serai bien sûr d'accord pour dire que l'Etat tente actuellement d'introduire de la gestion dans sa façon de fonctionner (de façon maladroite, inadaptée… foireuse disons-le clairement, mais c'est une autre question). Mais je ne vois vraiment pas en quoi cela serait le trait du néolibéralisme ?? On peut très bien chercher à optimiser la gestion de l'Etat en vue de satisfaire des objectifs socialistes ! (ce qui correspond d'ailleurs plutôt à ce qui est fait en France, en fait).

    Du coup je ne vois pas pourquoi parler d'Etat managérial (l'organisation) pour désigner l'Etat néolibéral (l'orientation).

    Quand je parle de néolibéralisme, je désigne justement une orientation, ou une idéologie politique compatible avec l'Etat managérial (l'organisation et donc l'ethos de ses organisateurs). Comme tu le dis, la même organisation peut aussi orienter des objectifs socialistes (ou néosocialistes…une remarque en passant : l'évolution du libéralisme vers le néolibéralisme et le conservatisme vers le néoconservatisme aux usa vient aussi de là : l'acceptation par les nouvelles élites politiques d'un appareil d'Etat essentiellement gouvernés par des experts au sein duquel leur marge de manoeuvre apparaît comme imitée qui ne leur offre qu'une marge de manœuvre limitée).

    Ce qui me paraît néo dans le néo libéralisme, c'est justement l'adaptation du libéralisme à ce mode d'organisation particulier, qui doit à mon avis subir la même critique que le socialisme, car le seul libéralisme compatible avec l'état gestionnaire ou managérial est une forme d'utilitarisme modéré qui accepte l'existence d'un état aux compétences relativement larges (en tout cas qui dépasse largement les prérogatives de l'état veilleur de nuit) et qu'il est souvent assimilé à l'ensemble des courants libéraux.

    Ps : je reconnais qu'il y a un flou sémantique sur l'expression. Burnham et Gottfried parlent d'Etat managérial, Rosanvallon d'Etat gestionnaire et Gauchet d'Etat social pour désigner à peu près la même chose.

  9. D'un point de vue logique, la phrase "L'Etat ne peut pas s'améliorer" est vide de sens, sauf à être rapportée à une proposition qui indiquerait ce que signifie l'amélioration des prestations proposées pour l'Etat (et sa situation particulière sur le marché). Pour une entreprise, l'indicateur, c'est la satisfaction du client qui en achetant un produit plutôt qu'un autre vient sanctionner ou approuver le modèle économique de l'agence.

    Pour un état, le problème, c'est que ses clients n'ont pas le choix, et que ceux qui fabriquent ses indicateurs sont également les bénéficiaires de ses prestations, quelque soient les résultats espérés du point de vue de l'Etat. Donc là encore, problème.

  10. Le problème, c'est que l'évaluation de l'efficacité de l'outil de l'administration d'une entreprise privée se fait en situation de concurrence (cf Coase sur la firme) : quels sont les indicateurs d'efficacité d'une administration en situation de monopole ? Ça devient vite beaucoup plus flou.

  11. A part d'un point de vue anarcap, je ne vois pas en quoi cette démarche est critiquable.

    Ouala, je crois que tu mets le doigt dessus. La question qui se pose est de savoir si rationalisation il y a, ou tout simplement redescription des tâches de l'état interventionniste dans un langage plus up to date. Je prends un exemple un peu parlant, à savoir la position d'un james Buchanan, libéral et tout et tout (en plus, c'est une de mes références favorites) qui dit noir sur blanc qu'il n'est pas du tout pour l'état minimum, mais un état à compétence directorial chargé de rendre possible un marché libre. Ce n'est pas une distinction purement verbale, mais ça ouvre le débat sur la place à donner à l'Etat, y compris pour les libéraux, qui ne seront pas unanimes sur le sujet.

    Chitah, stop chitahing.

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