Aller au contenu

Etin

Nouveau
  • Compteur de contenus

    3
  • Inscription

  • Dernière visite

Idées

  • Tendance
    Libéral conservateur
  • Ma référence
    Serge Schweitzer
  1. Bonjour, Je m'appelle Etienne, je suis devenu libéral grâce à ma rencontre avec Serge Schweitzer, le professeur le plus pédagogue et le plus amusant que j'ai eu le plaisir de rencontrer. Je me sens très proche des autrichiens, LA principale réforme devant être à mes yeux la liberté monétaire et le retour à l'étalon or. J'apprécie particulièrement Mises et Bastiat qui ont tant apporté, sans un gramme de mathématiques.
  2. Au cours actuel, l'argent vaut 60 fois moins que l'or. C'est très loin du ratio traditionnel de 1/16. Achetons de l'argent!
  3. L’échange est un élément quotidien dans la vie des hommes, depuis toujours. Il est naturel, parce qu’aucun homme ne peut subvenir par lui-même à tout ses besoins. Les hommes n’ayant pas tous les mêmes compétences, les mêmes goûts et les mêmes moyens à leur disposition, ils sont naturellement amenés à échanger. Les ressources sur Terre étant limitées, les hommes sont confrontés à la rareté, autrement dit chacun ne peut pas disposer d’autant de biens et de services qu’il le souhaite, même des biens naturels ne nécessitant pas de valeur ajoutée. Un homme ne peut légitimement obtenir un bien que de trois manières : en le produisant lui-même, en le recevant sous forme de don ou en l’échangeant contre un autre bien qu’il possède. L’histoire à montré, notamment au XXe siècle, que le moyen le plus efficace pour répartir les biens et les services est l’échange libre, issu de propriétés privées. La quantité, la qualité ou le prix des biens n’étant pas arbitrairement déterminés par une seule institution, mais par une multitude, souvent des millions d’acheteurs et de vendeurs. Toute autre forme de répartition des richesses comporterait un aspect autoritaire et cruel, à la fois illégitime et inefficace. L’échange trouve toute sa légitimité dans l’accord nécessaire des deux parties. Une personne ne consent à l’échange que si elle attribue au bien qu’elle désire obtenir une valeur supérieure ou égale au bien dont elle doit se séparer. Ainsi l’échange n’est pas un jeu à somme nulle, les deux participants sont gagnants. Après avoir brièvement introduit le nécessité et la justification des échanges, il faut désormais observer le mode de transaction. L’échange peut se faire de manière directe, par le troc. On échange directement un bien ou un service contre un autre, l’échange se fait « en nature ». Il est aisé de voir qu’un tel type d’échange est d’emblée limité. Premièrement parce que certains biens ne se conservent pas. Ainsi, un producteur de fraises devrait passer l’essentiel de l’année à échanger, non pas ses fraises, mais des « promesses de fraises » ou des biens qu’il a précédemment échangé contre ses fraises. Ce simple exemple illustre le premier problème : il est difficile, au-delà des biens de base, des trouver un acheteur et un vendeur simultanément d’accord pour s’échanger des biens ou services. D’autre part, certains biens de grande valeur sont indivisibles, comme un avion, ce qui rend difficile la recherche de biens contre lesquels les échanger. Mais surtout, avec le troc il est impossible de calculer les pertes et profits, d’avoir un calcul économique rationnel. Admettons qu’une entreprise achète de l’acier, du plastique, du verre… et vende des voitures contre de la nourriture, des visites médicales, des chaussures… comment calculer ses bénéfices ? Comment payer ses employés ? L’économiste autrichien L. Von Mises a expliqué avec une grande perspicacité dans son article « Economic Calculation in the Socialist Commonwealth », qu’il ne peut pas y avoir de calcul économique rationnel sans monnaie, sans un étalon capable de déterminer une valeur commensurable des différents biens et services. Le calcul des profits et de pertes ne peut se faire qu’avec une propriété privée des moyens de production et l’existence d’une monnaie de référence. Ceci nous conduit à l’étape suivante, les échanges doivent se faire à travers une monnaie, acceptée par toute la population, contre tout les biens et services. Elle fait partie de la vie quotidienne des hommes depuis plusieurs millénaires. Selon les époques et les régions du monde, elle a pris des formes différentes. Ce furent souvent des biens précieux ou vitaux, des biens universellement acceptés pour eux-mêmes. Le libre marché a permis aux métaux de s’imposer comme monnaie. Contrairement aux aliments ou au tabac, qui ont pu servir de monnaie, ils se conservent et sont de qualité homogène. A la différence des pierres précieuses, comme les diamants, ils sont plus abondants et ne perdent pas de valeur en étant divisés. Ils peuvent être fondus à l’infini et prendre la forme que les hommes souhaitent leur donner. L’or s’est progressivement imposé comme monnaie. Ses utilisations pour l’art, les bijoux ou l’industrie le rend désirable pour lui-même. En tant que monnaie, l’or s’utilise selon son poids. Peu importe le chiffre inscrit sur une pièce d’or ou son pays d’origine. Dans un pays où règnerait la liberté monétaire, toute entreprise serait libre de créer une monnaie. L’entreprise A pourrait acquérir une certaine quantité d’or et le vendre à des clients. Ceux-ci pourraient ensuite faire des achats avec des pièces ou des lingots d’or. Pour des raisons pratiques et de sécurité, il peut y avoir une réticence à conserver sur soi de l’or. Des banques peuvent proposer un service de mise en sécurité de l’or. Ainsi, l’or reste dans les coffres de la banque, qui remet des certificats d’or à ces clients, correspondant à un certain volume. Ces certificats sont ensuite échangeables. Si Pierre vaut payer Paul, il lui donne un certificat du montant convenu et Paul peut aller retirer l’or qui lui revient à la banque de Pierre. Le système décrit ci-dessus repose sur une réserve totale des banques. C'est-à-dire que les banques gardent constamment en réserve l’intégralité de l’or qui leur a été confié. Leur seule tâche est de conserver l’or en sécurité et d’émettre des certificats d’or. Les prêts dans un tel système se font par l’intermédiaire d’entreprises qui cèdent temporairement leur fonds propres ou de l’argent emprunté, contre des intérêts. Les intérêts étant justifiés par le risque de faillite du débiteur, par les opportunités d’investissement manquées pendant la période du prêt et surtout par la rémunération du temps, l’acceptation d’un sacrifice temporaire en contre partie de l’attente d’une satisfaction plus grande à l’avenir. Nous arrivons à un point qui divise les défenseurs de la liberté monétaire. Pour les uns, seul le système de réserve intégrale doit être autorisé. Pour d’autres, les banques doivent pouvoir proposer un système de réserve fractionnaire. Elles ne conserveraient qu’une partie de l’argent qui leur est confié en réserve, avec l’accord de leur client évidemment. L’inconvénient de cette pratique est évident, si tous les clients venaient retirer leur argent en même temps, la banque serait incapable de rendre à chacun ce qui leur est dû. En échange de cette prise de risque, les banques pourraient diminuer, voire annuler les frais de conservation en prêtant contre intérêt une partie de l’or déposé par leur clients. En outre, les taux d’intérêts proposés par ces banques seraient plus faibles. Les clients seraient en fait amenés à choisir entre des banques pratiquant une réserve intégrale ou fractionnaire, en d’autres termes à arbitrer entre le désir de sécurité et de rentabilité. Il est possible que les deux systèmes cohabitent ou que l’un l’emporte temporairement sur l’autre. Nous pensons que c’est à la rencontre libre entre les banques et leur clients d’en décider. La situation actuelle est évidemment très éloignée de la liberté monétaire précédemment présentée. Aujourd’hui, les banques créent de la monnaie lorsqu’elle accordent des crédits. L’argent qu’elles prêtent ne correspond que très minoritairement à leur réserve. Les dépôts que les clients apportent à la banque ne sont pas conservés dans des coffres forts, mais utilisés dans divers placements spéculatifs. Comment cette situation est-elle possible ? Et qu’implique-t-elle ? Nous répondrons à ces questions par un détour historique. Les Etats, dont nous n’avons pas parlé jusqu’à présent, ne sont pas producteurs de richesses. Personne aujourd’hui, pas même les partis communistes, ne défend l’idée que l’essentiel de la production des biens et services serait mieux réalisés par les Etats que par le libre marché. L’Etat, ne pouvant naturellement pas vivre des fruits de son travail, tire ses ressources de prélèvements obligatoires. Depuis toujours, et évidemment en démocratie, les impôts sont source d’impopularité. Actuellement le prélèvement de la moitié de la richesse créée dans le pays ne suffit à l’Etat, qui accumule les déficits. Une source de revenus étatiques complémentaire à l’impôt est l’emprunt. Mais cette alternative s’oppose rapidement à deux limites. D’une part à la rationalité des citoyens qui savent que les dettes d’aujourd’hui ne sont que les impôts de demain, d’autre part à la réticence des épargnants à prêter à un Etat dont les capacités de remboursement sont limitées par des caisses vides. Pour faire face aux dépenses sociales, dont nous ne discutons pas ici la légitimité, les Etats modernes ne peuvent pas se contenter des impôts et des emprunts. Ils ont besoin de beaucoup plus d’argent, qui ne soit pas source d’impopularité. La solution est simple : les Etats vont créer eux même de la monnaie. Autant qu’ils en ont besoin. Comment ? En en monopolisant la création. Les Etats ayant le monopole de la création de la loi, ils peuvent interdire la liberté monétaire en n’autorisant qu’une seule institution à émettre une monnaie ayant cours légal, c'est-à-dire le seul moyen de paiement autorisé. Dans un premier temps, la référence à l’or était maintenue. Puis les Etats se sont mis à émettre plus de monnaie papier qu’ils n’avaient de réserves d’or, avant d’abandonner finalement toute référence à l’or. Depuis des décennies, les principales monnaies européennes et le dollar n’ont plus aucune convertibilité en or ou avec quelque autre métal. Les euros ou les dollars ne sont que de l’encre sur du papier ou des octets dans des ordinateurs. Il n’est pas difficile de comprendre que la valeur d’une monnaie dépend de sa rareté. Plus la quantité de monnaie augmente, plus cette monnaie perd de sa valeur. C’est le processus de l’inflation, une hausse générale des prix, qui ne peut intervenir que par une augmentation de la masse monétaire plus rapide que l’augmentation de biens et services disponibles. Si la quantité de monnaie restait stable dans l’économie, parallèlement à une augmentation de la quantité de biens et services, le niveau général des prix baisserait. Il est absurde de croire que l’inflation est une fatalité ou due à tel ou tel catégorie de produit, comme le pétrole. L’inflation est toujours issue d’une augmentation de la masse monétaire plus importante que la quantité de biens et services. Dans un système d’étalon-or, le quantité de monnaie en circulation augmenterait sans doute bien plus lentement que la quantité de biens et services, étant donné le coût d’extraction et de transformation de l’or. Ainsi, le niveau de prix baisserait. Le pouvoir d’achat des pièces d’or augmenterait, ce qui est bien différent de la situation d’inflation latente que nous connaissons actuellement, où la monnaie perd peu à peu de sa valeur. A titre d’exemple, depuis la création de la banque centrale américaine, la Federal Reserve (FED), en 1913, le dollar a perdu plus de 95% de sa valeur. Cela se comprend facilement lorsque l’on sait que les bonds du Trésor américain, autrement dit les dettes de l’Etat, sont achetés par la FED avec des dollars qu’elle crée, à partir de rien. Je tiens enfin à souligner un élément crucial de tout processus d’inflation, la redistribution des richesses. Nous avons vu que l’Etat peut créer de la monnaie pour financer ces propres dépenses et qu’une augmentation de la masse monétaire plus rapide que l’augmentation de la quantité de biens et services provoquait de l’inflation. Or la hausse des prix n’est pas immédiate et ne concerne pas simultanément les tout les produits et tout les revenus. Si l’Etat par exemple crée de la monnaie pour l’investir dans des travaux publics, les entreprises et les salariés du secteur vont être les premiers à bénéficier de ce nouvel argent. Les salaires et les prix des matériaux dans le domaine du bâtiment vont augmenter pour s’adapter à la hausse de la demande. Le reste des prix va augmenter progressivement, avec des décalages dans le temps. Les personnes vivant de revenus peu flexibles, comme les pensions de retraites, sont les derniers à voir leur revenus progresser, alors qu’entre temps les prix ont augmenté. Dans notre exemple, le création de monnaie par l’Etat a opéré une redistribution des richesses en faveur des salariés du bâtiment, au détriment des retraités. Les uns ayant connus des hausse de revenus avant la hausse générale de prix, les autres subit une hausse des prix avant une revalorisation de leur revenu. Cette dernière observation nous permets d’affirmer que l’inflation, en dehors de ses conséquences économiques, a des répercutions sociale et politique graves. Dans le contexte actuel, plusieurs économistes ont rappelé que l’inflation détruit la classe moyenne en creusant un fossé entre les emprunteurs qui récupèrent les premier la masse monétaire fraichement créée et ceux qui doivent attendre pour voir leurs salaires ou leurs pensions progresser. La France révolutionnaire avec les assignats, la République de Weimar, ou très récemment le Zimbabwe ont connu de terribles bouleversements économiques, politiques et sociaux à causes de l’inflation, crée par l’Etat. Dans un futur proche, les Etats vont certainement recourir à une création monétaire massive afin de faire vivre pour quelques temps encore, des systèmes de protection sociale démocratiquement irréformables. Nous ne pouvons envisager les conséquences politiques et sociales que s’en suivront qu’avec crainte. Si l’effondrement de l’Etat-Providence n’est assurément qu’une question de temps, ce n’est qu’avec patience et discernement qu’il faut attendre la vraie résorption de la crise économique, qui passe par le retour à la liberté monétaire.
×
×
  • Créer...