Ataraxie

Il est vrai que les quolibets adressés à Theor, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité ou la franc-maçonnerie qui raille le catholicisme.

Comment ça "tout le monde" ? Et pourquoi ?

Vous êtes fort politiquement incorrect Barry Chuckle : c'est qu'il est rare de lire une condamnation du IIIème Reich !

Pour répondre également à Anton_K : 1984 est un excellent exemple, dans la mesure où Georges Orwell n'était pas libéral, mais socialiste. Ce qui, au passage, met au jour un détail gênant : il y a bien une composante individualiste et anti-étatiste dans la pensée socialiste (pour d'autres raisons que libérales). Bref, voir dans ces oeuvres de fiction du "libéralisme en pratique" relève de la projection.

Ce fil devrait laisser perplexe : une oeuvre de fiction ne se réclamant pas ouvertement du socialisme n'implique aucunement qu'elle soit d'essence libérale ou libertarienne (sinon, il s'agirait d'un livre idéologique et donc rébarbatif, à la façon d'Atlas Shrugged).

Atika, votre réaction est assez cocasse, dans la mesure où Spencer (qui fait partie de vos "références") ne peut être qualifié de libéral-gauchiste.

Il faut quand même reconnaître qu'Ayn Rand donne une mauvaise image (et la porter au pinacle revient, en un sens, à donner le bâton pour se faire battre) du libertarianisme. Et justement, qu'est-ce qui peut, dans son oeuvre, faire appel à la logique du sentiment (celui de la conservation de soi) hors des sentiers de l'idéologie ? L'égoïsme.

On sait où mène la position centriste (qui n'est pas sans rapport avec la démocratie) qui a "ni droite, ni gauche" pour étendard.

D'ailleurs, on remarque une tendance assez prononcée, à savoir rendre Kant cosmopolitiquement correct en lui faisant dire ce qu'il n'a jamais défendu.

Il faut bien commencer quelque part.

Pourriez-vous développer davantage la position défendue par Jefferson (je connais insuffisamment sa pensée) ?

C'est assez simple : la mache de l'égalité et la démocratie sont des processus inévitables d'après Tocqueville, ce dont il faut se réjouir si l'on voit cela comme un bien.

Le problème de Tarantino est d'avoir imposé une tendance que l'on retrouve dans la plupart des films (qui ne sont même pas d'horreur) : celle de désacraliser la violence, d'en faire l'apologie, de la montrer dans ses moindres détails à l'écran (en essayant d'aller toujours plus loin) pour finalement être extrêmement désinvolte vis-à-vis d'elle (comme s'il n'y avait aucune différence de nature entre tuer et uriner) mais de se vouloir "réaliste" dans sa retranscription ; d'où l'ambiguïté. Et cela donne un film comme Fury ("ouais, butez-moi un maximum de ces Allemands, c'est le but d'une guerre !").

Montaigne et Tocqueville sont enseignés au lycée.

Gaucho.

Au moins vous êtes honnête. On peut donc dire que l'affaire de la femme voilée et de l'opéra : l'exclure n'est pas bien et pas bisounours (que la discrimation soit publique ou privée).

Je ne comprends pas vos réactions. La discrimation privée serait-elle à géométrie variable ? Ou bien la discrimination privée est acceptable indépendamment des raisons (cas d'Elphyr) ou bien la discrimation privée est acceptable seulement sous certaines conditions, pour ne pas dire restrictions (elle ne doit pas blesser les sentiments d'autrui, elle ne doit pas se faire ouvertement, elle doit aller dans le sens du progrès, etc).

Intéressant comme sujet : les réactions confirment que si la discrimination privée est une bonne chose, elle ne doit pas pour autant s'écarter du sens du progrès.

Elphyr, il est difficile de ne pas s'indigner : vous étiez identifié comme libertarien de gauche.

Pourquoi la fin de Gone girl vous a-t-elle déçu ?

Voilà, il s'agit de la peur du "quand dira-t-on" à ce que je vois. Conformisme qui revient à s'aligner, in fine, sur la gauche. Si l'on reprend la thèse d'Hirschman pour qui le raisonnement "il existe des effets pervers" est typiquement réactionnaire, alors les libéraux bien de gauche le sont également.

Theor, ces graphiques sont des gimmicks à l'usage des geeks, comme dirait free jazz. Mais attention, même si le "ni droite, ni gauche" est faux, ce slogan n'est pas sans utilité sociale dans la mesure où dans le contexte français, le qualificatif de droite tient lieu d'anathème.

Cela montre surtout que le slogan "libéral, ni de droite, ni de gauche" est un mythe. En pratique, on ne peut pas ne pas tendre vers l'un de ces deux pôles.

Effectivement, mais il n'intéressera pas poney dans la mesure où Le Bon n'étudie pas l'histoire des doctrines socialistes (ni ses subtilités), n'en dresse pas un tableau synoptique, en précisant qu'il laisse ce travail à d'autres.

poney, je vous conseille de lire Histoire du socialisme européen d'Elie Halévy (dont Aron, entre autres, fut l'un des disciples).