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Porcinet

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Tout ce qui a été posté par Porcinet

  1. Vouloir lutter contre le constructivisme avec un autre constructivisme, ça ne va pas aller bien loin... En revanche, un réel fédéralisme me paraît une avancée dans la bonne direction seulement si les conditions suivantes sont remplies : - subsidiarité stricte : aucun doublon de compétence, chaque échelon s'occupe de ses attributions uniquement - subsidiarité ascendante : les décisions doivent être prises au plus petit échelon possible (la commune), les échelons supérieurs ne s'occupant que du reste. - pouvoir législatif des entités fédérées : les lois locales doivent primer sur les lois nationales et européennes (qui ne doivent que donner un cadre), le but étant de stimuler la compétition fiscale et réglementaire entre régions. Etant donné la culture jacobine et centralisatrice de l'ensemble de la classe politique française (de l'extrême-gauche à l'extrême-droite), un tel fédéralisme n'a cependant aucune chance d'être mis en oeuvre en France. La création de zones expérimentales spéciales (un peu comme les zones économiques spéciales capitalistes dans les pays communistes) pourrait enfoncer un coin dans la porte, mais je ne vois personne porter ce genre de projets actuellement. Il me semble qu'on en avait déjà parlé pour l'Alsace (qui bénéficie déjà du droit local et d'une culture locale spécifique un peu plus compatible avec le libéralisme).
  2. En Ile-de-France, tous les projets alternatifs ont été étouffés dans l'oeuf par la majorité régionale pour des raisons idéologiques. Par exemple, le projet CDG express, qui aurait du être attribué à Vinci, a été abandonné puis relancé par la SNCF/RATP sous contrôle de la région. Le projet devait bénéficier d'une tarification spécifique mais certains élus (dont Anne Hidalgo) font un lobbying actif pour réintégrer la ligne dans la tarification RAPT Ile-de-France (donc utilisable gratuitement pour les détenteurs d'abonnements).
  3. Et puis rien n'empêche d'imaginer que les franchises augmenteront sensiblement une fois que la majorité de la population aura donné son autorisation de prélèvement. Ca ne serait pas la première fois qu'ils nous font ce coup.
  4. De toute manière, la priorité absolue pour un gouvernement de transition libérale sera la libéralisation immédiate de TOUS les transports, en particulier du transport de voyageurs par car. N'est-il pas incroyable que la France soit l'un des derniers pays du monde où il est interdit de créer des lignes de car interurbaines (la SNCF possède un monopole sur ces liaisons) ?
  5. Et pourtant, c'est bien ainsi que procèdent les promoteurs de nouvelles lignes ferroviaires au Japon. L'industrie ferroviaire est avant tout une gigantesque opération immobilière : achat de terrains, construction de gares, centres commerciaux et résidences… C'est d'ailleurs pour cela que de nombreuses résidences situées le long des rails appartiennent à des compagnies ferroviaires.
  6. Tout est possible et légitime (rachats ou location de lignes, construction de nouvelles lignes, etc.) tant que l'Etat n'intervient plus. La réforme ferroviaire européenne sacralise le rôle de l'Etat qui est amené (par le biais de Réseau Ferré de France, ou équivalent dans les autres pays européens) à posséder 100% de l'infrastructure ferroviaire. D'ailleurs il me semble (sauf erreur de ma part) que RFF a un monopole absolu sur cette infrastructure : il n'est pas permis à un groupe privé de construire une ligne sur ses fonds propres (d'ailleurs tous les moyens de transports en commun doivent désormais impérativement être "planifiés" dans les schémas directeurs des communautés d'agglomérations et des régions). Cette "mise en concurrence" prévue en 2019 n'est qu'un trompe l'oeil : l'Etat va gracieusement donner des concessions à quelques groupes amis sur des trajets précis, tout en gardant la propriété entière du réseau et en forçant chaque opérateur à se conformer aux plans de déplacements décidés par les politiques locaux. Bref, cette réforme n'a de libéralisation que le nom.
  7. Exemple concret : j'habite dans une ville de la grande banlieue de Tokyo. Pour me rendre à Tokyo, je dispose en centre ville de deux lignes de train (en fait trois, mais la troisième est un peu plus éloignée). Une ligne opérée par JR et une ligne opérée par un opérateur privé (Keisei). Les gares des deux compagnies sont très proches l'une de l'autre, mais dans des bâtiments séparés. Chaque compagnie se positionne sur un créneau particulier (JR est plus rapide, mais plus cher, Keisei est bon marché mais les trains sont moins confortables et les arrêts plus fréquents). Ceci sans compter les autres moyens de transport (bus, voiture, etc.). Il est donc parfaitement possible de créer une réelle concurrence dans l'industrie ferroviaire dans les zones fortement urbanisées. Pour les longues distances, il peut y avoir des monopoles naturels mais ce n'est pas choquant tant que ceux-ci ne sont pas financés par le contribuable.
  8. Et pourquoi donc ? Pourquoi une compagnie ne devrait-elle pas avoir le droit d'acheter une portion de ligne et l'exploiter elle-même, ou la louer ? L'exemple japonais montre justement qu'il peut être très rentable de construire (ou maintenir) un réseau et de l'exploiter si l'Etat ne s'en mêle pas. On peut imaginer que ces nouvelles compagnies ferroviaires auraient vocation à développer le foncier autour des gares leur appartenant. La simple location d'espaces commerciaux dans les gares privées est d'ailleurs une manne financière au Japon. J'ai lu il y a quelques temps que certains groupes (Veolia, Virgin) seraient d'ailleurs très intéressés à développer le secteur (réseau ferré + construire des gares spécifiques à leur réseau) mais que l'incertitude juridique les en a dissuadé pour le moment, le gouvernement français ne semblant pas prêt à libéraliser complètement le secteur.
  9. Il faut distinguer les lignes appartenant à l'ancienne compagnie publique (JR), scindée en compagnies régionales (JR East, JR West, etc.) et les compagnies privées, qui existaient déjà avant la libéralisation. Il n'y a jamais eu de monopole, dans le sens où malgré l'existence d'une grande compagnie publique, il existait néanmoins de nombreuses compagnies privées (certaines n'exploitant qu'une seule ligne). A ma connaissance, le droit japonais ne reconnait pas le droit à l'expropriation, il faut donc négocier avec chaque propriétaire (même si je ne serais pas surpris que l'on ait fait appel à des méthodes expéditives pour "convaincre" les propriétaires : yakuzas, etc.). Cela a d'ailleurs causé de nombreux problèmes lors de la construction de l'aéroport de Narita, puisque certains propriétaires ont jusqu'à aujourd'hui refusé de vendre leurs parcelles (ce qui explique la configuration étrange des pistes). Le cas de la compagnie Tokyu est éclairant quand au sujet de la construction de lignes privées : la ligne Den-en-Toshi a été développée pour transporter les habitants du projet de ville nouvelle crée par la compagnie Tokyu à l'ouest de Tokyo. La plus grosse partie de la zone a été urbanisée par le groupe Tokyu sans fonds publics. Encore aujourd'hui, toute la zone est largement sous influence des compagnies du groupe Tokyu (supermarchés Tokyu, compagnie de sécurité Tokyu, résidences Tokyu, etc.). Les groupes privés ferroviaires japonais utilisent leur lignes comme des moyens de valoriser leurs opérations immobilières et commerciales. source : http://en.wikipedia.org/wiki/Tōkyū_Den-en-toshi_Line
  10. Je vis dans une société confucéenne (le Japon), et ce qui m'a le plus frappé à mon arrivée est l'absence quasi-totale de dérision et de cynisme dans les relations inter-personnelles. En quelque sorte, le Japon est l'opposé de la France sur ce point. C'est rafraichissant, mais quelquefois ennuyeux (ou même franchement exaspérant) pour un Français.
  11. Bien que contestée à grands cris par les gauchistes en France, l'idée que les extrêmes présentent de nombreuses similitudes et affinités commence à faire son chemin. C'est une idée évoquée de plus en plus ouvertement, y compris par des non-libéraux (par exemple, Finkielkraut a souvent débatu de ce thème, en particulier dans le cadre du traitement du conflit israélo-palestinien). L'article ci-dessous, bien qu'anecdotique (les personnages sont plus des loosers paumés que des idéologues structurés) en donne une illustration. La Corée du Nord est un pays qui fait largement appel à la notion de pureté raciale dans des termes proches de l'Allemagne nazie. http://archive.is/suU19
  12. et un twitter hashtag #fausterité Si tous les twittos libéraux utilisent ce hashtag pendant les 2 prochaines semaines, ça peut faire un peu de buzz...
  13. http://www.lyon-entreprises.com/News/L-article-du-jour/Consequence-de-la-liberalisation-top-depart-de-la-1ere-ligne-privee-de-bus-long-courrier-Lyon-Turin,i33320.html Malgré le début de libéralisation, la création de lignes de car est encore extrêmement limitée... Etant donné que toutes les lignes existantes bénéficient de subventions publiques, on peut en conclure qu'il est impossible de doubler des lignes existantes. Ce pays marche sur la tête.
  14. La libéralisation totale des transports me semble être une des premières priorités pour un hypothétique gouvernement libéral, au même titre que la mise en concurrence des assurances sociales, l'arrêt progressif des subventions aux associations et aux entreprises, la contractualisation du droit du travail (possibilité de négocier librement son contrat de travail).
  15. En France, non. Les rares réseaux opérés par le privé sont des concessions et leur construction a dans tous les cas fait appel largement à des financements publics. Au Japon, oui. http://en.wikipedia.org/wiki/Tokyu_Corporation http://en.wikipedia.org/wiki/Keikyu http://en.wikipedia.org/wiki/Odakyu_Electric_Railway http://en.wikipedia.org/wiki/Keisei_Electric_Railway http://en.wikipedia.org/wiki/Keio_Corporation etc...
  16. La simple existence de lignes 100% privées sans subventions au Japon met à mal l'argumentation classique des collectivistes français ("mais voyons donc, le rail, ce sont des investissements énormes, il est naturel de le confier à l'Etat").
  17. Il me semble que la réglementation n'autorise pas la création de réseaux privés (y compris sans subvention) car les transports collectifs sont soumis à planification dans le cadre du schéma d'aménagement du territoire. Ainsi, il est toujours interdit de créer de simples lignes de bus interurbaines (celles-ci sont sous monopole de la SNCF qui peut éventuellement déléguer ses missions à des transporteurs privés). Je vais essayer de retrouver des articles en référence.
  18. C'est donc une concurrence en trompe l'oeil qui se met en place en Europe (les réseaux ferrés sont la propriété de l'Etat dans la plupart des pays européens y compris après libéralisation), situation à comparer par exemple avec le Japon où certaines compagnies ferroviaires privées ont créé des réseaux entièrement privés (rails, gares, lignes) sans subventions. Ces investissements sont généralement couplés à des opérations immobilières et commerciales. Par exemple, la compagnie Tokyu dans l'ouest de Tokyo possède un réseau en propre, des supermarchés (accolés aux gares du réseau), des résidences immobilières (implantées le long du réseau), etc.
  19. Une réelle libéralisation du transport de passager devra donc inclure à la fois les exploitants et le réseau ferré. A ma connaissance, la mise en concurrence de RFF (au delà des quelques lignes anecdotiques appartenant de toute manière à des entités publiques ou parapubliques: RATP, TP Ferro pour la LGV Perpignan-Figueras, Eurotunnel) n'est pas à l'ordre du jour.
  20. Les institutions organisant la soit-disant libéralisation du rail ont totalement (et sciemment) restreint cette libéralisation aux services ferroviaires (les compagnies de train) et non à l'infrastructure (qui reste sous le monopole de RFF). En gros, les futures compagnies ferroviaires seront obligées de payer RFF (et donc indirectement l'Etat) pour louer l'utilisation des lignes. Elles n'auront pas la possibilité de créer ex-nihilo de nouveaux réseaux (constructions de lignes suburbaines privées par exemple) ou d'acheter certaines portions à RFF.
  21. Au Japon aussi, on n'a plus le droit d'échanger de l'argent entre particuliers par paypal. La parade, c'est de considérer les échanges comme commerciaux (mais les frais sont plus élevés…). Ma femme m'expliquait qu'il y a une taxe pour les "cadeaux". Tout don d'argent au delà de 10,000 euros fait l'objet d'une "gift tax" (sauf pour les couples mariés depuis plus de 20 ans, pour qui la limite monte jusqu'à 200,000 euros).
  22. Le libéralisme politique (en tant que refonte des institutions de notre pays) n'a de toute manière que peu d'espoir tant que les mentalités n'ont pas changé. Les Français dans leur immense majorité sont viscéralement attachés à leur "système social" et il faudra beaucoup de patience et persuasion pour leur faire enlever leurs chaînes. Le terreau n'est pas aussi fertile que dans d'autres pays…
  23. Dans ce cas il n'y a pas besoin de s'associer au président sortant (entaché d'étatisme), il suffit de profiter de la déconfiture de l'UMP au lendemain des deux élections (présidentielle et législative) pour infiltrer ce mouvement et proposer de nouvelles idées. Je ne vois pas en cas s'associer à une défaite qui ne concerne pas les libéraux (leurs idées n'étant pas représentées) pourrait permettre d'influer sur l'UMP après les élections. Il faut au contraire représenter un recours idéologique nouveau (et non entaché de la défaite de Sarkozy). L'entrisme n'est pas (plus) mon approche, je pense qu'il faut procéder par ordre : - 1. refonte intellectuelle du libéralisme, société civile - 2. participation politique indépendante - 3. alliance éventuelle avec le système (alliances électorales) pour ceux qui le souhaitent
  24. On ne fait des compromis que lorsque chaque partie avance dans la direction de l'autre. Le compromis peut être inégal, mais dans ce cas il ne s'agit plus de compromis mais de compromission. Le PLD ne représente rien, électoralement. Il n'a rien à apporter à l'UMP. Faire allégeance à l'UMP lorsque celle-ci regarde ailleurs, c'est au mieux inutile, au pire dangereux pour les idées libérales. Il nous faut suivre l'exemple des Verts (sur la tactique, pas le fond hein) : un parti qui émet des opinions fortes et tranchées, et n'a pas pas peur de les faire valoir vis-à-vis de ses alliés (PS), sans pour autant renoncer à faire des compromis pour des alliances électorales. Le jour où un hypothétique parti libéral représentera au moins 5% de l'électorat (si ce n'est plus), il sera temps de s'allier et de monnayer un soutien contre de réelles réformes libérales.
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