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Steven Seagal

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Tout ce qui a été posté par Steven Seagal

  1. Quand un raisonnement devient caduque, il l'est soit à cause d'une mauvaise logique, soit à cause d'une mauvaise information. Dans le cas d'ABB, ce qui me perturbe c'est que la logique est en béton armé. Pour ABB, l'Occident est en danger imminent de mort et personne n'agit à part moi. Hobbes, une lecture que je partage avec ABB, démontre sans peine que lorsqu'un corps se sent en danger de mort, il est légitimement en situation de riposter et de tuer. La suite de la conclusion s'impose d'elle-même, en quelque sorte. Le problème, c'est que Breivik s'est intégralement auto-intoxiqué avec de mauvaises informations. Sous le prisme déformant de lectures d'ED sur Internet couplé à un certain isolement, il s'est fabriqué une vision inexacte - car exagérée - de la situation en Europe. Le parti pris à la base de tout son raisonnement, l'Occident est en danger imminent de mort et personne n'agit, n'est pas évident à constater, ni à justifier car c'est une idée abstraite et intangible. Par abstrait et intangible, j'entends que ce n'est pas aussi clair que l'exemple d'une personne physique en danger de mort, ce qui est pourtant le seul cas qu'Hobbes défend. Sa vision de Prague est l'exemple parfait du décalage entre l'idée qu'il s'est fait suite à ses lectures, et la réalité telle qu'elle est. Ce qu'il faut remettre en cause dans cette affaire, à mon avis ce n'est pas l'échec prévisible du multiculturalisme ni la nocivité du marxisme culturel. C'est la théorie, littéralement révolutionnaire (de gauche, de droite, anarchiste etc) et existentialiste ("ce que je souhaite pour moi, je le souhaite pour le monde entier"), qu'il est acceptable de faire usage de violence et/ou de coercition sur autrui pour imposer une idée abstraite et intangible.
  2. Le cas Bervik est compliqué car il partage autant de caractéristiques avec le tueur (de masse) mégalo qu'avec le terroriste "classique" d'extrême droite. S'il appartient surtout à la première catégorie et qu'il est isolé, il pourrait réaliser l'énormité de son acte. Les criminels de cette catégorie qui se repentent derrière les barreaux et se re-découvrent une foi (chrétienne) ne sont pas rares (Chapman, l'agresseur du gouverneur Wallace, etc) S'il appartient surtout à la deuxième catégorie et reçoit une forme quelconque de soutien politique, il pourrait rester le même et "profiter" de la prison pour affûter ses écrits de propagande et ses convictions. Un exemple, toujours outre-Atlantique, me vient à l'esprit : celui des terroristes de "The Order". Des cellules entières du groupe ont été démantelées, les types ont pris des peines bien plus lourdes qu'ABB encourt pour un nombre de victimes considérablement moindre que le norvégien. Et pourtant, même près de 30 ans après les faits tous les survivants encore derrière les barreaux sont restés fidèles à la "cause". Plusieurs sont devenus des vedettes du white nationalism US. Ce n'est bien sûr que de la spéculation de ma part, je ne suis pas dans la tête de ce type.
  3. Je vous recommande vivement la lecture de cet article : http://www.lefigaro.fr/international/2011/07/25/01003-20110725ARTFIG00470-en-norvege-des-questions-sur-la-lenteur-de-la-police.php Résumé de la chronologie de l'opération du massacre de l'île, selon le Figaro : 17h : début des tirs 17 h 10 : premiers appels vers le numéro de la police. "On leur répond qu'il ne faut pas bloquer les lignes, à cause de la bombe [à Oslo]" 17 h 27 : premier appel enregistré par la police Une unité rejoint finalement Utoeya - à une quarantaine de kilomètres au nord d'Oslo - par la route : aucun hélicoptère n'est disponible… 18 h : les policiers arrivent sur place : ils n'ont pas de bateau. Entre-temps, la télévision norvégienne a réussi à louer un hélicoptère . Les policiers réquisitionnent une embarcation, qui prend l'eau. 18 h 25 : arrivée du groupe d'intervention sur l'île 18 h 27 : ABB est arrêté, sans résistance Le fait qu'une entreprise privée (des journalistes) ait pu se rendre en une heure sur place avec un hélicoptère, et ce sans avoir reçu eux-mêmes les appels de détresse, ne peut absolument pas être ignoré. L'inefficacité des services de police dans cette affaire est flagrante. Un livreur de pizza aurait été plus rapide. Et même s'il ne l'avait pas été, lui aurait été sanctionné, tandis que les enquêtes internes n'aboutiront peut-être pas. Voilà un dernier passage : Impossible de ne pas voir qu'on a d'une part des acteurs privés ayant fait preuve de réactivité, d'ingéniosité (louer un hélico…) et de bravoure, face à une usine à gaz de flics inefficaces.
  4. Certaines de ses idées sont loin d'être stupides. Ce qui l'est, big time même, c'est de vouloir l'imposer par la coercition étatique ou le cas échéant par terrorisme… Les libéraux, même les plus réacs' du lot, ne peuvent par nature s'associer à la violation gratuite et massive du droit naturel de près de 100 innocents. Auquel cas, ce ne seraient plus des libéraux. Force est, par contre, de constater qu'un marxiste, un national-socialiste (bim ! Godwin) ou ici un conservateur pur et dur peuvent admettre que le droit naturel peut être violé arbitrairement pour parvenir à leurs fins. C'est sur ce point qu'ABB a ouvert la boîte de Pandore, qu'il ait été un marxiste culturel, un terroriste muz' ou lui-même n'y changerait rien. Je me répète, mais cette affaire devrait nous rappeler que la source des problèmes est le réflexe d'imposer sa volonté par sa force. Rien d'autre. Au lieu de ça, on va nous barber sur la "haine de l'autre" et nous ressortir un anti-fascisme de supermarché. Ce qui ne fera rien de plus qu'aliéner les sympathisants d'ED qu'il peut avoir. Super. Gros +1, excellente intervention.
  5. C'est à dire que la différence de langue est extrêmement nette ici, puisque nous avons linguistiquement plus en commun avec le mongol que l'ossète n'en a avec son voisin géorgien. La différence n'est pas que linguistique, Dumézil a retrouvé des mythes aux thèmes fortement indo-européens chez les Ossètes, qu'on ne retrouve pas ailleurs dans le Caucase. Et je le répète, l'européen moyen a physiquement trop peu en commun par rapport au caucasien moyen. D'autant plus qu'au final, c'est bien à celui qui propose la thèse à qui revient la charge de la preuve. La thèse du foyer caucasien, émise il y'a deux siècles sans preuve sérieuse et avant tous les progrès faits dans l'anthropologie, a fait long feu…
  6. C'est effectivement le terme employé aux USA, mais il est abusif tant le mot "caucasien" est mal adapté. Dans la réalité, les peuples au sud du Caucase ne sont pas "europoïdes", ils ont le tein mat et souvent le nez crochu. A l'exception de l'ossète, les langues parlées dans la région ne sont pas même d'origine indo-européenne (comme le français, le russe, le gaélique ou même +/- le mongol). Les langues kartvéliennes (= géorgiennes, en gros) sont une famille de langue à part entière et complètement isolée des autres familles existantes, ce qui aurait du mettre la puce à l'oreille du chercheur qui a commencé à employer "Caucasien"…
  7. J'ai du mal à croire la thèse de l'acte idéologique, à moins qu'il ne se soit bricolé son propre système et qu'il y'ait cru sérieusement. Je pencherais plutôt pour le loser, isolé ou pas, qui s'invente un rôle dans lequel il se sent valorisé. Ça, ça nous est encore un peu familier, ce n'est pas le premier tueur de masse qui se sent incompris/rejeté et qui griffonne des élucubrations en y rajoutant des citations de philosophes. Ce qui me ferait flipper et qui serait un acte aussi inclassable que perturbant, ce serait qu'il n'ait agi ni par idéologie, ni suite à un échec personnel patent. Et qu'en plus de ça, sa santé mentale fasse illusion pendant qu'il prépare son acte.
  8. Je crains qu'on fasse dévier le débat. De toute façon j'ai la pré-notion fermement ancrée dans le cerveau qu'il y'a effectivement des raisons, mauvaises MAIS compréhensibles, pour effectuer cette assimilation. De toute façon, tu penses le contraire et il est évident que ce débat n'est pas seulement rationnel mais aussi identitaire de part et d'autre (donc émotionnel). Faisons un constat d'opposition à l'amiable et laissons le reste du débat à l'attentat qui nous concerne aujourd'hui.
  9. J'ai un peu simplifié en sous-entendant qu'il faille simplement afficher une prétention quelconque. Il y'aurait en tout cas un motif plausible d'assimiler les catholiques européens aux terroristes de l'IRA si : - l'IRA recrutait en son sein de catholiques à l'échelle de l'Europe entière, et manière suffisante pour créer des cellules et des réseaux bien huilés - l'IRA frappait dans toute l'Europe - l'IRA revendiquait une version tordue - mais "crédible" - d'un intégrisme catholique qui justifierait tous les massacres contre les impies et les apostats. L'amalgame catho = terroriste serait d'autant plus facile si certains catholiques se laissaient eux-mêmes prendre à ce jeu. - si l'opinion publique considère que certains cathos "modérés" manquent de fermeté pour condamner l'IRA et ses attentats - etc… Bref si l'IRA fonctionnait comme Al-Qaida et ses groupes alliés. Cela ne veut pas dire qu'on est dans son bon droit à assimiler les musulmans aux malades d'Al Qaida. Tout simplement que la confusion est rendue possible par la complexité du clivage et qu'il existe bel et bien un modèle de l'attentat-type islamiste auquel on peut se référer. Partant de là, l'assimilation est pseudo-logique. On peut certes rappeler à l'ordre celui qui commet l'amalgame (qui est un sophisme, ce n'est pas parce que "A" entraîne "B", que "B" entraîne "A"), mais pas l'accuser d'être un hystérique complet qui vient d'inventer la thèse la plus farfelue du monde.
  10. L'exemple est mal choisi, le conflit nord-irlandais est local et aucun des partis en présences n'a de prétention mondiale ou même à l'échelle occidentale. Il n'y a pas de raison logique pour que des actes terroristes républicains ou unionistes soient assimilés au reste du monde blanc. Par contre, à l'intérieur de cette échelle locale, la réponse est un oui catégorique : la xénophobie anti-irlandaise ou anti-britannique est intense et les actes de violence que chacun exerce contre l'autre y sont pour beaucoup. Ce phénomène ne s'estompe que depuis quelques années et ce pour des raisons bien précises (déconnexion - récente et complète - entre terroristes et leur ancienne base populaire).
  11. Je n'en sais pas plus que toi, mais entre "posséder légalement" (si c'est bien le cas, s'il n'y a pas eu modification illégale de l'arme etc) et avoir le droit de porter une arme là où elle pourrait te sauver la mise, il y'a tout un monde !
  12. +1. D'ailleurs, même au sein d'une société désarmée : réunir au moins une centaine de personnes sur une île sans un seul flic ("sauf" l'auteur des faits, déguisé en flic…) ni de service d'ordre ? Le bilan est bien trop lourd quand un renard s'introduit dans le poulailler. A noter que la police norvégienne n'est intervenue sur l'île Utøya (où a eu lieu le gros du massacre) que deux heures après le début de la fusillade. On connait tous l'argument étatiste qui prévaut en Europe, selon lequel "la sécurité dépend uniquement de l'efficacité des forces de police, non de l'armement des citoyens". Bingo. Je ne suis pas surpris que l'auteur des faits soit (vraisemblablement) un malade +/- isolé. On l'a déjà vu à Oklahoma City en 1995. C'est dramatique, mais la société ne comporte pas que des individus sains, et la lutte anti-terroriste ne peut pas grand chose contre un lone wolf de ce genre.
  13. A mon avis, la Loi du Talion est une aberration dans le sens où elle avantage gravement le criminel. Le criminel/délinquant violent dispose généralement d'avantages sur sa victime. Il a souvent l'effet de surprise, parfois le nombre, la force ou l'arme. C'est encore plus flagrant dans le cadre d'un bandit professionnel s'attaquant à de simples civils. Le bandit a aussi une certaine probabilité d'échapper à la capture et/ou sa punition. En conséquence, le condamner à une peine similaire au préjudice subi ne tient pas compte du rapport du force fondamentalement inéquitable entre agresseur et agressé. L'effet dissuasif n'est pas atteint, si, dans le pire des cas, le coupable reçoit la même punition que sa victime. Le risque vaut le coup d'être pris. Je ne peux concevoir qu'un système qui punirait proportionnellement au Talion, mais un ou deux crans au dessus de l'infraction commise (dans les cas de violations du droit d'autrui).
  14. C'est exact (j'ai d'ailleurs évoqué l'idée que les policiers puissent être confrontés à ce genre de nécessités pratiques). Mais focaliser la prévention de délits et de crimes sur X catégorie de personnes n'est pas la même chose que de se lancer dans un combat aussi fumeux que vague "pour le féminisme". Cela n'empêche en rien des individus de lancer une association si ça les amuse, mais nul besoin de recours à l'Etat ni aucune autre forme de coercition. A titre personnel, j'estime qu'il n'y a pas besoin de faire la morale à une majorité de la population, qui de toute façon ne tabasse pas les femmes, pas plus que les homos, les Juifs ou les Islandais-d'origine-Sri-lankaise-unijambistes-et-trapézistes-le-samedi-après-midi. S'assurer que la police et la justice font leur travail en sanctionnant toutes les violences, et non pas seulement celles qui sont condamnées par telle communauté ou groupe d'intérêts particuliers est la seule réponse appropriée.
  15. 100% d'accord avec l'idée mise en gras. Là où je ne suis pas d'accord, c'est le présupposé selon laquelle il s'agit d'un problème lié au féminisme. C'est une lecture communautariste du crime, tout comme certains se félicitent que les crimes homophobes soient désormais punis plus sévèrement. Personnellement, je me félicite simplement que les actes violents contre un être humain soient punis plus sévèrement ; les identités et mobiles de chacun ne devraient guère intéresser que les policiers en charge de trouver les coupables, c'est tout. Pour moi, le problème que vous présentez dans la partie en gras est tout simplement le mépris de certains face à la violation (pas de jeu de mot) du droit naturel d'un individu. Que ce soit une femme, une noire, une immigrée, ou encore que l'accusé soit blanc et puissant sont autant de facteurs qui ne devraient même pas rentrer dans une lecture libérale de ce type de situation.
  16. La police républicaine n'a pas le don d'ubiquité, la justice a clairement baissé les bras face à la délinquance violente, en particulier quand elle est non-crapuleuse et le fait de mineurs. Comment rétablit-on la sécurité alors ? Le problème n'est que théoriquement maîtrisable par le couple police/justice, si on lui en donne les moyens. Cela n'arrivera pas, sauf revirement à 180° degré demain, mais j'en doute. L'Etat ne supporte pas la concurrence. Il préfère très sûrement quelques victimes silencieuses et désarmées plutôt que des groupes d'autodéfense de vigilance citoyenne ; ce qui est un droit légitime dans des situations où il y'a déjà eu, et peut y'avoir à nouveau, mort d'homme.
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