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Philosophie De L'entreprise


Chitah

Messages recommandés

: http://www.eleves.ens.fr/home/mlnguyen/eco/entreprise.html.

Cette théorie est interessante parce qu'elle introduit la notion de l'agent/mandataire, et de la différence des buts dans les entreprises. En fait, avant de se poser la question du "but d'une entreprise", dont je perçois d'ailleurs assez mal la nuance avec "sa raison d'être", il faut d'abord se demander comme on concoit une entreprise.

Pour le but je pense y avoir répondu dans mon post. Quant à la raison d'être c'est d'être une réponse à l'identification d'une demande solvable.

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Je précise que pour moi il n'y a pas de théorie économique (ou autre) ultime de la firme. Chacune d'entre elles met l'accent sur des aspects divers et son plus ou moins complémentaires et donc elles sont toutes dignes d'intérêt… même si pour moi les plus pertinentes (enfin, celles qui m'intéressent le plus) sont celles qui essaient d'articuler les aspects économiques (la firme comme organisation efficiente) et sociaux (la firme comme institution fondamentale du capitalisme) de l'entreprise.

Quand j'aurais un peu plus le temps, j'essaierai de développer ces dernières approches.

Je ne doute pas de l'absence de "finitude" ou de théorie satisfaisante dans le domaine, mais je trouvais la théorie de l'agence particulièrement adaptée pour décrire ce que pouvait être le "but" d'une entreprise, car elle pose la question de son organisation, et de son statut. Tout en sachant très bien qu'il ne s'agit pas de l'alpha et de l'oméga de la pensée sur la firme…

En tout cas, il y a la description de diverses approches dans le lien que j'ai mis de l'ENS, mais elles restent très brèves. Si tu as le temps, un jour, ça m'interesse de parler du sujet :icon_up:

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(Attention, je suis loin d'être un économiste professionnel).

Je sais que Chitah a lu l'Invention de l'Etat, de Simonnot, et est notamment "sensibilisé" aux différentes approches, et à la "résolution" du problème de l'existence de l'entreprise par Coase, avec les couts de transaction. Pour ceux qui ont le bouquin, ou pourraient se le procurer d'une manière plus ou moins légale, cela se trouve au Chapitre 9, de la page  267 à la page 284.

Sinon, je ne crois que la phrase à laquelle tu arrives en conclusion (que j'ai citée) soit fondamentalement très éloignée de la conclusion que l'on pourrait en tirer avec l'unique théorie de l'agence : il y a des objectifs plus ou moins divergents entre les différents acteurs de l'entreprise, l'entreprise existe pour coordonner ses objectifs pour qu'ils cohabitent ensemble, et soient tels que l'efficience soit maximale. Le corollaire de tout celà étant que si l'entreprise ne répond à ces critères, elle cesse simplement d'exister.

Oui, comme le disait Coase, l'economie se caracterise par des "ilots de pouvoir conscient dans un océan de coopération inconscient"!

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Pour le but je pense y avoir répondu dans mon post. Quant à la raison d'être c'est d'être une réponse à l'identification d'une demande solvable.

Le problème que je voulais poser, c'est plutôt "est bien pertinent de parler du but d'une entreprise, mais plutôt de celui de différentes 'catégories' d'acteurs, parties prenantes de cette entreprise?"

Pour savoir quelle est la raison d'être d'une entreprise, la réponse est probablement pour beaucoup dans la question "pourquoi des entreprises, plutôt qu'une seule ou que pas du tout d'entreprises?". Or, je crois que le sujet s'était engagé dans cette voie-là

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C'est là le résultat de la raréfaction des offres d'emploi (chômage), conséquence de l'intervention de l'état dans l'économie. Ceux qui peuvent, malgré tous les obstacles mis sur leur route par l'état, proposer des emplois salariés, profitent du chômage pour négocier les salaires les plus bas possibles, afin d'augmenter leur profit. La solution pour un "meilleur partage des fruits de la croissance": l'état doit cesser de se mêler de ce qui ne le regarde pas.

Je pense que l'Etat peut jouer sur la recherche d'emploi, mettre les offreurs et les demandeurs en relation de maniere plus efficace! Dans ce domaine, il faudrait completement reformer le systeme francais!

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Le problème que je voulais poser, c'est plutôt "est bien pertinent de parler du but d'une entreprise, mais plutôt de celui de différentes 'catégories' d'acteurs, parties prenantes de cette entreprise?"
Le but n'a pas de pertinence puisque une entreprise n'est qu'un concept qui désigne soit une fiction juridique, soit au quotidien un mot pratique pour désigner un ou des groupes d'individus qui eux par contre sont réunis afin de produire des biens économiques mais comme ils sont dans des situations différentes ils ne peuvent pas avoir le même but.

Pour savoir quelle est la raison d'être d'une entreprise, la réponse est probablement pour beaucoup dans la question "pourquoi des entreprises, plutôt qu'une seule ou que pas du tout d'entreprises?". Or, je crois que le sujet s'était engagé dans cette voie-là

Je connais toute les théories auxquelles tu fais référence et elles m'ont toujours étonné car je ne te cacherais pas, qu'en tant que praticien, cette interrogation est pour moi du même genre que celle ci : "pourquoi des bicyclettes et des voitures alors que l'homme peut se déplacer à pied ?". Cela me donne un peu l'impression d'être une interrogation de martien. Je fais le paralléle avec De Soto. Il existe plein de théories sur la croissance qui n'arrivaient pas à expliquer cette relative stagnation des pays moins développés. De soto a été sur le terrain et brusquement il trouve une explication que tout le monde trouve maintenant évidente. A mon avis il faudrait que certains économistes arrêtent d'observer les entreprises de l'extérieur et aillent simplement dedans.

Il y a pourtant un domaine ou la théorie de l'agence fait l'objet de recherches concrêtes. C'est quand elle concerne les PDG, parce là elle revêt beaucoup plus d'importance que pour les autres catégories de personnel.

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Je pense que l'Etat peut jouer sur la recherche d'emploi, mettre les offreurs et les demandeurs en relation de maniere plus efficace! Dans ce domaine,  il faudrait completement reformer le systeme francais!

On pourrait imaginer d'utiliser Internet par exemple, et comme l'état est un monstre, cela pourrait s'appeller www.monster.fr

Le problème n'est pas uniquement dans la relation entre offreurs et demandeurs d'emploi, elle est dans le tissu économique lui-même et le fait qu'il n'y a pas assez de créations de nouvelles entreprises. On peut toujours imaginer de mieux gérer la pénurie, mais cela ne résoudra pas ce problème de fond.

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On pourrait imaginer d'utiliser Internet par exemple, et comme l'état est un monstre, cela pourrait s'appeller www.monster.fr

Le problème n'est pas uniquement dans la relation entre offreurs et demandeurs d'emploi, elle est dans le tissu économique lui-même et le fait qu'il n'y a pas assez de créations de nouvelles entreprises. On peut toujours imaginer de mieux gérer la pénurie, mais cela ne résoudra pas ce problème de fond.

Oui d'accord avec toi……Je pense sincerement que l'Etat est fodamentalement un frein aux creations d'emplois car il finance des agents qui apportent aucune richesse réelle a la société! A part financer les conneries de Chichi je vois mal a quoi servent les impots!

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Tu peux préciser?

De manière plus efficace que ce qu'il fait actuellement?

De manière plus efficace que le marché?

ben prenons l'exemple de mes camarades scandinaves: En Suede par exemple, les indemnités de chomage sont elevées mais en revanche, si le chomeur refuse les offres de travail, qui correspondent a sa formation, l'Etat dit "niet" et lui coupe ses ressources!

De meme, le chomeur est bien plus encadré qu'en France! Ce sont des associations qui s'occupent entierement de la recherche d'emploi!

Ce modele est bien plus performant que le systeme francais (ANPE-UNEDIC)!

Je pense que l'Etat doit faire des demarches dans ce sens pour veritablement essayer de mettre la France au travail!

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ben prenons l'exemple de mes camarades scandinaves: En Suede par exemple, les indemnités de chomage sont elevées mais en revanche, si le chomeur refuse les offres de travail, qui correspondent a sa formation, l'Etat dit "niet" et lui coupe ses ressources!

De meme, le chomeur est bien plus encadré qu'en France! Ce sont des associations qui s'occupent entierement de la recherche d'emploi!

Ce modele est bien plus performant que le systeme francais (ANPE-UNEDIC)!

Je pense que l'Etat doit faire des demarches dans ce sens pour veritablement essayer de mettre la France au travail!

Pour savoir ce que l'Etat doit faire pour mettre la France au travail, je citerai ces admirables mots qu'Ayn Rand met dans la bouche de l'héroïne d'Atlas Shrugged :

GET OUT OF THE WAY

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Dans la théorie économique, il est de bon ton d'appeller une entreprise comme une abstraction plus qu'une réalité définie de manière "rigoureuse", par l'appellation de "noeud de contrats".

Une "entreprise" EST un noeud de contrat, et toute théorie cherchant à analyser tel ou tel aspect des entreprises se doit de respecter ce fait indéniable.

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Une "entreprise" EST un noeud de contrat, et toute théorie cherchant à analyser tel ou tel aspect des entreprises se doit de respecter ce fait indéniable.

La théorie de l'entreprise comme noeud de contrat est une théorie économique qui cherche à expliquer l'apparition d'entreprises plutot que le maintient de tous ses acteurs sur un marché libre. C'est une théorie intéressante qui portent ses fruits dans la recherche en science économique, mais ce n'est pas la seule théorie intéressante.

Sinon, pour revenir sur ton premier message. L'entreprise n'a pas de but. "entreprise" est un concept juridique collé à un système social. Attribuer des buts à un concept, c'est une réification. Donc effectivement l'entreprise n'a pas de but. Elle est un lieu d'affrontement politique entre différents acteurs sociaux et chacun de ces acteurs tente de mettre l'entreprise au service de ses buts. (Nous voilà est bien avancé et je ne vois pas en quoi ca répond aux questions de ton premier message, sauf à dire que celui-ci n'avait pas de sens…)

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Invité jabial

L'entreprise en tant que concept n'a pas de but, mais toutes les entreprises que je connais ont un but commun : faire du fric pour leurs propriétaires.

Quant au laïus sur l'affrontement social, qui évacue un peu facilement l'initiative de la création, il est tout autant une réification que ce que tu critiques.

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La théorie de l'entreprise comme noeud de contrat est une théorie économique qui cherche à expliquer l'apparition d'entreprises plutot que le maintient de tous ses acteurs sur un marché libre. C'est une théorie intéressante qui portent ses fruits dans la recherche en science économique, mais ce n'est pas la seule théorie intéressante.

Ce qui explique l'apparition d'entreprises plutot que le maintien des acteurs sur un marché libre, ce sont les coûts de transactions.

Ensuite, lorsque l'on constate que les hommes s'associent sur la base de contrats plus ou moins longs, on cherche à qualifier cette association. On l'appele "entreprise", et on la définit comme "un noeud de contrats".

Je ne vois pas comment on peut définir autrement l'entreprise. J'ai le sentiment que tout autre définition revient à celle-ci, après il faut juste choisir la bonne. Par exemple, on peut dire "une entreprise est un ensemble de compétences réunies autour de mêmes projets finaux", dans la mesure où ces compétences sont portées par des hommes, et que ces hommes échangent leurs compétences dans le cadre de contrat, on peut dire que l'entreprise est un ensemble de contrats.

Je me trompe?

Sinon, pour revenir sur ton premier message. L'entreprise n'a pas de but. "entreprise" est un concept juridique collé à un système social. Attribuer des buts à un concept, c'est une réification. Donc effectivement l'entreprise n'a pas de but. Elle est un lieu d'affrontement politique entre différents acteurs sociaux et chacun de ces acteurs tente de mettre l'entreprise au service de ses buts. (Nous voilà est bien avancé et je ne vois pas en quoi ca répond aux questions de ton premier message, sauf à dire que celui-ci n'avait pas de sens…)

La question de base était "quel est le but de l'entreprise?" Cette question à l'origine du fil étant imprécise, comme tu le soulignes, je l'analyse, pour voir quand même si elle n'a pas un certain sens.

Ainsi, je subdivise en deux questions distinctes:

1 - quel est la raison d'être (pourquoi il y a entreprise plutot que rien), le fait tel que si il est manquant, l'entreprise n'existe pas?

2 - quel est le but des managers de l'entreprise? ("managers" étant un ensemble d'individus, qui eux ont des buts)

Pour la question 1, je vois:

a - c'est une coquille juridique permettant l'établissement de contrats avec d'autres acteurs économiques, clients, fournisseurs, etc.. (c'est le cas minimal du travailleur freelance) (merci Marcellus Wallace, un de nos lecteurs assidus qui est aussi un pote)

b - ce sont les coûts de transaction qui l'imposent, lorsqu'un projet nécessite le travail combiné de deux personnes (cf Coase)

c - cette entité juridique subsiste parce qu'elle sert des clients, c'est en quelquesorte son oxygène.

Pour la question 2, c'est là où l'on met le doigt sur le VRAI probleme sous-jacent à la question "quel est le but de l'entreprise?", où l'on peut éventuellement parler des éléments que tu mentionnes.

Au final, je pense que je vais réfléchir encore pour mettre au clair ce que je dis.

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L'entreprise en tant que concept n'a pas de but, mais toutes les entreprises que je connais ont un but commun : faire du fric pour leurs propriétaires.

C'est marrant comme pour un lecteur de Rand, tu oublies si facilement la dimension de réalisation de soi qui pousse bon nombre d'entrepreneurs…

Quant au laïus sur l'affrontement social, qui évacue un peu facilement l'initiative de la création, il est tout autant une réification que ce que tu critiques.

L'affrontement social, ce n'est pas seulement les patrons contre les ouvriers à la mode syndicale, c'est aussi (et souvent bcp plus) l'affrontement permanent entre la production et les commerciaux, entre le top-management et le middel-management, entre les ingénieurs et les ressources humaines. Tout ça n'a rien d'une réification, c'est la vie quotidienne de toutes les grosses structures. Quant à la question de la création d'une entreprise, elle ne se pose pratiquement jamais une fois que le fondateur est sorti du jeu. Qui se soucie de savoir dans quel but Nokia a été créé ? ils fabriquaient des serviettes en papier, maintenant ils font des GSM, voilà tout.

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C'est marrant comme pour un lecteur de Rand, tu oublies si facilement la dimension de réalisation de soi qui pousse bon nombre d'entrepreneurs…

Eventuellement, ce serait une réponse 1-d ou 1-e, il faudrait faire une liste exhaustive.

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Ce qui explique l'apparition d'entreprises plutot que le maintien des acteurs sur un marché libre, ce sont les coûts de transactions.

Ensuite, lorsque l'on constate que les hommes s'associent sur la base de contrats plus ou moins longs, on cherche à qualifier cette association. On l'appele "entreprise", et on la définit comme "un noeud de contrats".

Je ne vois pas comment on peut définir autrement l'entreprise. J'ai le sentiment que tout autre définition revient à celle-ci, après il faut juste choisir la bonne. Par exemple, on peut dire "une entreprise est un ensemble de compétences réunies autour de mêmes projets finaux", dans la mesure où ces compétences sont portées par des hommes, et que ces hommes échangent leurs compétences dans le cadre de contrat, on peut dire que l'entreprise est un ensemble de contrats.

Je me trompe?

Au niveau macro-éco, on peut définir l'entreprise comme "un acteur rationnel visant à maximiser ses préférences" et ce genre de truc. Ca marche correctement tant qu'on reste au niveau macroéconomique. Quand on porte un regard d'anthropologue, on peut la définir autrement, etc. Une définition et une théorie n'ont de sens que par rapport à un projet de recherche plus important. Si tu veux analyser les séminaires de formation pour cadre sous leur aspect de rite de passage, tu n'as aucun besoin de définir l'entreprise comme un noeud de contrat, par contre, c'est fondamentale de proposer une définition de l'entreprise comme communauté sociale. Les définitons se completent, elles ne s'opposent pas nécessairement. Donc, oui, l'entreprise est un noeud de contrat, mais elle n'est pas que ça.

La question de base était "quel est le but de l'entreprise?" Cette question à l'origine du fil étant imprécise, comme tu le soulignes, je l'analyse, pour voir quand même si elle n'a pas un certain sens.

Ainsi, je subdivise en deux questions distinctes:

1 - quel est la raison d'être (pourquoi il y a entreprise plutot que rien), le fait tel que si il est manquant, l'entreprise n'existe pas?

Vaste question. Je crois que la question de l'attribution des responsabilités face aux pouvoirs publics est plus cruciale que celle de la proposition de valeur. A mon avis, dans un monde anarcap, il y aura moins d'entreprises et plus de travailleurs indépendants.

2 - quel est le but des managers de l'entreprise? ("managers" étant un ensemble d'individus, qui eux ont des buts)

Autant de buts différents que de managers à mon avis. En plus, c'est une question qu'on ne peut pas se poser dans l'absolu, qui n'a de sens que pour un acteur situé dans un contexte déterminé.

Pour la question 1, je vois:

a - c'est une coquille juridique permettant l'établissement de contrats avec d'autres acteurs économiques, clients, fournisseurs, etc.. (c'est le cas minimal du travailleur freelance) (merci Marcellus Wallace, un de nos lecteurs assidus qui est aussi un pote)

évidemment, si tu inclu les freelances dans la catégorie des entreprises, on va avoir du mal à se comprendre.

b - ce sont les coûts de transaction qui l'imposent, lorsqu'un projet nécessite le travail combiné de deux personnes (cf Coase)

Toujours eu une réticence par rappoort à cette théorie, entre autre parce qu'elle ne traite pas la question de la reglementation du marché par les pouvoirs publics.

c - cette entité juridique subsiste parce qu'elle sert des clients, c'est en quelquesorte son oxygène.

Non, parce qu'elle a acces à des sources de financement. Une entreprise publique peut très bien vivre de ses subventions sans servir aucun client.

Pour la question 2, c'est là où l'on met le doigt sur le VRAI probleme sous-jacent à la question "quel est le but de l'entreprise?", où l'on peut éventuellement parler des éléments que tu mentionnes.

Au final, je pense que je vais réfléchir encore pour mettre au clair ce que je dis.

J'espère t'avoir aidé.

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Invité jabial
L'affrontement social, ce n'est pas seulement les patrons contre les ouvriers à la mode syndicale, c'est aussi (et souvent bcp plus) l'affrontement permanent entre la production et les commerciaux, entre le top-management et le middel-management, entre les ingénieurs et les ressources humaines. Tout ça n'a rien d'une réification, c'est la vie quotidienne de toutes les grosses structures.

Ce n'est pas une constante propre aux entreprises, c'est une constante de tout groupe humain.

Quant à la question de la création d'une entreprise, elle ne se pose pratiquement jamais une fois que le fondateur est sorti du jeu. Qui se soucie de savoir dans quel but Nokia a été créé ? ils fabriquaient des serviettes en papier, maintenant ils font des GSM, voilà tout.

Et, tu remarqueras, il font du fric pour leurs propriétaires.

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En plus, c'est une question qu'on ne peut pas se poser dans l'absolu, qui n'a de sens que pour un acteur situé dans un contexte déterminé.

J'ai écrit, texto, dans un de mes posts:

Justement, je pense que ce second point est plus complexe à traiter, par le fait qu'il dépend de plusieurs facteurs:

- la mission assignée aux managers par les actionnaires (si en plus, ces deux catégories sont une seule et même personne, ça complique encore l'analyse)

- l'époque où l'on se trouve (argument historique)

- le lieu où l'entreprise existe (argument culturel)

- la personnalité des actionnaires (argument individuel, à quoi roule le manger: l'argent, l'estime des autres, etc…)

- etc…

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Et si je te réponds "non, c'est de créer de l'emploi"?

Si c'est l'objectif des actionnaires… Je te fais remarquer qu'au départ il y a au moins un actionnaire qui se donne un emploi.

Mais il est certain qu'une entreprise ne peut survivre ad vitam eternam si elle ne fait pas de bénéfice (contrairement à l'état :icon_up:)

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Je n'ai pas le temps de présenter une théorie autrichienne de la firme, mais voila le contenu traditionnel que je présente à mes étudiants en éco manag:

L’objectif premier d’une entreprise est de max. π

La décision optimale en économie managériale est celle qui permet à la firme de s’approcher le plus de l’objectif fixé

Par ex., pour max. π (min. ses coûts), il faut que prix = revenu de la dernière unité produite = coût de la dernière unité produite (prix = revenu marginal = coût marginal)

A court terme, le capital est considéré constant

A long terme, chaque facteur de production varie

Autres objectifs

Les firmes peuvent avoir d’autres buts

Offrir un bon cadre de vie aux employés, être une société citoyenne, etc.

Ces situations permettent aux employés de se sentir mieux et donc d’être plus productifs

L’objectif de max. π n’est pas invalidé

Satisfaire

Pour de nombreux auteurs (théorie de l’agence), l’hypothèse de max. π n’est plus d’actualité

Beaucoup de firmes sont détenues par de petits actionnaires

Ils sont mal informés, plus intéressés par le rendement de leur portefeuille

Ils sont satisfaits si le retour sur investissement est bon (# max. π)

De plus, les managers n’ont pas les mêmes intérêts que les actionnaires

Max. le CA, leurs salaires, etc. (# max. π)

Cependant,

Des experts suivent et jugent la qualité des entreprises

La sous performance incite à des prises de contrôles externes

La concurrence stimule la performance du management

Partie des revenus des managers est en actions  incités à performer

L’hypothèse de max. π n’est dont pas invalidée

Qu’est-ce que le profit?

La définition basique:

π = Revenu total – coût total

La vision comptable ne prend en compte que les coûts historiques

Les économistes prennent en compte le coût d’opportunité CO

CO = gain max. de la meilleure alternative

Coût économique = coût comptable + CO

π = Revenu total – coût économique

Le profit provient:

Des innovations, anticipations, risques, pouvoirs de marché, etc.

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C'est marrant comme pour un lecteur de Rand, tu oublies si facilement la dimension de réalisation de soi qui pousse bon nombre d'entrepreneurs…

L'affrontement social, ce n'est pas seulement les patrons contre les ouvriers à la mode syndicale,

Ce genre de rhétorique n'est d'ailleurs, en pratique, qu'un prétexte. Les vraies insatisfactions sont ailleurs.

c'est aussi (et souvent bcp plus) l'affrontement permanent entre la production et les commerciaux, entre le top-management et le middel-management, entre les ingénieurs et les ressources humaines.

c'est à dire entre groupes et individus de même niveau ou de niveaux hiérarchiques différents

Tout ça n'a rien d'une réification, c'est la vie quotidienne de toutes les grosses structures. Quant à la question de la création d'une entreprise, elle ne se pose pratiquement jamais une fois que le fondateur est sorti du jeu. Qui se soucie de savoir dans quel but Nokia a été créé ? ils fabriquaient des serviettes en papier, maintenant ils font des GSM, voilà tout.

J'ajoute qu'il y a aussi des facteurs individuels. Les collégues ne se sont pas choisis c'est la DRH qui a fait le choix à leur place même si les plus caractériels, quand le recrutement est bien fait, sont éliminés. mais c'est rarement le cas tout au long de la vie d'une entreprise. Et il y a toujours des erreurs.

Il y a aussi la façon de s'y prendre pour effectuer un travail. J'ai recensé au moins une quinzaine de bonnes raisons (tout à fait respectables) qu'ont les salariés de ne pas faire le travail qui leur est demandé.

On pourrait aussi ajouter :

Les scénarios psychosociologiques qui se mettent en place (harcélement moral par exemple)

Les normes de comportements informelles en vigueur (culture d'entreprise)

Et puis ne l'oublions pas le sentiment d'être mal payé parce ce qu'il reste de disponible, tous prélèvements effectués, est ridicule par rapport au salaire effectivement versé par l'employeur.

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Juste pour dire que je suis largement d'accord avec Schappi : l'entreprise est un noeud de contrat, mais elle n'est pas que ça. En matière de théorie de la firme, il y a beaucoup d'approches intéressantes qui mettent l'accent sur des aspects différents. Par exemple, la théorie des couts de transaction est bien adaptée pour expliquer la taille d'une entreprise, mais par contre elle est très insuffisante pour expliquer les trajectoires et les spécialisations dans tel ou tel secteurs. Sur ce point, les approches en termes de compétences (Penrose, Richardson) ou évolutionnistes (Nelson, Winter) sont beaucoup plus opérationnelles.

C'est pour ça que répondre à la première question (pourquoi l'entreprise) est très difficile : tout dépend du point de vue. Plusieurs réponses sont possibles et aucune n'est vraiment fausse. Mais en fait, je vois ces différentes réponses (diminuer les coûts de transaction, créer les bonnes incitations, faire émerger des compétences spécifiques, coordonner production et commercialisation etc…) comme autant de moyens au service d'une fin : trouver et satisfaire une demande au moindre coût.

Pour la deuxième question (quel est l'objectif des managers), c'est pareil, y'a plus de façons d'aborder le problème qui ont été développé : cf les théories managériales (Berle et Means), Galbraith, Crozier, March, Cyert etc… L'analyse historique d'Alfred Chandler est aussi très intéressante : il montre comment à partir des années 40 l'émergence d'une classe managériale aux importants pouvoirs a émergé dans les entreprises en même temps que celles-ci croissaient en taille. D'ailleurs, l'un des titres de ses bouquins c'était "The visible Hand" (des managers).

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Juste pour dire que je suis largement d'accord avec Schappi : l'entreprise est un noeud de contrat, mais elle n'est pas que ça. En matière de théorie de la firme, il y a beaucoup d'approches intéressantes qui mettent l'accent sur des aspects différents. Par exemple, la théorie des couts de transaction est bien adaptée pour expliquer la taille d'une entreprise, mais par contre elle est très insuffisante pour expliquer les trajectoires et les spécialisations dans tel ou tel secteurs. Sur ce point, les approches en termes de compétences (Penrose, Richardson) ou évolutionnistes (Nelson, Winter) sont beaucoup plus opérationnelles.

C'est pour ça que répondre à la première question (pourquoi l'entreprise) est très difficile : tout dépend du point de vue. Plusieurs réponses sont possibles et aucune n'est vraiment fausse. Mais en fait, je vois ces différentes réponses (diminuer les coûts de transaction, créer les bonnes incitations, faire émerger des compétences spécifiques, coordonner production et commercialisation etc…) comme autant de moyens au service d'une fin : trouver et satisfaire une demande au moindre coût.

Je suis largement d'accord aussi, j'ai pas dû me faire comprendre.

Aurais-tu des liens qui synthétisent les principales approches que tu signales (mettons rois approches différentes)?

Pour la deuxième question (quel est l'objectif des managers), c'est pareil, y'a plus de façons d'aborder le problème qui ont été développé : cf les théories managériales (Berle et Means), Galbraith, Crozier, March, Cyert etc… L'analyse historique d'Alfred Chandler est aussi très intéressante : il montre comment à partir des années 40 l'émergence d'une classe managériale aux importants pouvoirs a émergé dans les entreprises en même temps que celles-ci croissaient en taille. D'ailleurs, l'un des titres de ses bouquins c'était "The visible Hand" (des managers).

Ah, ça m'intéresse, surtout l'analyse historique, c'est précisément ce que je cherchais, en fait!!!!!

Si tu as un papier synthétique, ou quelques sites spécialisés, je suis preneur.

Merci d'avance!

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