Aller au contenu

Vers Une école Libérale


Messages recommandés

Alors là je ne suis pas du tout d'accord. Comment tu peux considérer que la qualité de l'enseignement que nous devons recevoir dépend de la chance que l'on aurait de tomber dans une famille aisée ou non. Car c'est ce que tu dis. Etant donné que le bon enseignement se retrouve dans les bons établissements. Je ne vois pas ce qu'il y a de juste la dedans. Est-ce que si tu te fais dépouiller par une montagne de 2m50 dans la rue, tu trouveras cela juste car comme il a la chance d'être plus fort que toi, si personne n'intervient, les choses doivent aller ainsi? C'est évidemment faux. C'est contraire au principe de liberté que de se fier au déterminisme naturel.

Proclamer la liberté des droits de l'homme, c'est bien beau. Mais quelle est l'application de ce principe, si le paysan reste paysan et le noble, noble. Alors le noble sera libre d'exploiter le pauvre puisque c'est ainsi que vont naturellement les choses? Evidemment non. L'application de ce principe de liberté passe par une égalité des chances. L'idée majeure du libéralisme se fonde sur l'individu. Mais pour considérer les individus égaux EN CHANCES, on ne peut se fier au déterminisme naturel.

Alors certes, une fois que les individus égaux en chances, le plus méritant s'en sortira le mieux, et les mauvais pas. Là ce sera juste. Parce que personne ne sera en mesure de se plaindre de désavantage ou autre injustice.

Contrairement à toi, je suis persuadé que l'égalité des chances est la seule garantie de réelle liberté. Il ne s'agit pas de parler d'égaliter de statut : tous le même salaire, la même voiture, la même maison… Mais d'une égalité des potentialités : le pouvoir en puissance de chacun d'accéder au meilleur salaire, à la meilleure voiture, à la meilleure maison.

L'égalité des chances n'est rien d'autre qu'une reformulation de l'égalité des conditions. En effet, il s'agit ni plus ni moins de niveler la situation de départ des élèves. L'exemple du colosse de 2m50 qui te menace correspond en réalité à l'Etat qui te rançonne pour financer son programme égalitariste.

Lien vers le commentaire

Il ne faudrait pas confondre le respect de la différence et le droit du plus fort.

L'égalité des chances impliquerait en toute rigueur de couper un bras à tout le monde pour que les manchots ne soient pas défavorisés, et une jambe pour que les culs-de-jatte ne soient pas défavorisés, etc.

Pour réaliser "l'égalité des chances" tu dois imposer des réglementations, des lois, des prélèvements, etc. qui vont contre la liberté et la propriété.

Il ne s'agit pas de parler d'égaliter de statut : tous le même salaire, la même voiture, la même maison…

Mais c'est exactement ce que tu proposes : tous la même école ?

Lien vers le commentaire
Mais c'est exactement ce que tu proposes : tous la même école ?

Je ne suis pas d'accord. Ce que je veux, c'est que l'accès à un enseignement de qualité soit indépendant de facteurs financiers. Il serait totalement injuste que puisque les bonnes écoles seraient chères, seuls les enfants issus de familles riches puissent accéder à ce niveau d'enseignement. Je ne veut pas la même école pour tout le monde. Je veux juste que tout le monde est la même capacité en puissance d'accéder au meilleur qui existe.

Quant à l'exemple du manchot, il n'est pas du tout pertinent. Ce genre de caricature n'a aucune valeur argumentative. Ce que j'entends par égalité des chances se cantonne bien à l'enseignement. Et je pense que le libéral est un être suffisamment intelligent pour faire la part des choses entre l'égaltié des chances et l'égalité de statut.

Si l'on est pas capable ne peut pas distinguer ces deux formes d'égalité, cela me semble embettant.

Lien vers le commentaire
Je ne suis pas d'accord. Ce que je veux, c'est que l'accès à un enseignement de qualité soit indépendant de facteurs financiers. Il serait totalement injuste que puisque les bonnes écoles seraient chères, seuls les enfants issus de familles riches puissent accéder à ce niveau d'enseignement. Je ne veut pas la même école pour tout le monde. Je veux juste que tout le monde est la même capacité en puissance d'accéder au meilleur qui existe.

[…]

A ma connaissance, beaucoup d'écoles privées demandent des frais variables, en fonction des revenus des parents.

N'oublions pas deux choses:

-un entrepreneur d'écoles aurait à coeur d'augmenter ses parts de marché en proposant à ses clients potentiels un tarif qu'ils peuvent effectivement payer. Une école pratiquant des tarifs inaccessibles au commun des mortels n'aurait peut-être pas suffisamment de clients pour être rentable. Il n'y a pas de raison que les stratégies de vente en volume ne s'appliquent pas également dans ce domaine,

-les écoles auraient intérêt à attirer les meilleurs étudiants, pour avoir les meilleurs résultats. Et, même si la proportion d'enfants d'ouvriers ou d'employés qui excellent est plus basse que pour les enfants de professeurs ou de cadres supérieurs, les ouvriers et les employés sont bien plus nombreux et une large proportion de bons élèves sont donc issus de familles modestes.

L'argument de l'égalisation des chances par je ne sais quel procédé magique de standardisation ou de contrainte financière me paraît donc douteux.

Lien vers le commentaire

Il serait bon plejarre que, dans un sujet parlant "éducation", vous respectiez les régles élémentaires de la langue française, en commençant par les majuscules.

Ce que vous dites est sûrement d'une trèèèèèèès grande qualité, mais ce défaut vous rend pénible à lire.

Veuillez faire un effort svp.

Lien vers le commentaire
M'est d'avis que c'était Mr Hyde le côté social-démocrate de Madelin qui parlait.

Je ne sais pas… mais je crois me souvenir que Madelin a souvent cette expression à la bouche.

A vouloir trop parler d'égalité en ceci, en cela, on a tendance à perdre la signification même de l'égalité qui est inscrite sur nos pièces. Un joli meli-melo.

Pour ce qui concerne l'éducation, on ne pourra jamais balayer les différences entre individus, qu'elles soient financières ou autres.

Lien vers le commentaire
Je ne suis pas d'accord. Ce que je veux, c'est que l'accès à un enseignement de qualité soit indépendant de facteurs financiers. Il serait totalement injuste que puisque les bonnes écoles seraient chères, seuls les enfants issus de familles riches puissent accéder à ce niveau d'enseignement. Je ne veut pas la même école pour tout le monde. Je veux juste que tout le monde est la même capacité en puissance d'accéder au meilleur qui existe.

Ceci est totalement impossible sauf coercition et nivellement par le bas. L'exemple du manchot est donc pertinent.

Par exemple, je décide de mettre en oeuvre une une école de très haut niveau. Pour attirer les meilleurs profs, proposer aux élèves ce qu'il y a de mieux en tout domaine, il est nécessaire de proposer des tarifs ad hoc, forcément hors de portée de beaucoup d'individus.

Par conséquent, si vous suivez votre idée à la lettre, vous devrez soit interdire cette école, soit proposer la même chose à tout le monde. Quid du financement?

Lien vers le commentaire
Ceci est totalement impossible sauf coercition et nivellement par le bas. L'exemple du manchot est donc pertinent.

Par exemple, je décide de mettre en oeuvre une une école de très haut niveau. Pour attirer les meilleurs profs, proposer aux élèves ce qu'il y a de mieux en tout domaine, il est nécessaire de proposer des tarifs ad hoc, forcément hors de portée de beaucoup d'individus.

Par conséquent, si vous suivez votre idée à la lettre, vous devrez soit interdire cette école, soit proposer la même chose à tout le monde. Quid du financement?

De plus, et je m'en suis suffisamment rendu compte, ayant fréquenté les "beaux quartiers", les enfants des "riches" ne sont ni plus intelligents ni plus travailleurs que les autres, et qu'ils aillent dans le public ou dans le privé (sous contrat ou hors contrat, pas cher ou très cher) ne change pas leurs résultats. Une "école pour les riches" ou "à deux vitesses", c'est un fantasme de collectiviste. Tout ce qu'ils y gagnent par rapport à une ZEP (zyva école publique) c'est qu'il y a moins de risque de recevoir des coups de couteau.

Lien vers le commentaire

"Une note de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) indique que 9% des personnes de 18 à 65 ans qui résident en France et ont été scolarisées dans ce pays sont dans une situation "proche de l'illettrisme".

La proportion atteint 12% si on y ajoute les personnes résidant en France mais n'ayant pas été scolarisées dans ce pays, selon cette étude menée à la fin de 2004 auprès de 10.000 personnes. "Les hommes se trouvent plus souvent que les femmes en difficulté face à l'écrit mais c'est l'inverse en calcul", précise l'Insee.

L'enquête note également une évolution en fonction de l'âge et va à l'encontre des théories sur la "baisse du niveau" des élèves en France. En effet, les personnes âgées de 18 à 29 ans ont de meilleurs résultats que les générations plus âgées, que ce soit en lecture, calcul ou compréhension orale. Ainsi en lecture, seulement 7% des personnes âgées de 18 à 29 ans éprouvent des difficultés graves ou importantes, contre 22% des 60-65 ans."

Comprenne qui pourra :icon_up:

Lien vers le commentaire
[…]

L'enquête note également une évolution en fonction de l'âge et va à l'encontre des théories sur la "baisse du niveau" des élèves en France. En effet, les personnes âgées de 18 à 29 ans ont de meilleurs résultats que les générations plus âgées, que ce soit en lecture, calcul ou compréhension orale. Ainsi en lecture, seulement 7% des personnes âgées de 18 à 29 ans éprouvent des difficultés graves ou importantes, contre 22% des 60-65 ans."

Comprenne qui pourra  :icon_up:

Cela ne prouve rien. En effet, une des principales causes de l'illettrisme est le manque de pratique de la lecture et de l'écriture. A 40 ans, on ne sait plus lire parce que l'on a oublié. A l'inverse, de 18 à 29 ans, ces connaissances sont encore fraîches.

Lien vers le commentaire
:doigt: et re  :warez: … merde, c'est possible, ça ?

C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas !

Ben si. Tout d'abord, beaucoup quittent l'école avec des capacités de lecture faibles. Ensuite, beaucoup de personnes, notamment celles qui pratiquent des métiers manuels ou restent longtemps au chômage, ne lisent pour ainsi dire jamais et finissent par oublier ou, plus précisément, par avoir des difficultés.

D'ailleurs, note bien que je ne te demande pas si ta grand-mère fait du vélo mais, si elle n'a pas plus pratiqué le vélo depuis ses 20 ans et que tu essaies de la remettre dessus à 80 ans, elle aura peut-être du mal. :icon_up:

Lien vers le commentaire
D'ailleurs, note bien que je ne te demande pas si ta grand-mère fait du vélo mais, si elle n'a pas plus pratiqué le vélo depuis ses 20 ans et que tu essaies de la remettre dessus à 80 ans, elle aura peut-être du mal.  :icon_up:

:warez:

N'empêche, il faudrait que je sorte plus souvent pour rencontrer quelqu'un qui a perdu la faculté de lire :doigt:

Lien vers le commentaire

Il semblerait que le niveau de l'enseignement dispensé ait diminué, mais qu'une plus grande partie de la population y accède (on n'arrête plus ses études à 12 ou 14 ans). -> l'effet apparement paradoxal de cette étude qui prend en compte toute une tranche d'âge et pas seulement la partie d'icelle qui fit des études.

Lien vers le commentaire
:warez:

N'empêche, il faudrait que je sorte plus souvent pour rencontrer quelqu'un qui a perdu la faculté de lire  :icon_up:

Tu passes trop de temps à lire Liberaux.org, va plutôt faire un tour dans les réunions syndicales ou les colloques politiques. :doigt:

Lien vers le commentaire
Il semblerait que le niveau de l'enseignement dispensé ait diminué, mais qu'une plus grande partie de la population y accède (on n'arrête plus ses études à 12 ou 14 ans). -> l'effet apparement paradoxal de cette étude qui prend en compte toute une tranche d'âge et pas seulement la partie d'icelle qui fit des études.

Le paradoxe s'amplifie d'année en année. Un proportion toujours plus conséquente de personne parvienne à obtenir leur baccalauréat, mais également les diplomes de l'enseignement supérieur. La valeur du diplome diminue donc sur le marché du travail (paradoxe d'Anderson). En effet l'offre d'emploi qualifié augmente plus rapidement que la demande des mêmes emplois par les entreprises.

Lien vers le commentaire
Ce que je veux, c'est que l'accès à un enseignement de qualité soit indépendant de facteurs financiers.

Cela peut etre le cas sans coercition..

Il suffit qu'un bon enseignant décide de se mettre au service des pauvres, en travaillant dans une école peu chère (disons dans un quartier difficile)..

Dans toutes les professions, il y a des individus qui choisissent librement de gagner moins en ayant des clients moins fortunés.

J'avais discuté avec une enseignante à la retraite qui m'expliquait que son "dada" était de s'occuper plus sérieusement des élèves que ses collègues lui présentaient comme "betes" ou "irrécupérables".. c'était comme un défi pour elle : trouver LA méthode qui permettra à cet élève d'aimer apprendre, et e réussir..

A la retraite, elle était bénévole dans des assos d'aide aux devoirs.

Et puis c'est un sophisme de dire "tout ce qui est cher est meilleur que ce qui ne l'est pas" !!

Lien vers le commentaire
Il suffit qu'un bon enseignant décide de se mettre au service des pauvres, en travaillant dans une école peu chère (disons dans un quartier difficile)..

En voici un bel exemple

Un instrument de lutte contre la pauvreté

Après avoir enseigné pendant plusieurs années dans les écoles publiques de quartiers d'aussi piètre réputation que Bedford-Stuyvesant à Brooklyn, et Fort Apache dans le South Bronx, Steve Mariotti[1] eut l'intuition du fait qu'enseigner aux écoliers des centres urbains comment mener une affaire personnelle n'est pas seulement le moyen le plus efficace de les aider à acquérir les aptitudes de base, mais aussi à surmonter les désillusions, le repli sur soi, et l'indigence. Le texte qui suit a été présenté en mai 1998 au séminaire du Shavano Institute for National Leadership de Hillsdale College sur le thème "The Future of American Business", à Memphis, Tennessee[2].

Je connais un secret qui, s'il était pleinement compris par nos gouvernants, nos hommes d'affaires, et nos autorités sociales, pourrait avoir des effets positifs énormes pour l'avenir de notre société. Simplement exprimé, voici ce secret : les enfants nés dans la pauvreté sont spécialement doués pour recevoir une formation à la vie économique et à la création de richesses. Ils sont mentalement vigoureux, capables de réagir, et pleins de verve. Ils sont sceptiques vis-à- vis des hiérarchies et des situations acquises. Ils sont endurants dans l'adversité; ils sont à leur aise dans le risque et l'incertitude du lendemain; ils savent comment parer aux tensions et aux conflits. Ce sont là des attitudes et des aptitudes qui les rendent idéalement équipés pour rompre le cycle de dépendance qui accompagne souvent la pauvreté, et faire leur chemin sur les marchés. En bref, ils sont "street smart" (dégourdis et observateurs); et à la Fondation, nous les disons "taillés sur mesure pour les affaires" (business smart). Précisément à cause de leur pauvreté, c'est-à-dire de leur expérience d'avoir survécu dans un monde qui en faisait un défi - ils savent percevoir et saisir des possibilités fugaces que d'autres, plus contents de leur sort, ont tendance à négliger.

Nocivité de la sécurité étatique et de la fiscalité

Les enfants nés dans la pauvreté ont souvent les caractéristiques des Entrepreneurs classiques tels que Henry Ford, Andrew Carnegie ou Thomas Edison - ces champions de notre système capitaliste. Il va donc de soi que nous devrions, au niveau social, nous efforcer particulièrement d'encourager le développement des talents de l'entrepreneur, parmi les jeunes des familles à faibles revenus. Mais c'est précisément le contraire que nous avons fait, dépensant plus d'un milliard et demi de dollars, depuis le début de la "guerre à la pauvreté" dans les années soixante, sur des programmes d'assistance populaire visant, en fait, à protéger les jeunes contre le système capitaliste.

En dollars de maintenant, un milliard et demi suffirait à acheter la moitié des 500 entreprises américaines les plus riches; ce colossal "malinvestissement" a coûté des millions en revenus perdus et au surplus dissuadé d'entrer sur le marché des multitudes de jeunes entrepreneurs potentiels.

C'est là une tragédie personnelle pour chacun de ces enfants nés dans la misère, car ainsi que le notait F.A.Hayek (Prix Nobel d'economie), le Marché libre présente le moyen le plus efficace pour identifier ce dont nous sommes capables, ainsi que pour développer les aptitudes particulières de chacun. L'assistance des pouvoirs publics limite, et souvent même empêche ses bénéficiaires de s'engager dans ce processus vital de découverte de soi. En conséquence, des générations d'enfants nés pauvres s'en remettent à la facilité des allocations du "welfare" et renoncent aux fiertés et aux défis de la vie des affaires. Correctement développées, leurs capacités auraient peut-être été hautement appréciées sur le marché, mais ils n'en sauront jamais rien…

Plus mal inspirés encore que notre stratégie sécuritaire nationale,sont les sept millions et demi de mots de la législation fiscale. Même les plus distingués experts d'entre les conseillers fiscaux ne peuvent prétendre qu'ils comprennent totalement cette masse confuse de règles parfois contradictoires, qui ne couvre pas moins de 38.000 pages. Comment pourrait-on attendre de jeunes gens, qui souvent n'ont jamais vu une formule de déclaration, qu'ils s'y retrouvent dans le milllier de réglementations fiscales s'appliquant à la création et au fonctionnement d'une entreprise? Le Code Fiscal des Etats-Unis a été un fardeau redoutable pour la communauté économique du pays, mais pour la jeunesse des milieux déshérités la menace de ce fardeau a été absolument dévastatrice.

A côté de sa longueur, ce code présente un défaut des plus insidieux: il change continuellement. Faute d'un corps constant de renseignements fiables, étudier le droit fiscal ressemble à l'étude de l'alchimie du Moyen Age, qui conduit à constater qu'elle n'avait pas de principes de base. En résumé, la perte financière d'un milliard et demi que j'ai mentionnée tout à l'heure est moins grave que le dommage psychologique causé aux millions de personnes à qui les bureaucrates sociaux et fiscaux ont fait croire qu'ils sont des "produits sans valeur" sur le marché, mais qu'on les rémunèrera quand même.

Comment a été créée la NFTE

J'ai basé la Fondation pour l'enseignement de la fonction d'entrepreneur, sur la notion - encore ignorée de la plupart des gens - que les enfants pauvres ont un potentiel formidable pour la vie économique. Laissez-moi vous faire part de quelques éléments de son histoire. Après avoir passé ma licence à l'Université du Michigan, j'ai obtenu une Fellowship du Liberty Fund pour étudier à l'Institut pour les Etudes Humaines (IHS) la doctrine dite "autrichienne" ; elle était exposée par F.A. Hayek, qui venait de recevoir le Prix Nobel. Bien que je sois déjà bien versé dans les principes du Marché libre par mes contacts avec des centres tels que le Hillsdale College, cette fellowship me permit d'assimiler pleinement la théorie autrichienne du cyle industriel et de la finance internationale. Lorsque j'en eus terminé, je passai trente mois à la Ford Motor Company comme analyste des Trésoreries d'Etat en Afrique du Sud et en Amérique Latine. Après quoi je larguai les amarres et montai à New York pour y ouvrir une firme d'import-export spécialisée dans les petites entreprises africaines; ce fut fort amusant et mon affaire était rentable. Mais il advint qu'en 1981, je fus cambriolé et assommé par une bande de jeunes gens.

Pour me remettre de cet événement traumatisant et en tirer parti, j'entrepris une carrière d'éducateur spécialisé dans les quartiers les plus défavorisés de New York. Ma première année fut presque aussi éprouvante que l'agression des voyous. Je fus affecté à des élèves caractériels. Dans chaque classe il y avait un groupe de six ou sept numéros dont la tenue était si dérangeante que je devais interrompre mon cours toutes les cinq minutes pour les ramener au calme. Une fois, dans ma classe de troisième année, je fus obligé de faire sortir tous les garçons.

Paradoxalement, ce furent ces "trublions" qui me fournirent l'intuition précieuse qui me mit sur la voie de l'étude des talents d'entrepreneur. Je les invitai un soir à dîner et leur demandai pourquoi ils se comportaient si mal en classe. Ils me dirent que mon cours était ennuyeux et que je n'avais rien à leur apprendre. Je leur demandai si quelque chose de mes leçons les avait intéressés. L'un d'eux me dit que j'avais retenu son attention quand j'avais parlé de mon affaire d'import-export. Il cita quelques chiffres que j'avais mentionnés, calcula ma marge de profit et conclut que mon affaire se portait bien. Je fus stupéfait de trouver de telles finesses économiques dans un adolescent que les écoles publiques avaient noté comme "marginalement attardé". Ce fut la première occasion où je pressentis que quelque chose boitait non seulement dans mon enseignement, mais aussi dans le curriculum habituel des classes de rééducation. Entre temps, la situation à l'école empirait. Je commençai à perdre le contrôle de ma classe, presque journellement. L'un des garçons mit le feu au dos du vêtement de celui qui était assis devant lui - lequel en fut aussi surpris que moi ! Pris de rage, j'ordonnai à l'incendiaire de sortir de la pièce, et il fut expulsé le jour même.

Quelques temps après, je trouvai la porte de ma classe fermée à clef ; les élèves refusaient d'ouvrir, et j'étais sur le point de m'avouer vaincu et d'aller chercher un surveillant, lorsqu'une écolière me prit en pitié et ouvrit la porte. Je ne savais que faire dans cette situation de cauchemar. J'avais envie de quitter l'établissement et de prendre le large ; mais après une minute ou deux, je me rendis compte de l'impossibilité de me comporter ainsi. Je fis quelques pas dans le préau et recouvrai mon calme ; je me rappelai mon dîner avec les garçons, ils avaient dit que mon cours était ennuyeux - à part lorsque j'avais parlé d'affaires et de la façon de gagner de l'argent. Je rentrai dans la classe et, sans un mot d' exorde, j'ouvris un simulacre de discours de camelot, proposant à la classe de lui vendre ma montre. J'énumérai les services que rend une montre; j'expliquai pourquoi les auditeurs devraient me l'acheter au prix minime de six dollars. Les écoliers firent silence et suivirent avec intérêt ce que j'avais à dire.

Je ne m'en rendis pas compte sur le moment, mais l'incident, surgi d'un moment de désarroi, me montrait la direction de ma véritable vocation - enseigner l'art de conduire une affaire à des jeunes deshérités. Ayant capté l'attention des élèves, je passai du boniment de vendeur à une leçon d'arithmétique classique. Si vous achetez une montre pour trois dollars et la revendez pour six, votre profit est de trois dollars; soit 100 %. Inconsciemment, j'étais en train de toucher au concept commercial fondamental : acheter bon marché / vendre cher - et au concept plus avancé de " revenu d'investissement ". Avant longtemps je pus ouvrir un cours spécial : "Comment démarrer, financer, et gérer une petite entreprise - Guide de l'Entrepeneur urbain". Au long des sept années suivantes, ce cours eut un succès tel, que même le garçon le plus rétif et perturbant se disciplina et apprit beaucoup. Dans mon dernier poste d'enseignant, dans le quartier de Fort Apache au sud du Bronx, la totalité de mes élèves créèrent de petites entreprises et me firent savoir qu'ils en avaient reçu un changement positif dans leur existence. J'ai observé parmi mes auditeurs que des problèmes endémiques tels qu'absentéisme, abandon, grossesse, usage de drogue, trafic de drogue, et violence semblaient atténués sensiblement.

Le succès sensationnel de ce cours m'inspira la confiance, en 1988, de fonder la National Foundation for Teaching Entrepreneurship (NFTE) avec pour objectif statutaire d'apprendre aux jeunes déshérités les aspects fondamentaux de cette création d'une affaire personnelle, et pour cela de créer un programme d'étude, de former des enseignants, et de constituer les organismes de délivrance de certificats. La NFTE a des cycles annuels permanents dans huit villes, et des accords de licence en Ecosse, en Belgique, et prochainement en Argentine. Nous avons délivré 21.000 diplômes certifiant la connaissance des fondements de l'Economie de libre entreprise.

Signes de l'impact de la NFTE

En 1933, en coopération avec la Heller School de la Brandeis University, nous avons constaté que les diplômés du programme de la NFTE avaient largement plus de perspectives de créer une entreprise que leurs pairs. Voici quelques chiffres : 32 fois plus de diplômés que de non-diplômés avaient créé une affaire, et une enquête ultérieure montra que 33 % d'entre eux continuaient cette carrière. Puis en 1998, la David A.Koch Charitable Foundation patronna la plus importante série d'examens des formations au métier d'entrepreneur jamais lancée. Une organisation connue sous le nom de "Recherche et Evaluation pour la Philanthropie" observa deux groupes différents, choisis de divers côtés : l'un composé de 120 personnes à faibles revenus de Washington DC âgées de 18 à 30 ans, qui avaient suivi les cours de la NFTE ; l'autre groupe commposé de 152 personnes de mêmes caractéristiques mais qui n'avaient pas reçu cet enseignement. Voici quelques constats éclairants tirés de cette enquête de Koch:- 91% des élèves de NFTE déclarèrent qu'ils entendaient gérer leur propre affaire, comparés à 75% de l'autre groupe, et à 50% dans les écoles publiques.

- les anciens de NFTE avaient deux fois plus de chances de devenir des entrepreneurs courants (12% du groupe NFTE, pour 5 % du groupe de comparaison). En fait, le niveau de formation aux affaires était substantiellement supérieur au taux de 1 à 3% chez les adultes défavorisés dans l'ensemble de la nation.

- la participation à la NFTE quadruplait la perspective de créer une entreprise,

- pour les élèves des écoles du secondaire, multipliait par 14 la durée des informations sur la vie économique et l'entreprise;

- 88% des élèves de la NFTE déclarèrent avoir envisagé sérieusement d'aller dans les affaires une fois le cours achevé.

- 99% d'entre eux indiquèrent que le programme leur avait donné une vue plus positive de la vie des affaires, et s'en trouvaient deux fois plus assurés de devenir propriétaires de leur entreprise dans les cinq ans.

- 68 % des anciens élèves étaient les premiers dans leur famille à ouvrir une entreprise.

- 97 % déclarèrent avoir acquis de meilleurs talents et davantage de savoirs productifs;

- 100% dirent qu'ils recommanderaient à d'autres de suivre le cours.

Enfin, les diplômés étaient deux fois moins portés à préférer un emploi de fonctionnaire à la propriété d'une affaire et à la gestion d'une société.

Vers l'expansion

Cette enquête prouve qu'enseigner le système d'entreprise et encourager les enfants à lancer des affaires pour créer des richesses, sont des outils efficaces pour promouvoir l'autonomie et l'aisance. Présentement, à la NFTE nous avons l'assurance que notre programme ajoute une valeur significative à l'existence de milliers de jeunes. Nous envisageons de prendre de l'ampleur et de créer un mouvement national au sein duquel chaque enfant d' une famille pauvre apprenne les savoir-faire de l'entrepreneur et les principes élémentaires de la vie des affaires. Notre plan a deux volets. D'abord, recruter les meilleures compétences pour intensifier nos effort. Désormais le conseil d'administration de la NFTE et ses contributeurs comptent plusieurs chefs d'entreprise et de philanthropes en vue.

D'autre part, nous comptons recourir aux technologies de pointe dans tous nos modèles d'enseignement. Cela aidera nos étudiants à être compétitifs dans le vingt-et-unième siècle. Grâce à une enthousiasmante association avec Microsoft, NFTE a élaboré un site internet de documentation technique qui présente un curriculum tenu à jour. BizTech permet aux étudiants du monde entier d'accéder à l'information sur les outils entrepreneuriaux sept jours par semaine et 24 heures par jour. Sous la directon du Président de NFTE, Michel J. CaslinIII, BizTech leur permettra en outre de commencer à commercer électroniquement (trading on-line.)

BizTech fonctionne désormais comme programme pilote dans des douzaines d'écoles, et rencontre généralement un accueil positif. Heureusement, nous sommes maintenant en état de fournir une bonne partie de nos programmes à un coût qui n'est que le quart de ce qu'il fut au début. Et un grand avantage pour les utilisateurs consiste en ce que l'archivage administratif est également effectué électroniquement, ce qui allège la tâche de l'enseignant en le dispensant d'une paperasse encombrante, et lui permet de se consacrer pleinement au rôle de véritable guide et entraîneur. Peut-être le fait le plus exaltant est-il, que la NFTE, en coopération avec plusieurs des meilleurs professeurs du pays, élabore des plans d'information à jour qui s'intègrent pleinement dans le cadre d'une classe d'école.

A la NFTE, l'avenir est brillant pour les jeunes nés dans la pauvreté. En combinant la technologie la plus récente avec les principes, éprouvés par le temps, du système capitaliste, nous entendons mettre au point des solutions au plus coriace des problèmes de notre société : la misère. Assurément, nous sommes petits, mais nous grandissons comme la graine de moutarde de la parabole. L'un de nos meilleurs atouts réside dans l'optimisme inépuisable des jeunes hommes et femmes que nous servons. Comme l'a justement exprimé l'un de nos diplômés : "Mon rêve n'est pas de mourir pauvre, mais de faire mourir en moi la pauvreté."

Steve MARIOTTI

[1]Steve Mariotti est le fondateur et le président de la National Foundation for Teaching Entrepreneurship (Fondation nationale pour l'Enseignement du métier d'entrepreneur), organisation sans but lucratif qui fonctionne dans nombre de villes des Etats Unis. Depuis 1988, la NFTE a appris à plus de 20.000 jeunes comment démarrer leur propre petite affaire. On a parlé de M Mariotti dans tous les grands quotidiens américains et dans des organes tels que le Wall Street Journal, le New York Times, le Boston Globe, Success, Entrepreneur, U.S. News & World Report, et Investor's Business Daily. Il a reçu, notamment, le Prix Leavey pour Réalisations Marquantes dans le domaine de l'Education à la Libre Entreprise, et le Prix de la FNBI pour le meilleur Enseignant Economique de l'Année. Après un MBA passé en 1977 l'Université de Michigan, Steve Mariotti a poursuivi des études à Harvard, à Stanford et au Brooklyn College. Il a cosigné Entrepreneurs in Profile (1990) et Young Entrepreneur's Guide to Starting and Running a Business (1996).

[2]Traduction par Raoul Audouin de Steve Mariotti, «Solving the Problem of Poverty», Imprimis, Hillsdale College, Michigan, avec l’aimable autorisation de l’auteur.

NFTE

NFTE Belgique

Lien vers le commentaire
Non point, l'éducation est un partenariat parents-écoles. Dans la vie d'un enfant, il n'y a pas 8h par jour juste pour s'instruire, puis la soirée juste pour s'éduquer :icon_up:

Moi je trouve que c'est aussi et surtout un partenariat élève-école, particulièrement dans le supérieur, qui prend tout son sens avec le prêt étudiant. Et là il n'est plus question d'autre chose que de performance et de probabilité de réussite. Vu sous cet angle, on se retrouve soudainement au milieu du monde merveilleux des gentil, où tout le monde danse tout nu en chantant : "c'est beau la vie" : Le Paradis de l'Egalité des Chance.

Lien vers le commentaire
:boxe:

N'empêche, il faudrait que je sorte plus souvent pour rencontrer quelqu'un qui a perdu la faculté de lire  :warez:

l'autre jour je me suis rendu compte avec un bac C que sur le coup j'ai été infoutu de refaire une division sur papier aprés 15 ans sans en faire !.

J'ai du consulter un bouquin pour me souvenir du décalage des zeros.

Alors je veux bien croire que la lecture puisse s'oublier.

:icon_up::doigt::warez::yang::ninja::blink:

Lien vers le commentaire
l'autre jour je me suis rendu compte avec un bac C que sur le coup j'ai été infoutu de refaire une division sur papier aprés 15 ans sans en faire !.

J'ai du consulter un bouquin pour me souvenir du décalage des zeros.

Alors je veux bien croire que la lecture puisse s'oublier.

:icon_up:  :doigt:  :warez:  :yang:  :ninja:  :blink:

Ben oui, c'est un raisonnement que tu as du oublié.

Pour faire du vélo ou pour lire ( je n'ai pas dit comprendre ), il ne faut pas raisonner :warez:

Lien vers le commentaire
Ben oui, c'est un raisonnement que tu as du oublié.

Pour faire du vélo ou pour lire ( je n'ai pas dit comprendre ), il ne faut pas raisonner  :icon_up:

Tout à fait, si tu as compris le principe de la division, il est facile retrouver la méthode en cherchant un peu. C'est impossible pour la lecture.

Si tu veux te rappeller comme c'est dur d'apprendre à lire et écrire, commence une langue n'utilisant pas l'alphabet latin (Chinois, Japonais, Hébreu, …) et tu vas comprendre.

Lien vers le commentaire

HEClibéral tu as un point de vue qui malheureusement raisonne dans un système étatiste: effectivement actuellement les meilleures écoles sont celles des beaux quartiers (saint louis, LLG, HIV…) et ça t'énerve (soit dit en passant je pense que c'est une petite pulsion gauchisante mais qu'importe :icon_up: )

Or Marco résume très bien ma pensée:

-les écoles auraient intérêt à attirer les meilleurs étudiants, pour avoir les meilleurs résultats. Et, même si la proportion d'enfants d'ouvriers ou d'employés qui excellent est plus basse que pour les enfants de professeurs ou de cadres supérieurs, les ouvriers et les employés sont bien plus nombreux et une large proportion de bons élèves sont donc issus de familles modestes.

effectivement dans un système libéral on s'intéresse au client. Donc s'il se trouve que les meilleurs élèves sont les pauvres, on ira les chercher. Par exemple les écoles de commerce qui sont toutes privées commencent à aller chercher des enfants ayant moins de moyens financiers mais ayant les capacités (cf le pgme une prépa, une grande école, pourquoi pas moi de l'ESSEC toujours à la pointe de l'innovation).

Donc dans un système collectiviste il y a effectivement des problèmes, mais nous on ne prône pas un système collectiviste donc il faut changer le référentiel de réflexion.

Lien vers le commentaire
Une éducation publique n'est pas forcément mauvaise, voir la Finlande qui a la meilleure éducation du monde.

Le problème de l'EN c'est qu'elle ne sait pas gérer correctement son argent.

Non, comme expliqué au début de ce fil, ce qui explique le succés de l'école finlandaise est sa déréglementation.

Encore une fois, libéraliser, c'est privatiser et déréglementer. L'école finlandaise est totalement publique mais beaucoup plus déréglementée que l'EN française, donc un peu plus libérale…

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...