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Libéralisme et démocratie


Ash

Messages recommandés

Démocratie et libéralisme vont l'un contre l'autre.

A la limite la proportionnelle, mais le système 51% écrase les 49% qui reste c'est proprement répugnant. Une dictature de la majorité.

Si encore l'Etat était limité dans ses prérogatives, les possibilités d'abus de pouvoir et de démagogie seraient embryonnaires (surtout si la minarchie serait constitutionnalisé)..

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Mais la démocratie c'est aussi l'instauration de plus de libertés (Simple comparaison) pour les individus.

C'est quand même d'inspiration libérale.

Même si ça reste grandement critiquable, ce n'est pas le socialisme qui l'aurait fait naître. C'est cela que je veux affirmer.

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Libéralisme et démocratie

Pascal Salin dénonce la confusion souvent entretenue entre libéralisme et démocratie en soulignant, à la manière de Wilhelm von Humboldt, la distinction fondamentale qui existe entre le problème de la sphère légitime de l'Etat et celui de la forme de l'Etat. Loin d'être garante de la liberté, la démocratie est particulièrement problématique en ce qu'elle diminue la vigilance des citoyens à l'égard de l'Etat. Elle " endort les défenseurs des droits. "

" Nous devons nous débarrasser du préjugé habituel et dominant selon lequel le degré de démocratie est le critère unique pour évaluer le fonctionnement d'une société ou même d'une organisation quelconque. Le problème de la démocratie concerne en effet uniquement l'organisation du " gouvernement ", dans la mesure où il existe … A la limite, si un Etat n'a strictement aucun pouvoir, il importe peu qu'il soit ou non démocratique. En fait, deux questions doivent être soigneusement distinguées : La première concerne les limites respectives de la sphère privée et de la sphère publique. De ce point de vue, on doit opposer une société de liberté à un système totalitaire, toutes sortes de degrés existant entre ces deux systèmes. La deuxième question concerne l'organisation de la sphère publique et d'elle seule : ceux qui détiennent le pouvoir sont-ils élus ou non ? " (p. 102)

En démocratie " tous peuvent espérer accéder au pouvoir (directement ou par l'intermédiaire de leurs représentants) et réussir ainsi à obtenir des transferts en leur faveur. Au lieu de chercher à limiter le pouvoir, on cherche à s'en emparer. " Par conséquent, " si le sentiment de la spoliation pouvait conduire à la révolution, l'environnement institutionnel de la démocratie ne pousse pas les citoyens à la révolte révolutionnaire contre l'impôt. La démocratie endort les défenseurs des droits. " (pp. 108f)

http://www.euro92.com/new/article.php3?id_article=618

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Oui c'est une conséquence de la démocratie.

Mais l'essence même de la démocratie c'est un retour aux individus, à leurs droits et libertés individuelles. C'est une poussée libérale par définition. En dehors des effets pervers actuels. Je remonte à l'origine. Une démocratie, un pays 'libre' ne peut qu'être libéral par essence. D'où ma question. Quel autre type de démocratie existe-il (ou pourrait exister) d'ailleur ?

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Oui c'est une conséquence de la démocratie.

Mais l'essence même de la démocratie c'est un retour aux individus, à leurs droits et libertés individuelles. C'est une poussée libérale par définition. En dehors des effets pervers actuels. Je remonte à l'origine. Une démocratie, un pays 'libre' ne peut qu'être libéral par essence. D'où ma question. Quel autre type de démocratie existe-il (ou pourrait exister) d'ailleur ?

La démocratie est un système collectiviste, qui justifie la mainmise de l’État sur des pans entiers de la vie des individus (santé, éducation, relations de travail, culture, etc.) par le fait que les décisions qui sont prises découlent de la volonté d’une majorité. Mais qu’il s’agisse d’une majorité, d’une minorité ou d’un seul individu, ces décisions restent imposées par l’État et briment la liberté individuelle. C’est tout le contraire du libertarianisme. La liberté, c’est de pouvoir décider pour soi-même, sans se faire rien imposer, tout en respectant la personne et la propriété des autres. C’est aussi de faire des choses ensemble, de collaborer avec tous, mais uniquement sur une base volontaire.
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Démocratie et libéralisme vont l'un contre l'autre.

BOUM ! Quelques siècles de littérature politique au trou.

Prière de remplacer libéralisme par libertarianisme.

(Et youpi, le jour où certains comprendront que la démocratie libérale vise à faire converger l'avis de la majorité et le respect de la liberté de chacun. NB : Dans tous les systèmes politiques à terme, s'ils n'ont pas le soutient de la majorité de la population, ils finissent pas tomber - après on peut choisir d'avoir un système qui opére cette transition sans violence, par des procédés légalistes, ou dans la violence.)

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Démocratie et libéralisme vont l'un contre l'autre.

A la limite la proportionnelle, mais le système 51% écrase les 49% qui reste c'est proprement répugnant. Une dictature de la majorité.

Si encore l'Etat était limité dans ses prérogatives, les possibilités d'abus de pouvoir et de démagogie seraient embryonnaires (surtout si la minarchie serait constitutionnalisé)..

"Quand vous lisez dans les journaux "le pays s'est prononcé", comprenez qu'une moitié de la nation a réussi à opprimer l'autre."

Louis Latzarus, Journaliste.

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Comment est-ce possible? Cela me parait complètement antinomique.

Welcome to the real world, aucun système n'est parfait. Un premier élement de réponse (et historiquement vérifiable) peut-être le background individualiste des votants.

Tu as le choix entre :

* le despote éclairé - si jamais sa population n'est pas favorable au libéralisme, il doit donc utiliser des méthodes autoritaires, peu conformes à ce qu'il est sensé défendre.

* le suffrage censitaire / l'aristocratie : les "riches" décident de la politique à mener, mais finalement la solution n'est pas fort éloignée des problèmes du despote éclairé, avec en sus le problème que ces riches peuvent mettre en oeuvre une législation liberticide, qui leur est favorable. ex. : livret ouvrier, pour empécher la liberté de circulation des ouvriers, ou encore, dois-je rappeller qu'une fois au pouvoir, Hitler s'est très fortement appuyé sur les milieux d'affaires et de la grande industrie.

* la démocratie, avec les avantages qu'on peut y concevoir avec un mininum de régles de droit et l'avantage notable que les transitions se passent "en douceur".

* l'anarchie, mais dans le cas où les gens ne sont pas favorables au libéralisme, ils ne reconnaissent pas donc les droits des autres, et j'aurai donc chaud aux fesses in that case.

L'avantage (et l'inconvénient) d'avoir un Etat de droit ("d" minuscule), c'est que cet Etat a un passé, et que ses régles de droit, même si elles peuvent être modifiées, restent dans le temps, et au fil des régimes. Contrairement à toutes les révolutions (communistes, notamment) ou les tentatives d'abolition de l'Etat (anarcap), qui nous servent de la tabula rase, en veux-tu-en-voilà !

"Les libéraux classiques, ces fous n'ont pas retenus les leçons de l'Histoire - ils croient encore à la démocratie, ces fous !" N'est pas le plus raisonnable qui croit l'être ! Bienvenue dans le monde de la nuance !

Prière d'apprendre à lire, je n'ai jamais écrit que le libéral devait sacraliser la démocratie ou la considérer comme la panacée universel - au contraire, l'attitude traditionnelle devrait être la méfiance (mais pas le refus)

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Youpi, le jour où certains comprendront que la démocratie libérale vise à faire converger l'avis de la majorité et le respect de la liberté de chacun.
La "démocratie libérale" vise à organiser le pouvoir de façon à en contrôler l'exercice (pacification des alternances politiques, limitations du pouvoir politique via une Constitution, la sépération des pouvoirs, etc.) dans le but de ménager le droit individuel. Omettre cette articulation, c'est passer à côté de l'essentiel.
L'avantage (et l'inconvénient) d'avoir un Etat de droit ("d" minuscule), c'est que cet Etat a un passé, et que ses régles de droit, même si elles peuvent être modifiées, restent dans le temps, et au fil des régimes.
Ou : comment ne rien dire en prenant la précaution d'affirmer une chose et son contraire afin de paraître très subtile et nuancé…
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Contrairement à toutes les révolutions (communistes, notamment) ou les tentatives d'abolition de l'Etat (anarcap), qui nous servent de la tabula rase, en veux-tu-en-voilà !
Les anarcaps ne demandent aucunement de faire véritablement "table rase du passé" mais plutôt d'avoir la possibilité, les concernant en particulier, de choisir individuellement s'ils veulent continuer ou non à se plier à un Etat, c'est à dire de faire respecter politiquement le Droit Naturel des individus.

La volonté des arnarcaps se heurtent évidemment à l'Etat dans ce qu'il a de coercitif et, pour un esprit peu nuancé, cet état de fait pourrait sembler induire la nécessité d'une Révolution "balayant avec inconscience des siècle de sagesse", alors que dans l'anarcho-capitalisme, l'idée d'un renversement violent du pouvoir étatique n'a rien ni d'évident ni d'inévitable. Ainsi personnellement, telle que je la souhaite, la mise en oeuvre d'une société anarcap devrait se faire à travers une simple évolution qui commencerait par la reconquête des esprits, qui passerait par une sélection de ce qu'il y a de bon et vrai dans certains textes de loi, par une reconquête de la liberté secteur par secteur, réglementation par réglementation, etc. , ceci jusqu'au moment où l'Etat cessera d'apparaître comme une évidence de la nature à un nombre suffisant de personnes.

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Ben … l'avis de la majorité serait de respecter la liberté de chacun, non ?

Au gré des élections? Très peu pour moi.

J'ai l'impression que l'idée sous-jacente d'Eti-N, qu'il n'ose dire, est l'idée béquille de Marx, sans laquelle toute sa théorie s'écroule: l'avènement de l'Homme Nouveau, celui qui reconnaîtra et respectera le droit d'autrui.

Comment, dans une démocratie, être sûr que les majorités successives respecteront le droit individuel?

C'est impossible, sauf à imaginer une "convergence" -idée d'Eti-N- des esprits vers le libéralisme.

Prière d'apprendre à lire,

Dites, monsieur Jourdain, si vous pouviez vous contentez d'un sujet, d'un verbe et d'un complément -en français, cela éviterait bien des malentendus.

Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font

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Comment, dans une démocratie, être sûr que les majorités successives respecteront le droit individuel?

C'est impossible, sauf à imaginer une "convergence" -idée d'Eti-N- des esprits vers le libéralisme.

Justement, il me semble qu'une anarcapie serait difficilement envisageable avec l'individu tel qu'il est actuellement. Pour faire passer la pilule, asthenik parle plus haut de 'reconquête des esprits', doux euphémisme pour dire qu'à l'heure actuelle les individus ne sont pas prêts pour une société sans Etat, sauf à imaginer, précisément, un Homme Nouveau :icon_up: !

Bien que la démocratie n'est pas le système politique idéal, il est un pis aller permettant de demander l'avis à une majorité sur une direction politique à prendre pour une société, le plus grand avantage à cela étant simplement et trivialement de limiter les pouvoirs de ceux qui l'ont conquis. Pouvoirs, contre pouvoirs, séparation des pouvoirs: c'est la seule façon que l'on a trouvé, jusqu'à présent, pour limiter le pouvoir de nuisance des uns envers les autres …

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Justement, il me semble qu'une anarcapie serait difficilement envisageable avec l'individu tel qu'il est actuellement. Pour faire passer la pilule, asthenik parle plus haut de 'reconquête des esprits', doux euphémisme pour dire qu'à l'heure actuelle les individus ne sont pas prêts pour une société sans Etat, sauf à imaginer, précisément, un Homme Nouveau :icon_up: !

Bien que la démocratie n'est pas le système politique idéal, il est un pis aller permettant de demander l'avis à une majorité sur une direction politique à prendre pour une société, le plus grand avantage à cela étant simplement et trivialement de limiter les pouvoirs de ceux qui l'ont conquis. Pouvoirs, contre pouvoirs, séparation des pouvoirs: c'est la seule façon que l'on a trouvé, jusqu'à présent, pour limiter le pouvoir de nuisance des uns envers les autres …

J'aurai cependant une remarque : concrêtement, quand vous sert l'état ? Quand on y regarde de plus près, les gens se passent tous les jours fort bien de l'état, et le glissement vers du "tout privé" pourrait être réalisé comme dans bien des pays plus avancés dans le libéralisme que la France.

On ne peut effectivement pas passer de la situation actuelle de la France (tout état) à une situation minarchiste proposée par la NZ en quelques semaines, mais si on libéralise tout progressivement, je ne vois pas ce qui empêche d'arriver à une situation correspondante. Or, sauf à supposer que la Nouvelle Zélande, ou la Suède, est remplie d' "Hommes Nouveaux", je reste persuadé que le but anarcapien est beaucoup plus réaliste qu'on s'autorise à le penser.

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Justement, il me semble qu'une anarcapie serait difficilement envisageable avec l'individu tel qu'il est actuellement. Pour faire passer la pilule, asthenik parle plus haut de 'reconquête des esprits', doux euphémisme pour dire qu'à l'heure actuelle les individus ne sont pas prêts pour une société sans Etat, sauf à imaginer, précisément, un Homme Nouveau :icon_up: !
Je ne peux répondre que pour ma part : je pense par exemple aux colonnes infernales, aux guerres coloniales, etc. et à la lumière des terrifiantes violences que l'Etat est prêt à commettre dans le but de demeurer incontesté sur le sol qu'il s'est accaparé par ces mêmes moyens, il me semble irréaliste de tabler sur un renversement brutal dans le sens de l'anarcapie. Cela ne remet aucunement en cause l'anarcho-capitalisme en lui-même, mais pose l'impérieuse question de la stratégie politique.
Bien que la démocratie n'est pas le système politique idéal, il est un pis aller permettant de demander l'avis à une majorité sur une direction politique à prendre pour une société, le plus grand avantage à cela étant simplement et trivialement de limiter les pouvoirs de ceux qui l'ont conquis. Pouvoirs, contre pouvoirs, séparation des pouvoirs: c'est la seule façon que l'on a trouvé, jusqu'à présent, pour limiter le pouvoir de nuisance des uns envers les autres …
Je crois que tu omets un détail : la glissade de la démocratie libérale (où la démocratie est utilisée pour défendre les libertés individuelles) vers la démocratie tout-court (où la légitimité populaire est une onction politique, schéma dans lequel on ne questionne plus l'étendu du pouvoir politique pour ne s'intéresser qu'à son mode de décision) fait que la démocratie aujourd'hui n'est plus un obstacle au "pouvoir de nuisance des uns envers les autres", au contraire même.
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Justement, il me semble qu'une anarcapie serait difficilement envisageable avec l'individu tel qu'il est actuellement. Pour faire passer la pilule, asthenik parle plus haut de 'reconquête des esprits', doux euphémisme pour dire qu'à l'heure actuelle les individus ne sont pas prêts pour une société sans Etat, sauf à imaginer, précisément, un Homme Nouveau :icon_up: !

Mais je rappelle, comme l'a fait Asthenik, qu'on se fout que la France devienne ou non une anacarpie. L'essentiel étant que les tyrans nous foutent la paix. Pourquoi voudrais-tu que d'autres m'imposent leur façon de voir les choses?

J'accuse la "France" de s'ingérer dans mes affaires. Allez, ouste! Dehors!

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La "démocratie libérale" vise à organiser le pouvoir de façon à en contrôler l'exercice (pacification des alternances politiques, limitations du pouvoir politique via une Constitution, la sépération des pouvoirs, etc.) dans le but de ménager le droit individuel. Omettre cette articulation, c'est passer à côté de l'essentiel.

Je suis d'accord. C'est connexe (cf. développé après).

Ou : comment ne rien dire en prenant la précaution d'affirmer une chose et son contraire afin de paraître très subtile et nuancé…

Non. Comme la quasi-intégralité des choses sur cette Terre, l'Etat est un moyen à double-tranchant : un processus de mémoire du droit, ça permet une passification, et ça permet même de faire "durer" le droit libéral dans un contexte où il est mollement soutenu. Cependant, le revers de la médaille, c'est que ce processus opère de même pour l'ensemble du droit : par ex., aujourd'hui, nous sommes sur un régime socialisant et le statut d'Etat de droit de la France induit de l'inertie dans son changement, même si une grande partie des individus le souhaite. Mais, c'est vrai, il faut chercher à comprendre ce que je dis puisque c'est nuancé.

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La volonté des arnarcaps se heurtent évidemment à l'Etat dans ce qu'il a de coercitif et, pour un esprit peu nuancé, cet état de fait pourrait sembler induire la nécessité d'une Révolution "balayant avec inconscience des siècle de sagesse", alors que dans l'anarcho-capitalisme, l'idée d'un renversement violent du pouvoir étatique n'a rien ni d'évident ni d'inévitable

Merci, je fréquente depuis assez longtemps les anarcaps pour savoir tout cela. Ce n'était pas ce que je disais : promouvoir une structure qui respecterait absolument le droit naturel libertarien et donc un droit naturel formalisé, qui n'a jamais été respecté en intégralité, recèle dans son principe même l'idée de tabula rasa. Psychologiquement, puisqu'il s'agit d'une idée morale, cela implique de désapprouver tous les régimes politiques qui ont eu lieu de l'origine de l'humanité jusqu'à maintenant, de pauvres fous qui seraient soit liberticides soit se seraient lamentablement nourris d'illusions (libéraux classiques). Bref, avant moi, le néant, aujourd'hui, j'arrive vous apporter la bonne parole et la bonne politique - c'est ce que l'idée d'absolutisme d'un concept recèle.

Au gré des élections? Très peu pour moi.

Oui, oui. Et dans une anarcapie, le droit est déterminé également au gré des opinions et des intérêts des individus, qui reconnaissent ou non les droits à autrui. Le droit varie invariablement, comme absolument tout dans la sphére humaine.

J'ai l'impression que l'idée sous-jacente d'Eti-N, qu'il n'ose dire, est l'idée béquille de Marx, sans laquelle toute sa théorie s'écroule: l'avènement de l'Homme Nouveau, celui qui reconnaîtra et respectera le droit d'autrui.

Technique "caca-boudin" Marx ?

Si je reprend une des caractéristiques du libéralisme selon Rocou, j'ai : "philosophie politique qui respecte la nature humaine". Soit : 1°/ les hommes violent invariablement le droit naturel d'autrui au lieu de le respecter et de le reconnaitre ; 2°/ les hommes ne le violent pas invariablement et peuvent le reconnaitre.

Dans le cas 1°/, puisque la violation est toujours vérifiée, cette tendance fait partie de la nature de l'homme (caractéristique incluse dans sa définition) et alors… le libertarianisme ne respecte pas la nature humaine. Ou alors il recherche à faire émerger un homme nouveau. Léger problème. Dans le cas 2°/, rien n'invalide la faisabilité de mon idée dans une démocratie libérale, et il n'y a aucun rapport avec l'Homme nouveau.

Je sais, je suis un sale sophiste.

J'aurai cependant une remarque : concrêtement, quand vous sert l'état ?

Indice 1 : le droit.

Indice 2 : la Somalie.

Je crois que tu omets un détail : la glissade de la démocratie libérale (où la démocratie est utilisée pour défendre les libertés individuelles) vers la démocratie tout-court (où la légitimité populaire est une onction politique, schéma dans lequel on ne questionne plus l'étendu du pouvoir politique pour ne s'intéresser qu'à son mode de décision) fait que la démocratie aujourd'hui n'est plus un obstacle au "pouvoir de nuisance des uns envers les autres", au contraire même.

Tiens, je vais essayer de surprendre un peu. Je suis tout à fait d'accord avec toi, même si l'attitude du libéral consiste à toujours rester méfiant face à l'avis de la majorité. Aucun système n'est parfait, aucun système n'est parfaitement stable et tous les systèmes évoluent. Il est fort possible qu'ils sortent de leurs intervales de stabilité, mais tout ce qui est dans le monde des hommes est doué de mouvement et de changement. Alors, so what ? Il n'y a qu'à le constater. On ne lutte pas contre des moulins à vent. (Et nous vivons avec d'autres hommes, et que nous le voulions ou non nous subissons leurs influences et nous devont parfois nous plier à leurs volontés, que ça nous plaise ou non, que cela soit légitime ou non)

La petite différence entre l'anarcapie et la démocratie libérale, c'est que la seconde sait qu'elle n'est pas la panacée universelle, alors que l'anarcapie propose non pas la perfection sur tous les plans, mais la perfection dans le domaine du respect du droit (via la négation de la politique, soit dit en passant). Or, tout le problème est que le point fixe indéfiniment invariant, ça n'existe pas dans le monde des hommes. Les questions à poser sont : comment garantir un régime de droit avec l'appui d'une population ? comment limiter les dégats si la population n'est plus d'accord ?

De plus, l'évolution historique de la démocratie libérale vers la démocratie s'est fait dans des conditions sociales et économiques extrémement spécifiques, et ce n'est pas à vous que j'apprenai qu'il n'y a pas de loi de l'Histoire. Pretendre le contraire, surtout dans le domaine de la politique, c'est la négation de l'autonomie individuelle et de sa capacité de choix.

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Indice 1 : le droit.

Indice 2 : la Somalie.

Indice 1 : vous avez besoin de l'état pour enforcer le droit ? Ah bon ? Tous les jours ? Votre vie doit être un calvaire. Je vous plains.

Indice 2 : je suppose que vous voulez dire que dès que les états interviennent, on débouche sur la Somalie (ou la Bosnie-Herzégovine)… Je suis bien d'accord avec vous.

Bilan : non, définitivement, l'état ne sert à rien. Bidule inutile, il n'existe, à l'échelle du monde, que depuis peu et pour encore peu de temps. Il repartira, un jour, pouf, dans les poubelles de l'histoire des concepts fumeux qu'il n'aurait jamais dû quitter…

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Il faut chercher à comprendre ce que je dis puisque c'est nuancé.
Je ne te reproche pas de vouloir être nuancé, mais de te perdre dans des considérations vaseuses quand elles ne sont pas évidentes et en plus généralement exprimées avec une simplicité qui dénote un manque préjudiciable d'humilité.
Comme la quasi-intégralité des choses sur cette Terre, l'Etat est un moyen à double-tranchant : un processus de mémoire du droit, ça permet une pacification, et ça permet même de faire "durer" le droit libéral dans un contexte où il est mollement soutenu. Cependant, le revers de la médaille, c'est que ce processus opère de même pour l'ensemble du droit.
La fonction légale de l'Etat produit un certain nombre d'effets, l'Etat n'en est pas pour autant ces effets ; ces mêmes effets peuvent par ailleurs se faire jour dans des conditions différentes.
Promouvoir une structure qui respecterait absolument le droit naturel libertarien et donc un droit naturel formalisé, qui n'a jamais été respecté en intégralité, recèle dans son principe même l'idée de tabula rasa.
Certains articles du Code Civil, à titre d'exemple, sont tout à fait compatibles avec le Droit Naturel. Nous ne voulons faire table rase du passé, (est-ce pour cela que tu défends la "passification" que produirait l'Etat :icon_up:) mais n'en retenir que ce qui est compatible avec le Droit Naturel, on ne repart pas "from scratch"…
Psychologiquement, puisqu'il s'agit d'une idée morale, cela implique de désapprouver tous les régimes politiques qui ont eu lieu de l'origine de l'humanité jusqu'à maintenant, de pauvres fous qui seraient soit liberticides soit se seraient lamentablement nourris d'illusions (libéraux classiques). Bref, avant moi, le néant, aujourd'hui, j'arrive vous apporter la bonne parole et la bonne politique - c'est ce que l'idée d'absolutisme d'un concept recèle.
L'idée que tu défends de la sécularisation du Droit par un pouvoir étatique démocratique qui fixerait un corpus stable et rassurant de Lois acceptablement compatibles avec le libéralisme me semble en effet naïve et contraire aux tendances dont le modèle étatique est à mes yeux porteur.
De plus, l'évolution historique de la démocratie libérale vers la démocratie s'est fait dans des conditions sociales et économiques extrémement spécifiques, et ce n'est pas à vous que j'apprenai qu'il n'y a pas de loi de l'Histoire. Pretendre le contraire, surtout dans le domaine de la politique, c'est la négation de l'autonomie individuelle et de sa capacité de choix.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets et ce n'est pas nier "l'autonomie individuelle et de sa capacité de choix" que de l'admettre même dans le cadre complexe de la société. Une certaine organisation politique a un certain nombre d'effets (toi même tu le dis en prêtant certaines vertus au modèle démocrate libéral) et si l'environnement intellectuel peut aussi avoir une influence, il est lui-même, au moins en partie et probablement réciproquement, forgé par l'environnement institutionnel.
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Merci, je fréquente depuis assez longtemps les anarcaps pour savoir tout cela. Ce n'était pas ce que je disais : promouvoir une structure qui respecterait absolument le droit naturel libertarien et donc un droit naturel formalisé, qui n'a jamais été respecté en intégralité, recèle dans son principe même l'idée de tabula rasa. Psychologiquement, puisqu'il s'agit d'une idée morale, cela implique de désapprouver tous les régimes politiques qui ont eu lieu de l'origine de l'humanité jusqu'à maintenant, de pauvres fous qui seraient soit liberticides soit se seraient lamentablement nourris d'illusions (libéraux classiques). Bref, avant moi, le néant, aujourd'hui, j'arrive vous apporter la bonne parole et la bonne politique - c'est ce que l'idée d'absolutisme d'un concept recèle.

Etre anarcap c'est d'abord un diagnostic ensuite une proposition de solution.

Le diagnostic est sophistiqué puisqu'il porte sur deux plans. Un juridique et l'autre économique. Le droit naturel ne peut être mis en avant qu'après une longue réflexion sur ce qu'à été le fonctionnement du droit positif. Pour l'économie c'est encore plus évident. Il faut au préalable savoir comment elle fonctionne en ayant notamment analysé toutes les catastrophes et effets pervers induits par les ingérences politiques. Tout ceci nécessite des siécles d'expérience. Aucun souci de tabula rasa la dedans, simplement le diagnostic ne pouvait pas être formulé correctement avant, faute de connaissances suffisantes.

Ensuite la solution. Faisons en sorte que les hommes ne se consacrent qu'à une chose, l'échange volontaire, est confronté à l'existence de deux groupes d'individus :

1 ceux qui ne peuvent pas échanger.

par incapacité de contracter (enfants, handicappés mentaux..)

parce qu'ils n'ont rien à échanger (le service qu'ils proposent à l'échange est inexistant ou momentanément ou durablement en dessous du niveau de survie).

2 ceux qui ne veulent pas échanger (tous les types de voleurs (nécessairement violents) institutionnalisés ou non).

Les anarcaps disent simplement que ces deux groupes ne posent pas de problèmes très difficiles à résoudre.

Ce n'est pas mon avis pour les membres du groupe 2, mais ce n'est pas pour autant que les anarcaps sont tous des extrêmistes (bien que certains le soient).

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Ce n'est pas mon avis pour les membres du groupe 2, mais ce n'est pas pour autant que les anarcaps sont tous des extrêmistes (bien que certains le soient).
Permet-moi de profiter de ton message pour rebondir sur le sujet de l'extrêmisme qui revient régulièrement sur le tapis : il me semble en fait que c'est l'écart entre l'idéal réalisé et la réalité, beaucoup plus que l'idéal lui-même, qui pousse certains à taxer d'extrêmistes les idées libérales. Certains diront que c'est le jusqu'au-boutisme qui leur semble extrêmiste, mais je crois que ces personnes posent ce diagnostic toujours en raison de leurs inquiétudes en matière de faisabilité politique.

Une acception qui me semble plus juste du terme "extrêmiste" désigne des idées dont la réalisation supposent la violence de manière certaine. Il est ainsi paradoxal de qualifier d'extrêmistes les idées libérales (et "anarcapes" à plus forte raison) alors qu'elles combattent l'extrêmisme étatique qui consiste à justifier la violence politique.

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