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Droâdezanimos ?


Cédric

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Les pigeons, ces animaux domestiques bien connus.

 

Les pigeons de ville sont d'origine domestique. Par contre, effectivement ce sont des animaux commensaux. Mais ma remarque marche très bien avec les autres exemples de marronnage (chèvres à Chypre, mouflons en Corse, furets en Nouvelle Zélande, etc...).

 

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D'une part ça ne change toujours rien à ma remarque, d'autre part ça confirme que le but est l'extinction des espèces domestiques. Amis des animaux, mon oeil.

 

Si, cela signifie qu'un animal domestique peut retourner à la vie sauvage et non pas disparaitre systématiquement. Et je ne comprends pas en quoi le but est l'extinction des espèces domestiques ? Où as tu lu ça ?

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Sinon, dimanche, c'est l'ouverture de la chasse.

 

Tiens, à ce propos, dans mon département, avant 1995, il n'y avait pas de chevreuil. Mais grâce aux chasseurs qui ont introduit l'espèce, aujourd'hui il y en plus de 10 000 sur le département et chaque année 5000 prélèvements sont autorisés.

 

Des efforts importants sont aussi faits pour reconstituer le biotope d'espèces ménacées non par par la chasse mais par l'agriculture intensive moderne céréalière (vous savez ce truc sur lequel nous devrions exclusivement compter si nous étions tous végétariens) qui a fait disparaitre les bocages.

 

Les amis des animaux ne sont pas toujours ceux qu'on croient. 

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Si, cela signifie qu'un animal domestique peut retourner à la vie sauvage et non pas disparaitre systématiquement.

Il y a aussi des poissons volants mais qui ne constituent pas la majorité du genre.
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Sinon, dimanche, c'est l'ouverture de la chasse.

 

Tiens, à ce propos, dans mon département, avant 1995, il n'y avait pas de chevreuil. Mais grâce aux chasseurs qui ont introduit l'espèce, aujourd'hui il y en plus de 10 000 sur le département et chaque année 5000 prélèvements sont autorisés.

 

Des efforts importants sont aussi faits pour reconstituer le biotope d'espèces ménacées non par par la chasse mais par l'agriculture intensive moderne céréalière (vous savez ce truc sur lequel nous devrions exclusivement compter si nous étions tous végétariens) qui a fait disparaitre les bocages.

 

Les amis des animaux ne sont pas toujours ceux qu'on croient. 

 

Selon qui ? N'oubliez pas que le bétail consomme aussi énormément de céréales qui peuvent alors se retrouver dans la gamelle d'un humain. Mais vous pouvez toujours nous chanter le refrain sur la sur-population, etc...

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Selon qui ? N'oubliez pas que le bétail consomme aussi énormément de céréales qui peuvent alors se retrouver dans la gamelle d'un humain. Mais vous pouvez toujours nous chanter le refrain sur la sur-population, etc...

 

Ben j'aimerais bien savoir ce qui tue le plus d'animaux. L'agriculture intensive ou la consommation de viande ? Clairement dans un cas, la relation causale est directe et manifeste. Il suffit de compter les têtes de bétail à l'abattoir. Dans l'autre cas, la relation causale est beaucoup plus indirecte.

 

Mais je crois que l'agriculture, bien qu'indirectement, de manière moins visible, tue plus que la consommation de viande. Si tel est le cas, c'est profondement contradictoire pour un végétarien qui se retrouve, certes plus indirectement, à tuer plus d'animaux que l'omnivore. C'est une des thèses soutenues dans "the vegetarian myth" de Lierre Keith

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Sinon, dimanche, c'est l'ouverture de la chasse.

 

Tiens, à ce propos, dans mon département, avant 1995, il n'y avait pas de chevreuil. Mais grâce aux chasseurs qui ont introduit l'espèce, aujourd'hui il y en plus de 10 000 sur le département et chaque année 5000 prélèvements sont autorisés.

 

Des efforts importants sont aussi faits pour reconstituer le biotope d'espèces ménacées non par par la chasse mais par l'agriculture intensive moderne céréalière (vous savez ce truc sur lequel nous devrions exclusivement compter si nous étions tous végétariens) qui a fait disparaitre les bocages.

 

Les amis des animaux ne sont pas toujours ceux qu'on croient. 

 

.222 Rem pour le chevreuil, silencieux, propre, et sans bavures :lol:

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Je te trouve nien affirmatif pour un mec qui ne fait que poser des question...

Donc ta réponse à ma question est qu'il est évident que l'animal n'est pas une chose. Je ne suis pas d'accord. pour moi, il est évident que l'animal est une chose, comment veux tu me convaincre sans plus d'argument ? Et tu ne réponds toujours pas quant à l'ordinateur intelligent que tu voudrait priver de droit sous prétexte qu'il n'est pas vivant.

Sinon, je n'ai fais que pousser la logique que je croyait être la tienne jusqu'au bout ou un peu de provocation, le reste je t'ai posé des question auxquels tu n'as pas répondu ou auxquels tu as répondu, "c'est évident". Je ne suis pas certains que tu ais posé tant de questions que cela et dans tous les cas tu affirme qu'il faut interdire la domestication sur la seule base d'une évidence douteuse, je te renvoi donc la balle. J'en veux pour preuve que la seule chose que tu sais de mon opinion à ce sujet, c'est que pour moi être vivant n'est pas LE critère (d'ailleurs êtres biologiquement humain non plus).

 

En ressortant les phrases dans n'importe quel ordre hors de leur contexte on arrive en effet à des contradictions, et c'est d'ailleurs plutôt amusant. Mais la question que je pose, ce n'est pas exactement le contenu des droits que je souhaite que l'on reconnaisse à l'animal - ce que je souhaite c'est qu'effectivement on respecte sa "liberté", libre dans le sens où il n'est pas une chose, donc pas appropriable, donc interdiction de le maintenir captif - c'est : "En quoi consiste le fondement humain implicite de la catégorie de personnalité juridique ?", et donc : pourquoi seule la "personne" entendue comme personne "humaine" pourrait-elle se distinguer d'un bien, d'une chose ? L'humain n'est pas un bien car c'est un humain. Ok. De la même façon, l'animal n'est pas un humain car c'est un animal, ok aussi. Et donc : l'animal n'est pas un bien car c'est un animal.

 

Et l'ordinateur intelligent, j'en ai parlé. Enfin, de "robots", mais cela ne désigne pas seulement les androïdes, il s'agit de machines au sens large. Cela semblait découler de mon propos, le jour où des ordinateurs "super intelligents" verront le jour, la catégorie "objet" ou "bien" sera très insuffisante pour statuer sur leur cas, notamment lorsqu'ils commettront un acte considéré comme illégal voire carrément criminel. A ce moment il faudra bien envisager une nouvelle catégorie du droit, celle de robot, qui n'est ni tout à fait une personne, même si on ne sait pas exactement ce qu'est "l'homme", ni tout à fait un objet de par son caractère autonome. C'est pourquoi le vrai débat sur la question des droits de l'animal, ce n'est pas tant de discuter des droits en question que d'arriver à concevoir une catégorie qui ne soit ni sujet ni objet, mais autre chose. Ces débats ne sont pas si surréalistes, par exemple avec le développement de robots tireurs au sein de l'armée se pose inévitablement la question de la gestion juridique d'une bavure, par exemple.

 

Mais de là à considérer un robot comme une personne, on comprend que cette idée en chiffonne certains. C'est pourquoi se conceptualise progressivement une notion de personne "biojuridique" et non seulement juridique. Voir par exemple le petit livre de Stéphane Bauzon précisément sur ce sujet. Voir aussi les travaux de Danièle Bourcier.

La personnalité juridique peut d'ailleurs déjà renvoyer à une entité non humaine, comme une société,  mais cette personnalité morale se fonde par au moins une personne physique, c'est-à-dire un humain ou plusieurs.

Et si cette société, genre "bateau de Thésée", voit chacun de ses cadres être progressivement remplacé par un robot, et qu'à la fin sa direction n'est plus composée que de robots ?

Et si le critère "bio" empêche certains individus de se voir reconnaître cette personnalité juridique ?

etc.

Faut-il limiter, préciser cette notion de personnalité juridique, mieux en contrôler l'évolution ou l'élasticité ? Dans ce cas, comment ? Sur quoi se fonde-t-elle ? Qu'implique-t-elle exactement, non seulement en termes de droits subjectifs reconnus à cette personne mais quant à ce qu'est cette personne même ?? Cette notion de personne évolue forcément, dans le sens où l'individu auquel elle renvoie, "humain", est en perpétuelle évolution. #transhumain #singularité #blablabla

 

La difficulté à admettre une nouvelle catégorie juridique pour la reconnaissance d'un droit de l'animal montre en reflet à quel point nous sommes réfractaires à la seule idée de cette évolution. Nous avons peur de ce que nous ne comprenons pas, d'autant quand cela semble menacer notre confort immédiat et nos plaisirs comme celui de manger un bon steak.

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La plupart des animaux domestiques ne peuvent vivre qu'en captivité. Les "libérer" dans ce contexte, ça veut dire qu'il se feront massacrer dans des proportions difficilement imaginables. Mais visiblement ça ne concerne pas l'antispéciste aux mains propres.

 

L'appartenance à une espèce qui se régit par le Droit.

 

Evidemment que balancer dans la nature les animaux domestiques les expose à une mort certaine. Un peu comme l'exemple des hommes-esclaves que l'on ferait se reproduire clandestinement dans des caves sans jamais rien leur apprendre d'autres qu'à se soumettre à n'importe quel délire pervers d'un groupe de dépravés. Après 50 ans d'un traitement de ce genre, même si on arrive à les libérer des caves en question, on ne va pas les relâcher dans la rue. Mais on stoppe la reproduction de ces hommes-esclaves, on évite qu'une nouvelle génération voit le jour si c'est le seul destin qui lui est imposé. Si reproduction il y a, celle-ci se fera dans la perspective d'une libération progressive des descendants, génération après génération.

 

(parenthèse, techniquement "antispécisme" est un terme mal construit pour l'usage qu'on en fait. enfin on s'en fout, d'ailleurs j'étais censé ne plus intervenir - -)

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Evidemment que balancer dans la nature les animaux domestiques les exposent à une mort certaine. Un peu comme l'exemple des hommes-esclaves que l'on ferait se reproduire clandestinement dans des caves sans jamais rien leur apprendre d'autres qu'à se soumettre à n'importe quel délire pervers d'un groupe de dépavés.

 

Stop aux nanalogismes.

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L'humain n'est pas un bien car c'est un humain. Ok. De la même façon, un cendrier n'est pas un humain car c'est un cendrier , ok aussi. Et donc : un cendrier n'est pas un bien car c'est un cendrier.

De là la nécessité de créer une catégorie juridique pour les cendriers, dont on ne peut dire qu'ils sont des marchandises commes les autres puisque les autres marchandises ne sont pas des cendriers. Et puis de toute façon il est évident que les cendriers ne sont pas des choses.

Au passage, je n'ai aucune difficulté à admettre une nouvelle catégorie juridique pour certains animaux, mais pas simplement parce qu'ils sont vivants comme n'importe quelle bactérie que je maintient captive dans mon tube digestif. Le fait que par exemple le singe ou le dauphin fassent partie des animaux les plus intelligents les distingue nettement des insectes que je tue par simple confort (aucune mouche ne m'ayant jamais mis en danger), même si je n'ai pas d'avis tranché sur la moralité des expériences qu'on peut mener dessus pour de bonnes raisons ou non. Je penserais exactement la même chose d'un ordinateur intelligent (oh tiens, pourquoi veux-tu une catégorie pour lui aussi ?) ou d'un extra-terrestre dénué d'ADN humain.

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Force est de constater qu'historiquement et juridiquement, Lucilio a raison.

Les esclaves n'étaient pas considéré comme autre chose que des êtres humains.

 

A bien lire je n'ai pas écrit le contraire, les esclaves étaient un certain type d'humains (anthrôpos), mais pas exactement des "hommes" (andros). Aujourd'hui nous traduisons les deux termes indistinctement par "homme" ou "humain" en les utilisant comme synonymes, tandis que dans leur conception grecque antique il y avait bien univocité de chacun.

 

Après, l'aspect historique au sens chronologique importe assez peu, ce qui compte c'est qu'à un moment la situation définissant la réalité pose une distinction de nature entre humains - les "hommes" et les autres, au sein d'une même espèce. De même la distinction que nous faisons aujourd'hui au sein d'un même règne, en reléguant les animaux qui ne sont pas humains au rang de biens juridiques, procède d'une même faute, d'une même vision étriquée.

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Des protéines végétales et des proteines de synthèse (qui nous semblent aussi répugnantes que pourrait sembler notre alimentation à une personne du siècle dernier..)

Les végétaux sont vivants eux aussi (et ils peuvent ressentir de la douleur, d'ailleurs). Pourquoi veux-tu génocider des végétaux ? Insensible, va.

Par ailleurs, à partir de quoi sera élaborée cette nourriture de synthèse ? Je te rappelle que la matière ne se crée ni ne se détruit, mais qu'elle se transforme. Alors, à partir de quoi, gros malin ? ;)

Il ne faut pas remonter trop loin pour découvrir que plusieurs termes servaient à désigner ce que nous appelons aujourd'hui indistinctement "Homme" ou "être humain". C'était par exemple une question de dignité, qui n'était pas livrée dans le pack "humain". Il était normal que l'esclave en soi un car ce n'était pas un homme. Le point difficile à saisir, et plus difficile encore à accepter, c'est que les hommes entre eux ne se considéraient pas comme égaux - non pas inégaux comme nous pouvons tous reconnaître l'être aujourd'hui, que ce soit sur le plan physique ou autre, mais bien inégaux de nature.

C'est faux. Si la question s'est peut-être posée lors de la traite transatlantique, elle ne se posait pas du tout dans l'Antiquité : à l'époque, un esclave était un être humain qui n'était pas libre ; mais c'était un être humain quand même. Il pouvait témoigner en procès (même si sa parole était affaiblie par son statut), ou s'enrichir, ou même racheter sa liberté. Je suis assez attristé que la défense de ta cause, sans doute fort noble, soit entachée de tant d'erreurs.

Ah, sinon, les hommes ne sont pas égaux. Du tout. Tu n'as qu'à me regarder pour comprendre que nous ne sommes pas égaux (et à ton avantage, tu le sais). ;)

"En quoi consiste le fondement humain implicite de la catégorie de personnalité juridique ?"

Est-ce un fondement strictement juridique ? Dans ce cas cela pose un paradoxe présenté par Asimov, un robot qui arrive à obtenir par diverses manigances un nom + prénom, un état civil, et un domicile, trois éléments qui sont donc suffisants pour se voir reconnaître cette personnalité juridique. Cela peut sembler pure fiction.

En quoi serait-ce un parallèle ? Un robot capable de faire ça de lui-même est une intelligence artificielle suffisamment avancée pour être sujet de droit et non objet de droit, et donc reconnu en tant que personne. Où est la difficulté ?

Ça revient à empiéter sur la liberté de culte, en bannissant certaines formes de rituels de mise à mort des bêtes.

De ce que j'en sais, dans un égorgement rituel (effectué comme il se doit), une bête souffre plutôt moins que dans un abattage industriel. Notamment parce que c'est infiniment plus court.
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Mais on stoppe la reproduction de ces hommes-esclaves, on évite qu'une nouvelle génération voit le jour si c'est le seul destin qui lui est imposé.

 

Donc en clair on les génocide, c'est bien ce que je disais.

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Les végétaux sont vivants eux aussi (et ils peuvent ressentir de la douleur, d'ailleurs). Pourquoi veux-tu génocider des végétaux ? Insensible, va.

Par ailleurs, à partir de quoi sera élaborée cette nourriture de synthèse ? Je te rappelle que la matière ne se crée ni ne se détruit, mais qu'elle se transforme. Alors, à partir de quoi, gros malin ? ;)

 

Tu le dis, "végétaux", donc pas "animaux". On distingue les végétaux des animaux. Mais... Oui, bien sûr qu'il faut penser à un droit des végétaux. (Même si les réflexions dans ce sens sont encore plus tordues et tirées par les cheveux que ce que j'ai déjà pu dire sur ce fil...)

 

Should-Trees-Have-Standing.jpg

http://www.amazon.fr/Should-Trees-Have-Standing-Environment/dp/0199736073/

 

Par ailleurs, la culture de cellules souches n'impliquent pas l'élevage et l'abattage industriel d'animaux vivants, peut-être pourra-t-on se contenter de prélever un échantillon. Et dans ce sens pourquoi pas des steaks d'humain d'ailleurs ? Comme dans le film Antiviral du fils Cronenberg... miam

 

 

 

C'est faux. Si la question s'est peut-être posée lors de la traite transatlantique, elle ne se posait pas du tout dans l'Antiquité : à l'époque, un esclave était un être humain qui n'était pas libre ; mais c'était un être humain quand même. Il pouvait témoigner en procès (même si sa parole était affaiblie par son statut), ou s'enrichir, ou même racheter sa liberté. Je suis assez attristé que la défense de ta cause, sans doute fort noble, soit entachée de tant d'erreurs.

Ah, sinon, les hommes ne sont pas égaux. Du tout. Tu n'as qu'à me regarder pour comprendre que nous ne sommes pas égaux (et à ton avantage, tu le sais).  ;)

 

Je... n'ai pas dit que l'esclave n'était pas considéré comme un être humain, si ??? Je dis qu'entre les êtres humains il y avait encore des différences de nature, on distinguait les "hommes" des autres - tout comme nous distinguons désormais, au sein des animaux, les humains cette fois, des autres. C'est le principe d'élargissement d'une communauté de droit. Voir ma réponse à h16 quelques messages plus haut.

 

Qu'est-ce qu'une différence de nature ? Nous distinguons les choses du monde parce que nous les nommons. Toute distinction est artificielle, arbitraire, c'est un acte lié à la perception et au langage, qui peut être révisé, complété ou précisé avec le temps. Ce que nous appelons ici "de nature" n'est donc pas exactement lié à la nature profonde des choses, à leur improbable "essence" : c'est plutôt la façon dont nous les percevons, que nous intégrons à un tel point que cet aspect "culturel" se fait oublier en tant que tel pour nous apparaître comme étant naturel, ou disons comme la seule réalité vraie. Une extension de l'habitus, en somme.

Ce n'est donc pas la nature des choses en elles-mêmes, mais la nature de la distinction que nous en faisons par rapport aux autres au travers de cette relation. La notion de relation implique que nous pouvons la saisir sans pour autant fixer le fondement de chacun des termes. Elle est fluctuante, redéfinissant chaque terme et chaque terme la redéfinissant constamment. Au cœur de cette relation, l'homme, lui-même en évolution. Par le passé nous avons distingué au sein des êtres humains ceux qui pouvait prétendre au rang, à la "dignité" d'homme, de ceux qui ne le pouvaient pas. L'homme est libre, l'être humain pas forcément. Cette différence de nature au sein d'une même espèce nous apparaît comme arbitraire, fausse, injuste. Elle subsiste dans certaines religions, certains musulmans s'interrogeant sérieusement sur le fait de savoir la femme a une âme ou non - le droit qui la concernerait en serait profondément changé -, et objectivement, il est clair que la femme se distingue en effet de l'homme. Et si l'âme se logeait justement dans la b... ou les c...? Ces débats sur l'âme des femmes ou le sexe des anges nous semblent de parfaits délires, et au travers de notre conception de la réalité, ils en sont effectivement.

De même la différence que nous établissons aujourd'hui au sein d'un même règne, le règne animal, entre animaux humains et animaux non humains, n'est pas davantage fondée. Et il n'y a rien d’aberrant - du moins pour un esprit malade comme le mien - au fait d'imaginer que cette différence "de nature" entre les règnes finisse par nous sembler elle aussi à ce point artificielle que nous la dépasserons.

 

Cela dit la nature des choses n'a pas toujours consister à opérer des distinctions entre elles. Parfois la nature des choses en rassemblaient certaines d'une façon qui nous surprend tout autant aujourd'hui. Je pense à un article de Wilfrid Sellars - que l'on peut trouver dans le recueil Vrin sur la philosophie de l'esprit - qui peut apporter des éléments intéressants à cet aspect débat. En voici un bref petit extrait :

"L'homme primitif ne croyait pas que l'arbre devant lui était une personne, au sens où il pensait qu'il était à la fois un arbre et une personne, de même que je pourrais penser que la brique devant moi est un butoir. Car si tel avait été le cas, son concept d'arbre aurait pu demeurer inchangé après qu'il eut abandonné l'idée que les arbres sont des personnes, et ce bien que ses croyances touchant les arbres eussent changé. En fait, à l'origine, être un arbre était une façon d'être une personne, de même que, pour utiliser une analogie toute proche, être une femme est une façon d'être une personne, ou encore qu'être un triangle est une façon d'être une figure plane. On ne saurait dire de quelqu'un qu'il croit qu'une femme est une personne. mais cet exemple est par trop historiquement chargé. Aussi vaut-il la peine de lui substituer notre exemple : on ne saurait dire de quelqu'un qu'il croit qu'un triangle est une figure plane. Lorsque l'homme primitif a cessé de concevoir ce que nous appelons des arbres comme des personnes, il s'est opéré un changement plus radical qu'un simple changement de croyance ; il s'est agi d'un changement de catégorie."

Certaines choses peuvent passer d'une catégorie à une autre ou se rassembler en une nouvelle catégorie.

 

 

 

En quoi serait-ce un parallèle ? Un robot capable de faire ça de lui-même est une intelligence artificielle suffisamment avancée pour être sujet de droit et non objet de droit, et donc reconnu en tant que personne. Où est la difficulté ?

 

C'est assez paradoxal que tu ne vois ici aucune difficulté, alors qu'elle se pose à beaucoup, incapable de concevoir l'idée même purement fictive d'une "intelligence artificielle suffisamment avancée pour être objet de droit". Ça me fait penser à la remarque de Turing en préambule de son article sur les ordis et l'intelligence, il écrit : "Je crois que la question 'les machines peuvent-elles penser ?' a trop peu de sens pour mériter une discussion." Ce n'est pas que les gens "ne croient pas" qu'une machine puisse un jour penser, c'est que cette seule combinaison de mots crée un non-sens qui n'est ni vrai ni faux, ni valide ni invalide. Juste quelque chose qui ne veut rien dire. Mais cela ne l'empêche pas de mener sa réflexion jusqu'au bout, en prenant au passage très sérieusement des hypothèses comme la télépathie, pour en tirer certaines implications possibles. Autant dire qu'il a du passer pour un dingue aux yeux d'un nombre non négligeable de personnes, et qu'aujourd'hui encore son texte en ferait hurler de rire certains s'il n'était signé Turing. Bref, tout ça pour dire que ce que tu sembles accepter de but en blanc est en fait loin d'être évident, et pose en réalité un problème similaire, comme en reflet, de la question du droit de n'importe quelle entité n'étant pas humaine.

 

 

 

De ce que j'en sais, dans un égorgement rituel (effectué comme il se doit), une bête souffre plutôt moins que dans un abattage industriel. Notamment parce que c'est infiniment plus court.

 

Le droit des animaux aurait essentiellement pour contenu l'interdiction de leur captivité, mais les animaux entre eux peuvent toutefois se chasser, l'homme pourrait très bien partir à la chasse en milieu sauvage, à ses risques et périls, et l'animal devra alors être égorgé de ses mains. Le rituel musulman abattage de la viande - dhabiha - est en effet infiniment plus sain que sa méthode industrielle, et rappelle à celui qui la pratique la vraie violence du geste. La dhabiha est finalement l'expression d'un certain respect pour l'animal et le vivant. Aujourd'hui nous laissons se faire l'élevage et l'abattage loin de nos yeux, nous mangeons de la viande sans vraiment saisir ce qu'elle est, d'où elle vient. Tandis que je ne connais aucune personne ayant travaillé dans un abattoir industriel pouvant encore manger avec un vrai plaisir de la viande (l'échantillon est maigre, j'ai rencontré seulement trois personnes ayant bossé dans un abattoir, mais si vous en connaissez une qui affirme continuer de se régaler d'un bon steak, faites-moi signe, son témoignage m'intéressera!)

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La notion de droit n'a de sens que pour des sujets de droit, c'est-à-dire des gens capables de comprendre le concept de droit et de respecter les droits des autres.

C'est pour ça qu'en 2014 la notion de droits des animaux est absurde.

Peut-être qu'en 5014 il y aura un animal assez intelligent pour pouvoir respecter les droits des autres êtres rationnels, et à ce moment là, on lui dira simplement "bienvenue au club". Mais à ce stade, c'est de la masturbation intellectuelle.

Fin.

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Un bébé de 2 mois est irresponsable mais un être qui sera capable de comprendre le concept de droit. Et un malade mental est déclaré irresponsable mais il a pu comprendre le concept de droit, ne le comprend plus qu'en partie ou peut encore être amené à le comprendre dans le futur.

 

(oui moi aussi j'aime bien relancer un vieux débat)

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Hoho...le je peux comprendre putativement le concept de droit, c'est un brin métaphysique, là. Le jour où on mettra des implants neuronaux aux chatons, ils pourront aussi comprendre le droit, donc, il faut les traiter en sujets de droits. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille.

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Hoho...le je peux comprendre putativement le concept de droit, c'est un brin métaphysique, là. Le jour où on mettra des implants neuronaux aux chatons, ils pourront aussi comprendre le droit, donc, il faut les traiter en sujets de droits. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille.

 

La vache d'hypothèse tirée par les cheveux! Ne te liborguise pas F.mas!

Tu avoueras que la probabilité qu'un bébé de 2 mois comprenne le concept de Droit un jour est hautement plus élevée que l'implantation de neurones humains dans un chaton.

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:) On peut se demander si certains animaux ne sont pas plus développer sur le plan de la cognition que certains nourrissons de quelques mois : dans ce cas, pourquoi choisir le nourrisson plutôt que la bestiole ? Pourquoi juger qu'un nourrisson est sujet de droit parce qu'il y a de forte probabilité pour qu'il comprenne ses droits dans 20 ans là où certains animaux seront déjà dotés de facultés cognitives supérieures ? Tout cela à l'air d'un troll, mais c'est une position tenue par certains, notamment Peter Singer déjà évoqué plus haut. 

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