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Biocarburants


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Alors que la France ne cesse de donner des leçons d'écologie aux USA, considérés comme d'affreux pollueurs fanatiques du pétrole, il est intéressant de voir comment les initiatives qui permettent de réduire la dépendance au pétrole sont accueillies de chaque coté de l'atlantique.

Chitah avait évoqué il y a longtemps (sur l'ancien forum je crois car je ne retrouve malheureusement pas le sujet ici), l'affaire Valénergol, dont vous trouverez un bref résumé ci-dessous - tiré d'un site de l'Ecole des Mines.

Cette affaire est à mettre en parallèle avec la situation aux USA, décrite dans l'article du Monde reproduit plus bas. D'un coté on a un Etat qui met des batons dans les roues à un petit entrepreneur afin de privilégier la filière (diester) qu'il contrôle, de l'autre une multitude de micro-entreprise qui peuvent se créer sans qu'une mafia en place viennent détourner leurs initiatives à son profit.

L'affaire Valénergol :

Valénergol : une société au coeur d'une controverse économique, technique et sociale

Valenergol, petite société agenaise, s'est donnée comme but de proposer une énergie renouvelable et économiquement viable ainsi que de produire des protéines végétales.

Un homme est à l'origine de cette société : Alain Juste. A la suite des expérimentations sur les biocarburants ménées par le Cirad dans les années quatre-vingt-dix, Alain Juste crée la société Valénergol en 1996 près d'Agen pour mettre en oeuvre ses propres recherches et démontrer la viabilité de cette filière. Des investissements modestes et une technicité toute relative ont favorisé le choix du tournesol comme matière première du futur biocarburant de Valénergol. La production d'huile de pression à froid (sans aucun traitement additionnel) est de plus beaucoup plus simple que celle des esters de méthyle couramment utilisés dans cette filière. D'une douzaine de phases de production, on passe à trois phases : trituration, décantation, filtration. Quatre jours suffisent à obtenir ce carburant.

C'est alors que débute notre controverse : avec la commercialisation de son biocarburant à 4 francs le litre, Valénergol dispose d'une véritable alternative aux carburants traditionnels. A première vue, le bilan peut donc sembler positif tant pour l'agriculture que pour l'environnement. Pourtant, des experts s'inscrivent en faux et dénoncent la validité technique de ce biocarburant. Cet aspect atteint son paroxisme avec le rapport de Raymond Levy qui a lourdement pesé sur la politique énergétique française de ces dix dernières années. Enfin, le ministère de l'Economie et des Finances a engagé des poursuites à l'encontre de Valénergol pour non paiement de la TIPP (Taxe Indirecte sur les Produits Pétroliers) en 1998.

Ainsi, Valénergol est bien le point de convergence d'une controverse économique, technique et sociale.

Ce que ce résumé ne dit pas, mais qui était mentionné dans l'article cité par Chitah, c'est que les biocarburants promus par l'Etat (diester, ethanol), sont eux dispensés de TIPP.

L'huile de friture, essence du futur ?

C'est jaune, plutôt visqueux, et personne ne s'accorde sur l'odeur. "Certains trouvent que ça sent les frites. D'autres, le pop-corn", dit Peter Bell, qui en fabrique à Austin (Texas). "L'assaisonnement à salade", corrige Dan Goodman, qui en possède un flacon sur son bureau, à l'université du Maryland. Le liquide en question, du biodiesel, est un biocarburant d'origine végétale, un de ces nouveaux carburants sur lesquels les Etats-Unis comptent pour réduire un jour leur dépendance énergétique à l'égard du Proche-Orient. Inexistant il y a dix ans, il a fait son entrée dans les statistiques du ministère de l'énergie. Dénomination : "graisse jaune". Huile de cuisine. On la met dans le moteur.

Le phénomène a pris de l'ampleur en quelques années. Dans toute l'Amérique, des individus ont entrepris de collecter de la graisse à frites auprès des restaurants et des fast-foods pour la transformer en biocarburant. Pour le quotidien Star Tribune de Minneapolis, ces nouveaux brocanteurs composent une "sous-culture en expansion". Ils arrivent à faire 1 000 kilomètres avec un moteur qui ne pollue pratiquement pas. Et un plein de graisse qui ne leur a rien coûté.

Le gisement de matière première n'est pas négligeable : 300 millions de gallons d'huiles usées sont produits chaque année dans les cuisines américaines, soit plus de 1 milliard de litres (1 gallon vaut 3,79 litres). "Il y a un phénomène de mode, explique Josh Tickell, un des pionniers de la discipline. Les gens ont envie de faire du biodiesel. Et l'huile de cuisine est une méthode accessible à tout le monde."

Il suffit de mélanger l'huile usée à de l'alcool (méthanol). Grâce à un kit de conversion, vendu sur Internet, on peut s'assurer que le carburant n'épaissit pas s'il fait froid. Il y a quand même un handicap : il faut posséder un véhicule diesel, et à ce titre seulement 5 % du parc automobile américain est concerné.

Josh Tickell est l'auteur du livre From The Frayer to The Fuel Tank (De la friteuse au réservoir). Il a sillonné le pays pendant deux ans avec un veggie van, un minibus peint de fleurs de tournesol et nourri exclusivement de l'huile des restaurants croisés sur le trajet. Le 6 février, il a sorti son deuxième livre, Biodiesel America, en même temps que s'ouvrait la Conférence nationale du biodiesel à San Diego, avec 2 000 participants, soit deux fois plus qu'en 2005. "Les gens s'éveillent à la réalité. On ne pourra plus importer très longtemps d'Arabie saoudite, dit-il. Comme les Français ont pu s'en apercevoir, les Etats-Unis prennent parfois des décisions dangereuses, à cause de leurs besoins en pétrole."

L'administration Bush a donné un sérieux coup de pouce au biodiesel dans son plan Energie de 2004 par un système de crédit d'impôts : de 50 cents à 1 dollar pour chaque gallon de biodiesel mélangé au diesel classique (ou pétrodiesel). Cet avantage fiscal a permis de tripler la production : 14 millions de gallons en 2003, 30 millions en 2004 et près de 75 millions en 2005. Actuellement, l'essentiel du biodiesel est fait à partir de soja, devant l'huile de cuisine. Mais on reste loin du compte. Même si on exploitait tout le gisement de graisse à frites, dit Josh Tickell, "on ne pourrait couvrir que 5 % des besoins en diesel".

Cela dit, avec la hausse du prix des carburants, le biodiesel est devenu compétitif. Il a conquis l'US Postal Service, l'armée, la marine — qui a décidé que tous les véhicules non combattants utiliseraient le biodiesel —, et les bus jaunes d'une centaine de districts scolaires. Six cents pompes à biodiesel existent déjà dans le pays. S'il y a actuellement moins de 20 producteurs (pour 84 d'éthanol), 12 nouvelles installations sont en construction.

En 2004, Willie Nelson, une légende de la musique country, s'est lancé sur le marché. Il a créé sa marque de carburant, le "Bio-Willie". Le guitariste, qui partage son temps entre Austin et Hawaï, a acheté une Mercedes diesel, et l'odeur de frites, "ou de doughnuts", comme dit son manager, le suit dans ses tournées. Le "Bio-Willie" est un mélange de 80 % de pétrodiesel et de 20 % de biodiesel fabriqué à partir d'huile de soja. En août 2005, il a été mis sur le marché dans la station essence fétiche des routiers du Texas, le Carl's Corner, au sud de Dallas, où Willie Nelson avait l'habitude de chanter. Aujourd'hui, elle sert de 30 à 40 camions par jour.

Avec un pétrole à près de 70 dollars le baril, le prix est le même que le diesel ordinaire, souligne Peter Bell, le responsable de la distribution. "Nous enregistrons une croissance de 35 % par mois", affirme-t-il. Selon lui, les consommateurs achètent du "bio" pour diverses raisons : "Certains veulent soutenir les fermiers américains ; d'autres ne veulent plus entendre parler de l'Arabie saoudite."

Le biodiesel n'intéresse pas que les rêveurs et les écologistes. Dan Goodman, un spécialiste en création d'entreprise, à l'université du Maryland, est en train de monter sa propre "raffinerie" de biodiesel.

Au départ, il était surtout préoccupé par le rôle des bus scolaires, très polluants, dans le développement de l'asthme chez les enfants. Il s'est mis à collecter des huiles usées et fournit maintenant les cinq bus de son école de quartier.

Une fois par semaine, il envoie Matt Geiger, un passionné de mécanique, faire la tournée de collecte des huiles dans les restaurants de College Park, dans le Maryland. Armé d'une petite remorque, sur laquelle il a monté une pompe, Matt se gare derrière les cuisines et, sans même un temps d'hésitation, attaque le réservoir à graisse. Le liquide est jaunâtre, épais. De temps en temps, il y surnage encore un morceau de carcasse. Le mécanicien pompe un tonneau de 55 gallons en trente secondes.

Dans sa tournée, il ne manque pas la cafétéria de l'université — trois fast-foods d'un coup ! —, puis il passe par Sakura, le restaurant japonais, et California Tortilla. En général, il recueille 300 gallons par semaine. Avant, les restaurants devaient payer pour faire enlever leurs graisses usées. Ils ne sont pas mécontents de s'en débarrasser.

Matt Geiger se décrit comme un "pétrolier d'un genre un peu différent". Il a toujours été intéressé par Rudolf Diesel, l'inventeur allemand qui a mis de l'huile d'arachide dans son moteur. Il croit à une nouvelle révolution énergétique : "En 1859, l'industrie d'huile de baleine a été laissée sur place quand on a trouvé du pétrole en Pennsylvanie. C'est exactement ce qui va se produire. Le pétrole va être totalement dépassé."

Corine Lesnes

Article paru dans l'édition du 11.02.06

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Je tiens juste à dire que les biocarburants ne sont pas aussi géniaux qu'on le dit, leur rendement énergétique (et non économique) n'étant pas terrible. Dans certains filières ont utilise plus de pétrole en produisant des biocarburants qui sont utilisé ensuite comme carburant que si on utiliserait du pétrole directement sous forme d'essence. Les subventions et taxations faussant le jeu (en fait c'est moins cher car une partie est payé par le contribuable) ce qui montre que souvent l'intervention étatique conduit à nier la réalité du monde.

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On pourra aussi mentionner la petite affaire qui agite je ne sais plus quelle commune (entendu sur France Intox il y a deux jours) : le prefet a fait interdire l'utilisation d'huile végétale dans les moteurs des bus au prétexte que ce n'était pas un carburant reconnu, alors qu'un autre préfet (dans la Gironde il me semble) avait lui autorisé l'expérimentation dans des conditions similaires de biocarburants.

Accessoirement, je suis un peu surpris : pour produire 1 L d'huile de colza ou de tournesol, il faudrait donc plus d'1L de gazoil ?

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En comptant l'énergie utilisée pour produire les engrais* (et le pétrole en tant que matière première de ces engrais), l'énergie utilisée par les différentes machines agricoles, l'énergie qui sert à la transformation du biocarburant…. cela peut arriver (ça dépend des climats, de la plante utilisée, des méthodes agricoles et tout ça). En tout cas le rendement énergétique est rarement époustouflant (sauf avec du Bio**, des OGM ou pour le BTL qui est probablement une véritable voie d'avenir).

*principale raison

** qui n’utilise pas d'engrais pétrochimique, mais qui consomme plus de terrains et de main d’œuvre pour un même volume de production et est donc plus cher.

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Pour en savoir plus sur les biocarburants (alors évidemment c'est un partisan de la "décroissance" mais ses diagnostiques sont pertinents contrairement à ses remèdes) :http://www.manicore.com/documentation/carb_agri.html

D’après ses chiffres on obtient (source : rapport DIREM/ADEME sur les biocarburants, 2003) :

Filière ( Energie brute par Ha/Energie nette par Ha, en tonnes équivalent pétrole)

Huile Colza ( 1,37 / 0,87)

Huile Tournesol ( 1,06 / 0,77)

Ethanol Betterave ( 3,98 / 0,76)

Ethanol Blé ( 1,76 / 0,04)

Ce sont des moyennes française je crois, dans les pays ou les biocarburants sont fortement subventionné ou détaxé ils arrivent que l'energie nette soit négatifs.

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J'ai lu un article dans CI qui disait que les biocarburants n'étaient pas si bio que ça : on assiste à une deforestation massive afin de planter les palmier.

Et pour déforester, ils coupent et brûlent les grands arbres qui contiennent beaucoup de carbone ce qui crée… des gaz à effet de serre :icon_up:

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Enfin bon … ce n'est pas un argument, ce n'est pas parce que certaines personnes qui produisent des bio carburants ont un comportement nuisible à l'environnement que le principe même des bio-carburants est anti-écologique.

Moi les gaz à effet de serre, je sais pas si c'est grave ou pas, en revanche, il suffit de se promener dans Paris pour se rendre compte que l'air est d'une qualité assez médiocre … ; si les bio-carburants permettent de réduire cette pollution, même s'ils ne coûtent pas moins cher, ça me parait être un progrès.

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Je tiens juste à dire que les biocarburants ne sont pas aussi géniaux qu'on le dit, leur rendement énergétique (et non économique) n'étant pas terrible. Dans certains filières ont utilise plus de pétrole en produisant des biocarburants qui sont utilisé ensuite comme carburant que si on utiliserait du pétrole directement sous forme d'essence. Les subventions et taxations faussant le jeu (en fait c'est moins cher car une partie est payé par le contribuable) ce qui montre que souvent l'intervention étatique conduit à nier la réalité du monde.

Exact. Et le rendement énergétique devrait se refléter dans le prix, et étant donné les distorsions dues aux taxes cela n'est pas le cas.

Pour savoir vraiment ce qui vaut le coup ou non en matière d'énergie, il faut savoir le coût… donc supprimer immédiatement les taxes sur toute forme d'énergie (ou alors conserver uniquement la TVA pour les étatistes forcenés).

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J'ai lu un article dans CI qui disait que les biocarburants n'étaient pas si bio que ça : on assiste à une deforestation massive afin de planter les palmier.

Et pour déforester, ils coupent et brûlent les grands arbres qui contiennent beaucoup de carbone ce qui crée… des gaz à effet de serre :icon_up:

Les biocarburants, même obtenus à partir d'une déforestation, sont neutres pour l'environnement en moins d'une vie humaine (leur cycle de reconstitution). Les carburants fossiles sont neutres à une échelle moins gérable. Tout dépend de l'échelle. A une échelle très courte, tout perturbe la nature. Sur une échelle très longue, tout est neutre. Et la seule échelle qui compte pour nous, c'est une échelle de temps de l'ordre d'une vie ou d'une génération humaine.

en revanche, il suffit de se promener dans Paris pour se rendre compte que l'air est d'une qualité assez médiocre … ; si les bio-carburants permettent de réduire cette pollution, même s'ils ne coûtent pas moins cher, ça me parait être un progrès.

Ca par contre ça m'étonnerait.

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Pourquoi ?

J'ai lu partout que l'huile végétale par exemple était beaucoup moins polluante que le gasoil. L'article du Monde que j'ai cité en début de fil parle d'un gars qui militait pour que les bus scolaires roulent à l'huile parce que c'est moins nocif pour les petites têtes blondes que les gasoil.

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Pourquoi ?

J'ai lu partout que l'huile végétale par exemple était beaucoup moins polluante que le gasoil. L'article du Monde que j'ai cité en début de fil parle d'un gars qui militait pour que les bus scolaires roulent à l'huile parce que c'est moins nocif pour les petites têtes blondes que les gasoil.

Ah d'accord. Je n'imaginais pas.

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Mon dieu, les beaux arguments …

Je ne vois pas ce que cet argument a de ridicule, la structure actuelle du marché des aliments pour bétail est en grande partie dû à des accords politiques entre l'UE et les USA, pas à des choix économiques, concernant les importations de soja, l'utilisation d'aliments importés pose un certains nombre de problèmes, dont l'un est le transfert de fertilité important qui contribue à l'eutrophisation des cours d'eau.

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Je ne vois pas ce que cet argument a de ridicule, la structure actuelle du marché des aliments pour bétail est en grande partie dû à des accords politiques entre l'UE et les USA, pas à des choix économiques, concernant les importations de soja, l'utilisation d'aliments importés pose un certains nombre de problèmes, dont l'un est le transfert de fertilité important qui contribue à l'eutrophisation des cours d'eau.

D'un côté, l'attaque bon teint contre les OGM (américains bien sûr), mais ce n'est pas si grave.

Mais la force du slogan "consommer local" face aux "importations massives", je me demande ce que ton avatar en aurait pensé ? :icon_up:

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Mais la force du slogan "consommer local" face aux "importations massives", je me demande ce que ton avatar en aurait pensé ? :icon_up:

Pour ma part je suis plutôt d'accord avec ce slogan. Après, en faire des lois ça serait autre chose. Mais il faut avoir conscience que sans les subventions hallucinantes en agriculture, on consommerait bien plus localement.

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Pour ma part je suis plutôt d'accord avec ce slogan. Après, en faire des lois ça serait autre chose. Mais il faut avoir conscience que sans les subventions hallucinantes en agriculture, on consommerait bien plus localement.

Je te croyais adepte du commerce équitable, et donc de l'échange ???

Le but de ces subventions est d'empêcher les importations agricoles, ou dis moi que je n'ai rien compris.

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Mais la force du slogan "consommer local" face aux "importations massives", je me demande ce que ton avatar en aurait pensé ?

Mon avatar s'intéressait beaucoup à l'agriculture, il aurait sans doute été capable de comprendre pourquoi en agriculture, les transferts massifs de fertilité entre régions éloignées sont en général une mauvaise idée.

Si ça ne se voit pas économiquement, c'est parce que l'Etat intervient (massivement aussi) dans l'agriculture, d'une part en réglementant le marché (prix garantis, subventions, quotas …), d'autre part en laissant les agriculteurs polluer impunément.

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Mon avatar s'intéressait beaucoup à l'agriculture, il aurait sans doute été capable de comprendre pourquoi en agriculture, les transferts massifs de fertilité entre régions éloignées sont en général une mauvaise idée.

En l'occurence, il ne s'agit pas de transferts, mais d'échanges.

Si ça ne se voit pas économiquement, c'est parce que l'Etat intervient (massivement aussi) dans l'agriculture, d'une part en réglementant le marché (prix garantis, subventions, quotas …), d'autre part en laissant les agriculteurs polluer impunément.

J'ai l'impression qu'on mélange deux problèmes, je suis tout aussi opposé que toi à l'interventionnisme étatique en matière agricole.

Quant à la pollution générée, il s'agit d'une question de responsabilité qui doit être traitée comme telle, mais pour ça, il faudrait que les nappes phréatiques soient objets de propriété pour que leurs propriétaires aient un intérêt à agir.

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Je te croyais adepte du commerce équitable, et donc de l'échange ???

Le but de ces subventions est d'empêcher les importations agricoles, ou dis moi que je n'ai rien compris.

Mais je ne suis pas un intégriste. Je défends le commerce équitable pour défendre les producteurs des pays peu développés.

Concernant le but de ces subventions : oui, tel est le but localement. Mais l'effet global est inverse. Mon avis (qui n'est que mon avis) : dans un monde sans ces subventions, on ne produirait pas d'agriculture en masse en Europe de l'Ouest, ni aux USA. Les agriculteurs européens seraient probablement spécialisés sur de la qualité, authenticité, goût etc.. et beaucoup plus chers. Donc ils n'exporteraient qu'en petite quantité. Idem aux USA. Et on importerait "massivement" juste quelques produits (riz…) en provenance des pays moins développés. Le reste serait moins massif. Ce sont nos subventions qui nous permettent d'exporter "massivement" en agriculture. Ce qui provoque mécaniquement des importations de même taille. Théoriquement, les importations ne seraient pas forcément en agriculture, sauf que les pays qui produisent "massivement" sans subventions savent faire surtout cela.

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En l'occurence, il ne s'agit pas de transferts, mais d'échanges.

Je parle de la fertilité (même si je le trouve inadapté, c'est le terme utilisé pour désigner les nutriments sels minéraux nécessaires à la croissance des plantes, azote, phosphore, etc.). Il y a bien transfert unidirectionnel puisqu'à ma connaissance, on exporte pas le lisier de porc vers les USA :icon_up:.

J'ai l'impression qu'on mélange deux problèmes, je suis tout aussi opposé que toi à l'interventionnisme étatique en matière agricole.

Quant à la pollution générée, il s'agit d'une question de responsabilité qui doit être traitée comme telle, mais pour ça, il faudrait que les nappes phréatiques soient objets de propriété pour que leurs propriétaires aient un intérêt à agir.

On est bien d'accord sur les solutions. Mais c'est toi qui mélange deux problèmes (un problème économique, et un problème agronomique) en te moquant de l'argument que tu cites. Tu mélanges les deux problèmes parce que tu prends cet argument pour un argument économique alors que c'est un argument agronomique.

Ce n'est pas parce que dans l'absolu, il faut tout produire localement que les importations massives de soja en provenance des USA sont néfastes, c'est tout simplement parce que c'est un fait que la pollution par les nitrates et les phosphates vient en grande partie de ces importations (par l'intermédiaire de l'élevage).

La bonne manière de formuler cet argument serait :

Si la responsabilité des agriculteurs dans la pollution des nappes et cours d'eau étaient appliquée, il deviendrait probablement plus intéressant économiquement de cultiver localement des végétaux dont on tire à la fois des aliments pour le bétail et du carburant que d'importer du soja des USA.

Le défaut des écologiste est souvent de raisonner en étatistes : ils voient que les constructions actuelles ont des effets néfastes sur l'environnement, alors ils y vont de leur constructions à eux. Ce ne sont pas les constatations écologiques qui sont biaisée (dans cet exemple que l'importation de soja américain est néfaste), mais les moyens proposés pour corriger la situation.

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Mais je ne suis pas un intégriste. Je défends le commerce équitable pour défendre les producteurs des pays peu développés.

Concernant le but de ces subventions : oui, tel est le but localement. Mais l'effet global est inverse. Mon avis (qui n'est que mon avis) : dans un monde sans ces subventions, on ne produirait pas d'agriculture en masse en Europe de l'Ouest, ni aux USA. Les agriculteurs européens seraient probablement spécialisés sur de la qualité, authenticité, goût etc.. et beaucoup plus chers. Donc ils n'exporteraient qu'en petite quantité. Idem aux USA. Et on importerait "massivement" juste quelques produits (riz…) en provenance des pays moins développés. Le reste serait moins massif. Ce sont nos subventions qui nous permettent d'exporter "massivement" en agriculture. Ce qui provoque mécaniquement des importations de même taille. Théoriquement, pas forcément en agriculture, sauf que beaucoup de pays savent faire surtout ça.

Sans ces subventions, la production serait dans une plus large mesure centrée sur la demande réelle, mais tu n'empêcheras pas un arabe d'échanger son pétrole contre du blé, ni le français moyen de vouloir manger des oranges toute l'année.

Et je reste convaincu que même sans subventions, le blé produit dans le Midwest est beaucoup plus rentable que celui produit dans les Andes, frais de transport compris et ce malgré la différence de coût de la main d'oeuvre.

Je parle de la fertilité (même si je le trouve inadapté, c'est le terme utilisé pour désigner les nutriments sels minéraux nécessaires à la croissance des plantes, azote, phosphore, etc.). Il y a bien transfert unidirectionnel puisqu'à ma connaissance, on exporte pas le lisier de porc vers les USA :doigt: .

Jusqu'à preuve du contraire, nous ne somme pas dans la situation décrite par Heinlein dans "Révolution sur la Lune" :icon_up:

On est bien d'accord sur les solutions. Mais c'est toi qui mélange deux problèmes (un problème économique, et un problème agronomique) en te moquant de l'argument que tu cites. Tu mélanges les deux problèmes parce que tu prends cet argument pour un argument économique alors que c'est un argument agronomique.

Mon problème doit être que je considère que tout est économique …

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Sans ces subventions, la production serait dans une plus large mesure centrée sur la demande réelle, mais tu n'empêcheras pas un arabe d'échanger son pétrole contre du blé, ni le français moyen de vouloir manger des oranges toute l'année.

Et je reste convaincu que même sans subventions, le blé produit dans le Midwest est beaucoup plus rentable que celui produit dans les Andes, frais de transport compris et ce malgré la différence de coût de la main d'oeuvre.

C'est possible, je n'en sais rien. Et je ne veux empêcher personne. Je dis juste que les gens n'y ont pas autant d'intérêt, que ce qu'on pourrait croire en regardant juste le flux. Déjà si on arrêtait les subventions on le verrait mieux. Et si l'on prenait en compte les coûts écologiques, ça serait encore bien plus clair.

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Mon problème doit être que je considère que tout est économique …

Rien n'est économique, à la base ! Le marché et les prix permettent de synthétiser des informations les phénomènes matériels qui sont à l'oeuvre dans la production. Quand le marché est parasité par l'intervention étatique - c'est particulièrement vrai en agriculture - il n'apporte plus beaucoup d'information fiables, et ce n'est pas en observant uniquement le marché qu'on peut se faire une idée juste des choses.

Jusqu'à preuve du contraire, nous ne somme pas dans la situation décrite par Heinlein dans "Révolution sur la Lune"

Connais pas.

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Salut,

Mon problème doit être que je considère que tout est économique …

Connaissez-vous cette blague sur les grands juifs de l'Histoire:

Ils ont dit:

- Jésus: tout est amour

- Marx: tout est économique

- Freud: tout est sexuel

- Einstein: tout est relatif…

:icon_up:

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Salut,

Connaissez-vous cette blague sur les grands juifs de l'Histoire:

Ils ont dit:

- Jésus: tout est amour

- Marx: tout est économique

- Freud: tout est sexuel

- Einstein: tout est relatif…

:icon_up:

Vous oubliez Abraham : tout est loi.

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