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Le Syndicalisme


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En fait, il existe encore un sujet à propos duquel la position libérale n'est àmha pas claire du tout : le syndicalisme. De manière concrête, quels sont les pouvoirs devant être délégués aux syndicats, notamment en matière de salaires et de négociation lors de l'embauche ?

Je pense que tout le monde sera d'accord pour dire que les syndicats sont légitimes pour améliorer les conditions de vies dans l'entreprise (propositions pour améliorer le "bien-être" des travailleurs), mais qu'ils ne doivent cependant pas disposer de monopoles ou d'un pouvoir coercitif (comme c'est la situation actuellement en France). Mais lors de l'embauche, qu'en est-il ? Théoriquement, le futur potentiel salarié est en situation désavantagée face à l'employeur : même si la concurrence joue dans les deux sens dans les secteurs connaissant le plein emploi, ou même manquant de main d'oeuvre (ce qui est sensé être le cas général ou presque si le libéralisme économique est appliqué), il me semble qu'il existe beaucoup moins de patrons que de salariés, et qu'en conséquence, si les seconds sont facilement interchangeables, les premiers le sont beaucoup moins. En conséquence, il me parait légitime que les coalitions de travailleurs puissent jouer lors de la négociation du contrat de travail ; or j'ai l'impression que beaucoup de libéraux remettent en question cette dernière chose*

* Je fais notamment allusion au discours d'Aurel face à un délégué de FO sur je ne sais plus quelle chaîne, où il semblait écarter la possibilité pour les syndicats d'intervenir lors de la négociation du contrat de travail

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Invité Arn0

J'avais lu cela sur internet, j'étais assez d'accord bien que n'étant pas libertarien.

http://membres.lycos.fr/mgrunert/Block.htm

(Edit: correction du lien)

7. Le syndicalisme

Tout comme le capitalisme et le socialisme, le syndicalisme est un phénomène complexe, qui comporte un aspect volontaire et un aspect coercitif. Et, selon le schéma exposé plus haut, la pensée libertarienne est pleinement en accord avec un syndicalisme volontaire, mais catégoriquement opposée à un syndicalisme coercitif. Que peuvent avoir en commun ces deux types de syndicalisme ? Les syndicats sont des associations de salariés, organisées dans le but de négocier avec leurs patrons afin d'augmenter leurs salaires (21).

Quelle est donc la distinction entre syndicats intrusifs et non-intrusifs ? Contrairement aux premiers, les seconds obéissent à l'axiome libertarien de non-agression. En d'autres termes, les syndicats légitimes limitent leurs actions à l'augmentation des salaires, ce qui ne viole pas les droits des autres, alors que les syndicats illégitimes ne s'en privent pas.

8. La grève générale

Cela nous conduit bien sûr à la "question à 1.000 FF". Parmi les armes des syndicats, quelles sont celles qui sont intrusives et celles qui ne le sont pas ? Commençons par étudier une technique légitime : la menace ou l'organisation d'une grève si les revendications salariales ne sont pas satisfaites (22). Cela ne constitue pas une violation des droits d'autrui puisque l'employeur, en l'absence de contrat, ne peut obliger les gens à travailler pour lui à des salaires qu'ils estiment trop bas. Pas plus que n'est valide l'objection selon laquelle les travailleurs agissent de concert, à l'unisson, en collusion, ou par "complot". Il est évident qu'ils le font. Mais s'il est possible à un travailleur de quitter son emploi, alors tous les travailleurs, ensemble, ont le droit d'en faire autant en masse. Ceci s'inscrit dans la ligne de défense du socialisme volontaire, dont le syndicalisme volontaire n'est qu'une facette. En vérité, le groupe n'a pas plus de droits que les individus qui le composent, et si une personne a le droit de quitter son travail, elle ne perd pas ce droit simplement parce que les autres ont décidé d'en faire autant au même moment.

De nombreux économistes de "droite"(23) considèrent que les lois anti-trust et les lois anti-entente devraient s'appliquer aux syndicats(24). Donc, même les syndicats volontaires tels que nous les avons décrits seraient illégitimes, car selon eux les "actions collusives" menées par les syndicats "'exploitent' la communauté tout entière" (26) en violant la souveraineté des consommateurs (27). Mais ceci montre seulement que ce que nous avons appelé laissez-faire est radicalement différent du capitalisme d'Etat. Revenons à la législation du travail.

Si on peut envisager que les syndicats menacent ou organisent une grève générale, il est inconcevable que les gouvernements édictent une loi les obligeant à reprendre le travail. Cela est parfaitement en accord avec le principe libertarien d"'auto-détention". Selon Murray Rothbard :

"Le 4 Octobre 1971, le Président Nixon invoqua le Taft Hartley Act pour obtenir une décision de justice obligeant les dockers à une suspension de grève de 80 jours; c'était la neuvième fois que le gouvemement fédéral utilisait cette loi dans une grève de dockers. Quelques mois auparavant, le responsable du syndicat d'enseignants de New York avait passé plusieurs jours en prison pour avoir violé une loi interdisant la grève aux employés du secteur public. Il est sans doute très satisfaisant pour le public d'être protégé des longues perturbations dues à une grève. Pourtant la 'solution' qui s'imposa fut de contraindre purement et simplement au travail ; les grévistes furent obligés, contre leur gré, de se remettre au travail. Une société revendiquant son opposition à l'esclavage, et un pays qui a déclaré hors la loi la servitude non volontaire n'ont pas d'excuse morale s'ils font appel à la contrainte légale ou judiciaire pour interdire la grève , ou mettre en prison les leaders syndicaux qui ont refusé d'obtempérer. L'esclavage est toujours très apprécié des esclavagistes"(27).

9. Le boycott

Une autre forme d'action légitime des syndicats est le boycott, qu'il soit "primaire" ou "secondaire". Le boycott décrit simplement le refus d'une personne de contracter avec une autre (28). Dans une société libre (capitalisme volontaire ou socialisme volontaire), chaque interaction doit avoir une base mutuelle, mais rien ne laisse prévoir que telle ou telle interaction doive avoir lieu. Je peux par exemple refuser de m'associer avec vous pour une raison X qui me paraît suffisante. Puisque le boycott est simplement un refus organisé de contracter, et que chaque personne a le droit d'agir ainsi, alors les gens peuvent le faire ensemble. Que dit Rothbard à cet égard ?

"Le boycott est une activité visant à persuader des gens d'éviter tout commerce avec une personne ou une firme donnée. L'objectif poursuivi par un boycott peut être blâmable, louable ou neutre d'un point de vue moral. Par exemple, il peut viser à persuader les gens de ne pas acheter des raisins cueillis par une main-d oeuvre non syndiquée ou bien, tout au contraire, par des ouvriers syndiqués. Dans notre perspective, ce qui importe, c'est que le boycott est purement volontaire, c'est une tentative de persuasion et, par conséquent, un mode d'action parfaitement juste et licite. Tout comme la diffamation, le boycott peut, en enlevant des clients à une entreprise, avoir pour conséquence de faire chuter la valeur de celle-ci mais cette action demeure un exercice parfaitement légitime du Droit de propriété et de la liberté d'expression. Que nous encouragions ou condamnions un boycott donné dépend de nos valeurs morales et de notre évaluation de l'objectif poursuivi ou de l'action entreprise. Mais, en soi, un boycott est légitime. Ceux qui le jugent moralement condamnable sont dans leur droit en organisant un contre-boycott pour influencer les consommateurs dans l'autre sens ou pour boycotter les boycotteurs. Tout cela est partie intégrante du processus de diffusion de l'information et du choc des opinions dans le contexte des droits de propriété privée.

Les boycotts appelés "secondaires" sont tout aussi légitimes malgré leur prohibition par la législation américaine actuelle du travail. Le boycott secondaire consiste pour un syndicat à persuader les consommateurs de cesser d'acheter auprès des entreprises qui maintiennent des relations commerciales avec les entreprises non syndicalisées visées par un boycott primaire. Répétons-le : dans une société libre, on a le Droit de mener ce genre d'action de persuasion, tout comme ceux qui s'y opposent ont le Droit de riposter par un contre-boycott"(29).

10. Le piquet de grève

Considérons maintenant une action syndicale illégitime. Ce sont des actes engagés par des syndicats coercitifs, alors qu'ils sont rejetés par les syndicats non-coercitifs. Le piquet de grève, par exemple, est illicite et devrait donc être mis hors-la-loi parce qu'il équivaut à la menace ou à la mise en oeuvre de la violence physique. C'est pour cette raison qu'il se démarque clairement du boycott. Dans cette action, l'objectif est d'empêcher ceux qui le voudraient (fournisseurs, clients, syndicats adverses , "vendus" ou briseurs de grève) de contracter avec l'employeur visé. Le boycott au contraire a pour but de mobiliser ceux qui sont déjà d'accord pour faire la grève et de les empêcher de faire les achats qui s'y rapportent. On peut véritablement essayer de convaincre ceux qui sont neutres mais dans un boycott, les moyens pour le faire sont strictement limités à des techniques non intrusives. Si l'on a recours à l'agression alors le boycott devient piquet de grève.

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En fait, il existe encore un sujet à propos duquel la position libérale n'est àmha pas claire du tout : le syndicalisme. De manière concrête, quels sont les pouvoirs devant être délégués aux syndicats, notamment en matière de salaires et de négociation lors de l'embauche ?

Je pense que tout le monde sera d'accord pour dire que les syndicats sont légitimes pour améliorer les conditions de vies dans l'entreprise (propositions pour améliorer le "bien-être" des travailleurs), …… En conséquence, il me parait légitime que les coalitions de travailleurs puissent jouer lors de la négociation du contrat de travail ; or j'ai l'impression que beaucoup de libéraux remettent en question cette dernière chose*

Je pense aussi que les syndicats ne devraient pas intervenir dans la négociation du contrat de travail. Car ce faisant ils ne défendent en rien le salarié potentiel, ils ne font que contrôler si celui-ci est bien engagé à des conditions qui ne mettent son emploi pas en concurrence, dans ses modalités, avec les autres salariés, sur un plan national. Et toutes ces "interdictions", font le code du travail. Protection de ci, protection de cela, afin de ne pas créer un précédent. Or le marché du travail et surtout pour un libéral, doit s'équilibrer "librement" entre les offres d'emploi et les postulants. Et cette "mécanique devrait permettre simplement l'emploi de tous ceux qui veulent et peuvent travailler.

Et c'est bien à quelque chose d'autre à laquelle nous assistons. A force de "défendre" les minima et maxima, les syndicats et l'état complice ne laissent plus jouer ce mécanisme naturel, d'où 10% au minimum de chômeurs et donc une population comparable qui ne peut vivre avec la chance de pouvoir gagner sa vie - car inemployable dans ces conditions - et qui, sont donc contraint de vivre de l'aide publique. Ce n'est pas normal.

Pour ce qui est des conditions de travail ou d'une négociation collective entre les salariés d'une entreprise et l'employeur, il me semble que les délégués du personnel peuvent utilement faire l'affaire. Et là pas besoin de syndicat. Je n'ai jamais vu pour ma part les syndicats, sur ce plan, défendre autre chose que des objectifs qui n'avaient rien à voir avec l'entreprise où ils intervenaient, mais des consignes syndicales venant de leurs centrales.

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Le futur potentiel salarié est en situation désavantagée face à l'employeur : même si la concurrence joue dans les deux sens dans les secteurs connaissant le plein emploi, ou même manquant de main d'oeuvre (ce qui est sensé être le cas général ou presque si le libéralisme économique est appliqué), il me semble qu'il existe beaucoup moins de patrons que de salariés, et qu'en conséquence, si les seconds sont facilement interchangeables, les premiers le sont beaucoup moins. En conséquence, il me parait légitime que les coalitions de travailleurs puissent jouer lors de la négociation du contrat de travail.
Avant de commencer, je te ferais remarquer qu'en toute logique (en suivant ton raisonnement type "pot-de-fer contre le pot-de-terre") il faudrait comparer le nombre d'entreprises avec le nombre de chômeurs, et non de salariés.

Ce serait de toutes façons trop simple : ce qui est important dans une négociation salariale est la rareté d'une compétence ou d'un ensemble de compétences au regard de la demande de cette ou ces compétences. Les individus étant d'une grande diversité, ayant des compétences professionnelles très variées, etc. ne sont généralement pas en concurrence les uns avec les autres à une échelle telle qu'ils en seraient indifférenciables individuellement aux yeux des employeurs. Une entreprise cherche généralement des profils bien précis, des qualités humaines définies avec soin, des expertises données, etc. et ne se contentent pas de "piocher" ses futurs salariés sans discernement dans la masse des chômeurs.

Ce que tu décris peut, il est vrai, probablement correspondre au cas bien particulier des personnes non-qualifiées ou qualifiées dans un domaine sans demande : les concernant, je crains que le recours aux syndicats soit sans aucun effet positif, et que le seul espoir de ces personnes réside dans leur mobilité professionnelle, dans leur capacité à se remettre en adéquation avec le marché de l'emploi (en se formant, serait-ce sur le tas), etc.

Les syndicats ne me semblent pas apporter une réponse satisfaisante à ces problèmes réels parce que dans ton schéma, ils n'interviennent que sur les symptômes et non sur les causes profondes. Au contraire même, ils enfoncent les salariés dans une démarche d'opposition vouée à ne donner aucun résultat si ce n'est nourrir le ressentiment et à motiver la néfaste intervention étatique. Des représentants du personnel peuvent cependant être utiles dans le fonctionnement d'une entreprise, mais c'est tout autre chose.

Enfin, il peut être intéressant de rappeler que les salaires ne sont pas que des salaires d'embauche et que le marge de négociation a souvent tendance à s'élargir avec le temps passé dans l'entreprise et avec l'expérience acquise.

En tout état de cause, conforter l'idée selon laquelle les syndicats sont l'ultime rempart pour protèger les pauvres petites gens de la rapacité de bidonnants patrons aux doigts fourchus est à la fois contre-productif et une injure à la réalité : ce qui permet aux gens de progresser dans la vie, ce n'est ni la jalousie, ni une sorte d'immobilisme autiste autruchesque, mais la capacité à s'adapter et à prendre en main sa vie.

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Le syndicaliste est pour moi le Public Enemy No. 1. Prononcez ce mot et je ne parviens plus à garder mon calme légendaire. Leurs agissements répétés sur la scène socio-économique me font dire :

"Les syndicats ne défendent plus le droit au travail, ils défendent le droit à la paresse"

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Je pense aussi que les syndicats ne devraient pas intervenir dans la négociation du contrat de travail. […]
Avant de commencer, je te ferais remarquer qu'en toute logique (en suivant ton raisonnement type "pot-de-fer contre le pot-de-terre") il faudrait comparer le nombre d'entreprises avec le nombre de chômeurs, et non de salariés. […]

En tout état de cause, conforter l'idée selon laquelle les syndicats sont l'ultime rempart pour protèger les pauvres petites gens de la rapacité de bidonnants patrons aux doigts fourchus est à la fois contre-productif et une injure à la réalité : ce qui permet aux gens de progresser dans la vie, ce n'est ni la jalousie, ni une sorte d'immobilisme autiste autruchesque, mais la capacité à s'adapter et à prendre en main sa vie.

Ok, ces raisonnements ce tiennent, il faut que je réfléchisse à ce sujet, mais à première vue, tout cela me semble cohérent.

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Ce serait de toutes façons trop simple : ce qui est important dans une négociation salariale est la rareté d'une compétence ou d'un ensemble de compétences au regard de la demande de cette ou ces compétences. Les individus étant d'une grande diversité, ayant des compétences professionnelles très variées, etc. ne sont généralement pas en concurrence les uns avec les autres à une échelle telle qu'ils en seraient indifférenciables individuellement aux yeux des employeurs. Une entreprise cherche généralement des profils bien précis, des qualités humaines définies avec soin, des expertises données, etc. et ne se contentent pas de "piocher" ses futurs salariés sans discernement dans la masse des chômeurs.

Oups, dans tout cela je crois que vous oubliez que 80% des postes qui sont à pourvoir ne demandent pas forcément une qualification préalable, comme un licencié en droit pour faire un métier juridique ou diplômé de médecine pour être médecin.

Pour ces 80% les entreprises cherchent avant tout des personnalités. Pas des êtres exceptionnels, mais des personnes qui savent d'abord être à l'heure, dire bonjour, analyser plus ou moins vite une situation et s'y adapter et des gens qui veulent s'investir dans leur travail, pas venir "revendiquer" un droit à un emploi que leur formation ou simplement le fait d'être français leur "réserverait". Et là, avec ces profils l'entreprise "miserait" sur la personnalité en face d'elle et uniquement là-dessus. Et en fonction des progrès fait par l'individu on l'accompagne de mois en mois en l'aidant autant qu'il montrera s'investir et progresser et comprendre. Mais en France ce n'est pas possible, car si en un mois vous ne l'avez pas jaugé, vous le gardez à vie sauf vouloir entrer dans les emmerdes. alors vous n'embauchez pas.

Tout est faussé.

Quand vous êtes jeune et que vous allez dans un pays libéral comme l'Angleterre en matière de droit du travail. Si on a besoin de quelqu'un qui doit mettre son intelligence dans son travail, on vous demandera vos diplômes, sinon non, votre "paraître" suffira et vous commencez tout de suite. Et c'est tout de suite et tous les jours que vous devez apprendre, progresser et montrer que vous remplissez le job. Et ce sera tout le temps qu'il faudra le faire pour continuer à être dans l'entreprise et toucher votre salaire. mais est-ce anormal ?

Est-ce normal qu'en France - à supposer que sur le papier on vous ait engagé en prenant le minimum de risque de vous voir faire l'affaire - après la période d'essai vous puissiez lever le pied et avoir un code du travail qui empêche votre licenciement et ce, même si vous montrez ne pas faire l'effort tous les jours de faire de votre mieux ?

Voilà la réalité de l'emploi. Et la jeunesse n'a pas été formée à s'intégrer au monde du travail par une Education Nationale corrompue par la gauche qui voulait "pourrir" la vie du grand capital.

Ils ont tué la "poule aux œufs d'or" !

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Je reprend donc ce fil avec les éléments que j'ai maladroitement évoqué dans le forum "actions":

(les syndicats) ont-ils le droit de négocier pour les salariés non adhérents? Par ailleurs, les salariés adhérents peuvent-ils refuser le résultat des négociations engagées par leurs représentants syndicaux?

Je donne un exemple: actuellement, "ma" branche discute de l'éventualité d'obliger les entreprises à prendre une mutuelle de groupe pour leurs salariés. J'avais proposé cela de mon proche chef il y a quelque temps: tous les salariés ont refusé parce que le contrat proposé n'était pas adapté à leur situation personnelle.

Bien entendu, dans un monde libre, comme le faisait remarquer Molinari, les salariés sont libres d'accepter ou non le résultat des négociations entreprises par leur syndicats et ces derniers ne sont pas légitimes pour décider pour qui que ce soit, adhérents ou non.

Il ne s'agit donc pas seulement de libéraliser la création de syndicats et d'abroger la notion de "représentativité", il faut aussi abroger la législation obligeant les salariés à se conformer aux résultats des négociations

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Je reprend donc ce fil avec les éléments que j'ai maladroitement évoqué dans le forum "actions":

Bien entendu, dans un monde libre, comme le faisait remarquer Molinari, les salariés sont libres d'accepter ou non le résultat des négociations entreprises par leur syndicats et ces derniers ne sont pas légitimes pour décider pour qui que ce soit, adhérents ou non.

Il ne s'agit donc pas seulement de libéraliser la création de syndicats et d'abroger la notion de "représentativité", il faut aussi abroger la législation obligeant les salariés à se conformer aux résultats des négociations

Tout à fait d'accord.

Et je dirais même plus, quand va-t-on revenir sur le "monople" syndical de "représentation" qui est donné à de soit disant "partenaires sociaux" qui manifestement et notoirement ne représentent plus personne avec 8% de salariés syndiqués même pas le tiers des salariès de gauche ! Nos gouvernants auraient-ils à ce point peurs de leurs pouvoirs de nuisance, c'est pourtant simple de leur enlever.

Les français ont suffisament et démocratiquement démontrés qu'ils n'étaient pas leurs représentants.

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Invité Arn0
les salariés sont libres d'accepter ou non le résultat des négociations entreprises par leur syndicats et ces derniers ne sont pas légitimes pour décider pour qui que ce soit, adhérents ou non.
Si les salariés sont libres d'adhérer ou non à un syndicat celui-ci est libre de virer ceux qui ne respecte pas ses consignes.
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Je reprend donc ce fil avec les éléments que j'ai maladroitement évoqué dans le forum "actions":

Bien entendu, dans un monde libre, comme le faisait remarquer Molinari, les salariés sont libres d'accepter ou non le résultat des négociations entreprises par leur syndicats et ces derniers ne sont pas légitimes pour décider pour qui que ce soit, adhérents ou non.

Il ne s'agit donc pas seulement de libéraliser la création de syndicats et d'abroger la notion de "représentativité", il faut aussi abroger la législation obligeant les salariés à se conformer aux résultats des négociations

D'autant qu'on est en pleine 'grande nurserie" pour reprendre le titre d'un ouvrage qui vient de sortir.

Un employeur et un salarié sont ils des adultes ou des enfants ayant besoin d'être chaperonnés par un papa gouvernemental et une maman syndicale ?

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Un employeur et un salarié sont ils des adultes ou des enfants ayant besoin d'être chaperonnés par un papa gouvernemental et une maman syndicale ?

facile, des adultes… les enfants ne peuvent être ni employeur ni salarié :icon_up:

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Invité Arn0
Et?

Ben si un syndicat (ou un cartel de syndicat) est suffisamment puissant il peut bloquer l'embauche des employés non syndiqué. Dès qu'une entreprise embauche des salariés non syndiqué ou qui ne respectent pas les conditions de travail décidées par le syndicat, celui-ci donne comme consigne à ses membres d'arrêter de travailler pour l’entreprise en question. Ceux qui ne respectent pas les consignes syndicales sont victimes d’ostracisme. Ca c’est vu dans le showbiz américain (les syndicat d’acteurs sont très puissants). Ce genre d'action est légitime.

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  • 5 weeks later...

:icon_up:

J'avais lu cela sur internet, j'étais assez d'accord bien que n'étant pas libertarien.

http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…=0entry139082

Intéressant mais le lien n’est pas le bon. Voici l’adresse :

http://www.libres.org/francais/articles/ec…1.htm#_ftnref21

trouvée dans un post de Molinari :

http://www.liberaux.org/index.php?s=&showt…ndpost&p=139537

Je pense aussi que les syndicats ne devraient pas intervenir dans la négociation du contrat de travail. Car ce faisant ils ne défendent en rien le salarié potentiel, ils ne font que contrôler si celui-ci est bien engagé à des conditions qui ne mettent son emploi pas en concurrence, dans ses modalités, avec les autres salariés, sur un plan national. Et toutes ces "interdictions", font le code du travail. Protection de ci, protection de cela, afin de ne pas créer un précédent. Or le marché du travail et surtout pour un libéral, doit s'équilibrer "librement" entre les offres d'emploi et les postulants. Et cette "mécanique devrait permettre simplement l'emploi de tous ceux qui veulent et peuvent travailler.

En théorie je suis assez d’accord, mais en pratique cela dépend de l’avancée du développement économique du pays concerné. Dans nos pays développés, il est assez facile de tenir ce type de discours (plein de bon sens au demeurant), mais cela devient plus délicat en période de crise profonde (1929), en cas de choc dans la transition (économie rurale/industrielle) ou tout simplement dans les pays en développement.

Je n'ai jamais vu pour ma part les syndicats, sur ce plan, défendre autre chose que des objectifs qui n'avaient rien à voir avec l'entreprise où ils intervenaient, mais des consignes syndicales venant de leurs centrales.

Moi m’sieur ! moi m’sieur ! J’en ai vu… les "syndicats libres"… autrefois regroupés dans une confédération: la CSL… et il y en a sûrement d’autres CFTC par exemple? (là je ne sais pas)

Ca doit bien exister aussi à l’étranger.

Avant de commencer, je te ferais remarquer qu'en toute logique (en suivant ton raisonnement type "pot-de-fer contre le pot-de-terre") il faudrait comparer le nombre d'entreprises avec le nombre de chômeurs, et non de salariés.

Bien vu, cela rejoint ce que je dis sur les périodes de crise et la situation économique du pays concerné.

Ce que tu décris peut, il est vrai, probablement correspondre au cas bien particulier des personnes non-qualifiées ou qualifiées dans un domaine sans demande : les concernant, je crains que le recours aux syndicats soit sans aucun effet positif, et que le seul espoir de ces personnes réside dans leur mobilité professionnelle, dans leur capacité à se remettre en adéquation avec le marché de l'emploi (en se formant, serait-ce sur le tas), etc.

Sur le long terme sans aucun doute mais pendant les périodes de transition (crise de 1929), seuls des syndicats peuvent limiter «la casse» face aux situations proche de l’esclavage que peuvent provoquer des changement trop brutaux.

Les syndicats ne me semblent pas apporter une réponse satisfaisante à ces problèmes réels parce que dans ton schéma, ils n'interviennent que sur les symptômes et non sur les causes profondes. Au contraire même, ils enfoncent les salariés dans une démarche d'opposition vouée à ne donner aucun résultat si ce n'est nourrir le ressentiment et à motiver la néfaste intervention étatique.

C’est juste mais c’est une position d’anarcap…

En tant qu’affreux interventionniste, la participation de l’Etat, bien que souvent néfaste sur le long terme je l’admets, peut se révéler nécessaire si elle aide à trouver l’équilibre entre l’offre et la demande dans les revendications à court terme. Bien sûr, l’intervention de l’Etat dans ces domaines, c’est presque toujours l’éléphant dans le magasin de porcelaine… et cela doit être considéré par les parties (les 3) comme un échec. Maintenant, cela peut aussi les motiver pour trouver un accord afin d’éviter l’intervention… A l’Etat de son côté de n’intervenir qu’en cas d’absolue nécessité (morale ou de fait).

Des représentants du personnel peuvent cependant être utiles dans le fonctionnement d'une entreprise, mais c'est tout autre chose.

Le choix des parfums pour le distributeur de boisson ? Non je rigole… pourriez vous développer ?

En tout état de cause, conforter l'idée selon laquelle les syndicats sont l'ultime rempart pour protèger les pauvres petites gens de la rapacité de bidonnants patrons aux doigts fourchus est à la fois contre-productif et une injure à la réalité : ce qui permet aux gens de progresser dans la vie, ce n'est ni la jalousie, ni une sorte d'immobilisme autiste autruchesque, mais la capacité à s'adapter et à prendre en main sa vie.

C’est certain mais là encore c’est plus vrai chez nous (pays riches) qu’ailleurs, et il serait dommage de limiter la discussion à notre petit horizon non?

Je reprend donc ce fil avec les éléments que j'ai maladroitement évoqué dans le forum "actions":

Bien entendu, dans un monde libre, comme le faisait remarquer Molinari, les salariés sont libres d'accepter ou non le résultat des négociations entreprises par leur syndicats et ces derniers ne sont pas légitimes pour décider pour qui que ce soit, adhérents ou non.

Il ne s'agit donc pas seulement de libéraliser la création de syndicats et d'abroger la notion de "représentativité", il faut aussi abroger la législation obligeant les salariés à se conformer aux résultats des négociations

C’est très intéressant ce dernier point mais je crains qu’il ne soit inapplicable dans la réalité. Comment faire en cas de pression d’un empoyeur auprès de ses salariés pour qu’ils demandent à sortir du cadre obtenu par le « résultat des négociations. Evidemment nos adversaires sont dans la caricature mais il faudrait veiller à ne pas tomber dans l’angelisme…

Ben si un syndicat (ou un cartel de syndicat) est suffisamment puissant il peut bloquer l'embauche des employés non syndiqué. Dès qu'une entreprise embauche des salariés non syndiqué ou qui ne respectent pas les conditions de travail décidée par le syndicat, celui-ci donne comme consigne à ses membres d'arrêter de travailler pour l’entreprise en question. Ceux qui ne respectent pas les consignes syndicales sont victimes d’ostracisme. Ca c’est vu dans le showbiz américain (les syndicat d’acteurs sont très puissants). Ce genre d'action est légitime.

Ce genre d’action est effectivement légitime mais pose quand même un problème : il faut s’assurer que la liberté de créer un syndicat est respectée… et non entravée comme c’est souvent le cas par les autres syndicats en place, avec la complicité de l’Etat parfois.

C’est en tout cas plus légitime que l’action de type «pression sociale» (ostracisme, frein à la promotion, impossibilité d’obtenir les bons postes, mutations) de la part des collègues et de la hiérarchie dans l’éducation nationale, à l'encontre des non-syndiqués ou pire "mal syndiqués".

PS désolé pour le décalage première discussion / mon post, mais je ne suis pas en mesure de suivre le forum au jour le jour.

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A la demande de La Fougère, j'ai lu ce fil en vitesse et je fais donc quelques remarques :

- Il faut arrêter de croire que les crises monétaires (dont celle de 1929, la plus fameuse) sont inhérentes au marché libre. La crise de 29 est en dernière analyse une conséquence de la nationalisation de la Fed en 1913 et de la manipulation monétaire étatique (voir Mises, Hayek et Rothbard pour leur "Austrian theory of business cycles" mais aussi Milton Friedman).

- Pourquoi distinguer les situations des pays riches et des pays pauvres? Les lois économiques s'appliquent en tout lieu et à tout instant.

- Gustave de Molinari a largement traité ce sujet, ça vaut la peine de le lire (notamment son concept de "bourse de travail").

- Je n'ai rien à redire sur le texte de Walter Block, il me semble avoir réglé la question et son analyse est tout à fait acceptable pour un libéral classique.

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A la demande de La Fougère, j'ai lu ce fil en vitesse et je fais donc quelques remarques :

J’espère ne pas vous avoir importuné, en même temps vous étiez cité ici plus d’une fois, alors vous faire signe me paraissait naturel.

- Il faut arrêter de croire que les crises monétaires (dont celle de 1929, la plus fameuse) sont inhérentes au marché libre. La crise de 29 est en dernière analyse une conséquence de la nationalisation de la Fed en 1913 et de la manipulation monétaire étatique (voir Mises, Hayek et Rothbard pour leur "Austrian theory of business cycles" mais aussi Milton Friedman).

Mais je ne fais pas partie des croyants :icon_up: … il y a d’ailleurs quelques fils sur le sujet ici…

Ce que je dis simplement c’est que les syndicats ont un rôle plus ou moins grand à jouer selon la situation économique, et donc le rapport de force réel entre chômeurs en grand nombre et faiblesse de l’offre d’emplois. En cas de déséquilibre violent entre l’offre et la demande, je ne nie pas que seul le marché puisse rétablir l’équilibre, mais cela ne se fait pas toujours sans casse (sur un plan humain) ni sans se faire attendre, surtout quand on crève de faim.

J’ai d’ailleurs l’impression, mais cela demande confirmation de l’auteur, qu’un post va un peu dans ce sens :

Avant de commencer, je te ferais remarquer qu'en toute logique (en suivant ton raisonnement type "pot-de-fer contre le pot-de-terre") il faudrait comparer le nombre d'entreprises avec le nombre de chômeurs, et non de salariés.

asthenik, si vous êtes dans le coin? :doigt:

- Pourquoi distinguer les situations des pays riches et des pays pauvres? Les lois économiques s'appliquent en tout lieu et à tout instant.

Idem que ci-dessus : trop violent déséquilibre entre l’offre et la demande

- Gustave de Molinari a largement traité ce sujet, ça vaut la peine de le lire (notamment son concept de "bourse de travail").

Vous me conseillez un livre en particulier ou un lien peut être ? Je ne demande qu’à me perfectionner.

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C’est très intéressant ce dernier point mais je crains qu’il ne soit inapplicable dans la réalité. Comment faire en cas de pression d’un empoyeur auprès de ses salariés pour qu’ils demandent à sortir du cadre obtenu par le « résultat des négociations.

C'est illogique: si les salariés demandent et obtiennent un truc par la pression, pourquoi y renonceraient-ils par la pression de leur employeur? Cela n'a pas de sens.

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C'est illogique: si les salariés demandent et obtiennent un truc par la pression, pourquoi y renonceraient-ils par la pression de leur employeur? Cela n'a pas de sens.

Parce qu'il est plus facile de faire pression sur des individus, pris individuellement, que sur un groupe d'individus coalisés dans un syndicat. Si la distinction et possible et que l'employé à la possibilité de sortir du cadre de la protection que lui offre une convention collective, par exemple, comment savoir s'il le fera toujours sous l’effet de sa propre volonté, ou sous la pression d'un petit chef, ou encore d'un employeur peu scrupuleux?

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Parce qu'il est plus facile de faire pression sur des individus, pris individuellement, que sur un groupe d'individus coalisés dans un syndicat. Si la distinction et possible et que l'employé à la possibilité de sortir du cadre de la protection que lui offre une convention collective, par exemple, comment savoir s'il le fera toujours sous l’effet de sa propre volonté, ou sous la pression d'un petit chef, ou encore d'un employeur peu scrupuleux?

Ce n'est pas parce que le pouvoir ultime de décision revient à chaque individu qu'il est impossible de s'associer dans des négociations. A chacun de faire son calcul, rien de nouveau là-dedans.

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Défendre le droit syndical est essentiel.

Mais la loi doit être appliquée : piquets de grêve (blocage), sabotage, violence…. => condamnation.

Et réciproquement, quand c'est l'employeur ou des hommes de main qui utilise la violence.

Par contre un employeur doit avoir le droit de licencier les grevistes et de les remplacer par d'autres… tel que prévu ou non dans le contrat d'embauche. En pratique, il n'a pas souvent intérêt à le faire.

Le chomage doit être suffisament bas pour que les salariés sachent se rendre indispensable.

Et les syndicats suffisament fort et représentatif pour faire pression sans avoir à utiliser le blocage.

Le boycott de la consommation et l'actionnariat salarié peuvent aussi être des moyens de pression.

Un employeur irrespectueux (qui licencie les syndiqués, par exemple) verra tous les bons salariés le fuir et sa boite piquera du nez.

L'utilité des syndicat est plus de défendre un salarié floué (heure supplémentaire non payé), de dénoncer des conditions de travail dangereuses, ou du travail au noir, et de porter des souhaits communs. Mais en cas de conflit, l'arme finale c'est la démission collective, pas le blocage.

Malheureusement, vu que perdre un emploi signifie aujourd'hui presque toujours un drame personnel, la démocratie amenera des lois crispées en ce qui concerne les licenciements. Et les syndicats seront perçus comme des remparts anti-licenciement. La solution n'est évidemment pas de ne plus être démocrate (la démocratie étant le pire système à l'exception de tout les autres), mais de flexibiliser le marché du travail, faire baisser le chômage, apprendre la responsabilité à l'école, libérer le système d"indemnisation, et mettre en place un "bouclier social".

On doit réorienter et simplifier les dépenses sociales pour qu'une fin de contrat soit plus facile à vivre. Et ré-équilibre le rapport de force en faveur du salarié (baisse du chômage). Alors on progressera vers une liberté contractuelle, et les syndicats bloqueur anti-licenciement nationaliseur n'auront plus de raison d'être.

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@Joanes K-Parijs

Ce que vous dites me parait à la fois juste et cohérent mais part d’un présupposé :

Le chômage doit être suffisamment bas pour que les salariés sachent se rendre indispensable.

Que dire alors dans le cas d’un déséquilibre violent en défaveur des demandeurs d’emplois, comme je l’ai évoqué plus haut à plusieurs reprises ? Votre réponse me parait adaptée au cas de la France au moment où nous discutons mais peut être pourrions nous avoir une approche plus globale…

Ce n'est pas parce que le pouvoir ultime de décision revient à chaque individu qu'il est impossible de s'associer dans des négociations. A chacun de faire son calcul, rien de nouveau là-dedans.

Oui, nous discutions de ce point (mais ce n’était pas clair) :

il faut aussi abroger la législation obligeant les salariés à se conformer aux résultats des négociations

Merci pour le lien, j’étudie dès que possible.

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asthenik, si vous êtes dans le coin? :icon_up:
Toujours dans le coin :doigt:

Je disais que (contrairement au raisonnemment qu'avait tenu Toast auparavant en appuyant son argumentation sur le rapport - défavorable en permanence à l'égard des individus - entre le nombre d'entreprise et le nombre de salariés) le rapport important pour juger de la capacité de négociation des individus est celui entre le nombre de chômeurs et le nombre d'entreprises ou plus précisèment le nombre de postes à pourvoir dans ces entreprises : on retrouve par ce raisonnement ce que le bon sens indique, à savoir que le pouvoir de négociation est variable selon des critères tels que la conjoncture générale et sectorielle, le nombre de salariés potentiels, etc.

Sur le long terme sans aucun doute mais pendant les périodes de transition (crise de 1929), seuls des syndicats peuvent limiter «la casse» face aux situations proche de l'esclavage que peuvent provoquer des changement trop brutaux.
Je ne suis pas convaincu du fait que pendant une période de crise violente, sans même m'étendre sur l'origine généralement étatique des crises, les syndicats puissent jouer un rôle positif : que peuvent-il véritablement faire ? Lors d'une crise (qui plus est violente), les entreprises sont elles-aussi dans une situation difficile, et je ne crois pas que rentrer dans un conflit social coûteux, démotivant et qui exacerbe l'opposition patron/salarié dans le but d'arracher soit que les emplois soient sauvés, soit que les salaires soient maintenus, aide vraiment à améliorer la situation. Evidemment je ne nie pas qu'une crise violente est un moment difficile à passer, mais c'est bien pour cette raison qu'il faut plutôt essayer d'en sortir le plus vite possible (en laissant les entreprises s'adapter sans autres contraintes que celles auxquelles elles se sont contractuellement engagées).
C'est juste mais c'est une position d'anarcap…
C'est juste parce que c'est une position anarcap :warez:
En tant qu'affreux interventionniste, la participation de l'Etat, bien que souvent néfaste sur le long terme je l'admets, peut se révéler nécessaire si elle aide à trouver l'équilibre entre l'offre et la demande dans les revendications à court terme.
Je ne suis pas sûr de bien comprendre pourquoi l'offre et la demande aurait besoin d'une intervention étatique pour se rejoindre… J'ai en fait le sentiment que les effets positifs que tu classes à "court terme" sont en fait les effets visibles à court terme de l'action étatique (telle usine ne ferme pas par exemple) c'est à dire "ce que l'on voit", et que les effets que tu dis "à long terme" sont ceux "que l'on ne voit pas". En réalité "ce que l'on voit" et "ce que l'on ne voit pas" sont quasi-concomitants. J'insiste aussi sur le fait que les résistances à l'adaption d'une entreprise à une nouvelle donne, peut l'amener à faire faillite, et qu'une faillite en entraîne d'autres…
Bien sûr, l'intervention de l'Etat dans ces domaines, c'est presque toujours l'éléphant dans le magasin de porcelaine… et cela doit être considéré par les parties (les 3) comme un échec. Maintenant, cela peut aussi les motiver pour trouver un accord afin d'éviter l'intervention… A l'Etat de son côté de n'intervenir qu'en cas d'absolue nécessité (morale ou de fait).
Un certain nombre des problèmes que pose l'intervention étatique (une entreprise peut faire faillite, une entreprise doit pouvoir s'adapter à une nouvelle donne économique, l'Etat n'est pas omniscient et ne peut pas s'immiscer dans les affaires des entreprises de manière adaptée, l'Etat n'est pas connu pour sa grande sagesse, etc.) ont déjà été évoqués. Pourquoi estimes-tu que faire confiance à la charité volontaire de ceux qui auraient été relativement épargnés par la crise, aux solidarités familiales, à la capacité des individus à se constituer une épargne de sécurité, etc. ainsi que laisser librement les entreprises s'adapter à un marché qui aurait été modifiée brutalement est une moins bonne solution qu'une intervention étatique qui créerait des résistances à l'adapation des entreprises, alourdirait le processus de faillites en cascade ?
Le choix des parfums pour le distributeur de boisson ? Non je rigole… pourriez vous développer ?
Je pense à des contrats "type" à l'intérieur d'une entreprise, à la mise au point de projets visant à améliorer la qualité de vie au boulot (bibliothèque, vidéothèque, salle de sport, garderie, etc.) ou qui renforcent l'esprit de corps, la fierté d'appartenir à cette boîte, etc. Cela vaut surtout pour les très grande boîte mais je crois que les représentants du personnel peuvent être associés ou être à l'origine de ce type d'initiative.
C'est certain mais là encore c'est plus vrai chez nous (pays riches) qu'ailleurs, et il serait dommage de limiter la discussion à notre petit horizon non?
C'es tout de même curieux comme raisonnement : il y aurait donc un seuil de pib/habitant à partir duquel les individus seraient plus à même de diriger leur vie et où l'économie serait plus saine sans interférence étatique ? Partout dans le monde, il me semble que la prioriété est de faire respecter le droit individuel… et le reste suivra naturellement.
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Il y a tout de même quelque chose qui me dérange là dedans… Les syndicats sont peut-être inutiles (je ne le pense pas, mais c'est un point de vue qui se défend comme un autre), mais dans le cadre d'un système libéral ou mieux encore, anarcho-capitaliste, que peut-on faire ?

Par exemple : les employés, tous syndiqués, d'une entreprise X exigent une augmentation de salaire. D'un côté cela peut être bénéfique (le patron peut profiter d'une situation qui lui est avantageuse), d'un autre côté, cela peut fortement désinciter le patron à embaucher plus, puisque sous l'effet de la grève (imaginons) prolongée, il se trouve par la force des choses conduit à augmenter fortement les salaires. Que peut-on trouver à redire à cela ? C'est curieux, parce que j'ai presque l'impression que ressurgit ici le spectre du marxisme, comme quoi le marché du travail ne serait pas vraiment un marché comme les autres…

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Parce qu'il est plus facile de faire pression sur des individus, pris individuellement, que sur un groupe d'individus coalisés dans un syndicat. Si la distinction et possible et que l'employé à la possibilité de sortir du cadre de la protection que lui offre une convention collective, par exemple, comment savoir s'il le fera toujours sous l’effet de sa propre volonté,

Ben non puisque l'individu en question est adhérent d'un syndicat: si pression du patron, action du syndicat.

Par conséquent, à partir du moment ou un salarié décide de ne pas suivre le résultat des négociations, c'est qu'il y trouve un avantage supérieur.

Je constate que tu utilises la propagande syndicale illogique comme argumentation. Cette propagande vise à produire une législation permettant d'externaliser la pression sur l'employeur via la violence étatique. Ainsi, les syndicats peuvent imposer moultes réglementations et s'arroger des privilèges à moindres coûts aux dépends de ceux qui les fonts vivre :icon_up:

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perso j'ai tendance à penser qu'une grève pour:

-une entreprise en forte concurrence sur son marché

-avec la possibilité pour le patron de virer les grevistes (et en priorité les syndiqués puisque c'est son droit…)

-sachant qu'un individu n'aurait pas intéret à participer à la greve et à subir les forts risques de perte de l'emploi et en tout cas de perte de salaire, mais à jouer le passager clandestin en profitant du mouvement des autres

-sans piquets de greve

n'aurait que peu de chance de réussir…

Ensuite, le syndicat en tant que pression, coordination me semble conforme au libéralisme. Par contre en terme de représentation non, il ne pourrait représenter que les individus qui lui ont donné ce mandat mais n'appliquons surtout pas des idées de vote ou de majorité que l'on a déja du mal à accepter d'un point de vue étatique.

Par exemple : les employés, tous syndiqués, d'une entreprise X exigent une augmentation de salaire. D'un côté cela peut être bénéfique (le patron peut profiter d'une situation qui lui est avantageuse), d'un autre côté, cela peut fortement désinciter le patron à embaucher plus, puisque sous l'effet de la grève (imaginons) prolongée, il se trouve par la force des choses conduit à augmenter fortement les salaires. Que peut-on trouver à redire à cela ? C'est curieux, parce que j'ai presque l'impression que ressurgit ici le spectre du marxisme, comme quoi le marché du travail ne serait pas vraiment un marché comme les autres…

Imaginons que tous les consommateurs d'une entreprise X exigent une baisse de prix. Sous l'effet d'une greve d'achat l'entreprise est obligée de baisser son prix.

ouf on se débarasse de Marx…

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Il y a tout de même quelque chose qui me dérange là dedans… Les syndicats sont peut-être inutiles (je ne le pense pas, mais c'est un point de vue qui se défend comme un autre), mais dans le cadre d'un système libéral ou mieux encore, anarcho-capitaliste, que peut-on faire ?

Par exemple : les employés, tous syndiqués, d'une entreprise X exigent une augmentation de salaire. D'un côté cela peut être bénéfique (le patron peut profiter d'une situation qui lui est avantageuse), d'un autre côté, cela peut fortement désinciter le patron à embaucher plus, puisque sous l'effet de la grève (imaginons) prolongée, il se trouve par la force des choses conduit à augmenter fortement les salaires. Que peut-on trouver à redire à cela ?

Cela dépend du contrat qui lie le salarié à l'entreprise. Si ce contrat prévoit que les salariés peuvent arrêter le travail pour lequel ils sont payés lorsque leur syndicat l'a décidé, alors les dirigeants de l'entreprise sont contraints de négocier. Je ne crois cependant pas que ce genre de clause se populariserait et que devienne fréquent d'entamer un bras de fer vindicatif entre salariés et entreprises. La situation saine serait que la contrainte pesant sur l'entreprise soit la perte de productivité de salariés peu motivés, les départs de salariés mécontents des conditions salariales, les difficultés à embaucher, etc. Je suis tout de même un peu chagriné que tu ne sembles pas bien te rendre compte de l'immoralité du salarié qui n'ayant pas pu obtenir pour ses qualités propres une rémunération supérieure à celle qu'il a obtenu, cherche à soutirer à l'entreprise plus que ce à quoi elle s'était engagée par une tentative collective de sabotage…
C'est curieux, parce que j'ai presque l'impression que ressurgit ici le spectre du marxisme, comme quoi le marché du travail ne serait pas vraiment un marché comme les autres…
Rien d'étonnant de déboucher sur le marxisme en souhaitant réserver une place importante aux organisations syndicales : elles sont la manifestation concrète de l'idéologie marxiste et de la lutte des classes. Le marché du travail est évidemment un marché comme un autre, il n'est que gangréné par une idéologie statique d'opposition, de revendication, etc. Un ami cuisinier chef-patissier à New York m'a souvent fait part des difficultés que rencontrent là-bas les restaurants pour fidéliser des salariés qui pour 20 euros de plus par mois, n'hésitent pas à changer de boulot : si l'on veut rendre service aux gens, il faudrait à mon avis leur conseiller de mettre la pression sur leur entreprise en montrant que leur dynamisme personnel leur permet d'être toujours à la recherche de nouvelles opportunités même extérieures à l'entreprise.
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C'est curieux, parce que j'ai presque l'impression que ressurgit ici le spectre du marxisme, comme quoi le marché du travail ne serait pas vraiment un marché comme les autres…

Absolument… l’individu n’est pas une marchandise… :icon_up:

… non sérieux, ce que l’on peut accepter comme perte ou simple surplus avec des choses, devient intolérable avec des humains. C’est tout naturel me semble-t-il.

En fait, ce n’est pas réellement «curieux», je dirais plutôt que c’est intuitif, et c’est ce qui complique la discussion… et comme vous l’aurez deviné, j’ai la même intuition :

«le marché du travail ne serait pas vraiment un marché comme les autres…»

J’aime beaucoup l’approche : discussion et vulgarisation. Exactement, je pense, le genre de texte à mettre le plus souvent possible en avant pour «éduquer» les anti-libéraux.

J’invite tout le monde à le lire mais par commodité je vais citer quelques passages, au risque d’être illisible auprès de ceux qui ne l’auraient pas lu.

L'ÉCONOMISTE.

Eh ! bien, si vous examinez de près la situation des ouvriers vis-à-vis des entrepreneurs d'industrie, vous la trouverez parfaitement analogue à celle des marchandes d'oranges vis-à-vis de leurs acheteurs.

Si vous examinez de même la situation des entrepreneurs vis-à-vis des ouvriers, vous la trouverez absolument semblable à celle de Fossin vis-à-vis de sa clientèle.

Le travail, en effet, est une denrée essentiellement périssable, en ce sens que le travailleur, dénué de ressources, est exposé à périr dans un bref délai, s'il ne trouve point à placer sa marchandise. Aussi le prix du travail peut-il tomber excessivement bas, dans les moments où l'offre du travail est considérable et où la demande est faible.

Heureusement, la bienfaisance s'interpose alors, en enlevant du marché pour les nourrir gratis une partie des travailleurs qui offrent inutilement leurs bras. Si la bienfaisance est insuffisante, le prix du travail continue à baisser jusqu'à ce qu'une partie du travail inutilement offert périsse. Alors l'équilibre commence de nouveau à se rétablir.

Le problème est que le prix du travail peut continuer à baisser jusqu'à ce qu'il soit quasiment impossible aux travailleurs de simplement nourrir convenablement leurs familles, et cela alors même que la «bienfaisance» est insuffisante.

J’ai donc là un aveu de faiblesse de «l’économiste» qui tient le rôle du libéral.

Maintenant, comme vous le constaterez dans la suite du texte, «l’économiste» révolutionne la perception que nous avons de «l’assurance chômage» qui pourrait être proposée par les syndicats eux-mêmes.

C’est tout a fait passionnant mais peut être un peu trop utopique pour moi. Les syndicats ont pour (ou devrait avoir pour) ressource les cotisation de leur syndiqués. Or en cas de baisse du prix du travail, et donc de revenus de leurs cotisants, ils auraient à faire face à d’une part une explosion des demandes «d’indemnités chômage», et de l’autre une chute des rentrées par cotisations. Situation qui deviendrait rapidement intenable, et je ne parle même pas de la gestion d’un tel système, sans compter qu’il deviendrait quasiment obligatoire, de fait, de se syndiquer.

Je reprends l'exemple de la marchande d'oranges : elle vend, je suppose, journellement une centaine d'oranges. Un jour la demande baisse de moitié, on ne lui en demande plus que cinquante. Si elle persiste ce jour-là à en vouloir cent, elles sera obligée d'abaisser notablement le prix, et elle éprouvera une perte sensible. Il y aura avantage pour elle à retirer du marché l'excédant de cinquante oranges, dussent ces oranges réservées pourrir dans la journée.

Eh bien ! la situation est absolument la même pour les ouvriers marchands de travail.

LE CONSERVATEUR.

Je le veux bien, mais qui consentira à jouer le rôle des oranges destinées à mourir en magasin ?

L'ÉCONOMISTE.

Individuellement, personne ! mais si les ouvriers sont intelligents et si la loi ne les empêche pas de s'entendre, savez-vous ce qu'ils feront ? au lieu de laisser le salaire tomber progressivement à mesure que la demande baissera, ils retireront du marché l'excédant dont la présence motive cette baisse.

LE CONSERVATEUR.

Mais, encore une fois, qui consentira à se laisser retirer du marché ?

L'ÉCONOMISTE.

Personne sans doute, si la masse n'indemnise pas ceux qui se retireront ; mais il y aura concurrence pour quitter le marché, si elle alloue aux ouvriers retirés une indemnité égale au salaire qu'ils recevraient en travaillant.

Encore une fois je lis ici avant tout un aveu de faiblesse :

« Je le veux bien, mais qui consentira à jouer le rôle des oranges destinées à mourir en magasin?»

Décidemment non, le marché du travail n’est pas vraiment un marché comme les autres…

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