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@Lancelot : sur le rôle de l'écriture et son apport paradoxale, je pense à Pierre Clastres et sa société sans État, ainsi qu'à son disciples américain JC Scott (The art of not being governed) : les deux montrent à quel point l'insaisissabilité des peuples sans État provient aussi de la non institutionnalisation de l'écriture.

J'avais déjà lu du Clastres mais je n'en ai pas retenu grand chose. Il faudrait que je m'y replonge.

 

Lévi-Strauss s'émerveille d'avoir redécouvert la distinction de Ferdinand Tönnies entre communauté et société, celle de Durkheim entre solidarité mécanique et solidarité organique, ou encore de Tocqueville entre aristocratie et démocratie ? Mais c'est qu'il va encore améliorer ma haute opinion du structuralisme, le bougre !

 

Sinon, ces préjugés sur l' "authenticité" de la vie villageoise (ce paradis perdu à cause du méchant capitalisme industriel urbanisateur), rappellent furieusement Heidegger, entre autres.

Un point important (et ce pourquoi Rincevent tapait très juste avec Dunbar) c'est la notion que la nature des relations sociales dépend essentiellement de la taille du groupe, qu'il y aurait une espèce de taille naturelle des sociétés humaines au delà de laquelle on a besoin de compenser la perte des liens directs par des artifices techniques. Mécanismes de compensation qui sont d'ailleurs extrêmement efficaces et bénéfiques pour la division du travail et l'économie, mais n'est-ce pas la source d'un gros paquet des dérives qu'on peut constater dans le domaine politique ?
  • Yea 1
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Le pire roman que j'ai lu c'est les paysans de Balzac. J'en veux toujours à mon prof de seconde de nous avoir dégoûté de Balzac avec cette horreur. Le seul truc bien qu'il nous ai fait lire c'est Britannicus de Racine.

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Mme Bovary est un chef-d'oeuvre en ce sens que la forme et le fond s'y marient parfaitement. Ce qui n'empêche pas de trouver éventuellement le tout très chiant...

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C'est volontairement un peu long a démarrer.

 

En gros, ça décolle vraiment quand elle se suicide avec un poison lent et mal dosé. À la fin du livre, en fait.

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Flaubert est un artiste radical qui n'a pas eu peur d'écrire des passages chiants pour illustrer la chiantitude de la vie de la Bovary. La fin est d'une cruauté rarement atteinte, je trouve.

 

Pour le lecteur, indéniablement.

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C'est un peu dommage de passer a cote d'un tel texte, surtout que Flaubert est un maître de l'ironie, mais enfin c'est pas très grave non plus.

 

Ah mais il a très bien écrit un texte chiantissime, je ne lui retire pas.

  • Yea 1
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Comment expliques-tu que ce roman reste, alors ? Bien que je trouve l'Education sentimentale meilleur, Flaubert a quand même dû mettre le doigt sur quelque chose pour que l'on en parle encore plus d'un siècle après sa mort.

 

Il s'est juste débrouillé pour ne rien écrire de politiquement dangereux ou de subversif (c'est pas Les châtiment ou La philosophie dans le boudoir quoi).

 

Certains admirent la "difficulté" d'écrire Madame Bovary (4 ans de travail). Probablement les même qui raffolent de Picasso, parce que, l'important voyez-vous n'est pas que se soit beau ou plaisant, mais "dur à faire."

 

Et puis avec l'inertie de l'éducation nationale, Flaubert ayant survécu dans le système suffisamment longtemps, on ne peut plus l'en sortir, il faut continuer à infliger ça aux élèves, même si plus personne ne sait pourquoi.

  • Nay 1
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Certains admirent la "difficulté" d'écrire Madame Bovary (4 ans de travail). Probablement les même qui raffolent de Picasso, parce que, l'important voyez-vous n'est pas que se soit beau ou plaisant, mais "dur à faire."

 

 

 

D'ailleurs, je n'avais pas prêté attention à ce passage mais, en général, ce que l'on loue chez Picasso (en tout cas, les toiles de Picasso auxquelles la plupart des gens pensent lorsque l'on évoque ce peintre), ce n'est certainement pas la technique, la virtuosité.

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Ah mais il a très bien écrit un texte chiantissime, je ne lui retire pas.

Flaubert ne se lit pas pour remédier à son désœuvrement mais pour la sociologie, la psychologie et surtout l'esthétique.

 

Une symphonie de Beethoveen, c'est chiant ou pas ? C'est surement beaucoup plus chiant que de la hardtek*, mais c'est plus beau.

 

*J'aime bien la hardtek

  • Yea 1
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Une symphonie de Beethoveen, c'est chiant ou pas ? C'est surement beaucoup plus chiant que de la hardtek*, mais c'est plus beau.

 

*J'aime bien la hardtek

 

Il peut tout de même y avoir aussi beau que Bethov' et aussi moins chiant.

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Comment expliques-tu que ce roman reste, alors ? Bien que je trouve l'Education sentimentale meilleur, Flaubert a quand même dû mettre le doigt sur quelque chose pour que l'on en parle encore plus d'un siècle après sa mort.

 

Eh bien parce que certains aiment le style chiantissime, que veux-tu. Je n'ai pas dit "Flaubert était nul et écrivait comme une patate", mais "Je trouve M'ame Bovary chiantissime" ce qui est quelque peu différent, s'pas.

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Flaubert ne se lit pas pour remédier à son désœuvrement mais pour la sociologie, la psychologie et surtout l'esthétique.

 

Une symphonie de Beethoveen, c'est chiant ou pas ? C'est surement beaucoup plus chiant que de la hardtek*, mais c'est plus beau.

 

*J'aime bien la hardtek

 

Ben clairement, je trouve ça moins chiant que ta trucmachintek. Et je ne vais pas me tromper beaucoup en disant que dans 100 ans, il ne restera à peu près rien de ta trucmachin, et qu'on écoutera toujours Beethoven.

  • Yea 2
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Ben clairement, je trouve ça moins chiant que ta trucmachintek. Et je ne vais pas me tromper beaucoup en disant que dans 100 ans, il ne restera à peu près rien de ta trucmachin, et qu'on écoutera toujours Beethoven.

Tout comme on lira encore Flaubert dans 100 ans, parce que l’esthétique est intemporel.

 

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C'est le problème général des scènes de la vie de province dans la littérature française, face aux scènes de la vie parisienne. L'Education Sentimentale, Bel-Ami, Le Père Goriot, ou Un Amour de Swann sont bien moins chiants que Madame Bovary, Une Vie, Le Curé de Tours ou Combray (*).

 

La campagne française du XIXème siècle a un rythme terriblement lent... Toutefois, Madame Bovary est bien moins ennuyeux que la plupart des scènes de la vie de province, grâce à la plume de Flaubert, et à la force des personnages. L'histoire tient sur trois pages, et pourtant, on réussit à s'immerger dans des personnages pendant trois cents, c'est pas fou ?

 

(*) Non, parce que se demander pendant 200 pages si le chemin par Méséglise est meilleur que celui par Guermantes, c'est vraiment chiant pour le coup.

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