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Je suis en train de lire Don Camillo. Je n'avais jamais vu les films avec Fernandel, mais le livre est à mourir de rire. Des petites nouvelles, sur la vie d'un village qui a à sa tête un maire communiste, et ses déboires avec le curé Don Camillo, qui arrête pas de le tourner en bourrique. Génial pour voir casser des Rouges. 

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Je te souhaite bonne lecture, j'ai absolument adoré ce livre, bouclier contre le dogmatisme. Par contre ce qui est à double tranchant dans les livres de Revel, c'est qu'ils s'appuient toujours sur les faits. Des faits souvent assez récent au moment de l'écriture du livre. C'est à la fois très appréciable, parce que c'est concret, mais d'un autre côté, ça donne aussi un coup de vieux à ses livres. Heureusement, il en tire des réflexions universelles et intemporelles.

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Je suis en plein dans "The Conservative Mindé de Kirk. C'est passionnant comme ouvrage. Avant cela j'ai lu un livre (à relire) sur la philosophie de Saint Thomas d'Aquin et encore avant un recueil d'articles de Waresquiel sur la Restauration et j'ai réussi à glisser un Terry Pratchett entre tout cela.

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J'ai commencé la lecture de La connaissance Inutile de JF Revel. Je l'ai enfin trouvé d'occaz chez Gibert pour pas cher.

Oh il est disponible sur le marché ? Si je me souviens bien, j'ai une commande en cours pour ce livre qui traîne depuis 4 ans environ.

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Oh il est disponible sur le marché ? Si je me souviens bien, j'ai une commande en cours pour ce livre qui traîne depuis 4 ans environ.

 

Si tu entends republication, la réponse est non. C'est la deuxième édition, celle de 1990, avec la couverture bleu vert. Il y a beaucoup de livres d’occasion chez Gibert (c'est leur business model), on peut parfois trouver des livres non réédités. Je l'ai trouvé au magasin principal croisement St Michel/St Germain, à Paris donc.

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Merci. L'ouvrage est dense, je vais devoir prendre des notes ! Je suis emballé par le contenu du premier chapitre. J'ai hâte de continuer.

Ça se lit très bien. C'est ce qui est fort avec Revel : c'est facile à comprendre et super bien écrit.

Mais l'ouvrage est certes épais car il y a pleins de sujets qui sont abordés. Enfin... Au début ça parle de l'antiracisme, puis du tiers-monde, puis d'autre chose, etc, et en fait, au fils des divers thèmes traités, on comprend au bout d'un moment que le sujet de l'ouvrage (qui relie tous les thèmes et la manière dont ils sont traités) c'est le conflit entre la connaissance et l'idéologie (au sens revelien) dans une société démocratique.

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Et pour un prix ultramodique.

Sinon, on peut aussi le trouver gratos en pdf si on cherche bien.

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Perso je cherche surtout du neuf, parce que les occaz que j'ai eu entre les mains depuis Amazon avaient un peu une sale tête. Mais à l'époque il y avait rien du tout sur amazon, merci ! 

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Lus récemment :

- Sentiers sous la neige de Mario Rigoni Stern, un recueil de nouvelles évoquant notamment son retour en Italie en 1945 après une longue période de captivité en Allemagne, traitant aussi de la vie sur les montagnes de la haute Vénétie, son histoire et d'où transparaît une éloge de la vie simple, en harmonie avec la nature. A part le court récit d'une descente en ski imaginaire avec Primo Levi, aux dialogues sonnant un peu faux, l'ensemble est plutôt pas mal.

- Cœur de chien de Mikhaïl Boulgakov, nouvelle satirique fantastique russe des années 20 tournant en dérision les tentatives du pouvoir communiste pour créer un Nouvel Homme Soviétique : un chirurgien mondialement renommé réussit à transformer un chien errant en homme, homme qui s'avère à la fois sans-gêne, stupide et antipathique. Si l'histoire est dans l'ensemble bien menée et assez amusante (malgré la gravité sous-jacente), le style m'a plutôt laissé de marbre.

- Uranus de Marcel Aymé, description des règlements de compte ayant suivi la Libération ainsi que des arrangements de chacun avec sa conscience quelque soit son bord politique (et à ce sujet, tout le monde en prend pour son grade d'ailleurs, communistes, socialistes, FFI, ex-collabos, ex-maréchalistes)

Assez sombre dans l'ensemble mais non dénué d'humour d'empathie pour les différents personnages, un excellent roman.

- Kaputt de Curzio Malaparte : roman autobiographique relatant l'expérience de l'auteur sur différents fronts du dernier conflit mondial en tant que correspondant de guerre. Quelques défauts (peut-être un peu trop long, le découpage du livre qui fait la part belle aux analepses) mais qui n'enlèvent rien à la qualité de l'ensemble. Fort beau livre donc, baroque, sombre, traversé d'humour noir.

- La Peau, toujours de Curzio Malaparte. Là encore un roman autobiographique, mais traitant cette fois-ci de la période de la Libération à Naples. Je ne l'ai pas encore terminé mais il s'avère pour le moment encore meilleur que Kaputt.

  • Yea 1
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Perso je cherche surtout du neuf, parce que les occaz que j'ai eu entre les mains depuis Amazon avaient un peu une sale tête. Mais à l'époque il y avait rien du tout sur amazon, merci ! 

Il existe plus en neuf, je crois pas. Mais sinon les Revel d'occasion ça tourne beaucoup et pour pas cher. J'en ai acheté plusieurs comme ça et le livre était généralement en assez bon état. Il faut cependant éviter d'acheter les poches d'occasion. Privilégier les "grands" livres.

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Il existe plus en neuf, je crois pas. Mais sinon les Revel d'occasion ça tourne beaucoup et pour pas cher. J'en ai acheté plusieurs comme ça et le livre était généralement en assez bon état. Il faut cependant éviter d'acheter les poches d'occasion. Privilégier les "grands" livres.

 

Moi je préfère tester la marchandise en magasin avant d'acheter. Chacun son truc. Je fais une veille régulière, je laisse au hasard le soin de combler les trous dans ma bibliothèque de philo pol.

Sinon, mon Revel, c'est une bonne occaz que j'ai payée 5 € je crois.

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Y a rien a comprendre, juste que je n'ai pas pris l'habitude d'acheter d'occaz sur amazon, surtout pour d'anciennes éditions.

Ah, tu parlais du fait qu'on voit pas le livre physique ?

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Allez hop, voilà-t'y pas ce qu'il m'a semblé lire dans La Révolte des masses (1929) d'Ortega y Gasset. 

Faites péter les remontrances comme il se doit.

 

 

 

Ortega y Gasset, c’est un espagnol qui s’est beaucoup abreuvé aux idées de la philosophie allemande. Lorsqu’il parle de l’Europe, d’ailleurs, il pense essentiellement à la trinité Allemagne-France-Angleterre (« Par Europe, on entend, avant tout et surtout, la trinité France, Angleterre, Allemagne »). Lorsque les européistes actuels nous citent donc l’Ortega comme porte-parole assurant la légitimité de leurs opinions, ils omettent sciemment de mentionner cette légère distinction entre une Europe centrale entre nations partageant une culture et une histoire presque fusionnelles et notre Europe actuelle, avec sa myriade d’états inconnus les uns aux autres, que l’on soupçonne en outre d’être fortement soumise aux injonctions des Etats-Unis d’Amérique.

 

 

Bon, et c’est quoi le rapport avec cette révolte des masses ? Ah oui.  La révolte des masses, c’est le cercle vicieux de la dégénérescence dans la civilisation moderne (d’ailleurs, c’est’y pas diablement grave de nous qualifier de « modernes », comme si nous étions les représentants achevés d’une époque ? « contemporain » passerait encore, aux oreilles de notre cher Ortega, mais « moderne », c’est la pulsion de mort qui traverse nos bouches de chair fanée).

 

 

Le début de cette période commence au milieu du 18e siècle, avec la France qui se pâme de sa tradition révolutionnaire. Pour Ortega, la révolution a « surtout servi à faire vivre la France […] sous des formes politiques plus autoritaires et plus contre-révolutionnaires qu’en presque aucun autre pays » en permettant à la bourgeoisie d’accéder au pouvoir par le biais d’un Etat d’autant plus écrasant qu’il se sait pas-vraiment-légitime. « Les démagogues ont été les grands étrangleurs des civilisations ». La mascarade du suffrage universel s’est mise en place : « dans le suffrage universel, ce ne sont pas les masses qui décident ; leur rôle consiste à adhérer à la décision de l’une ou de l’autre minorité. […] Le pouvoir public se trouve aux mains d’un représentant des masses. Celles-ci sont si puissantes qu’elles ont anéanti toute opposition possible. Elles sont maîtresses du pouvoir public d’une manière si incontestée, si absolue, qu’il serait difficile de trouver dans l’histoire des modes de gouvernement aussi puissants qu’elles ».

 

 

Avec l’avènement de l’Etat, l’homme-masse s’est imposé et, exponentiellement depuis, il a fait appliquer ses droits qui sont ceux de la médiocrité. Rappelons que « médiocrité » ne veut pas dire nullité mais se rattache à la racine étymologique du mot « moyen ». Est moyen, donc, ce qui vivote sans ambition autre que celle de satisfaire ses pulsions basiques, ce qui pense sans extension, ce qui utilise les outils préexistants sans chercher à les comprendre et sans s’émerveiller de leur présence. L’homme-masse est un enfant gâté qui ne le sait pas. Ce que ses aïeux ont travaillé à élaborer l’entoure depuis sa naissance. L’homme-masse est un homme qui, n’ayant pas cherché la civilisation, considère que celle-ci représente la nature, comme la pierre et le bois pour l’homme préhistorique. « L’homme échoue parce qu’il ne peut rester au niveau du progrès de sa propre civilisation ». Il prend, il utilise, il gâche tout. Son potentiel est grand, mais il ne sait pas quoi en faire.

 

 

«La caractéristique du moment, c’est que l’âme médiocre, se sachant médiocre, a la hardiesse d’affirmer les droits de la médiocrité et les impose partout.»

 

 

La thèse de cet essai est la suivante : les nations occidentales souffrent d’une grave démoralisation qui se manifeste par la révolte de l’homme-masse pour accéder au pouvoir. Cette démoralisation trouve une de ses raisons dans le déplacement du pouvoir que notre continent exerçait autrefois sur le reste du monde et sur lui-même. La dispersion de la souveraineté historique traduirait une faiblesse des principaux états européens du siècle passé. Ortega propose alors de former des Etats-Unis d’Europe qui résulteraient de la synergie de l’Angleterre, de la France et de l’Allemagne, principalement, pour retrouver ce pouvoir historique qui semble s’être dispersé depuis l’avènement des Etats-Unis d’Amérique et de l’U.R.S.S.

 

 

Dans son épilogue de 1938, Ortega se rend bien compte que cette alliance n’aura pas de grand intérêt si elle n’a pas conscience de son âme. Il constate que « l’Europe est aujourd’hui désocialisée ou bien, ce qui revient au même, il lui manque des principes de convivance qui soient en vigueur et auxquels il serait possible de recourir ». L’Europe ne doit pas être l’inter-nation mais la super-nation. On ne voit pas comment cela pourrait se produire puisque, si les nations sont dominées par l’homme-masse, alors la super-nation ne pourra être autre chose que la réunion de la crème de la crème de l’homme-masse -qui reste une bouse quand même. De plus, le droit ne peut régir les rapports entre les êtres vivants qu’à la seule condition qu’ils vivent préalablement en société effective. Ortega prend un exemple qu’il connaît bien, celui de l’Espagne : « L’Espagne et les peuples du centre et du sud de l’Amérique ont un passé commun, une race commune, un langage commun. Cependant, l’Espagne ne forme pas avec eux une nation. Pourquoi ? Parce qu’il leur manque une chose, une seule mais essentielle : l’avenir commun ».

 

 

Nous avons brûlé les étapes. Ortega évoque bien la possibilité d’une Europe « des nations isolées » ou d’une Europe « orientale, dissociée jusque dans ses racines de l’Europe occidentale », mais il ne l’évoque qu’en ultime achèvement, à la condition que la santé des nations soit excellente. Conclusion : il ne faut pas mettre la charrue avec les bœufs.

 

 

Ortega espérait que l’Europe serait l’avènement de l’homme d’élite, c’est-à-dire « celui qui est plus exigeant pour lui que pour les autres, même lorsqu'il ne parvient pas à réaliser en lui ses aspirations supérieures ». On peut se méprendre sur la nature de cet homme d’élite. N’y voyez aucune allusion à la hiérarchie des classes sociales. L’homme d’élite, comme l’homme-masse, peut se retrouver à n’importe quel étage de la hiérarchie sociale. Ortega postule moins la réalité d’une hiérarchie des classes qu’une hiérarchie des valeurs fondée sur l’inégalité psychologique et intellectuelle de ceux qui la composent. L’homme d’élite, ce n’est donc pas le type qui bénéficie de privilèges, c’est celui qui est capable de porter des valeurs morales profitables au reste du genre humain, c’est celui qui est capable d’une plus grande abnégation pour réaliser le principe spirituel qui devrait être celui d’un Etat réellement vitalisé. A l’inverse de la démagogie, qui affirme l’égalité naturelle entre tous les hommes, Ortega affirme qu’une société vraiment démocratique doit prendre en compte les différences individuelles. L’égalité politique ne doit donc pas s’accompagner d’égalité dans le reste de la vie sociale. L’arrivée de l’homme-masse au pouvoir a donc été permise par l’oubli de cette inégalité fondamentale entre les individus, par la revendication des droits de la médiocratie, et par la démission des élites. A chacun de juger de la situation actuelle à l’aune de ses propres exigences de qualité.

 

 

En conclusion, Ortega observait que la vie actuelle est le fruit d’un interrègne, d’un vide entre deux organisations du commandement historique, et c’est la raison pour laquelle il réclamait l’avènement d’une Europe supranationale qui abolirait le totalitarisme de l’homme-masse. Les défauts qu’il soulevait dans l’organisation de l’Etat se sont toutefois propagés à l’organisation de l’Europe et il y a fort à parier qu’Ortega ne s’y reconnaîtrait pas aujourd’hui.

 

 

Et puis, comme on est quand même sur le forum des libéraux, il serait de bon ton d'y aller d'un petit résumé du libéralisme selon Ortega :

 

1) le libéralisme individualiste s’inspire en partie de la législation de la Révolution française, mais il meurt avec celle-ci ;

2) la création caractéristique du 19e siècle a été le collectivisme, qui découle justement de la mort du libéralisme individualiste.

3) cette idée est d’origine française et apparaît pour la première fois chez les archi-réactionnaires de Bonald et de Maistre. […]

4) arrivent ensuite les grands théoriciens du libéralisme (Stuart Mill, Spencer) : leur prétendue défense de l’individu ne consiste pas à démontrer que la liberté est bienfaisante ou intéressante pour l’individu, mais au contraire qu’elle est bienfaisante ou intéressante pour la société. La primauté du collectif était donc la base sur laquelle ils constituaient leurs idées.

5) les vieux libéraux (dont Ortega se réclame) ont pu vouloir s’ouvrir au collectivisme mais, en remarquant ce qu’il y a de terrible dans le fait collectif en soi, ils n’ont pu qu’adhérer à un libéralisme nouveau, « moins naïf, de plus adroite belligérance, un libéralisme qui germe déjà, près de s’épanouir sur la ligne même de l’horizon ».

 

 

Voilà donc ce que j'ai cru y lire.

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Allez hop, voilà-t'y pas ce qu'il m'a semblé lire dans La Révolte des masses (1929) d'Ortega y Gasset. 

Faites péter les remontrances comme il se doit.

...

C'est bien tes critiques de livre (je suis allé voir ton blog),

mais une forme un peu améliorée/homogène faciliterait bien la lecture ama.

 

Tant qu'à faire le boulot de recension, autant aller un peu plus au bout.

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