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Il y a 2 heures, NoName a dit :

Je pense que JRR a carrément une base de données Excel ouverte quand il lis.

 

Je suis un geek très littéraire, je ne sais pas utiliser Excel :jesaispo:

 

(en revanche ma vie et ma prise de notes ont changé depuis qu'on m'a révélé la fonction recherche de Word :D c'est cool quand tu cherches un nom propre dans un fichier de 1500 pages).

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il y a 2 minutes, Bézoukhov a dit :

Tu ne préfèrerais pas apprendre l'Iliade et l'Odyssée par coeur ? Ca impressionne plus les filles.

 

Shakespeare ça marche pour de vrai.

 

  “Doubt thou the stars are fire,
  Doubt that the sun doth move,
  Doubt truth to be a liar,
  But never doubt I love.
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il y a une heure, Cortalus a dit :

J'ai fini la Source vive de Ayn Rand. Excellent.

 

Quelqu'un a vu le film qui en a été tiré ? Cela vaut le coup ?

Le film est bon (quand on aime les films de l'époque, naturellement), même si certains choix esthétiques sont parfois étranges (la tête de diarrhéïque de Cary Grant lors de la dernière scène, par exemple). D'ailleurs, Clarence Thomas (juge à la Cour Suprême US) organise chaque année une projection pour ses assistants et stagiaires, afin qu'ils comprennent bien ce que c'est que l'individualisme et les droits de l'individu.

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il y a 28 minutes, Rincevent a dit :

 (la tête de diarrhéïque de Cary Grant lors de la dernière scène, par exemple). 

Cary Grant n'aurait peut-être pas eu le vertige mais je ne le vois pas en héros randien :-) J'ai du mal à imaginer quelqu'un d'autre que Gary Cooper et ton erreur en est d'autant plus impardonnable. 

Le film est très bon, parfaitement fluide et non verbeux, ce qui en soi est une réussite. 

  • Yea 1
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Erreur de Splitz: "Tous les libéraux ne sont pas contractualistes – car certains préfèrent recourir à des intuitions – mais tous sont partisans d’une démarche déontologique en philosophie politique : il est impossible d’être libéral – c’est-à-dire de défendre le fait du pluralisme comme un état à la fois normal et souhaitable de la raison pratique – sans rejeter l’usage coercitif de la puissance publique à l’appui de conceptions du bien que certains citoyens ne partagent pas". (cf: https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2006-4-page-475.htm )

 

Il y a pleins de libéraux qui n'adhèrent pas à une éthique déontologique, quelqu'un qui a fait sa thèse sur et traduit Locke devrait le savoir. On peut tout à fait admettre le pluralisme sans en faire une valeur a priori ("la diversité c'est cool parce que"). D'ailleurs admettre le pluralisme n'est pas la même chose que le défendre. Le libéralisme ne dit pas que la diversité des conceptions du bien est une bonne chose, mais seulement que le politique n'est pas légitime pour intervenir dessus.

 

Edit: là il s'est fait plaisir niveau dilemme moral: " Faut-il respecter les droits intangibles d’un individu qui s’efforce de nous empêcher d’atteindre le levier grâce auquel nous pouvons empêcher la planète d’être victime d’un cataclysme nucléaire global ? "

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il y a 33 minutes, Romy a dit :

Cary Grant n'aurait peut-être pas eu le vertige mais je ne le vois pas en héros randien :-) J'ai du mal à imaginer quelqu'un d'autre que Gary Cooper et ton erreur en est d'autant plus impardonnable. 

Le film est très bon, parfaitement fluide et non verbeux, ce qui en soi est une réussite. 

Comment ai-je pu commettre une telle confusion ?

 

Mais oui, malgré son Oscar pour la plus longue tirade ininterrompue, le film est tout à fait fluide, presque un peu rapide par moments.

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Deuxième erreur dans le même article: confusion liberté / puissance (ou liberté négative-liberty from et liberté positive-liberty for):

 

"Le respect de la liberté de parole en tant que contrainte implique-t-il que les racistes aient le droit de s’exprimer et que, à titre de conséquence des propos racistes, ceux qui en sont victimes soient intimidés et soient dissuadés d’exprimer leurs propres points de vue ? Si le contractualiste s’en tient à son principe (pas de restriction de la liberté de parole), il se condamne à une politique qui se nie elle-même car elle va avoir pour effet de restreindre la liberté* de parole (les victimes du racisme sont dissuadées de s’exprimer)."

 

*Il s'agit en réalité de puissance et plus précisément d'aptitude à s'exprimer à l'encontre de la pression sociale du milieu. Mais dire que la liberté des victimes du racisme est réduite par les propos racistes est à la fois conceptuellement faux et politiquement dangereux.

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Il y a 4 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

Erreur de Splitz: "Tous les libéraux ne sont pas contractualistes – car certains préfèrent recourir à des intuitions – mais tous sont partisans d’une démarche déontologique en philosophie politique : il est impossible d’être libéral – c’est-à-dire de défendre le fait du pluralisme comme un état à la fois normal et souhaitable de la raison pratique – sans rejeter l’usage coercitif de la puissance publique à l’appui de conceptions du bien que certains citoyens ne partagent pas". (cf: https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2006-4-page-475.htm )

 

Il y a pleins de libéraux qui n'adhèrent pas à une éthique déontologique, quelqu'un qui a fait sa thèse sur et traduit Locke devrait le savoir. On peut tout à fait admettre le pluralisme sans en faire une valeur a priori ("la diversité c'est cool parce que"). D'ailleurs admettre le pluralisme n'est pas la même chose que le défendre. Le libéralisme ne dit pas que la diversité des conceptions du bien est une bonne chose, mais seulement que le politique n'est pas légitime pour intervenir dessus.

 

Edit: là il s'est fait plaisir niveau dilemme moral: " Faut-il respecter les droits intangibles d’un individu qui s’efforce de nous empêcher d’atteindre le levier grâce auquel nous pouvons empêcher la planète d’être victime d’un cataclysme nucléaire global ? "

 

Wut ? C'est d'autant plus surprenant que les utilitaristes classiques étaient notoirement libéraux. De mauvais libéraux, mais tout de même... il n'a jamais entendu parler de Ricardo, ce Splitz ?!

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il y a 5 minutes, Mégille a dit :

 les utilitaristes classiques étaient notoirement libéraux. De mauvais libéraux, mais tout de même...

 

Mises était un libéral irréprochable et utilitariste.

 

Mais quelque chose à mal tourné dans l'utilitarisme au moins à partir de Mill. Et comme l'a bien montré de Jasay dans L'Etat (citant les recherches d'Élive Halévy), Bentham savait que sa théorie était viciée à cause de tous les problèmes liés à l'agrégation des utilités.

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Je lis toujours les free marketers nord américain.

J'ai trouvé cette traduction " amateur" d'un article de carson.

 


Who Owns the Benefit? The Free Market as Full Communism

Qui détient les bénéfices ? Le Libre Marché comme Communisme Intégral

Il existe une phrase merveilleuse qui explique le fonctionnement du Capitalisme dans le monde réel
(je ne suis pas sur qui est le premier à l'avoir employée, mais je l'associe à Noam Chomsky) :
« La socialisation des risques et des coûts et la privatisation des profits »

C'est une assez bonne description de l'action de l'état sous le régime capitaliste tel qu'il est appliqué,
à l'opposé du libre marché. Pratiquement tout ce que nous identifions comme problématique à
propos du capitalisme, l'exploitation du travail, la pollution,les déchets et l'obsolescence
programmée, la destruction de l'environnement, le pillage des ressources, résulte de la socialisation
des coûts et des risques et la privatisation des profits.

Pourquoi la révolution cybernétique, les importantes augmentations de productivité dues au progrès
technologique n'ont elles pas abouti à la semaine de travail de 15h, la quasi gratuité des produits de
première nécessité ? La réponse est que le progrès économique est retenu comme source de revenu
et de profit.

L'effet naturel d'un marché libre et concurrentiel sans restriction est le socialisme. Pendant une
courte période l'innovateur perçoit un bénéfice important, une sorte de récompense d'être le premier
sur le marché. Au fur et à mesure que ses concurrents adoptent son innovation, la concurrence fait
tendre les profits vers zéro et le prix gravite autour du coût de production rendu possible par cette
innovation. (ce prix incluant bien sur, le coût de maintenance du producteur et l'amortissement de
son capital de départ). Par conséquent, dans un Marché libre, les économies de coût de main
d'oeuvre nécessaire à la fabrication de n'importe quel produit, seraient rapidement socialisées sous
forme de réduction de coût de main d'oeuvre pour l'acquérir.

Il n'y a que lorsque l'état impose des pénuries artificielles, des droits de propriétés artificiels et des
barrières à la compétition qu'il est possible pour un capitaliste de s'approprier une partie des
économies des coûts de production comme revenu permanent. Ces conditions permettent au
capitaliste de se lancer dans une politique de prix monopolistique. C'est à dire qu'au lieu d'être
obligé par la concurrence de chiffrer ses articles au coût réel de production (incluant ses propres
moyens d'existence) il peut viser le prix que le consommateur peux payer.

Cette forme d'enclosure -1-, à l'aide de la « propriété intellectuelle » est la raison pour laquelle Nike
peut donner quelques dollars à un propriétaire de « sweatshop » -2- pour une paire de baskets et la
revendre jusqu'à 200 dollars. La majeure partie du prix à payer n'est pas le coût réel du travail
et des matériaux, mais la marque.

La même chose est vraie pour la rareté artificielle de la terre et du capital. Comme David Ricardo
et Henry Georges l'ont observé, il y a accumulation de rente sur la rareté de la terre à cause de la
non-reproductibilité de ce bien. Il y a un profond désaccord parmi les Georgistes, défenseurs
de l'occupation et utilisation -3- mutuelliste, et autres libertaires sur l'idée même et la façon
de corriger ces profits basés sur la rareté naturelle. Mais la pénurie artificielle, basée sur l'enclosure
privée et la rétention de terrains libres et inutilisés, ou l'extorsion de loyers aux propriétaires
légitimes, {c'est à dire les} cultivateurs de terres arables, grâce à des droits quasi féodaux est une
source énorme de revenu illégitime – probablement la majeure partie du revenu total de la terre.
Et sans tenir compte des différentes mesures que nous pourrions défendre, tous les libertaires
sont en faveur de l'abolition de cette pénurie artificielle et – au minimum – de laisser la concurrence
des terres inoccupées faire baisser les prix des loyers jusqu'à leur valeur naturelle {due à leur
disponibilité}

Nous préconisons également, d'ouvrir la possibilité de crédit à la concurrence du marché libre,
d'abolir les barrières à la création de coopératives de prêts, et d'abolir les lois de toutes sortes
sur les monnaies, pour que la concurrence du marché élimine la majeure partie de l'intérêt
sur les monnaies.

Mais alors que les capitalistes voient d'un mauvais oeil la demande de socialisation des rentes et
profits, la considérant comme « guerre de classes », ils sont totalement d'accord pour socialiser
les coûts d'opération. La principale raison pour laquelle la production moderne est autant centralisée
et les entreprises et les zones de marché aussi importantes, est que l'état a subventionné
les infrastructures de transport au dépens du grand public et a rendu artificiellement bon marché
le transport de marchandises sur de longues distances. Le résultat est que les gros producteurs
gaspilleurs {de ressources}, sont artificiellement compétitifs par rapport aux petits producteurs
sur les marchés locaux qu'ils envahissent avec l'aide de l'état. C'est pourquoi nous voyons des
chaines géantes de magasins contraindre les petits détaillants locaux à la faillite, grace à l'utilisation
de leur propres opérations « entrepôts roulants » de ventes en gros internalisées pour distribuer
des produits manufacturés par des « sweatshops » en Chine.

La perte de biodiversité, la déforestation et la pollution au CO2 des quarante dernières années a pu
se produire car l'écosystème dans son ensemble est une décharge sans propriétaire au lieu d'être
un bien commun régulé. Typiquement, l'état préempte la « possession » de forêts, dépôts minéraux,
etc … - bien souvent au préjudice des peuples indigènes habitants au préalable ces zones – pour
donner ensuite un accès privilégié aux industries extractrices capables de piller les dépouiller de
leurs ressources sans internaliser les coûts réels induits.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il y a un fort parallèle entre cette vision libre marché
de l'abondance et la vision Marxiste du communisme intégral. Carl Menger a écrit sur les produits
économiques (ie, produits sujets aux calculs économiques à cause de leur rareté) devenant des
produits non-économiques (ie, leur abondance et leur coût de fabrication près de zéro, rendraient
leur coût de comptabilité plus important que leur coût de production). Ceci est comparable à un
effort de réflexion important pour les socialistes dans le milieu de la culture du libre, du mouvement
open source/P2P. Ils voient dans le mode de production communiste pratiqué par les développeurs
Linux et autre open-source programmes, le noyau d'une création sociale post-capitaliste, postpénurie.
De la même façon que la production capitaliste a démarré dans des ilots isolés au sein
d'un ensemble économique féodal pour devenir plus tard le noyau d'une société dominante nouvelle,
la production commune, d'égal à égal est le noyau autour duquel l'économie post-capitaliste finira
par cristalliser.

Et nous, partisans du libre marché, sommes aussi des communistes de l'information. Nous
voulons que les bénéfices du savoir et de la technique soient complètement socialisés.
La part du profit la plus importante sous le régime actuel de capitalisme industriel est le profit
intégré sur la pénurie artificielle de savoir et de technique.

Dans une société où les déchets et l'obsolescence programmée ne seraient plus subventionnées, et
où les barrières à la compétition socialisant complètement les bénéfices du progrès technologique
seraient supprimées, nous pourrions probablement jouir de notre qualité de vie actuelle avec une
semaine de travail de quinze heures. Et dans une société où le principal mode de production serait
l'artisanat, avec des machine-outils numériques peu onéreuses (comme Kropotkine l'avait anticipé
il y a plus d'un siècle dans "Champs, usines et ateliers"), la division du travail et la dichotomie
entre travail intellectuel et travail physique serait beaucoup moins prononcée.

Ces deux effets de la concurrence du libre marché combinées en socialisant le progrès, résulteraient
en une société ne ressemblant pas à la vision anarcho-capitaliste d'un monde possédé par les frères
Koch et Halliburton, beaucoup plus à la vision de Marx d'une société communiste d'abondance
dans laquelle quelqu'un pourrait « faire une chose aujourd'hui et une autre demain, chasser le matin
pécher l'après-midi, m'occuper des bêtes le soir, critiquer après diner, sans jamais devenir chasseur,
pécheur, éleveur ou critique »

notes :
les expressions entre parenthèses (...) sont dans le texte original
j'ai ajouté les expressions entre accolades {...} pour aider à la compréhension

-1- enclosure : littéralement = clos, enclos, lieu limité par une clôture
je pense qu'il y a une allusion au mouvement des enclosures qui a vu en Angleterre à partir du XIIème siècle,
les nobles et les gros éleveurs, s'accaparer petit à petit les "common lands" terres communales, à la disposition 
de tous en libre-service. Le parlement validera bien plus tard cet état de fait par plusieurs Enclosure Acts

-2- sweatshop : littéralement = fabrique de sueur, se dit des ateliers principalement situés en Asie dans le milieu
de la confection, dans lesquels les travailleurs sont employés dans des conditions déplorables d'hygiène et de sécurité
pour un salaire de misère

-3- la terre appartient à celui qui la travaill
 
 
 
 
 
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J'ai enfin terminé la conjuration des imbéciles, c'était quand même un peu longuet, mais le roman est effectivement memorable.

 

Je me suis tapé quelques brigade mondaine et je rigole bien, tu sens que les mecs qui écrivent en dessous sont pas des demeurés mais ça reste de la littérature de gare. Je pourrais en prendre un ou deux pour analyse et ressortir un modèle précis d'écriture sous excel. Le must ces les chapitres qui se terminent systématiquement sur une punchline, prévisible as fuck. 

 

La je lis Facing Violence qui a été cité de nombreuses fois par @Kassadet anatomie du scénario aussi.

Ensuite j'enchaîne normalement sur Fooled by Randomness de NNT 

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J'ai terminé la thèse de Leroy Ladurie sur les paysans du Languedoc, il montre, en se basant sur les compoix, les contractions et élargissements de la propriété privée dans l'intra millénaire, et l'impact de la propriété foncière sur le développement du capitalisme industriel, c'est une lecture que je conseille à tout libéral.

 

C'est très facile à lire, bien écrit et riche au plan des enseignements. Décidément cette école française d'histoire médiévale est extraordinaire.

 

https://www.amazon.fr/Paysans-Languedoc-Emmanuel-Roy-Ladurie/dp/2080810073

 

Sinon, spécialement pour @F. mas, un ouvrage à conseiller sur le public choice ? En français si possible (je lis l'anglais, bien sur, mais je voudrais lire ce livre sur le côté de mes lectures académiques, donc en mode "repos") et ouvrage de type "introductif" ou généraliste. 

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il y a 8 minutes, poney a dit :

Sinon, spécialement pour @F. mas, un ouvrage à conseiller sur le public choice ? En français si possible (je lis l'anglais, bien sur, mais je voudrais lire ce livre sur le côté de mes lectures académiques, donc en mode "repos") et ouvrage de type "introductif" ou généraliste. 

F.mas / @Tramp avaient conseillé Beyond Politics en anglais (c'est pas mal, je suis en train de le finir) et en français cet ouvrage je crois mais qui a l'air ardu et long : https://www.amazon.fr/Publics-Analyse-Economique-Décisions-Publiques/dp/2804162117

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Il y a 2 heures, poney a dit :

J'ai terminé la thèse de Leroy Ladurie sur les paysans du Languedoc, il montre, en se basant sur les compoix, les contractions et élargissements de la propriété privée dans l'intra millénaire, et l'impact de la propriété foncière sur le développement du capitalisme industriel, c'est une lecture que je conseille à tout libéral.

 

C'est très facile à lire, bien écrit et riche au plan des enseignements. Décidément cette école française d'histoire médiévale est extraordinaire.

 

Ouai mais les paysans du Languedoc quoi.

 

onenagros_light-700x320.jpg

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Moi je me suis remis dans:


"La révolte ne s'affirme pas seulement contre l'ordre social établi, mais aussi contre les données constitutives de la condition humaine qui apparaissent comme des limites et des empiétements insupportables à la souveraineté individuelle. Ce faisant, le MLF exprime bien une manière de raisonner typique du gauchisme post-soixante-huitard et de son orgueil souverain. [...] La volonté de pouvoir disposer librement de soi-même bascule ainsi dans le fantasme de la toute-puissance. S'affirme alors la figure d'une individualité qui ne devrait rien à personne, aux générations antérieures comme aux générations futures. Ni dette, ni devoir envers autrui, mais l'affirmation d'une autonomie radicale qui se pose en dehors de tout ancrage et de toute limite." (p.317-318)
-Jean-Pierre Le Goff, Mai 68, l'impossible héritage, La Découverte / Poche, 2006 (1998 pour la première édition), 486 pages.

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Il y a 17 heures, poney a dit :

J'ai terminé la thèse de Leroy Ladurie sur les paysans du Languedoc, il montre, en se basant sur les compoix, les contractions et élargissements de la propriété privée dans l'intra millénaire, et l'impact de la propriété foncière sur le développement du capitalisme industriel, c'est une lecture que je conseille à tout libéral.

 

C'est très facile à lire, bien écrit et riche au plan des enseignements. Décidément cette école française d'histoire médiévale est extraordinaire.

 

https://www.amazon.fr/Paysans-Languedoc-Emmanuel-Roy-Ladurie/dp/2080810073

 

Sinon, spécialement pour @F. mas, un ouvrage à conseiller sur le public choice ? En français si possible (je lis l'anglais, bien sur, mais je voudrais lire ce livre sur le côté de mes lectures académiques, donc en mode "repos") et ouvrage de type "introductif" ou généraliste. 

 

Merci du conseil.
Et c'est mon sentiment : l'université, en histoire médiévale, produit de beaux esprits et de belles plumes : rigueur et clarté du style sont au rendez-vous.

 

Je n'ai, hélas, pas toujours eu ce sentiment dans d'autres domaines des sciences humaines où j'ai tenté de (brèves) incursions.

  • Ancap 1
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Un petit extrait de la théorie de la propriété de Proudhon.

 

Et voilà aussi pourquoi tout gouvernement, toute utopie et toute Église se méfient de la propriété. Sans parler de Lycurgue et Platon, qui la chassent, ainsi que la poésie, de leurs républiques, nous voyons les Césars, chefs de la plèbe, qui n'ont vaincu que pour obtenir la propriété, à peine en possession de la dictature, attaquer le droit quiritaire de toutes les manières. Ce droit quiritaire était l'apanage, pour ainsi dire, du peuple romain. Auguste l'étend à toute l'Italie, Caracalla à toutes les provinces. On combat la propriété par la propriété: c'est de la politique à bascule. Puis ou attaque la propriété par l'impôt; Auguste établit l'impôt sur les successions, 5 p.100; puis un autre impôt sur les adjudications, 1 p.100 ; plus tard on établit des impôts indirects. Le christianisme, à son tour, attaque la propriété par son dogme; les grands feudataires par le service de guerre: les choses en viennent au point que sous les empereurs, les citoyens renoncent à leur propriété et à leurs fonctions municipales; et que sous les Barbares, du sixième au dixième siècle, les petits propriétaires d'alleux regardent comme un bonheur pour eux de s'attacher à un suzerain. Autant, en un mot, la propriété, par sa nature propre, se montre redoutable au pouvoir, autant celui-ci s'efforce de conjurer le péril en se prémunissant contre la propriété. On la contient par la crainte de la plèbe, par les armées permanentes, par les divisions, les rivalités, la concurrence; par des lois restrictives de toutes sortes, par la corruption. On réduit ainsi peu à jeu la propriété à n'être plus qu'un privilège d'oisif: arrivée là, la propriété est domptée; le propriétaire, de guerrier ou baron, s'est fait péquin; il tremble, il n'est plus rien.

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Le 01/05/2018 à 12:17, NoName a dit :

J'ai enfin terminé la conjuration des imbéciles, c'était quand même un peu longuet, mais le roman est effectivement memorable.

 

Je me suis tapé quelques brigade mondaine et je rigole bien, tu sens que les mecs qui écrivent en dessous sont pas des demeurés mais ça reste de la littérature de gare. Je pourrais en prendre un ou deux pour analyse et ressortir un modèle précis d'écriture sous excel. Le must ces les chapitres qui se terminent systématiquement sur une punchline, prévisible as fuck. 

 

La je lis Facing Violence qui a été cité de nombreuses fois par @Kassadet anatomie du scénario aussi.

Ensuite j'enchaîne normalement sur Fooled by Randomness de NNT 

 

 

Je suis allé googler la Conjuration des imbéciles. L’histoire du roman est passionnante. Je vais me le procurer, je crois ! Je n’en avais jamais entendu parler.

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il y a 3 minutes, Johnnieboy a dit :

Je suis allé googler la Conjuration des imbéciles. L’histoire du roman est passionnante. Je vais me le procurer, je crois ! Je n’en avais jamais entendu parler.

 

C'est pas mal sans être le chef-d'oeuvre auquel je m'attendais. Mais on me l'avait peut-être trop bien vendu. :D

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Il y a 1 heure, Ultimex a dit :

 

C'est pas mal sans être le chef-d'oeuvre auquel je m'attendais. Mais on me l'avait peut-être trop bien vendu. :D

Pareil, mais même si je l'ai pas trouvé si génial que ça c'est le genre de roman qui te reste. 

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Bakounine s'essaie à une critique " épistémologique  (?)" du liberalisme  ( de son epoque).

 

L’idée de liberté près les libéraux

Les doctrinaires libéraux, au moins ceux parmi eux qui prennent les théories libérales au sérieux, partent du principe de la liberté individuelle, se posent tout d'abord, comme on sait, en adversaires de celui de l'Etat. Ce sont eux qui ont dit les premiers que le gouvernement, c'est-à-dire le corps des fonctionnaires organisé d'une manière ou d'une autre et chargé spécialement d'exercer l'action de l’Etat, était un mal nécessaire, et que toute la civilisation consistait en ceci, d'en diminuer toujours davantage les attributs et les droits. Pourtant nous voyons, qu'en pratique, toutes les fois que l’existence de l'Etat est mise sérieusement en question, les libéraux doctrinaires se montrent des partisans non moins fanatiques du droit absolu de l'Etat que les absolutistes monarchiques et jacobins.

Leur culte quand même de l'Etat, en apparence du moins si complètement opposé à leurs maximes libérales, s'explique de deux manières: d'abord pratiquement par les intérêts de leur classe, l'immense majorité des libéraux doctrinaires appartenant à la bourgeoisie. Cette classe si nombreuse et si respectable ne demanderait pas mieux que de s'accorder à elle-même le droit ou privilège de la plus complète anarchie; toute son économie sociale, la base réelle de son existence politique, n'a d'autre loi, on le sait, que cette anarchie exprimée dans ces mots devenus si célèbres: “Laissez faire et laissez passer”, elle n'aime cette anarchie que pour elle-même et à condition seulement que les masses “trop ignorantes pour en jouir sans en abuser” restent soumises à la plus sévère discipline de l'Etat. Car si les masses, fatiguées de travailler pour autrui, allaient s'insurger, toute l'existence politique et sociale de la bourgeoisie croulerait. Aussi voyons-nous partout et toujours que, quand la masse des travailleurs se remue, les libéraux bourgeois les plus exaltés, redeviennent immédiatement des partisans forcenés de l'omnipotence de l’Etat. Et comme l'agitation des masses populaires devient aujourd'hui un mal croissant et chronique, nous voyons les bourgeois libéraux, même dans les paya lei plus libres, se convertir de plus en plus au culte du pouvoir absolu.

A côté de cette raison pratique, il y en a une autre de nature toute théorique et qui force également les libéraux les plus sincères à revenir toujours au culte de l'Etat. Ils sont et s'appellent libéraux parce qu'ils prennent la liberté individuelle pour base et pour point de départ de leur théorie, et c'est précisément parce qu'ils ont ce point de départ ou cette base qu'ils doivent arriver, par une fatale conséquence, à la reconnaissance du droit absolu de l’Etat.

La liberté individuelle n'est point, selon eux, une création, un produit historique de la société. Ils prétendent qu'elle est antérieure à toute société, et que tout être humain l'apporte en naissant, avec son âme immortelle, comme un don divin. D'où il résulte que l'être humain est quelque chose, qu'il n'est même complètement lui-même, un être entier et en quelque sorte absolu qu’en dehors de la société. Etant libre lui-même antérieurement et en dehors de la société, il forme nécessairement cette dernière par un acte volontaire et par une sorte de contrat soit instinctif ou tacite, soit réfléchi et formel. En un mot, dans cette théorie, ce ne sont pas les individus qui sont créés par la société, ce sont eux contraire qui la créent, poussés par quelque nécessité extérieure, telle que le travail et la guerre.

On voit que, dans cette théorie, la société proprement dite n’existe pas; la société humaine naturelle, le point de départ réel de toute humaine civilisation, le seul milieu dans lequel puisse réellement naître et se développer la personnalité et la liberté des hommes lui est parfaitement inconnue. Elle ne reconnaît d'un côté que les individus, êtres existant par eux-même, et libres d’eux-mêmes, et de l'autre, cette société conventionnelle, formée arbitrairement par ces individus et fondée sur un contrat soit formel, soit tacite, c’est-à-dire l’État.
(Ils savent fort bien qu'aucun Etat historique n'a jamais eu un contrat pour base et que tous ont été fondés par la violence, par la conquête. Mais cette fiction du contrat libre, base de l’État, leur est nécessaire, et ils s’accordent sans plus de cérémonie).

Les individus humains dont la masse conventionnellement réunie forme l’Etat, apparaissent, dans cette théorie, comme des êtres tout à fait singuliers et plein de contradictions. Doués chacun d’une âme immortelle et d’une liberté ou d’un libre arbitre qui leur sont inhérents, ils sont, d’un côté, des êtres infinis, absolus et comme tels complets en eux-mêmes, par eux-mêmes, se suffisant à eux-mêmes et n’ayant besoin de personne, à la rigueur pas même de Dieu, parce que, étant immortels et infinis, ils sont eux-mêmes des Dieux. D’un autre, ils sont des êtres très brutalement matériels, faibles, imparfaits, limités et absolument dépendants de la nature extérieure qui les porte, les enveloppe et finit par les emporter tôt ou tard. Considérés au premier point de vue, ils ont si peu besoin de la société, que cette dernière apparaît plutôt comme un empêchement à la plenitude de leur être, à leur liberté parfaite.

[Dans le système des libéraux] l’homme se produit d’abord comme un être immortel et libre et il finit par devenir un esclave. Comme esprit immortel et libre, infini et complet en lui-même, il n’a pas besoin de la société; d’où il résulte qu’il se met en société ce ne peut être que par une sorte de déchéance, ou bien parce qu’il oublie et per la conscience de sa liberté. Être contradictoire, infini à l’intérieur comme esprit, mais dépendant, défectueux et matériel au dehors, il est forcé de s’associer non en vue des besoins de son âme, mais pour la conservation de son corps. La société ne se forme donc que par une sorte de sacrifice des intérêts et de l’indépendance de l’âme aux besoins méprisables du corps, C’est une vraie déchéance et un asservissement pour l’individu intérieurement immortel et libre, une renonciation au moins partielle à sa liberté primitive

On sait la phrase sacramentelle qui dans le jargon de tous les partisans de l'État et du droit juridique, exprime cette déchéance et ce sacrifice, ce premier pas fatal vers l'asservissement humain. L'individu jouissant d'une liberté complète à l'état de nature, c'est-à-dire avant qu'il ne soit devenu membre d'aucune société, fait, en entrant dans cette dernière, le sacrifice d'une partie de cette liberté, afin que la société lui garantisse tout le reste. A qui demande l'explication de cette phrase, on répond ordinairement par une autre : " La liberté de chaque individu humain ne doit avoir d'autres limites que celle de tous les autres individus. "

En apparence, rien de plus juste, n'est-ce pas? Et pourtant cette théorie contient en germe toute la théorie du despotisme. Conformément á l'idée fondamentale des idéalistes de toutes les écoles et contrairement á tous les faits réels, l'individu humain apparaît comme un être absolument libre tant et seulement tant qu'il reste en dehors de la société, d'où il résulte que cette dernière, considérée et comprise uniquement comme société juridique et politique, c'est-à-dire comme État, est la négation de la liberté. Voilà le résultat de l'idéalisme, il est tout contraire comme on voit, aux déductions du matérialisme, qui conformément á ce qui se passe dans le monde réel, font procéder la liberté individuelle des hommes de la société, comme une conséquence nécessaire du développement collectif de l'humanité.

 

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