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Et encore une pour @Rübezahl (le prochain gauchiste fan de Nietzsche que je croise aura une méchante dissonance cognitive):

 

« Génie et Etat idéal en contradiction. – Les socialistes désirent établir le bien-être pour le plus grand nombre possible. Si la patrie durable de ce bien-être, l’Etat parfait, était réellement atteinte, le bien-être détruirait le terrain d’où naissent la grande intelligence et généralement l’individualité puissante : je veux dire la puissante énergie. L’humanité serait trop inerte, une fois cet Etat réalisé, pour pouvoir produire encore le génie. Ne faudrait-il donc pas souhaiter que la vie conserve sa violence, et que forces et énergies sauvages soient sans cesse de nouveau incitées à naître ? […] Le sage doit s’opposer à ces souhaits extravagants de la bonté inintelligente parce qu’il s’agit pour lui de la persistance de son type et de la production finale de l’intelligence supérieure ; du moins, il n’aura pas le désir de voir se fonder l’ « Etat parfait », étant donné que des individus inertes seuls y auront place. […] L’Etat est une habile organisation pour la protection des individus les uns contre les autres : si on exagère son ennoblissement, il arrivera enfin que l’individu sera affaibli par lui, voire dissous –qu’ainsi le but original de l’Etat sera anéanti de la façon la plus radicale. »

-Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, trad. Angèle Kremer-Marietti, Librairie Générale Française, 1995 (1878 pour la première édition allemande), 768 pages, §235, p.200-201.

 

(Et après on vient se demander si Nietzsche était pré-totalitaire...).

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Il y a 3 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

Et ce point me paraît évidemment faux, tellement faux que tu dois avoir une idée plus précise en tête.

 

Probablement Gramsci a montré comment 

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« Nous souffrons tous encore du trop peu de respect de la personnalité en nous, elle est mal éduquée, -il faut nous l’avouer : on a plutôt violemment détourné d’elle notre pensée, pour l’offrir en sacrifice à l’Etat, à la Science, à Celui-qui-a-besoin-d’aide, comme si elle était l’élément mauvais qui devait être sacrifié. »

-Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, trad. Angèle Kremer-Marietti, Librairie Générale Française, 1995 (1878 pour la première édition allemande), 768 pages, §95, p.98.

  • Yea 2
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Rousseau est bien le père du collectivisme de gauche, un collectivisme romantique, anti-industriel et égalitariste -comme Jaurès, Engels ou plus proche de nous Sternhell n'ont pas manqué de l'en féliciter. Il ne serait peut-être même pas exagéré d'y voir l'arrière grand-père de l'éco-socialisme contemporain: 

 

Citation



"Rousseau est encore une fois un disciple de Descartes. Descartes posait deux substances radicalement distinctes, la matière et l'esprit, puis il se demandait comment ces deux substances sans commune mesure pouvaient interagir dans l'homme. Pour les mettre en relation, on pouvait en appeler à Dieu, comme le fait Malebranche et s'installer dans un miracle continu, mais Descartes préfère une option matérialiste et il inscrit dans le corps lui-même un élément matériel -la "glande pinéale"- qui sera chargé d'assurer la relation. Eh bien Rousseau adopte la même attitude, posant que l'homme n'est pas sociable et en même temps qu'il doit le devenir, il se trouve ainsi devant deux substances à souder, l'anthropologie naturelle et l'anthropologie sociale, et comme Descartes, plutôt que d'en appeler au miracle, il introduit dans le cœur même de l'anthropologie naturelle, au sein de la nature humaine, un élément ambigu qui se charge de la relation. La femme est la glande pinéale de l'homme, en elle s'établit la continuité de l'incommensurable." (p.20)

"Si, d'aventure, le secteur industriel devenait trop important, il faudrait établir sur l'île [de Corse] une dictature de la paysannerie sur les villes [...] Rousseau manifeste à l'égard des villes, et notamment des capitales une haine invincible." (p.65)

"Ayant supprimé l'argent, Rousseau propose d'une part que les revenus de l'Etat soient le produit de ses terres cultivées (son domaine) et que d'autre part les impôts soient prélevés en nature sur les récoltes et en travail (en "corvées") [...]
La Constitution pour la Corse n'est pas tirée de la réalité corse mais de la tête de Jean-Jacques Rousseau
." (p.66-67)

"Rousseau se félicite de la disparition de la noblesse féodale et prône une société axée sur une classe moyenne. [...]
Ce programme est celui du
Contrat Social: "Rapprochez les degrés extrêmes autant qu'il est possible: ne souffrez ni des gens opulents ni des gueux". Programme déjà présent en 1755 dans l'article de l'Encyclopédie: "Un ordre économique qui [...] rapprocherait insensiblement toutes les fortunes de cette médiocrité qui fait la véritable force d'un Etat"." (p.67)

"A la différence des hommes socialisés et corrompus qui ont perdu à jamais leur figure humaine naturelle, les Corses ont conservé cette figure, ils ne sont pas défigurés mais plutôt grimés, masqués. Et cette nature masquée sera "facile à rétablir et à conserver" grâce à la position de l'île, protégée des influences étrangères, "par leur position isolée"." (p.75)

"Quelles sont les traditions familiales corses ? Rousseau ne se le demande pas et avance des lois sur le mariage sans se soucier des coutumes. Quel rapport les Corses ont-ils à leur village natal ? Même chose, Rousseau pense qu'on pourra imposer à la population une répartition uniforme sur tout le territoire." (p.77)

"Concernant Rousseau, on sait qu'il ne reconnaît pas la légitimité des gouvernements en place, qu'il les qualifie de "tyranniques" ou "despotiques", ce qui laisse à penser qu'il existe pour lui des lois supérieures aux lois positives. Mais d'un côté, il affirme que la loi décrétée par chaque peuple est la seule loi fondamentale, ce qui laisse à penser que chaque peuple peut se donner la loi qu'il veut sans qu'aucune loi supérieure ne puisse intervenir. On a pu imaginer, alors, un Rousseau, adversaire de la tyrannie des rois et favorable à la tyrannie des peuples, un Rousseau fondateur du "totalitarisme", en songeant à certaines dictatures révolutionnaires." (p.85)

"Hobbes, qui rejette l'idée de Loi naturelle et fonde la société sur le seul pouvoir politique positif, conserve à la force une vraie légitimité et une légitimité fondée sur la nature. [...] C'est pourquoi chez Hobbes, une insurrection, même si elle est menée par un groupe de malfaiteurs, si elle surpasse la force du chef, est légitime, fondée sur le Droit naturel." (p.102)

"Rousseau affirme [...] que les Évangiles sont un guide sublime pour la morale, mais il considère en même temps qu'un peuple de chrétiens serait la perte de la république: c'est dire si la vertu morale et la vertu politique s'accordent mal ; on ne doit pas s'étonner, après cela qu'il existe une Loi naturelle morale et que toute loi politique soit positive et rien d'autre, ces deux mondes sont étanches." (p.114)

"[Pour Rousseau] la loi n'a pas besoin de garantie supérieure parce qu'avant le peuple il n'y a rien et il n'y a rien non plus au-dessus de lui: la loi de nature, même si elle existait, ne serait pas au-dessus du peuple puisque c'est par le peuple que l'homme acquiert sa nature." (p.120)

"Rousseau préconise une éducation civique sous contrôle d'une école nationale et cette éducation est fondée sur la connaissance de la patrie, son histoire, sa géographie, ses grands hommes, et par l'organisation de fréquentes fêtes où les citoyens se côtoient, se rencontrent et apprennent à s'aimer comme au sein d'une grande famille. [...]
Ainsi l'amour de la patrie peut surmonter, "à la longue" l'esprit de corporation, de chapelle ou de clocher. [...]
On aura remarqué au passage que ce peuple patriote ne s'auto-éduque pas, il est éduqué par le gouvernement.
" (p.128-129)

"Ce que Rousseau condamne, ce n'est pas la propriété, c'est la trop grande différence des richesses car cette différence excessive met en péril la vie civile." (p.129)

"Le gouvernement devra établir la médiocrité par le moyen d'impôts progressifs, de taxe sur les produits de luxe, de restriction sur l'héritage et ainsi, peu à peu, sans douleur, il rétablira une moyenne et chacun jouira de l'abondance par son travail sans que personne ne s'enrichisse aux dépens des autres. [...] Un tel programme suppose pour le moins que les membres du gouvernement ne soient pas eux-mêmes dans la "classe des riches" (comme les appelle Rousseau), ou même alliés à cette classe. Or, c'est bien le cas et Rousseau ne manque pas de le déplorer." (p.130)

"Ce qui dépasse les besoins vitaux n'est pas protégé par la volonté générale, et la conduite luxueuse du riche est une affaire individuelle et abusive. Dans sa Réponse à Bordes, en annexe du Discours sur les sciences et les arts, Rousseau déclarait déjà le luxe "punissable", car "tout est source de mal au-delà du nécessaire physique", dans l'article "Économie politique", il affirme de même que l'Etat peut mettre la richesse à l'amende sous forme d'impôt. Chez Locke la nature fonde la propriété, chez Rousseau elle la limite puisque c'est au nom de la nature, du droit de vivre que Rousseau supprime le luxe." (p.148)

"Après avoir radicalement rejeté le droit naturel de propriété et le libéralisme qui l'accompagne [...] Pourquoi Rousseau n'établit-il pas un Etat fondé sur la propriété commune, à la manière de Platon ou de Thomas More ?" (p.153)

"Marx voit [...] donc en Rousseau, et notamment son texte sur l'économie politique, un bon analyse de la société civile, c'est-à-dire des rapports de classes, des scandales de l'exploitation." (p.228)

"Les solutions que Rousseau préconise -le développement de l'agriculture au détriment des manufactures, la promotion de la campagne contre la ville- sont de nature à détourner Marx de s'y intéresser, qui voit dans la concentration ouvrière urbaine un gage d'efficacité." (p.235)

"Rousseau a cherché à établir une société anti-financière." (p.279)

"But de l'opération rousseauiste: en ramenant la dislocation entre la production et la consommation: le paysan consomme ce qu'il produit, la consommation n'est pas une sphère autonome qui marche à la monnaie, elle est la suite naturelle du travail. Le luxe et le commerce sont donc bannis. Ils ne trouvent plus leur place dans le "vrai système économique". Le producteur n'est pas un misérable qui fabrique du luxe, c'est un travailleur qui consomme les produits de son travail ; il n'est plus besoin de forcer les pauvres à travailler ni de les assister. Le recentrage de l'économie sur l'agriculture n'est pas une nostalgie bucolique, c'est un combat anticapitaliste." (p.285)

"La vraie politique, celle du peuple souverain, suppose, bien sûr, l'égalité juridique. Mais cette égalité formelle et proclamée ne suffit pas pour que tous soient réellement égaux devant la loi: il faut d'abord établir la "médiocrité" des richesses, c'est-à-dire une société où "il faut que tout le monde vive et personne ne s'enrichisse"." (p.288)

"Marx rêvait d'être le fossoyeur du capitalisme, Rousseau d'en être l'avorteur." (p.305)
-Yves Vargas, Jean-Jacques Rousseau, l'avortement du capitalisme, Éditions Delga, 2014, 306 pages.

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  • 2 weeks later...

Je lis Onfray ! Oui, jetez moi des pierres ! 

Cosmos précisément. Beaucoup de références. Surtout les classiques d'ailleurs. Se réclame de l'épicurisme de Lucrèce, De natura rerum, pas celui de d'Epicure. Ses références, dit il, sont plutôt celles de la vie matérielle, raison pour laquelle, il semble accorder autant d'importance à la biographie des auteurs qu'il étudie. 

Malgré tout, c'est difficile de la suivre et de lui faire totale confiance dans sa présentation de sa philosophie. On sent, intuition, qu'il est beaucoup plus tolérant avec les penseurs qu'il approuve qu'avec les autres (chrétiens surtout).

Utile à lire, intéressant de voir ce qu'il retient de ses propres lectures et fréquentations.

 

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il y a une heure, POE a dit :

 Se réclame de l'épicurisme de Lucrèce, De natura rerum, pas celui de d'Epicure.

 

C'est une escroquerie sans nom. Onfray n'est pas matérialiste, c'est un mystique vitaliste: http://hydre-les-cahiers.blogspot.com/2015/11/michel-onfray-ou-le-crepuscule-de.html?q=Onfray

 

La philosophie d'Onfray ferait passer la religion pour quelque chose de riche et subtil.

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Sinon, j'ai retrouvé le passage où Mises fait du contractualisme implicite (un comble pour un utilitariste !) ; je ne sais plus si je t'en avais parlé @Extremo :

 

"Dans le cadre de la coopération sociale, peuvent émerger entre les membres de la société des sentiments de sympathie et d'amitié, un sentiment de commune appartenance. Ces sentiments sont la source, pour l'homme, de ses expériences les plus exquises et les plus sublimes ; ils sont les ornements les plus précieux de la vie, ils élèvent l'animal humain aux hauteurs de l'existence réellement humaine. Toutefois, ces sentiments ne sont pas, quoi qu'en aient cru certains, les agents qui ont engendré les relations sociales. Ils sont le fruit de la coopération sociale... ils n'en ont pas précédé l'établissement... Le fait fondamental qui a produit la coopération, la société, la civilisation, et transformé l'animal humain en un être humain est le suivant : que le travail effectué au sein de la division du travail est plus productif que le travail solitaire..." (L'Action Humaine).

 

Autrement dit, l'homme n'est pas un être social par nature, c'est la société qui est une contingence et le résultat historique d'un choix rationnel (ici, non pas la sécurité chère à Hobbes, mais la productivité la plus grande)...

 

Entre ça et l'utilitarisme, le Mises philosophe n'est hélas pas aussi brillant que le Mises économiste.

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48 minutes ago, Johnathan R. Razorback said:

Sinon, j'ai retrouvé le passage où Mises fait du contractualisme implicite (un comble pour un utilitariste !) ; je ne sais plus si je t'en avais parlé @Extremo :

 

Je n'en ai pas le souvenir en tout cas.

 

 

Quote

"Dans le cadre de la coopération sociale, peuvent émerger entre les membres de la société des sentiments de sympathie et d'amitié, un sentiment de commune appartenance. Ces sentiments sont la source, pour l'homme, de ses expériences les plus exquises et les plus sublimes ; ils sont les ornements les plus précieux de la vie, ils élèvent l'animal humain aux hauteurs de l'existence réellement humaine. Toutefois, ces sentiments ne sont pas, quoi qu'en aient cru certains, les agents qui ont engendré les relations sociales. Ils sont le fruit de la coopération sociale... ils n'en ont pas précédé l'établissement... Le fait fondamental qui a produit la coopération, la société, la civilisation, et transformé l'animal humain en un être humain est le suivant : que le travail effectué au sein de la division du travail est plus productif que le travail solitaire..." (L'Action Humaine).

 

Autrement dit, l'homme n'est pas un être social par nature, c'est la société qui est une contingence et le résultat historique d'un choix rationnel (ici, non pas la sécurité chère à Hobbes, mais la productivité la plus grande)...

 

Entre ça et l'utilitarisme, le Mises philosophe n'est hélas pas aussi brillant que le Mises économiste.

 

A sa décharge, et bien que son approche était en effet globalement utilitariste, je dirais quand même que Mises s'en éloigne sur certains points comme sa défense sans compromis du droit à l'autodétermination ou encore la théorie subjective de la valeur qui me semble difficilement compatible avec l'utilitarisme.

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il y a 19 minutes, Extremo a dit :

1): Mises s'en éloigne sur certains points comme sa défense sans compromis du droit à l'autodétermination

 

2): ou encore la théorie subjective de la valeur qui me semble difficilement compatible avec l'utilitarisme.

 

1): Admettons qu'on accepte la prémisse suivant laquelle le bien est la maximisation du greater good. Comment Mises arrive-t-il à la conclusion (libérale) du droit à l'auto-détermination des peuples ? On ne sait pas (après je n'ai pas lu ses œuvres complètes mais un traité aussi remarque que Le libéralisme souffre de ce genre d'affirmations arbitraires).

 

2): Je ne vois pas en quoi, la valeur subjective dont parle les Autrichiens est bien sûr la valeur économique. Ce n'est pas incompatible avec l'idée que le bien (ou la valeur morale) puisse être objectif, et par exemple qu'il soit "le plus grand bien du plus grand nombre". L'identité du mot ne prouve pas l'identité des réalités sous-jacentes.

 

En revanche, un Lordon estime bien que toutes les valeurs sont relatives (économique, morale, esthétique). La manière dont il concilie ce subjectivisme généralisé (c.a.d son relativisme) avec l'idée que le capitalisme doit être abattu est excessivement mystérieuse...

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Il y a 3 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

 

C'est une escroquerie sans nom. Onfray n'est pas matérialiste, c'est un mystique vitaliste: http://hydre-les-cahiers.blogspot.com/2015/11/michel-onfray-ou-le-crepuscule-de.html?q=Onfray

 

La philosophie d'Onfray ferait passer la religion pour quelque chose de riche et subtil.

Tu crois vraiment que ces categories ont une réelle valeur en fait ? Mystique vitaliste ça veut dire quelque chose ?

 

Je lis aussi Tzvetan Todorov, un essai sur la littérature en péril. Raconte son exil de Bulgarie, sa rencontre avec Barthes avec qui il fera une thèse qui lui  permettra d’eviter de rentrer en Bulgarie communiste. Parle entre autre de la désaffection de la filière littéraire en France qu’il lie au choix après 1968 de privilégier l’étude critique des procédés littéraires au mépris du sens des textes. 

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J'ai enfin entame mon premier Taleb (je suis à 40% du bouquin) commençant très logiquement avec Le Hasard Sauvage et je dois dire que je suis favorablement impressionné mais du coup j'ai peur d'être un peu dupe de lui.

 

Je trouve sa réflexion sur  l'asymetrie très intéressante et globalemeent fort bien expliquée. Au final rien de bien extraordinaire quand on y pense sauf que...fallait y penser.

 

Ses théories et surtout leurs illustrations à travers des exemples simples sont pour moi un modèle du genre, c'est exactement ce qu'on a besoin de faire quand on veut faire passer un message scientifique à un public pas scientifique.

 

Ha oui, j'ai déjà parlé je pense d'une des choses qui m'a  dégoûté en tant qu'êtudiant en histoire  a savoir l'aspect  circle jerk particulièrement prononcé avec des étudiants et des profs qui ne lisent que d'autres historiens ou seulement des trucs connexes genre socio et anthropologie. Et je tombe sur des relfexions sur le déterminisme historique et le biais de rétrospection qui me donnent envie de coller ça dans les bibliographies de mes camarades pour leur ouvrir l'esprit.

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il y a 28 minutes, POE a dit :

Tu crois vraiment que ces categories ont une réelle valeur en fait ? Mystique vitaliste ça veut dire quelque chose ?

 

Ce sont des termes du langage dotés d'un sens, oui (et péjoratifs sous ma plume).

 

Par mystique, j'entends l'individu qui prétend accéder à une connaissance par des moyens autre que la perception ou les opérations de la raison sur les données sensoriels ; le mystique valorise donc ce qu'il appelle l' "intuition", le "sentiment intérieur", etc. Le sens que j'utilise se rapproche du sens II. A. 1 de la classification suivante: http://www.cnrtl.fr/definition/mystique

"Personne qui adhère à des croyances surnaturelles, qui possède une foi religieuse intuitive et p. ext. qui s'adonne à des pratiques de dévotion intense."

 

Par vitalisme on entend: "Doctrine de l'école de Montpellier (développée au xviiies. par Bordeu et Barthez) d'après laquelle il existe dans tout individu un principe vital gouvernant les phénomènes de la vie distinct de l'âme et de la matière; p. ext. (p. oppos. à mécanisme), doctrine selon laquelle les phénomènes de la vie sont irréductibles aux phénomènes physico-chimiques et manifestent une force vitale irréductible aux forces de la matière inerte (d'apr. Lal. 1968)." (cf: http://www.cnrtl.fr/definition/vitalisme )

 

En philosophie, est vitalisme le métaphysicien qui affirme que l'être est structuré ou traversé par une "force" immatérielle dénommée "vie". C'est une doctrine proche du panthéisme, de l'animisme, etc.

 

Le Bergsonisme est un exemple de mysticisme vitaliste. Onfray est un exemple bien sûr infiniment plus vulgaire de cette position.

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Non je ne crois pas qu’il soit ni mystique ni vitaliste, en tout cas, ce n’est ni ce qu’il dit ni ce qu’on lit. Et je ne vois pas ce qu’il y a de péjoratif dans ces catégories.

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

 

As-tu lu le lien que j'ai posté vers mon blog ?

J’ai lu ton blog.

Le pb c’est que tu cites un article du Monde que tu commentes.

Tu ne peux pas classer quelqu’un dans une catégorie métaphysique sans même lire ce qu’il écrit. 

En plus cela ne m’intéresse pas. Je préfère soit avoir ton avis de lecteur, soit l’avis du critique, mais l’avis du lecteur du critique....bof

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il y a une heure, POE a dit :

Tu ne peux pas classer quelqu’un dans une catégorie métaphysique sans même lire ce qu’il écrit.

 

Et bien mon avis de lecteur de Politique du Rebelle est que Onfray est une nullité, qu'il utilise les concepts sans aucune rigueur (par exemple celui de totalitarisme pour qualifier la pensée politique de Platon ou Hobbes), qu'il met cette nullité au service de la défense d'un socialisme anarchique (lequel anarchisme ne l'empêche pas de se faire financer par l'Etat), et que mon temps de vie est bien trop précieux pour perdre davantage de temps avec un idéologue de troisième zone (et "nietzschéen de gauche" -cet oxymore-, par dessus le marché).

 

Si tu veux lire des matérialistes intelligents, va lire Épicure, Holbach, Diderot, La Mettrie... ou Gaston Bachelard. Ou des auteurs contemporains en philosophie de l'esprit: https://fr.wikipedia.org/wiki/David_M._Armstrong

  • Yea 1
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On 7/13/2018 at 4:23 PM, Kassad said:

Un article scientifique mais abordable je pense : https://researchspace.auckland.ac.nz/handle/2292/27857

 

Très bien et à propos sur la chasse aux corrélations et l'air du temps qui laisse la proie pour l'ombre.

 

  Une application directe de l'article : http://www.tylervigen.com/spurious-correlations

 

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Ah mais JF Spitz n'a jamais été libéral. C'est un auteur intéressant, introducteur du 'républicanisme' en France (il n'est pas le seul), cette tradition philosophico-historique 'découverte' dans les années 60 qu'on oppose en général au libéralisme politique.

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J'ai une question de la plus haute importance (et désolé par avance de perturber le fil, si je dérange les modos peuvent déplacer mon post). Mon meilleur ami m'a demandé des conseils de lecture à faire sur le libéralisme ou la liberté de manière plus générale. Je ne sais pas trop comment expliquer la chose du coup je vous mets le contexte : il a lu 1984 et a trouvé des similitudes avec la France d'aujourd'hui (notamment sur le fait qu'on a 1000 trucs à faire pour avoir un cabane de jardin par exemple). Il a d'autres interrogations sur la liberté d'expression aussi. Il ne se sent pas aussi libre qu'il pourrait l'être et a l'intuition qu'il ne contrôle pas vraiment sa vie.

Voilà, j'ai envie de lui proposer la lecture de Dantou (site + Pulp Liberalism) et éventuellement lui proposer les vidéos de Nigel ou Johan Norberg par la suite.

Avez-vous des lectures supplémentaires à proposer (il aime bien lire et lit assez assidument, mais n'est pas habitué aux traités philo) ?

  • Yea 1
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Il m'a été conseillé quelques bouquins à offrir à un proche dont ces 3 que j'ai achetés pour lui :

 

- L'argent des autres de E. Martin

- Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas de F. Bastiat

- 39 leçons d'économie contemporaine de P. Simonnot

 

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Le discours de la servitude volontaire.

La route de la servitude.

La democratie en Amerique, tome II (moi c'est ce qui m'a convertit) : limpide, interessant pas que sur le côté philo, clairvoyant, couvre énormément de sujets

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Le 29/07/2018 à 12:10, NoName a dit :

J'ai enfin entame mon premier Taleb (je suis à 40% du bouquin) commençant très logiquement avec Le Hasard Sauvage et je dois dire que je suis favorablement impressionné mais du coup j'ai peur d'être un peu dupe de lui.

 

Je l'ai vu à un libraire hier. Du coup, je t'ai fait confiance et je l'ai pris.

 

Et The moon is a harsh mistress aussi. Depuis le temps que j'en entends parler...

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