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il y a 29 minutes, Bézoukhov a dit :

Daniel Bell, c'est intéressant ?

 

Pas lu, et je ne l'ai jamais vu cité (même s'il est vrai que je n'ai pas lu des masses de sociologie américaine, à part Nisbet ou C. Wright Mills, R. Dahl et Robert King Merton). Raymond Aron avait essayé d'introduire l'oeuvre de Bell en France. Je soupçonne fortement que c'est daté.

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Il y a 10 heures, Bézoukhov a dit :

Daniel Bell, c'est intéressant ? Je ne trouve aucune référence sur liborg. JP Vincent fait référence à ses Contradictions culturelles du capitalisme, et je ne trouve aucune référence sur le forum.

 

@poney (comme y a marqué sociologue sur wikipédia _o_ ; tu es expert ès sociologie) ?

 

Jamais entendu parlé de lui

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Du coup j'ai terminé l'Histoire de l'Europe libérale.

 

Le bilan reste bon mais plus inégal qu'on aurait pu l'espérer.

 

Outre l'excellent chapitre de A. Laurent, on peut souligner les mérites de celui de Marie-Claude Esposito ("Le moment Thatcher"), celui de Jérôme Perrier sur Alain Madelin (qui est une sorte de suite à son excellent article sur "La parenthèse libérale de la droite française des années 1980"), et dans une moindre mesure celui de Frédéric Tristam sur Jacques Rueff.

 

Un certain nombre de contributions sont cependant irritantes car hors-sujet, faute d'une définition rigoureuse du libéralisme (plusieurs auteurs se réfugient derrière la "polysémie" du terme pour traiter plus ou moins de n'importe quoi -réseaux patronaux, centristes, et même catholiques sociaux...-).

La palme sur facepalm en la matière doit être décernée à Gilles Richard (dont on appréciera la neutralité du ton):

 

"Force est pourtant de constater le poids aujourd'hui considérable du libéralisme ou plus exactement du néolibéralisme comme source d'inspiration des politiques publiques, comme matrice du discours dominant dans les grands médias et comme idéologie qui imprègne les consciences et les comportements de nos contemporains." (p.215-216)

"Les libéraux français [sont] marqués par un durable tropisme anglo-saxon: François Guizot inventeur et adepte de "l'Entente cordiale", Paul Reynaud et Henri de Kerillis en 1926 puis Roger Duchet en 1956 allant visiter le parti conservateur britannique pour s'en inspirer, "VGE" fervent admirateur de "JFK" au point d'avoir toujours en bonne place sur son bureau la photo de l'ancien président états-unien, ou encore Nicolas Sarkozy choisissant de transformer l'UMP en "Les républicains"." (p.216-217)

"Qui peut encore raisonnablement croire à l'évanescence des libéraux en France ?" (p.227)
-Gilles Richard, "L'organisation partisane de la famille libérale en France depuis la fin du XIXe siècle: obstacles, persévérance et efficacité", in Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe (XVIIIe - XXIe siècle), Nouveau Monde Éditions, 2016, 359 pages, pp.213-228.

 

Pour finir, l'ouvrage plante les derniers clous dans le cercueil du "libéralisme" aronien...

 

"Après la Libération, Aron n'a pas immédiatement rompu avec la gauche. Il participe en 45-46 aux premiers numéros des Temps modernes, où il écrit, après les débuts du gouvernement Attle, un texte nuancé, en faveur du socialisme démocratique." (p.232)

"Aron, qui avait été un membre très passif de la Société du Mont-Pèlerin, la quitta discrètement en 1957." (note 4 p.235)
-Joël Mouric, "Raymond Aron et les réseaux libéraux (1938-1980)", in Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe (XVIIIe - XXIe siècle), Nouveau Monde Éditions, 2016, 359 pages, pp.229-244.

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https://philitt.fr/2018/09/10/ayn-rand-et-la-folie-libertarienne/ 

Au début, ça commençait plutôt bien. Et puis j'ai lu la suite.

 

Je reste dubitative sur certaines phrases : "Ainsi découvre-t-on, grâce à cette litanie exaltée, que le principal ennemi du libertarien, c’est l’homme". Euh... l'auteur n'a sans doute pas bien saisi le sens des mots utilisés par Rand. Ensuite, pourquoi désigner un "ennemi" en particulier ?

 

L'auteur désigne la philosophie libertarienne comme une "légitimation de la vengeance". Puis il finit par conclure que l'usage de la raison, prônée par les libertariens, est intellectuellement malhonnête, dès lors que toute leur philosophie se fonde sur du ressentiment : "le qualificatif rationaliste n’est qu’un nom d’emprunt pour le libertarien, un subtil subterfuge par lequel il donne à sa passion les armes de la raison, comme si les arguments venaient se poser ex post sur des intuitions."

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à l’instant, Johnathan R. Razorback a dit :

Philitt est un site de droite, hein.

 

Comme souvent avec les droites antilibérales, on les voit se référer à des anticapitalistes de gauche, comme Marx. Mais gratter le vernis et les références romantiques et religieuses éclateront rapidement.

 

95% du droitisme c’est de la projection sur les autres de ses propres travers. 

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Dédicase @Lancelot :P

 

  Relu l’autre jour quelques passages du Monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer, consacrés à la métaphysique. Pour Schopenhauer, il n’y a pas de métaphysique à proprement parler, toute philosophie authentique est cantonnée dans le cadre strict de l’expérience du monde qui nous entoure : « [La métaphysique] demeure donc immanente, non transcendante. Et en effet elle ne se détache jamais entièrement de l’expérience ; elle en est la simple explication et interprétation, puisqu’elle ne parle de la chose en soi que dans ses rapports avec le phénomène. » « La philosophie est essentiellement la science du monde ; son problème, c’est le monde ; c’est au monde seul qu’elle a affaire ; elle laisse les dieux en paix, mais elle attend, en retour, que les dieux la laissent en paix. » (Le Monde comme volonté et comme représentation, suppléments, chapitre 17).
Il y a dans ces quelques formules toute l’explication du caractère réellement nocif de la philosophie schopenhauerienne. La nature est le seul absolu pour lui ; au lieu d’ouvrir des perspectives à l’homme (vers le progrès, la transcendance, l’avenir, etc.) il l’enferme dans le vase clos du monde, avec ses misères et ses constantes. Dès lors, aucune issue, sinon le néant, le suicide, la mort. Et, de fait, lorsque l’on se penche de près sur l’influence de Schopenhauer, on n’y trouve que des cas tragiques :
Nietzsche a beaucoup lu Schopenhauer. Il a souffert de bipolarité aiguë toute sa vie avant de sombrer dans la folie en janvier 1889.
Maupassant a beaucoup lu Schopenhauer. Il a fait une tentative de suicide en janvier 1892 avant de sombrer dans la folie.
Hitler a beaucoup lu Schopenhauer. Il avait son buste sur son bureau et avait emporté Le Monde dans les tranchées de la Grande Guerre. Après quelques années en politique, il s’est suicidé en avril 1945.
Cioran a beaucoup lu Schopenhauer. Il a vécu comme un marginal toute sa vie, sans travailler, avec de graves crises d’insomnie, et a fait du suicide un thème central de son œuvre.
Houellebecq a beaucoup lu Schopenhauer. Il a souffert toute sa vie de dépression et en a fait un thème central de son œuvre.
La lecture prolongée et assidue de l’œuvre de Schopenhauer est une des expériences les plus destructrices qui soient. Elle sape l’espoir, la croyance en la spécificité de chaque individu, en l’utilité de l’action, en la réalité de valeurs morales et spirituelles. Elle laisse derrière elle un champ de ruines.

http://www.legoutdeslettres.com/2018/09/le-philosophe-le-plus-dangereux-de.html

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :
Nietzsche a beaucoup lu Schopenhauer. Il a souffert de bipolarité aiguë toute sa vie avant de sombrer dans la folie en janvier 1889.
Maupassant a beaucoup lu Schopenhauer. Il a fait une tentative de suicide en janvier 1892 avant de sombrer dans la folie.
Hitler a beaucoup lu Schopenhauer. Il avait son buste sur son bureau et avait emporté Le Monde dans les tranchées de la Grande Guerre. Après quelques années en politique, il s’est suicidé en avril 1945.
Cioran a beaucoup lu Schopenhauer. Il a vécu comme un marginal toute sa vie, sans travailler, avec de graves crises d’insomnie, et a fait du suicide un thème central de son œuvre.
Houellebecq a beaucoup lu Schopenhauer. Il a souffert toute sa vie de dépression et en a fait un thème central de son œuvre.

 

J'ai beaucoup joué à Mario, je suis devenu plombier:jesors:.

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"L'archipel du Goulag". Je ne suis qu'au début mais je vois vite pourquoi il a eu le Nobel de littérature. C'est fou comme en quelques pages Soljenitsine arrive à camper l'ambiance de l'enfer communiste et la mécanique de l'état totalitaire. Il arrive à le faire resentir d'une manière très directe. C'est également beaucoup plus proche de la vie de tous les jours, et en cela plus effrayant que la description des camps de la mort (qui est tellement éloignée de la réalité de tous les jours qu'on en est moins touché).

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il y a 1 minute, Kassad a dit :

"L'archipel du Goulag". Je ne suis qu'au début mais je vois vite pourquoi il a eu le Nobel de littérature. C'est fou comme en quelques pages Soljenitsine arrive à camper l'ambiance de l'enfer communiste et la mécanique de l'état totalitaire. Il arrive à le faire resentir d'une manière très directe. C'est également beaucoup plus proche de la vie de tous les jours, et en cela plus effrayant que la description des camps de la mort (qui est tellement éloignée de la réalité de tous les jours qu'on en est moins touché).

 

Un de mes chouchou, tu as quelle édition?

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il y a une heure, Frenhofer a dit :

Castoriadis - L'institution imaginaire de la société (1975)

Allons-y.

 

N'écoutes pas @ttoinou. La première partie "Marxisme et théorie révolutionnaire" est tout simplement l'une des meilleures critiques philosophique et sociologique de Marx jamais rédigées (j'ai bien dit philosophique et sociologique ; politiquement, Castoriadis reste socialiste) - a fortiori courageuse dans le contexte intellectuel de sa publication. C'est dense mais certainement pas illisible. Je l'ai lu il y a longtemps et ce n'est pas sans liens avec ma rupture vis-à-vis du marxisme.

 

Je n'ai pas encore lu le reste, je serais sans doute moins en phase avec. Le regard que pose Castoriadis sur le "social-historique" me semble dépendant d'une ontologie (et d'une anthropologie) anti-déterministe qui me pose problème. Je soupçonne aussi qu'on ne peut pas fonder une morale sur de telles bases.

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il y a 58 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

N'écoutes pas @ttoinou. La première partie "Marxisme et théorie révolutionnaire" est tout simplement l'une des meilleures critiques philosophique et sociologique de Marx jamais rédigées (j'ai bien dit philosophique et sociologique ; politiquement, Castoriadis reste socialiste) - a fortiori courageuse dans le contexte intellectuel de sa publication. C'est dense mais certainement pas illisible. Je l'ai lu il y a longtemps et ce n'est pas sans liens avec ma rupture vis-à-vis du marxisme.

 

Je n'ai pas encore lu le reste, je serais sans doute moins en phase avec. Le regard que pose Castoriadis sur le "social-historique" me semble dépendant d'une ontologie (et d'une anthropologie) anti-déterministe qui me pose problème. Je soupçonne aussi qu'on ne peut pas fonder une morale sur de telles bases.

C'est pour cette raison que je l'ai pris. Je vais lire les 250 pages de la première partie dans un premier temps. Edition Points Essais.

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il y a 2 minutes, Lancelot a dit :

Toujours cette obsession masochiste à lire des gars à côté de la plaque :mrgreen:

 

Vu que l'auteur est un platonicien christiano-boudhiste pro-Bayrou, je ne peux pas trop dire le contraire :D

(Mais c'est le seul commentateur régulier de mon blog donc je fais avec).

 

Sinon, TIL l'origine de la blague liborgienne "X était peut-être ironique":

 

"Interprétation générale que propose Strauss de la pensée de Platon: il faudrait lire La République non pas le projet de la Cité idéale, mais précisément la démonstration du caractère utopique et de l'impossibilité d'une telle Cité. La Grande Tradition inaugurée par Socrate et Platon est donc marquée par la sobriété politique plutôt que par l'hubris. Cette imputation d'une intention ironique à Platon -qui va à rebours de l'opinion dominante chez les interprètes de Platon, pour qui les propositions politiques de ce dernier doivent être prises "au sérieux" -repose sur le caractère d'absurdité évidente -selon Strauss et Bloom- de l'Etat idéal décrit dans La République, tel qu'il s'exprime par exemple dans l'exigence qu'hommes et femmes aillent nus. Ce que la remarque de Burnyeat laisse entendre -et d'autres critiques abondent en ce sens-, c'est que Strauss (et Bloom) fondent leur interprétation sur une série de détails isolés de leur contexte."
-Jean-Guy Prévost, De l'étude des Idées Politiques, Presse de l'Université du Québec, 1995, 103 pages, p.18.

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@poney: sur Montesquieu réactionnaire, outre Condorcet, de Tracy et P. Nemo, on a aussi une interprétation similaire chez Althusser:


"S'intéressant à Montesquieu, Louis Althusser (1964: 120) refuse d'endosser l'opinion, présente jusque chez Marx lui-même, qui voit en l'auteur de L'Esprit des lois un porte-parole de la bourgeoisie qui conquerra le pouvoir en 1789. Selon lui, Montesquieu -chez qui, note-il, on n'observe pas de recours à la théorie du contrat social, lieu commun des hérauts du nouvel ordre- exprime surtout un parti pris féodal, puisqu'il propose en somme à la monarchie de s'allier contre le peuple à une noblesse restaurée dans ses privilèges préabsolutistes. Les commentateurs qui ont vu chez Montesquieu une théorie de la séparation des pouvoirs ont construit un "mythe" dont le véritable contenu tient à ce compromis entre forces féodales: la suprématie de l'exécutif sur le législatif (par le veto), protège le roi contre le despotisme populaire, l'indépendance du judiciaire à l'égard de l'exécutif protège en revanche les nobles contre une éventuelle tyrannie, alors que la distinction entre une Chambre haute et une Chambre basse assure la domination de ces derniers sur le peuple. La thèse d'Althusser repose essentiellement sur une analyse historique qui situe "l'antagonisme fondamental" de cette époque dans l'opposition entre "le régime féodal [...] et [les] masses soumises à son exploitation" et, par conséquent, refuse de voir dans la bourgeoisie intégrée à l'appareil d'Etat de la monarchie absolue et au circuit économique qui en dépend "une classe radicalement antagoniste à la classe féodale" (p.117-118)." (p.36-37)
-Jean-Guy Prévost, De l'étude des Idées Politiques, Presse de l'Université du Québec, 1995, 103 pages.

 

Bien sûr ça ne compte pas, puisque Althusser était fou comme chacun sait.

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il y a 20 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Ce que la remarque de Burnyeat laisse entendre -et d'autres critiques abondent en ce sens-, c'est que Strauss (et Bloom) fondent leur interprétation sur une série de détails isolés de leur contexte."

 

Séries de détails isolés... LOL.

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