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il y a 12 minutes, PABerryer a dit :

de Maistre absolutise la Loi tout comme les révolutionnaires ce qui me fait penser qu'il est beaucoup plus proche de ces derniers que de la Tradition Classique.

 

C'est un positiviste juridique comme Rousseau et Hobbes (même si ses prémisses ne sont évidemment pas contractualistes).

 

Je ne peux pas non plus m'empêcher de t'embêter pointer que:

 

« Il fait peu de doute que Maistre a été dans une certaine mesure influencé par les idées de Burke. » (Berlin, op.cité, p.130)

 

Or Burke non plus pas n'admet pas de loi naturelle rationnellement connaissable (à la différence des Anciens -moins les sophistes grecs- et d'une bonne partie des Lumières moins Rousseau). D'où sa tendance à défendre l'obéissance passive:

 

"Burke ne se contente pas de défendre la sagesse pratique contre les empiètements de la science théorique. Il fausse compagnie à la tradition aristotélicienne en dépréciant la théorie et particulièrement la métaphysique." (p.269)

"Burke était convaincu que la Révolution française était entièrement mauvaise. [...] Burke n'est pas loin de suggérer que résister à un courant absolument mauvais des affaires humaines est pervers si ce courant est suffisamment puissant ; il oublie qu'il y a de la noblesse à résister jusqu'au dernier carré." (p.274)

-Leo Strauss, Droit naturel et histoire, Flammarion, Champ.essais, 1986 (1954 pour la première édition française, 1953 pour la première édition états-unienne), 324 pages.

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

Berlin expose son relativisme moral de manière extrêmement claire.

Oui d'ailleurs je ne sais pas si tu connais ce texte croquignolet de Leo Strauss qui lui fait passer un sale quart d'heure : http://dhspriory.org/kenny/PhilTexts/Strauss/Relativism.pdf?fbclid=IwAR1CxKGtmYsmavhlpxLMbrkXA78Se5ISK-AS1sZs920pnfT4F6ITdcDZc7Y

(notamment pp. 144-145 sur le relativisme et p. 138 sur Berlin)

  • Yea 1
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il y a 34 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

Oui d'ailleurs je ne sais pas si tu connais ce texte croquignolet de Leo Strauss qui lui fait passer un sale quart d'heure : http://dhspriory.org/kenny/PhilTexts/Strauss/Relativism.pdf?fbclid=IwAR1CxKGtmYsmavhlpxLMbrkXA78Se5ISK-AS1sZs920pnfT4F6ITdcDZc7Y

(notamment pp. 144-145 sur le relativisme et p. 138 sur Berlin)

 

Je vais lire ça, mais ce n'est pas étonnant. Sternhell aussi lui est tombé dessus:

 

« Pour [Isaiah] Berlin, excellent exemple des contre-Lumières "molles", comme pour Meinecke, il ne semble pas qu'il existe de cause à effet entre la guerre au rationalisme, à l'universalisme et au droit naturel, et la poussé du fascisme et du nazisme [...] Il a rendu un service immense à tous les ennemis du rationalisme et de l'universalisme de notre temps : avant les postmodernistes, et dans un contexte éminemment politique et en dépit du fait que sa pensée n'est pas faite d'une pièce et comporte beaucoup d'ambiguïtés, il apporte la preuve que l'on peut saper les fondements des Lumières à partir d'une position libérale. » -Zeev Sternhell, Les anti-Lumières. Une tradition du XVIIIème siècle à la guerre froide. Saint-Amand, Gallimard, coll. Folio histoire, 2010, 945 pages, p.56.

 

Accusation d'ailleurs injuste (mais ce n'est clairement pas le livre le plus réussi de Sternhell), puisque que Berlin a conscience que l'anti-universalisme (épistémologique et moral) peut aussi mener au pire: « Ce subjectivisme volontariste, dont le prophète le plus ardent est le vrai père du romantisme, Johann Gottlieb Fichte, conduisit naturellement en fin de compte à l’irrationalité et à l’anarchie, à l’ivresse byronienne du moi, au culte du réprouvé lugubre, sinistre et fascinant, ennemi de la société établie, du héros satanique, Caïn, Manfred, le Giaour, Melmoth, dont la fière indépendance s’achète au prix de n’importe quelle somme de bonheur humain ou de n’importe quel nombre de vies humaines. Dans le cas des nations, ce rejet de l’idée même de valeurs universellement valides tendit parfois à inspirer un nationalisme et un chauvinisme agressifs, la glorification d’une auto-affirmation individuelle ou collective intransigeante. Sous sa forme extrême, il prit un tour criminel et violemment pathologique qui culmina dans l’abandon de la raison et de tout réalisme, avec des conséquences morales et politiques fréquemment désastreuses. » (-Isaiah Berlin, « Giambattista Vico et l’histoire culturelle », 1983, in Le bois tordu de l’humanité. Romantisme, nationalisme et totalitarisme, Albin Michel, coll. Idées, 1992 (1990 pour la première édition britannique), 258 pages, p.68)

 

Mais il n'en tire pas la conséquence que sa position n'est en fait pas un meilleur rempart contre la violence que la position unitaire de "surplomb" du rationalisme qu'il rejette... Il y a là manifestement un problème. Comment séparer le "bon" relativisme du mauvais, et comment peut-on argumenter en faveur d'un relativisme moral non-belliqueux (Berlin préfère se définir comme un "pluraliste") s'il n'y a pas de valeurs morales objectives (Berlin admet seulement une universalité de la connaissance scientifique) ? ...

 

Ce qui est décevant (au moins de mon point de vue) c'est que la dénonciation des régimes tyranniques du 20ème n'a presque jamais été le fait d'une réaction des partisans des idéaux des Lumières (à l'exception notable de Mises -le rationalisme de Rand ne l'empêche pas de dénoncer avec une sévérité démesurée les Lumières et leur grand-père Descartes en particulier. Et je ne parle même pas d'Hayek qui voit Descartes -et en fait tout rationalisme, y compris celui de Mises- comme la racine du constructivisme...), mais plutôt menée à partir de prémisses religieuses (Strauss, Voegelin, Arendt, voire l'ordo-libéralisme) ou sceptiques -assumés ou non- (Berlin / Aron / Castoriadis) -ou même nihilistes / post-modernes (Foucault).

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

ce n'est clairement pas le livre le plus réussi de Sternhell

Jamais compris pourquoi on lisait Sternhell. La droite révolutionnaire m'est tombé des mains, je ne vois aucun gain par rapport à Milza, c'est juste plus idéologique et "pieds-dans-le-plat".

 

il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

Comment séparer le "bon" relativisme du mauvais, et comment peut-on argumenter en faveur d'un relativisme moral non-belliqueux (Berlin préfère se définir comme un "pluraliste") s'il n'y a pas de valeurs morales objectives (Berlin admet seulement une universalité de la connaissance scientifique) ?

C'est un peu ce que montre Leo Strauss en plus radical : un relativiste est incapable d'agir rationnellement.

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Au fait, un entretien avec Philippe d'Iribarne (dont il a récemment été question) : https://www.atlantico.fr/decryptage/3569894/philippe-d-iribarne--le-terme-d-islamophobie-vise-a-donner-credit-a-l-idee-fausse-selon-laquelle-l-occident-vehiculerait-un-rejet-global-irrationnel-et-indiscrimine-de-tout-ce-qui-touche-a-l-islam-et-de-tous-les-musulmans-

Je ne trouve pas ça renversant. Un passage intéressant :

Citation

Cette charge affective constitue effectivement un grand obstacle quand on cherche à réfléchir sereinement sur ce qui touche à l’islam. Dans un univers de passions, de théories du complot, celui qui tente de comprendre la complexité des situations au lieu de simplement dénoncer des « méchants » est aussitôt considéré comme le complice de ces derniers. On en a eu encore un exemple saisissant lors de l’attentat de Christchurch quand les magazines qui n’hésitent pas  à évoquer l’existence d’une face obscure de l’islam ont été accusés, notamment par Najat Vallaud-Belkacem, d’être complices du terroriste, voire d’être responsables de son méfait. On trouve en Occident plusieurs courants qui, loin de résister aux passions et à chercher à développer un regard éclairé, contribuent à répandre l’image d’Epinal de musulmans victimes de méchants Occidentaux. C’est le cas des tenants d’un « islamo-gauchisme » qu’unit une haine d’un Occident jugé responsable de tous les malheurs du monde. C’est de même le cas des promoteurs d’une laïcité « ouverte », dont le rapport québécois de la commission Bouchard -Taylor en faveur d’une société « inclusive » fournit une illustration saisissante, qui combattent les « laïcards ». Les média sont trop souvent à la remorque de ces positions, ne serait-ce que quand ils font écho aux conclusions des études prétendant « démontrer » que nos sociétés sont islamophobes, sans prendre la peine de questionner leur rigueur. Et les quelques voix qui, en sens inverse, proclament une détestation indiscriminée de tout ce qui touche à l’islam n’aident pas à aborder avec sérieux les questions qu’il pose, d’autant plus qu’il est trop facile aux tenants d’une vision victimaire de mettre ces voix en avant pour entretenir la fable d’un Occident globalement islamophobe.

 

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Il y a 20 heures, Vilfredo Pareto a dit :

Jamais compris pourquoi on lisait Sternhell. La droite révolutionnaire m'est tombé des mains

 

J'ai lu le chapitre sur "L'Action française et le prolétariat", c'est bien fait et je vais m'en servir pour mon mémoire de master. Et je vais encore plus mobiliser son Maurice Barrès et le nationalisme français, en particulier parce qu'il s'affronte à ce difficile problème qui a dérouté tant de contemporains et d'observateurs: comment donc Barrès a-t-il pu passer d'un égotisme anarcho-socialiste à un nationalisme conservateur bonapartiste ?

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Lu Ethique à Nicomaque.

 

1- Si on présente souvent l'ouvrage d'Aristote comme fondateur du droit naturel, un aspect est trop souvent ignoré à mon goût : le droit pénal. Contrairement à ce que pensent la plupart des gens, la loi du talion n'a strictement rien à voir avec l'idée de "mérite" qu'on lui attribue communément - ce qu'Aristote appelle la justice distributive où les honneurs et avantages sont distribués en proportion des mérites de chacun - et encore moins avec la catégorie de justice corrective (ie : réparation des dommages). La loi du talion est aveugle en ce qu'elle ne prend pas en compte l'intention dolosive à l'origine du fait délictueux : si la justice consiste purement et simplement à faire subir le tort que l'on fait à autrui, alors l'auteur d'un homicide involontaire devrait être condamné à mort. Or, l'intention est un critère essentiel de la responsabilité pénale. Autrement, enfant et sénile devraient subir des peines qu'ils ne seraient pas même en mesure de comprendre. Bon sens et raison nous obligent donc à nos détacher de cette conception primaire de la justice.

 

2- Autre point : si seulement le législateur moderne était au courant qu'un mec a invalidé ses conceptions paternalistes du "juste prix" - il y a environ 2300 ans. Si on s'en tient à la conception aristotélicienne de la justice commutative, il est injuste d'invalider un contrat au prétexte que le prix ne correspond pas à une prétendue valeur objective. La nullité pour violence économique, la rescision pour lésion et la prohibition des clauses de voie parée se fondent donc sur une idée fausse.

 

3- Ayn Rand n'a tout simplement pas compris ce qu'est une Cité : si l'homme n'avait pas besoin de l'autre, il ne pourrait y avoir d'échange ; sans échange, il ne pourrait y avoir de communauté politique. Aristote pense l'homme comme partie d'un tout. Il est donc faux de le concevoir comme un individu indépendant : ce qu'il n'est pas et n'a jamais été. D'ailleurs, en dehors de l'aspect existentiel, il est évident que la fonction principale de la religion est communautaire...

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il y a 3 minutes, poincaré a dit :

3- Ayn Rand n'a tout simplement pas compris ce qu'est une Cité : si l'homme n'avait pas besoin de l'autre, il ne pourrait y avoir d'échange ; sans échange, il ne pourrait y avoir de communauté politique. Aristote pense l'homme comme partie d'un tout. Il est donc faux de le concevoir comme un individu indépendant : ce qu'il n'est pas et n'a jamais été. D'ailleurs, en dehors de l'aspect existentiel, il est évident que la fonction principale de la religion est communautaire...

 

Pas mal, attention par contre : c'est chez Platon que l'existence de la cité est essentiellement due à la division du travail et aux échanges (République, livre II). Chez Aristote, c'est d'abord une façon de t'épanouir, de réaliser pleinement ta nature d'animal politique.

 

Plus qu'à lire Les Politiques ! :mrgreen: Mais c'est plus court, et, je trouve, moins chiant.

 

Je suis un peu rouillé de l'aristote, mais à propos de la justice commutative, qui est le principe des échanges et des punitions, il me semble qu'elle consiste à donner une même valeur contre une même valeur. A mes yeux, ça ressemble un peu au principe du talion et du juste prix... Il y a des passages qui te semblent indiquer explicitement qu'il en va autrement ?

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il y a 18 minutes, poincaré a dit :

Ayn Rand n'a tout simplement pas compris ce qu'est une Cité : si l'homme n'avait pas besoin de l'autre, il ne pourrait y avoir d'échange ; sans échange, il ne pourrait y avoir de communauté politique. Aristote pense l'homme comme partie d'un tout. Il est donc faux de le concevoir comme un individu indépendant : ce qu'il n'est pas et n'a jamais été.

 

Autant le reste de ton message est intéressant, autant ceci sort de l'espace (en plus d'être l'homme de paille préféré des anti-libéraux, celui qu'ils ne se lassent jamais de ressorttir du placard à poncifs).

 

Rand n'est pas contractualiste.

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il y a une heure, Mégille a dit :

Je suis un peu rouillé de l'aristote, mais à propos de la justice commutative, qui est le principe des échanges et des punitions, il me semble qu'elle consiste à donner une même valeur contre une même valeur. A mes yeux, ça ressemble un peu au principe du talion et du juste prix... Il y a des passages qui te semblent indiquer explicitement qu'il en va autrement ?

C'est vrai, ça y ressemble un peu. J'aurais tendance à dire qu'il ne s'agit que de l'aspect civil  - qu'on pourrait qualifier aujourd'hui de dommages-et-intérêts - celui qui commet un dommage doit réparation. Aristote pose bien une distinction, dans la justice commutative, entre les actes volontaires et les actes involontaires seuls les seconds exigent la sauvegarde de l'égalité.

 

"En revanche, quand on n'obtient ni plus ni moins qu'on avait et que l'égalité est sauvegardée, on dit que chacun a ce qui lui revient et qu'il n'y a ni perte ni profit. Ainsi le juste se trouve à égale distance du profit et de la perte, en ce qui concerne les transactions non volontaires et il en résulte que chacun a autant après qu'avant." (Livre V, chapitre IV).

 

On est dans une optique réparatrice, et non vengeresse. La comparaison avec le principe du talion me parait donc abusive - surtout qu'il le rejette explicitement par la suite !

 

il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

Rand n'est pas contractualiste.

J'emploie le terme Cité non pas dans le sens d'Etat, mais de communauté d'hommes. Ayn Rand concevait l'homme comme un individu indépendant. Ce qui est tout simplement faux : c'est ce qu'il ressort de la pensée d'Aristote sur l'origine des échanges. Je pourrais aussi parler de l'indépendance d'esprit comme vertu, et qui ressort beaucoup du discours de Galt dans La Grève. Sauf qu'en pratique, une indépendance d'esprit pure et parfaite serait en contradiction avec l'héritage intellectuel dont on s'inspire en permanence.

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il y a une heure, poincaré a dit :

Ayn Rand concevait l'homme comme un individu indépendant. Ce qui est tout simplement faux : c'est ce qu'il ressort de la pensée d'Aristote sur l'origine des échanges. Je pourrais aussi parler de l'indépendance d'esprit comme vertu, et qui ressort beaucoup du discours de Galt dans La Grève. Sauf qu'en pratique, une indépendance d'esprit pure et parfaite serait en contradiction avec l'héritage intellectuel dont on s'inspire en permanence.

 

Tu confonds de manière extrêmement grossière le niveau de l'anthropologie philosophique et le niveau de la morale et de la politique.

 

Personne et en tout cas pas Rand ne soutient que l'homme est un être indépendant de sa culture / langue / histoire / milieu social, etc.

 

L'erreur des collectivistes de diverses obédiences, c'est de vouloir tirer de ce fait la norme suivant laquelle l'homme ne devrait pas être laissé libre, qu'il faut le contraindre à "rembourser sa dette de naissance envers la société*" qui lui confère originellement son identité, ou bien (collectivisme nationaliste ou conservateur) qu'il faut le forcer à ne pas évoluer, ne pas changer culturellement, etc.

 

La vertu d'indépendance dont parle de Rand ne signifie pas du tout une auto-création de son identité ex nihilo. Tu n'as pas compris La Grève si tu penses ça.

  • Yea 1
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Il y a 2 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

Tu confonds de manière extrêmement grossière le niveau de l'anthropologie philosophique et le niveau de la morale et de la politique.

 

Personne et en tout cas pas Rand ne soutient que l'homme est un être indépendant de sa culture / langue / histoire / milieu social, etc.

 

L'erreur des collectivistes de diverses obédiences, c'est de vouloir tirer de ce fait la norme suivant laquelle l'homme ne devrait pas être laissé libre, qu'il faut le contraindre à "rembourser sa dette de naissance envers la société*" qui lui confère originellement son identité, ou bien (collectivisme nationaliste ou conservateur) qu'il faut le forcer à ne pas évoluer, ne pas changer culturellement, etc.

 

La vertu d'indépendance dont parle de Rand ne signifie pas du tout une auto-création de son identité ex nihilo. Tu n'as pas compris La Grève si tu penses ça.

C'est précisément le positionnement philosophique de Rand que j'attaque. Et si je fais bien la distinction entre anthropologie philosophique et politique - même si ce n'était le cas, ça ne serait pas plus grossier que ta confusion entre réalité abstraite et concrète quant à la "preuve" des concepts - les deux sont difficilement dissociables de manière aussi tranchée. Tout comme tu ne peux penser un régime politique sans la philosophie qui le sous-tend (ne serait-ce que la dissociation sujet/citoyen lors de la révolution française), tu ne peux élaborer un système philosophique sans envisager les moindres contradictions qui le sous-tendent en pratique.

 

Evidemment qu'être individualiste n'implique pas de renier l'influence de son environnement. C'est un truisme. Je ne parle pas d'identité ex nihilo, mais de la possibilité ou non de vivre sans exiger explicitement ou implicitement, à un moment ou à un autre de ta vie, que l'autre vive pour toi. Tu vas me dire il y a une différence entre dépendre des autres, et exiger qu'ils sacrifient leur vie dans ton intérêt personnel. Evidemment que Rand ne s'oppose pas foncièrement au sacrifice et à l'altruisme, tant qu'il y a consentement et accord de la part de l'autre. Mais en définitive, il me semble difficilement concevable de faire subsister une communauté d'hommes avec une vision aussi aride des rapports humains.

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Il y a 4 heures, poincaré a dit :

1): Tu vas me dire il y a une différence entre dépendre des autres, et exiger qu'ils sacrifient leur vie dans ton intérêt personnel. 

 

2): Evidemment que Rand ne s'oppose pas foncièrement au sacrifice et à l'altruisme, tant qu'il y a consentement et accord de la part de l'autre.

 

3): Mais en définitive, il me semble difficilement concevable de faire subsister une communauté d'hommes avec une vision aussi aride des rapports humains.

 

1): En effet. Mais tu t'éloignes du sujet: en quoi être autonome intellectuellement serait impossible ?

 

2): Pas du tout. Visiblement tu ne connais pas le sens éthique que Rand attribue à ces notions. Tu la perçoit comme une minimaliste éthique, comme si nous n'avions pas de devoir moraux envers nous-mêmes (ne pas se sacrifier est avant tout une obligation vis-à-vis de soi-même, le consentement ne rend pas le sacrifice le moins du monde moral). Elle a clairement enseigné le contraire s'agissant de la nature de la morale ("D'aucun nous serinent qu'il n'y a de morale que sociale et que l'homme n'en a nul besoin sur une île déserte, alors que c'est sur une île déserte, au contraire, qu'il en aurait le plus besoin." -Ayn Rand, La Grève , Paris, Les Belles Lettres, 2013 (1957 pour la première édition états-unienne), 1168 pages, p.1015).

 

3): On progresse, on est passé de "Il est [...] faux de le concevoir [l'homme] comme un individu indépendant" à "il me semble difficilement concevable".

Rejeter une philosophie en invoquant son "aridité" n'est pas un argument raisonnable. C'est au mieux un procédé rhétorique métaphorique légitime lorsqu'on a terminé sa démonstration. Mais pour critiquer intelligemment une philosophie, encore faut-il se donner la peine de la présenter d'emblée pour stupide -l'exercice n'aura alors guère de sens.

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Il y a 2 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

Mais tu t'éloignes du sujet: en quoi être autonome intellectuellement serait impossible ?

Parce que nous utilisons un langage que nous avons appris d'autrui, des concepts que nous avons appris d'autrui, et que nous répondons aux questions qu'autrui (généralement, la génération précédente) s'est posé. Entre autres.

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Il y a 13 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

1): En effet. Mais tu t'éloignes du sujet: en quoi être autonome intellectuellement serait impossible ?

Parce que l'homme n'évolue pas en vase clos : élaborer une pensée qui nous est propre implique un minimum d'esprit critique, sur soi mais aussi sur ce qui a été dit avant soi. Ce qui implique de s'être suffisamment enrichi intellectuellement, et donc de maîtriser la pensée de nos ancêtres au point d'avoir construit certaines affinités. D'où l'impossibilité de se détacher de leur influence. S'il m'est tout à fait possible de penser par moi-même, ce que je dis ne pourra jamais être entièrement orthogonal à l'historie des idées. Il n'y a donc pas d'autonomie intellectuelle pure et parfaite.

 

Citation

2): Pas du tout. Visiblement tu ne connais pas le sens éthique que Rand attribue à ces notions. Tu la perçoit comme une minimaliste éthique, comme si nous n'avions pas de devoir moraux envers nous-mêmes (ne pas se sacrifier est avant tout une obligation vis-à-vis de soi-même, le consentement ne rend pas le sacrifice le moins du monde moral). Elle a clairement enseigné le contraire s'agissant de la nature de la morale ("D'aucun nous serinent qu'il n'y a de morale que sociale et que l'homme n'en a nul besoin sur une île déserte, alors que c'est sur une île déserte, au contraire, qu'il en aurait le plus besoin." -Ayn Rand, La Grève , Paris, Les Belles Lettres, 2013 (1957 pour la première édition états-unienne), 1168 pages, p.1015).

J'utilise le terme altruisme dans le sens commun, et non randien ou comtien : elle ne s'opposait pas à l'altruisme dans la mesure où il ne s'agit que d'une aide spontanée à l'égard d'autrui - typiquement tenter de sauver un inconnu de la noyade après une juste évaluation de la situation - sans que ce soit un sacrifice, ni l'application d'un principe éthique.

 

Citation

3): On progresse, on est passé de "Il est [...] faux de le concevoir [l'homme] comme un individu indépendant" à "il me semble difficilement concevable".

Rejeter une philosophie en invoquant son "aridité" n'est pas un argument raisonnable. C'est au mieux un procédé rhétorique métaphorique légitime lorsqu'on a terminé sa démonstration. Mais pour critiquer intelligemment une philosophie, encore faut-il se donner la peine de la présenter d'emblée pour stupide -l'exercice n'aura alors guère de sens.

Construire une philosophie en érigeant le sacrifice de soi comme contraire à la vie, c'est omettre une donnée essentielle de la nature humaine. S'il existe bien une dimension téléologique dans l'existence - que ce soit l'évolution biologique, la conservation de notre propre vie par la survie, celle de notre espèce par la procréation, ou encore la liberté -  le besoin d'appartenance à une communauté est profondément ancré dans notre ADN, et l'homme n'a jamais cessé de vivre en société : l'étude des ères paléolithique et néolithique le démontre. Or, la conservation de l'espèce passe nécessairement par un sacrifice de soi, à un moment ou à un autre, lorsqu'une menace pèse sur le groupe et que tu es le plus à même de l'éradiquer. Se sacrifier pour son enfant, ce n'est pas uniquement se sacrifier pour un autre : c'est aussi conserver une part de soi-même. Il n'y a donc rien de plus naturel que le sacrifice volontaire. C'est ici qu'Ayn Rand se trompe. 

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11 hours ago, Rincevent said:

Parce que nous utilisons un langage que nous avons appris d'autrui, des concepts que nous avons appris d'autrui, et que nous répondons aux questions qu'autrui (généralement, la génération précédente) s'est posé. Entre autres.

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  • Yea 2
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Il y a 11 heures, Rincevent a dit :

Parce que nous utilisons un langage que nous avons appris d'autrui, des concepts que nous avons appris d'autrui, et que nous répondons aux questions qu'autrui (généralement, la génération précédente) s'est posé. Entre autres.

 

ça c'est une partie de pourquoi l'individu ne peut pas être indépendant de la société (ce qu'en fait personne -sauf les contractualistes, ce que Rand n'est pas- ne conteste, comme @poincaré a fini par consentir à me l'accorder).

 

Moi je parle d'autonomie. Parce que manifestement c'est de la capacité à activer son cerveau et à trier dans les déterminations socio-culturels hérités dont parle Rand, pas de l'activer sans emprunt aucun à une langue ou à une culture (ce qui est absurde).

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il y a 36 minutes, poincaré a dit :

1): elle ne s'opposait pas à l'altruisme dans la mesure où il ne s'agit que d'une aide spontanée à l'égard d'autrui - typiquement tenter de sauver un inconnu de la noyade après une juste évaluation de la situation - sans que ce soit un sacrifice, ni l'application d'un principe éthique.

 

 

2): Construire une philosophie en érigeant le sacrifice de soi comme contraire à la vie, c'est omettre une donnée essentielle de la nature humaine.

 

3): la conservation de l'espèce passe nécessairement par un sacrifice de soi, à un moment ou à un autre, lorsqu'une menace pèse sur le groupe et que tu es le plus à même de l'éradiquer. Se sacrifier pour son enfant, ce n'est pas uniquement se sacrifier pour un autre : c'est aussi conserver une part de soi-même. Il n'y a donc rien de plus naturel que le sacrifice volontaire. C'est ici qu'Ayn Rand se trompe. 

 

1): Rand ne prône pas 'l'aide spontanée à autrui". Et pas davantage d'aider autrui juste parce qu'il a besoin d'aide. Manifestement tu ne connais pas du tout la philosophie morale de Rand. As-tu lu The Virtue of Selfishness ?

 

2): Tu pars du postulat que l'éthique collectiviste est valide et évidente par-elle même, ce qui n'est pas le cas, et n'a fait l'objet d'aucune argumentation de ta part (en plus de paver la voie à l'antilibéralisme).

 

3): Ce passage confirme que tu ne sais absolument pas ce que signifie la notion objectiviste de sacrifice de soi. Car il y a des cas où tu peux donner ta vie qui sont sacrificielles, et d'autres qui ne le sont pas. A quoi tient la différence ? Je te laisse aller lire Rand pour le trouver, ça t'évitera de te ridiculiser publiquement à nouveau.

  • Nay 1
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Il y a 12 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

1): Rand ne prône pas 'l'aide spontanée à autrui". Et pas davantage d'aider autrui juste parce qu'il a besoin d'aide.

Tu déformes volontairement mes propos. Je n'ai pas dit qu'elle la prônait ; j'ai dit qu'elle ne s'y opposait pas selon les circonstances. C'est... un tout petit peu différent : "Illustrons cela au moyen de l'exemple favori des altruistes : le sauvetage de quelqu'un en train de se noyer. S'il s'agit d'un étranger, il est moralement approprié de le sauver seulement lorsque le danger pour sa propre vie est minime ; lorsque le danger est plus grand, il serait immoral de le faire, puisque seul un manque d'estime de soi pourrait donner plus de valeur à la vie d'un étranger qu'à notre propre vie." (La vertu d'égoïsme,  L'éthique des urgences, p.84)

 

Citation

2): Tu pars du postulat que l'éthique collectiviste est valide et évidente par-elle même, ce qui n'est pas le cas, et n'a fait l'objet d'aucune argumentation de ta part (en plus de paver la voie à l'antilibéralisme).

Même si je pense qu'on ne peut pas être responsable de personnes qu'on ne connaît pas - et que l'idée d'une responsabilité collective ou d'une dette envers la société est absurde en ce sens -, je persiste à croire que le sacrifice volontaire de soi est justifié par les liens qui nous unissent les uns aux autres. Mais pour ce faire, cela implique la reconnaissance de l'autre comme membre du groupe auquel j'appartiens, et donc comme le reflet de ma propre identité. Cette communauté dont je parle, ce n'est rien d'autre que l'humanité. Je vois ça comme un simple moyen de conservation de l'espèce.

 

Il y a 12 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

3): Ce passage confirme que tu ne sais absolument pas ce que signifie la notion objectiviste de sacrifice de soi. Car il y a des cas où tu peux donner ta vie qui sont sacrificielles, et d'autres qui ne le sont pas. A quoi tient la différence ? Je te laisse aller lire Rand pour le trouver, ça t'évitera de te ridiculiser publiquement à nouveau.

Rand ne s'oppose effectivement pas au sacrifice de soi dans une optique égoïste - la protection de la vie d'un être qui m'est cher est un impératif parce qu'il est nécessaire à mon bonheur personnel. Mais encore une fois, ce n'est pas ce que je défends. Tu n'as donc pas saisi ce que j'ai voulu dire.

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Il y a 9 heures, poincaré a dit :

1): le sacrifice volontaire de soi est justifié par les liens qui nous unissent les uns aux autres.

 

2): Je vois ça comme un simple moyen de conservation de l'espèce.

 

1): Si un acte est objectivement moral, ce n'est pas un sacrifice (en termes objectivistes), aussi extrêmes soient les dommages et les inconvénients pour moi.

 

2): Beaucoup de gens ici semblent penser que la survie de l'espèce ou de la collectivité politique serait des buts moraux premiers. Hélas les présupposés non démontrés ne font pas un argumentaire raisonnable.

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2 hours ago, Johnathan R. Razorback said:

Beaucoup de gens ici semblent penser que la survie de l'espèce ou de la collectivité politique serait des buts moraux premiers. Hélas les présupposés non démontrés ne font pas un argumentaire raisonnable.

L'existence de l'espèce et donc de la collectivité politique est une condition nécessaire à l'existence de la morale.

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

Beaucoup de gens ici semblent penser que la survie de l'espèce ou de la collectivité politique serait des buts moraux premiers. Hélas les présupposés non démontrés ne font pas un argumentaire raisonnable.

Avant de l'ériger en but moral premier, la survie est une donnée naturelle. C'est la fameuse dimension téléologique de l'existence dont je parlais plus haut. Premier constat : elle est moralement neutre. Maintenant, si on analyse les choses de manière froide, il n'y a effectivement aucune justification valable à ériger la sauvegarde de l'humanité comme but moral premier. Raison pour laquelle les cris d'orfraie sur l'extinction de l'espèce humaine à cause du réchauffement climatique me sont risibles. Même si c'était vrai, quel est le problème ? La mort de l'humanité ne fait qu'heurter ta petite conscience humaine. Mais en soi, l'Univers s'en fout complètement.

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Peut on parler de morale à ce niveau là ? Se conserver soi, conserver les siens, sa collectivité, cela me semble la base de la vie humaine, voire des animaux.

Note : dire l'Univers s'en fout c'est encore lui prêter une forme de conscience.

Je ne crois pas que nous ayons d'instrument (autre qu'un cerveau humain) capable de mesurer l'influence de la conscience sur l'Univers, ou l'influence de la vie sur l'Univers.

D'ailleurs, c'est un des problèmes des projets comme le projet SETI.

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il y a 21 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Par exemple que l'adn vivant aujourd"hui a tendance a surreprésenter/conserver les porteurs de caractéristiques propices à la survie, plutôt que le contraire.

La plupart des animaux ne mangent pas de baies toxiques/mortelles, mais une petite part quand même.

Qui en meurt. Souvent jeune, ie sans descendance.

Pour le coup je trouve que ça ressemble pas mal à un phénomène "naturel".

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Il y a 9 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Voilà ce que ça veut dire https://en.wikipedia.org/wiki/Self-preservation

 

Pour en revenir à l'aridité de l'objectivisme : une philosophie qualifiant d'immoral le fait de sacrifier son intérêt personnel au profit de celui des autres ; "immoral" donc, le fait pour un pompier, d'être prêt à sacrifier sa vie parce qu'il ne considère pas qu'elle ait une valeur supérieure à celle de parfais étrangers ; "immoral" le fait, pour un pasteur, de consacrer la sienne à dieu parce qu'il s'agirait d'une vie "irrationnelle". Une philosophie où la place conférée à l'aide des autres est marginale, anecdotique - et celle conférée à la religion est inexistante - si ce n'est pas une philosophie aride, je ne sais pas ce que c'est.

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Il y a 10 heures, poincaré a dit :

Voilà ce que ça veut dire https://en.wikipedia.org/wiki/Self-preservation

 

Pour en revenir à l'aridité de l'objectivisme : une philosophie qualifiant d'immoral le fait de sacrifier son intérêt personnel au profit de celui des autres ; "immoral" donc, le fait pour un pompier, d'être prêt à sacrifier sa vie parce qu'il ne considère pas qu'elle ait une valeur supérieure à celle de parfais étrangers ; "immoral" le fait, pour un pasteur, de consacrer la sienne à dieu parce qu'il s'agirait d'une vie "irrationnelle". Une philosophie où la place conférée à l'aide des autres est marginale, anecdotique - et celle conférée à la religion est inexistante - si ce n'est pas une philosophie aride, je ne sais pas ce que c'est.

une philosophie cohérente ? une philosophie qui respecte le fait que les hommes sont des hommes ?

 

Ton pasteur qui consacre sa vie à Dieu aurait pu être médecin, gagner plein de pognon et sauver des vies. Ton pompier, s'il avait été un peu moins con, aurait sûrement sauvé plus de vies sur le long terme en ne prenant pas de risques inconsidérés.

 

Perso je vois pas en quoi dire que le sacrifice est immoral est aride. Sûrement c'est pas malin mais aride ? "C'est trop méchant" c'est ça que ça veut dire ?

 

De toute façon je me méfie comme de la peste de toute forme de philosophie qui glose sur la bonne vie et sur le devoir et sur le bien qu'il y a à se sacrifier pour les autres. Au contraire, je pense que toute philosophie qui considère qu'il y a un bien intrinsèque à sa sacrifier c'est de la morale d'esclave ou de curé, et si on voit si peu les gens s'en réclamer le faire c'est certainement pas un hasard. Comme on l'a dit dans un autre fil, plus on est dans le business de la vertu, moins on en a soi-même.

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Il y a 11 heures, poincaré a dit :

1): Voilà ce que ça veut dire https://en.wikipedia.org/wiki/Self-preservation

 

2): Pour en revenir à l'aridité de l'objectivisme : une philosophie qualifiant d'immoral le fait de sacrifier son intérêt personnel au profit de celui des autres ; "immoral" donc, le fait pour un pompier, d'être prêt à sacrifier sa vie parce qu'il ne considère pas qu'elle ait une valeur supérieure à celle de parfais étrangers ; "immoral" le fait, pour un pasteur, de consacrer la sienne à dieu parce qu'il s'agirait d'une vie "irrationnelle". Une philosophie où la place conférée à l'aide des autres est marginale, anecdotique - et celle conférée à la religion est inexistante - si ce n'est pas une philosophie aride, je ne sais pas ce que c'est.

 

1): Quel est ton argument ? Tu soutiens que la préservation de soi est un comportement universel déterminé biologiquement, et que l'objectivisme serait faux parce qu'il prônerait un comportement que nous ne pouvons pas avoir / contraire à nos instincts ?

 

2): Bis repetita: dire que telle idée est aride n'est pas le commencement du début d'une preuve qu'elle est fausse. Tu fais comme si la légitimité du comportement collectiviste et du comportement religieux était évidente ; désolé mais non.

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