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De fait Chapoutot fait un travail sur les idées pas vraiment sur leur mise en place, et il utilise des sources peu connues (et du coup on peut se demander à quel point il cherry-picke) et de plus il les considère comme étant souvent un meilleur aperçu de la philosophie nazie que les écrits/propos de Hitler par ex (en schématisant, mais ça reste discutable).

 

Donc, si l'on veut, le démantelement de l'Etat c'est la phase utopique du nazisme, quand les zones de l'Est sont "pacifiées", quand on va faire s'établir des familles de gentils fermiers aryens qui vivent en heureuse communion avec la nature et leurs instintcs...

Donc c'est pas vraiment opérant pour moi de dire que les nazis veulent démanteler l'Etat après la phase de la guerre totale, c'est juste similaire au dépérissement de l'Etat dans le communisme après la dictature du prolétariat, c'est de la théorie pas de la pratique, et vu les circonstances improbables requises pour la mise en place de cette phase on est plus dans le domaine de la politique, du réel. C'est quand moins probabnt que le nazisme "réel" (comme on analyse et juge le socialisme "réel" pas les belles phrases de certains).

C'est éventuellement utile pour rappeller que la politique des nazis peut aussi proposer un projet 'positif' (voire même utopique comme je disais, quoique réactionnaire et non-universaliste) ce qui peut expliquer l'attirance de certains pour cette idéologie, mais est-ce que ça a une valeur en-dehors de ça, est-ce que ça dit quelque chose sur la réalité du nazisme et des nazis, bof pas vraiment, c'est clairement une limite du travail de Chapoutot.

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J'aimerais beaucoup lire les cahiers du maréchal Fayolle que je n'arrive pas à trouver chez mes fournisseurs usuels. Avez des suggestions?

 

Pour justifier ce message dans ce fil : je viens de finir To Rule the waves de A. Herman : une histoire de la Royal Navy, intéressant et se lit facilent, beaucoup aimé.

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Attention chef d'oeuvre ! L'auteur explique et démonte les grands penseurs de la gauche occidentale depuis 1945. D'Habermas à Derrida, de Galbraith à Foucault, de Badiou à Saïd et j'en passe. Pour ceux qui cherchent des outils théoriques contre la gauche collectiviste et décolonaliste, c'est un must have.

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Paul Moran m'a fait penser à Paul Léautaud, rien à voir pourtant. Journal littéraire sans concessions.

Pour ceux qui aime le genre du Journal intime, il y a les 17 000 pages du suisse Amiel, au XIX° siècle. De quoi occuper plusieurs mois de confinements...

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Bonjour,

 

Qu'est-ce-que vous conseilleriez sur la Révolution Française pour en avoir une bonne vision ? (disons que j'ai une idée de ce qu'est la Commune, un hébertiste ou le Marais, mais c'est tout). François Furet est toujours la référence ?

 

Est-ce-que Thiers ou Michelet ont un intérêt hors historiographique ?

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il y a une heure, Bézoukhov a dit :

François Furet est toujours la référence ?

J'espère que oui, j'ai trouvé récemment d'occasion en poche le Furet et Richet, édition 79.

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Il y a 11 heures, Bézoukhov a dit :

Est-ce-que Thiers ou Michelet ont un intérêt hors historiographique ?

 

Le style.

Toujours au 19ème siècle il y a L'Ancien Régime et la Révolution de Tocqueville, toujours édité.

 

Étonnamment c'est une période que je n'ai pas beaucoup étudié, mais Jean-Clément Martin est souvent cité parmi les spécialistes du sujet. Après il y a plein de sous-problèmes autour de la RF et donc autant de travaux relatifs.

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Bonsoir,

 

Inscrit il y a plusieurs années sur le forum (je n'étais alors qu'un petit lycéen de terminale) mais très peu actif depuis, je me rends compte que je ne peux pas créer de nouveau sujet dans ce forum. Je pose donc ma question ici.

 

J'envisage de réaliser un mémoire pour mon master de philosophie sur les fondements subjectivistes de la philosophie politique de Hayek (ordre spontané, critique de la planification, etc) et je cherche des livres ou articles qui aborderaient la question.

Du côté de Hayek, je pensais déjà partir de La constitution de la liberté et de Droit, législation et liberté. Auriez-vous d'autres écrits de Hayek à me conseiller ? Je suis tombé par hasard sur Scientisme Et Sciences Sociales, quelqu'un connaît ?

Sinon, quels sont les grands commentateurs de Hayek, les articles de référence sur la question du subjectivisme ?

 

Merci bien !

 

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Sur Hayek en France, en littérature secondaire, il y a Philippe Nemo et Vincent Valentin (pour sa critique : Jean-Pierre Dupuy). En langue anglaise, Peter Boettke, Bruce Bartlett ou encore l'excellent Cambridge Companion guide to Hayek sous la direction d'Ed Feser. Voilà quelques pistes

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il y a 31 minutes, Rübezahl a dit :

Tu as déjà exploré wikiberal et Contrepoints ? (entre autres).

J'ai commencé à jeter un oeil à la page wikibéral sur le subjectivisme, c'est d'ailleurs comme ça que j'ai trouvé Scientisme Et Sciences Sociales et Il y a pas mal d'articles en biblio, en effet. Contrepoints, j'ai pas encore regardé, mais bonne idée.

Après j'espérais pourvoir cibler assez rapidement les références majeures et ne pas trop me perdre dans un dédale d'auteurs, car deux mémoires à gérer de front c'est compliqué ?

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Le 07/10/2020 à 16:43, Cthulhu a dit :

Hunters/Sandworms ont une réputation immonde, mais de mémoire c'est de la fan-fiction potable.

 

En fait, j'avais dû m'arrêter au premier (ça date de 10+ ans, le deuxième n'était peut-être même pas sorti). Bref, le climax final est une avalance de deus ex machina foireux. Grosse déception.

 

Le 26/10/2020 à 11:31, Lugaxker a dit :

Oui, j'ai oublié de préciser que le livre est une sorte de compilation de ses articles, modifiés et arrangés en un tout cohérent. 

 

Il fait souvent ça (cf mes remarques précédentes sur Bourbon for breakfast et It's a jetson world). En général, ça manque de cohérence, mais la situation actuelle résout peut-être ce souci.

 

Sinon en vrac:

 

The immortal life of Henrietta Lacks: dans ma liste depuis l'épisode de Dirty Biology sur les cellules HeLa. La partie historique est fascinante. L'auteure a le bon goût de poser des vraies questions sur l'éthique en sciences sans donner de réponse simplistes. Aussi très intéressant sur l'histoire parallèle de la ségrégation dans le Sud américain quand on met en relation avec les avancées scientifiques de la même époque.

 

How Music Got Free: très intéressant sur la naissance des scènes warez/torrent. Dommage que l'auteur se vautre dans du sensationnalisme plutôt que de l'analyse par moments. Mais ça a le mérite d'être très facile à lire.

 

Choice: un exposé moderne de Human Action par Bob Murphy. Forcément très bon, Murphy connaît Menger, Bohm-Bawerk, Mises et Rothbard par cœur et il sait expliquer leurs idées de façon limpide. La partie sur l'épistémologie (soit la partie hardcore de Human Action) est juste brillante. Petit bémol sur la partie théorie de l'intérêt et ABCT qui sont assez courtes et survolent le sujet. Un peu étonnant vu qu'il avait traité ces sujets avec brio dans Lessons for the young economist quelques années plus tôt.

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Il y a 3 heures, Cthulhu a dit :

Un peu étonnant vu qu'il avait traité ces sujets avec brio dans Lessons for the young economist quelques années plus tôt.

Il ne voulait peut-être pas se répéter, justement. 

 

Merci pour les conseils de lecture, en tous cas. :)

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Le 03/11/2020 à 22:46, Bézoukhov a dit :

Bonjour,

 

Qu'est-ce-que vous conseilleriez sur la Révolution Française pour en avoir une bonne vision ? (disons que j'ai une idée de ce qu'est la Commune, un hébertiste ou le Marais, mais c'est tout). François Furet est toujours la référence ?

 

Est-ce-que Thiers ou Michelet ont un intérêt hors historiographique ?

Michelet reste un écrivain incomparable (les historiens ont rarement du style).

Furet est contesté et critiqué avec le retour d'un néo-jacobinisme qui nous sert l'éternel retour des "circonstances".

Plus profond que Furet, on peut lire avec intérêt Patrice Gueniffey : La politique de la Terreur sous-titré Essai sur la violence révolutionnaire 1789-1794

Jean-Clément Martin représente le "jacobinisme" intelligent : il tente de sauver les meubles.

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J'ai acheté sur Rakuten pour 10 euros un volume Flavius Josèphe qui contient les Antiquités juives, sa Guerre des Juifs et son Autobiographie (presque 1000 pages).

Les textes de cet auteur célèbre sont peu accessibles et hors de prix. Cette édition de 1968 est une modernisation de la traduction d'Arnauld d'Andilly.

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il y a 24 minutes, Dardanus a dit :

J'ai acheté sur Rakuten pour 10 euros un volume Flavius Josèphe qui contient les Antiquités juives, sa Guerre des Juifs et son Autobiographie (presque 1000 pages).

Les textes de cet auteur célèbre sont peu accessibles et hors de prix. Cette édition de 1968 est une modernisation de la traduction d'Arnauld d'Andilly.

Un lien vers l'édition en question ? :) (Ou une photo, que je voie à quoi ça ressemble ?)

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il y a 27 minutes, Dardanus a dit :

Il me semble complet. J'ai commencé à lire.

J'ignorais que ça puisse exister en un seul volume (Amazon me montrait surtout les rééditions en 9768 volumes aux Belles Lettres, dont je ne doute pas de la qualité par ailleurs). Du coup, j'ai trouvé un vendeur du même ouvrage sur Amazon. Merci infiniment, tu m'auras montré la solution d'un problème qui me turlupinait depuis quelques temps. :wub: 

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Il y a 8 heures, Dardanus a dit :

J'ai acheté sur Rakuten pour 10 euros un volume Flavius Josèphe qui contient les Antiquités juives, sa Guerre des Juifs et son Autobiographie (presque 1000 pages).

Les textes de cet auteur célèbre sont peu accessibles et hors de prix. Cette édition de 1968 est une modernisation de la traduction d'Arnauld d'Andilly.

 

Dommage que je ne puisse pas encore +1.
La Guerre des Juifs est un chef d'oeuvre, par contre je ne connaissais pas son autobiographie. N'hésite pas à faire un retour !

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Le 13/11/2020 à 11:43, Dardanus a dit :

 

Furet est contesté et critiqué avec le retour d'un néo-jacobinisme qui nous sert l'éternel retour des "circonstances".

Plus profond que Furet, on peut lire avec intérêt Patrice Gueniffey : La politique de la Terreur sous-titré Essai sur la violence révolutionnaire 1789-1794

 

Furet et Gueniffey ce n'est pas à peu près la même période ?

 

En pratique, même si je lirai probablement plus tard sur des points précis, je cherche quelque chose qui couvre les évènements jusqu'au début du Consulat, sans justement se concentrer sur les évènements stars d'avant 94.

 

 

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Il y a 7 heures, Bézoukhov a dit :

 

Furet et Gueniffey ce n'est pas à peu près la même période ?

 

En pratique, même si je lirai probablement plus tard sur des points précis, je cherche quelque chose qui couvre les évènements jusqu'au début du Consulat, sans justement se concentrer sur les évènements stars d'avant 94.

 

 

Un gros volume qui contient tout en un c'est Histoire et Dictionnaire de la Révolution française 1789-1799 de la collection Bouquin qui date de 1987 par Tulard, Fayard et Fierro. C'st un bon résumé en 300 pages suivi d'une chronologie au jour le jour, d'une petite centaine de pages sur le monde à la même époque,  d'un dictionnaire très pratique de plus de 600 pages (personnages grands et petits mais aussi textes des constitutions, articles sur diverses notions : le franc, l'instruction, le maximum, les ouvriers etc.), enfin une présentation des grands courants de l'historiographie (des origines jusqu'au début des années 1980). On le trouve sur Amazon.

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Je lis les Méditations métaphysiques c'est tellement sophistique par moments. "J'ai défini Dieu comme existant donc il existe; s'il existe pas c'est pas Dieu."

Il y a une critique de Brentano (dans Vom Dasein des Gottes) qui me fait bien marrer. L'argument de Descartes goes:

  1. Je tire de ma pensée l'idée de Dieu,
  2. Je conçois clairement et distinctement l'existence actuelle et éternelle comme prédicat de Dieu,
  3. Donc Dieu existe actuellement et éternellement.

Et ça marche pour tout. A chaque fois que je prédique clairement et distinctement x de y, je sais que ∃y qui est en relation prédicative quelconque avec x. D'où la blaguounette de Brentano:

  1. Je tire de ma pensée l'idée d'or,
  2. Je conçois clairement et distinctement l'or comme prédicat d'une montagne,
  3. Donc les montagnes d'or existent.

De fait, quand "je tire de ma pensée l'idée de Dieu", il faut bien que l'existence ne soit pas déjà "contenue" (pour parler comme Kant) dans l'idée, sinon bah Dieu existe parce que c'est comme ça. Et c'est d'ailleurs la réponse que ferait Descartes: je ne peux pas concevoir clairement et distinctement l'or comme prédicat d'une montagne parce que les montagnes ne sont pas en or par définition alors que Dieu existe par définition. Mais ducon dans ce cas on démontre que dalle. Si on dépasse le stade circulaire, on ne peut pas pisser plus loin que "si un Dieu existe, alors il existe éternellement et actuellement". De même, si les licornes aux fesses roses existent, elles ont les fesses roses. Ça n'implique pas que les licornes aux fesses roses (ou Dieu) existent.

 

Bien chiant à lire. Et moi qui n'aime pas la littérature secondaire surtout pas en philo et surtout pas en français, je suis servi.

 

/rant

 

Sinon je lis La Doctrine du droit de Kant. J'ai presque fini. C'est la première fois depuis longtemps qu'un bouquin me fait vraiment changer de point de vue sur les bases du libéralisme (notamment le droit de révolte). C'est aussi super clair. Dans les marges y a des trucs bien chtarbés (sa définition du mariage comme contrat réglementant la consommation (sic, il pense que baiser c'est consommer, ce qui est plutôt juste) réciproque des organes génitaux du partenaire (he must have been awesome on first dates), le droit de propriété intégral sur les serfs "sauf pour les trucs obscènes", la défense de la peine de mort (même si son entartage de Beccaria fait réfléchir)) donc en plus c'est même pas ennuyeux à lire, ce qui est pas tous les jours le cas avec Kant. J'ai presque envie d'enchaîner sur La Doctrine de la vertu rien que pour le fun. Parfois Kant me rappelle un peu @Rincevent :mrgreen:

Je lis aussi beaucoup de bouquins d'histoire sur la colonisation française en Afrique (Ageron, Thobie, Rivet, Singaravélou). J'ai presque fini L'Âge des extrêmes d'Hobsbawm (ben c'est vraiment nul). Je vais bientôt lire Hobbes On Civil Association de Oakeshott. J'ai lu Hobbes et la conception républicaine de la liberté de Skinner. C'était clair et tout mais pas dingue non plus, en gros la thèse est que Hobbes écrit essentiellement contre les Républicains qui pensent qu'on est plus ou moins libre selon le régime, ce qui n'a aucun sens pour Hobbes: on est toujours aussi (peu) libre dans n'importe quel régime puisqu'on est toujours libre tant qu'on n'est pas enchaîné. Hobbes emploie notamment (De Cive, chap. IX) l'image d'un homme sur un bateau qui pourrait sauter à l'eau mais ne le fait pas ("obstacle arbitraire", càd relatif au libre-arbitre): c'est ce genre d'obstacles que doit mettre en place la loi. J'avais le Léviathan en anglais à côté en lisant Skinner et j'allais chercher les passages qu'il citait, c'était une excellente expérience de lecture et j'ai trouvé cette pépite:

Citation

And whereas many men, by accident inevitable, become unable to maintain themselves by their labour, they ought not to be left to the charity of private persons, but to be provided for, as far forth as the necessities of nature require, by the laws of the Commonwealth. For as it is uncharitableness in any man to neglect the impotent; so it is in the sovereign of a Commonwealth, to expose them to the hazard of such uncertain charity.

But for such as have strong bodies the case is otherwise; they are to be forced to work; and to avoid the excuse of not finding employment, there ought to be such laws as may encourage all manner of arts; as navigation, agriculture, fishing, and all manner of manufacture that requires labour. The multitude of poor and yet strong people still increasing, they are to be transplanted into countries not sufficiently inhabited; where nevertheless they are not to exterminate those they find there; but constrain them to inhabit closer together, and not range a great deal of ground to snatch what they find, but to court each little plot with art and labour, to give them their sustenance in due season. And when all the world is overcharged with inhabitants, then the last remedy of all is war, which provideth for every man, by victory or death.

Chap. 30. Chaque phrase est lol worth avec la palme pour "il faut pas exterminer tout le monde en arrivant".

Enfin pendant mes cours de philo ennuyeux à mourir la gueule ouverte, je lis en pdf The Limits of Liberty de Buchanan, qui me plaît beaucoup, et je comprends enfin la définition @Trampienne de l'anarcapie: As noted earlier, any equilibrium attainable under anarchy is, at best, fragile. The individualist must view any reduction in the sphere of activities ordered by anarchy as an unmitigated ‘‘bad.’’ He must recognize, nonetheless, that anarchy remains tolerable only to the extent that it does produce an acceptable degree of order. https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/55116-anarcho-capitalisme-vs-libéralisme-minarchisme/&do=findComment&comment=1783818 Ce qui m'a fait penser que Strauss s'était peut-être planté en opposant le libéralisme moderne détaché de la quête du bonheur et du bien (inversée en fuite de la souffrance, par le travail dans Locke par exemple, où l'effort nécessaire à l'acquisition de la propriété permet de nous préserver du malheur/douleur/besoin plutôt que d'atteindre le souverain bien) au libéralisme antique ou à la conception antique du DN. Ce qui change me semble plutôt que le bien n'est pas l'attribut d'un résultat (i.e. d'un ordre social fixe) mais d'un processus (n'importe quoi qui émerge de la libre interaction des individus), ce qui ne mène qu'à un relativisme réduit, càd qu'on ne peut effectivement pas fixer à l'avance les critères de ce qui est bien, mais plutôt le protocole qui les fera apparaître (competition as a discovery procedure toussa). En fait j'aurais pu me rendre compte de tout ça en lisant Hayek mais bizarrement non.

 

 

J'ai regardé un peu la revue Public Choice après et je suis tombé sur cet article passionnant sur les contrats dans les sociétés de pirates (Bartholomew Roberts etc), des vrais contrats et pas des contrats fictifs à la contractualisme qu'on n'aime pas: http://peterleeson.homestead.com/The_Calculus_of_Piratical_Consent.pdf

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il y a 51 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

Je lis les Méditations métaphysiques

Il était temps ! :D

 

il y a 52 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

c'est tellement sophistique par moments.

Argh ! Calomnie !

 

Bon, le fait d'avoir besoin de passer par Dieu est un gros point faible de tout le développement... Mais c'est un peu moins faible que ça. Ce n'est pas l'existence même de Dieu que je connais immédiatement, c'est son essence. Celle-ci est la perfection, l'existence en découle, donc il existe.

 

Le contre-argument kantien n'est pas si fort que ça, puisqu'en prétendant nier que l'existence soit un prédicat, il en fait seulement un prédicat de second ordre. Si le concept de 5 dollars est le même qu'il s'agisse de 5 dollars réels ou de 5 dollars imaginaires, ce qui fait la différence entre les réels et les imaginaires, c'est que pour les premiers, le prédicat "être au nombre de 5 et être des dollars" a lui même le prédicat d'être exemplifié, d'être réel.

 

Et il y a une différence entre la perfection comme essence et n'importe quelle autre essence définie arbitrairement comme comprenant l'existence : il y a le fait qu'elle ait une essence nécessaire. Une montagne en or ou une licorne aux fesses roses peuvent exister, mais de leur simple concept, je ne peux pas déduire plus que ça, une simple possibilité. Par contre, de l'idée d'être parfait, instanciant de toutes les propriétés positives, je peux déduire la nécessité de son existence - autrement, contradiction.

 

C'est déjà dans ce sens que va Leibniz, en jugeant important d'ajouter, avant la preuve de Descartes et pour qu'elle soit correcte, une preuve de la possibilité de Dieu. Si un être tel que Dieu peut exister, et il le peut, alors (...) Dieu existe.

 

C'est poussé un peut plus loin dans les formes contemporaines, dites "modales", de l'argument. Celui de Hartshorne, amélioré par Plantinga, d'une part, et celui de Gödel d'autre part.

 

il y a une heure, Vilfredo Pareto a dit :

Sinon je lis La Doctrine du droit de Kant.

Ouai, malgré les deux trois trucs chelous qui s'y trouvent, ça reste un bouquin balèze trop souvent sous-estimé par les libéraux. Solide et intéressant sur la propriété privée tout au début.

Même sur le mariage, il est plutôt drôle. Il le démystifie complètement, aucune considération romantique, juste un contrat préalable afin d'encadrer la procréation !

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il y a 18 minutes, Mégille a dit :

Ce n'est pas l'existence même de Dieu que je connais immédiatement, c'est son essence. Celle-ci est la perfection, l'existence en découle, donc il existe.

Certes mais Descartes écrit justement à ce propos que les deux sont indissociables. De même que la vallée est indissociable de la montagne (ce qui est un peu étrange comme argument; le film de Ford ne s’appelle pas Qu’elle était verte ma montagne!). S’il dissociait vraiment les deux il ne pourrait pas sauter à l’existence (et il se contenterait de “si dieu existe alors il existe de telle et telle façon”).

 

il y a 22 minutes, Mégille a dit :

ce qui fait la différence entre les réels et les imaginaires, c'est que pour les premiers, le prédicat "être au nombre de 5 et être des dollars" a lui même le prédicat d'être exemplifié, d'être réel.

Kant considère vraiment la réalité des 5$ comme un prédicat? 
Je présenterais plutôt les choses comme ça : si l’existence découle de la perfection essentielle de Dieu et n’est donc pas comparable aux fesses des licornes, prenons une propriété physique indissociable de l’objet physique (l’eau bout a 100 d dans des conditions normales de pression). Je ne peux pas concevoir l’eau sans concevoir qu’elle ne bout pas à 100 mais ça n’entraîne pas que l’eau existe. Si Descartes ne voulait pas s’entendre dire ça il ne fallait pas parler des montagnes et des vallées.

il y a 26 minutes, Mégille a dit :

Par contre, de l'idée d'être parfait, instanciant de toutes les propriétés positives, je peux déduire la nécessité de son existence - autrement, contradiction.

On remonte juste un cran en “contenant” l’existence dans la perfection et la perfection dans Dieu. Quel que soit le nb de poupées russes j’ai du mal à voir en quoi ça ne se résume pas à : Dieu existe par définition. C’est impossible de démontrer à priori que dieu existe sans partir de son existence à titre d’hypothèse (sinon bonjour la démonstration) or la définition de dieu (ou son essence mais visiblement le principe de dieu c’est que l’existence et l’essence sont indissociables) rend ça impossible. C’est comme vouloir démontrer le principe de non-contradiction: on ne peut pas le démontrer sans l’utiliser. Il ne s’intègre pas à la démarche discursive/deductive d’une démonstration.

il y a 31 minutes, Mégille a dit :

C'est poussé un peut plus loin dans les formes contemporaines, dites "modales", de l'argument. Celui de Hartshorne, amélioré par Plantinga, d'une part, et celui de Gödel d'autre part.

J’avais vu passer Godel mais j’avais pas fait d’effort pour comprendre et little did you expect je n’avais rien compris.

il y a 33 minutes, Mégille a dit :

Argh ! Calomnie !

Oui j’ai fait exprès de faire mon gros bourrin putaquotebattle. 

il y a 34 minutes, Mégille a dit :

Il était temps ! :D

Certes ‘^^

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Il y a 2 heures, Vilfredo Pareto a dit :

Parfois Kant me rappelle un peu @Rincevent :mrgreen:

Je suis censé prendre ça comme compliment ou comme insulte ? ? 

 

Il y a 2 heures, Vilfredo Pareto a dit :

Ce qui m'a fait penser que Strauss s'était peut-être planté en opposant le libéralisme moderne détaché de la quête du bonheur et du bien (inversée en fuite de la souffrance, par le travail dans Locke par exemple, où l'effort nécessaire à l'acquisition de la propriété permet de nous préserver du malheur/douleur/besoin plutôt que d'atteindre le souverain bien) au libéralisme antique ou à la conception antique du DN. Ce qui change me semble plutôt que le bien n'est pas l'attribut d'un résultat (i.e. d'un ordre social fixe) mais d'un processus (n'importe quoi qui émerge de la libre interaction des individus), ce qui ne mène qu'à un relativisme réduit, càd qu'on ne peut effectivement pas fixer à l'avance les critères de ce qui est bien, mais plutôt le protocole qui les fera apparaître (competition as a discovery procedure toussa). En fait j'aurais pu me rendre compte de tout ça en lisant Hayek mais bizarrement non.

@F. mas ? F. maaaaaas ?

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il y a 5 minutes, Rincevent a dit :

Je suis censé prendre ça comme compliment ou comme insulte ? ? 

 

Non comme un compliment. C’est votre morale conjugale qui vous rapproche et votre attachement aux applications très pratiques (votre côté thick) de la grille théorique.

Je comprends pourquoi Hoppe aime Kant. 

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