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il y a 5 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Faites gaffe @Vilfredo Pareto, l'univers t'envoie un message clair

Ce mélange de tutoiement et de vouvoiement me rappelle un jeune effronté qui disait à un aîné: “ta gueule monsieur s’il vous plaît,” en ajoutant “définitivement.” Je ne sais pas si j’ai déjà raconté l’histoire, que je trouve très drôle. 
 

Sinon le pire truc qui puisse m’arriver maintenant c’est de devenir apolitique et de plus en avoir rien à taper de me foutre le nez dans Nabokov et Wittgenstein pour avoir la paix.

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Le 02/08/2021 à 11:08, Mégille a dit :

1): Je sors de Enquiry concerning political justice de William Godwin. De l'anarchisme 50 ans avant celui de Proudhon, en plus cohérent et systématique (enfin un vieux philosophe anar un peu rigoureux !), mais pas forcément plus réaliste. On y retrouve beaucoup d'éléments plaisants pour nous. Rejet total de la coercition, jusqu'au rejet de l'état. Défense de la propriété privée et rejet total de la propriété commune. 

 

2): Plus gênant pour nous, sa propriété privée n'est que provisoire, et ne vaut que tant qu'elle est directement utile à son propriétaire, elle doit (moralement, et va l'être, parce que les gens seront moralement supérieurs) être donnée lorsqu'elle est en surplus.

 

1): Pourtant je lis que Godwin défendrait une organisation (anarchiste/spontanée) social très égalitaire ?

 

"Pasteur et prédicateur d’une petite église dissidente, W. Godwin dénonce avec vigueur l’injustice et met en avant l’idéal de l’égalité :

« L’égalité des conditions ou, en d’autres termes, une égale admission de tous aux moyens de perfectionnement et de joie, c’est la loi que la voix de la justice impose rigoureusement à l’humanité. Tous les autres changements dans la société ne sont bons que s’ils sont des fragments de cet état idéal et des degrés pour y atteindre […]. L’égalité, pour laquelle nous plaidons, est une égalité qui se réalisera dans un état de grande perfection intellectuelle. Une révolution aussi heureuse ne peut se produire dans les affaires humaines que lorsque l’esprit public sera arrivé à un haut degré de lumière.

Et comment les hommes à ce haut degré de lumière ne reconnaîtraient-ils point eux-mêmes qu’une vie alternée d’agréables repos et de saine activité est infiniment supérieure à une vie de paresse abjecte ? Supérieure, non seulement en dignité, mais en joie. »"
-Michel Beaud, Le socialisme à l'épreuve de l'histoire (1800-1981), Seuil, 1982. 

 

2): Ce n'est pas antilibéral si c'est volontaire. 

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Il y a 10 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

 

1): Pourtant je lis que Godwin défendrait une organisation (anarchiste/spontanée) social très égalitaire ?

 

"Pasteur et prédicateur d’une petite église dissidente, W. Godwin dénonce avec vigueur l’injustice et met en avant l’idéal de l’égalité :

« L’égalité des conditions ou, en d’autres termes, une égale admission de tous aux moyens de perfectionnement et de joie, c’est la loi que la voix de la justice impose rigoureusement à l’humanité. Tous les autres changements dans la société ne sont bons que s’ils sont des fragments de cet état idéal et des degrés pour y atteindre […]. L’égalité, pour laquelle nous plaidons, est une égalité qui se réalisera dans un état de grande perfection intellectuelle. Une révolution aussi heureuse ne peut se produire dans les affaires humaines que lorsque l’esprit public sera arrivé à un haut degré de lumière.

Et comment les hommes à ce haut degré de lumière ne reconnaîtraient-ils point eux-mêmes qu’une vie alternée d’agréables repos et de saine activité est infiniment supérieure à une vie de paresse abjecte ? Supérieure, non seulement en dignité, mais en joie. »"
-Michel Beaud, Le socialisme à l'épreuve de l'histoire (1800-1981), Seuil, 1982. 

 

2): Ce n'est pas antilibéral si c'est volontaire. 

 

Oui, mais son égalitarisme est supposé être atteint par le fait que chacun donne librement son surplus. Et l'essentiel de sa doctrine consiste justement en l'espoir d'une sorte d'élévation morale de l'homme, qui ne nous fera à la fois ne plus vouloir ni commander, ni obéir, ni garder plus que ce qui nous est nécessaire et qui pourrait être utile à d'autres. Et il n'y a pas vraiment de théorie déontologique des droits libéraux chez lui, qui permettrait d'imaginer tolérer un ou plusieurs libres accumulateurs de richesse dans son monde promis. Si beaucoup sont dans ce cas, ce que l'idéal n'est pas encore atteint. Et s'il y a quelques individus isolés qui conservent pour eux un peu plus qu'ils ne le devraient, la procédure sera la même que pour n'importe quel tort : ils seront "jugé" communautairement au sein de leur "parish" (association volontaire de petite taille, ne se réunissant qu'en cas de stricte nécessité, idéalement pas plus d'une ou deux fois pas an). Mais seuls des arguments rationnels leur seraient offert, et aucune contrainte ne serait exercée suite à ce jugement. Et si les arguments rationnels ne suffisent pas, encore une fois, c'est qu'il y a encore du progrès qui doit, et qui va, finir par être fait. On est dans du bon gros esprit des lumières, avec cet espoir que l'humanité peut finir par n'obéir à plus rien d'autre qu'un bon raisonnement.

 

Dans tous les cas, il est fermement opposé à la mise en commun de quoi que ce soit, tout doit rester aussi individuel que possible. D'ailleurs s'il s'oppose au marché, c'est pour la même raison qu'il s'oppose à la communauté et à l'état, et au mariage : il s'agit encore une fois d'une forme de coopération au sein de laquelle l'individu risque de ne plus penser par lui-même. Kropotkine a donc tout à fait tort d'essayer d'en faire en anarcho-communiste. C'est même, sur pas mal de point, le plus parfait anti-kropotkinien. 

  • Yea 1
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Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

Je suis d’accord avec ça. Simplement parce que les punitions corporelles présentent des avantages pratiques par rapport à la prison ne veut pas dire qu’on doit s’abstenir de toute réserve à leur sujet.

 

Ça répond pas non plus à la question et de toute façon elle se posera peu importe le sujet. Who watches the Watchmen est un principe impossible à contrecarrer. Tu devras toujours faire face à ce problème. 

 

 

Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

Sur la question morale, c’est tout de meme une énorme rupture en philosophie entre ceux qui considèrent que la valeur est une caractéristique de l’acte et ceux qui pensent que c’est un attribut de l’agent. La critique qui consiste à dire : on peut pas sonder les reins et les cœurs donc on n’en sait rien, qui vient des positivistes (ce qui n’est pas observable n’existe pas), ne répond pas au problème de façon satisfaisante, car la morale est tout à fait observable pour l’agent. Ce qui concerne les rapports extérieurs entre les individus et qui norme leurs actions, Kant appelle ça le droit. J’ai déjà remarqué qu’il y avait une confusion parfois faite entre les deux. On peut se plier au droit avec de bons ou de mauvais motifs mais l’idée est qu’on ne peut pas agir moralement avec de mauvais motifs. Je pense que cette question est pertinente dans une discussion sur la punition pour distinguer, du point de vue de l’agent, la punition de l’acte violent qui est puni. 

 

Désolé je parle que le français. 

 

Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

Le problème se pose aussi dans les prisons à ceci près qu’on pourrait arguer que les punitions corporelles quadministrent les gardiens dans les prisons ne sont pas la peine.

Oui, et justement je considère ça bien pire:  aucun encadrement, aucune limite, aucune procédure, aucune légitimité.

 

Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

 

Qu’en pratique ça revienne au même, c’est certain, mais un défenseur des prisons pourrait répondre qu’en principe, on devrait plutôt sophistiquer les prisons pour s’assurer que n’y s’y déroulent pas des châtiments corporels officieux ou que les détenus sont violes par d’autres.

Ben tiens comme c'est pratique. En théorie le socialisme ça marche, vraiment dommage pour les millions de cadavre qui ont eu droit à la pratique au lieu de la théorie. Dans la prison idéale tout le monde sera bien traité dans des chambres propres, en attendant c'est pas de bol pour ceux qui dorment avec des cafards et se font enculer dans les douches. 

 

 

Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

Il y a une différence de principe et de légitimité entre ces deux types de violence

Oui

 

Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

de même qu’il y en a une entre la violence privée interindividuelle et la violence de l’état contre un individu.

Non

 

Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

Bien sûr que se faire casser la figure par un CRS ou par un délinquant ça revient au meme en pratique. Mais politiquement, moralement, ce n’est pas le meme acte. Si c’est une considération hors sol tant pis.

C'est pas que c'est hors sol c'est honnêtement je vois pas le rapport avec ton point. A la limite ça renforce le mien: on place la violence dans un cadre légitime et contrôle au lieu d'évacuer ça sous le tapis et de detourner la tête. 

 

 

Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

Par semblables je voulais dire: d’autres etres humains. Pas des pairs.

Alors sans ce cas là la remarque est hors jeu armes à feu ne tirent pas sur les gens, les voitures ne foncent pas sur les terrasses et les machines à fouets ne tabassent pas les prisonniers. Les hommes qui les manipulent le font. 

 

Le 15/09/2021 à 11:11, Vilfredo Pareto a dit :

Je suis d’accord avec le reste (surtout la fin) du message et merci pour la longue réponse. Sinon je me suis pas fait frapper mais j’ai connu le bullying habituel du collège mais je sais pas comment interpréter ça. Je veux bien admettre que je suis très sensible et que ça peut biaiser mon jugement en effet. 

 

C'est pas tant le ressenti que l'impression dans tes messages d'évacuer la réalité physique de la violence pour le remplacer par des considérations intellectuelles sur icelle. 

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il y a 12 minutes, NoName a dit :

Dans la prison idéale tout le monde sera bien traité dans des chambres propres, en attendant c'est pas de bol pour ceux qui dorment avec des cafards et se font enculer dans les douches. 

Et dans l’anarcapie idéale y aura pas d’abus similaires pour les punitions corporelles. On tourne en rond puisque tu refuses le pb avec des subterfuges (“ah je comprends pas le français,” “ah c’est comme le socialisme”), simplement parce que le type de problème moral est différent dans chaque cas.

 

Il y a une différence entre violence privée et violence de l’Etat qui est à la base du libéralisme. Ne serait-ce que parce qu’on cherche avec l’Etat à se protéger de la violence privée tout en craignant une oppression encore plus grande. Locke fait une analogie entre un chat (la violence privée) et un lion (la violence publique) pour ridiculiser le système de Hobbes. L’autre différence, pour adopter un point de vue anarcap parce que j’ai bien compris que le reste était inaudible, c’est qu’en cas de violence privée, celui qui fait l’acte violent prend le risque des conséquences de son acte; ce qui n’est pas le cas du président de la république ou du préfet de police. J’espère que le rapport avec le CRS est plus clair.

 

il y a 22 minutes, NoName a dit :

Les hommes qui les manipulent le font. 

Ok mais tu parlais de “gérer ça sans agent humain quasiment.”

 

il y a 24 minutes, NoName a dit :

d'évacuer la réalité physique de la violence pour le remplacer par des considérations intellectuelles

En effet je ne peux pas écrire des messages violents, je ne peux qu’écrire des messages sur la violence. 
 

Sous prétexte que le monde est violent ou que les délinquants sont violents et qu’on peut trouver un sens moral ou religieux à ce que, effectivement, la vie soit violente et la souffrance impossible à éradiquer et même qu’il ne soit pas souhaitable de l’éradiquer (et je défends ces deux options), ça ne veut pas dire qu’il faille renchérir: le monde est violent, et c’est super. Ce renchérissement qui consiste à trouver le remède dans le mal est une consolation compréhensible mais elle n’est pas un argument.

 

Mais ca nous entraîne en dehors du débat sur la punition; j’ai l’impression qu’on parle plutôt de la valeur morale de la violence ou de la souffrance.

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Il y a 3 heures, Vilfredo Pareto a dit :

Et dans l’anarcapie idéale y aura pas d’abus similaires pour les punitions corporelles. On tourne en rond puisque tu refuses le pb avec des subterfuges (“ah je comprends pas le français,” “ah c’est comme le socialisme”), simplement parce que le type de problème moral est différent dans chaque cas.

 

Ben déjà ça me paraît une bonne chose de vouloir rester strictement confiné sur le sujet et d'autre part mon point est très clair : je ne veux pas de la punition corporelle comme une alternative théorique à un problème théorique, je veux la punition corporelle comme une alternative applicable et concrète aujourd'hui à un problème tout aussi concret aujourd'hui, de manière absolument pas hypothétique. 

J'ai déjà exposé les raisons pour lesquelles je suis favorable aux châtiments corporels et il n'y a pas de rapport avec une théorie de la justice ou de la morale, c'est intégralement une question de realite concrète de comment on punit la délinquance et quelles alternatives peuvent être mises en place tout de suite. 

 

BTW je ne rigolais pas avec mes réponses. Si tu sais l'écrire en basoche philosophique, tu sais l'écrire en français normal et c'est compréhensible, soit c'est pas le cas et c'est de l'enfumage. Mais complexifier le vocabulaire ne rendra pas ça plus intelligent. Quand à l'analogie avec le discours sur le socialisme, c'est 100% sérieux par e que c'est excrement le même raisonnement derrière. 

 

Il y a 3 heures, Vilfredo Pareto a dit :

Ok mais tu parlais de “gérer ça sans agent humain quasiment.”

Ben oui et c'est le cas. Il y a pas beaucoup de fun à tirer de la violence physique pour un sadique si son boulot consiste à simplement appuyer sur un bouton face à une porte et à recevoir un feedback radio d'un autre gars dans une autre pièce qui dit "Premier coup parti" 

 

Il y a 3 heures, Vilfredo Pareto a dit :

En effet je ne peux pas écrire des messages violents, je ne peux qu’écrire des messages sur la violence. 
 

Sous prétexte que le monde est violent ou que les délinquants sont violents et qu’on peut trouver un sens moral ou religieux à ce que, effectivement, la vie soit violente et la souffrance impossible à éradiquer et même qu’il ne soit pas souhaitable de l’éradiquer (et je défends ces deux options), ça ne veut pas dire qu’il faille renchérir: le monde est violent, et c’est super. Ce renchérissement qui consiste à trouver le remède dans le mal est une consolation compréhensible mais elle n’est pas un argument.

Je vois pas le rapport avec ce que j'ai dit et si c'est ce que tu as compris alors t'as du lire de travers parce que jamais dit ça et je vois même pas comment tu passes de ce que j'ai écris à ça. 

 

Il y a 3 heures, Vilfredo Pareto a dit :

Mais ca nous entraîne en dehors du débat sur la punition; j’ai l’impression qu’on parle plutôt de la valeur morale de la violence ou de la souffrance.

Toi peut être, moi non. 

 

 

J'ai l'impression d'assister à un grand moment de 

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Il y a 8 heures, Mégille a dit :

Et l'essentiel de sa doctrine consiste justement en l'espoir d'une sorte d'élévation morale de l'homme, qui ne nous fera à la fois ne plus vouloir ni commander, ni obéir.

 

ça me semble au cœur de l'anarchisme, y compris de l'anarcho-communisme. Lordon l'explique très bien: l'anarchiste ne veut pas contraindre, ne veut pas exercer une violence sur un autre membre de la communauté. On va donc postuler que ce n'est nécessaire que dans une organisation sociale défectueuse, qu'il n'y a de violence que parce qu'il y a d'abord un Etat et des rapports de domination qui ont dégradé l'Homme. Mais idéalement la bonne société est post-étatique et post-politique. Politiquement, l'anarchisme est un individualisme* foncier à mon avis. Seule l'organisation sociale de la vie entre individualistes diffère selon qu'on se rapproche du pôle anarcap ou anarcho-communiste. 

 

*Et c'est bien ce que je lui reproche désormais. 

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il y a 43 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

ça me semble au cœur de l'anarchisme, y compris de l'anarcho-communisme. Lordon l'explique très bien: l'anarchiste ne veut pas contraindre, ne veut pas exercer une violence sur un autre membre de la communauté. On va donc postuler que ce n'est nécessaire que dans une organisation sociale défectueuse, qu'il n'y a de violence que parce qu'il y a d'abord un Etat et des rapports de domination qui ont dégradé l'Homme. Mais idéalement la bonne société est post-étatique et post-politique. Politiquement, l'anarchisme est un individualisme* foncier à mon avis. Seule l'organisation sociale de la vie entre individualistes diffère selon qu'on se rapproche du pôle anarcap ou anarcho-communiste. 

 

*Et c'est bien ce que je lui reproche désormais. 

 

Pas d'accord. Sur le fait que l'anarchisme refuse la violence, d'abord, ça concerne effectivement Godwin, Tolstoï, et parfois Proudhon (pas dans tous ses textes, mais il n'est pas évident qu'il soit anarchiste dans les textes où il l'accepte voire la prône). Par contre, tous les autres anarchistes ont une pensée de la nécessité de la violence, que ce soit par l'idée d'un libre-marché des services légitimement violent chez les ancap, ou dans l'appel à un déchaînement de violence révolutionnaire, ou insurrectionnelle, chez la majorité des ansoc (chez tous, en gros, sauf encore une fois Godwin, Proudhon et Tolstoï). Considérer qu'une Emma Goldman, qu'un Ravachol ou un Bonnot, ou encore qu'un Makhno sont de doux rêveurs incapables de faire face à la violence, c'est assez risible. Ceci dit, la plupart des ansoc s'attendent effectivement à ce qu'après leur grand soir, la violence soit quasi-éradiquée. Mais avant de les traiter de naïfs à ce sujet, il faut remarquer deux choses : la première, que la quantité de violence dans une société n'est pas une constante, et qu'il n'est donc pas incongru d'imaginer qu'il puisse y avoir beaucoup moins de violence sous certaines conditions. Et il n'est pas du tout évident, ni conceptuellement ni empiriquement, que la "verticalité" lordonienne soit la meilleure façon d'y parvenir. Deuxièmement, même s'ils en parlent peu, la plupart des ansoc sont tout à fait prêt à admettre qu'il puisse y avoir des violences occasionnelles dans leur monde post-révolutionnaire. Et contre ces violences-ci (ne serait-ce, à leurs yeux, qu'une accumulation de capital et l'emploi de travail salarié) il leur semble qu'il sera légitime d'exercer une violence défensive, du même genre que celle qui aurait été déployée lors de la révolution. Seulement, cette violence serait exercée par l'association volontaire des principaux concernés et de ceux souhaitant leur venir en aide, sans que personne ni ne soit contraint (autrement que par l'agresseur lui-même) à participer à l'effort de guerre, ni que personne ne se voit interdire d'y participer hors du cadre d'une organisation monopoliste. Dans tous les cas, il y a bien une certaine réflexion sur la violence et ses conditions de légitimité chez les anars.

 

Ensuite, que tous les anars soient individualistes... C'est ce que prétendent les synthèsistes (concrètement, les anarcho-communistes qui cherchent à ratisser large). J'ai tendance à ne pas être d'accord, dans la mesure où beaucoup se soucient beaucoup moins du risque de domination de l'individu par le groupe que du risque de domination du groupe par quelques individus. Je ne vise pas tous les ansoc par là, les mutuellistes et les anar individualistes non-capitalistes (Spooner ou Tucker aux USA, Han Ryner ou E Armand en France, etc) ne tombent pas forcément dans ce piège, mais je ne vois pas comment les anarcho-communistes et les anarcho-syndicalistes peuvent l'éviter. Ils peuvent prétendre que l'individu est libre de choisir sa commune, la distinguant ainsi d'un état, mais eux-mêmes considérant que la liberté de choisir son patron sous le capitalisme n'est pas une vraie liberté, ils devraient voir le problème.

 

edit : J'ajoute qu'il n'est pas évident du tout de juger non-politique (ce qui suffirait à discréditer la chose, par sa naïveté) les rapports de force dans un monde sans état. Les rapports de force internationaux, qui par définition ne sont pas subordonnés à une tierce autorité, me semble éminemment politique, au point qu'en comparaison, la politique intérieur d'un pays mériterait plutôt, tout au plus, les noms de "gestion" ou "d'administration".

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Il y a 1 heure, NoName a dit :

J'ai déjà exposé les raisons pour lesquelles je suis favorable aux châtiments corporels et il n'y a pas de rapport avec une théorie de la justice ou de la morale

De fait il y en a un mais bon…
Si on a une conversation sur le châtiment sans intégrer une réflexion morale ça ne m’intéresse pas

Il y a 1 heure, NoName a dit :

BTW je ne rigolais pas avec mes réponses. Si tu sais l'écrire en basoche philosophique, tu sais l'écrire en français normal et c'est compréhensible, soit c'est pas le cas et c'est de l'enfumage. Mais complexifier le vocabulaire ne rendra pas ça plus intelligent.

C’est tout à fait français tu me fais penser à ces libertins qui croient que parce qu’ils ne comprennent pas un truc le truc est incompréhensible 

  • Yea 1
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Il y a 2 heures, Vilfredo Pareto a dit :

De fait il y en a un mais bon…
Si on a une conversation sur le châtiment sans intégrer une réflexion morale ça ne m’intéresse pas

Ben en tout cas moi ça ne m'intéresse pas. 

 

Il y a 2 heures, Vilfredo Pareto a dit :

C’est tout à fait français tu me fais penser à ces libertins qui croient que parce qu’ils ne comprennent pas un truc le truc est incompréhensible 

Non non, je dis juste que c'est de l'esbroufe et que je méprise ça. Je refuse catégoriquement de faire l'effort de lire si tu fais pas l'effort d'écrire dans un français simple et immédiatement accessible. C'est une heuristique revendiquée et assumée, les gens peuvent ne pas être d'accord, c'est pas grave j'oblige personne a me répondre ou à discuter avec moi. 

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Il y a 5 heures, Mégille a dit :

Ceci dit, la plupart des ansoc s'attendent effectivement à ce qu'après leur grand soir, la violence soit quasi-éradiquée.

 

C'est ce que je voulais dire. Bien sûr que beaucoup d'anarchistes de gauche admettent la violence révolutionnaire. Mais comme chez Marx, comme l'histoire chez Hegel, ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Leur société idéale est post-politique (ou à la rigueur il resterait la nécessité de la violence externe si le reste du monde n'est pas devenu anarcom). 

 

Moi de ce que j'ai lu ça me semble tout à fait utopique ; après je ne maîtrise pas encore bien certains penseurs anarchistes importants, je n'ai pas tout lu, etc. 

 

Et oui bien sûr le niveau de violence d'une société n'est pas une constante immuable. 

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Il y a 8 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

Leur société idéale est post-politique

Remarque en passant: c’est pas sur ce critère là que Arendt renvoie dos à dos les “individualistes radicaux” et les marxistes? Parce que ce sont des ennemis de la chose politique?

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Il y a 9 heures, Vilfredo Pareto a dit :

Remarque en passant: c’est pas sur ce critère là que Arendt renvoie dos à dos les “individualistes radicaux” et les marxistes? Parce que ce sont des ennemis de la chose politique?

 

Je n'ai rien lu de tel, mais ce serait tout à fait son genre (Arendt n'est pas libérale, et elle n'apprécie pas Marx en effet). Julien Freund aussi décrit l'individualisme libéral, le marxisme et l'anarchisme comme des négations de la politique (mais là c'est l'influence de Schmitt). 

 

J'ai aussi déjà lu des anarchistes écrivant que l'anarcho-communisme constitue l'aboutissement logique de la volonté libérale d'auto-organisation spontanée du corps social. 

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

Je n'ai rien lu de tel,

Je crois que c’est dans Du mensonge à la violence (Arendt fait partie des très nombreux auteurs non libéraux que j’aime bien)

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il y a 3 minutes, Boz a dit :

Dans nos sociétés, on est quand même encore loin du même niveau de violence.

Ça dépend du coin, mais en effet on n'y est globalement pas encore. Je dis "pas encore", parce que la tendance n'est pas bonne.

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Le titre et la couverture sont en dessous de tout. Après, le type est compétent, et ça doit être une bonne introduction aux épistémologies bayésiennes. Pour un khâgneux-matheux en revanche, je crains que ça ne soit un peu court.

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il y a 9 minutes, Rincevent a dit :

Pour un khâgneux-matheux en revanche, je crains que ça ne soit un peu court.

Juste pour être sûr, qui est le khâgneux-matheux? Je suis khâgneux, mais vraiment pas matheux. Après c'est vrai que j'aimerais bien qu'il me répète pas ce que je sais déjà. Bon je vais peut-être l'emprunter alors... Après je vois dans l'article de la SEP qu'il existe un Bayes' Theorem dirigé par Swinburne et c'est justement pour lire Swinburne que je voulais me rafraîchir la mémoire sur Bayes donc c'est parfait

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il y a 23 minutes, Vilfredo a dit :

Juste pour être sûr, qui est le khâgneux-matheux? Je suis khâgneux, mais vraiment pas matheux.

Moui, je connais cette théorie. Tu es plus matheux que la plupart des littéraires que j'ai croisé. ;)

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il y a une heure, Vilfredo a dit :

Encore une question s’il vous plaît: Michael Denton, à quel point est-ce du pipeau? Est-ce que ca vaut la peine de lire (d’un point de vue scientifique et philosophique)?

Je pense qu'il faudrait trouver la critique qu'en donne Walter Coombs dans le "Library Journal" avant tout (pas trouvée en ligne, hélas).

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En gros, l'impression que ça me donne est que c'est dispensable (l'interprétation des données est probablement bideuse), mais qu'il pointe ici et là (et à raison) des vaches sacrées que certains préféreraient continuer à vénérer aveuglément. Bref, ce n'est pas à l'index, mais tu as probablement mieux à lire.

  • Yea 1
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