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il y a 29 minutes, Mégille a dit :

C'est justement de là que je viens (de Platon, quoi...). Et mon libéralisme/ancapisme personnel est d'ailleurs un perfectionnisme négatif : L'usage de la force pour rendre meilleurs les gens ne peut que les pervertir, en les incitants à donner l'illusion d'être bons par perfidie, pour éviter la punition et chercher la promotion, faisant donc perdre tout son sens à la quête de l'excellence. Ne surtout pas chercher à perfectionner les autres par la contrainte est donc la meilleure façon pour que certain puissent s'épanouir et développer pleinement leurs vertus. Et tant pis pour la foule qui poursuivra toujours des plaisirs futiles et vains.

On peut aussi avoir une interprétation perfectionniste de l'argument de Philippe Nemo : en apportant les meilleures solutions au problème de la rareté, le libéralisme permet de libérer les gens de la glaise de la pauvreté afin que ceux qui le souhaitent puissent se consacrer à la recherche de la vertu (en espérant que les autres les prennent pour modèle).

 

Et là, arrivent Rand et McCloskey qui ajoutent que l'ordre libéral est intimement lié à la pratique de certaines vertus (objectivistes ou bourgeoises).

 

il y a 1 minute, Johnathan R. Razorback a dit :

* Et sans vouloir trop prêcher pour ma chapelle (matérialiste), l'épicurisme est un bon candidat au titre d'école philosophique la plus libérale de l'antiquité (dont la symapthie qui lui ont témoigné des libéraux comme Jefferson, Holbach ou L. v. Mises): http://hydre-les-cahiers.blogspot.com/2018/04/lepicurisme-est-un-individualisme.html?q=épicurisme

Et pourquoi pas le stoïcisme, d'ailleurs ?

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il y a 15 minutes, Rincevent a dit :

Et pourquoi pas le stoïcisme, d'ailleurs ?

 

Ah, une flèche en plein cœur, et tiré depuis mon propre camp ! ...

 

Bon, là je suis obligé d'employer un argument à la fois très sournois, peu assis en matière de sources historiques, et crypto-marxiste (j'ai honte, mais d'un autre côté j'ai pris un certain plaisir pamphlétaire à soutenir que): là où l'épicurisme est dysfonctionnel par rapport  à certains aspects illibéraux des sociétés gréco-romaines, le stoïcisme est fonctionnel: http://oratio-obscura.blogspot.com/2016/01/de-la-providence-de-seneque.html

 

(Bon, en vrai je doute qu'une position politique unique puisse être dégagée du stoïcisme. Il vaudrait mieux le juger sur son bien-fondé en tant que philosophie tout court).

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il y a 5 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Tu noteras que je distingue perfectionnisme moral ("le but de la morale est de perfectionner l'individu") et perfectionnisme politique

Il est tout de même difficile d'être perfectionniste en politique sans l'être en moral, même si la réciproque n'est pas vraie, évidemment.

 

il y a 6 minutes, Rincevent a dit :

On peut aussi avoir une interprétation perfectionniste de l'argument de Philippe Nemo : en apportant les meilleures solutions au problème de la rareté, le libéralisme permet de libérer les gens de la glaise de la pauvreté afin que ceux qui le souhaitent puissent se consacrer à la recherche de la vertu (en espérant que les autres les prennent pour modèle).

Il y a ça aussi, même ça a la faiblesse de pouvoir être récupérer par un "néo"-libéral ayant une approche technocratique de l'économie. Contre ça, il y a aussi une vue classique qui considère que la trop grande richesse pervertie tout autant que la misère, mais je ne sais pas ce que ça vaut. La baisse générale de la violence (à grande échelle), et la presque fin d'abomination comme l'esclavage, "malgré" la richesse incroyable de l'humanité actuelle semble réfuter cette vieille idée. Mais on consacre quand même une moins grande part de nos moyens à la construction de cathédrale.

 

il y a 14 minutes, Rincevent a dit :

Et pourquoi pas le stoïcisme, d'ailleurs ? 

Plusieurs points pour eux, effectivement. Universalisme, droit naturel, place centrale de la liberté et de l'appropriation (oikeiosis)... La distinction entre l'honnêteté et la bienfaisance est très féconde aussi.

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il y a 45 minutes, Mégille a dit :

Contre ça, il y a aussi une vue classique qui considère que la trop grande richesse pervertie tout autant que la misère

La richesse peut être abandonnée quand on le souhaite. La pauvreté, il faut s'en extraire par le travail de millions de gens durant des siècles.

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il y a 2 minutes, Rincevent a dit :

La richesse peut être abandonnée quand on le souhaite. La pauvreté, il faut s'en extraire par le travail de millions de gens durant des siècles.

Pas faux... il aurait fallu le dire à Wittgenstein avant qu'il ne donne toute sa fortune à ses amis les plus riches, par peur de corrompre des pauvres encore innocent !

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Le 10/02/2019 à 21:56, Bézoukhov a dit :

l'Urgence d'être conservateur de Scruton - pas vraiment convaincu, on s'y attendra - au fond, je ne pense pas y avoir appris grand chose, à l'exception de quelques passages intéressants sur l'atmosphère intellectuelle britannique à la fin du XXème siècle. Et puis, ça passe trop de temps à taper sur la gauche et trop peu à véritablement développer ses saillies contre les différents aspects du libéralisme ;

Assez d'accord avec toi mais je me souviens d'un passage où il explique la compatibilité de la vision hayékienne du marché (partagée par Oakeshott) et du conservatisme (étant donné qu'en gros, les coutumes sont aussi un ordre spontané, la défense du marché et des traditions sont intégrées à une seule philosophie politique) et ça m'avait bien plu. Sinon j'ai pas lu son Conservatisme. Je compte me l'acheter en anglais (sauf si quelqu'un me dit que c'est nullissime avant ^^)

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Il y a 3 heures, Vilfredo Pareto a dit :

 Sinon j'ai pas lu son Conservatisme. Je compte me l'acheter en anglais (sauf si quelqu'un me dit que c'est nullissime avant ^^)

 

 J'ai trouvé ça nul. Enfin fade serait plus juste. 

 

il y a une heure, Raffarin2012 a dit :

Passionnantes les conf' de Guillemin sur Péguy. Terrible portrait.

 

 Historien discutable. Normal pour un communiste. 

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Il y a 7 heures, Raffarin2012 a dit :

Passionnantes les conf' de Guillemin sur Péguy. Terrible portrait.

 

Sur Péguy, il y a un chapitre dans le Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, de Michel Winock. Et aussi une biographie d'Arnaud Teyssier, mais je ne l'ai pas encore lu. Et cet article est pas mal pour approcher les motifs de sa rupture avec Jaurès: https://www.cairn.info/revue-francaise-d-histoire-des-idees-politiques1-2003-1-page-73.htm#

 

D'ailleurs en parlant de Péguy, j'ai lu Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc ce week-end mais je n'ai pas trouvé ça terrible, c'est lourd, il se répète énormément. Et on n'y parle pas vraiment de Jeanne d'Arc, par-dessus le marché.

 

En parlant de Jeanne, les conférences de Guillemin dessus sont intéressantes (j'ai écouté ça la vieille d'un partiel d'histoire médiévale et ça m'a sauvé d'une note en-dessous de la moyenne, comme quoi la sainteté c'est du tangible :D):

 

 

 

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Je pense que ce livre est surtout intéressant, parce que la théorie de la choix publique n'est pas vraiment à même d'expliquer la politique quotidienne. Elle est simplement trop abstraite. On a besoin de la théorie de l'administration pour faire ça. Par exemple, la théorie de la CP a probablement raison, en disant que les médécins extorquent un rente. Mais c'est difficile de trouver une solution viable pour ce problème. Bien que je ne connaisse pas encore la théorie de l'administration, j'espère qu'elle jette le pont entre la CP et la réalité. D'ailleurs, Bartoli et Blatrix ne s'intéressent pas pour la théorie de la CP.

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Bon, mauvaise nouvelle. On savait déjà que Aron était keynésien. Mais il y a bien pire: il n'était pas jusnaturaliste. Kant et Max Weber* sont passés par là.

 

"Entre une société communautaire, qui se donne elle-même pour valeur absolue, et une société libérale, qui vise à élargir la sphère de l'autonomie individuelle, il n'y a pas de commune mesure. La succession de l'une à l'autre ne saurait être appréciée, sinon par référence à une norme qui devrait être supérieure aux diversités historiques. Mais une telle norme est toujours la projection hypostasiée de ce qu'une collectivité particulière est ou voudrait être."
-Raymond Aron, Introduction à la philosophie de l'histoire. Essai sur les limites de l'objectivité historique, Gallimard, 1986 (1938 pour la première édition), 521 pages, p.183.

 

* Ainsi que Nietzsche, Philippe Reynaud ayant bien montré que le scepticisme moral de Weber venait de la critique nietzschéenne de l'objectivité morale. Leo Strauss parle aussi du relativisme de Weber dans Droit naturel et Histoire.

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Il y a 1 heure, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Je ne peux pas en dire ce que j'en pense poliment. De plus courageux que moi s'en chargent : http://www.legoutdeslettres.com/2019/01/michel-houellebecq-serotonine.html

 

"On est loin, très loin, des phrases impeccables d’Extension du domaine de la lutte "

Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer.

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7 hours ago, Raffarin2012 said:

Sur les bons conseils de Lancelot j'ai délaissé Houellebecq pour me plonger dans la SF. Je dévore Un monde d'azur de Jack Vance, qui dégouline de libertarianisme (https://www.contrepoints.org/2013/09/08/138314-monde-dazur-jack-vance). Next : Le Samouraï virtuel de Stephenson.

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Je me régale avec Ward, la suite de Worm. J’aime beaucoup le retournement du genre post-apocalyptique (même si ce n’est pas l’objet principal du livre) ; au lieu d’insister sur le côté "chacun pour soi" à la Mad Max, se concentrer sur les efforts pour recréer une société fonctionnelle.

 

Et les interludes sont toujours aussi réussis.

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Il y a 2 heures, Sloonz a dit :

Je me régale avec Ward, la suite de Worm. J’aime beaucoup le retournement du genre post-apocalyptique (même si ce n’est pas l’objet principal du livre) ; au lieu d’insister sur le côté "chacun pour soi" à la Mad Max, se concentrer sur les efforts pour recréer une société fonctionnelle.

 

Et les interludes sont toujours aussi réussis.

C'est de qui ? 

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Fini La bave du crapaud de Denis Ramond.  

 

Pour synthétiser: après avoir dressé un bref historique de la liberté d'expression, de ses différentes conceptions philosophiques - de Bentham, Mill à Ogien - et de son évolution d'un point de vue normatif et jurisprudentiel, Ramond tente d'établir des critères pour la restreindre (c'est bien in fine le propos de l'ouvrage). 

 

Le premier relève du contexte. À mon sens, le seul critère pertinent : une personne physique ou morale qui use de son autorité, son influence pour proférer des appels au meurtre, à la violence, ou simplement préparer un climat hostile à l'égard d'une communauté désignée comme ennemie. On parle ici d'homme d'État, de politicien, d'une autorité religieuse, d'un média, d'un individu d'une certaine notoriété, qu'importe le moyen utilisé.

 

Le second relève du contenu. Ramond se borne à une distinction superficielle entre les préférences et les appartenances. Dès lors que je détiens une liberté de choix sur les premières (convictions religieuses, opinions politiques), alors les attaques sur ces préférences ne doivent pas être sanctionnées. À l'inverse, il m'est impossible de modifier ce qui relève des appartenances, précisément parce qu'elles ne peuvent faire l'objet d'une réfutation (couleur de peau, genre, orientation sexuelle). Et là, Ramond tombe dans le sentimentalisme en évoquant la détresse des victimes de racisme, n'ayant aucune influence sur ce pourquoi elles sont injustement attaquées. Superficielle, parce que dans les deux cas, on est dans la sphère de l'outrage, lequel est teinté de subjectivité, et non du préjudice, lequel peut être établi objectivement.

 

Or, contrairement à ce que l'auteur affirme: 1- l'individu moyen n'existe pas. Il est donc absurde d'interdire une expression par rapport à une réaction type. 2- le droit pénal n'est pas là pour sonder les sentiments, mais uniquement sanctionner les actes les plus graves.

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Les approches psychanalytiques en histoire...

 

« Binion passe à un problème d’histoire plus collective, même si son entrée reste individuelle. Il s’interroge sur la politique de neutralité absolue défendue par le roi des Belges Léopold III. Cette ligne politique, introduite en octobre 1936, fut défendue avec aveuglement jusqu’à la débâcle de mai 1940, et même ultérieurement. Plutôt que de suivre le gouvernement belge en exil, le roi préfère se constituer prisonnier des Allemands. Un des thésards de Binion insiste sur le fait que jusqu’en des Allemands. Un des thésards de Binion insiste sur le fait que jusqu’en mai 1940 le roi est hanté par le souvenir d’avoir tué son épouse lors d’un accident de voiture, alors qu’il était au volant. Dans un premier temps, Binion suggère à son étudiant d’élimner ces considérations peu en rapport avec l’échelle d’analyse choisie, mais il se trouve à son tour hanté par cette histoire pour finalement y voir l’explication surdéterminante de sa politique extérieure. Le roi Léopold III aurait « revécu l’accident à travers fatidique en prenant lui-même dans ses mains la direction du gouvernement (le volant du gouvernement) et en substituant son royaume à sa reine défunte ». Ainsi, lorsque le roi dénonce la violence mécanique que peut subir la Belgique, il faut y lire à la fois le Blitzkrieg nazi, mais aussi l’accident de Küssnacht. A partir de cette déduction, Binion passe à une hypothèse qui dépasse le cas individuel pour s’inscrire comme explication historique : « Conclusion historique : c’était donc l’accident de Küssnacht la cause décisive du retour de la Belgique à la neutralité en 1936 ». »

-François Dosse, Le Pari biographique. Écrire une vie, Paris, Éditions La Découverte, 2005, 480 pages, p.363-365.

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Nouvellement paru aux PUF, Le début de la fin, penser la décadence avec Oswald Spengler de Gilbert Merlio. Un livre très instructif, notamment pour ceux qui n'ont pas le courage de s'attaquer à l'immense pavé qu'est Le déclin de l'Occident, une lecture très agréable et que je trouve assez audacieuse -  compte tenu de la position de l'auteur dans le milieu universitaire - tant l'honnêteté qui en ressort relève de l'hommage.

 

Par ailleurs, les développements sur le "socialisme" de Spengler donnent également un autre point de vue sur ce mot et ce qu'il a pu/peut recouvrir. Pour un lecteur français pour qui le socialisme se résume en général au marxisme larmoyant et populacier, cela peut s'avérer très intéressant.

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