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49 minutes ago, Vilfredo Pareto said:

Il n'a aucune capacité de synthèse, il jette sur le papier 15 façons d'expliciter un problème sans penser à choisir la, que dis-je les trois façons ou même les cinq façons les plus convaincantes de le poser. Il peut pas s'empêcher de prendre trouzmille détours (il se répète aussi pas mal) donc bon faut être patient, un peu comme avec un enfant.

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49 minutes ago, Vilfredo Pareto said:

Je suis en train de lire Système 1 Système 2 de Kahneman. Ça ne se lit pas très bien, les chapitres sont trop courts, c'est répétitif et je déteste le storytelling du genre "un matin j'étais à la machine à café et ça me grattait l'oreille quand soudain Amos arrive et il portait une chemise hawaïenne et il m'a expliqué des truc intéressants sur l'ancrage". Je pourrais pas lire ça une journée entière. J'en suis à peu près au tiers. Parfois trop d'exemples pour expliquer un concept simple. Mais je retiens précieusement l'idée que moins on en sait, plus on arrange les qq éléments qu'on a en un ensemble cohérent (et plus c'est facile d'inventer les liens).

Pour te motiver à aller jusqu'au bout, la partie vers la fin où il se met à digresser sur les libertariens devrait te faire rager :mrgreen:

 

49 minutes ago, Vilfredo Pareto said:

L'Autre moi-même de Damasio et La Dialectique du moi et de l'inconscient de Jung sont sur mon bureau pour la suite en psycho.

Tu as lu l'Erreur de Descartes ? Honnêtement je commencerais par là pour Damasio parce que ses premiers bouquins sont assez incrémentaux (je n'ai pas lu The Strange Order of Things qui est peut-être plus synthétique, mais connaissant le loustic j'en doute). Si tu es preneur de recommandations sur la conscience, pour une autre perspective que Damasio il y a le bouquin de Dehaene (Le code de la conscience).

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il y a 21 minutes, Rincevent a dit :

Pas certain non plus de ce qu'il veut dire. Déjà, je verrais davantage un rapport avec le reproductive lifespan (quelques heures pour certains insectes, des décennies pour certains mammifères), au sens où la longueur de cette période de vie reproductive permet (en supposant l'absence de couples stables) des combinaisons génétiques entre des individus de générations différentes, brassant au final mieux les gènes.

Je pense aussi que c'est ce qu'il veut dire, merci :)

Au sujet de Zahavi, un des premiers résultats google est cet article à charge passé plutôt inaperçu (deux citations): https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/brv.12563

Visiblement l'idée est qu'il y a no such thing as a handicap principle parce que même s'il y a des coûts à remporter la compétition sexuelle, ces coûts ne donnent jamais un tradeoff négatif notamment parce que les calculs de Zahavi oublient le coût d'opportunité de ne pas investir dans des caractères sexuels secondaires extravagants (donc pas de handicap alors que Zahavi prétendait qu'il devait y en avoir sinon les low-quality males tricheraient): Zahavi a tort de penser que le handicap est sélectionné en tant que tel plutôt que le trait sexuel secondaire en dépit de son coût; sinon la sélection naturelle devrait finir par favoriser les éclopés (blague de Dawkins). De l'autre côté, les femelles picky payent aussi un coût, dans le modèle de Zahavi, en donnant naissance à une progéniture qui hérite des caractères sexuels secondaires coûteux de papa tandis que l'avantage que gagne la femelle à trier les mâles en bonne santé et les tricheurs disparaît assez vite (arms race) et coûte aussi cher à mettre à jour en permanence pour faire face aux nouvelles astuces inventées par les mâles pour les baiser (dans tous les sens du terme). (Au passage je me demande si on ne pourrait pas invoquer ici un life/dinner principle avantageant les mâles dans la course de coadaptation, puisque c'est plus grave pour un mâle de pas transmettre ses gènes du tout que pour les femelles de se taper un mâle juste couci-couça.)

D'ailleurs l'article fait 24 pages mais si vous pensez pas que Zahavi c'est nul au bout de 8 c'est qu'il y a un problème:

Citation

He proposed that costly secondary sexual signals evolve as a mechanism to demonstrate their reliability (general handicap hypothesis), and he proposed a verbal model to explain how his hypothesis might work (fixed handicap hypothesis). His arguments turn Darwinian logic upside down, and theoreticians showed that his verbal (fixed) handicap model does not work. Zahavi remained undaunted, however, and he continued to try to convince the scientific community about the logic of his Handicap Principle.


Zahavi's arguments are illogical and contradictory. On the one hand, he argued that signals have extra costs that make them wasteful, but on the other hand he maintained that these additional costs function to demonstrate their honesty. If signals have extra costs that provide an adaptive function, then such ‘costs’ are more accurately described as ‘adaptive investments’ rather than wasteful. His assertion that signals are wasteful is contradicted with his own proposals and it is based on obsolete views of evolution.

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il y a 4 minutes, Lancelot a dit :

Pour te motiver à aller jusqu'au bout, la partie vers la fin où il se met à digresser sur les libertariens devrait te faire rager :mrgreen:

Oui apparemment les gens ont des biais et sont pas rationnels et la théorie libertarienne c'est un monde peuplés par des Econs enfants de l'union de Walter White et d'Amy Farrah Fowler, ergo si on les laisse choisir leur vie la société va ressembler à du pipi. I can hardly wait.

il y a 4 minutes, Lancelot a dit :

Tu as lu l'Erreur de Descartes ?

Oui je fais tout comme on me dit (et j'ai beaucoup aimé). Et je prends note du bouquin de Dehaene même si je crois me souvenir que tu me l'avais déjà conseillé dans le thread "Recommandations". Merci encore.

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N'oubliez pas que l'économie comportementale et la recherche de biais est elle même extrêmement biaisée (paradoxalement)

 

et ainsi que je l'ai lu très justement aujourd'hui, irrationnel veut plutôt dire "mon modèle est faux et il me manque des critères / la manière dont je traite la hiérarchie de valeurs de mon framework est foirée"

 

C'est à mon sens la critique très juste de Taleb contre les expériences de pensées statistiques: statistiquement, sur un nombre infinie d'itérations avec une limite basse non dure oui, sauf qu'en vrai la limite basse est éliminatoire (si tu fais faillite, tu peux pas te refaire, on te vire du casino) et chaque expérience personnelle n'est pas statistique, elle est unique : savoir que 98% des gens prennent une assurance de manière inutile ne change rien à ta situation si tu fait partie des 2% de malchanceux qui ont tirés la courte-paille. Donc, d'un point de vue personnel, ça peut parfaitement être rationnel de prendre une assurnace uqi a 98% de chance de te servir à rien, etc...

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Autre question de recommandation puisque j'en suis à choisir des livres pour ma valise: @Rincevent je ne veux pas abuser de ta gentillesse mais tu avais parlé il y a à peu près un an de A billion wicked thoughts de Ogas et Gaddam et les reviews ont l'air très contrastées. C'est bien/bien comment?

Et si quelqu'un d'autre l'a lu bien sûr je suis tout ouïe (apparemment Steven Pinker a aimé)

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17 minutes ago, Vilfredo Pareto said:

Et si quelqu'un d'autre l'a lu bien sûr je suis tout ouïe (apparemment Steven Pinker a aimé)

C'est une référence dans le domaine un peu par défaut (parce que leur approche est la seule à être empirique par rapport aux cultural studies qui se branlent la nouille dans le vide et sont bouffées par la politique). Je dis par défaut parce qu'au fond aucun des deux auteurs n'est spécialiste du sujet (et ils ne publient plus rien depuis). Ce sont surtout des data-miners/journalistes avec tous les défauts que ça peut avoir, notamment plaquer des interprétations parfois bourrines sans trop de rigueur. Overall c'est à prendre avec un grain de sel mais une lecture de plage parfaite.

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il y a 1 minute, Lancelot a dit :

Overall c'est à prendre avec un grain de sel mais une lecture de plage parfaite.

Oui avec ça et Fumento je vais avoir un succès énorme. C'est commandé, merci :) 

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il y a 50 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

@Rincevent je ne veux pas abuser de ta gentillesse mais tu avais parlé il y a à peu près un an de A billion wicked thoughts de Ogas et Gaddam et les reviews ont l'air très contrastées. C'est bien/bien comment?

C'est très, très bien, vraiment (même si les méthodes sont un peu vieillies, au sens où ça se vante d'être à la pointe de la tech... d'il y a 15 ans :D mais le fond reste valable). Je me l'étais procuré sur le conseil fort avisé de @Lancelot, d'ailleurs.

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il y a 1 minute, Rincevent a dit :

C'est très, très bien, vraiment (même si les méthodes sont un peu vieillies, au sens où ça se vante d'être à la pointe de la tech... d'il y a 15 ans :D mais le fond reste valable). Je me l'étais procuré sur le conseil fort avisé de @Lancelot, d'ailleurs.

Au poil! Je vous dirai ce que j'en ai pensé

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Le 16/07/2020 à 18:18, F. mas a dit :

John Kekes dans son livre sur la moralité du pluralisme a eu l'occasion d'approfondir son propos sur l'impossibilité de découvrir un point d'appui ou une valeur permettant de dominer et d'invalider les autres définitivement (ce qu'il appelle le "monisme"). Kekes divise les valeurs présentes (morales ou pas) au sein de la société entre valeurs premières et valeurs secondaires, les premières étant universellement nécessaires à la vie bonne, les secondes contingentes. Aucune de ces valeurs ne sont dispensables pour vivre une bonne vie, quelque soit le contenu qu'on mettre derrière l'expression 'vie bonne'. En conséquence, aucune valeur particulière ne permet de démettre les autres, ce qui les rend toutes conditionnelles : "according to pluralists, this does not lead to the desintegration of morality, because the conflicts about values could be resolved reasonably. It is just that these reasonable resolutions will not appeal to an overriding value but to historically conditioned traditions and conceptions of the good life that the opposite protagonists share."

 

Comme pour Oakeshott, la politique est une activité d'abord pratique faite de compromis historiquement contingents, c'est à dire révisables et transitoires. Notons aussi que Kekes ici élargit sa position, qui n'est plus simplement 'conservatrice', mais 'pluraliste'. Parmi les auteurs qu'il désigne sous cette étiquette, il y a des conservateurs, des progressistes et des non alignés (I Berlin, C Taylor, T Nagel, J Rawls, M Nussbaum, Oakeshott, etc.).

 

J'y ai re-réfléchis, et, bien que ce soit tout à fait contraire à ma manière habituelle de penser, ça me semble finalement assez sage.

 

Mais du coup, rien ne dit à l'avance que, face à un conflit particulier, la meilleure solution soit de laisser les gens libres. Si on admet une doctrine politique pluraliste s'agissant des biens à préserver, la liberté (individuelle / négative) n'est qu'une composante parmi d'autre, et la position libérale est tout aussi partiale que n'importe quelle autre absolutisation d'une composante du bien public (l'ordre, le bien-être, etc.).

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J'ai pas eu de réponse sur le socialisme de John Stuart Mill @Mégille Je relance donc d'un John Rawls:


"Les institutions d'une démocratie de propriétaires et de son système de marchés concurrentiels tentent de disperser la propriété de la richesse et du capital pour éviter qu'une petite partie de la société ne contrôle l'économie et, indirectement, la vie politique elle-même. Une démocratie de ce type y parvient, non pas en redistribuant une part du revenu à ceux qui en ont moins, et cela à la fin de chaque période, mais plutôt en garantissant une large dispersion de la propriété des atouts productifs et du capital humain constitué par l'éducation des capacités et des talents dès le début de chaque période, tout cela étant accompagné par l'égalité des libertés de base et par la juste égalité des chances. L'idée n'est pas simplement d'assister ceux qui sont perdants en raison d'accidents ou de malchance (bien qu'il faille le faire), mais, plutôt, de mettre tous les citoyens en position de gérer leurs propres affaires et de participer à la coopération sociale sur un pied de respect mutuel dans des conditions d'égalité.
On peut voir là deux conceptions très différentes du but recherché par les institutions politiques à la longue. Dans l'Etat-Providence, le but est d'empêcher que quiconque tombe au-dessous d'un niveau de vie décent et de fournir à tous certaines protections contre les accidents et de la malchance comme, par exemple, les allocations de chômage et les soins médicaux. C'est à cela que sert la redistribution du revenu quand, à la fin de chaque période, ceux qui ont besoin d'assistance ont pu être identifiés. Un tel système peut comporter des inégalités de richesse importantes et transmissibles par héritage, qui sont incompatibles avec la juste valeur des libertés politiques, ainsi que de sérieuses disparités de revenus qui violent le principe de différence. Même si un effort est fait pour garantir une juste égalité des chances, il reste soit insuffisant soit inefficace, étant donné les disparités de richesse et l'influence politique que celles-ci exercent.
Au contraire, dans une démocratie de propriétaires, le but est de réaliser une société qui soit un système équitable de coopération dans le temps entre des citoyens considérés comme des personnes libres et égales. Ainsi les institutions doivent, dès le début, remettre entre les mains des citoyens dans leur ensemble, et pas seulement d'une minorité, les moyens de production afin qu'ils puissent pleinement coopérer à la vie de la société. L'accent est mis sur la dispersion régulière dans le temps de la propriété du capital et des ressources grâce aux lois sur l'héritage et les donations, sur la juste égalité des chances que permettent les mesures en faveur de l'éducation et de la formation, ainsi que sur les institutions qui protègent la juste valeur des libertés politiques. Pour apprécier la pleine valeur du principe de différence, il faudrait se placer dans le contexte de la démocratie de propriétaires (ou d'un régime socialiste libéral) et non dans celui de l'Etat-Providence." 
-John Rawls, Théorie de la justice, Points, 2009 (1971 pour la première édition américaine), 666 pages, pp.13-14.

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il y a 10 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

J'ai pas eu de réponse sur le socialisme de John Stuart Mill @Mégille 

Si, j'avais bien posté un petit 

  

Le 09/07/2020 à 19:30, Mégille a dit :

Ah, je n'ai jamais prétendu que c'était un parfait libertarien puriste. C'est tout au plus un libéral classique (par définition). Et j'ai toujours trouvé que l'utilitarisme ne permet pas de donner des bases aussi fermes que la déontologie. A propos de l'éducation, il me semble qu'il s'oppose tout de même à ce que l'état s'en occupe directement, il était je crois plutôt en faveur d'une sorte de système de voucher. Et ses impuretés mises de coté, c'est une des grandes références pour la liberté d'expression et pour l'extension du libéralisme aux femmes (ce qui n'était pas donné au début). Il est aussi bon sur le socialisme.

 

Et l'opposition de Mill au socialisme est assez claire et propre dans son bouquin "Socialisme", justement. Par contre, si tu tiens vraiment à lui chercher des impuretés, tu peux aussi remarquer que dans ses principes d'économie il distingue la production de la distribution de la richesse. Bon, ça, Say le fait avant lui, mais lui estime que la distribution échappe à la science économique et relève presque plus de la politique (il me semble qu'il dit quelque chose comme ça). Il se serait donc sans doute bien accommodé d'un système à la Scandinave, avec un état qui intervient très peu dans la production mais qui vient ensuite redistribuer assez massivement le produit. Mais en attendant, les petites redistributions qu'il propos sont assez négligeable. C'est du bon vieux libéralisme classique du XIX.

 

Par contre oui, le "libéralisme politique" de Rawls n'a pas grand chose à voir avec ce qu'on appelle libéralisme ici. Pour essayer de lui chercher un petit fond de libéralisme, il faut noter que le principe de différence selon lequel on doit minimaxer la distribution des biens reste subordonné au "principe de liberté". La justice consiste pour lui en premier lieu à donner à tous une égale liberté "de base". Le problème est que parmi les libertés, il ne distingue pas a priori entre ce que Berlin appelle les "négatives" et "positive" (qu'on préférera nous qualifier de "droit-créance"). Par conséquent, il constate que les "libertés" telle qu'il les comprends sont en contradiction les unes avec les autres, et donc qu'il faut faire une petite cuisine pour choisir lesquelles on sacrifie au profit desquelles... Mais entre ça et l'arbitraire démocratique, il y a ce fameux deuxième principe qui entre en jeu. Et effectivement, pour lui, même la propriété privée des moyens de production est un principe qui est susceptible d'être discuté, accepté ou refusé au nom de la justice. Sa théorie de la justice dite "libérale" est donc en effet compatible avec du socialisme au sens propre du terme (même si elle n'y conduit pas nécessairement). S'il avait été vivant aujourd'hui, il aurait voté aux primaires dems soit pour Warren soit pour Sanders, ça ne fait aucun doute.

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  • 3 weeks later...
il y a 11 minutes, PABerryer a dit :

Paine? Vraiement? Je ne l'aurai pas classé parmi les conservateurs.

Pour une critique libérale du conservatisme

face à Burke on les oppose souvent

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Il y a 4 heures, poincaré a dit :

J'ai pour l'instant en tête Russel Kirk.

 

Très antilibéral.

 

Je citerais Franck Meyer et Oakeshott parmi les conservateurs-libéraux. Peut-être Daniel J. Mahoney. Aristide Renou a écrit sur certains de ces auteurs / thèmes. 

Quant à ceux qui n'inclinent pas vers le libéralisme mais qui tiennent néanmoins la liberté pour une valeur, on peut citer Julien Freund, John Kekes ou Roger Scruton effectivement:



« Malgré mon rejet de l’idéologie libre-échangiste, mon conservatisme est d’abord venu d’un dégoût du socialisme, en particulier du socialisme français et l’explosion de mai 68, que j’identifiais comme une forme de nihilisme et de narcissisme incarnés notamment par les figures de Sartre et Foucault. J’ai alors pris conscience que la seule alternative à la déconstruction intellectuelle était la promotion d’une civilisation charnelle et héritée. Je n’ai jamais exprimé mon conservatisme sous forme de doctrine économique. L’accentuation sur l’économie me semblait fausse : pour moi l’enjeu principal était la culture et le sens de l’ordre moral qui avaient été minés par la révolution soixante-huitarde. J’ai ensuite évolué, le marché libre est pour moi une partie d’un ensemble plus important, la culture de la liberté et le respect des formes sociales héritées. »

 

« Dans le monde moderne, il y a une obligation permanente de provisionner pour ceux qui sont en bas car ils ne pourront pourvoir à leur salut par eux-mêmes dans nos énormes sociétés. Il doit y avoir une forme de redistribution pour conjurer le ressentiment. Il faut une politique de subsistance pour les plus pauvres. » -Roger Scruton, Entretien avec Eugénie Bastié, 2 février 2017 (cf : http://revuelimite.fr/r-scruton-le-conservatisme-est-la-philosophie-de-lattachement ).

 

Nisbet a fait un article qui répond bien à ton questionnement: http://oratio-obscura.blogspot.com/2019/01/robert-nisbet-conservateurs-et.html

 

Paine est un libéral de gauche, républicain et déiste.

  • Yea 1
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il y a 39 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Peut-être Daniel J. Mahoney

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Je plussoie et recommande son ""The Conservative Foundations of Liberal Order: Defending Democracy Against ITS Modern Enemies and Immoderate Friends".

 

Sinon Kirk n'incline pas vers le libéralisme mais son Conservative Mind vaut la peine d'être lu si l'on s'intéresse au Conservatisme.

  • Yea 1
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Il y a 6 heures, poincaré a dit :

Quelqu'un aurait de bonnes références sur le conservatisme, et plus particulièrement ses liens voire sa compatibilité avec le libéralisme ?

 

J'ai pour l'instant en tête Russel Kirk et Barry Goldwater.

 

Qu'est-ce-que le conservatisme de JP Vincent. Ca te donnera toute la bibliographie nécessaire si tu pars de zéro.

  • Yea 2
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il y a 23 minutes, Bézoukhov a dit :

 

Qu'est-ce-que le conservatisme de JP Vincent. Ca te donnera toute la bibliographie nécessaire si tu pars de zéro.

 

Très bon ouvrage en effet. Il montre bien les courants qui traversent cette philosophie.

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Je ne sais pas si tu connais @poney, mais c'est très intéressant. L'auteur a travaillé dans le Laboratoire de Luc Boltanski:


"Les travailleurs du bâtiment doivent affronter dans leur travail des risques pour leur intégrité physique. Et ils souffrent de la peur. Pour pouvoir continuer de travailler dans le cadre des contraintes organisationnelles qui leur sont imposées (cadences, conditions météorologiques, qualité ou défectuosité des outils, présence ou défaillance des dispositifs de sécurité ou de prévention, modalités de commandement, improvisation de l'organisation du travail, etc.), ils luttent contre la peur par une stratégie qui consiste, en substance, à agir sur la perception qu'ils ont du risque. Ils opposent au risque un déni de perception et une stratégie qui consiste à tourner le risque en dérision, à lancer des défis, à organiser collectivement des épreuves de mise en scène de risques artificiels, que chacun doit ensuite affronter publiquement selon des protocoles variables, pouvant aller jusqu'à l'ordalie.
Ces stratégies, bien entendu, ont plutôt tendance à aggraver qu'à limiter le risque. Elles ne fonctionnent en fait que par rapport à la perception du risque, qu'elles visent à chasser de la conscience. A contrario, en effet, on constate que tout discours sur la peur est interdit de séjour au chantier, et qu'en association à ces comportements de bravade, de résistance face aux consignes de sécurité, d'indiscipline vis-à-vis de la prévention, etc., il y a aussi des tabous
." (p.149)

"Ne pas accepter de partager l'alcool, adopter des conduites timorées ou trahissant la peur, refuser de participer aux épreuves de défi du risque, etc., est immanquablement tenu non pour une attitude de souffrance, mais pour une attitude de femme, ou de "pédé". Se soustraire à la stratégie collective de défense, c'est encourir la honte, le mépris, l'exclusion de la communauté des hommes, parfois même l'impitoyable persécution, les coups bas, les chausse-trappes, les pièges tendus par les autres. C'est risquer de devenir la cible de la vindicte collective qui prend toujours une forme d'insulte, de disqualification, voire de violence et d'humiliation sexuelles. De telles stratégies ont été retrouvées dans toutes les situations à risque: chimie, nucléaire, navigation de pêché, et, bien sûr et surtout, dans l'armée où les bizutages atteignent les dimensions que l'on connaît [...] La stratégie collective de défense du cynisme viril rencontrée chez les cadres des entreprises de pointe présente les mêmes caractéristiques structurelles que celle des ouvriers du bâtiment." (p.150)
-Christophe Dejours, Souffrance en France. La banalisation de l'injustice sociale, Éditions du Seuil, 2009 (1998 pour la première édition), 238 pages.

 

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Une connaissance (pas vraiment à gauche, plutôt ancien du RPR) assez versée en psychologie du travail m'a récemment dit le plus grand bien de Dejours, ajoutant "même si c'est un putain de gauchiste, il ne faut pas s'arrêter à ça".

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il y a 33 minutes, Rübezahl a dit :

Je me régale avec "les enjeux de la liberté" de Llosa,

mais j'aimerais bien le dégoter en format numérique, pour proposer des petits extraits.

 

à tout hasard, qqun aurait une piste ?

Tu as tenté de voir si tu le trouvais dans la Bibliothèque de la Genèse ?

 

Edit : il semble qu'il n'y soit pas. :(

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Ces trois dernières semaines, j'ai lu pour vous :

 

- The end of Gender, de Debrah Soh, qui comme son nom l'indique est un livre sur les mythes liés au genre, analysé par une ancienne chercheuse en psychologie (et spécialiste des paraphilies), collaboratrice de Quillette. Le livre se lit bien, et cherche à remettre l'église (cad la biologie) au milieu du village. Il s'agit d'une critique des mythes liées au blank slatism qui sous tend les diverses versions de l'idéologie du genre, et une attention particulière est donnée au transsexualisme contemporain, qui atteint des proportions assez hallucinantes dans le monde de langue anglaise (où on pousse certains enfants prépubères à 'transitionner' par pure idéologie ou aveuglement). Le livre est aussi une petite intro à tous les délires du wokisme sur la question de genre, et une réfutation assez claire de bcp d'assertions qui en constitue la base de départ.

- Théorie générale de l'interaction, de Gael Campan : une synthèse en français anarchocapitaliste de type autrichien écrit par un économiste français émigré dans une université en Asie. Une réflexion intelligente, radicale, dans la veine de Mises, Rothbard et Hoppe. C'est un rappel profond, clair et brillant des enseignements du libertarianisme (comme des fondements de l'économie autrichienne).

- Alessandro Barrico, Les Barbares : un essai écrit par un italien visant à dénoncer l'effacement de la culture classique devant la modernité portée par les nouvelles technologies. Assez décevant, voire agaçant, et ama assez représentatif de ce que CP Snow désignait par les deux cultures qui empêchent les élites cultivées de comprendre correctement les problèmes qui se posent aujourd'hui. Je donne un exemple : l'auteur commence par déplorer l'invasion du marché du vin par ceux en particulier en provenance de Californie (mais aussi Chilien etc), qu'il accuse d'uniformiser et de déprécier les vins européens plus traditionnels (français et italien notamment). Il y a un couplet sur l'affreux Robert Parker et sur son guide qui a l'effronterie de noter les vins. Selon l'auteur, c'était mieux avant, quand le vin était le jardin secret de quelques amateurs éclairés capables d'apprécier toutes les nuances d'un bon verre, chose que tous ces types en short et en baskets ont gaché avec leurs sales pattes. Le raisonnement est petit bourgeois : il y a là une réaction d'horreur face à la démocratisation d'un bien qui est maintenant de consommation courante, à savoir le bon vin.Oui parce que les vins californiens sont bons, bien meilleur que l'ordinaire du vin de table d'avant, et qu'ils ont conquis de nouveaux publics autrefois totalement étrangers à la culture du vin (par ex, les USA, devenus premiers consommateurs de vin). Les amateurs devraient s'en réjouir plutôt que de chouiner sur leurs privilèges perdus. Ce genre de réaction est aussi observable dans le domaine du whisky (que je connais mieux) : on se plait des whisky japonais, qui sont pourtant très bons, et aussi parce qu'ils marchent comme révélateurs. Un certain nombre de whisky qu'on nous survendait jusqu'à présent était médiocre et surcôté. Pareil pour le vin. Mais il y a plein d'autres sujets d'agacement poke @Rincevent

- Niall Ferguson, The Square and the Tower, networks, hierarchies and the struggle for global power. L'auteur a pour thèse que les réseaux sont aussi importants dans l'histoire que les organisations verticales et hiérarchiques de type Etat par exemple. Je trouve que sa définition de 'réseaux' est assez lâche (malgré une démonstration assez poussive) et qu'on a du mal à trouver une quelconque unité via le sujet dans cet essai, mais malgré ça, c'est très distrayant. Une excellente lecture d'été !

 

Enfin, fidèle à mon habitude de faire plus de trucs en même temps, je continue ma lecture de How Innovation works, de Matt Ridley, j'ai commencé Escaping Paternalism de Mario Rizzo et Glen Whitman (excellent produit pour l'instant !) et je suis à peu près à la moitié de Bloc contre bloc, la dynamique du Macronisme, de Jérôme Ste Marie (qui est l'inventeur du concept de 'bloc élitaire pour parler du macronisme).

  • Yea 3
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