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Je suis en train de prendre des notes pour un article long qui me trotte dans la tête depuis un certain temps sur le rapport entre logique, justice et propriété. Dans ce but, je suis en train de lire "Ethique et Droit" de Chaim Perelman, plus connu pour son Traité de l'argumentation et ses écrits en faveur d'une reconsidération philosophique de la rhétorique (dans le sillage d'Aristote).

J'avais oublié à quel point Perelman était pertinent sur les questions touchant à la définition de la justice, à la raison pratique et à l'activité du juge et du législateur. Je pense que ceux qui ont apprécié Villey apprécieront tout autant les écrits de ce philosophe du droit belge.

On m'avait conseillé les écrits sur l'argumentation de Perelman (et son Traité m'attend depuis deux ou trois ans sur l'étagère d'une de mes bibliothèques), mais je me suis longtemps demandé ce que valaient ses écrits sur la justice et le droit. Ca donne envie (et de lire ton article, et de se procurer le livre en question).

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Je te conseille ce livre, qui bien qu'un peu épais, est passionnant.

Il y a notamment une question qui est centrale pour moi (et qui me vrille le crâne depuis quelques jours) sur l'"importabilité" de deux "modèles" en philosophie, le modèle mathématique, qui privilégie la logique et la démonstration, et le modèle juridique, qui privilégie l'argumentation dialectique et la justification. En d'autres termes, le rationnel et le raisonnable, et le lien entre ces deux modes de la raison (notamment à travers la fonction de juger : le juge doit-il appliquer une logique juridique ou justifier ses décisions le plus rationnellement possible ? > il s'agit ici de la distinction entre le juste et l'équitable, qu'on retrouve dans le livre V de l'éthique à nicomaque, et que Perelman comme Villey distinguent nettement, à tort je pense).

A titre anecdotique, le premier chapitre est une conférence sur ce qu'est la justice au sens "absolu" ou formel, qui est ensuite discutée par d'autres intervenants dont Jean Wahl, Paul Ricoeur et…Jacques Lacan. Je n'ai rien compris à ce que ce dernier disait, et malheureusement, je crois qu'il n'y a rien à comprendre.

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  • 2 weeks later...

Me suis interrompu ce week end dans la lecture de Perelman pour lire "L'élite au pouvoir" de CW Mills et "Ethics: Inventing right and Wrong" de J. Mackie.

Le premier ouvrage a été écrit par un figure de l'extrême gauche universitaire américaine des années 60, et cherche à rendre compte sociologiquement de ce qu'est l'élite politique (et accessoirement financière) en règle général tout en partant de l'exemple particulier des Etats-Unis. Je lis ça comme un bon complément à "la révolte des élites" de C. Lasch et à "After Liberalism, Mass democracy in Managerial State", de P. Gottfried. Et aussi un moyen de compléter les trous contenus dans les livres d'Yvan Blot sur la question. Comme l'auteur est américain, il prend soin de distinguer crony capitalism et capitalisme de petits propriétaires, et critique les thèses de la "révolution managériale" en politique et de "l'équilibre démocratique des groupes d'intérêts" très en vogue dans les années 60 (les décisions du sommet étant désormais impulsé par des groupes d'intérêts concurrents, leur compétition empêcherait que la constitution d'un monopole du pouvoir par une seule clique).

Le deuxième ouvrage plaira aux relativistes, aux sceptiques et autres freaks car il s'agit d'une critique subjectiviste et sceptique de l'idée d'objectivité en morale, d'un point de vue qui s'alimente des positions de Protagoras, Hobbes et Hume. C'est un ouvrage assez classique en philo morale anglo-américaine (bien que l'auteur soit australien).

http://www.contretemps.eu/fr/lectures/bonnes-feuilles-l%C3%A9lite-pouvoir-charles-wright-mills-2

http://www.amazon.com/Ethics-Inventing-J-L-Mackie/dp/0140135588

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  • 2 weeks later...

Je viens (enfin) de finir Atlas Shrugged après 6 mois de lecture plus ou moins intense (j'ai eu du mal à accrocher au début).

Les + : une belle défense des idées libérales d'un point de vue moral, mais un peu utilitariste aussi. Le livre est pas mal prenant passé le début, même en lisant en anglais. Bon bref, je comprends mieux pourquoi le livre est aussi connu aux US et a une réputation de life-changer. Si je n'avais pas déjà fait la remarque ailleurs, je m'amuse depuis peu à demander aux Américains que je croise si ils connaissent le bouquin et tous sans exceptions connaissent de nom. Je n'ai pas un panel super important pour le moment, mais quand même.

Les - : Pas mal de passages trop long qui auraient pu être plus courts (le discours de Galt est une vraie torture). La fin qui bascule brusquement dans du roman d'aventures. Les personnages un peu trop caricaturaux/manichéens pour la plupart.

Dans un futur à moyen terme, je chercherais peut-être à plus me renseigner sur l'objectivisme en général. Là, en dehors de la propriété intellectuelle, je ne vois guère de différence entre un libertarien et un objectiviste.

En bonus, j'ajouterais que j'ai bien aimé le film basé sur le livre sorti l'an dernier. Il est loin d'être parfait, mais ça reste sympathique à voir. Je ne saisis pas trop pourquoi tout le casting a été modifié pour le 2e film à sortir en fin d'année, mais on verra bien.

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Tiens rapidement : pour me distraire et rire, j'ai commencé "Le divin marché" de Dany Robert Dufour, qui est, tout comme JC Michéa par exemple, l'un des essayistes antilib les plus à la mode en ce moment. C'est d'une nullité sans pareil. Vraiment. La raison majeur : il confond philosophie et lacaneries, psychanalyse et arguments d'autorité débiles pour juger d'un libéralisme largement méconnu, voire fantasmé. A mettre au pilon.

Dufour décroche donc la palme du critique grotesque du libéralisme, avant Michéa (semi grotesque), avant Lasch (pas inintéressant), avant Dardot et Laval (pas mal).

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il confond philosophie et lacaneries, psychanalyse et arguments d'autorité débiles pour juger d'un libéralisme largement méconnu, voire fantasmé.

C'est un bon intellectuel français, quoi.

Après googlisation rapide, en plein dans le mille :

Dany-Robert Dufour est un philosophe français contemporain, professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris VIII, et ancien directeur de programme au Collège international de philosophie de 2004 à 2010. Il est actuellement en résidence à l'Institut d'études avancées de Nantes.

Il enseigne régulièrement à l’étranger, en particulier au Brésil, Colombie et au Mexique. Il collabore régulièrement à des activités artistiques (littérature, musique, théâtre). Son travail porte principalement sur les processus symboliques et se situe à la jonction de la philosophie du langage, de la philosophie politique et de la psychanalyse.

Philosophe : check

Français : check

Sciences de l'éducation : check

Activités artistiques : check

Baratin : check

Psychanalyse : check

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Je suis en train de dévorer le Dictionnaire du libéralisme qui est un travail collectif sous la direction de Mathieu Laine. Il est vraiment très clair et assez complet, même si les plus érudits d'entre vous ne vont certainement rien n'y apprendre.

Il y a sur Contrepoints un entretien avec Mathieu Laine :

http://www.contrepoi…premiere-partie

http://www.contrepoi…-seconde-partie

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Ce nommé Dufour me semble être l'un de ces merveilleux professeurs dispensés de professer et casés dans des institutions d'appellation pompeuse où la charge de travail quasi-nulle per met de pérorer à loisir dans les medias bobos…

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C'est un bon intellectuel français, quoi.

Après googlisation rapide, en plein dans le mille :

Philosophe : check

Français : check

Sciences de l'éducation : check

Activités artistiques : check

Baratin : check

Psychanalyse : check

Tu as oublié :

Prénom absolument ridicule : check

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Je viens de me le procurer. Dans ma liste de lecture pour les vacances.

Sinon : "La monnaie. Histoire d'une imposture" (Ph. Simonnot - Ch. Le Lien) : Un livre à mettre entre les mains de tous les profanes. Facile à lire. Idéal pour expliquer comment la nationalisation de la monnaie (sous quelque forme que ce soit) a pu conduire aux désastres économiques. Des chapitres bien structurés (l'ancien Empire, Bretton Woods, Nixon en 1971, l'euro,…), une écriture claire et un texte exempt de fautes d'orthographe grossières (c'est l'un de mes critères). Les habitués de l'école autrichienne n'y trouveront rien de vraiment neuf, sinon des récapitulatifs historiques bien condensés et une critique bien nécessaire du monétarisme. Pour moins de 20 euros, c'est un maître-achat.

J'ai aussi acheté (et parcouru) le "Dictionnaire du Libéralisme" de Matthieu Laine. Et quelques bouquins historiques sur Staline et Lénine, histoire d'en apprendre plus sur les mécanismes qui ont mené l'URSS (la Russie) sur la voie de la dictature.

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Sinon : "La monnaie. Histoire d'une imposture" (Ph. Simonnot - Ch. Le Lien) : Un livre à mettre entre les mains de tous les profanes. Facile à lire. Idéal pour expliquer comment la nationalisation de la monnaie (sous quelque forme que ce soit) a pu conduire aux désastres économiques. Des chapitres bien structurés (l'ancien Empire, Bretton Woods, Nixon en 1971, l'euro,…), une écriture claire et un texte exempt de fautes d'orthographe grossières (c'est l'un de mes critères). Les habitués de l'école autrichienne n'y trouveront rien de vraiment neuf, sinon des récapitulatifs historiques bien condensés et une critique bien nécessaire du monétarisme. Pour moins de 20 euros, c'est un maître-achat.

Il faudrait que le service de presse de Contrepoints en demande un exemplaire, histoire qu'un chroniqueur en fasse un commentaire.

*hint hint wink wink*

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C'est intéressant ce site, je ne connaissais pas. Du coup j'ai tapé "libéralisme", et je suis tombé sur un article de Catherine Audard sur le libéralisme d'aujourd'hui, qui nous expliquerait que libéraux.org ne mérite pas son nom … http://www.laviedesidees.fr/Le-nouveau-liberalisme.html . Je ne sais pas si j'ai envie d'aller plus loin du coup.

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C'est un bon intellectuel français, quoi.

Après googlisation rapide, en plein dans le mille :

Philosophe : check

Français : check

Sciences de l'éducation : check

Activités artistiques : check

Baratin : check

Psychanalyse : check

Dommage, il manque la sociologie.

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C'est intéressant ce site, je ne connaissais pas. Du coup j'ai tapé "libéralisme", et je suis tombé sur un article de Catherine Audard sur le libéralisme d'aujourd'hui, qui nous expliquerait que libéraux.org ne mérite pas son nom … http://www.laviedesi…iberalisme.html . Je ne sais pas si j'ai envie d'aller plus loin du coup.

Audard est une abrutie et une idéologue qui fait de l'utilitarisme et de ses héritiers du nouveau libéralisme l'alpha et l'oméga de la tradition intellectuelle libérale. Son livre sur le libéralisme est bon à foutre au feu.

Une petite remarque sur DR Dufour : les seuls textes d'auteurs libéraux qu'il cite semblent avoir été récupéré sur catallaxia. Yeehaa !!!

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Audard est une abrutie et une idéologue qui fait de l'utilitarisme et de ses héritiers du nouveau libéralisme l'alpha et l'oméga de la tradition intellectuelle libérale. Son livre sur le libéralisme est bon à foutre au feu.

Et Canto-Sperber et son social-libéralisme, tu en penses quoi? J'avais lu des textes de cette femme que j'avais trouvé finalement pas si mal, mais bon.

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Canto, c'est un peu différent, elle est plus intelligente, et ça se tient mieux, alors qu'Audard, c'est vraiment un tour de passe passe conceptuel et une escroquerie : le libéralisme s'est incarné dans JS Mill, ce qui est avant, c'est du proto libéralisme (merci pour Locke, Montesquieu et Constant), et ce qui vient après pour le perfectionner, c'est la Vérité et la Voie.

Le reste, c'est pas vraiment du libéralisme. Friedman, Mises, Nozick, c'est du "libérisme" (néologisme inventé par le politologue italien Norberto Bobbio), c'est-à-dire une version dévoyée parce qu'esclave du marché et du méchant capitalisme.

Par contre là où on sent poindre l'escroquerie, c'est quand elle parle de Hayek, qui est miraculeusement épargné dans sa critique de l'ultra-libéralisme-qu'est-pas-vraiment-du-libéralisme. La théorie hayékienne devient "originale" ou "inclassable", tous les artifices rhétoriques sont bons pour atténuer son côté méchant "libérisme".

Et puis on regarde où elle enseigne, la mère Audard : la London School of Economics. Evidemment. Hayek y a été enseignant, et c'est un peu l'un de ses fleurons. Donc ici, le théorique rejoint le diplomatique. On va quand même pas fâcher les pontes de la LSE, ça ne se fait pas de mordre la main qui nous nourrit, quitte à mentir et publier de la merde.

Pour revenir à Canto, je dis que c'est un peu différent, parce qu'elle est plus futée qu'Audard, et elle reste la cheftaine de la belle clique de cons qui s'étaient emparée de l'ens il y a quelques années pour faire dans le domaine des idées ce qu'une fraction de la social-démocratie fait depuis des années dans le domaine de la monnaie,à savoir produire de la fausse monnaie pour concurrencer la bonne.

Ici, il s'agissait surtout pour nos pieds nickelés (Canto, Audard, Ogien mais aussi Audier et Renaut) d'enseigner aux futurs bureaucrates de ce pays que le socialisme appauvri est un synonyme quasi parfait de l'expression "libéralisme politique".

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C'est intéressant ce site, je ne connaissais pas. Du coup j'ai tapé "libéralisme", et je suis tombé sur un article de Catherine Audard sur le libéralisme d'aujourd'hui, qui nous expliquerait que libéraux.org ne mérite pas son nom … http://www.laviedesi…iberalisme.html . Je ne sais pas si j'ai envie d'aller plus loin du coup.

Le site est tres bien. S'il etait representatif de la gauche moderee francaise, ce serait le pied.

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Trés interessant bouquin (un peu specialisé…) sur une période de liberté bancaire, de monnaie métallique, de faibles taxes, sans banque centrale, et sans sociétés à privilège de responsabilité limitée.

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Je viens de finir

Un livre très intéressant sur un journaliste qui parti pour faire un papier sur le championnat US de mémorisation y apprend qu'il s'agit surtout de technique et de travail. Histoire de vérifier il va passer un an à s'entraîner et finira en finale du championnat de l'année suivante. C'est assez bien écrit, ça se lit bien, et surtout cela regorge d'informations sur le fonctionnement de notre mémoire et comment l'art de la mémorisation à fini par se perdre du fait de l'externalisation de notre mémoire (Gutemberg et l'imprimerie jusqu'à l'Iphone). J'ai essayé certaines techniques (notamment pour les listes de mots) ça fonctionne terriblement bien. Pour les séquences de chiffres il faut plus de travail mais je vais essayer de me faire un système.

J'ai surtout retenu que contrairement à l'intuition plus on a de choses à retenir mieux ça se passe (il faut faire des connexions sur différents plans : par exemple associer des images, odeurs etc. à ce dont on essaye de se souvenir). Il semblerait que l'information soit bien dans notre cerveau mais que le plus dur est d'y accéder (d'où la multiplication des points d'entrée). Autre point important nous sommes naturellement construits pour nous rappeler des lieux et trajets ainsi que des images (où là la mémorisation se fait vraiment sans effort) : l'idée est donc de s'y ramener (et donc de construire un système d'image pour se souvenir des chiffres : c'est ce que font les personnes qui apprennent les x-mille décimales de pi).

En tous cas très intéressant.

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Je viens de finir Un livre très intéressant sur un journaliste qui parti pour faire un papier sur le championnat US de mémorisation y apprend qu'il s'agit surtout de technique et de travail. Histoire de vérifier il va passer un an à s'entraîner et finira en finale du championnat de l'année suivante. C'est assez bien écrit, ça se lit bien, et surtout cela regorge d'informations sur le fonctionnement de notre mémoire et comment l'art de la mémorisation à fini par se perdre du fait de l'externalisation de notre mémoire (Gutemberg et l'imprimerie jusqu'à l'Iphone). J'ai essayé certaines techniques (notamment pour les listes de mots) ça fonctionne terriblement bien. Pour les séquences de chiffres il faut plus de travail mais je vais essayer de me faire un système. J'ai surtout retenu que contrairement à l'intuition plus on a de choses à retenir mieux ça se passe (il faut faire des connexions sur différents plans : par exemple associer des images, odeurs etc. à ce dont on essaye de se souvenir). Il semblerait que l'information soit bien dans notre cerveau mais que le plus dur est d'y accéder (d'où la multiplication des points d'entrée). Autre point important nous sommes naturellement construits pour nous rappeler des lieux et trajets ainsi que des images (où là la mémorisation se fait vraiment sans effort) : l'idée est donc de s'y ramener (et donc de construire un système d'image pour se souvenir des chiffres : c'est ce que font les personnes qui apprennent les x-mille décimales de pi). En tous cas très intéressant.

Mouais autant lire l'originale à la copie : Tony Buzan.

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