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Augmentation Des Salaires En Chine


Punu

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Comme le dit un lecteur du Monde, "La preuve des bienfaits du commerce et de son caractère mutuellement bénéfique. Contrairement à ce que disent les anti-mondialisations, le commerce favorise les travailleurs des pays en développement (salaires en hausse). C'est aussi la contre-preuve de ce qui prétendent que le commerce va aboutir à ce que tous les emplois partent vers des pays moins chers. Avec l'enrichissement des salariés des PVD, leur cout salariaux remontent ce qui équilibrent les choses. Le commerce libre fait progresser!"

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-…6-762470,0.html

La Chine est de moins en moins un pays bon marché

LE MONDE | 17.04.06 | 13h52 • Mis à jour le 17.04.06 | 13h52

SHANGHAÏ CORRESPONDANT

nquiet des pénuries de main-d'oeuvre qui touchent le delta de la rivière des Perles, le gouvernement de la province chinoise du Guangdong vient d'exhorter la ville de Shenzhen à augmenter son salaire minimum pour la deuxième fois en deux ans.

La municipalité a calculé qu'il faudrait réévaluer de 30 % le smic local, aujourd'hui de 690 yuans par mois (70,60 euros), si Shenzhen veut concurrencer les offres des employeurs de la région du delta du Yangzi, l'autre grand pôle économique, autour de Shanghaï.

Une telle mesure, si elle est suivie d'effets, sera loin d'apporter une amélioration sensible au sort des travailleurs migrants venus des campagnes, tant les règles du jeu de l'économie de marché chinoise leur sont défavorables : l'absence de syndicats et de recours légaux en cas de conflit rendent l'application des lois du travail très aléatoire, notamment celles concernant le salaire minimum, les heures supplémentaires ou les licenciements. Mais elle est révélatrice d'une tendance générale pour les entreprises en Chine : l'augmentation des coûts.

Celle-ci, bien sûr, affecte différemment les sociétés, selon qu'elles sont chinoises ou à capitaux étrangers, qu'elles exportent ou qu'elles visent le marché intérieur. Si les tensions à la hausse pour les bas salaires concernent davantage les entreprises chinoises et les fabricants de produits bon marché destinés à l'exportation, les sociétés étrangères implantées en Chine constatent, elles, une inflation des salaires pour le personnel qualifié.

"Il y a une course aux gens compétents en Chine, signale Virginie Deslandres, basée à Pékin pour le cabinet d'avocats Norton Rose. Les entreprises qui s'installent sous-estiment très souvent ce qu'il en coûte de recruter un directeur financier ou un comptable chinois qui ont fait leurs preuves : le partenaire étranger dans une société mixte aura tablé sur 3 000 yuans en regardant les salaires de son partenaire chinois, mais s'aperçoit qu'il lui faut en réalité débourser 15 000 yuans."

La hausse des salaires, mais aussi du prix des terrains, touche surtout les grands pôles urbains des régions côtières et de Pékin, marchés de plus en plus congestionnés, où le ticket d'entrée est toujours plus élevé : la forte concurrence oblige à payer bien plus cher les implantations d'usines, les points de ventes ou les bureaux…

Dans le China Daily du lundi 17 avril, un chercheur du principal organe de planification économique, la Commission nationale pour le développement de la réforme, juge que "le fossé des salaires entre zones rurales et urbaines va s'agrandir cette année". En 2005, les revenus ont progressé de 9,6 % dans les villes et de 6,2 % dans les campagnes.

Cette inflation des coûts alimente désormais une migration vers l'intérieur de la Chine : "Un terrain est concédé à 200 dollars du mètre carré dans la zone de libre-échange du port de Shanghaï, alors qu'il n'est que de 30 dollars à Nankin", analyse Graham Thompson, rédacteur en chef des guides China Briefing Media pour le cabinet de conseil juridique Dezan Shira.

DOPER LA DEMANDE INTÉRIEURE

"Les coûts de la main-d'oeuvre sont plus faibles quand on s'éloigne des côtes", ajoute M. Thompson. Mais la Chine est parvenue à un stade de développement où les infrastructures de transport, par exemple, sont meilleures, et il y a un effet d'entraînement des grands groupes sur leurs sous-traitants vers les villes de seconde catégorie qui, quelquefois, se spécialisent selon les secteurs.

Dalian et Hangzhou se positionnent dans les services professionnels. Chengdu bénéficie des investissements massifs de l'État en faveur des régions pauvres de l'ouest de la Chine. Tianjin s'oriente vers les services bancaires et l'industrie légère.

Cette dynamique de hausse des salaires et d'irrigation des régions intérieures industrielles s'inscrit en Chine dans la logique des nouvelles orientations macroéconomiques annoncées lors du Congrès national du peuple, en mars : il est urgent pour la Chine de moins dépendre du commerce extérieur (70 % du PIB) et des investissements productifs, pour favoriser une consommation intérieure qui atteint à peine 50 % du PIB, contre 65 % pour les économies des pays développés.

La Chine devrait "s'en tenir à un rythme de 15 % de croissance annuelle des aides en faveur des campagnes. Les salaires minimaux augmentent selon des taux à deux chiffres. Enfin, le gouvernement veut accroître les dépenses en faveur de l'éducation et du système de santé afin d'alléger les charges financières des ménages", résume Andy Xie, économiste de Morgan Stanley.

FRICTIONS COMMERCIALES

D'autres facteurs peuvent contribuer à ce rééquilibrage vers le marché intérieur, comme les frictions entre la Chine et ses partenaires commerciaux, sous forme par exemple de quotas (donc de surcoûts) réimposés par l'Europe et les Etats-Unis à l'importation (textiles, chaussures…). Une réévaluation à terme du yuan irait aussi dans le sens d'un renchérissement des productions destinées à l'exportation.

Les préoccupations récurrentes autour de la surchauffe de l'économie et des surcapacités industrielles impliquent, elles, de nouvelles normes coûteuses, par exemple en matière environnementale. Elles nourrissent aussi une défiance, nouvelle, vis-à-vis des investissements étrangers, comme l'a montré le débat sur le régime préférentiel des entreprises à capitaux étrangers en matière d'impôt sur les bénéfices : celui-ci passera progressivement, à partir de 2007, de 15 % à 25 %, alors qu'il est de 33 % pour les entreprises chinoises.

Brice Pedroletti

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Sur un an, le pays s'est offert une croissance supérieure à 10 %

La croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois a augmenté de 10,2 % au premier trimestre par rapport à la période correspondante de 2005, a annoncé, dimanche 16 avril, le président Hu Jintao, lors d'une émission télévisée.

Ce résultat contredit les prévisions de son gouvernement, qui a fixé à + 8 % la croissance pour l'année 2006. Il met aussi à mal celles de la Banque de Chine, qui tablait sur une hausse de 9,2 % au premier trimestre.

Selon Andy Xie, économiste en chef pour l'Asie-Pacifique chez Morgan Stanley, cité par l'AFP, cette poussée s'expliquerait notamment par une consommation électrique en hausse de 11 %.

Hu Jintao a minimisé ce nouveau signe de surchauffe qui relancera la polémique avec les Etats-Unis. "A vrai dire, a-t-il commenté, nous ne souhaitons pas un niveau de croissance très rapide, mais mettre davantage l'accent sur l'efficacité et la qualité de notre développement."

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Cet ajustement progressif et permanet du "marché", quel qu'il soit, en Chine et par la concurrence, si ce n'est pas des mécanismes libéraux je n'y comprends plus rien.

Cela permettra en un demi siècle un pays aussi grand qu'il peut l'être de se mettre au niveau mondial. C'est un formidable exemple, in vivo, de ce que peut faire pour les gens une économie libérale vs une économie collectiviste.

Je veux bien que l'on me reparle de communisme chinois et de l'ultralibéralisme de Sarkozy :icon_up::doigt:

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