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L'ile Des Naufragé De Louis Even


Eric

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Bonjour,

Je lis de temps à autre votre forum. Bien que je n'adhère pas à tous ce que l'on peut y trouver, vous avez au moins le mérite de m'avoir ouvert les yeux sur un certain nombre de points. J'ai notamment apris que vous n'étiez pas d'horribles capitalistes dont le but était d'écraser les autres et je ne suis plus du tout convaincu que les paradis communistes soient l'avenir de l'homme.

Cette présentation sommaire étant faite, je poste pour la première fois car je suis à la recherche de critique concernant un texte sur lequel je suis récemment tombé :

http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm

En résumé, il s'agit d'un texte de Louis Even (un des fondateur du Crédit Social) qui démontre que le crédit bancaire tel qu'il est organisé actuellement entraine un endetement général de la population et un enchainement des gens aux banquiers. (Le mieux est de lire le texte, je ne pense pas pouvoir le résumer facilement).

Comme je n'ai pas trouvé de critique sur le net et que je n'ai moi même pas trouvé d'objection, et vue que ce texte se retrouve principalement sur des sites qui présentent des idées oposées aux votres, je m'adresse à vous pour savoir si vous pourriez m'éclairer.

Merci pour votre aide.

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Bonjour,

Je lis de temps à autre votre forum. Bien que je n'adhère pas à tous ce que l'on peut y trouver, vous avez au moins le mérite de m'avoir ouvert les yeux sur un certain nombre de points. J'ai notamment apris que vous n'étiez pas d'horribles capitalistes dont le but était d'écraser les autres et je ne suis plus du tout convaincu que les paradis communistes soient l'avenir de l'homme.

Cette présentation sommaire étant faite, je poste pour la première fois car je suis à la recherche de critique concernant un texte sur lequel je suis récemment tombé :

http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm

En résumé, il s'agit d'un texte de Louis Even (un des fondateur du Crédit Social) qui démontre que le crédit bancaire tel qu'il est organisé actuellement entraine un endetement général de la population et un enchainement des gens aux banquiers. (Le mieux est de lire le texte, je ne pense pas pouvoir le résumer facilement).

Comme je n'ai pas trouvé de critique sur le net et que je n'ai moi même pas trouvé d'objection, et vue que ce texte se retrouve principalement sur des sites qui présentent des idées oposées aux votres, je m'adresse à vous pour savoir si vous pourriez m'éclairer.

Merci pour votre aide.

Il est des constructions qui sont tellement délabrées qu'il est préférable de tout démolir plutôt que d'essayer de les réparer.

Le mieux est de se faire une idée de ce qu'est la monnaie. Voici un texte simple pas plus long que celui que tu viens de nous soumettre et infiniment plus utile que le texte du naufragé intellectuel Even.

http://www.sos-action-sante.com/action/monnaie.html

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Le texte de Louis Even contient un certain nombre d'idées très justes mais aussi deux grossière erreurs (au moins).

En premier lieu, ce n'est pas les banques qui ont créé la monnaie, c'est plutôt le contraire. La monnaie a précédé de très loin l'apparition des banques, qui répondent au besoin de stocker la monnaie et d'utiliser son argent de façon plus pratique qu'en le portant sur soi. Cette erreur se transmet tout au long du texte, en donnant l'impression que le pouvoir des banquiers et des financiers naît de leur contrôle de la monnaie. C'est faux. Le pouvoir du système monétaire moderne provient de l'obligation légale qui est faite aux entreprises et aux consommateurs d'accepter et d'utiliser la fausse monnaie produite par les banques centrales. Autrement dit, le pouvoir de la banque centrale n'est jamais qu'une extension du pouvoir politique. Le seul avantage du contrôle de la monnaie est de pouvoir en produire à volonté, i.e. l'inflation ou le pouvoir princier de s'emparer d'une partie des avoirs de ses sujets.

En second lieu, il est dit que le banquier trompe son monde en exigeant qu'on lui rembourse une quantité d'argent supérieure à ce qui est disponible sur l'île. Quelle est la réalité de cela? Le banquier oblige-t-il les autres habitants à s'endetter auprès de lui et à utiliser sa monnaie? N'utilise-t-il pas lui-même cette monnaie? Reste-t-il sans rien consommer en attendant qu'on le rembourse? Bien évidemment non. Donc, il réintroduit forcément dans le circuit monétaire une partie des intérêts qu'il touche.

Je me suis arrêté là. J'ai passé l'âge des contes de fées. :icon_up:

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Comme je n'ai pas trouvé de critique sur le net et que je n'ai moi même pas trouvé d'objection, et vue que ce texte se retrouve principalement sur des sites qui présentent des idées oposées aux votres, je m'adresse à vous pour savoir si vous pourriez m'éclairer.

Merci pour votre aide.

Comme la monnaie ne répond peut être pas a tes interrogations sur la banque voici un petit cours sur celle ci.

Imaginons que tu disposes de biens dont tu ne puisses pas assurer la garde. Tu vas donc les confier à quelqu’un qui en échange va te remettre un certificat de dépôt qui pourrait s’intituler talbin par exemple. Pour un troupeau de vaches tu recevrais 10 000 talbins pour une récolte de blé 5000 etc…

Dans ce cas là, pour le service rendu, le gardien de tes biens doit recevoir une commission.

De plus, tu peux également laisser en dépôt chez lui une partie des talbins dont tu n’as pas l’utilité immédiate.

Ces talbins, gagés sur la valeur des biens déposés, peuvent alors se transformer en monnaie surtout si de nombreuses personnes déposent leurs biens chez le même dépositaire.

Un salarié pourra donc être directement payé en talbins qu’il viendra déposer en partie chez le dépositaire.

Jusqu’à présent on n’aperçoit aucun banquier à l’horizon.

Mais, en faisant sa comptabilité, le dépositaire s’aperçoit qu’entre les dépôts et les retraits il lui reste en permanence 1 000 000 de talbins en caisse tout au long de l’année.

Cela le tracasse, car beaucoup de gens sont venus le voir pour lui emprunter de l’argent contre un intérêt et il a refusé car il n’est pas banquier, ses clients ont signé avec lui un contrat de dépôt et pas un contrat de prêt.

Pour devenir officiellement banquier il doit dire à ses clients : « acceptez vous que je prête vos talbins contre intérêt à des emprunteurs en sachant que je prends le risque à ma charge ? »

S’ils acceptent, il devient alors officiellement banquier. Et à ce moment là au lieu de toucher une commission il doit verser un intérêt à ses clients.

Pour des raisons historiques (notamment condamnation du prêt à intérêt par l’église) les choses n’ont pas toujours été aussi claires. Des banquiers ont prêté des talbins qui ne leurs appartenaient pas et qu’ils n’étaient pas autorisé à prêter. Cela n’a été possible qu’à condition d’entretenir le secret et l’opacité sur leurs activités.

Image qui ne s’est pas améliorée quand ils se sont mis à émettre des talbins gagés sur du vent ! (comme à l’heure actuelle).

Ce qu’on peut donc reprocher aux banquiers c’est de n’être pas toujours clairs avec les déposants mais pas de mettre en esclavage ceux qui empruntent auprès d’eux car là le contrat est parfaitement limpide. Quand tu achétes un vélo a crédit tu sais que tu vas le payer un peu plus cher qu’au comptant, et alors ? Cela n’est ni surprenant ni dramatique.

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Bonjour et bienvenue ici,

Je n'ai pas encore tout lu, mais jusqu'ici, ce que dis le texte est tout à fait vrai. Le seul problème, c'est que ce n'est pas comme ça que l'argent apparait. Même complètement ignorants du fonctionnement d'un système monétaire, les naufragés auraient vite trouvé un moyen d'améliorer leur système de troc, en gardant sous le coude une denrée qu'ils peuvent échanger vite contre autre chose, qui se conserve assez bien et qu'on peut diviser facilement de manière à pouvoir obtenir aussi bien une maison qu'un gigot ou un kilo de pommes. Ça pourrait être du blé par exemple.

C'est comme ça qu'apparait la monnaie, et pas en distribuant des bouts de papier sans valeur à chacun comme au monopoly.

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Bonjour,

Merci pour vos réponses.

Effectivement, si dans l'histoire on rajoute le fait que le banquier produit également 200$ pour lui, et bien naturellement, il va pouvoir faire circuler cette monnaie et tout le monde pourras rembourser.

D'ailleurs, il n'a même pas besoin, dès qu'une des personnes le rembourse, il peut dépenser ses billets pour alimenter le circuit et permettre à tous le monde de rembourser. Jusque là, je suis ok.

Par contre, dans la vraie vie, d'après ce que j'ai pu lire, lorsque la banque fait un crédit à un particulier, c'est à ce moment qu'elle crée l'argent : elle note à son actif une créance de (par exemple) 10 000€ pour M. Truc et à son passif une augmentation sur le compte de M. Truc de 10 000€(1). Un mois passe. M Truc rembourse une partie du crédit : 1000 €. On note à l'actif une baisse de 1000€ sur la créance de M.Truc et on diminue le passif d'autant sur le compte de M.Truc. On a donc une destruction de la monnaie ! Comme M. Truc doit finalement remboursé 11 000 €, à la fin du processus, la banque aura créé 10 000 € de monnaie et supprimer 11 000€ !

Dans l'ile, il faudrait qu'a chaque fois que quelqu'un rembourse que le banquier brûle le billet, étant donné que c'est exactement ce qui se passe dans la vie.

Donc c'est à ce moment que je ne comprend plus, si les billets sont brulés, comment font les gens pour pouvoir finalement rembourser ?

(1) Certes, après la banque devra peut-être se refinancer en monnaie centrale, mais nous admettrons dans l'exemple qu'elle est en dessous du ratio à partir duquel elle ne peut plus preter.

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Par contre, dans la vraie vie, d'après ce que j'ai pu lire, lorsque la banque fait un crédit à un particulier, c'est à ce moment qu'elle crée l'argent : elle note à son actif une créance de (par exemple) 10 000€ pour M. Truc et à son passif une augmentation sur le compte de M. Truc de 10 000€(1). Un mois passe. M Truc rembourse une partie du crédit : 1000 €. On note à l'actif une baisse de 1000€ sur la créance de M.Truc et on diminue le passif d'autant sur le compte de M.Truc. On a donc une destruction de la monnaie ! Comme M. Truc doit finalement remboursé 11 000 €, à la fin du processus, la banque aura créé 10 000 € de monnaie et supprimer 11 000€ !

Si la banque prete 10000, le client rendra 10000 (le capital) et paiera le service de 500 € environ (les intérêts). Tout le reste n'est qu'embrouillement et confusion notament sur les sens de dettes, de créance, d'actif et de passif.

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Heu …. ze comprend pas la :

Donc c'est à ce moment que je ne comprend plus, si les billets sont brulés, comment font les gens pour pouvoir finalement rembourser ?

Bruler? des billets? Mais t'es fou? Les billet ne sont pas bruler ce sont juste des jeux d'ecriture qui crees de la monnaie.

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Par contre, dans la vraie vie, d'après ce que j'ai pu lire, lorsque la banque fait un crédit à un particulier, c'est à ce moment qu'elle crée l'argent : elle note à son actif une créance de (par exemple) 10 000€ pour M. Truc et à son passif une augmentation sur le compte de M. Truc de 10 000€(1). Un mois passe. M Truc rembourse une partie du crédit : 1000 €. On note à l'actif une baisse de 1000€ sur la créance de M.Truc et on diminue le passif d'autant sur le compte de M.Truc. On a donc une destruction de la monnaie ! Comme M. Truc doit finalement remboursé 11 000 €, à la fin du processus, la banque aura créé 10 000 € de monnaie et supprimer 11 000€ !

Ce qui est intéressant c'est de voir comment les formulations habituelles sont trompeuses.

Dans mon exemple précédent tu vois nettement qu'une monnaie est gagée sur quelque chose. Ce qui est normal puisque la monnaie a été inventée au départ pour pallier aux inconvénients du troc. Or qui dit troc dit existence de bien.

Simplement quand un banquier, à la suite d'un prêt, écrit des chiffres au crédit de ton compte en banque et appelle ça monnaie c'est un abus de langage car cette "monnaie" n'est gagée sur rien d'existant. Elle est gagée sur une hypothétique capacité de remboursement de ta part c'est à dire sur un bien économique que tu VAS créer.

Ce qui t'est présenté comme destruction de monnaie est en fait l'effacement progressif de la fausse monnaie bancaire. En revanche à chaque remboursement de ta part il y a apport d'une vraie monnaie sur ton compte en banque puisqu'elle témoigne alors de l'existence d'un bien économique existant : le produit de ton travail.

On a l'impression que dans les deux cas il s'agit de monnaie puisque on constate l'existence de chiffres mais économiquement ces chiffres n'ont pas du tout la même signification.

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Certes, après la banque devra peut-être se refinancer en monnaie centrale, mais nous admettrons dans l'exemple qu'elle est en dessous du ratio à partir duquel elle ne peut plus preter.

Bonjour Eric.

Cette peur de la perte de monnaie est un héritage de Keynes, ou plutôt de l'interprétation de sa théorie.

Si tu veux faire une critique dans l'absolu il faudra l'adresser à la banque centrale (i.e aux états qui l'influence) car c'est elle qui fixe arbitrairement le "montant" maximal de monnaie banquaire (très différentes de la monnaie "réelle") que chaque banque pourra émettre par le jeu de prêt ainsique le taux d'intérêt.

Il y a donc un danger majeur qui ne provient pas du tout des banquiers mais de l'influence des gouvernements à pousser vers l'inflation en maintenant les taux d'intérêts bas et en produisant trop de monnaie réelle.

Dans un système libéral, chaque banque est proche de ses clients et est parfaitement consciente de leurs vrais besoins, et donc adapte ses taux à ses clients et non l'inverse comme cela se passe aujourd'hui.

Seul l'élimination de la centralisation banquaire et le retour à l'étalon-or permettrait d'assénir le système monétaire.

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J'ai lu le texte. Il est correct jusqu'à l'arrivée du banquier puis incohérent.

1/Le banquier n'injecte pas son argent dans l'économie ! Il vit dehors ? boit de l'eau de pluie ? mange comment?

La situation met en place 6 monopoles : il est très facile de se rembourser. L'agriculteur vendra ses produits 1 000 000 000 000 $ la pousse de maïs pour se faire milliardaire au passage. Si le banquier n'en veut pas, il risque d'avoir très faim. Dans la réalité, il y a certes une concurrence entre paysans mais il y en a aussi une entre banquiers :icon_up:

2/ les naufragés se sont fait avoir en acceptant que le banquier produise l'argent mais dans la réalité ce sont les banques centrales qui les produisent cad l'Etat. D'ailleurs si on prend Martin comme un avatar de l'Etat, la parabole fonctionne.

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Bonjour,

Je crois que je viens juste de comprendre grace à l'ensemble de vos remarques (et je vous en remercie).

Effectivement, j'avais déjà vue cette faille ou le banquier ne mangeait pas et n'habitait nulle part, vue qu'il n'avait pas d'argent (ce qui est un comble pour un banquier).

Donc, si maintenant dans l'ile, le banquier crée 200$ pour lui même, ou bien, s'il ne brûle plus les billets quand on lui rembourse, le circuit monétaire est parfaitement viable.

Donc, il faut qu'une certaine quantité de monnaie préexiste pour que la banque puisse fabriquer la "fausse monnaie". C'est très limpide maintenant, merci encore !

Je trouve qu'il est assez grave que ce texte circule beaucoup sur internet et qu'on n'en trouve pas facilement de réfutation.

Je suis assez d'accord avec le fait que le monopole de la production de monnaie soit dévolu à la banque central est liberticide, même si je veux créer un SEL, en théorie, je ne peux pas…

Pour l'étalon-or, je ne suis pas sur : pourquoi chacun ne peut pas choisir librement son étalon, voir même produire sa propre monnaie (que les autres sont libres d'accepter ou non, bien entendu) ?

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Pour l'étalon-or, je ne suis pas sur : pourquoi chacun ne peut pas choisir librement son étalon, voir même produire sa propre monnaie (que les autres sont libres d'accepter ou non, bien entendu) ?

Vous avez raison, chaque créateur de monnaie est libre de choisir son "étalon". Reste ensuite à convaincre les clients potentiels.

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Pour l'étalon-or, je ne suis pas sur : pourquoi chacun ne peut pas choisir librement son étalon, voir même produire sa propre monnaie (que les autres sont libres d'accepter ou non, bien entendu) ?

Effectivement, si demain la chaussette devient une denrée hautement recherchée et demandée l'étalon-chaussette pourra très bien exister et devenir viable.

Disons que les hommes ont de tous temps placés leurs confiance et désirs dans l'or.

Avec la future chute du système monétaire actuel, cela risque de se démontrer de manière très démonstrative à nouveau.

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Invité Arn0
Pour l'étalon-or, je ne suis pas sur : pourquoi chacun ne peut pas choisir librement son étalon, voir même produire sa propre monnaie (que les autres sont libres d'accepter ou non, bien entendu) ?

Théoriquement ont peut même imaginer une monnaie privée sans étalon, bien qu'il y ait peu de chance qu'une telle monnaie séduise qui que ce soit.

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Invité jabial
Effectivement, si demain la chaussette devient une denrée hautement recherchée et demandée l'étalon-chaussette pourra très bien exister et devenir viable.

Un de ces quatre il faudra que je me fasse un recueil des citations les plus drôles de libéraux.org

Et après l'étalon-chaussette, l'étalon-aiguille! :icon_up:

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Les premières formes de monnaie furent constituées de têtes de bétail. En cas de coup dur, on pouvait littéralement manger son argent. Ce qui démontre que le marché produit sa propre monnaie et que ce peut être une denrée utile au plus grand nombre.

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  • 2 weeks later...

Bonjour,

Je suis également troublé par cette théorie. Est-il normal qu'une banque puisse préter plus de 6 fois l'argent qu'on lui a confié? Pourquoi une banque a-t-elle le droit de préter plusieurs fois le même argent et pas le citoyen lambda? N'est-ce pas un privilège qui n'existe que parce que nous sommes contraints et forcé par l'Etat d'accepter cette monnaie de singe que la banque crée ex-nihilo. Ne serait-il pas préférable soit d'obliger les banques à ne préter que ce qu'elles ont en dépot soit de laisser les agents économiques libres de refuser la monnaie émise par une banque?

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Bonjour,

Je suis également troublé par cette théorie. Est-il normal qu'une banque puisse préter plus de 6 fois l'argent qu'on lui a confié? Pourquoi une banque a-t-elle le droit de préter plusieurs fois le même argent et pas le citoyen lambda? N'est-ce pas un privilège qui n'existe que parce que nous sommes contraints et forcé par l'Etat d'accepter cette monnaie de singe que la banque crée ex-nihilo. Ne serait-il pas préférable soit d'obliger les banques à ne préter que ce qu'elles ont en dépot soit de laisser les agents économiques libres de refuser la monnaie émise par une banque?

En fait c'est l'État qui donne ce pouvoir aux banques via la banque centrale.Si la banque centrale fait un achat de 1000 $ (ex:bons d'obligations) elle imprime 1000$ en monnaie et on se retrouve 17 banques plus tard avec 10000$ (l'effet multiplicateur) de faux billets en circulation. Tous les systèmes sont préférables a celui actuel, hormis peut-être le système proposé par Louis Even qui est une variante des théories fallacieuses du Real bill.

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Invité jabial
Bonjour,

Je suis également troublé par cette théorie. Est-il normal qu'une banque puisse préter plus de 6 fois l'argent qu'on lui a confié? Pourquoi une banque a-t-elle le droit de préter plusieurs fois le même argent et pas le citoyen lambda? N'est-ce pas un privilège qui n'existe que parce que nous sommes contraints et forcé par l'Etat d'accepter cette monnaie de singe que la banque crée ex-nihilo. Ne serait-il pas préférable soit d'obliger les banques à ne préter que ce qu'elles ont en dépot soit de laisser les agents économiques libres de refuser la monnaie émise par une banque?

Dans le cadre de monnaies privées, il y aura certainement des monnaies où il sera impossible de se retrouver dans ce genre de situation. E-gold est un exemple : basée sur l'or, on ne peut guère prêter que ce qu'on a.

Chacun choisira alors selon qu'il préfère une monnaie plus fluide ou plus sûre - et personne n'est obligé d'accepter une monnaie qu'il juge sans valeur.

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Ne serait-il pas préférable soit d'obliger les banques à ne préter que ce qu'elles ont en dépot soit de laisser les agents économiques libres de refuser la monnaie émise par une banque?

Ce sont effectivement les Etats, via les banques centrales, qui imposent le ratio des prêts que les banques peuvent accorder en rapport avec leurs fonds réels.

En réalité tout est dans la confiance des clients de la banque, ils veulent garder la possibilité de pouvoir retirer (tout) leur argent n'importe quand et donc quand une banque préte trop par rapport à ses possibilités de remboursement de tout ces clients, ces derniers perdent confiance dans la banque.

En théorie, le mécanisme de la confiance devrait stabiliser le niveau des prêt accordé sans intervention d'un état quelconque mais bon, c'est plutôt l'inverse dans notre deau système puisqu'en dernier recours l'état sera toujours là pour payer (cf crédit lyonnais)

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Abolitionniste a écrit :

En fait c'est l'État qui donne ce pouvoir aux banques via la banque centrale

C'est bien cela car je cite :

Article 104 du traité de Mastricht :

1. Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées “banques centrales nationales”, d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.

Sous-commandant Marcos a écrit :

En second lieu, il est dit que le banquier trompe son monde en exigeant qu'on lui rembourse une quantité d'argent supérieure à ce qui est disponible sur l'île. Quelle est la réalité de cela? Le banquier oblige-t-il les autres habitants à s'endetter auprès de lui et à utiliser sa monnaie? N'utilise-t-il pas lui-même cette monnaie? Reste-t-il sans rien consommer en attendant qu'on le rembourse? Bien évidemment non. Donc, il réintroduit forcément dans le circuit monétaire une partie des intérêts qu'il touche.

A ceci près que la monnaie nette mise dans les circuits économiques proviennent dès lors exclusivement de la consommation et de la taxation des banquiers. Le banquier a donc ce privilège énorme d'être le primo-consommateur, et même le devoir de consommation, s'il souhaite voir son privilège pérénisé. Sinon, l'état s'en chargera pour lui.

Mais cela est évidemment freiné par la vitesse de rotation de la monnaie.

Cette petite fable a le don de donner des pistes pour comprendre certains états de faits aujourd'hui.

Alex6 a écrit :

Avec la future chute du système monétaire actuel, cela risque de se démontrer de manière très démonstrative à nouveau.

Tu voulais parler de l'étalon-chaussette ou plus sérieusement ?

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Tu voulais parler de l'étalon-chaussette ou plus sérieusement ?

Je ne crois pas à la possibilité d'une vie longue et paisible pour notre système monétaire actuel, mais ça n'est que mon avis (sérieux mais hautement discutable)

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Non.

Mon raisonnement, pour cause de manque de connaissances poussées en économie, n'est qu'une vision personnelle et hautement discutable.

Ceci dit, je pense que le système a basculé, avec la centralisation bancaire et l'étape suivante qui a été de ne plus indexer la monnaie sur un étalon "réel" tel que l'or.

Le système monétaire actuel est donc devenue instable car bien trop dépendant de l'action étatique dont nous connaissons les faibles compétences en gestion monétaire. C'est mon point de critique purement libéral.

Ensuite, c'est une critique du système particulier actuel qui est basé sur le déséquilibre trop important entre les balances respectives.

Ce système tient sa force dans l'attraction du dollar et donc la propension des eu à consommer grâce aux capitaux du reste du monde.

Le mécanisme est selon moi doublement dangereux:

- tentation pour les eu de créer beaucoup plus de monnaie que nécessaire afin de financer la dette

- risque de voir le circuit global ralentir pour cause de perte de confiance dans le dollar, quelqu'en soit la raison

En réalité je pense que le problème à court terme se pose pour tout le monde, dans le cas où aucun nouveau marché consommateur de la taille de celui des eu n'est trouvé (Chine, Inde), et à long terme c'est un problème qui deviendra exclusivement américains si le reste du monde parvient à se passer de leur pouvoir de consommation.

J'ai l'optimisme de croire qu'une voie intermédiaire pourra être trouvée avec un équilibrage des marchés de biens et capitaux entre divers pays.

Quoiqu'il en soit il y aura du changement, en espérant que la transition vers un système plus stable se fasse endouceur.

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  • 6 months later...
Invité Adhoc

J'ai un peu de mal à comprendre l'ensemble des réponses qui ont été faites en vue d'expliquer la fable de l'Îles des naufragés. Bien évidement, il apparaît que le banquier ne «mange» aucune production bien qu'on lui ait préalablement offert un édifice construit par l'effort des autres, vous l'aurez sans doute remarqué.

Autre correctif à l'histoire, supposons que le banquier se créé pour lui-même une somme initiale, en toute légitimité et légalité, il devra selon son propre système se la rendre avec intérêt, sinon il est une crapule et s'il ne vit que de l'intérêt perçu, ça ne résout toujours pas la provenance du numéraire nécéssaire au remboursement de ce montant qui est (en absolut) absent du système. Il se retrouvera donc lui-même victime de la déficience systémique de son mode d'émission de monnaie.

Puisque l'on parle d'intérêt, approfondissons le sujet. Il est vrai que l'origine de l'intérêt sur prêt vient du troc. Par exemple, au temps des premiers peuples pasteurs, on empruntait le bélier du voisin afin de couvrir ses brebis et en échange, on rendait le bélier prêté plus un petit de la portée qu'il avait engendré dans le troupeau de l'emprunteur. Jusque là tout va bien et est parfaitement logique, voir légitime. Le problème est au moment de monétariser cette pratique millénaire, car lorsque le berger va emprunter au banquier la somme nécéssaire à l'achat du bélier, il est assuré que son financier n'acceptera en retour de prêt ni le bélier pas plus que l'agneau. Le banquier veut de l'argent et comme notre berger n'a pas le droit de créer cet argent, il devra le prendre ailleurs. J'aimerais tout de suite répondre à ceux qui me diront qu'avec l'accroissement de son troupeau, notre emprunteur pourra vendre sa production et ainsi obtenir les sommes nécéssaires au remboursement du capital et de l'intérêt. Mais voilà, notre éleveur obtiendra cet argent d'autres acteurs économiques qui inévitablement sont soumis au mêmes contraintes de crédit que lui-même. Il est bien sûr facile de repousser le problème plus loin vers d'autres acteurs mais si certains s'en sortent momentanément, c'est que plusieurs sont tombés en ne réussissant pas à soutirer suffisament aux autres pour rembourser leurs termes. Ceci vaut autant pour les individus que pour les États et j'aimerais bien que l'on me prouve autrement qu'avec des pré-supposés de l'économie «classique» que tous les moyens mis en place pour pallier cet état de fait ne sont autre chose qu'une interminable fuite en avant entrecoupée de conflits plus ou moins grands qui viennent momentanément insuffler de l'argent nouveau (production de guerre), tout en détruisant une production non consommée ainsi qu'une partie des moyens de production.

J'aimerais tout de suite vider la problématique de l'épargne. Pour les économistes «classiques», l'épargne est à la base de toute création économique. Ainsi à l'université on nous explique l'origine de l'épargne ainsi: Dans la nuit des temps, il y avait des pêcheurs qui harponnaient chacun leur poisson plus ou moins efficacement et qu'ils étaient ainsi sujets à des famines répétées dûes à un mode de récolte déficiant. Un jour, un de nos pêcheurs en regardant une toile d'araignée eu l'idée de tisser un filet. Il alla donc consulter ses congénères afin que ceux-ci acceptent de partager une part de leur pêche du jour pour qu'il puisse «épargner» une journée de labeur et ainsi créer un instrument qui profiterait à tous en augmentant la capacité globale du groupe à se procurer du poisson!!! Et ceci n'est pas une blague, c'est ce qu'enseignent réellement plusieurs profs chevronnés et à l'université Laval à part ça. À ceux qui sont tentés d'accorder crédit à ce genre d'explication, je répondrai ceci: les plus récentes recherches anthropologiques sur les origines de l'humanité nous apprennent que nos ancêtres africains «pré-technologiques» étaient des semi-nomades qui ayant pris goût à la viande, suivaient les troupeaux afin de se repaître des carcasses abandonnées par les grands fauves. Selon les fouilles, ils n'utilisaient que des bâtons trouvés au hasard ainsi que des pierres naturellement tranchantes. Vous devinerez sûrement que nos nomades comblaient souvent l'ordinaire des prédateurs qui partageaient leur environnement. Aussi, la nuit tombée, nos ayeux n'avaient d'autre choix que de ce réfugier dans les arbres ou dans quelconque trou pour se mettre à l'abri des fauves. On peut affirmer sans se tromper que mêmes dans ces refuges de fortune, les carnassiers ne devaient pas leur laisser de véritable repos et que celui qui se risquait à dormir sur ses 2 oreilles finissait bien souvent dans l'estomac d'une grosse bébête. On peut donc penser qu'au cours d'une de ces interminables nuits sans sommeil, un de nos petits bonhomme (et pourquoi pas une petite bonne femme) au lieu d'attendre en tremblant d'être mangé, s'est mis à frapper deux pierres ensembles afin d'en faire un outil tranchant voir une arme efficace (et pourquoi pas au hasard, allumer un feu avec les étincelles produites par le taillage des pierres). Où est donc la notion d'épargne dans cette création originelle? Les pierres étaient là et la disponibilité de la main-d'oeuvre avait un «coût de remplacement» nul.

Ça fait qu'au lieu d'arrêter de lire le «conte de fée» à moitier de récit, certains auraient tout avantage à se demander si ce qu'ils croient dûr comme fer n'est pas un vaste fumisterie. Il est bien évident que la fable de Louis Even était incomplète mais elle soulevait l'essentiel du problème de la provenance de l'argent courant. Prétendre qu'on n'est nullement obligé de faire affaires avec le banquier et qu'il y a compétition au niveau de la finance est aussi un conte de fée car tout les acteurs en compétiton font le même acte de foi envers le système (parfois agissant même en cooptation afin de maintenir leur main-mise) et comme mon vieux père le disait, mordu par le chien ou par la chienne, ça fini toujours par faire mal pareil. Avec la perception monétaire tordue qui prédomine actuellement, prétendre que si on se fâche contre le banquier, celui-ci risque de mourir de faim, relève également du fantasme, les grands acteurs financiers actuels faisant trembler les plus puissants États au moindre caprice.

Je terminerai ainsi, si les écrits de Even vous semblent trop simplistes*, consultez donc les sources de sa pensée, soit les écrits de Clifford Hugues Douglas ou sous une approche différente, les textes de Jacques Duboin (La Grande Relève). Si vous le faites, ça m'éviterais d'avoir à discourir de l'inflation et de toute les autres préceptes chers à nos maîtres fianciers ainsi qu'à leurs fidèles. Sans tomber dans la théorie du complot à chaque coin de rue, vous serez peut-être alors à même de voir le monde économique sous un jour nouveau.

Bref, moi je crois qu'il est possible de vivre dans un «conte de fée» reposant sur le juste labeur et sur la bonne volonté des gens. Ceci évidement, si on parvient à se mettre à l'abri des voleurs institutionnalisés du «film d'épouvante» dans lequel nous évoluons présentement.

*: Je me risque tout de même à vous suggérer «Sous le Signe de l'Abondance», texte qui bien qu'imparfait soulève de justes questionnements sur le comportement de la Haute finance.

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