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Napoléon,pour Ou Contre Le Libéralisme?


Xav76

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Le Code civil des Français n'a pas été créé ex nihilo: il s'agit en réalité très largement d'une compilation et rationalisation de choses existantes. On s'aperçoit par ailleurs que les résultats auxquels on aboutit en droit civil et en common law sont souvent identiques.

Avec une petite différence toutefois: le juge pourra plus facilement sortir du carcan jurisprudentiel que du carcan légal. Du moins c'est ce qu'on m'a appris - peut-être est-ce toutefois différent en pratique? Je l'ignore. Ton expérience de juriste est beaucoup plus importante que la mienne, nulle.

N.B. Mes questions n'étaient pas des affirmations. Je m'interrogeais sur l'utilité d'un droit étatique écrit dans un monde libéralisé.

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Avec une petite différence toutefois: le juge pourra plus facilement sortir du carcan jurisprudentiel que du carcan légal. Du moins c'est ce qu'on m'a appris

Disons pour faire court qu'en principe, le juge anglais est lié par le précédent et devra donc expliquer en quoi les faits qui lui sont soumis diffèrent de ceux qu'a jugés son prédecesseur s'il veut prendre une décision différente. Le juge continental par contre devra appliquer la loi mais qu'il interprètera sans être lié par le précédent.

En pratique le résultat est kif; seul le cheminement intellectuel est différent.

Un mauvais précédent est aussi nuisible qu'une mauvaise loi…

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Un mauvais précédent est aussi nuisible qu'une mauvaise loi…

OK, j'ai bien compris. :icon_up:

Peut-être fais-je tout simplement plus confiance au juge qu'au politicien. Après tout, face à un bon précédent, le premier aura plus de difficultés que le second pour s'écarter du principe posé.

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OK, j'ai bien compris. :icon_up:

Peut-être fais-je tout simplement plus confiance au juge qu'au politicien. Après tout, face à un bon précédent, le premier aura plus de difficultés que le second pour s'écarter du principe posé.

Tu oublies par qui sont nommés les juges.

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Le Code civil des Français n'a pas été créé ex nihilo: il s'agit en réalité très largement d'une compilation et rationalisation de choses existantes. On s'aperçoit par ailleurs que les résultats auxquels on aboutit en droit civil et en common law sont souvent identiques.

En fait, le débat code civil/common law est un peu du même genre du débat scrutin majoritaire/scrutin proportionnel: pas très pertinent.

C'est pas Philippe Simonnot qui montrait dans son Economie du Droit, t.2 - Les Personnes et les Choses en quoi le droit romain était plus efficient économiquement que la common law ?

[HorsSujet]

En plus, pour le débat sur les modes de scrutin, on pourrait faire une étude entre les pays de l'OCDE sur les corrélations entre capacité à se réformer et mode de scrutin : je suis certain qu'il y a quelque chose à en tirer. Pour une reconstruction plus théorique, cf. un vieil édito de Revel daté du 06 Juin 1988.

[/HorsSujet]

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Mouais.

Le Code civil des Français n'a pas été créé ex nihilo: il s'agit en réalité très largement d'une compilation et rationalisation de choses existantes. On s'aperçoit par ailleurs que les résultats auxquels on aboutit en droit civil et en common law sont souvent identiques.

En fait, le débat code civil/common law est un peu du même genre du débat scrutin majoritaire/scrutin proportionnel: pas très pertinent.

ILe me semble que le Code civil a repris en gros les méthodes du droit Romain. C'est celui là qui dès l'époque romaine a délimité l'Europe en deux: les "romains" et les autres (dont la common law)

Par contre pas d'accord avec le fait que c'est juste une différence de procédure. Il s'agit de deux visions de la justice bien différentes, plutôt comme le seraient démocratie et dictature. Le Code Civil dis: "on prévoit toutes les peines dès le départ avec peu de prise en compte des cas particuliers. La Loi vient d'en haut et on l'applique "bêtement" (si j'ose dire). Pour la common law, c'est plus une médiation: deux parties ont un problème concret et cherche une solution pacifique pour que la victime ne se sente plus lésée et que le coupable ne soit pas puni injustement. C'est infiniment plus souple. Maintenant l'obligation de suivre la jurisprudence, ça redevient un peu "Civilien". Mais à l'origine, la jurisprudence était ce qu'elle devait être: une indication des solutions trouvées dans le passé à problème proche. Une indication plutôt qu'une obligation/loi.

Si aujourd'hui les résultats semblent être identiques (j'y reviendrai), c'est que plus aucun pays de Common law n'est resté "pur". Tous ont intégré un peu de codification (ex: beaucoup de litige commerciaux, il me semble, sont jugés par code aux Etats Unis, pourtant réputé très Common Law).

De plus, je ne suis pas d'accord que les résultats sont les mêmes: en France, toute modification des règles du jeu se font par la loi. La justice ne fait qu'appliquer (belle séparation des pouvoirs, soit dit en passant!). AUx Etats Unis, il est très courant que les coutumes/"lois" suivent la vie judiciaire. L'exemple de l'avortement est typique de ce cas. Je n'imagine même pas un pays de code civil aboutir à de tels résultats suite à une simple décision judiciaire.

De toute évidence, je fais plus confiance au juge qu'au politicien, car le premier ne peut prendre des décisions pour des cas particulier, après le litige. Plus difficile d'abuser de sa position dans ce cas.

Et pour finir, bien sûr, sur une note libertarienne/anarcap: bien sûr, tout cela serait plus simple avec une justice privatisée où chaque entreprise judiciaire a le droit de fixer son système (code, peine tirée au hasard, ou common law, ou autre truc encore mieux). Le système le plus juste à prix le plus conccurentiel (par branche de litiges) s'imposera. Car l'avantage (il y en a quand même) du Code c'est qu'il revient bien moins cher. En gros, c'est "moins cher mais moins juste". Si il y a monopole, je réclame de pouvoir avoir le choix d'être jugé "équitablement". Mais en situation de concurrence, parfois, pour m'épargner de l'argent et du temps, je peux très bien choisir de me taper le Code, si je juge l'enjeu peu important ou la décision évidente.

C'est pas Philippe Simonnot qui montrait dans son Economie du Droit, t.2 - Les Personnes et les Choses en quoi le droit romain était plus efficient économiquement que la common law ?

Je t'ai rajouté un petit commentaire sur ce point.

[HorsSujet]

En plus, pour le débat sur les modes de scrutin, on pourrait faire une étude entre les pays de l'OCDE sur les corrélations entre capacité à se réformer et mode de scrutin : je suis certain qu'il y a quelque chose à en tirer. Pour une reconstruction plus théorique, cf. un vieil édito de Revel daté du 06 Juin 1988.

[/HorsSujet]

Certes intéressant, mais ne compte pas sur moi pour t'aider là dessus, car je me fixe d'autres prioritées: étudier la différence entre démocratie et libertarianisme. Car une fois qu'on aura le libertarianisme, la question du mode de scrutin sera insignifiante. Mais peut être y vois tu une fenêtre de tir que je ne vois pas ou que je ne peux exploiter avec les compétences que j'ai, bla bla bla… Alors fonce, si tu en vois l'intérêt.

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Certes intéressant, mais ne compte pas sur moi pour t'aider là dessus, car je me fixe d'autres prioritées: étudier la différence entre démocratie et libertarianisme. Car une fois qu'on aura le libertarianisme, la question du mode de scrutin sera insignifiante. Mais peut être y vois tu une fenêtre de tir que je ne vois pas ou que je ne peux exploiter avec les compétences que j'ai, bla bla bla… Alors fonce, si tu en vois l'intérêt.

Pas les compétences non plus : jamais fait d'économétrie, ni de vraies études officielles d'économie (même si la lecture de Simonnot et de ses 39 leçons comble mes lacunes). Mais j'ai une idée qui me trotte dans la tête, et un jour j'espère en savoir davantage.

Constat 1 : les pays de l'Anglosphère (Canada, Etats-Unis, Australie, dans une moindre mesure Nouvelle-Zélande) ont un système de scrutin uninominal à un tour, qui pousse au bipartisme et donne de très grands pouvoirs au Premier Ministre (d'aucuns comparent même le Premier Ministre anglais à un dictateur élu régulièrement). Je constate aussi que ces pays ont réussi à s'engager dans une politique souvent ambitieuse de réduction de l'envergure de l'Etat, même si ils ne sont pas parfaits, et de très loin.

Constat 2 : les pays développés ayant un scrutin proportionnel (Italie, Belgique…) ou uninominal à deux tours (France) n'arrivent pas à donner de grand coup de pied pour faire dégonfler l'Etat. Le scrutin à la française, comme d'habitude, en tentant de ménager la chèvre et le chou, prend le pire des deux systèmes et favorise une bipolarisation vague. La proportionnelle, quant à elle, favorise l'éclatement des partis et l'instabilité gouvernementale entre autres joyeusetés politiciennes de bas étage. Toujours est-il que ces pays sont incapables de réformer leur Etat.

Après, ce ne sont que des remarques d'un amateur fondées sur une intuition qui pourrait être fausse. Sauf que j'aimerais en être certain. Histoire de savoir si le chemin vers un Etat minimal passe par telle réforme institutionnelle plutôt que telle autre.

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Bonaparte est la pire merde qui soit arrivée à la France en particulier et aux pays occidentaux en général : c'est l'inventeur de la dictature moderne. Sans compter le fait qu'il est dans le top des criminels massacreurs de l'Histoire.

Alors oui, Bonaparte a été un frein à l'expansion du libéralisme.

Pourquoi tant de violence!! :icon_up:

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La vraie question serait : que serait la France sans Napoléon?

C'est vrai qu'elle ne serait pas la Frââââââââââââââââââââââââââââââââââânce, mais on n'y aurait pas perdu beaucoup. :icon_up:

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La vraie question serait : que trouve-tu de réellement libéral chez Napoléon?

Ce dictateur pillard n'a rien fait de bon pour la France, mais, l'aurait-il fait, comment un libéral pourrait-il utiliser cet argument, considérant la destruction et la misère semée dans tant d'autres pays?

On n'est pas un peu moins libéral pour son pays et un peu plus pour les autres.

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La vraie question serait : que serait la France sans Napoléon?

Un pays plus peuplé, moins arc-bouté par son histoire soi-disant glorieuse, où la transition démographique aurait été achevé moins brutalement, où des collectivistes ne se sentiraient pas le droit de prendre en otage une partie de leurs compatriotes ou d'appeler à en égorger une autre partie, où il ne suffirait pas de prononcer quelques grands mots ("grandeur", "puissance", "modèle", …) pour court-circuiter le cerveau des Français et de leurs députés… La France serait peut-être même restée un des pays les plus peuplés au monde, qui sait. Mais en attendant que des spécialistes d'histoire contrefactuelle répondent à la question, il faudra bien faire avec ce que le Corse nous a légué. Y compris le principe d'une banque centrale.

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En même temps, la création de la Bank of England est antérieure à celle de la Banque de France.

Certes oui. Toutefois, j'oppose deux réserves à ton argument. Premièrement, la Bank of England n'avait aucun pouvoir en France (c'est l'argument bêbête), donc c'est Napoléon qui a introduit le virus en France. Deuxièmement (c'est l'argument historique), la Banque de France est à l'origine une banque dont le plus gros actionnaires était… la famille Bonaparte. Et Napoléon a forcé (à coup de canon !) ses concurrentes à se soumettre. Si c'est pas du grand banditisme étatique, je ne m'y connais plus.

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Deuxièmement (c'est l'argument historique), la Banque de France est à l'origine une banque dont le plus gros actionnaires était… la famille Bonaparte. Et Napoléon a forcé (à coup de canon !) ses concurrentes à se soumettre. Si c'est pas du grand banditisme étatique, je ne m'y connais plus.

Bien sûr. Enfin, il n'empêche qu'en regardant l'histoire de la Bank of England et des autres banques centrales de pays européens (hors France), je doute qu'on puisse bien inférer que leur développement et leur monopolisation de l'émission de monnaie puisse être imputé à Napoléon. A partir du moment où le phénomène de développement des banques centrales a pris cette allure-là, on peut raisonnablement penser qu'une banque centrale monopolistique (ce que ne devient vraiment la Banque de France que vers 1850) aurait été créée, même sans l'existence de Napoléon. Ce qui n'est pas incompatible avec la dénonciation de son gansterisme.

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Le fait que Napoléon soit un despote conquérant me suffit, je n'ai même pas besoin de regarder le reste. Napoléon, c'est Attila. Vade retro satanas.

Tu sur-estime Napoléon là, Attila, c'était le type devant qui même les tribus barbares germaniques fuyaient (la fameuse "invasion" de l'Empire Romain :icon_up: )

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  • 2 months later...
La vraie question serait : que serait la France sans Napoléon?

C'est vrai, ça… c'était le plus grand !

Napoléon : 168 cm

Churchill : 166 cm

Lénine : 164 cm

Staline : 162 cm

Louis XIV : 156 cm

Charlemagne : 150 cm

Alexandre le Grand : 150 cm

Tamerlan : 145 cm

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Bonjour a tous.Voila étant un admirateur de Napoléon,du fait de son génie etc…Je voudrais savoir si pour vous Napoléon était un frein a l'expansion libérale?

Serge vous a signalé les Principes de Politique de Benjamin Constant. La meilleure critique se trouve dans "De l'esprit de conquête et de l'usurpation". Comme le titre l'indique bien, il traite des deux aspects, extérieurs et intérieurs. Ce n'est pas très long - 180 pages - et c'est implacable.

Cela n'a pas empêché Benjamin Constant d'avoir quelque faiblesse pour le tyran pendant les Cent Jours. Nul n'est parfait.

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Cela n'a pas empêché Benjamin Constant d'avoir quelque faiblesse pour le tyran pendant les Cent Jours. Nul n'est parfait.

Ce n'est pas tant par faiblesse pour l'usurpateur que par souci de maintenir une certaine stabilité politique et d'obtenir des garanties constitutionnelles relatives aux libertés publiques. De plus, Constant s'est très vite mordu les doigts de cette aventure.

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C'est vrai, ça… c'était le plus grand !

Napoléon : 168 cm

Churchill : 166 cm

Lénine : 164 cm

Staline : 162 cm

Louis XIV : 156 cm

Charlemagne : 150 cm

Alexandre le Grand : 150 cm

Tamerlan : 145 cm

Il faut se méfier des nabots, je l'ai toujours dit ! :icon_up:

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