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Objectivisme et bolchevisme, nazisme et Satan


Invité jabial

Messages recommandés

Invité jabial

Je connais ce machin, le satanisme moderne. C'est un délire mystique qui tente de s'inspirer de la théorie la plus haïe (le libéralisme) et la carricature complètement.

1. Ne donnez pas votre opinion ou vos conseil à moins qu'on ne vous l'ait demandé.

2. Ne confiez pas vos angoisses ou autres troubles à autrui à moins que vous ne soyez certains d'être écouté.

Rapport avec l'objectivisme?

3. Si vous allez dans la maison d'un autre, montrez-lui du respect, sinon n'y allez pas.

Simple respect de la propriété privée. Les vrais adorateurs du diable ont plutôt tendance à brûler la maison du voisin, mais passons. Ca ressemble plus à du luciférisme (lecture de la Bible en tant qu'ouvrage de propagande écrit par un Dieu bien réel) qu'à du Satanisme (culte du mal pour le mal, plaisir pris à la souffrance d'autrui, etc).

4. Si un invité dans votre maison vous contrarie ou vous embête, traitez-le cruellement et sans pitié.

C'est encore la propriété privée, mais vue du point de vue du propriétaire… d'une maturité discutable. Cruellement et sans pitié, j'en tremble. Maman, il m'"embête"!

5. Ne faites pas d'avances quelles qu'elles soient, à moins que vous ne puissiez réaliser ce que vous avancez (ne soyez pas prétentieux).

Sagesse universelle qui n'a rien de contradictoire avec la morale judéo-chrétienne.

6. Ne prenez pas ce qui ne vous appartient pas, à moins que ce bien soulage son propriétaire et qu'il veuille s'en défaire.

Honnêteté, pareil.

7. Reconnaissez le pouvoir de la magie si vous l'avez employée avec succès pour réaliser vos désirs. Si vous reniez ces pouvoirs après y avoir fait appel avec succès, vous perdrez tout ce que vous aurez obtenu par leur aide.

La magie. Non mais c'est quoi ce délire? Il est allé à l'asile ce LaVey?

8. Ne vous plaignez de rien qui ne vous concerne pas personnellement.

Ce qui arrive à mon voisin me concerne personnellement.

9. Ne maltraitez pas les enfants.

C'est sataniste ça?????

10. Ne tuez pas d'animaux , sauf pour vous défendre ou pour vous nourrir.

Morale païenne classique, rien de spécialement sataniste.

11. Quand vous sortez, n'ennuyez personne. Si quelqu'un vous ennuie, dites-lui d'arrêter. S'il continue à vous ennuyer, détruisez-le ! "

Dans un éclair et en utilisant la magie, sans doute.

Enfin bref, c'est l'objectivisme… vu par un enfant de trois ans.

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Xara, il me semble que c'est à ceux qui prétendent qu'un penseur est intéressant d'en amener la preuve.

C'est à ceux qui avancent quoi que ce soit d'en amener la preuve. C'est à ceux qui prétendent que Rand est intéressante d'en amener la preuve et c'est à ceux qui pensent l'inverse d'en amener la preuve aussi. En ce qui me concerne, je n'ai rien avancé ici sur Rand. J'ai avancé quelque chose sur Wallace et plutôt que de dire "Wallace est un con, un point c'est tout", j'ai avancé des raisons de dire que ce texte ne nous apporte pas grand chose sur une philosophie qu'il rejette parce qu'il ne l'analyse pas en tant que telle.

Précisément, c'est bien parce que c'est sur ceux qui avancent une thèse, quelle qu'elle soit, que repose la charge de la preuve, que j'interviens. Tout n'est pas bon pour taper sur Rand, Jabial ou qui que ce soit, quelles que soient les bonnes raisons de taper dessus.

Moi ce que je retiens du texte de Wallace, et je signale d'ailleurs que j'en ai cité d'autres qui me semblent plus pertinents et que tu te gardes bien de commenter

Et oui, je me garde bien de commenter ce que je n'ai pas encore lu. Je ne crois pas que ça m'empêche de dire quelque chose sur le texte de Wallace, non? Et le post de RH est la première "offensive" du fil. C'est par là que je commence, donc.

On juge d'ailleurs l'arbre à ses fruits; comment se fait-il que son mouvement ait dégénéré en secte quasi d'emblée ? Tu as beau ne pas aimer la psychologie, ça ne la fait pas disparaître pour autant.

Où vas-tu chercher que je n'aime pas la psychologie? Ce que j'ai dit, c'est que faire la psychologie de Rand n'est pas un substitut à l'examen de sa philosophie. Ca peut être très intéressant. Ca peut même nous aider à comprendre sa philosophie, peut-être, mais on ne peut pas statuer sur une philosophie sans prendre à bras le corps le sujet. Quand on refuse d'aller sur le terrain philosophique stricto sensu, je vois mal comment on peut tirer des conclusions sur la philosophie de Rand. C'est ce qui disqualifie le texte de Wallace à mes yeux. Si on se demande pourquoi tu écris sur ce forum, quelles sont tes motivations, on fait de la psychologie. Il me semble clair que si on jugeait le contenu de tes interventions en fonction de tes motivations supposées, on serait à côté de la plaque, n'est-ce pas? Si tu parles de théorie du droit, c'est sur ce terrain qu'on pourra réfuter ou non ce que tu dis, pas en glosant sur tes supposées motivations. Je pense que c'est pareil pour Rand, Kant, Hubbard ou n'importe qui.

Par ailleurs, je vois mal comment on pourrait faire l'économie de l'examen de la philosophie elle-même pour savoir si c'est grâce à elle ou malgré elle que son mouvement a "dégénèré en secte". Je parie que tu ne dirais pas le contraire si on t'avançait à propos du christianisme la litanie habituelle que je pourrais traduire ici ainsi: "On juge l'arbre à ses fruits; comment se fait-il que le christianisme ait donné le colonialisme, l'inquisition, etc.?"

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Comme si le christianisme et la civilisation occidentale n'étaient pas inextricablement mélés.

Ca n'est pas le problème. Dire que "le christianisme a donné le colonialisme" c'est, une fois est malheureusement coutume par ici, réducteur de la complexité du sujet.

Ca a une portée équivalente à dire: "l'existence de l'homme sur terre a donné le colonialisme"

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Le christianisme a donné le libéralisme peut s'argumenter de manière très logique, je l'ai déjà fait et ne souhaite pas me répèter en permanence.

Certes c'est une vision qui est personnelle et qui nécessite de prendre ne compte de nombreux facteurs qui ne sont bien sûr pas tous liés au christianisme, mais dans l'absolu c'est difficilement démontable, ce qui s'est vérifié ici (non non, ça n'est pas vrai etc… n'étant pas des contre-arguments valables)

Il y a une logique qui conduit au libéralisme, pour le colonialisme je ne vois pas quelle pourrait être cette logique globale distincte des jeux du pouvoir et du commerce.

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Ce n'est pas le christianisme qui a donné le colonialisme, c'est la civilisation occidentale.

Bon, ce n'est pas le sujet et je ne prétendais rien à cet égard. Je t'ai donné un exemple de trucs que tu entendras sur le christianisme pour rendre mon point plus clair. On pourrait partir de la "civilisation occidentale" à la place, quels que soient les liens entre les deux. Ce que je voulais souligner, c'est que ce qui va te permettre de dire que tels ou tels actes doivent être compris comme les prolongements naturels de telle ou telle philosophie, c'est l'examen de cette philosophie. Si on pouvait simplement observer des actes, disons l'inquisition, et remarquer qu'ils sont historiquement associés à une pensée, disons le christianisme, pour en déduire le lien causal entre les deux, tu devrais les accepter avec autant de facilité que ce que tu dis là. Il me semble néanmoins que c'est bidon, à savoir que tu auras besoin d'examiner la pensée chrétienne elle-même pour te faire une idée du caractère déviationniste ou non des actes défendus en son nom. De la même manière, tu ne peux pas simplement balayer d'un revers de main la philosophie de Rand en avançant le caractère plus ou moins sectaire de tout ou partie de ses adeptes.

Tu ne t'es par ailleurs pas borné à commenter le texte de Wallace, tu m'as reproché de critiquer Rand.

Hein? Peut-être que dans ton interprétation de mes raisons d'intervenir, tu t'imagines que je suis là pour défendre Rand et que je ne supporte pas qu'on l'attaque. En tout cas, je ne t'ai certainement pas reproché de critiquer Rand. Je crains que ton imagination ne te joue des tours.

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Invité jabial
Quelle mauvaise foi.

Tu as un algorithme pour prévoir à l'avance ce que ton interlocuteur brûle d'envie de te déclarer depuis des lustes et le devancer préemptivement avant que la pudeur ne le quitte, l'agacement aidant?

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Donc, non seulement Rand, c'est de la merde (on attend les arguments), mais ceux qui pourraient la lire et l'apprécier sont des cons. Je vous ferai remarquer à toi et à Melodius, qu'ils vous en faut moins que ça pour prendre une posture d'assiégés victimes de mauvais traitements de la part de vos co-forumers.

Les arguments contre Rand, j'en ai signalé quelques uns dans ce fil (et je vais pas non plus m'amuser à chaque fois récapituler, comme si c'était la première fois qu'on en discutait). Ensuite, je n'ai pas dit que tous ceux qui pouvaient l'apprécier étaient des cons - je n'avais pas un iota de pensée à ça ! J'ai affirmé que c'était un écrivain pour incultes (ce qui ne signifie pas inculques); ce n'est pas la même chose.

EDIT : un point qui m'apparaît intéressant dans l'article de Wallace, et que personne n'a relevé, est la comparaison entre Sade et Rand : même goût trouble pour la violence sexuelle, même conception délirante de la Raison, même progressisme destructeur.

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Invité jabial
EDIT : un point qui m'apparaît intéressant dans l'article de Wallace, et que personne n'a relevé, est la comparaison entre Sade et Rand : même goût trouble pour la violence sexuelle, même conception délirante de la Raison, même progressisme destructeur.

Mesdames et messieurs, je vous informe qu'une nouvelle étape a été franchie dans la course aux analogies les plus incongrues.

Exercice : comparer ceci

et ceci

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Je me suis expliqué sur sa conception de l'égoïsme, qui consiste à faire d'un défaut une qualité essentielle à son système. Cela dénote déjà chez elle une propension au constructivisme, comme en témoigne sa haine de la religion. En corollaire, il faut relever son individualisme naïf, du style "le génie incompris en butte aux philistins collectivistes". J'en ai parlé ici naguère : http://chacun-pour-soi.blogspot.com/2004/0…selon-rand.html

C'est une question de point de vue sur l'usage d'un mot quelquepart…

Dois je comprendre que mon poste précédent, qui a trait aux jugements de valeur, est des plus pertinent ? Ce que tu reproches à Rand c'est d'utiliser des jugements de valeur "objectifs" ?

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C'est une question de point de vue sur l'usage d'un mot quelquepart…

Dois je comprendre que mon poste précédent, qui a trait aux jugements de valeur, est des plus pertinent ? Ce que tu reproches à Rand c'est d'utiliser des jugements de valeur "objectifs" ?

Non, de recourir à des jugements de valeur faux et de renverser l'éthique de base.

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Invité jabial
Je remarque que Jabial n'a toujours pas posté le fameux passage de l'accident dans "Atlas Shrugged".

Patience b…l. Mon exemplaire d'AS est paumé sous une montagne de vrac, et quand je l'aurai trouvé il faudra encore que je le scanne et que je l'OCR. On verra ce WE.

Non, de recourir à des jugements de valeur faux et de renverser l'éthique de base.

Je pense au contraire que Ayn Rand a mis le doigt sur la seule éthique non-hypocrite, cohérente sauf quelques erreurs et universalisable.

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Mesdames et messieurs, je vous informe qu'une nouvelle étape a été franchie dans la course aux analogies les plus incongrues.

Exercice : comparer ceci

et ceci

En tout cas, je relève quelques points communs avec l'un des plus éminents disciples d'A. Rand, présent sur ce forum :

http://www.romanpopulaire.com/livres/sade/…e_boudoir.shtml

Il n'y a sur la terre aucun droit plus certain que celui des mères sur leurs enfants. Il n'est aucun peuple qui n'ait reconnu cette vérité : elle est fondée en raison, en principe.
il est très doux de scandaliser ; il existe là un petit triomphe pour l'orgueil qui n'est nullement à dédaigner : je vous l'avoue, mesdames, c'est une de mes voluptés secrètes : il est peu de plaisirs moraux plus actifs sur mon imagination.
Cessons d'être la dupe de tout cela : nous ne devons rien à nos parents … pas la moindre chose, Eugénie, et, comme c'est bien moins pour nous que pour eux qu'ils ont travaillé, il nous est permis de les détester, et de nous en défaire même, si leur procédé nous irrite ; nous ne devons les aimer que s'ils agissent bien avec nous, et cette tendresse alors ne doit pas avoir un degré de plus que celle que nous aurions pour d'autres amis, parce que les droits de la naissance n'établissent rien, ne fondent rien, et qu'en les scrutant avec sagesse et réflexion nous n'y trouverons sûrement que des raisons de haine pour ceux qui, ne songeant qu'à leurs plaisirs, ne nous ont donné souvent qu'une existence malheureuse ou malsaine.
La dernière partie de mon analyse porte donc sur les liens de l'amitié et sur ceux de la reconnaissance. Respectons les premiers, j'y consens, tant qu'ils nous sont utiles ; gardons nos amis tant qu'ils nous servent ; oublions-les dès que nous n'en tirons plus rien ; ce n'est jamais que pour soi qu'il faut aimer les gens […] Quand à la reconnaissance, Eugénie, c'est le plus faible de tous les liens sans doute. Est-ce donc pour nous que les hommes nous obligent ? N'en croyons rien, ma chère ; c'est pas ostentation, par orgueil.
J'avoue avec la plus extrême franchise que je n'ai jamais cru que la calomnie fût un mal, et surtout dans un gouvernement comme le nôtre […] De deux choses l'une : ou la calomnie porte sur un homme véritablement pervers, ou elle tombe sur un être vertueux. On conviendra que dans le premier cas il devient à peu près indifférent que l'on dise un peu plus de mal d'un homme connu pour en faire beaucoup ; peut-être même alors le mal qui n'existe pas éclairera-t-il sur celui qui est, et voilà le malfaiteur mieux connu. […] La calomnie porte-t-elle au contraire sur un homme vertueux ? qu'il ne s'en alarme pas : qu'il se montre, et tout le venin du calomniateur retombera bientôt sur lui-même.
Il y avait un peuple qui punissait non pas le voleur, mais celui qui s'était laissé voler, afin de lui apprendre à soigner ses propriétés. Ceci nous amène à des réflexions plus étendues.
Que désire-t-on quand on jouit ? Que tout ce qui nous entoure ne s'occupe que de nous, ne pense qu'à nous, ne soigne que nous. Si les objets qui nous servent jouissent, les voilà dès lors bien plus sûrement occupés d'eux que de nous, et notre jouissance conséquemment dérangée. Il n'est point d'homme qui ne veuille être despote quand il bande ; il semble qu'il a moins de plaisir si les autres paraissent en prendre autant que lui. Par un mouvement d'orgueil bien naturel en ce moment, il voudrait être le seul au monde qui fût susceptible d'éprouver ce qu'il sent […] Il est faux d'ailleurs qu'il y ait du plaisir à en donner aux autres. En faisant du mal, au contraire, il éprouve tous les charmes que goûte un individu nerveux à faire usage de ses forces ; il domine alors, il est tyran. Et quelle différence pour l'amour-propre !
Mais ne t'y trompe point d'ailleurs, ma charmante amie : la bienfaisance est bien plutôt un vice de l'orgueil qu'une véritable vertu de l'âme ; c'est par ostentation qu'on soulage ses semblables, jamais dans la seule vue de faire une bonne action ; on serait bien fâché que l'aumône qu'on vient de faire n'eût pas toute la publicité possible. Ne t'imagine pas non plus, Eugénie, que cette action ait d'aussi bons effets qu'on se l'imagine : je ne l'envisage, moi, que comme la plus grande de toutes les duperies ; elle accoutume le pauvre à des secours qui détériorent son énergie ; il ne travaille plus quand il s'attend à vos charités, et devient, dès qu'elles lui manquent, un voleur ou un assassin. […] Voulez-vous ne pas avoir de pauvres en France ? Ne distribuez aucune aumône, et supprimez surtout vos maisons de charité.
Que me font à moi les maux des autres ! N'ai-je donc point assez des miens, sans aller m'affliger de ceux qui me sont étrangers ! Que le foyer de cette sensibilité n'allume jamais que nos plaisirs ! Soyons sensibles à tout ce qui les flatte, absolument inflexibles sur tout le reste. Il résulte de cet état de l'âme une sorte de cruauté, qui n'est quelquefois pas sans délices. On ne peut pas toujours faire le mal. Privés du plaisir qu'il donne, équivalons au moins cette sensation par la petite méchanceté piquante de ne jamais faire le bien.

Sade, dis-moi : quel est l'évangile du mal ?

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Invité jabial
Il n'y a sur la terre aucun droit plus certain que celui des mères sur leurs enfants. Il n'est aucun peuple qui n'ait reconnu cette vérité : elle est fondée en raison, en principe.

Enfant != embryon

Cessons d'être la dupe de tout cela : nous ne devons rien à nos parents … pas la moindre chose, Eugénie, et, comme c'est bien moins pour nous que pour eux qu'ils ont travaillé, il nous est permis de les détester, et de nous en défaire même, si leur procédé nous irrite ; nous ne devons les aimer que s'ils agissent bien avec nous, et cette tendresse alors ne doit pas avoir un degré de plus que celle que nous aurions pour d'autres amis, parce que les droits de la naissance n'établissent rien, ne fondent rien, et qu'en les scrutant avec sagesse et réflexion nous n'y trouverons sûrement que des raisons de haine pour ceux qui, ne songeant qu'à leurs plaisirs, ne nous ont donné souvent qu'une existence malheureuse ou malsaine.
La dernière partie de mon analyse porte donc sur les liens de l'amitié et sur ceux de la reconnaissance. Respectons les premiers, j'y consens, tant qu'ils nous sont utiles ; gardons nos amis tant qu'ils nous servent ; oublions-les dès que nous n'en tirons plus rien ; ce n'est jamais que pour soi qu'il faut aimer les gens […] Quand à la reconnaissance, Eugénie, c'est le plus faible de tous les liens sans doute. Est-ce donc pour nous que les hommes nous obligent ? N'en croyons rien, ma chère ; c'est pas ostentation, par orgueil.
Il y avait un peuple qui punissait non pas le voleur, mais celui qui s'était laissé voler, afin de lui apprendre à soigner ses propriétés. Ceci nous amène à des réflexions plus étendues.
Que désire-t-on quand on jouit ? Que tout ce qui nous entoure ne s'occupe que de nous, ne pense qu'à nous, ne soigne que nous. Si les objets qui nous servent jouissent, les voilà dès lors bien plus sûrement occupés d'eux que de nous, et notre jouissance conséquemment dérangée. Il n'est point d'homme qui ne veuille être despote quand il bande ; il semble qu'il a moins de plaisir si les autres paraissent en prendre autant que lui. Par un mouvement d'orgueil bien naturel en ce moment, il voudrait être le seul au monde qui fût susceptible d'éprouver ce qu'il sent […] Il est faux d'ailleurs qu'il y ait du plaisir à en donner aux autres. En faisant du mal, au contraire, il éprouve tous les charmes que goûte un individu nerveux à faire usage de ses forces ; il domine alors, il est tyran. Et quelle différence pour l'amour-propre !
Que me font à moi les maux des autres ! N'ai-je donc point assez des miens, sans aller m'affliger de ceux qui me sont étrangers ! Que le foyer de cette sensibilité n'allume jamais que nos plaisirs ! Soyons sensibles à tout ce qui les flatte, absolument inflexibles sur tout le reste. Il résulte de cet état de l'âme une sorte de cruauté, qui n'est quelquefois pas sans délices. On ne peut pas toujours faire le mal. Privés du plaisir qu'il donne, équivalons au moins cette sensation par la petite méchanceté piquante de ne jamais faire le bien.

Tu me prêtes un discours qui n'a jamais été le mien, mais ce n'est pas la première fois.

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Invité jabial
Je ne vois pas trop le rapport entre les citations de Sade et l'objectivisme.

Ronnie, si tu pouvais mettre en relief des citations de Sade avec des citations de Rand, on y verrait plus clair.

C'est pire que ça, c'est censé être en rapport avec des citations de ma personne.

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Il y avait un peuple qui punissait non pas le voleur, mais celui qui s'était laissé voler, afin de lui apprendre à soigner ses propriétés. Ceci nous amène à des réflexions plus étendues.

Ce qu'il s'est permis de faire un peu plus loin.

Le meurtre doit-il être réprimé par le meurtre ? Non, sans doute. N'imposons jamais au meurtrier d'autre peine que celle qu'il peut encourir par la vengeance des amis ou de la famille de celui qu'il a tué. Je vous accorde votre grâce, disait Louis XV à Charolais, qui venait de tuer un homme pour se divertir, mais je la donne aussi à celui qui vous tuera. Toutes les bases de la loi contre les meurtriers se trouvent dans ce mot sublime.

En un mot le meurtre est une horreur, mais une horreur souvent nécessaire, jamais criminelle, essentielle à tolérer dans un Etat républicain.

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Il n'y a sur la terre aucun droit plus certain que celui des mères sur leurs enfants. Il n'est aucun peuple qui n'ait reconnu cette vérité : elle est fondée en raison, en principe.

Définition de l'autorité parentale qui est naturelle

Cessons d'être la dupe de tout cela : nous ne devons rien à nos parents … pas la moindre chose, Eugénie, et, comme c'est bien moins pour nous que pour eux qu'ils ont travaillé, il nous est permis de les détester, et de nous en défaire même, si leur procédé nous irrite ; nous ne devons les aimer que s'ils agissent bien avec nous, et cette tendresse alors ne doit pas avoir un degré de plus que celle que nous aurions pour d'autres amis, parce que les droits de la naissance n'établissent rien, ne fondent rien, et qu'en les scrutant avec sagesse et réflexion nous n'y trouverons sûrement que des raisons de haine pour ceux qui, ne songeant qu'à leurs plaisirs, ne nous ont donné souvent qu'une existence malheureuse ou malsaine.

… mais qui reste sujette a la condition d'agir bien avec ses enfants

J'avoue avec la plus extrême franchise que je n'ai jamais cru que la calomnie fût un mal, et surtout dans un gouvernement comme le nôtre […] De deux choses l'une : ou la calomnie porte sur un homme véritablement pervers, ou elle tombe sur un être vertueux. On conviendra que dans le premier cas il devient à peu près indifférent que l'on dise un peu plus de mal d'un homme connu pour en faire beaucoup ; peut-être même alors le mal qui n'existe pas éclairera-t-il sur celui qui est, et voilà le malfaiteur mieux connu. […] La calomnie porte-t-elle au contraire sur un homme vertueux ? qu'il ne s'en alarme pas : qu'il se montre, et tout le venin du calomniateur retombera bientôt sur lui-même.

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RH, je ne parviens pas à comprendre ta position. Si je reprends nos échanges :

Sinon, pour revenir au sujet, l'un des grands défauts d'A. Rand est sa manie de tourner en signes positifs des absurdités ou des valeurs morales négatives pour asseoir son "libéralisme", faisant de celui-ci une caricature : ériger l'égoïsme en étalon-or de l'éthique; faire du dollar le symbole de la civilisation; refuser la prééminence d'une morale extérieure sur ses caprices égocentriques; appeler "capitalisme" une secte de philosophes, incultes, ratiocineurs et haineux; etc.

"des valeurs morales négatives" & "absurdités" n'est pas justifié et je ne peux le comprendre que comme un jugement de valeur. De mon point de vue tu portes là un jugement de valeur personnel sur l'usage de mots sans démontrer pourquoi tu penses que ton système de valeurs est meilleur.

D'où ma remarque :

Les exemples que tu cites n'ayant pas grand chose en commun (ils sont de natures différentes), je conclus que ce que tu reproches à Rand c'est de faire des jugements de valeur différents des tiens ?

Est-ce bien cela ? D'où tires-tu tes propres jugements de valeurs ?

Au passage je rappelle que les économistes prennent en compte la subjectivité des jugements de valeur en basant l'éthique sur le respect de la propriété, d'où ma remarque :

Il est clair que le l'originalité de Rand est de répondre aux économistes qui posent les jugements de valeur comme une "terra incognita" : "mes jugements de valeur sont ceux qui sont en accord avec le libéralisme". Si on devait attaquer Rand de façon construite, il me semble que c'est sur ce point. Ce qui revient à donner son avis sur une citation que je re-poste avec plaisir :

L'objectivisme est un domaine subjectif dans lequel toutes les valeurs importantes sont tenues pour être objectives alors que les sciences économiques sont supposées être une étude objective pour laquelle toutes les valeurs importantes sont considérées comme subjectives. je suis presque certain que la prochaine génération de libertariens appréciera un assemblage terminologique moins confus.

Ensuite tu précises ce que tu reproches à Rand :

Je me suis expliqué sur sa conception de l'égoïsme, qui consiste à faire d'un défaut une qualité essentielle à son système. Cela dénote déjà chez elle une propension au constructivisme, comme en témoigne sa haine de la religion. En corollaire, il faut relever son individualisme naïf, du style "le génie incompris en butte aux philistins collectivistes". J'en ai parlé ici naguère : http://chacun-pour-soi.blogspot.com/2004/0…selon-rand.html

La encore, sans plus d'argumentation, dans ce que tu juges "défaut" & "qualité" je ne vois que des jugements de valeurs : "ce qu'elle juge bien moi je juge ça mal".

L'éthique des économistes se moque de vos deux points de vue. Pour critiquer l'éthique de Rand tu dois avoir une philosophie concurrente : d'où tires tu une éthique concurrente de celle de Rand ? Donc je repose la question en la précisant :

C'est une question de point de vue sur l'usage d'un mot quelquepart…

Dois je comprendre que mon poste précédent, qui a trait aux jugements de valeur, est des plus pertinent ? Ce que tu reproches à Rand c'est d'utiliser des jugements de valeur "objectifs" ?

Et rebelotte tu réponds par jugement de valeur sans me donner la source :

Non, de recourir à des jugements de valeur faux et de renverser l'éthique de base.

La seule question qui m'intéresse n'est pas ce que tu penses de Rand mais d'où tu tires ce jugement sur son oeuvre. Pourquoi penses-tu que Rand c'est mal, moche, incohérent, inexact ? Bref, qu'est-ce qui soutient ton jugement ?

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