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Il Est Enfin Là!


Taisei Yokusankai

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Pynchon-Against-the-Day.jpg

J'ai arraché ma copie des griffes de la douane - mais pas avant de m'être séparé d'un billet de 10 euros :icon_up:

Le bébé pèse 1500 grammes (c'est Nick de Cusa qui aime ce genre de détails) et fait 1085 pages.

Il s'ouvre sur les mots de Thelonious "melodius" Monk

It's always night, or we wouldn't need light

Dix ans d'attente.

Spanning the period between the Chicago World's Fair of 1893 and the years just after World War I, this novel moves from the labor troubles in Colorado to turn-of-the-century New York, to London and Gottingen, Venice and Vienna, the Balkans, Central Asia, Siberia at the time of the mysterious Tunguska Event, Mexico during the Revolution, postwar Paris, silent-era Hollywood, and one or two places not strictly speaking on the map at all.

With a worldwide disaster looming just a few years ahead, it is a time of unrestrained corporate greed, false religiosity, moronic fecklessness, and evil intent in high places. No reference to the present day is intended or should be inferred.

The sizable cast of characters includes anarchists, balloonists, gamblers, corporate tycoons, drug enthusiasts, innocents and decadents, mathematicians, mad scientists, shamans, psychics, and stage magicians, spies, detectives, adventuresses, and hired guns. There are cameo appearances by Nikola Tesla, Bela Lugosi, and Groucho Marx.

As an era of certainty comes crashing down around their ears and an unpredictable future commences, these folks are mostly just trying to pursue their lives. Sometimes they manage to catch up; sometimes it's their lives that pursue them.

Meanwhile, the author is up to his usual business. Characters stop what they're doing to sing what are for the most part stupid songs. Strange sexual practices take place. Obscure languages are spoken, not always idiomatically. Contrary-to-the-fact occurrences occur. If it is not the world, it is what the world might be with a minor adjustment or two. According to some, this is one of the main purposes of fiction.

Let the reader decide, let the reader beware. Good luck.

--Thomas Pynchon

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:icon_up:

Le post le plus idiot ! Tu bas RH et ses lunettes dans le cul.

Pour être sûr de cela, je propose un jury (je te laisse la nomination de ses membres) ainsi qu'un lien sur le post de RH en question.

Mais non c'est un rasoir électrique.

Nucléaire.

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YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE

EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEESSSSSSSSSSSSSSSSS

SSSSSSSSSSSSSSSS !!!!!!

2846120315.JPG

je m 'inquiète pour lui. Sur un autre fil, il m'a dit que je l'ai convaincu. Grosse fatigue de toute évidence.

Si vous faites encore dévier ce fil sur le plus grand évènement qui me soit arrivé cette semaine en me faisant chier avec vos conneries, avertos pour tous!

Et le message le plus nul est celui de RH, qu'on a connu en meilleure forme.

Tu m'a cassé mon fil Styron en disant qu'il a fumé des cigares avec Castro. Comme commentaire littéraire, ça craint.

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Hardcover. (Et non, je n'arrache pas les pages pour les mettre seules sur la balance…)

Bon, retour au sujet.

Je suis esbaudi que nous en sommes arrivés si vite au sujet de l'arrachage de pages, qui comme tu le sais, est pour moi pertinent en ce qui concerne Pynchon.

Avant même de lire que le fil en était déjà arrivé là, j'allais te demander de lire le livre, puis d'arracher toutes les pages de remplissage (particulièrement s'il y a des centaines de pages d'orgie sur un bateau) et de me le prêter allégé, avec juste les passages de lumineuse apesanteur qu'on lit dans un état d'extase, dont il est capable.

A part ça, question "histoire de la littérature". Pour une raison que je ne saurais bien expliciter, Pynchon est l'auteur dont la langue me rappelle le plus Faulkner. J'ai d'ailleurs regretté a posterirori d'avoir lu Pynchon avant Faulkner.

Viens-je de me rendre ridicule ou reconnaît-on dans les cercle initiés un lien fort entre ces deux là?

Je pense en particulier a un sens de la métaphore tout à la fois désarçonnante, inimaginable, décalée, offbeat, d'un côté, et en fait évidente de l'autre, une fois lue, après une fraction de seconde de traitement cortical (une grosse fraction dans mon cas).

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Tu m'a cassé mon fil Styron en disant qu'il a fumé des cigares avec Castro. Comme commentaire littéraire, ça craint.

Eh! J'ai juste dit qu'il avait bien vécu - fumer de véritables cigares cubains sans trop casquer, c'est pas donner à tous. Je ne juge pas les écrivains à l'aune de leurs idées politiques.

Je passe les remarques sur le découpage de pages: fat chance! :icon_up:

A part ça, question "histoire de la littérature". Pour une raison que je ne saurais bien expliciter, Pynchon est l'auteur dont la langue me rappelle le plus Faulkner. J'ai d'ailleurs regretté a posterirori d'avoir lu Pynchon avant Faulkner.

Viens-je de me rendre ridicule ou reconnaît-on dans les cercle initiés un lien fort entre ces deux là?

Eh bien, je ne pense pas que tu viennes de te rendre ridicule. En fait, j'ai toujours eu l'impression que dans l'après-guerre, la littérature américaine pouvait peut-être se diviser entre les enfants d'Hemingway et ceux de Faulkner. C'est une classification bien à moi, et que je ne pense pas particulièrement pertinente. Ce qui est certain, c'est que Pynchon, c'est plus Faulkner qu'Hemingway (notons que V. a remporté un prix décerné par la Faulkner foundation).

En fait, il ne me souvient pas avoir lu de comparaison convaincante entre Faulkner et le Pynch'. Il a lui même dit avoir été influencé par les Beats, Saul Bellow (Augie March, particulièrement) ou encore Eliot. Les spécialistes voient chez lui les influences de Mann, Conrad, Melville (bien sûr), en remontant jusqu'à Rabelais, Cervantes et Sterne.

Je vois surtout Pynch' dans le canon du roman américain, s'inscrivant dans un tradition commencée par Melville et Hawthorne et dans laquelle s'inscrit bien évidemment Faulkner. Il y a des passerelles, mais je ne pense pas qu'il y ait de forts liens - en tout cas ils me semblent plus marginaux, mais j'ai encore pas mal de Faulkner à lire.

Je pense en particulier a un sens de la métaphore tout à la fois désarçonnante, inimaginable, décalée, offbeat, d'un côté, et en fait évidente de l'autre, une fois lue, après une fraction de seconde de traitement cortical (une grosse fraction dans mon cas).

On peut dire ceci de pas mal des écrivains modernistes et de leurs héritiers. C'est vrai de Mann, de Faulkner, de Gaddis, de Pynchon, de O'Brien. De Burroughs aussi.

J'oubliais: j'ai lu approximativement 120 pages, et pas encore une seule de trop (j'en trouverais bien une dans de les 960 qui viennent :doigt: ).

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ATTENTION, CHUTE DE PAVE.

Extrait de la critique de The Economist (j'exige que Taz nous informe quand il arrive vers la page 700, que les Bruxellois parmi nous puissent porter les équipements de protection adéquats).

It takes weeks to read, weighs as much as a Sunday roast and might do real harm if thrown from a moving vehicle or hurled (as impatient readers may wish to do around the 700-page mark) willy-nilly from an upper-storey window.

Quant au lecteur type le livre est décrit comme: a college-educated, Java-speaking web-geek's dream.

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  • 1 month later...
Alors, ça donne quoi ?

Sinon, quel est le Pynchon à lire en premier ?

Il est difficile de définir autrement Pynchon politiquement que comme un anar' de gauche en savate vivant dans les beaux quartiers de NY -avec sans doute tout ce qui va avec. C'est dans "ATD" que ça ressort le plus clairement - d'autant plus que de larges parties donnent dans une fascinante version pynchonisée du réalisme social 19eme. Je ne dirais donc pas à un libéral étranger à son oeuvre de commencer par ce livre qui pourrait le brosser dans le mauvais sens. Ceci dit, c'est extraordinaire, bien qu'imparfait.

Plus de détails ici:

http://table-rase.blogspot.com/2006/12/against-day-1.html

http://table-rase.blogspot.com/2006/12/against-day-2.html

http://table-rase.blogspot.com/2006/12/against-day-3.html

Sinon, en premier lieu, je suggère soit "V.", son premier, qui est une introduction parfaite de tous les éléments qui feront son style ou le plus court "The crying of lot 49", dont l'histoire tourne vaguement -disons que c'est un des nombreux éléments d'une drôle d'intrigue- autour d'un réséau clandestin de poste résistant au monopole étatique. Délirant et fascinant.

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